Bonjour à toutes et à tous

Merci pour les reviews :)

angemewmew : on ne tape pas l'écrivain, au risque de ne jamais avoir la suite HAHAHA ;-)

brigitte26 : j'espère que ce chapitre te plaira :D

lololitaoe : oohhh, ce n'était pas mon but ! ou peut être que si XD

Bonne lecture !

Harry transplana devant le grand portail à l'entrée du château et réprima un vertige, il n'avait pas transplané depuis longtemps et il avait oublié la sensation que cela procurait.

Il avait décidé de venir voir Severus. La question ne s'était pas posée bien longtemps, à l'instant où Draco lui avait annoncé que Severus était sorti du coma il avait voulu venir le voir. Mais il ne comprenait toujours pas pourquoi il avait fait promettre à Draco de ne rien lui dire. Il ne comprenait pas et il avait une pointe de colère au fond de lui. Pourquoi ne voulait-il pas le voir ?

Revenir à Poudlard n'était pas facile. L'endroit avait changé après la bataille mais en même temps il avait l'impression de revenir à la maison. Une vague de souvenirs le submergea et il inspira profondément pour chasser la boule qui se formait au creux de son estomac.

Draco lui avait rapidement résumé la position de chacun. Minerva Mcgonagall était à présent directrice de l'école et Luna était devenue professeur de divination. Draco avait intégré le corps professoral également et enseignait les cours de sortilèges et également celui de potions. Il laissait d'ailleurs Severus reprendre peu à peu son rôle de professeur depuis deux mois lui avait-il dit.

Harry avait écrit une lettre à la directrice la prévenant de son arrivée à Poudlard mais il lui avait demandé un peu de temps pour pouvoir discuter avec Severus avant les grandes retrouvailles si elles avaient lieu d'être. Il ne savait pas pourquoi il lui avait demandé cette faveur. Sans doute pour être plus serein, s'il pouvait être serein à cet instant. Il était tout simplement terrifié à l'idée de retrouver Severus. Et peut être qu'au fond il se disait qu'il pourrait fuir si les choses se passaient mal.

Draco arriva devant lui avec un grand sourire, il essaya de reprendre contenance.

"Comment vas-tu Harry ?" demanda Draco.

"Nerveux" lâcha-t-il en rongeant son pouce.

"Vient, il est dans les jardins botaniques. Ils ont été construits juste après ton départ. Ils permettent de pouvoir faire pousser énormément d'espèces différentes et Severus aime s'y promener et prendre des ingrédients pour les potions. Cela lui évite d'aller dans la Forêt Interdite, il ne veut plus s'y rendre depuis la bataille."

Harry ne répondit pas, trop anxieux. Il suivit Draco le long des sentiers menant au château et après quelques minutes ils arrivèrent devant les jardins.

"Bien je te laisse." lâcha Draco en s'éclaircissant la voix.

"Sait-il que je suis ici ?" demanda Harry anxieux.

"Non je n'ai rien dit, il aurait été capable de s'enfuir" répondit Draco avec honnêteté.

"Draco …." souffla le brun, mécontent.

"Bonne chance Harry" cria-t-il en s'enfuyant.

Harry entra dans les jardins avec une certaine appréhension. Il ne savait pas comment Severus allait réagir et il ne savait pas comme il réagirait non plus. Un peu plus loin, il vit une silhouette de dos. C'était lui. Il n'arrivait toujours pas à réaliser qu'il était là, près de lui, en vie et en bonne santé. Un court instant il voulut faire demi tour et fuir mais il avait attendu ce moment depuis tellement longtemps qu'il ne pouvait pas faire ça.

"Bonjour Severus." lança-t-il d'une voix tremblante.

Severus se retourna. Il avait changé. Il était plus maigre qu'avant mais il n'avait pas l'air malade. Son teint n'était pas terne comme il l'avait été lors de son séjour à l'infirmerie. Ses cheveux étaient beaucoup plus courts que dans ses souvenirs, un peu comme les siens. C'était étrange mais ça lui allait parfaitement. Il était bel et bien là devant lui, vivant et conscient. Le cœur d'Harry rata un battement.

"Qu'est ce que tu fais là ?" s'exclama-t-il froidement.

La question plus que le ton qu'avait employé Severus frappa Harry comme un coup de massue.

"Ça fait deux ans et tu me demandes ce que je fais là ? Est ce que tu te fous de moi ?" répliqua Harry incrédule.

"Pourquoi es-tu ici à Poudlard alors que tu étais parti ?" insista Severus sans répondre à la question.

"Draco est venu me trouver. Je sais que tu lui as fait promettre de ne rien me dire mais il l'a fait et il ne faut pas lui en vouloir. Il a eu raison."

"Il n'avait pas à …" commença Severus sans pouvoir terminer ce qu'il avait à dire.

"Pourquoi as-tu voulu me cacher ton réveil ? Sais-tu combien ça me blesse ?" continua Harry.

"Je pense qu'il n'était pas nécessaire de chambouler ta nouvelle vie à Londres pour moi." souffla l'homme d'un air fatigué.

"Ma nouvelle vie ? Qu'est ce que tu peux savoir de ma vie actuelle Severus ? Et d'ailleurs comment sais-tu que je vis à Londres?"

"Peu importe" balaya Severus d'un revers de la main.

"Non Severus. Draco a mis des mois avant de me retrouver et il ne t'a pas prévenu alors comment peux tu savoir que je vis à Londres ?" questionna Harry surpris.

"Simple supposition" grinça-t-il.

"Tu ne t'en tireras pas comme ça. Je suis là devant toi. Je suis venu pour toi." dit Harry en le montrant du doigt.

"Tu n'étais pas obligé de venir." grommela Snape.

"Ce n'est pas une obligation Severus. Je … Mince. Pourquoi fais tu toujours ça ? Après la bataille, quand tu as sombré dans le coma j'étais complètement perdu. Parce que tout était terminé et que tu n'étais pas là à mes côtés. Je ne savais pas quoi faire. Je ne pouvais pas te laisser. Draco t'a sans doute raconté mais il est loin d'imaginer ce que j'ai pu vivre à cette période même s'il en a eu un aperçu. Je ne pouvais pas te laisser, parce que je ne pouvais pas m'éloigner de toi et parce que je ne savais pas quoi faire. Ça a été difficile. J'avais perdu Ron, Hermione, Tonks et Remus et je t'avais perdu toi. Je ne pouvais plus te voir dans cet état, c'était beaucoup trop douloureux." lança Harry le souffle court.

"Et je t'avais dit de vivre ta vie ce que tu as fait." conclut Severus d'une voix froide.

"Oui, tu m'avais écrit de profiter de la vie, de me faire des amis, d'avoir des enfants mais sans toi tout ça été impossible. Tout ça est impossible. Quand je suis parti je me suis retrouvé dans le Londres moldu et je n'avais aucune idée de quoi faire. Il fallait absolument que je m'occupe sinon j'allais sombrer alors j'ai voyagé et j'ai appris beaucoup de choses. J'ai ouvert une librairie de livres anciens et j'ai continué de voyager pour trouver toujours plus d'éditions rares, ça me permettait de m'évader. J'étais tellement occupé que je n'avais le temps de penser à rien et c'est exactement ce qu'il me fallait. Maintenant j'ai la librairie." expliqua Harry.

"Es-tu heureux ?" demanda Severus simplement.

"Être heureux ?"

"Oui"

"Non je ne suis pas heureux Severus. Jusqu'à il y a deux jours je pensais avoir perdu la seule personne que je n'ai jamais aimé. J'étais effondré. Je survivais. Et toi Severus, es-tu heureux ?" répliqua Harry.

"Je suis en vie."

"Tu ne réponds pas à la question"

"Oui, oui je suis heureux, c'est ça que tu veux entendre ?!" s'énerva Severus en détournant le regard.

"Tu mens."

Severus grommela et sortit des jardins de botanique. Harry le suivit, il était hors de question qu'il ne le laisse faire ce qu'il savait si bien faire, repousser les gens.

"Ne me repousse pas Severus. Soyons honnêtes d'accord ?" cria Harry après son ancien amant.

"Que veux-tu savoir ?" grinça Severus en se retournant .

Harry fût surpris du ton employé. Severus avait l'air triste et en colère. Il ne savait pas quoi faire, quoi dire pour que Severus se livre. Après quelques secondes, il reprit sa route. Harry le suivit rapidement.

"Que fais-tu au bord du Lac Noir tous les soirs ? Et ne t'avises pas de nier !"

"Draco … il va me le payer." marmonna l'homme.

"Tu ne vas rien faire du tout Severus ! Et tu vas me dire ce qu'il se passe !"

Severus se retourna et fit deux pas vers Harry qui se stoppa net.

"Il se passe que je me suis réveillé alors que je pensais mourir. Je me suis réveillé et tu n'étais pas là. Ce n'est pas un reproche. Je t'avais dit de vivre ta vie. Avant la bataille, je vivais pour te protéger mais maintenant ? Je n'ai rien à faire, personne à aider. Je suis redevenu cet insignifiant professeur de potions de Poudlard que tout le monde déteste. Ce sorcier que personne ne remarque et ce mangemort qui a fait un tas d'erreurs dans sa vie. Il se passe que je suis égoïste. Parce que je t'aurais laissé partir avec n'importe qui si j'étais mort car tu mérites d'être heureux et tu mérites de trouver quelqu'un qui t'aime et qui prenne soin de toi. Mais maintenant que je suis en vie je n'ai envie que d'une seule chose c'est d'être avec toi simplement. Je ne peux pas supporter de te voir avec quelqu'un d'autre." lança Severus sans pouvoir s'arrêter.

"Alors pourquoi ne pas être venu me trouver ?"

Harry était fébrile, il n'arrivait pas à assimiler toutes les paroles de Severus.

"Je suis venu. Je t'ai retrouvé il y a des mois déjà. Je t'ai attendu devant ta librairie et je t'ai vu sortir avec un garçon bras dessus, bras dessous. J'ai compris. Tu étais heureux, tu as fait ta vie, comme je te l'avais demandé mais c'est difficile pour moi Harry. Très difficile." répondit Severus dans un souffle.

"L'homme que tu as vu avec moi, c'était Grégory. Grégory est un ami. Simplement un ami."

"Ne me mens pas Harry."

"Severus regarde moi. Lis en moi. Tu sais que je ne te mens pas." dit Harry en prenant le visage de son amant pour ne pas qu'il détourne le regard.

Le cœur d'Harry battait à tout rompre. Alors il était venu le retrouver, il avait suivi sa rééducation dans le but de pouvoir éventuellement poursuivre leur relation. Severus prit les avant-bras d'Harry et retira ses mains de son visage. Il avait l'air plus détendu qu'au début de leur conversation.

"Veux-tu un thé, un café ou quelque chose d'autre ?" demanda Severus.

"Euh, oui, oui un thé." répondit Harry surpris.

"Suis-moi" invita Severus en prenant le chemin remontait au château.

Harry le suivit sans hésitation.

Quelques minutes plus tard Harry était assis à sa place habituelle dans les appartements de Severus. Rien n'avait changé depuis la dernière fois qu'il était venu à cet endroit, comme ci le temps s'était arrêté.

"Comment as-tu connu Grégory ?" demanda Severus en s'asseyant face à lui.

"Il a été là à un moment important. Nous sommes devenus amis. Il a voulu plus à un moment donné mais j'étais incapable de lui donner."

"Quel moment ?"

"Ce n'est pas quelque chose dont j'ai envie de parler. Sache simplement qu'il ne s'est jamais rien passé entre nous, je n'ai jamais pu t'oublier. Pourtant Merlin sait que j'ai essayé pendant une période mais je me suis résigné." continua Harry en le regardant.

Severus baissa le regard vers sa tasse de café. Harry était étonné, avant ça il n'avait jamais détourné son regard. Il avait l'air blessé et ce n'était pas quelque chose d'habituel chez lui.

"Ce qui m'a fait le plus de mal au fond c'est l'éloignement que tu avais imposé entre nous avant la fameuse bataille et à cause de ça je n'ai jamais pu te dire certaines choses qui me tenaient à cœur. "

"Tu as lu ma lettre, tu sais que j'ai fait des erreurs. "

"Oui. Lorsque tu es tombé dans le coma, je suis venu dans tes appartements. Je ne sais pas pourquoi, peut être pour me remémorer nos souvenirs, sentir ton odeur. Je n'ai pas lu ta lettre tout de suite. J'avais très bien compris que c'était une lettre d'adieu. Je sais que tu as toujours pensé que tu ne survivrais pas à cette guerre mais moi j'ai toujours cru le contraire et ça a été très difficile. Il m'a fallu du temps pour la lire. Je me suis lancé le jour de mon départ et c'est sans doute pour ça que je suis parti."

"Alors tu sais ce que j'éprouve pour toi. Tout a changé et en même temps mes sentiments envers toi sont toujours aussi forts." dit Severus la voix tremblante en fixant le sol à nouveau.

Harry posa sa tasse sur la table et se leva. Il s'accroupit face à lui et posa les mains sur ses genoux.

"Rien n'a changé pour moi. Tu es et tu resteras l'amour de ma vie." dit Harry.

Severus leva les yeux et ancra son regard dans le sien. Leur contact se stoppa quand ils entendirent des coups à la porte.