Disclaimer : Si j'étais l'auteur de Game of Thrones, tous les Stark auraient survécu et les enfants aussi!
Résumé : Désormais proclamée reine des Sept Royaumes, Lyarra doit faire face à son nouveau destin. [La Louve du Nord tome 6]
Note de l'auteur : Un grand merci à ma beta, Marina Ka-Fai, pour sa relecture et sa correction.
La Louve Conquérante
Chapitre 3: La voie des armes
Je faisais à nouveau ces rêves étranges ou devrais-je plutôt dire ces visions inexpliquées. Bien campée sur mes pattes, je grognais sur la troupes d'homme à la bannière de l'homme écorché et du cheval dustin qui s'avançait en notre direction. Ces hommes, ces traîtres étaient sur notre territoire et ma fratrie et moi allions leur faire payer de s'aventurer aussi près de notre tanière. Je rejetai ma tête en arrière et hurlai l'appel général. Des dizaines de hurlements me répondirent et l'odeur de la peur se diffusa dans l'air. La proies venaient, semblait-il, de se rendre compte qu'elles étaient entourées et dans un piège. Je dévoilai mes crocs et me jetai sur le premier homme qui ne put que crier sa terreur avant qu'elle se transforme en gargouillement alors que je lui arrachai la gorge. Avec mes soeurs et mes frères, appuyée par d'autres loups, nous détruisîmes ces hommes et les chevaux qui les portaient. Et quand le dernier hommes mourut, en choeur, nous hurlâmes notre victoire à la lune qui se dessinait dans le ciel étoilé. Je retournai sur mes pas et suivis un long passage étroit sur l'eau qui menait à une haute tour, la tanière. Sur le seuil m'attendaient un homme âgé et une femme négligée.
-Merci Hiver, encore une fois, vous nous avez sauvé la vie. Mais on ne pourra plus rester ici, les autres se rendront compte que nous y sommes. Reposez-vous après avoir festoyé. me dit le vieil homme qui tripotait la chaîne qu'il portait autour du cou.
Je me réveillai en sursaut, un cri de surprise franchissant mes lèvres, ce qui fit sursauter Shae qui était penchée sur ma couche. Je crois que c'était elle qui m'avait tiré du sommeil. Toutefois, ce que je venais de voir était tellement plus important que ce qu'elle me disait. Mestre Luwin, il était vivant. Et la femme que j'avais vue dans mon ancienne vision aussi. Et s'ils étaient vivants... Est-ce que c'était possible que Bran et Rickon le fussent aussi? J'avais vu leurs loups et pourtant nos compagnons fidèles suivraient des étrangers et non leurs maîtres? Pour la première fois depuis un très long moment, je sentis un espoir fou monter en moi, un espoir qui m'étrangla. Une petite voix me rappela qu'il s'agissait de rêve, que ma conclusion que c'étaient des visions était précipitée, mais je la repoussai. J'avais vu la chute de Winterfell après tout, avant qu'on m'en informe...
-Ô par les dieux anciens et nouveaux... Faites qu'ils soient sains et saufs. priai-je désespérément.
-Madame? Je suis désolée de vous réveiller, mais le prince Oberyn me dit que vous êtes en retard à votre entraînement Vous avez dormi plus longtemps que d'usage.
Je me doutai que je m'étais tout simplement plongée dans la vision, tellement que je n'avais pas voulu revenir à Dorne. D'ailleurs, j'avais encore sur la langue ce goût infect de sang et de chair humaine fraîche. J'eus un haut-le-cœur en le réalisant et ma camériste me tendit vivement un pot de chambre où je vomis.
-Vous vous sentez mal, Majesté?
-Non, Shae, je vais bien. Mais sil vous plaît, donnez-moi de quoi à boire ou manger pour que je chasse ce goût immonde de ma bouche.
Je me lève, je vais rejoindre le prince sous peu.
Elle obéit, m'apportant une tasse de jus aux agrumes, mon péché mignon depuis mon arrivée à Dorne. Je la sirotai tout en me levant et enfilai pantalon et tunique courte tandis que ma camériste attachait mes longs cheveux noirs en queue de cheval. Je remarquai que mes vêtements commençaient à être étroits pour moi et ce n'était pas à cause du léger poids que j'avais gardé de ma grossesse. Mes efforts physiques commençaient enfin à faire leurs marques sur ma silhouette. J'avalai rapidement une tartelette et saisis mes armes avant de me rendre dans la cour où m'attendait Oberyn. Ce dernier se rua sur moi et je dus parer précipitamment son attaque.
-En garde, Lady Lyarra. Les reines n'ont pas toujours une garde royale efficace. me dit-il en m'offrant un sourire narquois.
-Alors celui qui me laissera se faire attaquer aura la main droite tranchée, Prince Oberyn. Répliquai-je, insolente avant de riposter à son assaut.
Je n'étais pas digne de faire le plus minable des tournois mais mon évolution me satisfaisait. Je ne tenais pas à être une femme chevalier. Je ne voulais juste plus être sans défense. Je perdis bien évidemment mon combat contre Oberyn mais je repartis à l'attaque, ne me décourageant pas et écoutant ce qu'il me disait. Je ne tardai pas, comme lui, à réaliser que nous avions une audience après une nouvelle défaite.
-Vous vous battez donc. énonça lady Olenna confortablement assise à une table devant son petit déjeuner et en compagnie de sa famille et de Sansa qui avait dû être conviée par la reine des épines.
Sûrement pour en savoir plus à mon sujet. Je secouai la tête, rejetant en arrière les quelques mèches de cheveux qui s'étaient détachées de mon lien de cuir.
-Oui, je me bats, Lady Olenna. Depuis longtemps en fait. Au tire à l'arc depuis mon enfance et à l'épée depuis mes fiançailles avec feu mon mari.
-Pourquoi? me demanda-t-elle.
-Pour me défendre. Pour accomplir ma vengeance.
-Non sens, les hommes sont là pour protéger les dames! Elles n'ont nul besoin à apprendre à se battre! répliqua Mace Tyrell ce qui me fit grincer des dents.
-J'ai été agressée à Port-Réal. J'ai pu me défendre avec difficulté, mais assez longtemps pour que le Prince Oberyn ici présent vole à mon secours avec sa dame de coeur. Les dames de l'île aux Ours, Lord Tyrell, se battent à la guerre et les dorniennes également. Je suis une femme, mais je ne serai jamais faible.
-Sage décision de votre part, bien que peu traditionnelle. observa la vieille dame.
-Je ne serai certainement pas une reine traditionnelle, Madame. D'ailleurs à ce sujet...
Je fixai Margaery.
-Oui, que puis-je pour vous, Majesté? dit-elle en m'offrant un gracieux sourire et un air angélique.
-Dès demain, je vous attends dans la cour en pantalon.
Son sourire disparut aussitôt.
-Mais...
-Pas de mais, Lady Margaery. Vous apprendrez, comme mes soeurs et moi, à ne pas être sans défense.
-Ma soeur n'a pas à apprendre à se battre, c'est une lady! protesta Loras. Aucune reine n'a jamais demandé une telle chose.
-Loras, taisez-vous avant de vous faire plus ridicule que vous ne l'êtes déjà. lui intima sa grand-mère.
Je ne savais pas pourquoi, mais les remarques de Mace et de Loras Tyrell me rappelaient la conversation que j'avais eue avec Theon au sujet du rôle de la femme il y avait fort longtemps. Je l'avais accusé de craindre que les hommes perdent leur utilité si nous on pouvait donner la vie, aller à la guerre, diriger des châteaux. J'avais été très effrontée à l'époque. Non que l'envie de répliquer vertement au chevalier des fleurs ne me traversait pas l'esprit, mais ça ne serait pas très diplomatique.
-La reine que je suis le demande, Ser Loras. Mes dames de compagnie sauront manier des armes. Je suis comme ça. Tout comme je n'exige pas aux hommes qui souhaitent me servir de garde royale pour l'instant de me jurer fidélité et d'abstinence. Nous reverrons cela une fois rendus au Donjon-Rouge, mais en attendant,... Nous sommes en guerre et les traîtres peuvent se cacher partout. Enfant ou vieillard, homme ou femmes, tout le monde est en danger et nul devrait dépendre exclusivement des autres pour sa sécurité.
En disant cela, je ne pensais pas uniquement à la guerre contre Stannis et Cersei, mais aussi peut-être à la menace d'au-delà du Mur. Si la longue nuit revenait, alors tout le monde serait concerné. Je rendis la gourde à Oberyn et repartis au combat. Ce fur au bout d'une autre demi-heure d'acharnement que je m'avouais vaincue et donner rendez-vous à mon professeur le lendemain. Mon auditoire s'était éclipsé entre-temps, ayant sûrement fort à réfléchir à ce que je leur avais dit. Exténuée, je rentrai dans mes appartements où, à ma grande joie, on avait déjà préparé un bain à mon intention. Shae avait commencé à le faire en réalisant à quel point j'étais sale après ces entraînement. Je m'y baignai un moment afin de me laver en profondeur. Après, je revêtis une tenue plus royale comme le reste de la journée serait certainement consacrée à discuter sur nos plans d'action vers le reste des différentes couronnes. J'avais déjà intégré Randyll Tarly comme général de nos armées et je comptais sur lui pour qu'il trouve des moyens pour atteindre mes objectifs. Je posais ma couronne en acier valyrien sur ma tête quand Margaery me rejoignit et me fit la révérence.
-Pas de ça avec moi, Lady Margaery. Pas en privé. Lui dis-je.
-Vous ne voulez pas que je fasse la révérence, Votre Majesté?
-Non Lady Margaery.
Je me tournai vers elle en souriant gentiment.
-Je ne voulais pas être reine. Mais j'ai choisi de l'être parce que je souhaite rentrer chez moi. Je souhaite le retour de la paix. Pour faire payer tous ceux qui m'ont fait du tort. Et parce que je sens qu'un danger plus important que nos stupides luttes de pouvoir autour d'une chaise en fer s'approche.
-Qu'est-ce qui peut être plus important que le trône de fer? Me demanda Margaery, intriguée.
-Vivre tout simplement. Il n'y a rien de plus important que ça.
Je lui fis signe de me suivre et on sortit des appartements, prenant la direction de la grande salle des Jardins Aquatiques. Elle me suivit en silence et réfléchissant sûrement à ce que je venais de lui dire. Je devais parler à mon conseil de mes soupçons sur la situation au Mur. Mais j'avais peur qu'ils me rient au nez. Ça allait être difficile de me faire entendre auprès de ses seigneurs du sud où les légendes du Nord ne valaient rien. Je pénétrai dans la salle et m'immobilisai net en voyant le groupe de personnes devant Doran Martell. J'étais totalement sous le choc.
-Maman?
A Suivre
