Les jours se suivirent dans une ambiance lugubre. Le manoir était toujours assiégé de Mangemorts qui avaient réunion après réunion, mais bizarrement, les deux plus jeunes recrues étaient rarement invitées à y participer. Son père prenait sur son temps libre pour lui apprendre quelques sorts qu'il pensait indispensable à connaitre. Elle avait réussi à maitriser en peu de temps le sortilège de Désillusion, le Bombarda Maxima, quelques recettes importantes de potions comme celle du Dictame, le Véritaserum ainsi que son antidote et la théorie du Polynectar. Le seul sort qui lui donnait du mal était celui du Patronus. Ce qui la frustrait au plus haut point. Elle qui était si douée en général ne réussissait pas un sort qu'elle trouvait basique.
Deux jours avant le mariage, Helena s'installa tranquillement sur le lit afin de lire la Gazette du Sorcier quand la Une attira son attention. Une photo de Harry prenait presque toute la première page sous une description annonçant qu'il était recherché dans le meurtre de Dumbledore. La joie de revoir son visage après ces quelques jours se transforma en rage. Ils jouaient vraiment le tout pour le tout dans sa capture. Insinuer qu'il avait quelque chose à voir dans le décès de l'ancien directeur était intelligent, beaucoup de personnes lui tournerait le dos. Si seulement elle pouvait savoir comment il allait, ce qu'il faisait, où il était. Elle continua de lire le journal. Son visage prit une expression de dégoût lorsqu'elle lut un article sur la mise en place d'un fichier enregistrant les nés-Moldus. Mais ce qui la choqua le plus se trouva sur la page suivante. L'annonce de son mariage avec Drago prenait plus de la moitié d'une page détaillant toutes les informations nécessaires à savoir, si l'on était intéressé. Ses mains tremblaient de peur qu'Harry n'apprenne la nouvelle.
Helena savait qu'elle avait fait une promesse à Drago, mais ce dernier ignorait que Harry était déjà au courant de son plan. Qu'y avait-il de mal à lui dire que le mariage était faux ? Le problème ? Elle ne savait où il était ou comment le contacter. C'est alors que le gallion lui revint en mémoire. Elle jeta la Gazette sur le lit et se leva pour chercher fébrilement dans sa valise. Lorsqu'elle le trouva, Helena pointa sa baguette sur le bout de métal afin d'écrire le message « Besoin de te parler » en priant pour qu'elle ait réussi à ne l'envoyer qu'à lui. La réponse ne se fit pas attendre quand elle le sentit chauffer dans sa main. « Minuit, 12 Square, Mangemorts devant la porte ».
Lorsque l'horloge sonna onze heures cette nuit-là, Helena vérifia que Drago était bien endormi. Elle se leva silencieusement, s'habilla rapidement en prenant la première robe qu'elle trouva et s'enroula dans sa cape. Les sortilèges informulés étant devenus faciles après plusieurs mois de pratique, elle leva sa baguette et fit un geste circulaire au-dessus de sa tête en pensant fort à la formule. La sensation était désagréable, comme si quelqu'un lui versait un seau d'eau sur la tête. Elle était maintenant invisible. Sa main se tendit vers la poignée et la fit tourner lentement, silencieusement, puis elle sortit sur la pointe des pieds. Le chemin jusqu'à l'extérieur fut sans embûches, le manoir était calme ce soir. Une fois hors de la propriété, Helena transplana en se concentrant sur le 12 Square Grimmaurd.
La place qui faisait face à l'immeuble était calme, quelques lumières aux fenêtres attestaient de l'insomnie de certains habitants. En face de l'endroit où se trouvait la maison des Black, deux Mangemorts montaient la garde. Helena s'approcha à pas de velours pour ne pas attirer leur attention.
- Tu crois vraiment qu'il va apparaître miraculeusement ici ? demanda le premier.
- Non, mais je ne me risquerai pas de contredire le Seigneur des Ténèbres, surtout après ce qu'il a fait à Rowle. S'il nous demande de surveiller, on surveille. Et puis…
La conversation devint inaudible à mesure qu'Helena se rapprochait du 12. La porte apparut et elle entra rapidement. Le couloir qui était dans le noir quand elle ouvrit s'éclaira soudain lorsqu'une torche s'alluma toute seule. Elle se désillusionna.
- Severus Snape ? demanda une voix qu'elle reconnut comme étant celle de Maugrey.
Un courant d'air lui donna la chair de poule et elle paniqua lorsqu'elle sentit sa langue rouler sur elle-même plusieurs fois l'empêchant de parler. Mais cela ne dura pas plus de cinq secondes. Terrifiée, elle fit un pas en avant et resta tétanisée lorsqu'une silhouette sembla sortir du tapis. Elle était grande, effrayante et blanche, comme si elle était formée de poussière. Avec ses cheveux longs et sa barbe, un Dumbledore cadavérique glissa vers elle, de plus en plus vite, son bras tendu en avant. Prise de panique, elle ne savait que faire.
- Non, non ! C'est mon père qui vous a tué ! s'écria-t-elle.
Au moment où elle termina sa phrase, la silhouette explosa. Tremblante comme une feuille, elle n'osa continuer son chemin.
- Helena ? chuchota Harry.
Lorsqu'elle le vit, un sentiment de bonheur s'empara d'elle. Il était enfin là, au bout du couloir, devant elle. Une boule se forma dans son estomac et lui coupa la respiration. Les battements de son cœur s'accélérèrent. Il avait l'air un peu plus négligé que la dernière fois qu'elle l'avait vu, mais il semblait en bonne santé. Il mit son doigt sur ses lèvres et elle avança vers lui sans faire de bruit, le souvenir cuisant du portrait enragé s'imposant à son esprit. Une fois arrivée devant lui, Harry prit sa main et la conduit dans les étages vers une porte montée d'une plaque gravée « Sirius ». Rien que de voir son nom lui brisa le cœur. Une fois à l'intérieur, Harry ferma la porte en vérifiant que la maison était toujours silencieuse et prononça la formule d'Assurdiato.
- C'était quoi ça ? demanda Helena encore sous le choc.
- Un sortilège anti Snape créé par Fol-Œil, répondit-il. Qu'est-ce que tu fais ici ? Ta présence est dangereuse pour nous.
- Je sais, je suis désolée mais j'avais besoin de te voir, expliqua-t-elle en ôtant sa cape.
Le regard d'Harry se bloqua sur sa marque.
- Qu'est-ce que…
Comme par réflexe, elle la cacha avec sa main.
- J'ai réussi à les infiltrer. Mais mon plan ne s'est pas déroulé comme prévu, dit-elle sombrement en s'asseyant sur le lit.
- Oui, j'ai vu, soupira Harry. Remus est passé hier avec la Gazette.
- Je suis désolée, j'aurais préféré que tu l'apprennes de ma bouche. Tout est allé si vite…
Helena s'attendait à ce qu'il explose, qu'il crie sur elle, qu'il soit déçu. Mais étonnamment, Harry s'approcha calmement d'elle et s'accroupit, prenant ses mains au passage.
- J'ai confiance en toi, dit-il. Depuis que nous sommes en fuite, j'ai revu certaines de mes priorités et j'ai pris la décision d'arrêter de m'inquiéter pour ce que je ne peux contrôler.
Malgré la douleur évidente dans ses yeux, la jeune femme vit qu'il essayait de faire preuve de maturité.
- Je sais bien que ce n'était ni ton choix, ni le sien…
- Ron et Hermione ? demanda Helena.
- Ils dorment, je ne leur ai pas dit que tu venais. C'est mieux comme ça je pense.
- Oui. Ils me manquent terriblement tu sais. Et toi aussi. Comment vous allez ?
- On gère. Je ne peux pas t'en dire plus mais on a une piste pour le moment. On verra où elle nous mène. Tu es vraiment venue juste pour m'annoncer ça ?
- Je pense que c'était aussi une excuse pour te voir, rougit-elle en détournant le regard. Et pour sortir de cet asile de fous. Je ne peux pas rester longtemps, je ne veux pas risquer que quelqu'un découvre mon absence.
- Je comprends. Comment va Drago ? demanda-t-il avec une réelle inquiétude.
Helena fut stupéfaite. C'était sûrement la dernière question à laquelle elle s'attendait de sa part.
- Pourquoi ?
- Tu sais que je peux voir ce que voit Voldemort par moment. J'ai vu ce qui s'est passé avec Rowle.
- Oh… Ça peut aller, j'ai réussi à le calmer je pense…
Des larmes silencieuses coulèrent sur ses joues au souvenir de ce soir-là.
- Harry… C'était si horrible. Et les cris, je n'arrive pas à me les sortir de la tête.
Harry s'assit à côté d'elle en la prenant dans ses bras.
- Je sais, je sais. Je suis désolé que tu aies dû assister à ça.
Sa chaleur et son odeur lui permit de se calmer rapidement. Elle s'accrocha à lui comme si elle ne pouvait respirer normalement sans son contact.
- Tu sais que c'est la dernière fois qu'on se voit Helena ? On ne peut pas continuer à se rencontrer en douce. Pas avec autant de danger autour de nous. Tu risques de nous mettre à découvert, ou pire, de griller ta couverture. Et puis, c'est de plus en plus difficile de te laisser partir…
- Je sais mais c'était plus fort que moi, désolé, souffla-t-elle en s'agrippant un peu plus à lui.
Il passa sa main dans son cou et la força à le regarder.
- Ron et Hermione sont au courant. Quand ils ont vu l'annonce dans la Gazette, Ron a pété un câble, j'ai été obligé de leur expliquer. J'espère que tu ne m'en veux pas.
- Non, je n'ai pas envie qu'ils me prennent pour une traître. De mon côté, Drago ne sait pas que vous êtes au courant, je pense qu'il s'en doute mais je n'ai pas eu la force de lui dire. Il a déjà assez de soucis comme ça.
- Comment il a pris la nouvelle ? Pour le mariage ? ajouta-t-il devant son incompréhension.
- Il savait qu'il n'avait pas non plus le choix. Je pense que d'un côté il est content, il a quelqu'un pour le soutenir. Imagine faire face à tout ça seul ?
- Oui, j'imagine. Je comprends mieux ce que tu voulais me dire à l'enterrement. Moi j'ai Hermione, Ron, l'Ordre. Lui, seulement ses parents qui ne sont pas forcément un bon exemple. Ça va te paraître bizarre, mais ça me soulage de te savoir à ses côtés. Et lui aux tiens.
Helena n'en croyait pas ses oreilles. Où était passé le Harry impulsif et jaloux ? Dans un élan de reconnaissance, elle se jeta dans ses bras et le serra si fort qu'elle en avait mal aux bras. Lorsqu'elle se détacha de lui, leurs regards se croisèrent. Harry approcha son visage lentement du sien et l'embrassa. C'était un baiser doux, lent, tout le contraire de ce qui s'était passé la dernière fois. La bouche d'Helena s'entrouvrit pour laisser passer la langue de Harry qui joua tendrement avec la sienne.
- Tu me rends fou, souffla-t-il son front contre le sien. Je suis fou de toi.
Des papillons voletèrent dans son estomac et lui coupèrent le souffle. Elle reprit le baiser. Un courant électrique lui parcourut le corps et la chair de poule lui fit dresser les poils de ses bras. Les mains de la jeune fille s'accrochèrent à ses cheveux en bataille tandis que le baiser d'Harry se faisait plus passionné, plus pressant. Avec une main dans sa longue chevelure, il s'avança sur elle faisant basculer son corps sur le lit. Les lèvres du jeune homme se détachèrent des siennes afin de glisser dans son cou pendant que sa main caressait son sein. Un gémissement s'échappa de ses lèvres. Il s'empressa de se relever afin d'enlever ses vêtements, geste qu'elle l'imita.
Harry revint sur elle, l'embrassant délicatement, et écarta une mèche de cheveux tombée sur son visage. Chaque frôlement de peau la transportait, l'enflammait jusqu'à ce qu'elle oublie le monde autour d'elle. Harry était le seul qui lui importait en cet instant. Des sensations nouvelles la dominèrent, des sensations qui lui donnaient l'impression que c'était la première fois qu'elle faisait l'amour avec un homme. Son entrejambe se contracta douloureusement sous l'impatience de le sentir en elle mais Harry semblait vouloir prendre son temps et parcourir chaque centimètre carré de sa peau avec ses lèvres.
Tout en l'embrassant, la main du jeune homme vint se loger entre ses cuisses. Ses caresses étaient douces, lentes et cela la torturait. Son bassin se releva de lui-même afin qu'il accélère la cadence. Il la pénétra avec son index et son majeur tandis que son pouce continuait d'encercler son clitoris. Sa vulve se gonflait et se contractait de plus en plus vite au rythme des secondes qui passaient. L'orgasme fut rapide, violent.
Elle rompit le baiser pour lui embrasser la fine peau de son cou ce qui eut pour effet de le faire grogner. Le jeune homme passa une jambe entre les siennes pour les écarter et la pénétra lentement. Ses allées et venues était cruellement lentes, Helena releva le bassin au rythme du mouvement imposé par le jeune homme et Harry enfouit sa tête dans son cou. La combinaison de sa respiration brûlante, les caresses de ses mains et les va-et-vient de plus en plus rapides lui firent sentir quelque chose d'inconnu dans son bas-ventre.
- Je t'aime Harry, échappa-t-elle sous l'impulsion du moment.
- Si tu savais à quel point je t'aime aussi, répondit Harry en accélérant, la tête enfouie dans sa chevelure.
L'une des mains d'Harry s'agrippa à ses cheveux tandis que les doigts de son autre main s'enfonçaient dans la chaire de ses fesses. La douce douleur de son cuir chevelu ainsi que de sa peau la grisa. Elle plaça les siennes sur les fesses d'Harry lui intimant d'accélérer encore plus le rythme. À chaque mouvement de bassin, Helena sentait son sexe se contracter de plus en plus fort ce qui fit grogner Harry. Dans un râle sourd, il éjacula, ce qui provoqua à Helena un orgasme fulgurant, inconnu. Son corps fut pris de soubresauts, sa vue se troubla et elle mit un moment à revenir à elle.
Ils étaient tous les deux en nage, la respiration courte, baignant dans une félicité totale. Harry se retira lentement avant de s'allonger à ses côtés et de la prendre dans ses bras. Elle posa sa tête sur son torse et sentit son cœur battre la chamade. La main d'Helena jouait avec la toison du torse du jeune homme tandis que celle d'Harry caressait lentement son dos. Les deux amants restèrent silencieux pendant un moment, profitant de ce moment de bonheur avant de devoir revenir à la réalité.
Lorsqu'Helena sentit qu'il était temps, elle s'arracha difficilement à son étreinte avant de se lever et de se rhabiller lentement, une larme coulant sur sa joue. Harry fit de même et vint à sa rencontre. Sans un mot, il embrassa sa joue à l'endroit où la larme avait coulé avant de l'étreindre une dernière fois.
- Promets-moi de faire attention à toi, dit-il en la serrant.
- Je te le promets. Vous aussi faites attention, ne vous faites pas attraper, pria-t-elle.
Ils se quittèrent avec tristesse, ils savaient que leur chemin se séparait et ni l'un, ni l'autre n'était en mesure de dire lorsqu'ils se reverraient.
