Chapitre 8 :
Le renouveau d'Erebor
Après la bataille pour la montagne, Smaug et Nefrea prirent tout leur temps pour eux, pour se remettre, pour se calmer et pour se retrouver, l'istar particulièrement secoué. Mais finalement, l'apaisement revint sur leur domaine. Ils se reposèrent jusqu'à ce que Nefrea ait complètement récupéré puis ils descendirent voir l'Arkenstone. Le cœur de la montagne s'était de nouveau bien enraciné, le socle l'accueillant parcourut de veines de lumières. Nefrea fut surpris lorsqu'il trouva une plante au sol. Elle était encore petite, une petite touffe de minuscules et nombreuses feuilles sombres et douces avec une face argentée, quelques petites fleurs d'argent clair y fleurissant. Comment était-elle arrivée là ? Rien ne poussait naturellement dans la montagne, encore moins depuis qu'elle dormait. Certes elle se réveillait mais rien n'aurait pu arriver là si vite, prendre racine dans la roche, d'autant plus que cette plante était magique de toute évidence. Dans sa forme primordiale, Smaug avec lui dans la même apparence, il se baissa pour examiner la plante, perplexe.
- Comment a-t-elle pu pousser ici ? murmura-t-il en la caressant délicatement.
- C'est toi qui l'a mise là, s'amusa son compagnon en s'attirant un regard perplexe et confus. Tu ne t'en n'es pas rendu compte avec tout ce qu'il s'est passé mais quand tu étais ici pour rendre son âme à la montagne, tu as versé des larmes qui sont tombées pile à cet endroit, dit-il en désignant la plante.
- Et alors ? demanda-t-il perdu.
- Tu n'avais jamais pleuré avant alors on ne s'en était pas encore aperçu et tu n'as pas fait attention avec tout cela. Tu as des larmes d'argent. Je l'ai vu en voyant ce que tu vivais quand nous étions séparés. Des larmes de rosée d'argent comme Telperion, l'arbre d'argent des Valar qui éclairait le monde avec son jumeau Laurelin, l'arbre d'or. Ils furent détruit par Melkor et ce qu'il en resta devinrent la lune et le soleil.
- Telperion, réalisa-t-il. Je sais ce que c'est. Je croyais que ça venait de mon lien avec la magie astrale nocturne. Quand je suis passé d'un monde à l'autre, il y avait ces lambeaux d'âme et d'essence de lune qui sont venus se réfugier auprès de moi. C'est resté et je pensais que ça venait de ma magie astrale. Ce nom, c'est celui de cette essence.
- Oui, je l'ai compris en le percevant à travers toi pendant mon éloignement. Ce qu'il restait de Telperion devait errer dans le néant entre les mondes et a fusionné avec toi. Parce que ta nature et ton affinité avec la lune lui sont familiers. Tu as le feu d'Ithil, de la lune. Telperion renaît à travers toi. Tes larmes sont comme des graines de l'arbre d'argent. Cette plante vient de là. Il y a une pousse d'arbre dans la galerie d'or, là où tu es resté et où tu as pleuré, dit-il en l'entourant d'un bras.
- Vraiment ?
- Oui. Elle est sortie du sol d'or. Ce ne sont que de petites fleurs ici mais ce sera un arbre dans la galerie, remarqua-t-il sous l'air surpris de l'istar.
- J'ai hâte de les voir grandir, sourit-il finalement. Elles peuvent rester là tu crois ?
- Pourquoi ne le pourraient-elles pas ? répondit Smaug. La montagne ne les laisserait pas pousser si ça ne lui plaisait pas et vu la vitesse à laquelle elles ont grandies, ça lui plaît.
Heureux, Nefrea observa cela encore un moment, reportant son attention sur l'Arkenstone plus puissante et brillante que jamais.
- La montagne et toute la région vont se réveiller maintenant, remarqua-t-il avec bonheur.
- Oui, approuva Smaug heureux lui aussi.
- Maintenant que j'ai terminé de soigner l'âme de la montagne, peut-être que je pourrais remodeler la roche de notre maison pour quelle aille mieux et qu'on change tout ici. Je veux effacer les traces des nains, grommela-t-il.
Il le voulait tellement, tenant rancune aux nains pour ce qu'il s'était passé. Il ne pouvait pas et ne voulait pas se venger directement sur eux, mais s'approprier totalement Erebor, la refaire, effacer leur trace et en faire une demeure de dragon était aussi une bonne revanche. Vu à quel point ils avaient été vexé juste avec la grande porte, cela serait mieux encore. Et il était temps que la montagne soit soignée elle aussi. Smaug s'occupait du trésor, lui pouvait s'occuper de la roche.
- Avec un très grand plaisir, sourit Smaug aussi enjoué que lui à cette idée. Qu'ils comprennent que ce royaume est le nôtre. Fait ce que tu veux, je suis sûr que ce sera parfait.
Ils remontèrent en discutant de cela, le chemin bien plus long sur deux petites jambes. Nefrea avait vite trouvé bien des plaisirs à la nouvelle capacité de transformation de son compagnon comme celui de lui tenir la main ou le bras pour marcher. Ils avaient fini par revenir sur ce qu'il s'était passé durant leur séparation, Smaug maugréant sur le fait qu'il avait dû donner de son or personnel aux hommes du lac.
- Ce n'est rien, rassura son compagnon en se collant contre lui. C'était ce qu'il y avait de mieux et de plus juste à faire. Cet or n'est pas lié à la terre et je n'en n'avais pas l'utilité. Et puis, ce n'est qu'une petite part de mon or. Il vaut mieux pour nous d'être en paix avec eux comme avec les elfes.
- Je pourrais simplement nous débarrasser d'eux.
- Tu pourrais mais nous aurons moins de problèmes en faisant la paix avec eux. Si nous pouvons avoir de bonnes relations avec eux, ils auront intérêt à ne pas aider quiconque voudrait venir dans ce royaume nous importuner. Ils tiendront leurs propres frontières avec nous et si une telle chose devait se reproduire, je suis sûr qu'ils mettront bien plus d'efforts à empêcher ceux convoitant la montagne de passer. Et ainsi, ça ne donnera pas plus de raisons aux autres d'être agressifs avec nous. Cela et il vaut mieux que les royaumes des peuples libres soient solides avec l'éveil du Mordor. Et… je ne veux plus que qui que ce soit ait une raison de vouloir te tuer, dit-il plus bas en s'agrippant à son bras.
- Cela n'arrivera plus jamais, gronda-t-il.
- Et je ne veux plus non plus que l'on ait à se battre ainsi. J'aimerai que l'on puisse vivre tranquillement comme avant. La paix est mieux et je doute qu'ils enfreignent les règles posées après cela.
- Va pour la paix alors, soupira-t-il dramatiquement en amusant son compagnon.
- Cela pourrait être une bonne chose de redorer un peu le blason des dragons, sourit l'istar. Cela pourrait amener les peuples à comprendre l'importance de respecter la terre.
- Je doute que ces êtres stupides et cupides apprennent jamais mais nous avons prouvé que les miracles existent alors pourquoi pas ? fit-il sans grande conviction.
Nefrea se blottit contre lui, heureux, sachant que si Smaug faisait ces efforts, c'était aussi pour lui. Il sentit son compagnon enrouler son bras autour de lui et ils rejoignirent la galerie d'or. Là au centre, à l'endroit exact où il avait tant pleuré la mort de son compagnon, Nefrea trouva en effet la pousse d'un arbre rayonnant de lumière argenté avec des feuilles avec une face sombre et l'autre d'argent. Il sourit, voyant la jeune âme puissante et pure de la plante pleine de magie lunaire et astrale. Il se promit d'en prendre soin, le voyant déjà comme le bijou précieux que son aura exprimait, son énergie résonnant avec la sienne.
Dans les temps qui suivirent, Nefrea se fit un peu frénétique, ressentant encore une vive agitation après tout cela, ses angoisses persistantes. Mais il trouva bien vite de quoi s'occuper et se dépenser pour penser à autre chose. Et pour cela, la première chose évidente à faire fut d'effacer les traces de la bataille dans la vallée. Avec Smaug en dragon bien décidé à veiller sur lui, il sortit sous sa forme primordiale. Usant de sa magie, il avait banni les cadavres de l'armée maléfique, les faisant totalement disparaître pour qu'ils n'empoisonnent pas la terre. Une terre qu'il s'était attelé à purifier pour réparer les dégâts. Il avait récolté tout ce qui était fait à partir de choses extraites de la terre, le métal en particulier. Comme pour l'or et les joyaux, l'extraction inconsidérée des minerais blessait la terre même si le fer était moins puissant et moins important, moins vital. Il n'en restait pas moins qu'il appartenait à la terre. Alors il rassembla tout ce qu'il restait, arme, armure ou objets divers. Il avait tout remodeler en minuscules billes de métal et tout avait été amené au sein de la montagne pour bénéficier de la magie de Smaug, être purifié et relié à la terre à nouveau. Cela fait, il termina de nettoyer le champ de bataille et il ne resta plus une trace.
La seule chose qu'il resta fut les galeries creusées profondément par les mange-terre. Nefrea s'assura que rien ne risquait de s'écrouler mais les laissa tel quel. Lorsque cela fut terminé, il se sentit plus léger, comme si la page était définitivement tournée. Il se concentra alors sur la montagne en elle même, sur leur immense maison à la taille des dragons. Ce fut avec une joie non feinte qu'il se mit à l'œuvre, Smaug s'amusant beaucoup à le voir effacer progressivement ce que les nains avaient fait ici. Lorsqu'il faisait cela, usant de sa magie élémentaire comme il savait si bien le faire, Smaug aimait venir regarder, percevant sa magie de terre belle à ses yeux, la montagne roucoulant presque pendant que l'istar s'occupait d'elle et lui permettait de guérir ses blessures.
La première chose qui changea fut l'entrée de la montagne visible de tous depuis l'extérieur. L'immense mur sculpté à même la roche avec ses lignes parfaitement droites, symétriques et géométriques fut rapidement méconnaissable. Sur le modèle de la grande porte, il prit des motifs bien plus aléatoires. L'architecture taillée au millimètre passa à une immense toile artistique faîte de roche brute, de dragons et de flammes née de l'imagination de l'istar et de la volonté de la montagne. Smaug s'était gonflé d'orgueil en découvrant qu'une immense sculpture, tout en haut du mur, qui le représentait très fidèlement, trônant avec majesté. Le balcon de garde et les ouvertures étaient toujours là mais on ne les distinguaient plus dans les sculptures riches et très réalistes rendant hommages aux dragons, au feu, à la terre, révélant des représentations de trésors, de joyaux et de richesses. Les deux statues de nains armés encadrant l'œuvre devinrent deux dragons distincts majestueux et dangereux, comme montant la garde. Nul doute que les nains s'étrangleraient dans leur barbe en voyant cela.
Nefrea s'était occupé de l'extérieur de la montagne, allant retirer les différentes sculptures des nains, dont cette immense statue et son escalier caché qui avait permis à Thorin et à sa compagnie d'atteindre la porte dérobée. Tout était retourné à son aspect brut originel. Puis il était passé à la source d'eau de la montagne. La Rivière Courante prenait sa source ici. Seulement, les nains avaient altérés son chemin naturel dans la montagne pour leur profit et les dégâts des batailles l'avait encore dévié. Alors Nefrea avait donné sa magie à la montagne en lui demandant simplement de rétablir la circulation de l'eau comme elle le voulait, comme cela était bien pour elle. La roche s'était alors reconstituée pour régénérer les chemins originels de l'eau. La source souterraine s'était retrouvée enfermée sans la pierre, sous pression, remontant dans des conduits naturels pour jaillir haut sur la montagne, faisant naître des cascades impressionnantes coulant jusque dans la vallée pour la traverser et rejoindre le cour de la rivière plus bas, l'eau retrouvant son chemin naturel, cela participant à la santé de toute la région.
Se faisant, Nefrea découvrit qu'il n'y avait pas une, mais deux sources. L'une d'elle était ouverte en un grand bassin intérieur dans la montagne, s'écoulant dans des tunnels caverneux pour ressortir dans la vallée et alimenter la rivière. Visiblement, elle avait été dévié parce qu'elle inondait une partie des mines que les nains avaient exploité. Nefrea remédia à cela en leur rendant leur cour originel, restaurant la roche comme elle devait être. Et ainsi, ils se retrouvèrent avec un gigantesque bassin d'eau clair et pur dans la montagne, largement assez vaste pour leur permettre de s'y baigner libre dans leur forme de dragon. C'était un véritable lac intérieur magnifique et c'était à se demander pourquoi les nains l'avaient asséché en déviant sa source. La réponse était simple, l'avidité pour ce qui se trouvait dans les mines à exploiter.
La circulation de l'eau rétablie, il s'attela à autre chose : rassembler tout ce qui était précieux dans leur nid. Jusque là, il y avait bien sûr leur nid et son immense trésor, ses vastes salles mais il restait bien des objets ou du minerai plus ou moins brut à travers toute la montagne. De sa magie, il réuni absolument tout, chaque poussière précieuse dans la salle au trésor, le faisant grossir un peu plus. La seule chose qui resta en dehors du nid fut l'or de la galerie où la pousse d'arbre d'argent s'était enracinée, ainsi que l'Arkenstone dans sa chambre. Non loin, une salle servait à entreposer les minerais issus de l'armée ennemie. Ils étaient viciés et plein de magie néfaste, empoisonnée. La magie de Smaug pourrait guérir cela mais il l'avait mis à l'écart du reste. Une autre pièce se vit elle aussi accueillir une infinité de petites billes de métaux divers que Nefrea avait modelé à partir de tout les objets de la montagne fait des fruits de la terre : objets du quotidiens, outils, construction ou éléments de toutes sortes, des armes, des armures... Les transformer ainsi commença à aider et la magie de Smaug terminerait avec le temps. Ainsi, tout ce qui était précieux pour la montagne et pour Smaug, ce qui venait de la terre, fut rassemblé dans ces trois salles.
L'istar put ainsi poursuivre son œuvre sur la roche. Une œuvre gigantesque qui prendrait beaucoup de temps vu l'ampleur de la tâche et la quantité de magie nécessaire. Nefrea n'y passait pas tout son temps, loin de là alors qu'il avait repris ses activités comme avant entre sommeil et temps passé avec Smaug, vols et chasses, lecture et magie. Une chose qui lui prit aussi un bon moment fut de réaménager un jardin. Sa culture en dehors de la montagne avait été complètement détruite et piétiné avec la bataille. S'il l'avait protégé des éléments et des regards, cela était loin d'avoir été suffisant pour résister aux hordes malfaisantes. Tout avait été détruis et cela l'avait attristé alors qu'il aimait en prendre soin. Et il en avait besoin pour manger. Alors il avait fallu refaire un jardin. Cette fois, il l'avait fait dans la montagne. Ce qui avait été une partie de ville résidentielle des nains fut transformé pour donner une immense caverne en dôme dotée de plusieurs terrasses sur divers niveaux.
Nefrea avait utilisé sa magie pour couvrir le plafond d'un épais cristal lumineux recréant la lumière naturel du soleil et de la lune, les cycles de jour et de nuit comme si on était à l'extérieur. L'endroit tout entier fut enchanté pour obtenir les conditions idéales aux plantes de toutes sortes, plusieurs bulles ajustées sur les terrasses pour se spécialiser un peu plus. Il créa un bassin qu'il emplit d'une eau riche faîte de sa magie, faisant tout pour que les plantes poussent au mieux en pleine santé. Il en fit de même pour créer une terre fertile puis, une fois tout cela fait, il put se mettre à planter. Sa magie se chargerait de la pollinisation et de tout ce dont les plantes avaient besoin, l'endroit prenant peu à peu la forme d'un gigantesque jardin féerique à l'intérieur même de la montagne. Il y planta toutes sortes de choses. Les plantes magiques de son ancien monde, des arbres, des fleurs, des herbes diverses et variées, de quoi produire bien assez de nourriture pour lui et pour Smaug si cela lui disait. Faire naître ce jardin prit du temps mais il en fut ravi et ici, il était certain qu'il était en sécurité. Il devint une oasis de nature pure et magique dans leur maison, leur jardin.
Avec le temps passant, Nefrea et Smaug avaient vu la pousse d'arbre dans la galerie d'or grandir à toute vitesse. L'istar en prenait soin, l'entourant et la nourrissant de sa magie et la plante magique et dotée d'âme semblait se plaire dans le sol d'or. Un petit arbre lumineux avait rapidement était là avec son écorce sombre aux reflets d'argent scintillant, son feuillage bicolore avait une face de la couleur du mithril, l'autre du fer. Et il irradiait de sa propre lumière telle une pleine lune à la fois puissante et douce. Être près de lui était profondément apaisant et agréable. Nefrea venait s'asseoir près de lui pour méditer, entrer en contact avec Mandos, se projeter dans ses Salles ou observer la Terre du Milieu de ses sens magiques bien au-delà du domaine de la montagne. Les fleurs autour de l'Arkenstone avaient poussées aussi. La plante était restée petite avec ses minuscules fleurs et feuilles. Mais elle s'était mise à recouvrir le sol, les murs et le plafond, entourant le pied du socle de l'âme de la montagne. Elle recouvrait tout maintenant, les pétales scintillants doucement faisant naître une nébuleuse d'étoiles dans la pièce. Elle n'avait pas grimpé sur l'Arkenstone et elle n'était pas sortit de cette antre, cessant sa croissance là et elle avait embelli le lieu comme rien d'autre n'aurait pu le faire. Nefrea disait que la montagne l'aimait et que les fleurs d'argent protégeraient l'Arkenstone pour que personne n'y touche plus jamais sans son accord.
En poursuivant son œuvre, Nefrea s'était attelé à changer le grand hall. Là, l'istar avait laissé la montagne faire ce qu'elle voulait, lui donnant sa magie pour qu'elle puisse reprendre une forme qui lui convenait. Cela avait pris des jours et beaucoup de magie mais le résultat avait été stupéfiant. Les titanesques piliers carrés avaient pris la forme d'arbres imposants dont les racines de roche courraient sur le sol et dont les branches et le feuillage courraient sur le plafond en une canopée de pierre très réaliste. Les troncs semblaient presque torsadés dans le motif de leurs écorces. Ils ne furent plus aussi bien alignés, créant une forêt incroyable. La montagne avait même laissé entrer l'eau par le plafond, créant des cascades tombant dans des bassins au sol pour ensuite rejoindre le cour de la seconde source en dessous. Les dalles du sol n'avaient plus été carré et bien positionnées mais de forme aléatoire tel un sol de terre craquelé. Elles étaient lisses et reluisantes, presque noires avec des reflets d'un vert très sombre.
Le grand hall était pour ainsi dire le centre de tout et on pouvait accéder à toutes les zones de la montagne en y passant. Sur le même niveau et en communication directe avec lui, il y avait la galerie d'or, la salle du trône et d'autres galeries menant ici ou là. Toutes avaient ces imposant piliers identiques et toutes eurent bientôt des arbres de pierres tous différents les uns des autres. Les formes des nains laissèrent place à des formes et des représentation bien plus naturelle, beaucoup moins rangées et uniformes. Les accès aux autres zones furent tous fermés par des portes aux dimensions allant avec la grandeur de l'endroit. Des portes magiques qui ne s'ouvraient que pour Smaug et Nefrea. Des portes que l'istar installerait un peu partout entre les salles et les zones pour s'assurer que plus un intrus ne pourrait marcher librement dans leur montagne.
La salle du trône, dantesque et ostensiblement écrasante et faîte pour impressionner les visiteurs changea de visage. Smaug avait tenu à la garder parce qu'il était le roi mais elle ne convenait pas à un dragon alors Nefrea avait remédié à cela. Le trône des nains disparut totalement pour laisser place à une grande plateforme de pierre capable d'accueillir Smaug sans aucun problème. Une large passerelle y menait mais l'une comme l'autre étaient incroyablement impressionnant par le fait qu'elles lévitaient littéralement. Si la passerelle touchait les mur pour qu'on puisse y avoir accès, cela n'était pas censé tenir sans avoir d'autres contact avec le sol, les parois et le plafond. Il n'y avait que du vide tout autour. Un vide assez grand pour laisser Smaug ou Nefrea voler en tant que dragon.
Le long des murs latéraux, là où d'immenses statues de guerriers nains identiques s'alignaient autrefois, il y eut des sculptures de dragons tout aussi grands. Tous différents. Nefrea avait montré à la montagne toutes les images de dragons qu'il connaissait, de son ancien monde ou de celui-ci, qu'il les ait vu véritablement ou dans les livres, et il avait laissé faire la terre. Le résultat avait été grandiose. Il s'était retrouvé avec des représentations de dragons qu'il connaissait. Il y avait Ancalagon le noir et Glaurung le père des dragons de ce monde. Il y avait aussi le magyar qu'il avait affronté dans le tournois des trois sorciers, le pansedefer de Gringotts, un opaloeil marquant qu'il avait croisé dans ses cavales avec un noirs des hébrides. Il y avait aussi Scatha et le dragon de feu de la chute de Gondolin. On retrouvait aussi d'autres d'ici ou d'avant. La roche avait pris de légères teintes discrète propre à chacun d'eux, les rendant plus réaliste encore.
Nefrea avait ajouté à la salle une magie particulièrement impressionnante. Il était allé à la base des murs pour installer des feux de sempremais, des flammes qui ne s'éteignaient jamais. Elles prenaient naissance à la base des murs, remontaient pour nimber les statues et nimber le plafond en de titanesques rideaux de flammes baignant l'endroit de chaleur et de lumière. Smaug adorait cet endroit et lorsque son drakian lui promit qu'il verrouillerait tout les accès leur trésor, il s'était fait plus enclin à envisager de laisser quelqu'un éventuellement entrer dans la montagne. Smaug lui avait aussi dit de mettre une représentation de lui en dragon quelque part. Il avait beaucoup insisté pour ça, disant qu'il était magnifique en dragon et qu'il devait être quelque part comme lui l'était avec bien d'autres. Nefrea avait finit par accepter, laissant la montagne choisir quoi et où. Une statue de lui était apparue, le représentant endormi un peu enroulé sur lui même. Elle se trouvait au fond de la galerie d'or ou se trouvait son arbre d'argent lumineux, Ornel. La statue était là où aurait dû être celle du nain d'or qui avait servi à Thorin et sa compagnie pour tenter de piéger Smaug. Elle emplissait le fond de la galerie, à taille réelle, extrêmement précise et détaillé à tel point qu'on aurait dit qu'il était vraiment là, entrai de dormir avec peut-être un voile de poussière couvrant ses couleurs.
Une autre galerie proche entre les piliers s'était vue entièrement réaménagée. Dans une projection dans les Salles de son protecteur, Nefrea avait demandé à Vairë s'il pour copier ses magnifiques tapisseries sur l'histoire des dragons pour les mettre à Erebor. Elle avait approuvée, heureuse que quelqu'un s'intéresse autant à ses tapisseries. Nefrea adorait les regarder, le cour d'histoire plus éloquent et vivant que jamais sur les tapisseries de la dame. Il passait souvent du temps avec elle à les regarder et à en discuter. Elle fut donc ravie d'approuver. L'istar avait donc prit les gigantesque tentures que nains faisaient pendre entre les piliers comme des drapeaux ou des étendard et il les avait complètement refait de sa magie pour reproduire les tapisseries de Vairë. Elles avaient trouvé leur place dans une immense galerie servant à exposer des statues de nains, des armures et autres que les nains aimaient. Tout cela avait disparus et l'histoire des dragons avait pris place.
Nefrea s'était demandé comment amener un peu de lumière dans le grand hall et les galeries qui y étaient rattachées, ouvertes sur l'immense allée qui conduisait à la salle du trône. Il ne voulait pas une lumière agressive mais quel que chose de doux, de doré. Il avait envie de mettre un peu de lumière dans les branchages et feuillages de pierre couvrant désormais le plafond tout en haut des piliers. C'était magnifique mais on le voyait à peine dans ne noir. Alors il avait réfléchi à plusieurs possibilités. L'idée des flammes était la première dans un royaume de dragon mais dans le hall et les galeries avec les piliers arbres et les plans d'eau, il avait envie d'autre chose. Cela lui faisait penser à une forêt et il voulait quelque chose qui aille dans le décor.
Il avait réfléchi longtemps, jamais satisfait de ses idées et c'était en tombant sur une balle en or dans leur nid qu'il avait trouvé la bonne idée. Il s'était empressé de sortir de ses anciennes affaires les quelques vifs d'or qu'il avait, les ensorcelants pour qu'ils soient lumineux et ne quittent pas la montagne avant de les libérer entre les piliers. Il avait adoré autant qu'il avait aimé voir Smaug tenter d'en attraper un pour échouer lamentablement, le vif lui échappant. Cela l'avait vexé et il avait tenté un peu plus sans y parvenir, amusant son compagnon. Conforté dans son idée, il avait sortit son or de Gringotts pour façonner une myriade d'autres vifs d'or. Il savait le faire à la perfection, l'ayant appris un peu pour se divertir et se rappeler du bon temps autrefois. Et comme ça, il avait toujours un vif avec lequel jouer s'il en avait envie. Il en avait fabriqué des centaines et les avait ensorcelé de la même façon pour qu'ils se baladent dans le hall et les galeries, illuminant tout de manière magique et douce. Smaug aussi avait aimé même s'il râlait sur ces petites balles d'or volantes refusant de se laisser attraper. Défi qu'il n'abandonnait pas d'ailleurs.
Cela fait, il s'était attelé à autre chose. Il voulait refaire la montagne pour des dragons, tout devait être accessible à des dragons. Les passages, couloir, pont ou lieux à taille humaine étaient donc inutile. L'Erebor des nains étaient un labyrinthe. Eux voulaient simplifier et faire en sorte que tout soit accessible et praticable à la fois en dragon ou sur deux jambes. Il y aurait donc de grands chemins de pierres entre chaque salle ou zone. Il avait donc commencé à effacer toutes les petites galeries inutiles pour eux et il avait commencé en partant de leur nid, ne laissant que les grands accès principaux fermées par ses portes enchantées. Smaug s'assura lui même qu'il n'y avait aucun autre accès, un peu paranoïaque pour son trésor et Nefrea ne lui reprochait pas, loin de là.
Ce fut quelques temps après la bataille pour la montagne qu'une bonne surprise se présenta à eux. Elle arriva sous la forme de rugissement tonitruant et de vents puissants. Des dragons. Des dragons étaient venus. Le premier avait été Asgaldan, un dragon ailé, une espèce de dragon capable de cracher le feu mais de manière beaucoup moins puissante que les dragons de feu comme Smaug. Avec moins de puissance, moins de porter et surtout avec un temps de pause nécessaire entre chaque feu. Ils étaient aussi beaucoup plus petits, leurs tailles avoisinant celles des dragons de son ancien monde. Ils étaient considérés comme les meilleurs voltigeurs parmi les dragons, possédaient des ailes bien entendu, avec quatre pattes.
Asgaldan était venu se présenter, calme et sans aucune menace. Il avait rugi devant la porte d'Erebor et cela avait fait bouger Smaug sur le champs. Nefrea l'avait accompagné en forme humaine et ils avaient découvert un dragon ailé faisant bien petit face à Smaug, un dragon totalement noir comme le vide. Il s'était soumis naturellement à Smaug, exposant sa gorge. Nefrea savait qu'entre dragons, le combat avait très rarement lieu. Il fallait vraiment un conflit très dur et profond, important. Il y avait de l'intimidation souvent mais pas de combat. Les dragons sentaient qui était le plus fort, qui était le dominant, qui était le chef naturellement et ils respectaient cette hiérarchie. Smaug était le dernier grand dragon de feu, il était le roi naturel de leur peuple et Asgaldan l'avait accepté bien avant d'arriver.
Le dragon noir leur avait expliqué de sa voix grave et ténébreuse qu'il avait entendu son rugissement le jour de la bataille. Nefrea savait exactement de quoi il parlait. Lorsqu'il était sorti d'Erebor, Smaug avait rugi avec tellement de puissance qu'il s'était demandé si cela n'avait pas été entendu jusqu'au Gondor. Il l'avait entendu et il avait su qu'il devait venir. Alors il avait rassemblé son propre petit trésor. Pour ça, il avait fabriqué une sorte de grosse coupe de fer faîte de plastron d'armure qu'il avait soudé grossièrement entre eux de son feu, y plaçant son trésor pour l'emmener avec lui. Il avait demandé à Smaug le droit de vivre près de lui et de le servir.
Smaug et Nefrea s'étaient enfermés dans la montagne pour en parler mais cela avait été très vite décidé. Le Roi Sous la Montagne avait exigé d'Asgaldan une loyauté et une obéissance absolues et il avait exigé qu'il laisse Nefrea le débarrassé de l'ancre malfaisante de Melkor en lui. Surpris, le dragon noir avait demandé une explication que Nefrea lui avait donné, bien plus doux que Smaug avec lui. Il n'avait pas fallu lui dire deux fois lorsqu'il avait compris de quoi il s'agissait et il avait accepté avec enthousiasme. Nefrea l'avait libéré avec joie avant de se mettre en quête d'une maison pour lui.
La solution avait été très simple : les mange-terre avaient creusé de grandes et nombreuses galeries loin sous terre qui feraient des cavernes parfaites pour un dragon. Il avait aménagé une entrée, un tunnel naissant au bas du flanc de la montagne et rejoignant les galeries, la fermant d'une porte que seul les dragons acceptés par Smaug pourraient passer. Il était descendu à l'intérieur avec Asgaldan pour trouver avec lui le lieu qui lui plairait dans les galerie et lui creuser une caverne à sa convenance. Le dragon noir avait eu l'air fasciné par sa magie, comme Smaug l'avait été au début et l'était toujours. L'istar l'avait installé confortablement, le priant de lui demander s'il avait besoin d'autre chose. Pendant que le nouveau venu prenait place, Nefrea avait scanner les galeries de sa magie. Il s'assura qu'il n'y avait rien d'indésirable avant de fermer leurs extrémités à l'autre bout de la vallée, là où les mange-terre avaient commencé. Ainsi, le dédale sous la vallée n'avait plus qu'une issue : celle de la porte enchantée au pied de la montagne.
Cela fait, il était remonté avec Asgaldan, le faisant entrer dans Erebor en le laissant regarder autour de lui. Il l'avait conduit à la salle du trône où Smaug attendait déjà, majestueux et impressionnant sur sa plateforme de pierre. Le nouveau venu avait salué respectueusement le roi, le complimentant sur sa puissante, immense et splendide demeure. Cela avait visiblement plus au dragon rouge et ils s'étaient installés pour parler, Smaug expliquant qui été Nefrea. Il fut amusant de voir Asgaldan complètement surpris lorsqu'il prit sa forme de dragon de mithril. Mais cela sembla énormément le détendre aussi. Ainsi, n'importe quel dragon était capable de le voir comme des siens même s'il avait aussi une apparence presque humaine. Ils discutèrent, Smaug maugréant en spécifiant qu'ils avaient un accord de paix avec les hommes du lac et les elfes de la forêt, qu'il ne fallait pas y toucher.
Asgaldan fut le premier, mais il ne fut pas le dernier. Dans les semaines qui suivirent, bien des dragons se présentèrent, venant plus ou moins loin du nord. Il y eut des dragons froids, des dragons presque aussi grands que les dragons de feu mais incapables de cracher du feu. D'autres dragons ailés comme Asgaldan étaient venus ainsi que des dragons terrestres tel le père des dragons, Glaurung, un dragon à quatre pattes sans aile. Plusieurs étaient venus, avec la même idée que Asgaldan, se soumettant simplement. Ils furent astreint aux mêmes conditions et tous furent ravis et reconnaissant lorsque Nefrea les débarrassa de l'empreinte de Melkor. Tous furent installés dans les galeries, Nefrea aménageant des cavernes aux convenances de chacun, y mettant des portes enchantées pour chacun alors que tous avaient leur trésor et voulaient le protéger. Il avait été amusant de voir que les dragons avaient fait preuve d'une certaine inventivité pour déplacer leur trésor. Il y avait eu des troncs d'arbres creux, des charrettes volées à un peuple ou un autre, des roches creusées, de grandes écorces, des trésors soudés en grosse boule par leur feu… Tous avaient trouvé une solution pour emmener leur bien.
Très vite, la vallée avait été bien plus peuplé, Nefrea ajoutant des portes aux galeries, en agrandissant une partie pour les plus grands dragons. Un Nefrea qui avait été ravi de voir ces dragons arriver ici et même si Smaug râlait pour la forme, il le sentait heureux . Et si la vallée commençait à avoir des habitants, elle reprenait aussi vie de manière plus naturelle depuis son réveil. La végétation reprenait vite avec le printemps qui arrivait et Nefrea avait décidé d'y planter certaines choses comme des saules cogneurs et autres arbres en tout genre, magiques ou non, les aidant à pousser de sa magie. Les plantes revenaient dans la vallée mais aussi sur la montagne et dans toute la région, le paysage verdissant à vue d'oeil avec les beaux jours revenant.
Nefrea était alors sur son nuage au milieu de tout cela. Sa vie paisible d'avant était revenue, avec son compagnon bien en vie avec lui. Leur chez eux reprenait vie, ils le refaisaient à leur image, se l'appropriaient totalement. La région entière vivait à nouveau avec l'âme de la montagne rétablie et les dragons arrivaient pour les rejoindre. Cela n'avait rien de surprenant. Smaug s'était fait connaître comme roi et les dragon respectaient cela, aimaient vivre en peuple malgré tout. Un roi avait appelé, ils venaient. D'autant plus que les régions du nord n'étaient pas très accueillante, dangereuses. La montagne de solitaire était un havre de paix en comparaison, avec un roi et un istar puissants pour veiller. Un istar qui avait été parfaitement accepté en tant que tel pour son aide pour eux mais aussi parce qu'il était également un dragon, un dragon magnifique, un dragon de feu comme Smaug. On avait prévenu que les elfes de la forêt et les hommes du lac étaient intouchable, un accord existant entre eux, l'ordre d'aller chasser au nord ou à l'est s'imposant.
Du monde arrivant pour vivre là, Nefrea avait jugé utile de créer des lieux de rassemblements pour discuter. Tout les dragons râlant contre les vestiges de présence naine et humaine à Ravenhill et Dale, il avait utilisé ces endroits. Ravenhill fut transformée en une plateforme de pierre aussi grande que le mont rocheux le permettait. Elle servait aux dragons pour s'y poser et voir loin, surveiller la vallée et les alentours. Quand à Dale, elle fut entièrement rasée, sa surface toute entière aplanie pour créer une immense place au sol pavé de roches brutes plates et jointes. De grandes colonnes s'en élevaient tels des arbres de pierres dont les branche formaient un dôme hermétique. Ils eurent ainsi un gigantesque kiosque où se rassembler pour discuter entre eux, un point de ralliement.
Bien évidemment, l'arrivée et la présence des nombreux dragons avaient été repérée par les habitants alentours. Sous la commande de Smaug, les hommes du lac au sud et les elfes à l'ouest étaient laissés tranquilles et on ne s'approchait même pas d'eux. Les dragons restaient autour de la montagne, ou se rendaient au nord et à l'est pour chasser lorsqu'ils en avaient besoin. La chose n'était pas si courante, les dragon n'ayant besoin que de très peu, surtout s'ils n'avaient pas trop d'activité. Ils pouvaient dormir des siècles sans manger, et avoir une activité modéré avec très peu de repas. Une chasse dans l'année était déjà beaucoup pour eux et la seule raison pour laquelle Smaug et Nefrea y allaient plus souvent était parce que Nefrea avait besoin d'alimentation avec sa nature différente et sa très puissante magie. Si Smaug avait la même capacité que lui à se transformer, son besoin d'alimentation n'avait pas changé. Ils étaient tout deux Dragnir comme sa mère l'avait dit mais Nefrea était le seul istar avec autant de puissance.
Les dragons en avaient appris plus sur lui. Ils ignoraient son passif d'un autre monde, la manière dont la mort se déroulait pour lui mais ils savaient qu'il était un très puissant magicien. Smaug avait expliqué que sa magie avait des conditions, la plus puissante étant celle de ne pas pouvoir tuer de quelconque manière, même pour se nourrir. Depuis, lorsqu'ils allaient chasser, plusieurs dragons avaient pris l'habitude de lui ramener leur dernière proie en signe de gratitude pour leur libération. Cela avait profondément touché l'istar.
La présence des dragons avait donc été remarquée et sans aucun doute, elle tendait tout le monde. Il fallut pourtant attendre la fin de l'été avant de voir quelqu'un arriver. Nefrea les avait senti entrer dans leur royaume sur lequel il gardait un œil et Ueadon, un dragon terrestre qui montait souvent la garde à l'ancien Ravenhill les avait vu aussi. C'était un petit groupe d'elfes portant un drapeau blanc qui galopait vers eux, irradiant de peur et d'appréhension. Si les dragons furent d'avis de les gober tout rond, Smaug le premier. Nefrea les avait tempéré avec amusement, expliquant que le drapeau blanc était signe de paix et de discussions, que ces elfes devaient avoir quel que chose à dire. Si ce fut avec mauvaise foi, ils se tinrent tranquille, Nefrea envoyant un message aux elfe pour leur dire d'aller à Dale sans détour. Ils s'exécutèrent, avançant à grand galop. Aussi, ils furent là avant la fin de la journée, tendus en surveillant les alentours. Et ils furent proprement stupéfiés lorsqu'ils arrivèrent au gigantesque kiosque de pierre qui remplaçait Dale.
Nefrea les attendait là et il n'y avait pas un seul dragon en vue. Ils avaient beau êtres grands et remarquables, très grands et très remarquable pour certains, ils étaient aussi très doués pour se fondre dans le paysage. C'était encore plus facile pour eux avec la forêt née dans la vallée, les galeries et le paysage montagneux. On ne les voyait pas mais ils étaient là, très proches pour certains ayant décidé de veiller sur leur istar même s'il avait dit que c'était inutile. Les cavaliers mirent pied à terre et le saluèrent respectueusement dans leur langue, s'inclinant légèrement. D'un geste de la main, Nefrea fin apparaître de l'eau pour leurs montures, les impressionnant un peu plus. Ils laissèrent les chevaux boire avant de faire face à l'istar.
- Veuillez excuser cette intrusion en ce royaume, commença la tête du groupe dans sa langue. Nous sommes ici au nom du roi Thranduil.
- Je vous écoute, fit-il calmement en leur souriant.
- Beaucoup de choses ont été vues dans la région et beaucoup de rumeurs circulent. Notre roi aimerait vous rencontrer et vous parler autant de ces observations que de la situation actuelle de la Montagne Solitaire.
- Dans ce cas, ce n'est pas à moi qu'il faut parler, c'est au roi de ce royaume, Smaug. Je suis un istar et mon rôle n'est pas différent de celui des autres istari. J'accompagne, je guide, je protège, j'enseigne, je conseille mais en aucun cas je ne dirige. C'est à Smaug qu'il faut s'adresser si une question porte sur son royaume. Ceci étant dit, si votre roi, et je l'imagine le maître d'Esgaroth, souhaitent discuter de la situation de la région, ils sont les bienvenus ici pour en échanger avec Smaug. Ils devront venir s'ils souhaitent des réponses, en personne. Je garantie leur sécurité en ces terres. Il peuvent venir avec une escorte de dix personnes chacun maximum. Et en paix. Tant que cela sera respecté, je garanti leur sécurité et leur retour en toute liberté. Si besoin, un camps pourra être monté ici, sur cette place. Signalez vous avec un drapeau blanc en entrant sur ces terres et venez directement ici même. Venez sans détour. S'il y en a, nous le saurons. Veuillez transmettre ceci à Thranduil et à Bard, je vous prie.
Ils approuvèrent, le saluèrent très poliment avant de rejoindre leurs chevaux qui terminaient de boire. Ils se remirent en selle et s'en allèrent, Nefrea les suivant de son esprit jusqu'aux limites du royaume des dragons.
- Maître Nefrea ? fit Lokyn en s'approchant.
Comme Asgaldan, Lokyn était un dragon ailé. Il s'était caché dans les rochers juste derrière lui.
- Oui Lokyn ? sourit-il en regardant son ami qui se postait près de lui.
- Est-ce une bonne idée de les laisser venir ? Nous pourrions simplement nous débarrasser d'eux.
- Il est temps que les dragons puissent vivre en paix ici, répondit-il alors que Asgaldan et d'autres les rejoignaient. Dans une véritable paix. Nous ne l'aurons pas si nous nous en prenons à nos voisins alors qu'ils n'ont commis aucune faute envers nous. Si nous le faisons, ils finiront par lever des armées contre ce royaume. Nous sommes assez puissant pour résister mais cela recommencera encore et encore. Il y aura des morts parmi nous aussi et si cela va trop loin, les Valar seront aussi contre nous. Ils acceptent que les dragons soient ce qu'ils sont naturellement et agissent comme la terre leur a demandé d'agir mais pas la violence, la brutalité, la destruction ou la guerre sans raison véritable, par simple désaccord avec ce que sont les autres et leur manière de vivre. Nous devons faire la paix, pour avoir la paix et conserver notre royaume. Si nous voulons qu'ils nous acceptent, nous devons les accepter. Ainsi, vous pourrez peut-être leur apprendre à respecter la terre. D'autant plus qu'il est à craindre que la malfaisance des disciples de Morgoth s'éveille à nouveau dans les temps à venir. Gardons nos forces pour eux.
- Je comprend, maugréa Lokyn.
- Je pense qu'ils seront là dans quelques jours, remarqua-t-il. Ne les mangez pas et ne les calcinez pas s'il vous plaît, s'amusa-t-il en le faisant ricaner.
Ce fut ainsi que quelques jours plus tard, on avait vu deux petites délégations à cheval entrer sur leurs terres. Les dragons s'étaient cachés tout en surveillant de près. Le groupe d'hommes et d'elfes transpirait l'appréhension, amusant les dragons. Ils étaient hyper vigilants, avançant vite. Mais ils furent aussi très vite surpris par les changements de la région que le printemps, l'été et la magie de Nefrea avaient métamorphosé en un lieu plein de vie et de soleil, magnifique. Les saules cogneurs et bien d'autres plantes magiques remuaient, rendant l'endroit encore plus magique, certaines fleurs chantant. Cela les subjugua et ils ralentirent pour mieux regarder alors qu'ils entraient à l'extrémité de la vallée. Ils se dirigèrent vers le kiosque où Dale se trouvaient autrefois, choqués devant la disparition de la ville remplacée par l'imposante et majestueuse construction qui semblait toujours avoir été là. Ils purent la rejoindre sans aucun problème, s'arrêtant là où on leur avait dit d'aller. Le point de vue pour admirer la vallée était parfait et ils se détendirent un peu dans le calme et l'énergie pure de l'endroit.
Ce fut là dessus que Nefrea transplana près deux, les faisant sursauter en apparaissant. Tous tirèrent leurs armes en catastrophe, un peu sur les nerfs après être entrés en terre de dragon. Les épées chantèrent alors que tous se tournaient d'un bloc vers lui, l'amusant. Mais tout aussi vite, un grondement menaçant s'éleva derrière le mage, Asgaldan arrivant derrière lui en grimpant sur les roches, venant prendre place près du mage en le couvrant d'une aile protectrice.
- Je serai vous insectes, grogna-t-il avec menace, je rangerai cela sur le champs et je m'abstiendrai de toute menace ou simple regard déplacé envers maître Nefrea.
- Du calme mon ami. Je crains que ce ne soit moi qui les ai effrayé, s'amusa légèrement l'istar alors qu'ils rangeaient déjà leurs armes en regardant prudemment le dragon.
Il était bien moins impressionnant que Smaug mais il était tout de même plus que respectable et assurément dangereux.
- Veuillez m'excuser, fit Nefrea. Soyez les bienvenus roi Thranduil, maître Bard, salua-t-il avec respect.
Ils lui rendirent, leurs entourages en faisant de même. Thranduil était là avec quelques gardes et plusieurs seigneurs de sa ville. Bard s'était entouré de son fils et de quelques hommes d'Esgaroth, tous bien mieux vêtus que la dernière fois qu'il les avait vu et en bien meilleure forme. Les humains n'en menaient pas large devant le dragon ailé noir, les elfes bien plus contenus et maîtrisés.
- Si vous voulez bien m'accompagner, pria l'istar. Smaug vous attend.
Ils approuvèrent et le suivirent, laissant là leurs montures comme demandé par l'istar. Le dragon ailé s'en alla et ils s'engagèrent sur le chemin reliant le kiosque à la grande porte de la montagne, marchant tranquillement dans ce qui devenait une forêt magique pleine de vie et de lumière. Nefrea marchait avec Thranduil et Bard devant, son bâton à la main.
- Comment cet endroit a-t-il pu autant changer en si peu de temps ? demanda Bard.
- Cela est un secret de ce royaume, s'amusa Nefrea. On voit Esgaroth d'ici avec de bons yeux. J'ai remarqué que vous aviez beaucoup avancé dans la reconstruction et que vous vous étaliez un peu sur la berge, remarqua-t-il.
- En effet. le roi Thranduil et son peuple nous ont permis de résider au bord de la forêt cet hiver mais nous avons commencé à reconstruire immédiatement. Des hommes du sud, du Dorwinion, sont venus nous aider et il y a tout de même eu quelques nains des Monts de Fer également. Je pense qu'ils espéraient surtout obtenir des informations sur vous et la montagne mais ils n'ont rien eu.
- Vous n'auriez rien pu leur dire d'intéressant de toute façon, remarqua-t-il légèrement. Les nains sont extrêmement entêtés, obstinés. Je doute qu'ils abandonnent aussi facilement la Montagne Solitaire. Mais il faudra bien qu'ils se rendent compte que ce royaume n'est plus le leur. Smaug n'aura aucun scrupule à mettre sa menace à exécution et à aller aux Monts de Fer s'ils nous causent encore des ennuis. Cela ne tient qu'à eux.
- Je doute qu'ils reviennent de si vite par ici, fit Thranduil. Pas après ce qu'il s'est passé.
- Nous verrons, fit Nefrea. J'espère pour eux qu'ils prendront la bonne décision.
- Êtes vous sûr que… je suis le bienvenu ? demanda Bard hésitant.
- Je n'irai pas jusqu'à dire « bienvenu », fit Nefrea. Loin de là en réalité. Mais aucun mal ne vous sera fait je vous le promet. J'ai fait promettre à Smaug de ne pas vous faire de mal. Je ne garanti pas sa bonne humeur en revanche.
- Je me contenterai de rester en vie, assura Bard.
- Sachez une chose Bard : Smaug est furieux contre vous, dit-il franchement. Furieux parce que vous l'avez battu à la loyale, furieux parce que vous lui avez prouvé qu'il n'était pas toujours le plus fort. Mais ce n'est pas une mauvaise chose. Continuez à lui tenir tête comme vous l'avez fait jusque là et un jour, il vous respectera.
- Vous pensez vraiment ? demanda-t-il surpris.
- Je le pense. Ne vous en faîte pas, cela se passera bien. Mais, évitez de le voir sans moi dans l'immédiat, conseilla-t-il tout de même.
Souriant à l'air un peu blême de l'archer et des siens, Nefrea reporta son regard en avant, les laissant observer la forêt autour d'eux. Ils arrivèrent finalement à la grande porte et il les laissa observer le nouvel aspect qu'elle avait pris.
- Les dragons n'en n'ont pas grand-chose à faire des noms, commença Nefrea, alors nous avons gardé Erebor ou la Montagne Solitaire mais tout à beaucoup changé ici.
- C'est indéniable, fit Thranduil. J'aimerai être là le jour où les nains verront cela.
- J'avoue que j'aimerai voir ça aussi, ricana l'istar.
La grande porte s'ouvrit toute seule devant eux et il entra, les elfes et les hommes le suivant dans la forêt d'arbres de pierres ponctuée de cascades et de plans d'eau, éclairée par les vifs lumineux se baladant haut. Le spectacle laissa les invités sans voix, amusant l'istar qui fit pourtant mine de rien en continuant à avancer. La porte se referma et ils traversèrent lentement le hall dans un silence ébahi. Ils tournèrent entre les piliers pour arriver dans le corridor donnant accès à de nombreuses galeries. Tout au fond, il y avait l'arche de pierre immense donnant sur la salle du trône de laquelle émanait la lueur des flammes. Ils continuèrent leur route et Nefrea ne fut pas surpris de voir les elfes stopper net lorsqu'ils passèrent devant la galerie d'or, l'arbre d'argent lumineux qui y poussait et sa statue de la forme draconienne de Nefrea en fond. L'arbre était éclatant et grandissait très vite sous la magie de l'istar qui l'adorait.
- Cet arbre est absolument magnifique, remarqua Bard émerveillé. Comment peut-il émettre une telle lumière et pousser dans l'or ?
- Cet arbre n'est pas ordinaire, répondit tendrement Nefrea. Il est puissant et magique. Il s'appelle Ornel.
- L'arbre étoile, traduit Thranduil. Est-ce vraiment ce que je pense ? demanda-t-il au magicien avec émotion. Le jour de la bataille, Samug nous a dit que vous étiez l'incarnation d'Ithil et le porteur de la renaissance de Telperion.
- C'est vrai, sourit-il en regardant son arbre. Mon âme et mon esprit étaient fortement liés à la magie de la lune et des étoiles bien avant ma venue au monde. Ce qu'il restait de Telperion après sa destruction planait dans le vide des âmes et m'a rejoint lorsque je suis né. Cela n'a fait que renforcer ma magie astrale et m'a permis de faire naître Ornel.
- Pourquoi ici ? Pourquoi pas dehors où tous pourraient le voir ? demanda un elfe envieux.
- Ornel est né de ma magie et est sous ma protection. Il n'appartient à personne, posa-t-il fermement, personne n'est en droit de le réclamer. Il est très bien ici. Il se plaît dans la Montagne et il est en sécurité. Venez, Smaug vous attend toujours, remarqua-t-il en se remettant en chemin.
Ils se remirent en marche même si les elfes eurent du mal à lâcher l'arbre du regard. Il comprenait. Les elfes avaient adoré Telperion et le chérissaient, sa perte avait été une grande tragédie pour eux et s'ils avaient tenté de le faire repousser, cela n'avait jamais fonctionné. Ils avaient obtenu quelques arbres sans lumière desquels descendait l'arbre blanc du Gondor. Alors revoir une presque copie parfaite de Telperion aussi bien en aspect qu'en lumière n'était pas rien pour eux. Ils avancèrent jusqu'à atteindre la titanesque salle du trône avec sa passerelle flottant dans le vide, ses murs éternellement enflammés et ses statues de dragons à l'air réel baignant dans le feu. Smaug émergea soudain du vide, faisant sursauter les invités. Il arriva, se posa délicatement sur la plateforme où il trônait, impressionnant et magnifique. Il se redressa et Nefrea sourit intérieurement, certain qu'il s'amusait beaucoup à tendre et stupéfier leurs visiteurs. Il alla vers lui sans hésiter et on le suivit avec plus d'appréhension. Mais ils furent finalement devant le dragon, Bard et Thranduil devant quand Nefrea rejoignait Smaug qui s'installait et le laissait venir près de lui.
- Et bien, susurra le dragon. Il semblerait que vous souhaitiez converser elfes et hommes. Je vous écoute, posa-t-il de son ton si caractéristique.
- Nous souhaitions faire le point sur la situation de la région avec vous, commença diplomatiquement Thranduil.
- Je sais exactement ce que tu veux petit roi elfe, répondit le dragon. Mon peuple aime converser, discuter et philosopher mais nous aimons également la franchise et les mots utiles. Alors ne tournez pas autour du pot. De plus, les dragons n'ont qu'une parole que cela entraîne de bonnes ou de mauvaises conséquences pour vous. Des accords ont été passé avec Nefrea le Noir en mon nom et j'ai dit qu'ils seraient respectés. N'entrez pas sur mes terres sans permission ou raison valable, ne convoitez pas mes biens, ne chassez pas sur mes terres et n'y cueillez pas le plus petit brin d'herbe. Laissez nous en paix et nous vous laisserons en paix puisque c'est là votre inquiétude petites créatures.
- Nous avons vu d'autres dragons voler au dessus de votre royaume, remarqua Bard calme et maîtrisé.
- Petit archer, roucoula-t-il en s'approchant de lui.
Courageux, Bard resta en place devant l'immense tête draconienne venant s'arrêter à quelques centimètres de lui. Il ne recula pas au contraire des autres hommes, regardant avec un respect mêlé de crainte la créature qui pouvait le gober tout entier.
- J'ignore si tu es le plus brave des braves ou le plus fou des fous en osant venir jusqu'à moi de la sorte, releva-t-il la voix sifflante. Cela malgré notre évident antagonisme.
- Vous ne m'avez pas laissé le choix ce jour là, répondit-il avec une assurance humble. Je ne voulais pas en arriver là.
- Et bien il aurait fallu mettre une flèche dans la tête de ce maudit nain si tu voulais éviter cela, gronda-t-il.
- Smaug, intervint doucement Nefrea. Bard a fait exactement la même chose que toi en faisant le nécessaire pour protéger son trésor.
- Hum et alors ? gronda-t-il. Pourquoi ne pourrais-je pas le manger en réparation pour le préjudice infligé ?
- Vous… vous aviez brûlé Esgaroth, tenta fébrilement le fils de Bard un peu plus loin.
- Oui, s'amusa le dragon. Parce que vous et les vôtres aviez aidé les nains à violer mon domaine et que vous avez convoité mon trésor. C'est un crime que les dragons ne tolèrent pas. Tout se paye enfant, gronda-t-il. Mais mon préjudice n'a pas encore été réparé, dit-il à Bard. Alors pourquoi ne pourrais-je pas te manger ?
Une main à la peau noire et scintillante apparut alors, se posant délicatement sur le nez du dragon. Nefrea était là près de Bard, souriant à l'immense créature avec douceur.
- Parce que ce ne serait pas juste, répondit-il pour Bard. Tu sais que Bard n'était pas à l'origine de tout cela et que comme toi, il n'a fait que ce qui était nécessaire pour protéger ce qui lui tiens à cœur. Il n'a jamais convoité ton trésor et n'a pas voulu cela. Il n'est pas responsable. Il est aussi victime que toi dans cette affaire. Et puis, je te le demande : s'il te plaît, ne lui fait pas de mal.
Le dragon fixa l'istar dans un silence total pour les autres, puis il soupira et releva la tête alors que Nefrea retournait vers lui.
- Tu as de la chance que Nefrea t'apprécie petit archer, grommela le dragon. Pour ce qui est de ta question : c'est un royaume de dragons alors en quoi cela t'étonne-t-il qu'il y ait d'autres dragons ici ? Ils sont les bienvenus en mes terres d'autant plus que je suis leur roi.
- Sont-ils un danger pour nous ? questionna Bard.
- Avez-vous écouté ou êtes vous stupides ? demanda Smaug. Je suis leur roi et j'ai dit que ces règles seraient respectés. Que te faut-il de plus humain ? Les dragons ne sont pas votre peuple misérable. Nous n'avons qu'une parole et une loyauté absolue pour le roi, moi en l'occurrence. Aucun d'eux ne désobéira et si cela devait arriver, je le réduirai moi même en charpie. Est-ce clair ?
- Parfaitement, je vous remercie, répondit l'homme.
- Les dragons qui demeurent ici ou qui pourraient demeurer ici à l'avenir sont sous l'autorité de Smaug, fit Nefrea, et nous leur donnons les règles de ce royaume dés qu'ils arrivent. Ils respecteront les accords. Pour preuve, aucun n'a ne serait-ce que survolé vos terres. Ils ont reçu ordre de ne pas vous toucher et pour consigne d'aller chasser au nord ou à l'est lorsqu'ils le désirent.
- Y-aura-t-il assez de gibier pour plusieurs dragons ? demanda Bard.
- Amplement, répondit l'istar. Les dragons peuvent dormir durant des siècles sans manger et même lorsqu'ils sont plus actifs, un repas dans l'année est déjà preuve d'une très grande gourmandise chez eux. Ils ne chassent presque jamais en réalité. Si vous avez pu les voir c'est surtout parce que, comme tout être doté d'ailes, l'appel du ciel est irrésistible, sourit-il.
- Je vois, merci, fit l'homme.
- J'aimerai également éclaircir votre position vis à vis à de la situation globale de la Terre du Milieu, posa Thranduil.
- Encore une fois, tu ne vas pas droit au but elfe, claqua Smaug. Ta véritable question devrait être : vous rallierez vous aux disciples de Morgoth ou non ? Les dragons de ce royaume ne sont ni dans un camps, ni dans l'autre. Le passé est passé pour nous. Les sbires de Morgoth recevront exactement le même accueil que celui que je leur ai généreusement offert la dernière fois, s'amusa-t-il. Les dragons de mes terres ne seront plus les armes du mal mais nous ne nous battrons pas pour vous pour autant. Nous défendrons notre royaume contre tout intrus d'où qu'il vienne. Rien ne descendra du nord ou ne remontera du sud. Pas en passant par le domaine de la Montagne Solitaire. Est-ce bien là la réponse que tu cherchais ?
- Oui.
- Y-a-t-il autre chose qui inquiète vos esprits sensibles ? interrogea Smaug un peu moqueusement.
- Comment devons nous procéder si nous souhaitons entrer en contact avec vous ? demanda Thranduil.
Nefrea s'avança alors vers eux, faisant apparaître deux plaquettes de bois sculpté de la taille d'une main, ornées d'un dragon.
- Ces insignes sont enchantés, expliqua-t-il en en confiant un à Bard et l'autre à Thranduil. Confiez le à votre messager et lui et son escorte pourrons venir ici en sécurité. Rien ne leur sera fait. Dîtes leur de venir directement au kiosque de Dale en respectant les règles : ni chasse, ni cueillette, ni détour, ni dégradation, ni agressivité. Nous les recevrons pour les entendre et garantirons leur sécurité.
- N'utilisez pas cela pour des broutilles, prévint Smaug. Je ne saurai le tolérer et faîte bien attention à qui vous envoyez. Un pas de travers et ce sera la mort assurée pour vos émissaires.
Ils approuvèrent puis Smaug s'en alla, Nefrea entreprenant de les raccompagner. Ils quittèrent la salle du trône.
- Comment faîte vous pour vous entendre ainsi avec lui ? demanda Thranduil.
- Smaug, les dragons en général, ne sont pas ce que tous pensent d'eux, répondit Nefrea. La vérité est très différente. Lorsque je suis arrivé ici, je n'ai pas été accueilli à bras ouverts. Mais j'ai pris le temps de faire connaissance avec lui. Je lui ai montré du respect et de la considération. Cela a demandé de la patience mais la confiance s'est établie. Nous sommes devenus ce que nous sommes aujourd'hui. Les dragons ne sont pas des monstres de destructions cupides, très loin de là. Ils ont leur place en ce monde et c'est pourquoi mon protecteur et les Valar approuvent ma présence à leur côté. Les dragons ont des choses très précieuses à enseigner à ce monde. Encore faut-il que vous les écoutiez et pour cela, il faut accepter de les voir pour ce qu'ils sont vraiment, pas pour ce que Morgoth à fait d'eux autrefois. Cela n'est pas la vérité. Je n'ai aucun problème avec les dragons ni avec ce qu'ils sont. Tentez de les considérer autrement, de les respecter et ils accepteront certainement de vous dévoiler leurs secrets, leur véritable nature.
