yuishifuji : Merci pour ta réponse ^^ Parfois, j'ai un peu de mal à jauger ce qui est pertinent entre l'histoire "évènementionnelle" avec le détraqueur par exemple, l'histoire "psychologique et émotionnelle" de Drago, et les histoires parallèles (autres détenus, rosier, mullan, etc...)
Pour l'instant, Drago ignore totalement que Buck s'en est tiré :D Macnair a été embauché pour le tuer, et Drago n'a jamais revu un hippogriffe de sa vie, il part donc du principe que tout ça est réglé XD

TW : On rentre dans une période avec pas mal de sexe graphique, c'est donc not safe for work, et parfois même not safe for transports en commun...
Mais, j'ai pas spécialement prévu de le préciser à chaque fois : Ce ne sont pas des TW à proprement parler : contrairement aux viols et relations sexuelles imposées et brutales des premiers chapitres, on va avoir des trucs consentis...
Je me dis que si je le répète à chaque fois, ça casse un peu la progression dramatique... Mais je peux aussi comprendre que ce soit pratique d'être prévenu pour ne pas laisser l'onglet ouvert alors que les enfants sont présents / que le collègue est curieux / que le métro est bondé... Dites moi ce que vous en pensez !


« Welbert avait raison, t'es vraiment devenu le chouchou des femmes.

– Pardon ?! »

Potter venait de rentrer en trombe dans les appartements, avec son sourire joyeux et son exubérance habituelle.

Il revint de la cuisine avec un paquet de scones qu'il avait ramené de Londres, et s'installa bruyamment à table, devant Drago, qui n'avait même pas eu le temps de lâcher sa plume. Il se mit à avaler les petits pains sans thé, sans garniture, et évidemment, sans cesser de parler malgré sa bouche pleine :

« Ann était la seule à ne pas être présente au cours d'hier. Elle a demandé pourquoi tu n'étais pas là aujourd'hui. »

Drago fronça les sourcils. Ann ? Qui était Ann ? Pourquoi Ann pensait-elle qu'il assisterait de nouveau à l'un de ces cours, et en quoi ce fait la concernait ?

« Tu t'en sors ? » embraya Potter en désignant d'un coup de menton le parchemin sur lequel Drago était en train de travailler avant d'avoir été dérangé.

Celui-ci baissa les yeux. Depuis qu'il laissait sa main gauche accompagner avec légèreté le déplacement de la plume à Papote, il faisait moins d'erreurs. Il restait cependant lent et le tas de documents sur lesquels il devait travailler grossissait chaque jour.

« Pas très bien, admit-il.

– Je vais t'aider un moment alors », suggéra Potter en s'emparant de la première lettre de la pile.

Drago n'aimait pas cette idée qui lui donnait l'impression d'avoir encore perdu de sa valeur.

« Neville va pouvoir passer demain, annonça Potter en parcourant la missive des yeux et en fronçant les sourcils. Il devrait arriver pendant ta séance avec Nguyen, mais on t'attendra pour faire le tour de l'île. » Puis sans laisser le temps à Drago de réagir, il supposa : « On s'en fiche un peu, non, du Musée de la Baguette de Stornoway ? »

Drago se demanda à quel point le fait qu'il soit incapable de suivre le cours des pensées de Potter était dû à son épuisement ou à l'apparente hyperactivité de celui-ci. Il n'eut pas le temps de s'interroger très longtemps, puisque Potter était déjà en train d'entamer le geste de chiffonner sa lettre pour la jeter à la poubelle.

« Non ! s'exclama-t-il alors. Le Musée est réputé ! Tu ne peux pas te permettre de rejeter leur… Donne-moi ça ! » Il récupéra le courrier entre les mains de Potter et lissa soigneusement le papier avant de le remettre dans le bon tas.

Potter s'était déjà emparé d'une autre lettre.

« Potter, je t'en prie, tu ne m'aides pas du tout », avoua-t-il.

L'interpellé leva les yeux pour le regarder et grimaça.

« Désolé. C'est juste que je te vois galérer, et que… Franchement, tout ça n'a aucune importance… »

Drago eut un rictus. « Si ce que je fais est inutile, pourquoi est-ce que tu me payes ?

– A l'origine, tu devais juste recopier des comptes-rendus, pas gérer ma vie mondaine à ma place.

– Je fais toujours passer les comptes-rendus en priorité ! se défendit Drago avec colère. Il n'y a aucun retard dans les comptes-rendus.

– Oui, j'ai vu ça. »

Le sourire de Potter était calme, compréhensif…

« Désolé, se reprit Drago. C'est juste que le Musée est important, et qu'il est tenu par un Ollivander. Tu dois rester en bons termes avec les Ollivander.

– J'ai sauvé la vie de Garrick Ollivander. Je pense que je peux me permettre de lui répondre un peu en retard… »

Drago haussa les épaules. Potter avait sauvé les vies de tout le monde.

« Je voulais pas dénigrer ton travail, reprit Potter. Ce que je veux dire, c'est : Ne t'angoisse pas trop pour tout ça. Ça m'arrange bien que tu t'en charges, ça me fait plaisir et je te fais confiance, mais c'est moins important que ta petite santé. »

Drago étouffa un bref ricanement. Il observa son interlocuteur se saisir d'une nouvelle missive, la parcourir des yeux en fronçant de plus en plus les sourcils, puis retourner bêtement le courrier comme s'il espérait que la solution se trouve au dos du parchemin, comme dans un jeu d'enfant. Il reposa le courrier dans le tas en prenant bien soin de l'aligner correctement avec les autres, et Drago trouva tout cela absolument adorable…

Potter prenait tellement sur lui…

Drago hésita à aborder le sujet de son escapade nocturne.

« Potter, commença-t-il, est-ce qu'on pourrait… »

La montre moldue émit son bip bip désagréable. Aussitôt, Potter s'éjecta de sa chaise, comme un diable qui sortirait de sa boite.

« Merde ! s'exclama-t-il en faisant taire l'engin et en se précipitant vers la cheminée. Je pensais avoir plus de temps, je dois… » Il jeta une pincée de poudre de Cheminette dans l'âtre, et sans attendre un instant, plongea son visage dans les flammes en criant « BOUH ! »

Aussitôt, un rire tonitruant et joyeux lui répondit. Drago reconnut la petite voix de Teddy Lupin, hilare, affirmant à son parrain qu'il n'avait pas réussi à lui faire peur.

Drago changea de place pour pouvoir écouter la conversation enjouée de l'homme et de son filleul et admirer son visage radieux.

Quand était-il sincère ? Là, avec le petit, jouait-il la comédie ? Les adultes ne surjouaient-ils pas toujours un peu avec les enfants ? Il avait pourtant l'air véritablement heureux de parler au gamin, non ? A quel point cachait-il sa fatigue, son épuisement, sa souffrance ? Était-il habité d'une douce mélancolie persistante, ou bien, comme Drago, son humeur était-elle soumise à des évènements extérieurs qui le faisaient parfois craquer ? Comment venir en aide à une personnalité si forte qu'elle s'estimait illégitime à montrer sa faiblesse ? Drago avait-il le droit de se mêler de ses affaires et de vouloir lui imposer son aide ?

Durant le repas, Drago expliqua doucement être fatigué, et envisager le fait d'aller dormir dans sa cellule cette nuit pour ne pas gêner le Survivant. Il voulait que Potter puisse saisir l'occasion de se débarrasser de lui s'il voulait de nouveau profiter de son lit tranquillement, mais celui-ci parut blessé de la proposition :

« Qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai rien fait ! Ce matin, je me suis même levé avant toi pour ne pas te mettre mal à l'aise ! »

Drago abdiqua.

Ne pas espérer, ne pas espérer.

Mais c'était Potter.

Il espéra.

·

Il était faim et rage !

Il perdait l'habitude d'attendre.

Il était forcé d'attendre ! Il fallait qu'il sache ! Il fallait savoir !

Il voulait savoir ce qui se passait en lui, ce qui grouillait dans ses entrailles, ce qui le dévorait de l'intérieur, ce qui grignotait sa faim insatiable, ce qui le rendait plus vide et affamé qu'il ne l'avait jamais été, ce qui devait cesser, ce qui le changeait, ce qu'il ne supportait plus !

Il avait supporté la faim !

Il avait supporté l'attente !

Il avait supporté le besoin, et l'espoir, et la pensée, et l'ignorance, et la faim, et l'attente, et la rage !

Il devenait… Il devenait…

·

Potter était retourné dans le canapé.

Il s'était pourtant endormi en le serrant contre lui, comme s'il espérait de tout son être passer la nuit avec lui, mais quand Drago avait fini par sombrer à son tour, Potter s'était levé et était parti.

Il ne semblait même pas avoir un sommeil agité cette fois-ci : Il reposait tranquillement dans le canapé, et avait même pris le temps de s'emmitoufler dans le plaid et de recouvrir un coussin d'un t-shirt pour s'en faire un oreiller plus confortable.

Drago s'installa à nouveau face à lui et se rongea nerveusement les ongles.

Est-ce que ça avait une importance ? Si Potter se sentait plus reposé ou tranquille en dormant seul, pourquoi ne pas le laisser faire ?

Drago jeta un coup d'œil vers la porte de la chambre. Il serait plus logique qu'il puisse au moins prendre le lit. S'il ne voulait pas que Drago retourne dans sa cellule, Le prisonnier pouvait utiliser le canapé. Ou un lit d'appoint, ou… Bon Sang, il pouvait même dormir sur le sol, sur un tapis élimé, si ça pouvait permettre à Potter de se reposer dans un lit confortable.

Un grognement attira son attention. Ça y était, Potter cauchemardait. Des tressautements nerveux agitèrent son visage et son joli nez se fronça comme s'il allait éternuer…

Soudain, les yeux verts s'ouvrirent d'un coup. Potter cilla plusieurs fois, une expression de vague panique sur le visage tandis qu'il observait les lieux, semblant réaliser qu'il n'était pas en danger. Il grogna une nouvelle fois, tourna la tête, et vit finalement Drago, qui l'observait toujours en se mordillant le bout du doigt.

Il prononça son nom comme s'il saluait un fantôme :

« Malfoy.

– Potter.

– Désolé, marmonna-t-il en fermant de nouveau les yeux. Je t'ai réveillé ? j'ai crié ? »

Sous-entendu : il n'y aurait rien eu d'étonnant à ce que ce fusse le cas. Les cauchemars étaient réguliers et il arrivait au Survivant de crier dans son sommeil. Les assurdiato sur les murs de l'appartement n'avaient jamais eu pour but de permettre au prisonnier de hurler pendant leurs ébats. Drago se rappela leurs premiers jours en tant que Directeur et prisonnier, quand l'humeur du Survivant semblait si changeante qu'il l'avait pris pour un cinglé. Facile aujourd'hui de faire le rapprochement. Le sexe lui avait permis d'externaliser ses angoisses.

« Malfoy… T'inquiète pas, ça m'arrive, faut juste que je…

– Tu n'as pas crié. »

Ils se regardèrent un moment avant que Potter ne prononce un « Ah » qui pouvait vouloir dire à peu près n'importe quoi.

Finalement, Drago se leva, s'avança vers le canapé, et, avant que Potter n'ait eu le temps de se redresser, il glissa ses doigts dans les cheveux en désordre et sa langue dans la bouche pâteuse. C'était douloureux. Sa mâchoire ne s'ouvrait toujours pas entièrement, sa langue était engourdie et maladroite… Ça n'avait pas d'importance. Potter avait été surpris, mais rapidement, il répondit au baiser sur un rythme doux et tranquille, et lui aussi, se mit à caresser la nuque et le bras de Drago.

Ce dernier se redressa un instant pour tirer sur le plaid et révéler le torse nu et la lisière du pantalon de jogging. Il enjamba ses cuisses, s'installa comme il le pouvait malgré sa main droite blessée sur laquelle il ne pouvait pas prendre appui, puis glissa la main gauche vers l'entrejambe de Potter.

« Malfoy. T'as pas à…

– Je sais. » Il le fit taire d'un nouveau baiser.

Le sexe de Potter se réveilla rapidement sous les caresses de Drago, et cette constatation le rassura d'un coup. Oui, les Surveillants pouvaient bien raconter ce qu'ils voulaient sur son physique ingrat, et il était logique que le Directeur d'Azkaban souhaite que sa chose soit présentable autant que possible… Mais dans l'intimité, cela ne l'empêcherait pas de le désirer. La respiration de Potter s'accélérait déjà.

Il sentit son propre sexe se gorger de sang. Encore une fois, la douleur le fit haleter, et il pressa son entrejambe sur la cuisse de Potter pour essayer de réduire les sensations.

Il détacha ses lèvres de celles de Potter en espérant faire un peu redescendre son excitation et lui embrassa la gorge et le torse. Il empoigna fermement la verge en parfaite santé qui s'offrait à lui, la fit sortir du pantalon, et la masturba avec des mouvements amples et réguliers.

Quand ses lèvres trouvèrent un téton dressé et s'y attardèrent, il sentit le torse de Potter se tendre et entendit un juron étouffé. Drago embrassa, suçota, mordilla, s'éloigna quelques secondes pour souffler doucement sur le petit bourgeon de chair qui se contracta encore plus sous le courant d'air frais.

La respiration de Potter s'accéléra encore. Drago se décala pour s'occuper du second mamelon en augmentant le rythme de ses caresses.

Potter avait cessé de le toucher. Il avait levé les bras et se tenait le crâne à deux mains, totalement offert, haletant, gémissant.

Drago accéléra le rythme jusqu'à ce que Potter ne pousse un ultime grognement et explose finalement dans sa main, éclaboussant son ventre d'une substance blanche et chaude. Drago accompagna les expulsions de semence jusqu'à ce qu'elles cessent avant de relâcher tout doucement son emprise et d'apposer un dernier baiser sur le mamelon gonflé et rougi.

Il posa ensuite son visage sur le torse toujours essoufflé pour écouter les battements du cœur qui se calmait lentement.

Quand il fut certain que Potter s'était apaisé, il reprit la parole :

« Je ne resterai plus dormir ici si tu continues à utiliser le canapé. »

Le corps brun se crispa légèrement.

« Je voulais juste pas te réveiller, se défendit-il.

– Et bien je me suis tout de même réveillé, répondit Drago en haussant les épaules. Tu n'as pas eu besoin de crier, de faire un cauchemar, ou de bander pour ça. »

Ils ne dirent plus rien pendant quelques minutes, puis Potter proposa :

« D'accord, je vais… Je vais me nettoyer un peu, et… Et je retourne me coucher. Dans le lit. Tu peux m'attendre là-bas, ou rester dormir ici, ou retourner dans ta cellule, ou… Ce que tu veux. »

Deux soupirs, et ils se levèrent.

Drago se rendit sans un mot dans la chambre à coucher.

Quand Potter le rejoignit, quelques minutes plus tard, ils s'installèrent cette fois face-à-face et s'enlacèrent mutuellement. Aucun d'entre eux ne voulait laisser l'autre s'enfuir.