Un grand merci à ceux et celles qui ont pris le temps de commenter l'histoire/s'abonner/suivre. Ça me touche énormément ! J'espère que la suite vous plaira.
Harry trembla. Son corps tout entier frissonna ouvertement. Severus Rogue parcourut les deux mètres qui le séparaient de son disciple et le gifla du revers de la main. Harry fit un pas de côté dans un gémissement sourd.
- Les mains derrière le dos, ordonna sèchement Rogue.
Le jeune sorcier trembla de plus belle, mais s'exécuta dans l'instant. Une seconde plus tard, une seconde gifle le fit, cette fois-ci, tomber au sol. Le goût métallique du sang se répandit dans sa bouche et la douleur lui tourna la tête. Sa poitrine se comprima dès lors qu'il reconnut le son de la ceinture de son Maître que ce dernier détachait avec des gestes secs.
Quelques larmes roulèrent sur les joues du Survivant, même si celui-ci savait qu'elles n'amadouaient jamais son Maître. Il se redressa juste de manière à être à genoux.
- Maître, je vous demande pardon. Je vous demande pardon ! supplia-t-il.
Rogue se pencha vers son disciple pour saisir ses cheveux et, par son action, le forcer à se relever.
- Tu t'excuseras après si le coeur t'en dit, répliqua-t-il, implacable. Je vais d'abord t'apprendre à essayer de voler ton Maître.
Avec rage, Rogue prit Harry par le bras et le poussa sur le chaudron énorme qui trônait au cœur de sa salle de potion. Une fois son disciple penché en avant, il se positionna à côté de lui et plia la ceinture en deux.
- Je veux t'entendre compter les coups, c'est clair ? gronda-t-il, sans la moindre pitié.
Le Survivant trembla plus violemment encore.
- Ou... Oui, M... Maître.
Le premier coup tomba la seconde suivante. Harry serra ses doigts autour du chaudron avant de laisser échapper un gémissement.
- Un... Deux... Trois... Quatre...
La correction s'éternisa au point qu'Harry pensa à plusieurs reprises s'effondrer. La douleur était cuisante. Son Maître n'y allait pas de main morte et sans aucun doute ne pourrait-il pas s'asseoir avant des jours.
- Vingt... Vingt-ne... neuf... Tr... Trente.
La série s'arrêta là et, durant une dizaine de secondes, seuls les pleurs étouffés du disciple châtié résonnèrent. Harry souffrait, physiquement, mais aussi dans son cœur. Il savait avoir mal agi, mais ça avait été plus fort que lui. Tout ce qu'il voulait, c'était rentrer chez lui.
Avec des gestes bourrus, Rogue redressa Harry en l'attrapant par le bras. Ce dernier garda la tête baissée, se sentant effrayé comme jamais.
- Tu espérais faire quoi avec le Retourneur de Temps, sombre idiot ? tempêta-t-il.
- Je voulais... rentrer, confessa-t-il d'une voix à peine audible.
La poigne du Maître se raffermit, faisant gémir son disciple.
- Non seulement tu sais très bien que tu ne peux pas l'utiliser seul, ce qui fait de toi un idiot, mais en plus tu as osé me voler, moi, ton Maître !
- Je vous en prie..., pleura seulement Harry, craignant une seconde correction.
- Hors de ma vue, éructa Rogue en le jetant vers la sortie.
Harry tituba et tomba à terre à plat ventre. Ses fesses et l'arrière de ses cuisses le lançaient comme jamais. Il aurait été seul qu'il se serait déshabillé avec empressement, car le simple contact du tissu lui était déjà intenable. Lorsqu'il entendit son Maître se mettre en mouvement, Harry puisa dans toutes ses resources pour se relever au plus vite. Il partit en courant vers l'escalier monta les marches pratiquement à quatre pattes et fonça jusqu'à sa chambre. Il referma la porte derrière lui, contourna son lit et s'accroupît derrière, tremblant et effrayé. La position amplifia la douleur et se cacher n'avait aucun intérêt avec son Maître, mais ce fut plus fort que lui.
Il resta ainsi de longues minutes, la tête dépassant tout juste de son matelas, le regard braqué sur la porte, la respiration hachée et la peur au creux du ventre.
Tout ce qu'il voulait, c'était rentrer chez lui...
Harry ouvrit lentement les yeux, son cœur martelant sa poitrine. Il lui fallut quelques secondes pour se rappeler où il se trouvait. Il se redressa sur son séant et porta sa main à son cou. Le collier lui était toujours insupportable, mais il ne comprimait plus du tout sa gorge.
- Est-ce que je peux te l'enlever ? souffla une voix avec une douceur qu'Harry ne connaissait plus.
Surpris, ce dernier releva les yeux pour découvrir Ronald, assis sur sa couchette. Il semblait observer le Survivant depuis un moment. Harry s'assit à son tour, encore troublé de son rêve comme de sa situation. Dans les faits, n'importe qui pouvait lui imposer et lui ôter le collier. Ron pourrait donc l'en libérer, mais ce qui choqua Harry fut la facilité avec laquelle il proposa d'agir à l'encontre des souhaits des adultes. Harry n'osait plus avoir ce genre d'audace depuis des années.
- Ne t'en fais pas, répondit-il sur un ton similaire. Je vais bien.
Ce n'était pas vrai, mais il avait connu bien pire. Ron grimaça d'un air navré, puis se leva avant de tendre la main à Harry. Ce dernier esquissa un sourire, troublé, et accepta la main tendue qui l'aida à se relever.
Harry jeta un coup d'œil sur la salle à manger de fortune où ils avaient passé le reste de la nuit. Il constata d'abord être le dernier debout, ce qui lui conféra un sentiment léger de honte. On avait vu mieux pour un disciple que de flâner au lit. Après quoi, il remarqua que Rogue, Maugrey et Tonks n'étaient plus là. L'absence du professeur de Potions lui enserra la gorge. Harry avait beau se dire que l'homme n'était pas son Maître, ce n'était pas aussi simple que cela. Il prenait la mesure de ces cinq années passées sans jamais quitter son Maître ni voir qui que ce fut d'autre.
Sans lui, Harry se sentait perdu. Il ne savait plus ce qu'il avait le droit de dire ou faire. Il n'avait plus son Seigneur et Maître auprès de lui pour agir et penser pour lui. Toute cette liberté soudaine était effrayante. Exaltante encore hier avant de secourir les siens. Maintenant surtout angoissante.
Dans leur planque de fortune, il ne restait que les Weasley, Hermione et Lupin. Fred, Georges, Ginny et Hermione étaient à table, à grignoter des gâteaux secs. Ils eurent une exclamation commune de joie en voyant Harry debout qui tira un sourire à ce dernier.
- Installe-toi à table, Harry, lui demanda Lupin. Il n'y a pas grand chose à manger, mais d'ici une heure nous serons dans une maison avec beaucoup plus de confort.
- Et des toilettes, espérons, commenta Fred pour la forme.
Harry obéit mais ne se servit pas dans la nourriture, préférant la laisser aux autres... jusqu'à ce Molly Wesley constate le manque d'appétit du jeune homme et lui fourre deux biscuits dans les mains.
Une vingtaine de minutes plus tard, Tonks débarqua par la veille cheminée tout au fond de la pièce, qui était en si piteuse état qu'Harry aurait cru qu'elle était hors d'usage. Elle salua tout le monde, y compris Harry comme s'il était une personne lambdas de leur groupe. Il inclina la tête en retour sans qu'elle ne s'en formalise, mais elle attarda son regard sur lui quelques instants.
- Tout s'est bien passé ? s'enquit Arthur Weasley.
- RAS. Fol'Oeil est parti faire un rapport à Dumbledore. Vous êtes attendu à la maison.
- On passe par la cheminée ? enchaîna Arthur qui semblait attendre avec impatience de quitter les lieux.
- Trop instable, contra Tonks. J'ai mieux. Elle sorti de sa poche arrière un vieux cahier et Harry songea tout de suite à un Portoloin.
- On doit faire quoi avec ça ? marmonna Georges.
Harry lui jeta un coup d'œil, surpris par son ton. Il n'était pas agressif, mais loin d'être aussi léger que celui de son frère jumeaux. En même temps, Harry constata que Georges était en moins bon état que son frère. Ses yeux étaient très cernés et il se tenait les côtes sur sa chaise. Molly posa sa main sur son épaule en signe de réconfort. Il avait clairement besoin de soins.
- C'est un Portoloin, l'éclaira Tonks. Venez, nous partons dans moins de trois minutes.
Les rescapés découvrirent leur nouvelle demeure quelques instants plus tard. Il s'agissait d'une maison, plutôt lugubre, mais grande. Il y avait des tonnes de portraits aux murs qui collaient la chaire de poule, mais Harry ne fit aucun commentaire, contrairement à Ron. Madame Weasley rassembla tout le monde dans la cuisine et elle demande à Georges d'aller à l'étage, retrouver le professeur Rogue qui aurait de quoi le soigner correctement. Harry se surprit à envier le fils Weasley et l'observa quitter la pièce comme s'il avait une chance de le suivre.
- Harry, va t'asseoir à table avec les autres, l'enjoignit Lupin. Il faut qu'on discute quelques minutes.
- Encore une discussion, marmonna Ron.
- On sait que vous êtes exténués, répliqua Tonks. Vous avez tous besoin d'une bonne douche et de quelques heures de sommeil supplémentaires. On vous en demande beaucoup, mais nous sommes en temps de guerre.
Molly octroya à la sorcière un regard un peu noir. Sans doute n'appréciait-elle pas que cette dernière soit si alarmiste.
- Je prends les commandes de la conversation ? Proposa Lupin en regardant à tour de rôle les deux femmes.
Ni l'une ni l'autre ne broncha. Il hocha donc la tête et se positionna debout au bout de la table rectangulaire où tous les jeunes sorciers se tenaient.
Il joignit les mains et ouvrit la bouche au moment où la porte de la cuisine s'ouvrit... sur Sirius Black. Le cœur d'Harry manqua un battement alors que le sorcier braquait son regard directement sur lui. Harry, qui n'aurait pas imaginé une seule seconde revoir son parrain ici, se releva, maladroitement. Sirius se précipita sur lui et le serra dans ses bras. Touché, Harry ravala ses larmes alors qu'une foule d'émotions difficile à contrôler remontait dans sa poitrine.
- Je n'ai eu que très peu d'info, se consterna Sirius en plaquant sa main sur la joue de son filleul. Je n'arrive pas à croire le peu qu'on m'a révélé mais je remercie le ciel que tu sois avec nous aujourd'hui.
Il le serra une fois de plus contre lui et Harry serra son étreinte sans parvenir à formuler une parole. Retrouver Sirius était incroyable pour lui, mais en même temps troublant comme jamais. Son Maître détestait cet homme. Harry n'avait jamais eu la permission de l'évoquer ces cinq dernières années.
- Sirius, l'interpella Lupin d'une voix aimable.
Le concerné leva un regard brillant vers son ami avant de se ressaisir.
- Ah oui, la conversation. Pardon, pardon. Harry assis-toi. Nous aurons tout le temps après.
Harry obéit, troublé.
- Je vous souhaite la bienvenue au quartier général de l'ordre du Phénix, les enfants, commença l'ancien professeur de Poudlard. Ce n'est pas la maison la plus... la plus chaleureuse que l'on puisse trouver, mais ici vous serez en sécurité. Vous ne devez en aucun cas quitter les lieux, surtout pas sans être accompagnés de l'un d'entre nous. Prenez le temps de vous soigner et de vous remettre. N'oubliez pas que vous pouvez nous parler, autant que nécessaire, à n'importe quelle heure et n'importe lequel d'entre nous. Ce que nous avons vécu la nuit dernière n'était pas rien, loin de là.
Il marqua un temps d'arrêt, comme pour mesurer la gravité de la situation. Son regard s'arrêta sur Harry qui n'osa pas le soutenir.
- Mais nous pouvons nous estimer heureux et chanceux d'avoir retrouvé Harry, poursuivit-il.
- On l'a tellement bien accueilli, commenta Ron sans se munir de pincettes.
Harry sentit son cœur s'emballer. D'un côté, la manière dont son meilleur ami le défendait le touchait à un point inimaginable, mais de l'autre son audace le faisait frissonner.
- Je regrette, répondit Lupin d'un ton plutôt doux. La situation actuelle est grave, vous savez. Nous avons failli connaître un sort pire que la mort. Le Seigneur des Ténèbres est fourbe, manipulateur, sans pitié.
Sur ce point, Harry savait que le professeur Lupin avait entièrement raison.
- Nous sommes obligés de prendre des précautions et nous allons devoir creuser encore certaines choses avec Harry.
Lupin lança un regard appuyé à ce dernier qui hocha la tête avec réserve. Il s'inquiétait un peu de l'avenir que lui réservait ceux et celles qu'il avait tant cherché à retrouver.
- Ce soir, dans cette cuisine, les membres de l'Ordre se réuniront, afin de faire le point. Nous comptons sur vous pour rester dans vos chambres et pour vous reposer.
Le discours de Lupin s'arrêta là. Harry ne savait pas quoi penser de toute cette situation. Il réalisait avec peine qu'il ne se sentait pas à l'aise parmi les siens. Son sentiment d'errance sans la présence de son Maître était abominable comme la coupure de son lien avec Lyro. Il n'aurait eu aucun scrupule à supplier l'ancien professeur de Poudlard de la libérer au moins du collier si son Maître ne lui avait pas appris qu'un disciple ne devait pas se plaindre.
Quelques instants plus tard, Molly et Tonks conduisirent les enfants à leurs chambres. Harry apprit qu'il partagerait celle de Ron et il en fut ravi. En pénétrant dans la pièce qui leur serait désormais attribuée pour l'été, Ron grimaça. Les murs noircis et la moquette qui refoulait une odeur presque moisie n'avaient pas grand chose d'accueillant. Ce à quoi madame Weasley pallia en précisant que tout serait arrangé dans les jours à venir. Harry, lui, ne voyait que la malle au pied du lit le plus éloigné de la porte, celui qui se situait juste à côté de la fenêtre. Les larmes lui montèrent aux yeux sans qu'il ne puisse vraiment le cacher.
- Ce sont tes affaires, précisa Ron, comme pour briser la gêne de son ami. Papa et maman les ont gardé depuis ton départ.
Touché comme jamais, Harry releva un regard plein de reconnaissance vers madame Weasley qui sourit en retour.
- C'est tellement généreux, je ne sais pas quoi vous dire, madame. Je...
- Ce sont tes affaires, mon chéri.
Il y eut soudain un silence. Un instant où Harry se sentit paralysé.
- Je peux ? J'ai le droit de... ?
Il ignorait comment formuler ses pensées.
- Évidemment que tu peux, assura Molly avec douceur. Ce ne sont que des choses qui t'appartiennent.
Quelques secondes s'égrenèrent sans que Harry ne bouge pour autant. À son départ précipité de Privet Drive, il n'avait rien eu le droit d'emporter en dehors de sa baguette. Pas même une photographie de ses parents. Le Remus Lupin de l'époque lui avait exprimé son regret en lui précisant qu'ils ne pouvaient pas prendre le moindre risque de modifier l'avenir, en dehors de ce pour quoi il était présent ce jour-là.
Madame Weasley posa une main sur l'épaule de son fils avant de lui murmurer qu'elle les laissait se reposer tranquillement. Lorsqu'elle quitta la chambre, Harry n'avait pas encore bougé d'un pas. Ron s'approcha de ce qui serait son propre lit pour les semaines à venir dans un silence respectueux.
Finalement, Harry se dirigea vers sa valise et s'agenouilla devant pour l'ouvrir. Il vit en premier ses vêtements qui étaient restés plus ou moins en vrac, cinq ans plus tôt pour lui. Il se revit presque jeter le vieux T-shirt de Dudley sur le dessus. La cape d'invisibilité était pliée sur le côté de la valise et il passa sa main dessus sans oser la sortir. Si son Maître aurait été là, aucun doute lui aurait-il confisquée dans la seconde. Après quelques instants, Harry glissa sa main entre les chaussettes et les tenues d'école jusqu'à ce que ses doigts effleurent quelque chose de dure. Il extirpa son album photo et l'ouvrit. Les larmes embuèrent ses yeux à la vue de ses parents.
Ronald s'approcha finalement de son meilleur ami et s'assit par terre à un bon mètre de lui.
- Est-ce que ça va ? s'enquit-il à demi mot.
Harry essuya rapidement ses joues.
- Oui, excuse-moi. C'est bête de pleurer pour des fringues.
- Je sais que ce n'est pas pour ça, murmura-t-il avant d'aviser la photo de Lily et James Potter.
Harry baissa les yeux sur la photographie.
- Ce n'est sans doute pas plus malin de pleurer pour des personnes qui ne sont plus là depuis bien longtemps, soupira le Survivant d'une voix à peine audible.
Ronald pinça les lèvres un moment, affecté et inquiet pour son meilleur ami.
- Est-ce que tu vas bien ? murmura-t-il enfin en posant sa main sur le bras d'Harry.
Harry releva les yeux sur son meilleur ami et lui accorda un sourire plus triste qu'il ne l'aurait voulu.
- C'est plus compliqué que je l'imaginais d'être de retour, se confia-t-il avec réserve.
- À cause de ça ? demanda Ron en désignant du doigt le collier.
Harry détourna les yeux, mal à l'aise, avant de faire un signe de dénégation.
- Enfin... cela n'aide pas, précisa-t-il, mais ce n'est pas la première fois que je le porte.
- Rogue... Il te punissait souvent avec de la magie ? grimaça le rouquin.
Harry inspira profondément, aux prises de quelques uns de ses souvenirs.
- Non, jamais. Il ne voulait pas que je craigne la magie, je crois. Le collier est une exception.
- Alors... ça allait quand même avec lui ? Il était correct avec toi ?
Troublé, Harry se mordit la lèvre avant de relever les yeux sur son meilleur ami. Il se souvenait de toutes les fois où il avait rêvé d'avoir Ron auprès de lui, ne fusse que pour se confier. Qu'il ait cette opportunité aujourd'hui était particulier comme sensation.
- Il m'a éduqué comme disciple. La première année, ça a été horrible. Les années suivantes ont été moins rudes. Je n'ai jamais eu le droit au moindre faux pas.
Harry baissa les yeux sur sa valise et soupira discrètement. Son corps tremblait presque et il ignorait si c'était parce qu'il repensait à ses plus belles corrections ou si c'était parce qu'il se permettait de se plaindre de son Maître.
- Qu'est-ce qu'il te faisait ? souffla Ron, l'air interdit.
Harry hésita à lui répondre, mais son meilleur ami le regardait avec une insistance peu commune.
- La ceinture était son outil d'éducation préféré, avoua-t-il du bout des lèvres.
Il n'en dévoila pas plus, incapable de formuler à haute voix le pire qu'il avait pu vivre. Ron avait les larmes aux yeux et Harry se sentit obligé de l'apaiser.
- Ne sois pas triste pour moi, le pria-t-il. J'ai appris la discipline, certes, mais d'autres trucs que tu vas trouver super cool.
- Trop tard, expira Ron en se forçant à sourire. Mais j'ai hâte de voir.
Il fixa un moment le Survivant alors qu'ils échangeaient un regard complice, puis se pencha vers ce dernier qui retint son souffle, ignorant les intentions de son ami. À sa grande surprise, Ronald défit la boucle du collier qui tomba sur les genoux de son porteur. La connexion avec Lyro se rétablit dans l'instant et Harry inspira profondément, le cœur battant. Il finit par fixer Ron, aussi ému que choqué.
- Tu... Tu risques d'avoir des ennuis, s'inquiéta Harry.
- T'en fais pas, assura Ron. Personne ne me fait peur ici... à part maman peut-être. Mais jamais elle ne me punirait pour ça. Elle a eu l'air outrée... et elle a eu raison.
Ce fut plus fort que lui, mais Harry sourit.
