NDA 23/09/23 : Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien? J'ai une bonne nouvelle! Il ne reste plus qu'un chapitre à écrire pour avoir la conclusion de ce tome! Hurra! Oui! Je suis très contente d'être arrivée jusque là, et que vous me suiviez. Je n'aurais pas cru ça possible. Merci d'ailleurs à Anya Kristen et Estela Prime pour vous reviews, ça me fait toujours aussi plaisir! Bon, j'arrête de vous ennuyer.

Une bonne lecture à tous!


Chapitre 26 : Plus jamais seule.

À neuve heure tapante, soit trente minutes avant le début de l'épreuve, les membres du jury s'échinaient à jeter des sorts sur le lac pour que la glace qui l'avait mystérieusement recouvert durant la nuit, se brise.

Tous les invités qui provenaient de l'extérieur du château étaient désormais installés et il ne manquait que les champions. Deux étaient déjà présents, Fleur et Krum. Cédric et Harry manquaient à l'appel. L'un parce qu'il cherchait sa cousine, espérant qu'elle l'encourage durant l'épreuve, l'autre endormi au milieu de la bibliothèque sous sa cape d'invisibilité.

Quelques minutes plus tard, dépité, Cédric accouru jusqu'à la table drapée d'or. Il portait son short de bain jaune et noir– taché de henné – ainsi qu'un t-shirt aux couleurs de sa maison. A côté de lui, Krum était déjà en maillot de bain et torse nu, ses muscles énormes ne frissonnant même pas sous la température glaciale. Fleur en revanche, était enroulée dans la cape qu'elle avait prêtée quelques nuits plus tôt à Luna, et tremblait de tous ses membres.

Ils attendirent encore, jusqu'à voir Harry courir jusqu'à eux, deux minutes à peine avant le coup d'envoi.

« J'arrive ! » Dit-il d'une voix haletante. Il s'arrêta en dérapant sur le sol boueux, éclaboussant la cape de Fleur, qui lui jeta un regard assassin.

Percy l'engueula, remplaçant Croupton une fois de plus, il tenait à ce que tout soit en ordre et tout le monde présentable. Se penchant en avant, le lion se tint les côtes, souffrant de sa course effrénée pour rejoindre le lac depuis la bibliothèque. Mais il n'aurait pas le temps de se reposer. Ludo Verpey les disposa le long de la rive, à trois mètres les uns des autres. Et après avoir tenté de l'approcher pour lui demander s'il savait comment il allait s'y prendre, le parieur invétéré s'écarta de lui.

Il fallut quelques secondes à Harry pour prendre conscience que les hurlements enthousiastes qu'il entendait provenaient de l'autre côté de la rive, dans les tribunes bondées à craquer. Verpey continua ses explications, rappelant que les champions n'avaient qu'une heure pour retrouver ce qui leur appartenait. Ron était en dessous, dans l'eau froide, et il devait aller le récupérer. Alors qu'il enlevait ses chaussures et ses chaussettes, il entendit le coup de sifflet strident, annonçant le début de l'épreuve.

Récupérant la branchiflore dans sa poche, il l'enfourna, mâcha, et avala dans une grimace. Ensuite, il fit quelques pas dans le lac, se figeant à cause de la température glaciale de ce dernier. Harry savait que cette température aussi basse n'était pas normale, il voyait encore les quelques plaques gelées qui revenaient sur le bord à cause des mouvements de l'eau. Jamais le lac noir n'avait gelé assez fort pour qu'il y ait de la glace.

Autour, la foule riait, parce que rien ne se produisait, qu'il avait de l'eau jusqu'aux genoux mais n'avait pas plongé. On le huait d'avoir peur. Et même à cette distance, il reconnaissait le rire de Malfoy. Evitant de regarder de l'autre côté, Harry se tint violemment le visage. Il avait l'impression qu'un oreiller géant essayait de l'étouffer. Il tenta de reprendre sa respiration, sans succès, si ce n'est qu'il obtint de gros vertiges.

Ses poumons désormais vides, il éprouva soudain une douleur fulgurante de chaque côté de son cou. Il porta ses mains à sa gorge et découvrit deux larges fentes dont les bords palpitaient sous la brise gelée. Des branchies ! Sans réfléchir plus, il se jeta à l'eau. La première gorgée fut comme un retour à la vie. Observant ses mains et ses pieds, il y découvrit que les interstices étaient palmés, d'un teint verdâtre, comme le reste de sa peau. Même l'eau n'était plus aussi froide.

Ragaillardi, le survivant se mit à nager à toute vitesse vers le centre du lac, et, une fois qu'il ne vit plus le fond, il bascula à la verticale et s'enfonça dans les profondeurs du lac noir. Le silence tout autour de lui paraissait aussi inquiétant qu'un brouillard en plein après-midi d'été, pourtant, il continuait de nager, et, à mesure qu'il avançait, le paysage aquatique se dévoilait.

Il y avait littéralement des forêts d'algues et de plantes maritimes, des fresques de galets scintillants, et des amas de petits poissons argentés qui nageaient au milieu de tout cela. Heureusement, pas de calamar géant se dit Harry. Des strangulots, par contre, tentèrent de se saisir de ses jambes, leurs petites cornes s'agitant devant lui alors qu'ils approchaient. Ce fut une véritable attaque groupée, les petits monstres s'acharnant à essayer de l'attirer vers le fond.

Un sort défaillant suffit à les chasser.

Après avoir nagé une centaine de mètres plus loin des buissons d'algues infestés, Harry observa autour de lui, cherchant la direction à prendre la plus logique pour retrouver Ron. Il n'avait encore croisé aucun des trois autres champions. Mais rien ne bougeait, aucune sirène, juste les algues longues et vertes qui ondulaient.

« Alors, ça marche ? » La voix de crécelle le fit pivoter brutalement sur lui-même. Harry voulu signaler à Mimi qu'il avait manqué d'avoir une crise cardiaque. Mais le fantôme haussa les épaules devant l'amas de bulles produites. Il voulut répondre à sa question, d'autres bulles en pagaille brouillèrent sa vue. La jeune fille à lunette translucide éclata de rire devant sa tentative. « Bon sang, c'est tordant ! » Mais devant la tête déconfite du garçon, elle céda, et pointa du doigt un recoin dans les profondeurs. « Tu devrais essayer par-là. Je ne te suivrais pas, en revanche, les sirènes ne m'aiment pas, et il y a la liée… ça craint carrément. »

Harry leva les pouces pour la remercier et se remit à nager, prenant soin de rester assez haut afin d'éviter les strangulots qui se cachaient dans les herbes. Pour autant, le message du fantôme tournait dans son esprit. Les sirènes, ça il avait saisi, mais la liée ? Était-ce une créature sous-marine pire que les sirènes ? Le Gryffondor n'était pas sûr de vouloir le découvrir. Nageant pendant une bonne vingtaine de minutes, il finit – ENFIN – par entendre quelque chose des bas-fonds. L'obsédante chanson des sirènes.

En revanche, l'eau avait refroidi de plus belle. Suivant la mélodie, il finit par croiser des bâtisses rudimentaires en pierre brute, couverte d'algues molles. Les sirènes, à la peau grise et aux longs cheveux hirsutes le scrutaient depuis ce qu'il supposait être des fenêtres. Leurs yeux étaient aussi jaunes que leurs dents, qui ressemblaient à des rangées de canines acérées. Ça ne donnait pas envie. Certains sortaient même, armés de lances, pour le suivre, battant de leurs queues argentées avec force.

Au centre de ce village aquatique, une foule de sirène était amassée, observant sur la place, un chœur d'être de l'eau chanter pour attirer les champions. Et derrière le chœur, taillé grossièrement, il y avait une gigantesque statue de sirène, à laquelle était attachée quatre personnes. Ron se trouvait entre Hermione et une fillette qui ne devait pas avoir plus de huit ans. Mais la chevelure blonde argentée, similaire à celle de Fleur, la plaçait directement comme membre de sa famille.

Pour autant, la personne qu'il s'attendait le moins à trouver, c'était Sacha. Comme les trois autres, elle flottait au milieu de l'eau, mais il y avait un élément dérangeant chez elle. Sa chevelure noire ondulait comme celle de la fillette, mais était entourée par une étrange couronne de nénuphar et de fleurs de lotus, dans laquelle luisait quelque chose. Est-ce que ça existait, les lucioles aquatiques ? Harry n'en savait rien. Mais ce phénomène n'était pas normal, et il avait hâte de pouvoir le dire à Hermione… Hermione qui pour l'instant, bullait comme les autres, endormie.

Après une tentative ridicule d'emprunter à un triton, son énorme lance, pour trancher les liens, Harry dû se rabattre sur une grosse pierre, et s'élança.

oOoOoOo

Barty Croupton junior, sous les traits de Maugrey, était très inquiet. Il avait reçu le matin même, un message de ce stupide rat, lui disant que leur maitre vénéré était anormalement épuisé aujourd'hui, que sa magie défaillait, et que les deux femmes effroyables avaient disparues immédiatement après s'en être rendu compte.

Barty ne pouvait bien évidemment pas quitter son poste, là, assis dans les tribunes, il observait le lac dont la surface tremblait par moment. L'était de leur maitre était-il lié à ce gamin Potter, sous l'eau ? Si Potter venait à mourir, est-ce que leur maitre bien aimé aussi ? Il n'en savait rien.

Plus loin dans les tribunes, il constata que la vieille harpie de Gryffondor discutait avec ce traitre de Severus Rogue. Il tenta de voir s'il pouvait les approcher pour entendre leur discussion qui semblait houleuse, mais des élèves de Poufsouffle s'agitaient trop devant lui pour qu'il puisse s'échapper de là. Grognant au possible, il but une rasade de sa flasque, et poussa un long soupir. Journée de merde !

De l'autre côté, cependant, Severus Rogue était blême.

« Est-ce une plaisanterie ? » Demanda-t-il à Minerva, qui avait toujours l'air pincé, bien qu'on puisse noter dans ses yeux émeraude, une lueur d'inquiétude.

« Hélas non, je le crains. » La réponse, au timbre désespéré, le fit frémir.

« Miss O'Nigay est sous l'eau depuis hier soir ? C'est… Il faut aller la ramener, ordonner aux sirènes de faire une exception, on ne peut pas laisser une élève sans magie sous l'eau ! »

« Severus, il est trop tard… Si l'enchantement n'a pas fonctionné, il est évident que Miss O'Nigay ne respire plus depuis longtemps… » Un frisson d'horreur le prit.

Les études faites sur les obscurus avaient démontrés que lorsqu'il était en danger, la créature explosait littéralement de magie, rasant tout ce qui se trouve sur son passage. Parfois même, en tuant son hôte avant de reprendre sa forme principale et l'imiter. Si sa théorie était exacte, et que Sacha O'Nigay était une obscuriale, alors tous les champions et eux même courraient un grave danger.

« Pour autant… J'ai un maigre espoir… » Annonça de but en blanc sa collègue. Le potioniste vrilla, dardant sur elle un regard terrible.

« Un espoir ? Vous venez de me dire qu'il était évident qu'elle ne respirait plus ! Décidez-vous !»

« À vrai dire, je n'en sais rien. Mais si je suis la logique, le sort d'Albus a dû être annihilé depuis longtemps par la calcédoine. Pour autant, je me suis rappelée de ce que vous aviez dit en réunion il y a quelques mois. » L'homme l'enjoignit de continuer, l'air furibond et inquiet.

« Et ? Qu'est-ce que votre mémoire atrophiée a compris ? »

« Ne m'agressez pas, je n'y suis pour rien, j'ai appris le drame ce matin-même ! » En colère, mais comprenant bien qu'elle n'était pas l'auteur de cette catastrophe, Severus ravala sa verve. Qui plus est, sa collègue avait toujours été aimable et confiante envers lui, depuis qu'ils travaillaient ensembles. Il prit une grande bouffée d'air pour se calmer.

« Je vous demande pardon. Alors ? »

« Alors, les jurys ont dû dégivrer le lac, pour que les concurrents plongent. » Severus tiqua.

« Qu'est-ce que vous me baragouinez ? » Demanda-t-il d'une voix bourrue. « Le lac n'a jamais gelé depuis la fondation de cette école, c'est… »

« Impossible, n'est-ce pas ? » Il hocha la tête, son cerveau carburant à 100 à l'heure désormais. « Je me suis rappelée de ce que vous disiez au sujet de la température qui chute, lors des éclats de magie accidentelles de Miss O'Nigay. Le lac a gelé dans la nuit, et les jurys ont dût le dégivrer à plusieurs, quelques minutes avant que les champions n'y aillent. »

« Vous pensez… ? »

« Je ne suis sûre de rien. Mais, si j'en crois vos théories, il est possible que Miss O'Nigay ait gelé la place des sirènes pour survivre, et si tel est le cas, alors son cousin aura le temps de la secourir. »

Fixant l'étendue d'eau sombre de ses yeux noirs, le potioniste avala une nouvelle goulée d'oxygène. La survie de Miss O'Nigay était une bonne chose, mais qu'elle puisse geler un lac depuis le fond, ça, ça l'était moins. À quel point l'Obscurus devenait-il puissant, et qu'allait-il se passer ensuite ? Il n'en savait rien, mais l'évidence était là, la sorcière n'en était plus une depuis des mois, et maintenant, la chose en elle prenait des forces.

Si Potter survivait au tournoi, il n'était pas certain qu'il puisse le faire face à cette chose.

oOoOoOo

Harry était inquiet. Les autres champions n'arrivaient pas, et il réfléchissait déjà à un moyen de remonter Ron à la surface, puis d'aller récupérer les autres otages. Il regarda sa montre, prêt à calculer le temps nécessaire pour mener à bien cette nouvelle mission, lorsque soudain, les êtres de l'eau pointèrent le doigt au-dessus d'eux.

Il leva la tête et vit Cédric nager dans sa direction, le sortilège de tête-en-bulle déformant son visage avec des formes rigolotes.

« Me suis perdu » Lu Harry sur ses lèvres, aucun son ne lui parvenant. Il avait l'air paniqué, pourtant, la suite rassura considérablement le Gryffondor. « Fleur et Krum arrivent !»

Cédric observa alors les quatre personnes retenues par une liane à la queue de sirène de la statue et bloqua sur sa cousine, dont la chevelure noire flottait en corolle autour d'elle. Cette couronne était bizarre, et il devait bien reconnaître qu'il avait encore plus froid ici. Laissant tomber ses interrogations pour le moment, il sortit un couteau de sa poche et trancha les liens qui retenaient les jambes de Sacha. Il s'en saisit ensuite, prêt à la remonter, lorsque Harry pointa sa baguette sur eux, lui montrant la tête de la Serdaigle.

« La couronne ! » Seul un amas de bulles étaient sorties de la bouche du brun, mais Cédric avait très bien compris.

La couronne de fleurs sur la tête de sa cousine perdait son éclat, les fleurs se fanaient, et Sacha commençait à bouger. Cédric jura. Elle allait se réveiller sous l'eau, et ça allait être un carnage ! Hochant à peine la tête en direction du 4e champion, Cédric emporta sa cousine. La remonter à la surface alors qu'elle s'éveillait fut terrible. Sacha, traumatisée de s'être noyée, se débattait. Et ce ne fut que lorsqu'ils atteignirent l'air libre, et qu'il reprit son souffle hors de la bulle, qu'elle se calma.

« Sacha ? » L'absence de réponse le fit frémir. La tête de la jeune femme reposait sur son épaule, désormais inconsciente.

Tandis que des exclamations de joie retentissaient tout autour d'eux, lui, paniquait. Il traça jusqu'à la rive, emportant sa cousine avec lui et la soulevant ensuite dans ses bras. « J'ai besoin d'ai » Il n'eut pas à finir sa phrase.

Les professeurs Rogue, McGonagall et l'infirmière étaient déjà sur eux. Le premier lui retira sa cousine des mains, l'infirmière le recouvrit d'une serviette, manquant de l'étouffer avec, tandis que la professeure de métamorphose jetait des sorts étranges sur sa cousine. Ça ne servait à rien, il le savait, la magie ne fonctionnait pas, c'était le massage cardiaque qui l'avait sauvé et…

Il fut contraint de lâcher sa serviette pour se boucher les oreilles lorsque Sacha ouvrit les yeux et cria. C'était horrible, strident, et limite proche des hurlements des êtres de l'eau. D'ailleurs, il y en avait quelques-uns, parmi les juges - des choristes - Et ces derniers faisaient la grimace tout comme lui.

Se débattant comme un beau diable de nouveau, crachant et toussant l'eau qu'elle avait avalée, Sacha fut obligée de se calmer lorsque le professeur de potion la serra plus fort, l'empêchant de bouger et grondant des paroles qu'il n'était pas très sûr de comprendre. Ni de vouloir comprendre. Se relaxant enfin, emmitouflé dans sa serviette, il ne rata pas le retour de Krum avec Hermione Granger, ni les applaudissements qui s'en suivirent. Pourtant, il était essentiellement concentré sur l'état de sa cousine, qui suscitait de plus en plus d'intérêt.

Le Professeur Dumbledore arriva d'ailleurs, ses yeux pétillants de malice derrière ses lunettes en demi-lune. Mais si l'air affable qu'il arborait fut reçu avec colère par ses collègues, Sacha, qui venait d'être posée au sol et emmitouflée dans une serviette par l'infirmière, le fixait avec froideur. Et Cédric assista à l'échange le plus effrayant et le plus incroyable qu'il lui eut été possible d'imaginer.

« Miss O'Nigay, je suis vraiment navré de la gêne occasionnée, mais ravi que vous soyez en bonne santé. J'aurais dû me méfier de vos parures protégées. Cependant, tout est bien qui finit bien ! » C'était quelque chose que n'importe quel élève de Poudlard aurait accepté, même les Serpentards, et pourtant ils auraient craché dessus une fois la discussion terminée. Pas Sacha.

« Vous ne serez pas ravi très longtemps. »

« Plaît-il ? » Le directeur avait froncé les sourcils, ne comprenant pas une telle verve.

« Vous m'avez obligé à faire l'otage, sous prétexte que personne ne pouvait être plus important pour mon cousin, soit. Mais vous n'aviez rien préparé du tout et m'avez mise en danger. Je me serais noyée si les sirènes ne m'avaient pas aidé en dernier recours et vous le savez. »

« Miss O'Nigay, voyons… C'est un malentendu… Je ne voulais certainement pas vous blesser et… »

« Et c'est une chance que je sois en vie. Vous saviez mes problèmes de réactions devant la magie, la vôtre n'était pas miraculeusement supérieure. Vous m'avez condamné à passer une nuit dans une eau gelée sans l'assurance qu'aucun de vos sortilèges visant à me garder en vie ne fonctionnent. »

« Mais enfin, c'était un accident. Nous n'avons pas à en arriver à de telle discussion. Vous êtes en vie, n'est-ce pas le principal ? »

« Non. Le principal, c'est que mon avocat à tout vu, et que vous en entendrez parler. » C'était du bluff, et pourtant. Plus le directeur parlait, et plus Sacha envisageait sérieusement de porter plainte pour mise en danger volontaire.

« Qu'est-ce que ? » Albus n'était pas certain de comprendre une telle colère. Mais en voyant qui était en train d'approcher de la berge, après être descendu des tribunes, il sut que Sacha O'Nigay, non contente d'être devenue une jeune idole de la musique, avait aussi d'autres projets.

Car Narcissa Malfoy et son fils approchait cette dernière et Cédric.

oOoOoOo

Le mois de Mars avançait lentement, mais sûrement, et alors que le trio de Gryffondor attendait sagement le courrier en discutant dans la grande salle lors du petit déjeuner, quelqu'un vint interrompre le tout d'une voix forte, quoique ennuyée.

« Bonjour, je squatte un moment, m'en voulez pas ! » Et Sacha s'installa directement entre Harry et Hermione, poussant un peu ce dernier d'un coup de coude. Luna fit de même à coté de Ron, sans qu'aucun des trois ne comprennent.

« On peut savoir ce que tu fiches ici, Sacha ? » Demanda Harry, qui avait bien conscience qu'un rien pouvait enflammer les poudres avec elle.

« J'ai rêvé d'Hermione cette nuit. » Annonça-t-elle de but en blanc. Juste à côté, Dean Thomas se mit à rire, postillonnant sur son voisin à cause de ça. Elle l'ignora.

« Tu… as rêvé de moi… ? » Demanda Hermione, en jetant un regard en coin aux garçons.

« Oui. Quelque chose t'attaquait au visage et te brulait. »

« Ses mains sont bouillantes. » Cru bon d'ajouter la petite blonde. Comme si ça expliquait tout. Ron grimaça.

« Hermione, tu attends quelque chose de dangereux ? »

« Bien sûr que non. Mais je me suis abonnée à la gazette. J'en avais marre que ce soit toujours les serpentards qui nous tiennent au courant. »

« Franchement, coté danger, avec Skeeter comme journaliste, on court vers l'imbécilité chronique, pourtant. » Se moqua Sacha. Cela fit rire le trio, ainsi que Luna.

« C'est sûr, quel cafard celle-là ! » Grogna le rouquin.

« Ah, Hermione, je crois que tu as de la chance » Dit Harry, alors qu'une chouette lapone descendait sur elle.

« Elle n'a pas de journal. » Constata Luna. Quatre chouettes effraies se posèrent alors au milieu de la table, devant Hermione, et deux hulottes firent de même.

« Tu as pris combien d'abonnement ? » S'exclama Harry, qui eut juste le temps d'attraper le verre d'Hermione avant qu'une chouette ne le renverse, toutes se précipitant sur la jeune fille pour lui donner ses lettres.

« Ce ne sont pas des abonnements, je ne sais pas ce que c'est… » Mais alors qu'elle prenait la première, la main de Sacha lui tapa sur les doigts brutalement pour la faire lâcher. « Ça ne va pas ? » S'énerva la lionne.

« Si justement. N'y touche pas. Aucune d'elles. » Affirma la noiraude en grondant. Elle récupéra le paquet, et commença à chercher quelqu'un à la table des Gryffondors. « Fred, George, besoin d'aide ! » Gueula-t-elle. L'une des têtes rousses se leva au milieu des personnes attablées, et elle put très bien entendre un juron.

« On n'est pas tes chiens ! » C'était Fred, qui était de plus en plus virulent à son encontre.

« Et pour Hermione ? » Demanda Ron, qui sentait venir la dispute. Les jumeaux s'entre-regardèrent avant d'enjamber leur banc pour s'approcher d'eux.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? » Mais déjà, Sacha leur tendait les lettres, ne regardant plus leurs visages.

« Une lettre piégée. C'est ça que j'ai vu. »

George récupéra le paquet, et lui et son frère y jetèrent plusieurs sorts, dévoilant des traces de pus de bubobulb et le contenu des lettres par transparence.

« Wow… Bien vu… Ce n'était même pas dilué… » Commença Fred.

« Tu aurais souffert, Hermione… » Acheva George.

Ils commencèrent à argumenter sur un moyen de renvoyer ces lettres à l'envoyeur, avec bien entendu, quelques sorts de leurs crus. En parallèle, Ron expliquait à Hermione qu'elle avait cherché ça en provoquant Skeeter maintes fois. Les deux Serdaigle ayant fait leur office, quittèrent cette table pour rejoindre la leur.

Sacha se posait tout juste lorsque son cousin vint s'asseoir à ses côtés, l'encadrant du coup, avec Luna. Haywood prit la place en face, juste à côté de Chang et Edgecombe. La noiraude souffrait encore de sa noyade. Les absences étaient toujours plus nombreuses, et hormis le fait que les êtres de l'eau avaient forcément fait quelque chose pour l'aider, elle n'avait aucune idée de ce qu'il lui était arrivée. Aussi, Cédric était encore plus décidé à la coller jusqu'à la fin de l'année.

Si la demoiselle avait fait des progrès dans ses voyages à travers les limbes, ses nuits étaient toujours plus agitées. Trois fois, elle s'était réveillée dans la salle commune, Luna l'ayant même giflée pour la sortir de sa torpeur. Plusieurs fois encore, elle était tombée en cours. McGonagall était désormais championne du sort qui change n'importe quoi en coussin, pour lui éviter des blessures. Et Argus surveillait la moindre de ses sorties nocturnes jusqu'à l'entrainer dans son bureau lorsqu'il constatait que ça dégénérait.

Elle subissait des noyades sèches. C'était un traumatisme, une erreur, et pourtant, ça ne cessait d'arriver. La première fois, elle s'était mise à suffoquer en plein cours de potion, des cours qu'elle ne suivait plus comme élève mais comme assistante. Et Severus Rogue avait bondit de la paillasse de Finnigan pour la rejoindre et l'aider jusqu'à ce que ça passe. C'était Poppy qui en avait fait le diagnostic, arguant qu'il allait falloir la surveiller de nouveau avec attention.

Nora elle-même s'y était mise.

La petite elfe s'était d'ailleurs plus ou moins excusée d'avoir enregistré Sacha sans le lui faire savoir. Mais elle avait ensuite expliqué son motif, et ça avait surpris la jeune femme. Une telle preuve de loyauté envers un être qui n'était ni un sorcier, ni son maître, était une chose incroyable. Et le seul elfe qu'elle connaissait en être capable était celui des livres Harry Potter. Dobby.

Car Nora avait décidé d'enregistrer Sacha pour son bien. À ses yeux, il était évident que la musique était un don qu'il fallait partager, et Sacha avait besoin d'argent. Elle avait réfléchi à un moyen de combiner les deux, et c'était sorti de cette manière. En envoyant le morceau Frozen, qu'elle avait enregistré en douce, à la RITM, sans pour autant donner le nom de l'artiste, elle avait ensuite poussée Rusard à réfléchir à un moyen de récupérer les droits sur le morceau.

Et si elle n'avait rien dit à la jeune femme, c'était parce qu'elle avait conscience de son auto-préservation, qui l'obligeait à baisser la voix jusqu'à se taire, lorsqu'elle savait qu'on l'écoutait. Nora avait cependant décidé de prévenir la chanteuse après enregistrement, de son méfait, et de ses idées. Une nouvelle chanson avait été envoyée, Until Eternity, ce qui avait à la fois fait sourire la demoiselle, et grimacer en même temps. C'était du plagiat, dans les faits… Même si ces morceaux n'existaient pas encore, voire n'existeraient jamais.

Observant d'autres hiboux arriver avec le courrier, plusieurs lettres lui tombèrent dessus, et un énorme oiseau fantôme renversa malencontreusement le jus de citrouille sur la Serdaigle à côté d'Haywood. Cho poussa un cri d'horreur.

« Mon uniforme ! Oiseau de malheur ! » Et la Poufsouffle fit une grimace pour ne pas rire de la mésaventure de l'autre fille.

« Oh, ça va… Un récurvite et on en parle plus ! » La blonde balaya le problème d'un revers de main presque snob.

« Pardon, Cho… Je vais t'arranger ça… » Cédric se leva de sa place, et tendit sa serviette pour aider la jeune fille. L'entente plus ou moins cordiale était revenue, la demoiselle ayant fait ses excuses à Sacha. Pour autant, Cédric était quand même décidé à ne plus retenter l'affaire. Pour une raison toute bête, à vrai dire, c'était qu'il avait Béatrice sur le dos, et qu'il ne supportait pas ses commentaires.

« Ce n'est pas toi qui es mouillée ! » S'insurgea la chinoise, avant de sourire, affable, au champion. « Merci Cédric, tu es adorable… »

« Non, en effet. Je ne mouille pas, moi… » Fut la réponse, ô combien cinglante, de la jeune femme. Cho vira cramoisie.

« Béa… » Soupira Cédric. C'était un peu trop violent et osé pour lui.

Mais la blonde n'aimait pas du tout la chinoise. La trouvant trop bipolaire, avec une tendance superficielle qui ne sciait pas à sa personnalité réfléchie. Et quand Beatrice Haywood était décidée à vous faire grandir, elle avait la langue plus acérée qu'un Serpentard.

Sacha ignora le début de dispute entre les deux filles - trois si on comptait Marietta dans le lot, vu qu'elle soutenait sa copine - et se concentra sur le papier qu'elle avait reçu de l'oiseau horrible de Gringott. Il s'agissait d'un devis sur plusieurs perles en pierres naturelles, que Sacha avait demandé. Elle avait réfléchi à un détail, puisque la magie gobeline fonctionnait très bien avec elle, ça voulait dire qu'elle pouvait aussi user des bienfaits de la lithothérapie de base. Et elle avait définitivement besoin de se calmer.

Cochant d'abord les pierres dont elle avait besoin, elle dû ensuite réfléchir à la taille. Les gobelins avaient proposé de lui fabriquer des artefacts directement, mais cela signifiait devoir leur rendre ensuite, et comme elle ne savait pas encore comment elle allait partir, ça impliquait aussi de ne pas savoir quand. Et les gobelins étaient foutus de poursuivre son entourage d'ici, pour obtenir les biens qu'elle aurait emporté malgré elle. Autant juste avoir les gemmes et ne rien leur devoir.

Son choix s'arrêta sur des perles en pierre de lune, taille 4, des grenats, taille 4 aussi, une perle de rubis, taille 6, du quartz, taille 6, des pierres de shoushan en taille 8 et du jade blanc, en taille 6. Ça faisait beaucoup, elle le savait, mais en prenant en compte ses difficultés à gérer ses pouvoirs, ses nuits compliquées et ce qu'elle savait de l'histoire du survivant, il fallait songer à tout. Avisant Cédric qui rabrouait désormais son amie pour qu'elle s'excuse auprès de la Serdaigle, le cœur de Sacha se serra.

Oui, au début de l'année scolaire, elle n'avait souhaité que son départ, pour ne plus voir ce mensonge ambulant se balader avec la voix et la tête de son cousin. Mais la vérité, c'était qu'elle craignait pour lui, désormais. Ils passaient de très bons moments ensembles, bien plus qu'elle n'en avait eu avec Clément, en fait. Ce dernier n'était plus venu à la ferme après la séparation catastrophique de tous les enfants et le décès d'Henri.

Cédric était même plutôt drôle, à présent. Certes, il était toujours très intelligent, et gentil, mais il commençait à saisir son humour, et surtout, il avait la pointe des cheveux noirs. Comme les siens l'étaient. Une façon de rappeler qu'ils étaient de la même famille. Et depuis l'incident début février, il était plus protecteur et avenant que n'importe quel homme dans sa vie, excepté Meleth nin. Ce qui voulait dire beaucoup.

Elle ajouta trois perles en œil de tigre, du 6, et une énorme obsidienne, du 10. Elle lui ferait un porte-bonheur de type pendentif bouddhiste, ça lui conviendrait sûrement. Alors qu'elle relevait la tête pour se saisir de sa tasse, cette dernière lui fut proposée directement avec au passage, deux toast beurré recouvert de confiture à la framboise. Luna. Dans un soupir, Sacha ajouta un chapelet de lapis-lazuli format 4, et une perle de labradorite en 8.

Et en croquant dans son toast, faisant une pause dans sa commande, une lettre attira son attention. L'écriture de Rusard était dessus. Rusard qui étudiait depuis quelques jours, son contrat avec les bizarr'sisters pour la musique officielle de ses chansons. Le devis de Gringotts fut repris, elle y ajouta de la rhodonite et de la kunzite, format brut. Désormais certaine de son choix, elle termina par une obsidienne, solitaire, pour celui qui hantait constamment ses pensées, même les plus sombres.

L'oiseau reparti après un morceau de bacon, sa liasse de billet dans son bec énorme. Heureusement, cette fois, aucun chant ridicule n'avait animé le petit déjeuner.

« Le grand-duc a laissé tomber ça tout à l'heure. » Lui tendit Luna, une fois qu'elle eut terminé de manger, et que toutes deux soient en train de quitter la grande salle. « Je me suis dit qu'il valait mieux que je te la donne pendant que Cédric ne regardait pas. »

« Merci… tu as bien fait… » Répondit Sacha en récupérant son bien. Une enveloppe pâle marquée d'un sceau délicat. De teinte argentée, la cire dévoilait un M en majuscule gothique, décoré de ronces et de roses entrouvertes, sous lequel se trouvait une plume de faucon. Le sceau des Malfoy était finement travaillé, elle ne pouvait que l'admettre.

Pour autant, en connaissant l'histoire originale, et le caractère des personnages, ce sceau ne correspondait pas du tout à Lucius Malfoy. Par extension, la présence d'une plume de faucon, animal sans magie, mais pas dépourvu de symbolisme, lui fit froncer les sourcils. Il y avait quelque chose à creuser ici.

oOoOoOo

« Miss O'Nigay ? » Demanda Minerva en se penchant sur le bureau de son élève à problème.

Sacha ne répondit pas. Les yeux noisette étaient rivés sur son parchemin qu'elle noircissait, non pas avec une plume mais avec ses doigts.

« Le cours est fini, vous me ferez trente centimètres de parchemin sur les sortilèges de transposition. » Ordonna l'enseignante, tout en gardant un œil sur l'élève qui n'était plus consciente de son environnement.

Sacha continuait de gribouiller sa feuille. Les bracelets en pierre de lune et shoushan reposaient sur le bureau, et non plus à ses poignets. Cela faisait plusieurs jours que Minerva les voyait sur la jeune fille de Serdaigle. La directrice de gryffondor en était soulagée, parce que cette observation en avait permis une autre. Depuis qu'elle les portait, l'élève ne s'était plus levée la nuit pour arpenter les couloirs sans en avoir conscience. Même son humeur était mieux. Plus calme.

Mais en voyant ça, Minerva avait conscience que ce n'était qu'une phase. Tout comme la calcédoine qui ornait le cou de sa propriétaire, les pierres ne pouvaient aller contre sa nature profonde. Elles pouvaient la protéger de l'extérieur et des ondes néfastes, mais pas d'elle-même. Elle n'avait que peu de connaissance en magie gobeline, seulement les bases qui étaient liées aux runes et prismes qu'eux, étudiaient. Mais dans le cas d'un oracle ? Dans le cas de Sacha O'Nigay, qui était clairement capable de prédire la corruption d'un artefact puissant pour la mise en jeu d'un jeune sorcier ?

« Ils ont tout fait taire… Le silence est ignoble… Dans le silence il ne règne que les ténèbres… Les ténèbres et le vide. Il n'est plus là. Plus là. Jamais. Le cœur est brisé. Tout éparpillé. »

Troublée par la prise de parole soudaine de l'adolescente, le professeur McGonagall se rapprocha du bureau. Sacha n'avait pas changé de position ni même d'activité, elle gribouillait toujours le parchemin de noir. Et pour être tout à fait honnête, si la directrice de gryffondor ne voyait rien de concret sur le papier, elle reconnaissait tout de même que les gestes effectués étaient répétitifs et semblaient donner un pattern bien précis.

Agitant sa baguette pour lancer un patronus, un chat luminescent apparut sur le sol juste à côté d'elle. Il se gratta derrière l'oreille, tandis que Minerva transmettait un message à faire porter jusqu'au professeur de Potion. Derrière la porte, cependant, cachée sous la cape d'invisibilité de Harry se trouvait Hermione. Si elle avait envoyé les garçons à leurs cours suivants, elle, tenait à savoir ce qu'il se passait avec O'Nigay. C'était un mystère qu'elle tenait à résoudre, tant parce que c'était un oracle, que parce qu'elle semblait vraiment savoir quelque chose qui pourrait les aider. Ou aider Harry.

Lorsque le professeur de Potion arriva, quelques minutes plus tard, Hermione se plaqua contre le mur de pierre, lui laissant le champ libre pour passer la porte, mais au lieu de rester là-derrière, elle lui emboita le pas le plus discrètement possible. Elle voulait assister à cette discussion, et contrairement aux garçons, elle n'avait aucun risque de faire baisser sa moyenne. Toujours sous la cape, elle se glissa vers l'extrémité du rang, pour pouvoir observer les motifs dessinés par Sacha, tout en étant assez éloignée des deux enseignants.

« Vous m'avez fait mander, professeur McGonagall. » La vieille femme hocha simplement la tête.

« Oui. Je n'ose pas la sortir de sa transe, mais il est évident qu'elle reproduit quelque chose. »

« A-t-elle dit ou fait quoi que ce soit avant de perdre conscience ? » Demanda le potioniste.

« Je l'ai vu retirer ses bracelets. » Severus Rogue leva un sourcil inquisiteur.

« Soit vous êtes stupide et les bijoux de Miss O'Nigay n'ont aucune importance réelle. Soit vous avez une bonne explication là-dessous, et en ce cas, je vous dois des excuses immédiatement.» Le visage de Minerva resta parfaitement serein malgré les insinuations faites sur son intelligence.

« Vous apprendrez, Severus, que les pierres semi-précieuses ont une grande importance dans le domaine de la magie runique, et celle des créatures magiques. Miss O'Nigay les emploie depuis le mois de septembre et vous bloque par ce biais depuis le début. »

« Que dites-vous ? »

« Je dis que Miss O'Nigay porte de la calcédoine en parure depuis septembre, ce qui annihile la plupart des sorts qu'on lui jette avant même qu'ils ne fassent effet. Et qu'elle s'est appliquée, depuis une semaine, à porter de la pierre de lune et des pierres de shoushan. »

« La poudre de pierre de lune sert de base à de nombreuses potions calmantes. » Récita-t-il pour lui-même, comprenant soudain.

« Sous forme brute, elles apaisent les personnes à fortes instabilités émotionnelles. Les pierres de Shoushan renforcent le corps et l'esprit, et apportent un sentiment de sécurité et de confort. » Termina McGonagall. Le professeur de potion était sidéré. Sous la cape, Hermione aussi, sentait que ça avait du sens.

« Vous dites qu'elle a enlevé ses protections… ? Consciemment ? » Cette fois, l'enseignante en métamorphose secoua la tête.

« Je n'en suis pas certaine. Mais personne ne l'a fait pour elle en tout cas. » Le sorcier posa ses yeux noirs sur la jeune femme, qui continuait de gribouiller inlassablement son parchemin avec ses doigts tachés d'encre.

« Est-ce qu'elle a annoncé quelque chose, depuis… ? » Minerva acquiesça.

« Oui. Bien que je ne sois pas certaine de la signification de ses mots. »

« Dites-moi. »

Et la directrice répéta mot pour mot ce qu'avait annoncé la Serdaigle d'une voix malheureuse, sans savoir que dans un coin de la salle, quelqu'un d'autre prenait des notes au sujet de cette prédiction.