Un sacré mix, ce chapitre XD


Chapitre 371 : Be a good Master...

Je me place, assise sur mes jambes repliées, devant lui, paumes remontant derrière chaque jambe, au niveau des mollets. Ses jambes sont magnifiques... pas étonnant qu'il apprécie les rehausser de cuissardes portées sur talons vertigineux.

Me voir ainsi à ses pieds le remue profondément, comme l'indique ce petit sourire, sans rien en souffler pourtant.

Je caresse à présent les cuisses qu'il a fort belles.

"Décidément... j'aime vraiment l'apparence que tu as choisi de te donner, Sebastian."

"Jusqu'à l'adoration, uh ?..." follement amusé de m'avoir ainsi à ses pieds.

Je me hisse sur les genoux, avisant son visage, notamment cette bouche que je convoite.

"Embrasse-moi."

Directif. Comme il aime. Le désir l'y pousse, lèvres rejoignant les miennes, langue faisant la traque à la mienne, délectable, nous arrachant quelques ponctuations geintes.

Mes paumes flattent ses cuisses ouvertes, lui prodiguant de voluptueux frissons jusqu'en son fort vertébral. Son sexe lève.

Paré à en recevoir davantage. Jusqu'à la jouissance.

Séparée de sa bouche, je me lèche les lèvres.

"Je me demande vraiment... pourquoi je n'ai pas cédé avant ?..."

"Voyons... serait-ce parce que vous étiez obnubilée par une connaissance commune que je ne prendrai pas la peine de nommer ?..." dénonçant Undertaker.

"Mmm... possible. Je le suis toujours, note."

"Quelle détestable habitude vous tenez là." sur une moue de dégoût. "Dois-je me charger de vous la faire passer ?..." plissant le regard, pupilles se fendant soudain ; 666 est éveillé.

"Oh, tu penses être suffisamment calé pour cela ?..."

"Ne me provoquez pas." pincé.


Dans l'épicerie fine avec Jade, panier à la main.

Je connais les goûts et les habitudes d'Octavinelle. Le moment est agréable et je note combien notre couple attire les regards - malgré le fait que Jade soit discret et ne souhaite absolument pas capter l'attention.

Jade. Ah, Jade...

La classe incarnée. Pantalons, chemises et vestes taillées sur-mesure. Il me semble que Jade ne possède qu'un seul bermuda dans tout son dressing !...

S'il n'y avait que la tenue... Jade se meut avec une grâce naturelle - Jetsam possède la même capacité, sous l'eau, en plus de la vitesse.

Quant à son after-shave... discret mais tenace, notes boisées et rondes, tout en fraîcheur.

Nous passons en caisse et nous voici en direction du véhicule - pour les courses, Octavinelle utilise une DS bien pratique pour se faufiler partout en ville !...

"Tu... y verrais une objection si... j'avais la main baladeuse dans la voiture ?..."

Il cligne tout d'abord puis finit par esquisser un sourire joueur. "Je trouve que le fait que tu demandes enlève beaucoup de charme à la chose."

Il place le panier dans le coffre et nous nous installons. Il conduit souplement, sans à-coups.

Nous quittons le parking et nous engageons dans la circulation.

Ma main se pose sur sa cuisse, arrêtés à un feu.

"Je t'ai connu plus aventureuse."

"J'attends l'argument."

"Hmm... tu souhaites savoir si je me laisse enfler depuis ta maladroite suggestion en sortie de magasin ?"

"En quelque sorte." bisquant face à la pique verbale.

"Le visuel devrait te renseigner." déboutonnant agilement sa veste pour l'ouvrir, passant entre les liens de la ceinture de sécurité.

J'y jette un regard. En effet !...

"Quant au reste, il va te falloir patienter encore un petit moment le temps que nous regagnons le Lounge et que je place les provisions au frais."

Pas de doute, il a bien l'intention de me faire ma fête à notre arrivée, sitôt ses obligations pliées.


Jade referme le cellier.

Bien. Il dispose à présent de quelques heures libres devant lui avant le service.

Il apporte un plateau supportant deux verres d'eau minérale aux agrumes que nous savourons dans les fauteuils cosy, autour de la petite table sur pied, face à face, en décalé.

Je glisse le bout de mon escarpin à l'intérieur du bas de son pantalon, tentatrice, m'en amusant tandis que mon regard fixe son entrejambe qui ne semble n'avoir rien perdu de sa vigueur, bien au contraire !...

"Là où je t'attendais le moins. Félicitations, Sugar Cake." en grand control freak.

"Je ne sais pas, j'ai... été prise d'une très violente envie de toi dans les rayons de l'épicerie. A mi-chemin entre le foie gras et les épices..." rit.

"Je pensais t'avoir perdue du côté du rayon primeur." observant le jeu de mon pied sous l'ourlet de son pantalon. "Déchausse-toi."

Oh, toi !... Tu as une idée derrière la tête, armée d'un appétit féroce !...

Je m'exécute et il attrape délicatement ma jambe, main gantée passée derrière le mollet, plaçant le pied contre son entrejambe qui ne cesse de soupirer après le contact. Son souffle vacille et il lève le menton, revenant lentement à moi, main comprimant ma voûte plantaire contre son sexe gourmand entravé.

"Jade..." chaud me montant au corps.

"Que se passe-t-il, Sugar Cake ?... Tu n'assumes plus ?" amusé par ma pruderie feinte.

Je m'évente avec la serviette en papier. "Tu me donnes chaud."

"Oh, ce n'est que cela ?..." penchant le haut du corps en avant, coude sur sa cuisse. "Quand nous n'en pourrons plus de tension, je te proposerai de regagner ma chambre."

Je m'adosse, m'éventant toujours avec la serviette de papier. "Il y a quelque chose qui m'a toujours intriguée, Jade..."

"Hmm ?"

"Je n'arrive pas... enfin j'ai beaucoup de mal à me représenter tes ébats avec Trey."

Voilà, c'est dit !...

Jade pouffe derrière son gant. "Par tous les diables de l'océan, Sugar Cake !..." follement amusé par ma franchise et la question qui tombe comme un cheveu sur la soupe alors qu'il me courtise.

"OK, vous êtes... parfaitement assortis, tout ça... mais sexuellement je bloque... à commencer par qui chevauche qui... mystère !..."

"Ne compte pas sur moi pour te... mmm..." enflant encore d'un cran sous l'assaut de mon pied. "... nourrir de détails croustillants..."

"Oh, allez, Jade !..." demeurant sur ma faim.

Il rit, rauque, lui qui a une voix extrêmement veloutée d'ordinaire. "Pas même... sous la torture, Sugar Cake."

"T'es pas marrant, Jade !..." croisant les bras.

"Ce n'est pas ce qui est attendu de moi, en effet." se comprimant davantage, renflé à tel point qu'il lui semble que son sexe va passer l'élastique de son boxer !... "A mon tour de me montrer curieux... puis-je savoir ce qui a suscité cet engouement soudain pour ma personne en pleine épicerie ?..."

"Un cumul, j'imagine. Voilà un moment que nous ne nous étions plus retrouvés en tête-à-tête si je puis dire... puis ta mise... ton parfum... ta façon de te mouvoir très... sensuelle."

"Si nous allions voir ce que la tension peut donner dans ma chambre, Sugar Cake ?..." me coupant presque tant son excitation grandissante l'y presse.

"OK. Tu me laisses y aller la première ?"

"Comme tu veux." libérant ma jambe.

Je laisse mes escarpins sur place et m'y dirige, coutumière des lieux.

Il me talonne, me couvrant de son ombre devant le lit, me retournant pour m'embrasser chaudement, corps démarrant au quart de tour.

C'est bon de le retrouver !... Je pourrai en jurer à haute voix tant c'est délicieux !...

Nos mains ciblent l'essentiel. Les vêtements nous quittent. Il conserve néanmoins sa jolie montre de poignet.

"Sugar Cake... j'ai envie... d'arracher tes vêtements tant... l'envie me presse..." à mon oreille, respiration chaotique et emballée.

Il s'allonge, m'invitant sur lui, dos face à son torse et je le récupère pour le faire glisser en moi.

Le contresens s'organise naturellement, ponctué par des sons et des appels lascifs.

"Tu vois encore... Gracelynn ?..."

"Il m'arrive de... l'avoir parfois en ligne..."

"Vous pratiquez... du phone sex ?..."

"Parfois..." me caressant.

"Et c'est... chouette ?..."

"Ooooh... pour l'amour de Poséidon... Sugar Cake..." agacé par mes question, éperdu de sensations. "Désolé, je... ne vais pas... tenir bien longtemps..."

"Mmm... haaaah... Jade !..."

Il accélère, incapable de freiner tant cela fait un moment qu'il n'y a pas eu d'échanges physiques entre nous.

La sensation nous emporte, criant fort notre plaisir.

Puis tout retombe. Nous nous sourions.

"Désolé... cela faisait... longtemps..."

"C'est bon de te retrouver, Jade." souriante. "Tu vas... en parler à Floyd ?..."

"Non."

"OK. Donc ça reste entre nous ?"

"Si ça ne te dérange pas."


Le regard de Floyd passe de l'un à l'autre puis se plisse. "Punaise, vous l'avez fait sans moi."

Jade ouvre grand les yeux. "Ma parole... serait-ce inscrit sur nos fronts ?..." éberlué.

Je camoufle un petit rire.

Large sourire de sa moitié. "Nah. J'y suis allé au culot et t'as foncé tête baissée, frangin." fier de son stratagème.

Jade finit par sourire, secouant la tête. "Tu es... un polisson de premier ordre, Floyd."

"Pas tant, hey !... Y'a un truc qui flotte dans l'air quand vous êtes passés à table tous les deux, j'sais pas, j'pourrai pas expliquer. Alors ? C'était chouette ?"

Petit sourire de Jade. "Floyd."

"Bah allez, à moi tu peux le dire !..."

"Sugar Cake demeure... exceptionnelle." basculant un petit regard sur moi, appuyé par un sourire explicite.

"Ouais, OK. Mais prends pas l'habitude. Sinon je serai obligé de te remettre les idées en place."

"Perso, je ne cracherai pas sur une nuit dans le même lit." dis-je, index levé.

"Gourmande !..." me taquine Floyd, avec un coup d'épaule.

"Bien volontiers." accorde Jade.

"Ha ! Tu vois, tu y prends goût !..." désignant son frère de l'index.


"Jade, je..." alors qu'il se trouve sous la douche, paroi laissant voir son corps du fait de l'utilisation d'eau froide ou tiède - mes murènes ne supportent pas le chaud. "Pardon, je..." petit rire gêné.

Il stoppe l'arrivée d'eau et sort de la cabine, attrapant un drap de bain. "Ce n'est pourtant pas la première fois que tu me vois ainsi, Sugar Cake." amusé.

J'entre et referme la porte derrière moi, dos contre le bois. "Tu es... magnifique, Jade Leech."

"Merci." sourire éclatant, taillé en pointes.

"Ça m'a toujours intriguée... ce côté glacial, glaçant... et la fournaise que tu peux être au lit." cœur s'emballant de manière irraisonnée pour lui.

Petit rire du concerné.

Mon regard parcourt son grain de peau avec la folle envie d'y poser les mains, ce dont je ne me prive tandis qu'il applique la mousse à raser.


Floyd pose ses fesses sur un tabouret de bar. "J'peux te confier un truc ?"

Jade se tourne vers lui, jovial, accordant toute son attention. "Bien entendu."

"J'aurai très envie de proposer à Shachi une forme d'engagement."

Jade plisse les yeux. "Attends..." pas certain de saisir les pensées volatiles et tumultueuses de sa moitié.

"Fais pas cette tête !... On dirait que je viens de dire que j'avais envie de l'étrangler, un truc comme ça."

"Ça... en a la forme."

"N'importe quoi !..."

"Floyd. Shachi n'est pas... enfin Sugar Cake je veux dire..." secouant la tête. "L'idée est extrêmement saugrenue !..."

"J'crois pas, tu vois."

"Cela ne t'a pas suffit qu'elle te piétine, Floyd ?"

"Bah, elle a changé et moi aussi."

"Elle n'a pas changé ! Pas d'un iota !... Ouvre les yeux, Floyd !... Cette créature est restée la même !..." ayant envie d'empoigner son frère par les épaules pour le secouer et le faire revenir à la raison. "Sa nature même est sinueuse. Et toi, tu penses lui mettre la corde au cou ?! Pauvre fou !..."

"Hé ho, c'est bon, tu m'as saoulé !" quittant le tabouret.

"Je te le déconseille vivement, Floyd."

"Purée mais c'est quoi le problème ?! Tu supportes pas de me voir heureux ?!"

"Floyd, Floyd !..." paniqué, délaissant le comptoir pour lui faire face, notant soudain l'air de son frère, incapable de réprimer plus longtemps le fou-rire qui l'anime. "Tu... m'as fait... marcher ?" totalement incrédule.

"Ben oui, grande courge !..." abaissant l'avant du fedora sur le visage de son frère.

"Floyd !... Ce n'est... vraiment pas drôle !..."

"Ta tête, si."

Jade souffle de soulagement.

"Je suis pas fou, tu sais. Je sais que Shachi c'est pas le genre à vouloir se mettre à la colle d'un mec ou quoi. Mais c'est très marrant de voir à quel point la blague fonctionne bien avec toi."

Jade lui affiche un sourire à ne pas prendre à la légère. "A charge de revanche, mon frère."


Mes pensées me renvoient à mon aventure avec le rônin Jin.

A la façon dont, amaigri par des jours de privations, il avait fini par échouer dans notre ranch situé dans les hauteurs...

Pour commencer, mon père lui offrit du poisson séché accompagné d'un bon bol de riz.
C'est l'estomac plein que Jin considéra l'offre de mon père de demeurer ici un moment - bien avant de m'avoir vue.

Discret comme l'eau d'une rivière, sans aucun tumulte. Jin était la distinction même, élevé selon un strict bushido.

On ne regarde pas la fille de son hôte, non jamais. On baisse les yeux. Dans le calme, la discipline et la distinction.

Mais moi, vois-tu mon cher Jin, je suis faite pour être regardée. Convoitée, même !...

Irréprochable durant le temps que mon père se trouvait là, la mélodie ne fut pas totalement la même à son départ pour une autre contrée.

Seul mâle à bord, Jin m'offrit tout d'abord une protection ultra-paternaliste, ne sachant pas exactement sur quel registre jouer.

Puis il y eut ce repas durant lequel nos baguettes sont entrées en contact en voulant choisir le même mets sur la table, faisant enfin se rencontrer nos regards.

Jin possédait le regard éteint - la mort de son maître, dont il demeurait à l'origine, en était la cause principale.

Pourtant, derrière la pupille sans vie, dansaient des flammes capables de tout ravager.


Durant le périple avec Mugen et Fuu, la sauvagerie latente de Jin avait été mise à rude épreuve par le vagabond Mugen. Il fallait une réponse immédiate à ses provocations. Et Jin ne manquait jamais de lui offrir la réplique. Ces deux-là s'étaient aimés dès le premier croisement de lames !...

Lorsque Jin quittait ses lunettes, il me semblait avoir affaire à un personnage différent. Et lorsque son sourire apparaissait, il donnait l'impression de perdre dix ans d'un coup !...

Il est tombé amoureux lorsqu'il m'a entendue au piano - instrument totalement étranger au Japon !... La force des notes de l'instrument, mon comportement en y jouant, haut du corps basculant, pris par le rythme. Voilà qui venait de renverser totalement le rônin.


C'est dans le box d'un cheval que tout a basculé, lorsque nous sommes passés tous deux à l'avant de l'animal, sous son encolure lors des soins. Plus proches que nous ne l'avions jamais été !...

J'ignore encore aujourd'hui lequel a initié le baiser - les deux, certainement.

Le tumulte qui est venu frapper nos corps et nos pensées dès cet instant est sans doute le même qui nous a poussés dans cette chambre, nous défaisant rapidement du haut, nous installant face-à-face, mon bassin sur le sien, jambes passées derrière ses reins, assis, paumes ouvertes de part et d'autre de nos visages tandis que les mouvements s'enchaînaient, tenant nos visages pointés vers le plafond, jouissant de plein fouet après quelques secondes à peine.

Une fournaise !...

Évidemment cela ne s'est pas borné à un one-shot. Certes les moments passés au lit étaient réjouissants. Mais Jin proposait bien autre chose que du sexe. Il était capable de me défendre, quitte à y laisser la vie.

Nous passions des heures à lire, dans les bras l'un de l'autre, moi reposant contre son torse, assis. La poésie... Jin en lisait beaucoup.

Érudit et guerrier.

Jin parlait peu, ne se livrant qu'en de très rares occasions. Aussi je me plaisais à nourrir des fantasmes déplacés à son égard, l'imaginant par exemple soulager la tension qui l'animait en pleine nature, debout, dos contre un tronc, poignet allant et venant sur son sexe dressé de gourmandise - cela ne valait que lorsque Jin avait l'estomac contenté, ce qui était plutôt un fait rare dans la vie d'un rônin en fuite !...

Il lui arrivait d'échouer dans l'un ou l'autre bordel lorsque la fortune lui souriait - et que ses besoins primaires étaient satisfaits - le fait demeurant, pour ainsi dire, anecdotique !...

Les joies du lit, rônin Jin, descendant déchu du prestigieux clan Takeda, n'y était pas étranger.


Et en l'absence de mon père, nous pouvions prendre notre temps. Aussi, les heures passées au lit s'égrenaient de façon voluptueuse, Jin n'étant plus dans l'urgence de se satisfaire en pleine forêt, sabre posé à côté de lui, prêt à l'usage si un meurtrier envoyé par le gouvernement lui collait au train !... Idem dans les bordels où Jin, au vu de ses pauvres moyens, ne prenait jamais le temps de "peaufiner".

N'y voyez aucune prétention de ma part mais c'est bien moi qui ai initié le rônin à l'art des baisers et des caresses. Et ma foi, quel sujet attentif !...

Nous étions capables d'y passer des heures !... Jusqu'à ce que nos corps n'en puissent plus.

Pause. Nourriture. Sommeil. Puis reprise.

Jin suivait mes instructions à la lettre, les doublant d'un instinct certain pour le sexe et ses plaisirs.

Jin, la distinction même à table, en séance de lecture, et même dans son art du sabre... l'entendre chercher l'air, geindre à l'envi, jouir de pleine force... quel régal !...

Cela me galvanisait !...

Nos rapports nous menaient toujours droit à l'extase partagé.