Hello ! On se retrouve aujourd'hui pour un nouveau chapitre, et à l'heure cette fois !

J'espère qu'il vous plaira, il est un peu lourd donc je vous conseille d'être dans un bon "mood" pour le lire ;)

Aussi, je ne sais pas si vous vous souvenez mais au début du mois, je vous ai partagé le lien d'un sondage anglais pour élire la meilleure dramione dans différentes catégories. Eh bien sachez que Basorexie est arrivée dans le top 10, parfois top 5 de plusieurs catégories :

Top 4 pour Most Promising New WIP
Top 10 pour Post-War Fic
Top 4 pour Marriage Law Fic
Top 4 pour Slow Burn
Top 8 pour Forced Proximity
Top 6 pour Best Ensemble Cast

Je suis super contente et fière de voir mon travail réussir ainsi ! Alors merci à toustes celleux d'entre vous qui ont voté !

Et je vous souhaite une bonne lecture !


Drago cligna des yeux et croisa le regard d'Hermione. Elle l'observait avec curiosité. Elle ne semblait plus aussi perturbée qu'auparavant, plus aussi torturée par les questions difficiles et traumatisantes qu'il lui avait posées.

Elle était curieuse, elle s'intéressait à lui.

Qui était-il pour le lui refuser ? Il en était tout simplement incapable. Il voulait le lui dire, tout lui dire. Il voulait lui raconter, lui expliquer. Il voulait qu'elle le réconforte, qu'elle continue de caresser ses cheveux pour le calmer.

– Ma mère et moi avons tenté de fuir l'Angleterre dès que V…Voldemort est tombé. Mon père s'était fait attraper, mais ma mère avait tout prévu pour me sortir de là. Elle avait l'espoir que Potter l'emporte. La frénésie de la victoire nous a permis de quitter Poudlard sans être remarqués. Nous devions sortir du pays au plus vite pour rejoindre notre résidence suisse, dans la Gruyère. Nous y étions presque, nous avions récupéré tous nos bagages et nous nous apprêtions à partir. Mais…

Sa gorge se noua alors qu'il se remémorait les événements de cette journée. Il en gardait un goût amer, un goût d'angoisse et de terreur. Partagé entre la peur de ce changement drastique dans leur vie et celle de se faire attraper par l'Ordre. Ils étaient les méchants, ceux que l'on voulait capturer, les seuls fautifs de toute cette guerre. C'était un sentiment qu'il n'oublierait jamais, l'un de ceux qui continuaient de le hanter.

Sa mère ne lui avait jamais autant dit qu'elle l'aimait que ce jour-là. Elle n'avait pas lâché sa main une seule fois.

Hermione passa le bout de son index sur ses lèvres et il gonfla sa poitrine, avant d'expirer.

– Ils ont pris le manoir d'assaut. Je ne sais pas qui a dirigé les opérations après notre départ, mais leur objectif était de vérifier qu'il n'y avait plus aucune résistance Mangemort qui subsistait. Ils nous ont enfermés au Ministère dès que Shacklebolt a pris le pouvoir. Nous devions attendre les procès.

Il ferma les yeux et serra le poing autour de la couverture. Elle était douce sous ses doigts. Il devait se concentrer dessus, sur les sensations qui entouraient son corps, son visage.

– Je crois que c'est la plus belle cellule dans laquelle j'ai vécu, avoua-t-il avec un rire sans joie. J'étais avec ma mère et ça n'a pas duré plus d'un mois. Potter avait exigé qu'elle soit bien traitée alors, par extension, je l'étais aussi.

Il se souvenait avoir bu et mangé à sa faim. Il avait pu aller dans des toilettes propres et avait eu droit à des draps et un lit plus ou moins confortable. Il avait même eu accès à une salle de bains, un luxe dont il n'aurait jamais pensé avoir tant besoin.

Il avait pu serrer sa mère dans ses bras et poser sa tête contre sa poitrine, comme il le faisait étant enfant. Elle l'avait bercé pendant de nombreuses nuits en lui promettant que tout irait bien. Elle lui avait raconté ses années à Poudlard pour faire passer le temps. Elle lui avait parlé d'un avenir heureux, d'un avenir en Suisse où ils pourraient refaire leur vie sans inquiétude. Il avait pu la regarder et imprimer son visage dans son esprit une dernière fois. Il avait pu lui dire à quel point il l'aimait.

Les gardes avaient été polis, ils ne l'avaient pas insulté une seule fois. Ils avaient eu le droit à de la lumière et même à des visites. C'était la dernière fois avant son enfermement qu'il avait vu Blaise et Pansy, qu'il leur avait adressé la parole. La dernière fois qu'il avait pu converser de manière décente avec quelqu'un, la dernière fois avant que son esprit ne s'enferme dans un tas de ruminations dont il n'était plus le maître. La dernière fois qu'il avait souri.

Il n'avait pas revu Théo. Ils s'étaient à peine croisés lors de la bataille finale et cela faisait déjà plusieurs mois qu'il n'avait pas entendu parler de lui. Ils s'étaient perdus de vue avec la guerre et n'avaient pas vraiment pu prendre contact l'un avec l'autre. Drago se demandait parfois ce qui lui était arrivé.

– Après les procès, j'ai été envoyé à Azkaban, continua-t-il.

Il ne s'étendit pas sur ceux-ci. Il savait qu'Hermione y avait assisté et même qu'elle avait témoigné. Elle savait. Il n'avait nullement l'envie de revivre l'humiliation qu'il y avait vécue.

Tous ces cris, ces vociférations, ces insultes à son encontre. Les sorts de restriction autour de ses poignets, les baguettes plantées dans son cou pendant qu'il parlait. Les regards assassins de toute la population sorcière. Ces sensations d'étouffement, de panique. La sueur sur son front et les vêtements sales qu'il n'avait pas pu changer. Des images qui l'avaient hanté pendant des semaines après son enfermement. Il s'était retrouvé dans une cage au milieu d'animaux vindicatifs.

– C'était le début de l'enfer, avoua-t-il d'une voix rauque.

Il se racla la gorge pour chasser l'émotion qui le prenait aux tripes. Les caresses sur son nez reprirent et il serra les paupières. Plus il parlait et pire c'était.

– Pendant des semaines, des mois, j'ai vécu dans une cellule sans lumière.

Il ne savait pas exactement combien de temps cela avait duré. Personne ne lui avait jamais dit. Il avait fini par perdre le compte.

– Plusieurs fois par jour, un garde m'apportait de l'eau et un semblant de repas. C'était mon seul moyen de réaliser que le temps passait. J'étais seul dans ma tête, dans ma cellule et avec mes pensées. C'était la pire de toutes les tortures. Je faisais…

Il inspira lentement pour se donner le courage de continuer. Il peinait à ne pas laisser son esprit dériver vers ces souvenirs.

– Je faisais tellement de cauchemars que je ne dormais plus vraiment. En fait, je n'arrivais même pas à savoir si j'étais endormi ou éveillé. Parfois, j'avais même l'impression d'entendre ma mère me parler, ou Blaise, ou Pansy. Et puis il y avait toutes leurs voix, leurs cris, tout était mêlé, comme si on avait enregistré mes souvenirs et qu'on les passait en boucle dans la cellule. Ça ne s'arrêtait jamais. C'était tellement confus que je ne savais même plus ce qu'il se passait.

Il se tut. Elle caressait désormais sa joue droite. C'était si léger qu'il se demanda l'espace d'une seconde s'il ne l'imaginait pas de toute pièce.

Ce qu'il s'apprêtait à révéler… Il n'en avait jamais parlé à personne. Personne. Blaise lui avait posé des questions à ce propos, mais il n'avait jamais répondu. Il en avait été incapable.

Il savait que les autres s'en doutaient, mais il n'avait jamais confirmé leurs questionnements silencieux. C'était bien trop dur. Tout deviendrait réel. Lui-même serait incapable de le surmonter, d'évoluer, d'avancer. Ce serait trop terrifiant, trop destructeur. Et puis, il ne voulait pas revoir de pitié dans leurs regards. Il ne voulait pas qu'on s'apitoie sur son sort, qu'on le plaigne et qu'on le protège. Il voulait avancer, oublier.

Devait-il le dire à Hermione ? Pouvait-il lui faire confiance ?

Qu'allait-elle répondre ? Comment allait-elle réagir ?

Peut-être se moquerait-elle de sa faiblesse. Peut-être dirait-elle qu'ils avaient eu raison. Peut-être arrêterait-elle de lui caresser le nez, les joues ou les cheveux. Peut-être ne le regarderait-elle plus de la même manière. Peut-être aurait-elle peur de lui.

Pourtant, Drago décida qu'il lui dirait, qu'il lui raconterait. Elle était la seule qui lui donnait envie de le faire, la seule en qui… en qui il avait confiance. Elle le rassurait avec de simples gestes, elle l'écoutait sans l'interrompre, sans paraître sous le choc et sans baisser un regard empli de pitié vers lui. Elle était là sans imposer sa présence. Elle était là, et c'était bien.

Le cœur de Drago battait avec confiance dans sa poitrine et c'était tout ce qui lui importait.

– Tous les jours, murmura-t-il en passant son pouce sur la laine douce de la couverture, on venait me chercher pour m'amener… pour m'amener dans le quartier des surveillants.

Il sentit une larme dévaler sa joue et Hermione l'essuya aussitôt. Il lui en fut reconnaissant. Il aurait pu avoir honte si ses pensées n'étaient pas tournées vers des souvenirs bien plus sombres, bien plus graves. Il n'y avait que ça, rien d'autre n'avait sa place dans son esprit. Aucune émotion, aucune sensation agréable. Il se concentrait sur son passé, sur ce qu'il avait vécu.

Il avait l'impression de fouiller dans sa mémoire comme dans un dictionnaire. Il cherchait ses souvenirs sans les étudier, sans les comprendre, il se contentait de les réciter sans prêter trop attention à leur noirceur. De les lire sans les observer trop longtemps. Il faisait de son mieux pour que ce filtre négatif n'atteigne pas le reste de son corps, de sa tête.

En vain. Il se sentait vulnérable, comme si tout allait recommencer.

– C'est comme ça que je l'ai appelé dans ma tête, se justifia-t-il ensuite. Je ne sais même pas si c'était vraiment là où ils vivaient et prenaient leurs pauses. C'est ce que j'imaginais quand ils m'y amenaient.

Elle restait silencieuse et il lui en fut reconnaissant. Il fallait qu'il continue, qu'il le lui dise, qu'il s'en libère. S'il s'arrêtait maintenant, il serait incapable de finir.

– Ils… Ils me frappaient, énonça-t-il à voix haute pour la toute première fois.

Il eut un léger hoquet qui souleva sa poitrine, mais il le fit taire aussitôt. Il voulait garder son calme, montrer qu'il avait dépassé tout ça, qu'il n'avait pas peur d'eux, plus peur d'eux. Il voulait être courageux, pour une fois.

Elle caressait son nez, tout allait bien.

– Tous les jours, continua-t-il en serrant la couverture dans son poing. J'étais tellement désorienté que je ne comprenais pas vraiment ce qu'il se passait, qui était là, qui me parlait. Mais je sentais tout. Chaque coup, chaque claque, chaque… chaque…

Il se tut une nouvelle fois et Hermione aplatit sa main sur sa joue pour la caresser avec son pouce. C'était si doux et tendre comparé à son récit. Le contraste lui enserrait le cœur. Il en avait la nausée. Elle ne méritait pas d'entendre ça. Elle était si patiente avec lui.

– Ils n'arrêtaient pas tant que je n'étais pas évanoui. Je finissais toujours par me réveiller quand ils me traînaient sur le chemin du retour et je m'allongeais sur le sol froid pour calmer la douleur.

Il déglutit. Ses jambes étaient douloureuses à la simple pensée de tout ce qu'elles avaient subi. Une migraine commençait à pointer entre ses yeux et il fronça les sourcils.

Une seconde plus tard, l'index d'Hermione se plaçait entre eux pour les détendre. Cela fonctionna et il inspira profondément. Ça avait quelque chose de… magique. Sa présence était rassurante, réconfortante. C'était encourageant, même. Il voulait continuer. Pour lui-même. Pour elle.

– Ils vérifiaient tous les jours que je n'étais pas mourant. Ils arrêtaient leurs coups juste à temps, ils ne dépassaient jamais les limites. Ils avaient tout prévu, tout préparé.

La main d'Hermione se mêla à nouveau à ses mèches blondes et il laissa échapper un petit soupir de contentement. C'était si agréable, si doux. Son cœur était plus léger.

– Après des semaines, ils ont fini par me changer de pièce. Elle était un peu plus grande et surtout, surtout, il y avait une fenêtre qui donnait sur la mer. J'ai eu l'impression qu'on m'emmenait au paradis la première fois que j'y suis entré. Elle n'avait pas cette odeur de sang et de… d'horreur, comme la première.

Il eut un rire ironique en se remémorant la joie qu'il avait ressentie la première fois qu'il était entré dans cette cellule. Il avait pensé revivre alors qu'il s'était contenté de commencer à creuser sa tombe. Il avait eu le sentiment d'entrer dans un quotidien plus léger, plus facile, que ses nuits seraient moins douloureuses et hantées par son passé. Il s'était trompé.

– L'enfer a rapidement repris le dessus. Ce n'était plus tous les jours, mais un jour sur deux. J'ai fini par reconnaître leurs visages et même leurs voix après des semaines. J'étais leur souffre-douleur. Je ne sortais de ma pièce que pour ça. Je n'avais pas le droit à des douches, ni à des toilettes propres. J'avais… J'avais cet espèce de trou dans un coin et…

Il se força à se taire pour ne pas éclater en sanglots. C'était traumatisant. Ses doigts tremblaient et il avait l'impression de sombrer dans ses souvenirs. Le dictionnaire volait en éclat, tout était noir, assombri par ses sensations. Il n'avait plus d'espoir, il ne pouvait plus avancer. Il avait l'impression d'y être de nouveau.

Il serra si fort les paupières qu'il en eut mal aux yeux. Des larmes s'écoulaient sur ses joues lentement, jusqu'à ses lèvres. Hermione ne les essuya pas, pas cette fois. Elle resta silencieuse, à ses côtés, tel le soutien qu'il n'avait jamais eu.

Elle l'écoutait, elle était là. Et c'était suffisant.

Il ne poursuivit pas son récit. Il était fatigué, tout à coup. Il n'avait plus envie, plus besoin de continuer de parler. Il en avait assez dit, il avait peur d'en dire trop. Et il décida que ce serait suffisant. Pour cette fois, il avait assez parlé.

Les minutes s'écoulèrent avec lenteur et dans un silence profond. Drago avait le sentiment de revivre ses souvenirs et les doigts d'Hermione sur sa peau ne parvenaient plus à le calmer. C'était trop dur, trop éprouvant, trop… Trop.

La couverture était devenue rêche sous ses doigts.

– Quand je suis arrivée ici, la maison était abandonnée et dans un état assez inquiétant, se confia soudain Hermione.

Drago fut ramené sur Terre en un claquement de doigts. Il était là, il la sentait près de lui, contre lui. Il l'entendait et il l'écoutait. Ses oreilles n'étaient plus bouchées par les bourdonnements incessants causés par ses souvenirs. Ses joues n'étaient plus couvertes des larmes qu'il avait contenues depuis des mois. Ses épaules n'étaient plus aplaties par le poids de tout ce qu'il avait tu.

Il était là, il était présent. Et il était confiant.

– Elle appartenait à mes grands-parents paternels, les Granger-Landry, depuis des générations. Elle a au moins un siècle et je me demande comment certaines parties du bâtiment tiennent encore. J'en ai hérité à…

Elle se racla la gorge.

– Il y a quelques années. J'y suis allée plusieurs fois quand j'étais enfant. J'y retrouvais des cousins que je ne voyais qu'ici et je passais du temps avec ma grand-mère. C'est elle qui m'a transmis sa passion pour la lecture. La plupart des livres de la bibliothèque lui appartenaient. Quand je venais passer les vacances ici, je passais des heures là-haut à lire ce qu'elle me conseillait.

Elle traçait des motifs aléatoires sur la peau du visage de Drago et il sentit une chair de poule recouvrir son corps. C'était divin.

– Ils sont morts juste avant ma rentrée à Poudlard, expliqua-t-elle avec un soupir. Plus personne n'y a vécu depuis et je l'ai récupérée parce que… parce que mes parents ne sont pas là pour le faire.

Drago se figea en entendant cela. Il ne comprit pas tout de suite ce qu'elle voulait dire et s'imagina que les Granger habitaient toujours en Angleterre.

– Ils sont en Australie, dit-elle ensuite d'une voix enrouée par l'émotion. Je les ai envoyés là-bas l'été qui a suivi notre sixième année. Je…

Elle se tut et inspira longuement.

– Je me suis effacée de leurs mémoires. Pour leur sécurité, pour être sûre qu'il ne leur arriverait rien.

La respiration de Drago se bloqua dans sa poitrine. Il n'arrivait pas à y croire.

Elle avait abandonné sa vie pour la guerre, pour protéger sa famille, pour rester en vie. Elle s'était sacrifiée et personne n'en avait jamais parlé.

Drago s'imagina faire de même, effacer tous les souvenirs de sa mère qui le concernaient. Sa gorge se noua à cette simple pensée. C'était pire que la mort. Voir ses proches, ses êtres aimés évoluer sans qu'ils ne se souviennent de lui.

Alors qu'il s'apprêtait à lui poser une question, elle le coupa pour poursuivre son récit.

– J'ai tout refait en arrivant ici. Ça m'a pris des mois. Mais c'était un bon moyen de me vider la tête, de faire mon deuil aussi. Je crois. J'étais isolée et c'était exactement ce dont j'avais besoin.

Elle inspira difficilement et Drago voulut la soutenir comme elle l'avait fait pour lui. Il tourna la tête jusqu'à ce que son visage se retrouve contre son ventre. Il voulait lui montrer qu'il était là, qu'il ne partirait pas et qu'elle pouvait parler autant qu'elle le voulait, autant qu'elle en avait besoin.

– J'ai rencontré quelqu'un ici, se confia-t-elle ensuite. C'était la voisine de mes grands-parents, à l'époque. Je l'avais croisée quelques fois quand j'étais enfant, mais pas suffisamment pour m'en souvenir. C'est elle qui me l'a rappelé en me parlant de toutes les fois où mes cousins et moi avions atterri dans son jardin en jouant. Elle s'appelait Marie Laroche, mais je ne l'appelais jamais par son prénom.

Drago ferma les yeux pour l'écouter. Sa voix était posée, calme, douce. C'était une mélodie à ses oreilles et s'il n'était pas déterminé à écouter la suite de son récit, il aurait pu s'endormir ainsi.

– C'est elle qui m'a confié Albert, lui apprit-elle. Il était le dernier d'une portée et personne ne l'avait adopté à l'époque où elle avait cherché des familles aux chiots. Elle m'a proposé de l'accueillir et je n'ai pas pu refuser. On ne se quitte plus depuis.

Elle avait un sourire dans la voix, il n'avait pas besoin de lever les yeux vers son visage pour le savoir.

– C'est mon meilleur ami, chuchota-t-elle.

Un silence confortable prit place entre eux. Hermione semblait perdue dans ses souvenirs et Drago était concentré sur leurs respirations coordonnées. C'était si agréable, paisible. Il se sentait bien ainsi, libre.

– Qu'est-il arrivé à Marie ? demanda-t-il alors.

– Elle est morte.

La gorge de Drago se serra alors qu'il hochait lentement la tête. Hermione ne s'étendit pas plus sur le sujet et il ne posa pas d'autres questions. Il ne voulait pas déranger cet instant.

– J'ai hérité de ses chevaux, reprit-elle après quelques minutes.

Il tourna la tête vers elle, les sourcils haussés. Des chevaux ? Il ne les avait jamais vus, personne ne lui en avait parlé. Hermione lui sourit, les joues rosies.

– Ils s'appellent Héra et Arès, ils vivent dans la grange, derrière la maison, lui expliqua-t-elle. Ils passent la plupart de leur temps dehors quand le temps est adéquat, c'est pour ça que tu ne les as jamais vus. En ce moment, il fait trop froid pour qu'ils mettent les sabots dehors, mais autrement, ils se perdent souvent dans les hectares de forêt et reviennent à la tombée de la nuit pour se reposer.

– J'aime les chevaux, chuchota-t-il en la lâchant du regard. Nous en avions un au manoir, enfin plutôt un Gronian. Mon père avait exigé que j'apprenne à monter quand j'avais cinq ou six ans.

– Tu as fait de l'équitation ? s'étonna-t-elle avec un petit rire.

Il grimaça, mais ses traits se détendirent lorsqu'elle passa son doigt entre ses sourcils.

– Je ne sais pas si on peut vraiment appeler ça comme ça, avoua-t-il en fixant le plafond. J'avais des cours plusieurs fois par mois avant d'entrer à Poudlard, mais je n'avais pas le droit d'approcher l'écurie en dehors de ces heures-là. C'était assez étrange en fait, mais je profitais de chaque minute avec Eléazar quand je le voyais.

– Pourquoi ne pouvais-tu pas le voir plus souvent ?

– Je crois que mon père avait peur que je m'attache trop, répondit-il en haussant une épaule. Mais ça a fait tout le contraire. Quand il l'a compris, il l'a envoyé dans un centre magique spécialisé et je ne l'ai plus jamais revu. J'ai arrêté de monter un an avant notre rentrée.

Il la vit hocher la tête du coin de l'œil, alors qu'elle passait une nouvelle fois son index sur l'arête de son nez. Il se demanda qui d'eux deux était le plus détendu par ces caresses.

– Je te les présenterai, lui promit-elle en baissant les yeux vers lui. Tu pourras les monter autant que tu voudras, je suis sûre qu'ils en seront ravis.

Drago sourit. Un de ces sourires qu'il avait oubliés avec les années, un de ceux qu'il n'offrait que rarement.

– Tu viendras avec moi ? demanda-t-il en tournant les yeux vers les siens.

Elle sourit à son tour.

– Promis.


Et voilà pour aujourd'hui ! Merci à Lyra et Damelith pour leur aide et soutien ! On se retrouve dans dix jours pour la suite ! N'oubliez pas de laisser un commentaire et de suivre l'histoire pour me soutenir !