'Soir les girlz !

Bon.

Autant l'annoncer tout de suite, d'entrée de jeu.

Déjà, flemme.

Flemme de poster à cette heure-ci.

Flemme de poster sur Archive Of Our Own tout de suite après. (donc ce sera demain, si je suis en courage)

Flemme de me relire et de me corriger.

Flemme de lister les références. (Vous n'aurez qu'à essayer de le faire en commentaires ahah ;p ça devrait vous occuper, pour les plus téméraires et au chômage d'entre vous !)

Flemme de tout, en fait.

Avec 34000 mots (mon record perso, hors O.S. ? Possible.) au compteur, tu m'étonnes.

... Mais sinon, on a side note...

ON

EN

A

ENFIN

FINI

AVEC

L'ARC

VIVIESQUE

!

CHAMPOMY POUR TOUT L'MOOOOOOOONDE YEAY !

On va donc enfin pouvoir passer à AUTRE CHOSE, bon déjà, on va tâcher de se concentrer sur les deux-trois prochains (comme ça, à la louche hein...) chapitres qui se dérouleront aux Maldives, qui seront un mini-arc scénaristique à eux seul, avant de passer au suivant.

Ah ouais mais nan, en fait.

J'ai prévu un loooooooong flashback sur un sujet qui ne va pas du tout vous intéresser avant les retrouvailles des deux zozos : la mise en couple d'Himuro et Momoi à la fac. :p Ouais, ouais, cachez vot' joie, t'façon, j'm'en fous moi, c'est ma fic et je fais que c'que j'veux dedans d'abord, na !

Bref, sur ce p*tain de spoiler sauvage, je vous laisse avec ce GARGANTUESQUE chapitre où il se passe tout plein de trucs, trop pour tenter de les lister et faire du teasing.

ENJOY !


Le soleil de cette fin de printemps tapait déjà fort en terrasse. Dans quelques jours, l'été serait là, juste après l'anniversaire du blond. Kise avait prévu de rentrer au Japon pour l'occasion. Il savait d'ores et déjà que tout le monde ne pourrait pas être présent pour le fêter avec lui, parmi ses amis. En effet, seuls Midorima, Kuroko et Takao vivaient encore à Tokyo. Peut-être irait-il boire un verre avec eux en vitesse. Pas sûr qu'il parvienne à tous les réunir en même temps, mais une chose était sûre : Kise passerait avec les voir, un par un.

Enfin, dans le cas de Kuroko et Takao – qui, soit dit en passant, formaient sans doute le couple le plus... improbable de la planète et peut-être même de l'univers - il les verrait deux par deux. Tout cela pour en venir au fait que l'Eurasien avait déjà réservé ses billets d'avion pour regagner ses terres natales, depuis belle lurette ! Pour rendre visite à ses parents et à ses sœurs, en priorité. La famille, il n'y a que ça de vrai. Enfin, il paraît. Quand on a la chance de s'entendre avec celle qu'on a quoi, ce qui n'est pas donné à tout le monde.

Mais bon, ça... ce serait quelques jours après son retour des Maldives...

En attendant... il allait devoir (re)mettre de l'ordre dans sa vie. Et vite. Enfin... la « comédie romantique » (ou le « bordel », pour les moins sentimentaux et délusionnels qui liraient ces quelques lignes...) qui lui faisait office de vie actuellement... Car il y avait urgence. Et vous savez quoi ? Et bien Kise était loin d'être un adepte du rangement. Bon... Exception faite de son dressing – lorsqu'il avait la chance d'en posséder un – qui se trouvait toujours dans état impeccable. Parfaitement ordonné. Tenues « classées » par camaïeux de couleurs et années de collections.

Nul doute que sa célèbre compatriote, l'inénarrable reine du rangement Marie Kondo serait siiiiii fière de lui ! En revanche, dans son cœur... c'était une autre affaire... un sacré capharnaüm régnait en maître et pas du genre pseudo-organisé, le capharnaüm, hein ! Non, de ce côté-là, c'était le freestyle complet... Mais rien de nouveau sous le soleil, ça avait toujours été le cas. Sauf que si, justement, du nouveau, il y en avait. Car pour la première fois de sa vie, il avait envie de s'y plonger, de mettre les mains dans son propre caca, mais surtout dans celui d'un autre.

Dit comme ça, certes, cela n'avait rien de glamour...

MAIS EN FAIT SIIIIIIII !

C'était de loin la chose et bien hmmm... peut-être pas la plus glamour qu'il avait faite, mais après tout, « glamour », ne rime t-il pas avec « amour » ? Car c'était bien ce dont il s'agissait : d'un geste d'amour.

Désintéressé.

Altruiste.

Enfin... peut-être pas totalement, non plus. Parce que faudrait voir à ne pas déconner plein pot quand même hein !

Il avait bien-sûr quelque chose à retirer de toute cette sordide affaire, quelque chose à gagner, en supplément de la satisfaction personnelle de venir en aide à cette pauvre âme égarée dénommée Shogo Haizaki.

Mais avant d'ouvrir les hostilités – les vraies, cette fois, et non plus le tour de chauffe – Kise tendit le grand sac qui se trouvait sous la table, à ses côtés, à son « invitée ». Du moins, il le lui fit passer, sans la quitter des yeux et en toute discrétion. Toujours sous la table, toujours dissimulé. Comme s'il s'agissait en réalité d'un trafic, d'un échange de drogue... ou d'un tripotage de zboub, à l'abri des regards curieux et emplis de jugement.

« C'est le costume que vous avez eu la mansuétude de bien vouloir me prêter hier. » Précisa le mannequin. Tiens, il était repassé (tout comme le costume lol...) au vouvoiement. « Ne vous inquiétez pas, il sort tout juste du pressing, nettoyé à sec, propre, repassé et convenablement plié. Je vous le restitue donc dans son parfait état d'origine. »

Parce que Kise ne voulait rien lui devoir. Surtout pas. Il n'avait guère besoin d'un DRAMA supplémentaire sur le dos. Du style « l'Aventurier de la Tâche de Sauce Tomate Perdue » ou... « Kise Ryota et la braguette maudite ! » Enfin là ce serait plutôt « Kise Ryota à l'Ecole des MILF ». Heuuuu quoi que « MILF » c'était très sous-estimé face à de tels dinosaures... « GMILF » semblait nettement plus approprié.

Il fit claquer sa langue contre son palais et se pencha à nouveau vers elle, la surplombant grâce à leur différence de taille. Presque... menaçant... ?

« Il va sans dire que j'aurai aimé que vous me rendiez Shogo dans les mêmes circonstances... heuu... « d'impeccabilité »... (sisi, ce mot existe, merci le Larousse !) mais je crois savoir que vous l'avez déjà pas mal ermm « usité »... » Wow... ça y allait côté mots SAVANTS aujourd'hui ! Midorima serait fier de lui ! (Ou pas, non sans doute pas vu le sujet de la conversation...) « Et il faut savoir que j'ai une sainte horreur des fringues de seconde main... Elles sont toujours sales, fripées, abimées, pleine de trous... » Hmm... il n'y avait qu'à regarder Miss Robinson... trouée de partout celle-là, à coup sûr ! Brrrr... Quoi qu'Haizaki avec sa collection de piercings, n'en était pas exempt non plus... « En particulier lorsqu'elles ont été portées par des personnes âgées... Il y a toujours... cette désagréable odeur poussiéreuse caractéristique... de renfermé, enfin de vieux quoi, qui s'incruste de manière tenace et en profondeur dans le tissu. A tel point qu'il devient extrêmement difficile de s'en débarrasser par la suite, malgré les lavages à répétition... »

Et prends ça dans ton dentier, la vieille !

« Combien de fois comptez-vous encore mentionner mon « grand âge », avec de gros guillemets, jeune homme ? Parce qu'au risque de vous décevoir ou de vous choquer, ce chiffre ridicule n'a jamais été un problème pour Shogo... » Tiens, elle se décidait ENFIN à l'appeler par son vrai prénom. Comme quoi... malgré son GRAND ÂGE, (en majuscule et sans guillemet, cette fois !) elle percutait encore plutôt pas mal quand elle le voulait la vioque ! « ... En plus de me conférer l'avantage de l'expérience. »

Awi...

La sacro-sainte « EXPERIENCE », l'excuse préférée des vieux tromblons... Celle derrière laquelle ils se planquaient tous systématiquement, dès que la situation se corsait un peu trop pour leurs VIEILLES carcasses !

Mais qu'elle le veuille ou non, Viviane Robinson n'échappait pas à la règle : elle aussi, avait l'âge de ses artères. Nul ne peut échapper à l'emprise du temps qui passe.

Et puis... de l'expérience, Kise aussi en avait à revendre !

Par contre, lui pouvait même se payer le luxe de rajouter la « fougue » dans la balance. Alors que de ce côté-là, Vivi n'avait rien d'autre, rien de neuf, rien de décisif à rapporter à l'équation d'une bonne alchimie sexuelle. A une exception près cependant et de taille : son énorme compte en banque... au moins aussi fourni et imposant que son gros cul tout flasque de mégère !

... Mouais non, ce serait mentir...

Miss Robinson était ce que l'on appelait « tonique », dans le jargon. (plus « to » que « nique » d'ailleurs, de l'avis de Kise.) On sentait qu'elle s'entretenait... physiquement. Ou se faisait entretenir du moins. Et sans doute à l'horizontale, d'ailleurs. Mais il n'empêchait qu'aussi ferme que celui-ci puisse t-il être, elle possédait un fiak digne d'un hippopotame ! Large. Conséquent. Doté d'une assise confortable à la surface respectable. Enfin bon, il paraît que ça plaisait aux hommes ce genre de formes chez une femme... Comment disait-on déjà, c'était quoi le terme exact ? Hmm... ah oui, callipyges ! La bonne vieille culotte de cheval des familles, quoi sous son appellation la moins glamour ! Mais parait-il que les croupes dignes de juments de labour revenaient à la mode avec tous ces discours des temps modernes prônant l'acceptation de soi. (ce qui n'était pas forcément toujours un mal, soit dit en passant...) Ca et les Kardashian...

Sauf que Vivi n'était pas Kim K. Or, Kise se devait donc de cibler et fustiger soigneusement chaque imperfection chez cette femme ! Qu'elle soit micro ou macro ! Car il avait une bataille à remporter ! Et on ne mène pas une guerre totale en faisant preuve de courtoisie, ni en se montrant timoré. Il faut taper là où ça fait mal. Même si ce sont des coups bas. Surtout si ce sont des coups bas, en fait.

VIVE LES COUPS BAS !

Ceux qui sont assénés en dessous de la ceinture !

A l'endroit même où s'était baladée la vilaine main de Vivi hier sous la table...

Eurk... Pas une bonne idée d'y repenser maintenant, ça risquait de lui filer la nausée avec tous les jus de fruits frais en purée qu'il venait de s'envoyer. Tu parles d'une façon de surmonter sa gueule de bois... une bière eut été autrement plus efficace ! Bah quoi ? A en croire Takao... C'était d'ailleurs son petit remède perso contre les nuits un peu trop arrosées.

« Il faut combattre le mal par le mal. »

Exactement comme lui s'apprêtait à le faire avec Viviane.

Le principe restait le même.

« De toute façon, je n'ai rien à craindre de votre âge, qu'il soit grand ou petit, ni même de votre soi-disant expérience, quelle qu'elle soit également. »

« Vraiment ? Vous ne m'avez pourtant pas l'air aussi sûr de vous et de vos charmes que vous le prétendez... Je pense même pouvoir affirmer sans me tromper que vous vous sentez menacé par moi, pour venir ainsi me proposer au pied levé et de manière aussi désespérée un... « deal » sorti de derrière les fagots, pile la veille de votre départ à l'étranger. »

Comment était-elle au courant de ça ?

Graaaah maudit Haizaki... Il avait décidément la langue (piercée) trop bien pendue celui-là ! Si seulement Kise avait le courage de la lui couper une bonne fois pour toutes, il résoudrait ainsi la source d'une bonne partie de ses problèmes ! Et plus aucune blague graveleuse/vaseuse/douteuse.

« N'ai-je pas raison ? Alors venons-en directement aux faits si vous le voulez bien, je me sens déjà bien assez coupable d'abuser ainsi de votre précieux temps, alors en quoi consiste ce fameux deal exactement ? »

Oh ? Serait-il parvenu à capter son attention, après lui être rentré dedans sans la moindre délicatesse au préalable ?

Apparemment oui. Et bien... s'il avait su... Il n'aurait pas autant hésité avant de passer à l'action... Mais étant donné que le temps de concentration et de mémoire des personnes du troisième âge s'avérait plus limité que la nouvelle collection « Dior Homme », Kise avait tout intérêt à bondir sur l'opportunité pour faire... passer son point de vue. Et frapper un grand coup. Le coup de grâce, plus exactement, de manière directe et sans détour pour mettre un terme à cette entrevue déjà bien trop longue à son goût. D'autant que là... c'était elle qui le cherchait, en plus.

Sciemment.

Elle qui demandait à être rouée de coups.

Elle qui demandait à essuyer sa fureur...

Et bien soit, qu'à cela ne tienne.

Autant faire preuve de galanterie, en accédant à sa requête sans plus tarder.

La grande dame de la haute société s'alluma une tige de nicotine, qu'elle inséra élégamment dans son porte-cigarette à l'ancienne très classieux, bien évidemment. Très chic, très film noir. Et Kise se dit qu'il s'en serait bien grillé une lui aussi pour l'occasion, étant donné que ce genre d'objet fonctionnait avec des cigarettes classiques. Mais non... hors de question de venir en taxer une à sa rivale. Et puis, quoi encore ? Cela reviendrait à pactiser avec l'ennemi(e), car ce serait comme fumer ensemble l'équivalent du calumet de la paix et ça, c'était totalement exclu pour des raisons évidentes.

En tout cas, sans avoir besoin de verser dans le grotesque « âgisme » pur et simple, ce qui énervait le plus le blond était que Viviane ait pu profiter et profite toujours outrageusement de son « expérience » pour asseoir son pouvoir sur Haizaki. Oh et accessoirement, qu'elle se trouve plus proche du mot « neuf » côté chiffre, que niveau signification... Parce que le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle n'était plus de première main, cette sorcière ! Argh oui bon, d'accord, il s'agissait encore d'un tacle totalement gratuit sur son âge, mais comprenez-le aussi : Kise ne disposait que de ce point faible-là à viser. Telle la cape rouge agitée par un toréador que le blond ne pouvait s'empêcher de charger... Pas de sa faute...

Car hélas, pour tout le reste, cette femme semblait intouchable malheureusement...

Aucune prise, rien.

Un monolithe impossible à déplacer.

Inébranlable. Mais certainement pas imbranlable, nuance !

Dans tous les cas, s'il voulait voir son entreprise de sabordage couronnée de succès, le renard savait qu'il ne devait en aucun cas se laisser impressionner par cette louve grisonnante, par cette prédatrice pourtant bien plus grosse (et gourmande aussi apparemment...) que lui. Parce que des deux, il s'estimait le plus malin et il comptait bien le lui prouver.

« Je croyais que seuls les jeunes étaient réputés pour leur empressement, mais je constate qu'avec l'âge on perd également en patience... Remarquez... c'est normal, je suppose... vu le faible nombre d'années qu'il vous reste à vivre, vous ne pouvez plus vous permettre de gâcher la moindre seconde du peu de temps qui vous est encore imparti... »

Décidément, le Miracle doré se montrait en grande forme aujourd'hui. Et pour cause, il savait pertinemment qu'il possédait dans sa besace de quoi prendre un ascendant définitif sur sa rivale.

Miss Robinson ne tiqua pas cependant, imperturbable.

Alors Kise décida enfin d'entrer dans le vif du sujet pour la faire réagir.

« Miss Robinson... » Commença alors le Kitsune.

« ... Viviane. » Le corrigea t-elle immédiatement, visiblement agacée. « Je vous l'ai déjà répété maintes fois. »

C'est qu'elle insistait la gourgandine ! Kise se ferait donc un plaisir de continuer à la contrarier, parce qu'elle devait estimer que l'appeler par son nom de famille et non par son prénom, la vieillissait...

A raison.

Mais Kise était bien disposé à lui tenir tête. Pas question de laisser Mémé faire sa loi !

« ... Miss Robinson, disais-je donc, l'amour... le sexe... la libido... tous ces sentiments sont engendrés par des réactions chimiques complexes. Ne parle t-on d'ailleurs pas d'alchimie lorsque deux personnes s'attirent mutuellement ? Lorsqu'une relation fonctionne par-delà les différences, quand les mots ne sont plus nécessaires pour se comprendre et que les corps se mélangent harmonieusement ? Or, en alchimie, il existe un principe fondateur : la loi fondamentale de l'échange équivalent. Pour simplifier, rien ne peut être créé à partir du vide et si l'alchimiste requière un nouvel élément, alors il doit faire une offrande égale à sa demande. »

Merci Full Metal Alchemist !

Bah kwa ? Kise n'aurait jamais cru citer un jour les répliques d'une œuvre fictive destinée à un public d'ADOS (attardés ou non, à vous de voir...) pour faire valoir son point de vue mais boooooooon Miss Robinson n'avait pas besoin de savoir que même lui, avait eu sa période otaku ! (Sinon, adieu crédibilité !) Avouez qu'il fallait réussir à la placer celle-là, au détour d'une conversation se voulant « normale » ! Enfin, le plus normal possible disons...

« 'Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme', oui, merci, je suis au courant des préceptes de Lavoisier en matière de chimie, dont l'alchimie dérive justement. Car même s'il est indéniable que je n'ai pas mis les pieds dans un collège depuis bien plus longtemps que vous et que d'après votre expertise douteuse, Alzheimer me guète, j'arrive tout de même à me souvenir de leçons aussi basiques que celle-ci. » Compléta la dame pour montrer qu'elle comprenait de quoi parlait son interlocuteur.

Sans toutefois parvenir à déterminer où il voulait en venir...

Parce que suite à ce petit cours de rattrapage improvisé, Vivi doutait fortement que Kise lui sorte tout à coup un bec Bunzen de sa sacoche. Sacoche dans laquelle il se trouvait en train de fouiller activement à présent...

Alors quel était donc le véritable but de cette conversation détournée ?

Effectivement, le blond piocha non pas un tube à essai, mais une tablette tactile, qu'il alluma et posa soigneusement sur la table, bien en évidence entre eux. Comme pour délimiter encore davantage la frontière les séparant... Ecran tourné vers son ex-bienfaitrice, qu'il invita à se pencher pour pouvoir le consulter...

... Ecran sur lequel il fit défiler des visages fins, des corps musclés et dénudés... tous masculins et plus beaux les uns que les autres...

« Le deal est simple. Je veux Shogo pour mon seul usage. En conséquence, je suis donc disposé à vous l'échanger contre quelque chose d'équivalent. Ou plutôt quelqu'un, dans le cas présent... »

Ses yeux se firent perçants, emplis de conviction et de détermination.

Mais Viviane détourna le sien de la tablette, déjà ennuyée... faisant mine de se désintéresser du deal sitôt posé sur la table, dans tous les sens du terme...

Histoire de faire grimper les enchères et voir jusqu'où Kise pouvait et était prêt à aller pour récupérer son bien.

Elle croisa bras et jambes, pour marquer sa distance, sourire provocateur en coin tout et regard planté droit dans le sien.

Ce n'étaient pas deux ou trois vagues beaux gosses lancés à la volée, destinés à lui être donnés en pâture qui allaient l'impressionner... Elle en avait vu passer d'autres des proies de ce genre et des tas même, cette vieille bique ! Aussi, comptait-elle donc bien jouer les inaccessibles, les difficiles à convaincre...

« Et puis-je vous demander pour quelle raison vous le désirez aussi ardemment ? Bien-sûr, ce serait mentir que d'affirmer qu'il n'est pas un bon amant. » Avant de se corriger aussitôt. Afin d'amoindrir ses performances, car après tout, n'étaient-ils pas tous les deux en pleines négociations ? « Enfin... un amant... correct, disons du moins. Cependant, il ne vaut clairement pas tous vos efforts... Car non seulement il n'a rien d'exceptionnel, ni même de très remarquable et ce, dans aucun domaine, mais en plus, il a une fâcheuse tendance à se montrer ingrat. Certes, commune avec vous... En cela, vous formez d'ailleurs assurément une belle paire... » 'Paire' ? Quel choix intéressant de mot... sûrement pour éviter d'utiliser le terme nettement plus approprié, mais dangereusement significatif, 'couple'... « Mais c'est bien tout ce qui semble susceptible de vous lier... »

...

Kise fronça des sourcils. De quel droit osait-elle s'improviser conseillère conjugale ? Pour commencer, elle ne savait rien de lui et probablement à peine davantage à propos d'Haizaki... Haizaki qui demeurait aussi une énigme pour Kise, encore aujourd'hui... Se pourrait-il que le turbulent brun se soit plus confié à cette affreuse bonne femme qu'à lui ?

... Quoi qu'il en soit, cette perspective ne lui plaisait guère...

Et il comptait bien le faire savoir à sa manière.

« Mes raisons importent peu et surtout, ne sont pas celles que vous croyez. Mais si je devais donner une réponse, ce serait sans doute... dans le but de lui rendre sa liberté ? »

« Vous êtes réellement en train de me dire... que vous vous donnez tout ce mal, toute cette peine, pour risquer de le voir vous filer entre les doigts ? Parce que... laissez-moi vous dire que c'est ce qui vous pend au nez, si vous lui laissez le choix... ne vous leurrez pas et n'attendez en aucun cas de lui une quelconque forme de fidélité. Il est tel un chien errant, qui n'accepte aucun maître. Sa domestication ne peut être que temporaire. »

Et voilà, nouvelle analogie avec le meilleur ami de l'Homme (et de la Femme...), check ! Pour autant, Kise décida de se faire tout petit à ce sujet, parce qu'il n'était jamais le dernier à en faire également lorsqu'il était question d'Haizaki et de son comportement proche d'un canidé sauvage, sans foi ni loi...

« ... Puisque vous ne semblez pas avoir compris ou voulu comprendre ma précédente réponse Miss Robinson, permettez-moi de la reformuler en des termes plus explicites : mes motivations ne vous regardent absolument pas et leur cadre reste strictement entre Shogo et moi. Maintenant, puisque vous avez en revanche deviné où je voulais en venir en vous présentant cette tablette, mais que vous continuez à faire la fine bouche, je vous prie de vous rendre directement à la dernière photo, la numéro vingt-trois, en sautant toutes les autres. Car vous connaissez, j'en suis sûr, l'adage clamant qu'il faut toujours « garder le meilleur pour la fin », n'est-ce pas ? Et bien, il s'avère que c'est également une conviction que je partage. »

Intriguée, la cougar s'exécuta donc. Depuis quand les clébards faisaient bon ménage avec les gros félidés sauvages d'ailleurs ? Ah mais Haizaki adorait répéter à l'envi qu'il s'identifiait davantage à un noble loup...

... Mouais, ça n'avait pas plus de sens même ainsi, mais bref... Kise avait d'autres chats, ou plutôt chattes à fouetter. Comme celle qui s'était de nouveau emparé de l'appareil pour continuer à en feuilleter virtuellement le contenu. Rayon catalogue « printemps-été » de la collection « Gigolos à louer »...

Et enfin, enfin ce que Kise attendait ardemment se produisait. Piquée au vif, elle daigna ôter les énormes lunettes qui lui mangeaient le visage et dissimulaient ses expressions faciales, comme une joueuse de Poker. (à moins que l'excès de Botox ne soit responsable de son manque d'expressivité...) Instantanément, ses pupilles se dilatèrent et ses yeux beaucoup trop maquillés pour son âge (et peu adapté à une sortie diurne...) s'écarquillèrent de surprise.

« J'en était sûr... » Triompha mentalement Kise, tandis qu'un sourire prédatorial s'étirait sur ses joues.

Cette fois, il avait mis dans le mille et histoire d'enfoncer le clou, il reprit la parole pour bien redéfinir les enjeux. Puisqu'il venait d'acquérir un avantage décisif, autant en profiter pleinement pour asséner le coup de grâce, en recontextualisant notamment ce qu'elle avait sous les yeux :

« Tous les jeunes hommes qui figurent sur ces photos sont, comme vous n'aurez sans doute pas manqué de le comprendre rien qu'en les voyant à l'œil nu, mannequins. De classe internationale et il se trouve qu'ils exercent au sein de la même agence que moi. Il s'agit de leur activité rémunératrice principale, de leur métier officiel, si vous préférez. Mais... il s'avère qu'ils ne rechignent jamais à exécuter quelques « extras » en parallèle des shootings et des défilés, dans le but avoué d'arrondir leurs fins de mois. Je ne pense rien vous apprendre en vous disant que la vie ici coûte extrêmement cher et il est donc logique que certains de mes confrères aient fait le choix de... diversifier leurs sources de revenus... J'ai donc pris le soin de personnellement contacter et sélectionner tous ceux qui ont l'honneur de figurer sur cette liste, que j'ai tout spécialement préparée pour vous. Je ne doute pas de sa capacité à vous plaire, car je me suis en effet attaché à respecter autant que faire se pouvait vos critères en matière de beauté masculine. Que des jeunes hommes de moins de trente ans. Tous bruns. Cheveux longs ou mi-longs. Des asiatiques ou des métis issus de la même origine ethnique. Tous musclés, grands, athlétiques et virils. Des traits fins au niveau du visage. Et au cas où vous auriez encore la moindre hésitation concernant la qualité des élus que je vous présente, je me suis permis de vous joindre leurs profils physiques complets, avec mensurations à l'appui. TOUTES les mensurations... » Il insista bien sur ce point en particulier... « Et il va sans dire, bien évidemment, qu'ils sont tous plus que motivés à l'idée de... »

« ... Déboiter le bassin à tel point que tu vas devoir marcher avec déambulateur pour le restant de tes jours, la vioque... ! » Ajouta son cerveau dérangé.

« ... satisfaire le moindre de vos désirs... »

Après l'avoir écouté débiter un tel discours commercial, Viviane eut du mal à déglutir, restant comme bloquée sur l'écran qui affichait une image en particulier. Une image figée, qu'elle ne parvenait à se résoudre à faire défiler...

Bingo.

Wow, décidément, si jamais sa carrière de mannequin tombait au point mort, une brillante carrière de mère maquerelle lui tendait les bras apparemment !

Cependant, bien qu'en grandes difficultés, Miss R. n'était pas femme (ou momie...) à s'avouer vaincue sans avoir fait montrer d'un peu de résistance au préalable. Mais Kise n'en avait rien à craindre : il savait que c'était uniquement pour la forme et en aucun cas une menace réelle de rebuffade.

« Navrée de vous décevoir mais Shogo s'occupe déjà plus qu'amplement de ma satisfaction... Je n'ai donc pas la moindre intention d'accepter votre offre, aussi tentante soit-elle. »

Dommage pour toi Vivi, car Kise s'y attendait à celle-ci...

Notre rusé renard ne se laissa donc pas démonter par ce léger contretemps.

« Comme c'est fâcheux... le candidat numéro vingt-trois avait fait preuve d'un tel emballement quant à la perspective de pouvoir prendre sa place et ce, dès qu'elle serait vacante... Ça va être un véritable crève-cœur pour lui quand je vais avoir la tristesse de lui annoncer que... »

Attention, protestations à prévoir dans...

Cinq...

Quatre...

Trois...

Deux...

Un...

« Attendez ! » S'écria Viviane de manière un peu plus désespérée qu'elle ne l'aurait voulu, trahissant ainsi son émoi.

Ses longs doigts manucurés s'attardèrent sur l'écran, semblant caresser la photo qui y trônait toujours.

« Oui ? »

« On peut peut-être... s'arranger... »

« Oh, mais j'espérai justement que vous alliez me le proposer ! Je vous écoute, vous avez toute mon attention... »

Il croisa les bras et se pencha vers elle, l'air intéressé, afin de mieux l'entendre, mais également pour mieux asseoir son emprise. Le poisson était ferré, il avait su dégainer le bon hameçon à temps. Ne restait donc plus qu'à la remonter et à la sortir de l'eau une bonne fois pour toutes cette grosse morue ! Ah ça, on pouvait dire qu'il avait eu du flair ! Un vrai coup de Poker ! Peut-être qu'Haizaki avait raison au final lorsqu'il affirmait que Kise était doué pour bluffer...

En tout cas, il n'avait pas échappé à son œil averti que la momie en pinçait pour un certain serveur, hier soir... Oh, il avait bien remarqué son petit manège en sa présence. Haizaki aussi, du reste. Et cela n'avait guère semblé lui plaire... cependant, dans la situation actuelle, cela arrangeait fortement Kise. D'autant que ce... ermm... « coup de cœur », s'était avéré réciproque... (Tu m'étonnes, avec un tel compte en banque aussi, ça facilitait toujours les affinités et autres rapprochements spontanés !)

« Si je rends sa liberté à Shogo-kun, pouvez-vous me garantir que le numéro vingt-trois le remplacera de manière effective et également m'indiquer à quel moment sa... 'prestation de services' prendra effet ? »

« Mais immédiatement, Madame ! Il n'attend qu'un signe de ma part... et de la vôtre, bien entendu... »

Huhu... Kise l'entremetteur maléfique avait donc fait mouche avec ce candidat en particulier. Pas un hasard s'il l'avait gardé pour la fin...

« Au passage, vous pouvez continuer à l'appeler « Numéro vingt-trois », même au lit quand il vous fera crier, si cela vous chante, mais à mon humble avis, il se montrera sans doute plus performant si vous daignez utiliser son vrai prénom. Qui n'est autre que Mike, pour votre bonne information. »

... Ce qui amena tout naturellement Kise à se demander si Miss R. affublait Haizaki d'un petit surnom au pieu. Brrrr... heureusement que cette interrogation fort déplacée ne dura pas plus d'un quart de seconde...

« Puis-je donc en conclure que vous consentez à cet échange... ? Celui-ci me semble effectivement équivalent... » Poursuivit-il, face à son absence de réponse. « Je dirai même plus, d'après moi, vous ne perdez clairement pas au change... »

La dame en blanc pesta quelques instants cependant, devant s'avouer vaincue.

« Graaah c'est d'accord ! » Grogna t-elle en faisant tomber ses cendres dans le petit cendrier. « De toute manière, votre ami mannequin ne pourra pas être plus compliqué à discipliner que Shogo-kun ! »

Sur ce point, Kise devait bien admettrez qu'il ne pouvait lui donner tort ! Plus pour la forme que par réelle curiosité, il lui posa tout de même la question fatidique :

« Que voulez-vous dire exactement ? »

« C'est on ne peut plus simple : depuis que vous avez fait votre apparition dans sa vie, il est devenu tout bonnement ingérable. Constamment à se plaindre, à négocier systématiquement jusqu'au moindre petit détail et à protester contre toutes mes requêtes ! » Waah à ce point-là ? Hmm... à vrai dire, cela n'étonnait qu'à moitié le facétieux renard. Il commençait à bien le connaître sur certains aspects, son loup, à force de le fréquenter et il était donc bien placé pour savoir qu'Haizaki avait tout du chieur de compét' lorsqu'il le voulait. « Avant... il était bien plus docile et obéissant... » Et voilà... on y revenait encore : elle considérait vraiment Haizaki comme son toutou... Lassie, chien fidèle ! (ça commence à faire vieux cette ref d'ailleurs...) « Finalement, vous me faites une fleur en prenant l'initiative de m'en débarrasser... »

« Oh dans ce cas... c'est presque vous qui devriez me fournir une compensation pour que l'échange soit réellement équitable. » ^^

Il afficha son plus beau sourire. Bah quoi ? Sur un malentendu, ça pouvait marcher ! Et s'il y avait bien un précepte que la vie lui avait inculqué, c'est que l'on obtenait souvent plus de choses en se montrant charmant, plutôt qu'agressif.

« Vous n'avez pas totalement tort... Mais qu'est-ce qui pourrait... peser dans la balance, à ce stade ? Je me le demande bien... »

En gros, elle lui demandait de façon indirecte ce qu'il désirait en retour. Ah ben comme quoi finalement... il y avait largement moyen de s'entendre ! C'est qu'il la trouverait QUASIMENT sympathique la vieille rombière, tout à coup ! Mais en vérité, cela tombait bien qu'elle aborde d'elle-même le sujet, car il y avait effectivement quelque chose qu'elle pouvait faire pour lui. Quelque chose que Kise mourrait d'envie de savoir...

« Hmm... disons que... si vous consentiez à m'expliquer comment vous avez été amenée à côtoyer Shogo et quelle était la nature réelle de « l'arrangement » qui vous unissait, nous pourrions nous estimer... disons, quittes vous et moi... ? »

Mais de nouveau, il se heurta à un mur... Car la brune se renfrogna, tirant une nouvelle taffe sur sa cigarette à moitié consumée à présent.

« Est-ce sincèrement important ? »

Non, non, non et non ! Le beau jeune homme ne la laisserait pas se défiler cette fois, satanée Geneviève de Fontenay ! (Paix à l'âme de la dame aux chapeaux, d'ailleurs...)

« Oui. Ça l'est pour moi. » Affirma Kise avec aplomb, sans se dégonfler.

Il avait vraiment besoin de comprendre. D'entendre la vérité toute nue, aussi crue et difficile soit-elle à digérer. Le renard aurait la force de surmonter cela, il en était convaincu. Quelle que fut la raison de cette association contre nature.

« Dans ces conditions... j'imagine que je peux bien au moins vous apporter quelques éléments de réponse... et satisfaire ainsi un peu de votre curiosité, même si je n'apprécie guère ce défaut qui pourrait vous coûter cher un jour. »

Mais interdiction de venir se plaindre après, si c'était trop dur à encaisser...

Après tout, elle lui devait au moins ça. Kise lui avait tout de même arrangé un coup avec le beau Mike, qu'elle n'avait pas manqué de repérer la veille, la gourgandine ! Bon... même si en réalité, elle n'aurait probablement pas eu besoin du blond pour retrouver et revoir l'autre mannequin... Mais... disons qu'il lui avait évité bien des efforts, en venant directement à elle, contrat en poche et clés en main. Et elle appréciait ce gain de temps bienvenu. Kise quant à lui avait été plutôt surpris au cours de sa petite enquête, d'apprendre qu'autant de ses collègues s'adonnaient à... la réalisation des fantasmes de femmes plus ou moins riches et plus ou moins jeunes. (Il y avait bien quelques hommes aussi dans le lot, mais ils se faisaient plus rares, bizarrement ou non...)

Pour autant, le mannequinat étant avant tout une profession d'image, cela semblait presque aller de paire. A la manière d'une extension. Comme si... le mannequinat était la face « jour » et l'escorting la face « nuit », forcément moins visible et valorisante. Plus privée. La facette cachée, immergée de l'iceberg... Que ce soit par honte ou par souci de légalité aux yeux d'une société encore trop frileuse pour autoriser et valider cette façon de gagner sa vie.

Et même si cela le peinait de le reconnaître, quelque part, Haizaki avait un part de raison dans son discours précédent. Car, que Kise le veuille ou non, les deux activités étaient en quelque sorte étroitement liées. Mannequin ou gigolo, dans les deux cas, on monnayait son corps... en le vendant au plus offrant... Tel un outil. Ou un trophée...

« Mais d'abord... il y a un élément que j'aimerai moi-même savoir et au sujet duquel je suis curieuse. Vous avez dit nous avoir surpris en train de nous toucher lors du dîner de la veille, sous la table, correct ? »

« Toucher »... non mais quel euphémisme ! « Se tripoter allègrement le zigouigoui et de manière totalement impudique » semblait plus proche de la vérité !

« Heu... oui ? Et alors ? »

« Est-ce qu'avant cela, vous vous doutiez de quelque chose ? »

Encore un euphémisme, décidément... car « se douter » était un terme bien faible. Bien-sûr, Aomine avait confirmé ses soupçons de façon quasi certaine, mais même avant cela... Kise avait été mis au parfum très tôt, notamment grâce à plusieurs pistes.

« Disons que... j'avais déjà quelques suspicions, oui. En même temps, je suis tombé dès le premier jour sur un tube de lubrifiant spécial « chattes désertiques » dans l'ancien appartement de Shogo... Et un monstrueux, un énooooorme godemichet à picots. » Voir le chapitre 2 pour celles qui auraient un trou de mémoire. Car oui, j'avais tout prévu depuis le début à ce sujet. Paie ton foreshadowing. Et non pas foreplay hein c'est pas tout à fait la même chose ! ) « Et j'ai beau ne pas être le couteau le plus affûté du tiroir, ça m'a quand même un peu mis la puce à l'oseille... »

... Heu « à l'oreille », Kise, c'est à l'oreille qu'on dit !

A l'oseille, c'est le saumon, pas la puce !

Mais bref, passons...

« En ce qui concerne le lubrifiant... Je plaide coupable, en effet... » Reconnut la vieille en se dandinant nerveusement sur sa chaise. Sans doute que ça la démangeait tout à coup en bas, rien que d'entendre ça ou d'y penser... « Par contre, le gode... c'était pour lui. »

...

La mâchoire de Kise manqua de se décrocher sous le choc mais par chance, il parvint à la retenir. De même que sa DIGNITAY, au prix d'efforts incommensurables. Cependant, le renard ne put empêcher ses yeux de ses plisser d'agacement. Il était à deux doigts de lui balancer You kiddin' me la vioque, là... ? Remarque, en y réfléchissant bien, ça n'étonnait qu'à moitié Kise... Haizaki ne faisait jamais dans la demi-mesure. Ni dans la dentelle, hormis pour les sous-vêtements, alors... Et puis, soyons honnêtes deux secondes : il n'y avait qu'un MASOCHISTE notoire comme le brun pour oser venir s'asseoir sur un Golgoth pareil sans avoir peur de démouler des selles toutes liquides pour le restant de ses jours... (de gros dépravé...)

« Bon, maintenant que j'ai répondu à votre interrogation, de grâce, faites-en de même vous aussi en respectant votre part du marché et de préférence, avant que je ne me mette à dégobiller sur la nappe... » =_=

Heureusement, Tatie-sécheresse-vaginale sembla le prendre en pitié... Aussi, commença t-elle à délier sa langue. Enfin... « heureusement », c'était vite dit et sa trop grande coopération aurait au contraire dû inciter le blond mannequin à la plus assidue des méfiances...

« Très bien. Mais quoiqu'il arrive, même si ça ne vous plaît pas, rappelez-vous que c'est vous qui l'avez voulu. Ma toute première rencontre avec Shogo-kun remonte à environ neuf mois... » Commença t-elle.

« Soit assez de temps pour concevoir un bébé, si d'aventure tes ovaires n'avaient pas été aussi secs que ton vagin... aka le désert d'Arizona... » (Qui s'appelle « Sonora », un peu de culture Mesdames !)

Oups, c'était méchant de penser ça ! Et totalement gratuit pour le coup, alors que Viviane acceptait pourtant de coopérer. Mais chassez le naturel et il revient au galop et/ou à la nage, si besoin. Or, l'ancêtre l'avait suffisamment fait suer jusqu'ici, à constamment lui mettre – volontairement ou non – des bâtons dans les roues. Or, de l'avis de Kise, cela méritait donc encore bien quelques réflexions peu flatteuses ! Non parce que... l'image mentale de Vivi se livrant aux joies d'un billard improvisé avec la queue et les boules d'Haizaki... allait rester gravée encore longtemps dans sa mémoire, merci bien pour l'indélébile trauma supplémentaire ! Ainsi, penser à mal de Miss R. constituait quasiment sa seule consolation en cet instant. Un maigre tribut à payer donc, dans l'espoir (vain) d'effacer ou au minimum amoindrir, le douloureux souvenir qui y était associé.

« C'était lors d'un bal masqué à Atlantic City... »

Au bal masqué ohé ohé !

...

... Errrm nan, même moi je ne suis pas assez vieille pour oser cette ref !

Enfin bref, Atlantic City, sérieusement... !? Mais c'était vachement loin d'ici ! Cette ville, célèbre pour ses casinos au même titre que Vegas, se situait à l'autre bout du pays, sur la côte est. Qu'est-ce que pouvait bien foutre Haizaki là-bas !? Remarque... Kise réalisa qu'il ne savait somme toute pas grand-chose à propos de son ex-coloc' au style de vie bien décousu. Comment et pourquoi s'était-il retrouvé aux United States of America, par exemple...

Entre autres mystères, quoi... Mais pour le coup, la faute lui en revenait entièrement. C'était en effet le blond qui était à blâmer pour ne jamais s'être réellement intéressé au vécu du loup. Certes, Kise avait déjà essayé de lui poser quelques questions, mais plus pour la forme d'autre chose. Par politesse. Pour faire semblant de s'intéresser...

Hmm...

Tandis qu'on lui apportait enfin sa part de cheesecake (allégé... ! Et oui, on trouve vraiment tout ce qu'on peut désirer au pays de l'Oncle Sam ! Même les trucs les plus rares et improbables... surtout culinairement parlant.) commandée peu avant l'arrivée de Vivi, Kise donna un premier coup de fourchette dedans pour l'entamer.

Parce qu'il sentait qu'il allait avoir besoin de BEAUCOUP de réconfort avec ce qu'il s'apprêtait à entendre. Et qu'il avait insisté pour entendre, en plus...


« N'oublie pas, si la soirée tourne au vinaigre et que tu te fais gauler, je préfère te prévenir tout de suite : toi et moi, on ne se connaît pas. On ne s'est jamais vus. » Lui rappela la jeune femme, tout en terminant de nouer avec soin un nœud papillon autour de son cou.

Toute concentrée qu'elle était, entièrement dédiée à sa tâche même, elle refusait de le regarder dans les yeux et Haizaki avait horreur de ça. C'était comme si elle le fuyait, ou l'ignorait en partie. Il choppa alors son poignet sans ménagement pour l'immobiliser et ainsi l'interrompre dans sa tâche, tandis que sa seconde main la forçait à relever la tête, à l'aide de quelques doigts savamment glissés sous son menton. Par ce simple geste, il l'obligea à plonger son regard dans le sien, ne lui laissant guère le choix.

« Thanks, Bonner... »

La jeune femme blonde aux yeux en amande couleur noisette (tiens, tiens, cette description sommaire ne vous évoque vaguement personne... ?) cessa donc d'ajuster le nœud et à ce « surnom », elle s'empourpra légèrement, préférant détourner les yeux.

« Ça faisait... longtemps que je ne t'avais pas entendu m'appeler comme ça... »

D'autant qu'il était le seul à le faire. Le seul à utiliser ce surnom affectueux, courtesy of Shogo Haizaki, qui résultait d'un habile jeu de mots avec son véritable prénom et signifiait donc en anglais dans le texte « NERECTION ».

Plutôt sympa, non ?

« C'est normal, étant donné qu'on n'vit plus sur l'même continent et comme on ne se voit plus autant qu'avant à cause de ça, je n'ai donc pas eu l'occasion de le faire dernièrement... » Avant de brosser tendrement son pouce contre le poignet fin qu'il gardait toujours prisonnier

« Shogo... » Se braqua t-elle, frissonnante.

« Non, ne dis rien Bonnie. C'est pas la peine, je sais déjà. »

Il n'y avait aucun espoir pour eux. Entre eux. Parce que leur passé commun était trop chargé en douloureux souvenirs. Dont un qui se réveilla plus vivement que tous les autres. La prothèse de doigt qu'Haizaki portait à la place de son regretté auriculaire gauche, le démangea subitement, comme pour le ramener sur terre. Ce doigt... qu'il avait sacrifié pour Bonnie. Pour lui permettre de s'échapper. Oh, il ne regrettait aucunement son geste et si c'était à refaire, Haizaki agirait à nouveau sans doute exactement de la même façon. Cependant, à cause de cette tragique perte, une sorte de tension subsistait entre eux. Entre remords et regrets...

Bonnie ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable, quand bien même Haizaki lui avait déjà dit et répété qu'elle n'y était pour rien. Que le seul responsable, c'était celui qui lui avait fait ça et lui seul.

Asami...

Ce sale bâtard à la cruauté sans limite...

Mais à cause de son ombre qui planait continuellement sur eux, même séparés par plusieurs dizaines de milliers de kilomètres de distance, les deux anciens tourtereaux ne pouvaient se permettre de céder à la tendresse qu'ils nourrissaient encore pourtant l'un envers l'autre. Tendresse qui ne se démentait pas malgré les années écoulées. Les unissant (pour) toujours via l'épreuve qu'ils avaient traversée, ensemble.

« Mais tant qu'à faire, moi aussi je tiens à te rappeler quelque chose : c'est qu'il s'agissait de ton idée à la base, ma jolie. »

« Personne ne t'obligeait à m'écouter, espèce d'ingrat ! » Pesta t-elle sans grande conviction cependant. « Alors, si tu n'es pas content... »

« Et bien, je vois difficilement comment je pourrai l'être, vu ce que je vais devoir me taper... dans tous les sens du terme au passage, mais... sache que je ne t'en veux pas le moins du monde. Bien au contraire, c'était sans aucun doute et de loin la meilleure solution. La plus rapide et la plus rentable également. Et j'en ai bien conscience, rassure-toi. »

Mais tout de même...

Heureusement qu'il avait prévu quelques « munitions » pour se donner du « courage ». Un léger « remontant » à prendre en cas de vacillement... Parce que là... il partait carrément guerre, la fleur au fusil et la capote au zizi... Tel un vaillant petit soldat parfaitement conditionné. Et lobotomisé. Mais qui a encore besoin d'utiliser son cerveau quand c'est uniquement le corps qui fait office d'arme ?

En un sens, c'était mieux ainsi. Eviter de penser. Ne pas avoir besoin de réfléchir, ni par extension, de se torturer l'esprit. Agir comme un robot. Pour autant, il avait une mission à accomplir et afin de la mener à bien, Haizaki était obligé de se constituer un petit pécule au préalable. Or, Bonnie lui avait justement suggéré la manière la plus simple et efficace de se faire de l'argent facile en un temps record...

Aka : se séduire une vieille pétée de tunes ! Oh, rassure-vous, il n'avait pas nécessairement pour projet de coucher avec et d'aller jusqu'au bout, mais simplement d'abuser de leur crédulité. En effet, les mamies ont tendance moins méfiantes que les femmes plus jeunes. De plus, leur générosité n'est plus à prouver, comparé à leurs homologues masculins, qui ont tendance à être plus près de leurs sous... Aussi, semblaient-elles représenter une cible idéale. Haizaki n'aurait donc aucun scrupule à leur extorquer du fric, estimant que ces vieilles peaux ridées en avaient plus qu'assez profité.

C'est qu'au vu de leur vénérable grand âge, elles avaient (normalement) largement eu le temps de le faire et dans le cas contraire, et bien tant pis pour elles ! De toute façon, ce n'était pas parce qu'il comptait les délester de seulement un millionième de leur richesse, que ces braves dames allaient faire banqueroute. Pour elles, ce ne serait sans doute que l'équivalent d'une goutte d'eau dans l'océan... Un peu comme un sparadrap que l'on arrache : ça fait mal à l'égo, mais juste sur le coup et heureusement, après, on oublie vite sans en garder de séquelles...

Le plan concocté par Bonnie lui semblait donc parfait d'un point de vue rentabilité/accessibilité, en plus d'être facile à réaliser et à mettre en œuvre. La jeune femme connaissait en effet quelqu'un qui connait le neveu d'un type officiant comme croupier lors d'une soirée privée, débordante de vieux riches ne sachant plus quoi faire de leur argent. Un obscur gala machin chose de charité, apparemment... auquel seule l'ELITE du monde capitaliste était autorisée à participer. Petite soirée entre copains organisée par une célèbre chaîne de casinos, cherchez l'erreur AHEM... Haizaki avait même loué un costume pour l'occasion, bien déterminé à montrer patte blanche et grâce à sa complice, il allait pouvoir faire son entrée dans la cour des grands. Pénétrer dans la bergerie, tel le Grand Méchant loup avide de brebis aussi vulnérables qu'ingénues à se mettre sous la dent.

Mais dans sa chance, il y avait également du malheur. Car si le visage ridé de ces vieilles femmes serait dissimulé derrière un masque, les rendant ainsi plus aisées à... troncher... (?) pour lui du moins, mais il en irait hélas de même pour le sien. Et cacher son plus bel atout allait rendre cette partie de cartes plus compliquée à gagner. Pour autant, Haizaki aimait les challenges et il trouverait bien un autre moyen de séduire ses proies. Après tout, ce n'était pas comme s'il était dépourvu d'autres qualités pour faire tapis...

« Alors qu'est-ce que tu en dis ? »

« Que tu vas toutes les faire tomber, ces mémés... » Fit-elle en lissant le revers du col de sa veste de smoking.

« Mais j'espère bien... Et à toi, est-ce que je te plais ? »

Sourire charmeur, avant de piquer un rapide baiser sur ses lèvres, tout en palpant ses hanches. Monsieur avait les mains baladeuses et les doigts qui le démangeaient... mais il ferait mieux de les garder pour les petites mamies qui n'avaient plus vu le Loup depuis longtemps...

« Toujours et tu le sais parfaitement... Mais ce n'est pas... le moment... » Le repoussa t-elle gentiment. « Il ne faut pas que tu sois en retard, ça ferait mauvais genre... »

« Ouais, tu as raison... On ne s'est pas donné tout ce mal toi et moi pour que je finisse par tout faire foirer avant même d'avoir foutu les pieds à cette soirée... »

Sage décision.

Et puis, Bonnie n'allait pas s'envoler. Il reviendrait bien lui mettre un petit coup à elle aussi, à l'occasion. En souvenir du bon vieux temps...

« Au fait... t'en as ? J'en aurai bien pris avec moi... »

« Du Viagra ? » Tenta Bonnie. Parce qu'après tout, ce serait logique dans le contexte...

« Non, ça c'est bon, j'ai c'qu'il faut. J'parlais d'l'autre truc... tu sais... »

Elle frissonna, se tendant subrepticement.

« Désolée, mais non... J-j'ai arrêté de tremper là-dedans depuis que je suis rentrée aux U.S.A. »

« Merde, dommage... Enfin j'veux dire, dommage pour moi mais tant mieux pour toi, par contre... »

« Allez file... » Elle sentait la nécessité soudaine d'abréger au plus vite cette conversation. « Sinon, tu vas être à la bourre pour ta bonne bourre ! » S'efforça t-elle de sourire pour mieux le chasser, préférant éluder ce sujet sensible.

« T'inquiète, tu auras ta part des bénéfices ma belle. Comme convenu. Et avec ça, tu devrais pouvoir continuer à payer l'école privée de ta petite Mandy. » Promit Haizaki, avant de s'éloigner vers la sortie du petit appartement miteux où la blonde avait élu domicile avec sa fille...


Ah ouais...

Les organisateurs ne s'étaient pas fichus d'eux...

Ils avaient même tout donné, là.

Haizaki cligna des yeux.

L'étage inférieur d'un immense manoir aux allures de château (il ne faisait pas bien la différence entre les deux, sans doute une question de taille...) avait été reconverti en casino improvisé pour tous ses convives riches à millions. Soirée sponsorisée par Crésus himself apparemment !

A peine les imposantes grilles en fer forgé franchies, Haizaki eut l'impression de faire tâche... Bon, déjà, parce qu'hormis les serveurs et le personnel de la soirée, il était le seul « jeune » présent. Et par jeune, le brun entendait les personnes de moins de cinquante balais bien tassés, hein. Le portail grinça derrière lui de manière sinistre, sans doute annonciateur de la manière dont les hanches bioniques des petites grands-mères allaient se mettre à couiner sous ses coups de reins futurs. Un vigile s'assura de son identité, jusque-là, rien d'anormal.

Il s'y attendait et s'y était scrupuleusement préparé... faux papiers à l'appui...

La sécurité était plutôt renforcée, Bonnie l'avait prévenu. Contrôles manuels, caméras de surveillance dans tous les recoins... Hmm... mais Haizaki savait comment faire pour les déjouer. Il avait mémorisé leurs emplacements grâce à son contact « infiltré », ayant eu le privilège de pouvoir consulter le plan des lieux à l'avance. Le brun se dépêcha donc d'aller rejoindre ledit indic'. Un croupier. Ex de Bonnie, par-dessus le marché... mais ne jugeons pas un livre à sa couverture avant de l'avoir ouvert. A en juger par son niveau de renseignements et son côté précautionneux flirtant avec la paranoïa, le type était un escroc lui aussi. Et pas un amateur.

Il fit un rapide topo à Haizaki, notamment à propos de qui était qui et surtout comment contourner le système de sécurité. Il y avait un paquet de femmes seules à la soirée, on se serait cru à une convention pour veuves (pas si) endeuillées ! Mais elles n'avaient rien d'éplorées ces charmantes mamies, en supériorité numérique. Les plus vieilles et chétives constitueraient des proies de choix. Elles n'auraient même pas le temps de comprendre ce qu'il leur arriverait, que déjà Haizaki aurait dérobé leurs bijoux.

Et serait déjà loin, au moment de la réalisation.

Car les parures en or et autres rivières de diamants étaient de sortie, au même titre que le club du troisième, non, quatrième âge.

Au moins et à vue de nez, bien-sûr.

Pas impossible que quelques représentantes du cinquième s'y soient également glissées...

Les rares hommes encore en état (en état de quoi d'ailleurs ? Sûrement plus grand-chose et certainement pas celui de procréer sans prothèse...) s'étaient regroupés pour la plupart soit au bar en train de picoler comme des trous à parler de leurs maîtresses et enfants illégitimes soit à fumer le cigare en parlant affaires et investissements fructueux sur des sofas, ou bien encore attablés à des jeux de Poker et Blackjack. Faciles à repérer et à éviter, donc. Car, pour plus de réussite et bien qu'Haizaki nageait des deux bords, il avait décidé de ne s'en tenir qu'aux femmes ce soir. Plus faciles à tromper et à charmer.

Or, plus elles étaient âgées et moins elles se méfiaient, sauf que pour des raisons logistiques évidentes... Haizaki opta pour éliminer les plus défraîchies. Bon, déjà parce malgré tout le Viagra dont il s'était gavé avant de venir, même lui n'était pas certain de parvenir avec à assurer avec des vieilles peaux trop fripées. C'est qu'il avait ses limites, notre humble arnaqueur ! Sextorqueur ? (C'est un vrai métier, ça ?) Mais surtout, le voleur de biens et de techniques ne voudrait pas risquer de commettre un homicide involontaire, à cause d'un secouage de cocotier un peu trop violent... Paraît que la plupart des mémés ont le palpitant fragile et se retrouver à devoir improviser un massage cardiaque au milieu des machines à sous le branchait moyen... Sans compter que pour le moment, il devait bien admettre qu'aucune de ces dames esseulées ne retenait particulièrement son attention... L'exigeant Haizaki avait ses propres critères bien précis et ses préférences, après tout... Certes, il avait besoin de fric, mais pas au point de sauter sur n'importe quoi, ni plus important encore, de se sauter n'importe qui.

Son premier round d'observation s'avéra donc stérile et décevant, jusqu'à ce qu'une mystérieuse fleur parmi les fleurs, aux pétales moins flétris que ses consœurs n'attire son attention... Il ne l'avait pas vue au départ et pour cause, puisqu'elle se trouvait assise à une table de jeu. Entourée d'hommes, semblant se fondre parmi eux. Elle avait un certain culot pour oser défier ces Messieurs sur le propre terrain et ainsi, elle plut immédiatement à Haizaki et pas que physiquement. Mais jugez plutôt : une brune à la silhouette fine et élancée, vêtue d'une longue robe rouge drapée aux voilages vaporeux, laissant deviner des formes harmonieuses. Elle portait un LOUP (... ah, quelle ironie...) vénitien doré bordé de blanc et ne cachant que la partie haute de son visage, assorti d'un rouge à lèvres aux couleurs de ses vêtements.

« Et elle, c'est qui ? » Demanda t-il à son complice de fortune.

« Oh, cette femme-là ? Il s'agit de Viviane Robinson. Tu as peut-être déjà entendu parler de son mari, il a fait fortune dans la Silicone Valley au début des années quatre-vingt et c'est notamment son agence qui assure la sécurité informatique privée du Pentagone aujourd'hui. »

Ah ouais, quand même ! Un sacré gros poisson, alors...

... Qui devait être sacrément méfiant aussi...

Portant justement un magnifique collier assez fin en pierres précieuses autour de son cou au port altier. Du genre à coûter plusieurs millions de dollars à lui seul. De quoi racheter le manoir qui abritait leur petite teuf tout entier et peut-être même un second en prime...

Nickel, exactement ce qu'il lui fallait ! C'est que le lupin commençait à craindre de s'être déplacé pour rien, vu la gueule des momies desséchées qui traînaient péniblement leurs (bandes... ?) guêtres dans le grand salon... Or, avec cette nana-là, nul doute qu'il pourrait joindre l'utile à l'agréable...

Son collier avait l'air suffisamment léger pour pouvoir être subtilisé... et bien... subtilement, justement. Sans qu'elle ne s'aperçoive de rien. Et avec une telle prise, plus besoin de bosser avant un looooooong moment !

« Tu comptes tenter ta chance ? » Ricana un peu le croupier brun un peu trop gominé, toujours à ses côtés.

« Et pourquoi pas ? Les défis, ça n'me fait pas peur ! »

« Mouais... Fais quand même gaffe, Roméo... N'oublie pas que le mari de ta Juliette bosse dans la sécu gouvernementale... elle est sûrement de nature méfiante... »

« C'est c'qu'on va tout d'suite voir... »

Il lui tapota amicalement sur l'épaule comme pour lui dire de ne pas trop s'en faire et d'un pas assuré, il se dirigea sans attendre vers sa proie. Il allait devoir frapper un grand coup, vite et bien. Et quelle meilleure façon de se faire remarquer qu'en débarquant de manière non invitée à la table de jeu de la Dame de Cœur ?

... Avec une belle somme de pièces dorées/jetons qui roulèrent sur la table en faisant un tintement métallique caractéristique des espèces sonnantes et trébuchantes.

Ahhh... il adorait ce son... Son ASMR à lui ! Celui du pognon qui s'entrechoque ou heurte une surface de tout son poids.

Cliiing !

« Cinq mille dollars. » Annonça t-il de but en blanc, des fois que les convives n'aient pas le temps de compter son butin de piécettes...

Toute la tablée releva la tête vers lui en même temps, affichant sa surprise. Qui était donc cet inconnu qui osait les interrompre et se joindre à eux avec un tel aplomb, pariant directement une somme indécente ? Les mises étaient plutôt raisonnables jusqu'ici, on jouait juste pour s'amuser entre bonnes gens, pas pour flamber... En tout cas, niveau entrée fracassante, c'était foutrement réussi pour marquer les esprits !

La femme plongea son regard dans le sien. Elle avait de beaux yeux semblables à des joyaux... des émeraudes d'un vert profond. Haizaki bomba tout naturellement le torse et avec sa chemise cintrée près du corps, il montra qu'il avait du muscle à revendre en plus de son assurance. Ce genre de petite démonstration de virilité plaisait depuis la nuit des temps aux femelles de tous âges et de tous bords, il espérait donc bien marquer quelques points supplémentaires ainsi...

« Me permettez-vous de me joindre à vous, Madame ? »

Ah, parce qu'il demandait la permission, maintenant ? Juste pour la forme, hein...

Quoi qu'il en soit, il n'y avait pas à dire, cette riche héritière lui avait vraiment tapé dans l'œil... A lui de faire en sorte de lui taper dans le... fond, à elle, maintenant.

« Viviane. » Précisa t-elle, avec une classe innée dans la voix.

La chaise face à la sienne était vide et Haizaki s'empressa donc de s'y installer, des fois qu'un autre mâle soit tenté de lui voler sa place.

« Nijimura Shuzo. » Se présenta t-il à son tour d'une voix suave et séductrice.

Leurs regards s'ancrèrent l'un dans l'autre.

Et là, il se passa quelque chose.

Une étincelle qui alluma un brasier entre eux.

Un courant électrique et conducteur.

Quelque chose de quasiment palpable...

Une alchimie certaine...

La jolie croupière qui officiait à leur table prévint donc des règles. Cela allait se jouer en un seul tour et celui qui aurait la meilleure main remporterait l'intégralité de la mise.

Haizaki se sentait un peu en mode Daniel Craig dans « Casino Royale » !

La tension était à son comble au vu des enjeux considérables, puisqu'il s'agissait en réalité de toutes les économies d'Haizaki... Autant dire qu'il avait beaucoup à perdre s'il ratait son coup... Aucune soupape de sécurité pour le rattraper en cas de chute. Pourtant, il restait étrangement confiant, affichant un sourire de façade dont il ne se départait pas, menton appuyé dans le creux de sa main. Il ne quittait pas sa belle proie des yeux, comme fasciné. Finalement, il aurait pu tomber sur bien pire. Certes, cette bonne femme n'était pas de première fraîcheur et sûrement guère non plus de première main, mais comparée aux autres, il n'y avait clairement pas photo. Il s'agissait de la « queen bee » de la soirée et Haizaki avait presque même un peu hâte d'aller butiner son miel à l'aide de son gros dard...

Et le mieux de tout dans cette affaire ?

Son mari ne se trouvait pas dans les parages...

Il avait donc le champ libre !

Comment le savait-il avec certitude, me demanderez-vous ?

Et bien, Haizaki avait en plus des plans, également eu accès à la liste des invités qu'il avait mémorisée et nulle part n'y figurait un certain Monsieur Robinson. Juste une Madame, Madame qui siégeait présentement en face de lui. Tandis que la croupière distribuait une paire de cartes à chacun des deux participants, Haizaki s'avança sous la table, venant caresser la jambe de Vivianne avec la sienne. Cette dernière ne le repoussa pas. Bien au contraire, son regard se troubla. Elle n'était sûrement pas habituée à ce que ses prétendants se montrent aussi direct, mais clairement, elle était sous le charme elle aussi.

A L'ABORDAGE !

ET PAS DE QUARTIER !

Pas de « Cartier », même, à l'image de la montre qu'elle portait au poignet...

La dernière carte fut enfin distribuée et Miss Robinson la retourna, dévoilant sa main.

Hmmm... pas mal.

Haizaki fit de même après avoir laissé un peu durer le suspense, pas aussi serein qu'il voulait bien en avoir l'air mais...

Et meeeerde...

Dix-huit... contre vingt.

Fuck.

Il venait de tout paumer sur un coup de tête.

Le loup de Fukuda ne laissa cependant rien paraître de sa déception. Après tout, le risque avait été calculé... Enfin, en quelque sorte et Haizaki comptait bien se rattraper autrement. Au moins, le presque Miracle pouvait se consoler en se disant qu'il était parvenu à établir le contact avec sa proie. Ne restait maintenant plus qu'à attendre que ce rapprochement physique porte ses fruits... ce dont il ne doutait nullement.

« Félicitations, vous avez gagné belle dame. Ce fut un plaisir de jouer avec vous. »

L'asiatique se leva donc de son siège, bon prince et bon perdant. Avec douceur et galanterie, il se saisit de la main de Viviane, venant déposer un baiser dessus... Profitant de leur proximité pour... lui glisser un morceau de papier griffonné à la hâte à l'intérieur. Quand ? Comment ? A quel moment ? La belle se tendit légèrement en sentant la matière se froisser dans sa paume, mais elle resta le plus naturel possible pour n'éveiller aucun soupçon. Après lui avoir jeté une dernière œillade langoureuse lourde de sous-entendus, Haizaki s'éloigna... en direction du bar. Il avait bien besoin d'un petit remontant suite à cette fulgurante défaite... Pourtant, il n'avait pas tout perdu, puisqu'il avait réussi son plus gros pari : c'est-à-dire se faire remarquer par Miss Robinson. Avec un peu de chance et d'audace, sa mise serait largement récupérée et remboursée, même d'ici la fin de la soirée. Suffisait d'attendre que le poisson qu'il avait ferré daigne se jeter dans ses filets, en le rejoignant à l'heure et au lieu-dit.

...

... Ce qui ne tarda pas, fort heureusement pour lui et son manque chronique de patience.

Aaaaah ! Il savait bien qu'il lui avait fait forte impression à la rombière !

Mais pas question pour les deux tourtereaux de se retrouver au bar à deviser sur le monde, en échangeant des banalités destinées à faire semblant de justifier le corps-à-corps qui allait suivre. Nope, pas de ça entre eux. Après avoir englouti son shot de Whisky cul sec histoire de se donner le courage nécessaire, Haizaki sortit à l'extérieur, sans même se retourner pour s'assurer que sa proie le suivait bien. C'était dire son niveau de confiance...

L'air de la nuit était un peu frais, mais vivifiant. Haizaki attendit donc, clope au bec, à l'entrée du jardin paysager qui avait des allures de labyrinthe de verdure aux haies si hautes, qu'elles formaient un rempart isolant des regards indiscrets. Ajoutez à cela que son dédale d'allées s'avérait mal éclairé uniquement par quelques lumières blafardes et le tableau était complet. Loin d'être idyllique ou même romantique mais...ce genre d'atmosphère un peu lugubre sans trop l'être convenait parfaitement à Haizaki. Une semi-pénombre bienvenue en somme.

Car bientôt la dame de ses pensées le rejoignit, toujours aussi époustouflante et peut-être même encore plus avec la lueur lunaire qui découpait sa silhouette en ombres chinoises.

Dans ces moments-là, à quoi bon tenter d'établir un semblant de dialogue ? Pour quelle raison débattre sur des futilités et discuter de banalités ? Quand on sait très bien ce que l'on est venu chercher... Autant laisser leurs corps impatients et brûlants parler pour eux. Haizaki attrapa la main de sa mie et la guida à travers le tortueux labyrinthe végétal rappelant vaguement celui d'« Alice au Pays des Merveilles ». Une fois enfoncés suffisamment profondément, il l'accula contre un buisson parfaitement taillé et l'embrassa avec passion. La femme l'accueillit à bras ouverts et à part des soupirs d'extase et autres gémissements, aucune autre vocalise ne fut échangée.

Pas besoin de se lancer dans de la prose pour se comprendre. Ils savaient très bien ce pour quoi ils étaient là, l'un comme l'autre. Après s'être quelque peu débattu avec un jupon récalcitrant, Haizaki trouva l'entrée du Parthénon de sa déesse Grecque. En vitesse, il déboucla sa ceinture et pantalon à peine baissé, il força son sanctuaire intérieur à l'aide de sa lance de chair. Pas de temps à perdre, chaque seconde était comptée.

Face à son empressement, Viviane laissa échapper un cri de douleur et de surprise, si bien que le brun fut obligé de la bâillonner avec une de ses grandes mains. Ce serait con de se faire repérer quand même, d'autant qu'il l'avait emmenée ici exprès pour éviter cela justement... Car à cet emplacement, point de caméra de surveillance... et pour cause, il ne s'agissait en effet que d'un jardin destiné à accueillir d'agréables et bucoliques promenades digestives, certainement pas à héberger des accès de débauche incontrôlés.

Ahhh n'empêche, c'était la beau toute cette fougue propre à la jeunesse ! Sa lame était entrée en elle comme dans du beurre, déjà parée à la frappe atomique et ce, sans le moindre préliminaire. Bon, les quantités industrielles de Viagra n'étaient certainement pas étrangères non plus à sa dureté actuelle...

Mais bordel... ce qu'elle était serrée... ! Ça, Haizaki ne s'y attendait (naïvement) pas, m'enfin tu m'étonnes vu comment il lui avait forcé son coffre-fort au pied de biche, pour rester dans la métaphore du gentleman ca(m)brioleur ! Une main se faufila à l'intérieur de son décolleté pour venir empoigner sans aucune délicatesse un sein encore relativement ferme, bien que menu. Sa belle ne portait aucun soutien-gorge, pas besoin, c'était l'avantage des poitrines modestes. Sans doute n'avait-elle pas prévu de se faire troncher sauvagement à la belle étoile aussi... Entamant ses premiers vas et viens aussi secs que l'intérieur de sa partenaire, Haizaki se tailla la part du lion.

De force.

Il allait l'obliger à s'ouvrir, l'obliger à lui concéder un droit de passage. Il avait à peine eu le temps de dérouler, puis d'enfiler un préservatif, pas par peur qu'elle puisse tomber enceinte, cela dit... Et heureusement, car au final la protection leur offrir une lubrification bienvenue. La pauvre... enfin, en quelque sorte... parce qu'elle devait bien le sentir passer-là, même si l'inconfort et la douleur ne seraient que temporaires et commençaient d'ailleurs déjà à s'estomper, tiens.

De son autre main, il l'aida à placer sa jambe fine sur sa hanche robuste pour mieux la tenir et augmenter la profondeur de l'angle de pénétration. Lui qui s'était montré si précautionneux lors du dépucelage d'un certain blond et d'un certain autre brun (que nous ne citerons pas)... ainsi qu'avec quelques-unes de ses ex-copines également... Bah oui ! Il n'était pas (toujours) un bourrin ! Mais ce soir, il avait juste envie de se laisser aller à une brutalité animale crasse. Et sa partenaire sans doute également, parce que bien vite, il sentit la langue de la brune venir caresser humidement la paume qui la réduisait toujours à un silence étouffé. Et elle aussi devenait plus humide pour le coup.

Tant mieux.

Après tout, elle l'avait suivi jusqu'ici de son plein gré et en toute connaissance de cause. Jamais, à aucun moment Haizaki n'avait cherché à cacher son jeu... de même qu'au Poker. Il avait joué cartes sur table dès le départ. Ce qu'elle pouvait avoir à dire ne l'intéressait absolument pas. Lui, il voulait juste baiser. LA baiser et LA voler. C'était à prendre (ce qu'il était actuellement en train de faire, lui...) ou à laisser. Mais il ne lui avait fallu qu'un échange de regard, que quelques secondes passées à la même table, pour sentir qu'elle ne lui était pas indifférente et il en profitait donc. Qui pouvait le blâmer d'avoir tenté sa chance ? D'autant qu'elle commençait à apprécier elle aussi... bon, sans doute beaucoup moins lorsque la Castafiore comprendrait qu'elle avait été délestée de l'un de ses précieux bijoux... Les doigts du Capitaine Haddock... heu d'Haizaki s'enfoncèrent dans la chair tendre et encore élastique de sa cuisse, bien que manquant du velours caractéristique de la jeunesse, si bien qu'il fit rougir cette peau de lait.

Prendre un peu de bon temps au grand air, dans l'obuscurité, à quelques mètres seulement d'un gala animé... Où n'importe qui pourrait les surprendre. Ok, ils s'étaient un peu planqués dans l'espoir de pouvoir mener leur petite affaire à terme, mais...flirter ainsi avec l'interdit excitait Haizaki au plus haut point. Et là, ce n'étaient pas les substances d'amour ingérées (aka la petite pilule bleue du bonheur) qui parlaient ! Juste son côté exhib' et rebelle, allant toujours à l'encontre des règles établies. Relâchant quelque peu sa prise, Haizaki présenta ses doigts aux lèvres (supérieures hein, les inférieures étant déjà bien sollicitées...) de Viviane et cette dernière se mit immédiatement à les enduire de salive avec sa langue. Ouais... c'était bon comme ça... exactement comme il aimait, c'est-à-dire qu'elle s'occupe la bouche toute seule comme une grande, ce qui évitait au Japonais d'avoir à l'embrasser.

A chaque fois qu'il touchait son point G – et il réalisa que dans sa précipitation à la posséder, il avait malencontreusement déchiré l'un des élastiques de sa culotte en dentelle – elle le mordillait, lui grignotant le bout de la pulpe des doigts. Une bonne indication pour l'inciter à continuer... à pilonner cet endroit secret, pour l'ensevelir sous ses bombardements aériens... Merde... l'ex-basketteur ferait peut-être bien de se calmer sur l'artillerie lourde s'il ne voulait pas semer un champ de ruines derrière lui... Ça devait faire un moment mine de rien qu'on ne lui avait pas mis aussi cher, à la vieille !

Et même si de l'extérieur celle-ci présentait plutôt bien, à l'intérieur et bien... cette brave Vivi avait sans doute l'âge de ses artères (pour ne pas dire... de son vagin ahem...) et Haizaki s'était quelque peu oublié en négligeant ce point d'attention pourtant bien réel... qui pourrait lui valoir des ennuis bien sentis s'il la cassait en deux par inadvertance la Viviane... ! D'ailleurs, comme une mise en garde, elle semblait avoir toutes les peines à se maintenir debout... Heureusement qu'il la ceinturait fermement cette pauvre femme... et qu'il était bien arrimé à elle... en elle, même.

Et comme de bien entendu...

Viviane n'épargna aucun détail de sa folle parie de jambes en l'air nocturne à Kise et la nausée qui guettait ce dernier se faisait de plus en plus forte au fil du récit. Impérieuse, même. Et lui, ce n'était pas à force de se faire secouer par Haizaki qu'il avait le mal de mer ! (à son plus grand désarroi...) Graaaaah ô cruelle vie !

Encore une fois, exactement comme il fallait s'y attendre, la grande dame ne fut pas avare sur son ressenti au moment de l'orgasme, le qualifiant de meilleur de sa vie. Rien que ça. Et elle devait en avoir eu beaucoup, vu la looooooooooooooongueur de celle-ci ! Enfin, il y avait quand même quatre-vingt dix pour cent de chance qu'elle soit en train de lui mentir ou d'en rajouter, juste pour le faire enrager alors...

Une fois leur étreinte animale terminée, les deux amants éphémères se séparèrent sans un mot, satisfaits.

Pas assez vite au goût d'Haizaki, cependant, qui n'avait qu'une hâte : prendre la fuite, déguerpir loin d'elle et surtout d'ici maintenant qu'il avait (doublement) eu ce qu'il voulait. Mais le truc, c'est qu'il ne pouvait pas se permettre de garder sur lui sa « trouvaille », parce qu'en cas de fouille corporelle – et il y en aurait une à coup sûr à la sortie, car Viviane ne manquerait pas de se rendre compte du larcin à un moment et d'alerter les gardes – son petit tour de prestidigitation rimerait alors avec « douille »... La méthode la plus fiable restait donc de le planquer à un endroit où le pot aux roses ne risquait pas d'être découvert et de revenir le chercher le lendemain, par exemple.

En toute quiétude et débarrassé de potentiels soupçons. Une technique de voleurs vieille comme le monde pour éviter de se faire prendre la main dans le sac. Et étant donné que demain, l'endroit ne serait plus privatisé... suffisait juste de planquer le collier en extérieur facile et direct d'accès, puis d'aller le récupérer ensuite comme une fleur, ni vu ni connu. Pas la peine de dérober autre chose, ce butin était amplement satisfaisant pour la soirée et au moins, il ne risquerait pas de se faire gauler connement parce qu'il aurait eu les yeux visiblement plus gros que le ventre.

Son plan était donc basique, mais bien rôdé.

Infaillible.

Pour preuve, Tatie Vivi n'avait rien senti. Oh, il ne parlait pas là de sa broche avec laquelle il s'était fait un PLAISIR de l'empaler vivante un peu plus tôt, mais bel et bien de son larcin, effectué dans les règles de l'art au détriment de sa proie.

Sauf que... tout ne se passa pas comme prévu.

En effet, bien qu'ayant scrupuleusement veillé à ne pas s'extirper du labyrinthe en même temps que Viviane pour ne pas éveiller de soupçon, les précautions d'Haizaki ne furent hélas pas suffisantes...


« Miss Robinson ! » L'interpella un vigile paniqué, environ une bonne heure plus tard.

La belle dame se retourna, ajustant son châle et l'homme trottina en petites foulées jusqu'à elle, essoufflé.

Elle s'apprêtait justement à partir, ayant déjà plus qu'assez fait acte de représentation pour l'entreprise de son mari et en leur nom conjoint.

« Que se passe t-il ? » S'inquiéta t-elle à son tour.

« Je tenais à vous informer personnellement que nous avions arrêté le pilleur qui vous a osé vous dérober votre collier ! »

« Mon collier ? »

Sur le coup, elle ne comprit pas tout de suite, mais lorsqu'elle porta sa main à son cou, celui-ci lui parut étrangement dénudé. Comme s'il manquait quelque chose qui aurait normalement dû s'y trouver...

La femme d'âge ultra mûr pâlit subitement en réalisant le tour pendable dont elle venait d'être victime. Elle était pourtant certaine de l'avoir autour du cou avant de pénétrer dans les jardins du manoir, lorsqu'elle était sortie de la salle de jeu... Cela ne pouvait donc vouloir dire qu'une seule chose... Elle l'avait « perdu » au moment où ce séduisant jeune homme et elle avaient... eu leur énergique petit corps-à-corps... Rien d'étonnant, elle avait relâché sa garde et il en avait vraisemblablement profité... mais cela n'expliquait pas comment il s'y était pris pour lui enlever sans qu'elle ne sente rien ! Ce garçon devait être extrêmement doué de ses mains, un vrai professionnel et elle ne parlait pas là que de ses performances sexuelles...

Mais comment ce garde savait-il avec certitude qu'il s'agissait précisément de son collier ?

L'énigmatique inconnu aurait-il avoué et reconnu publiquement son méfait ? Si tel était le cas... la honte et le déshonneur s'abattraient dès lors sur elle...

Heureusement, Viviane en doutait donc fort, car cela aurait été se compromettre lui aussi... L'explication résidait plutôt dans le fait que les vigiles sont réputés pour être physionomistes et une parure pareille, ça attirait le regard autant que les convoitises. D'instinct, elle vérifia tout de même que ses boucles d'oreilles assorties étaient toujours bien en place, elles. Non, tout allait bien, son amant d'un soir n'avait pas osé s'y attaquer sans doute de peur que Miss R. ne le remarque. Arracher un collier pouvait encore passer inaperçu car indolore, mais arracher deux lobes d'oreilles, beaucoup moins...

« Suivez-moi, nous l'avons enfermé dans la salle de vidéo-surveillance, afin que vous puissiez l'identifier de manière formelle. »

Intriguée, mais pas totalement convaincue malgré les preuves à charge qui s'accumulaient dangereusement, Viviane s'exécuta sans broncher. Elle voulait encore croire en l'innocence d'Haizaki, ce garçon qui lui avait si bien fait l'amour et lui laisser le bénéfice du doute, mais... en réalité elle ne se faisait aucune illusion... Car il ne subsistait que peu de chance que toute cette mascarade soit le fruit du hasard.

Le boule au ventre et le cœur battant, elle n'en menait pas large... se sentant même coupable de s'être laissée berner avec une telle facilité. Comme une débutante. Dire qu'elle n'aurait sans doute rien dénoté ou trop tard, si on n'avait pas daigné la prévenir. Ce serait presque vexant pour elle d'avoir fait preuve d'autant d'inattention !

Montant au grenier du manoir où avait été établi le camp de base des gardes, Viviane déambula dans de longs couloirs enchevêtrés avant de parvenir à destination.

Là, quelle ne fut pas sa nouvelle surprise de découvrir son bel inconnu ligoté à une chaise ! Et pas du genre coopératif, plutôt à se débattre comme un démon enragé dessus ! La millionnaire eut un mouvement de recul. Un magnifique hématome maculait son visage aux traits asiatques. Les surveillants l'avaient sûrement malmené afin de pouvoir l'attraper... A moins que ces coups n'aient eu lieu après... Quel dommage en tout cas d'avoir dû abimer un si séduisant faciès... Viviane leur en aurait presque voulu d'avoir bien fait leur travail et... errmm sans son masque, l'Etranger était encore plus sublime aux yeux de la riche femme. Elle se disait bien aussi, qu'elle avait remarqué un léger accent dans sa voix, malgré le peu de phrases qu'ils avaient échangées...

Un des gardes s'avança alors vers elle pour lui restituer sa possession.

« C'est bien le vôtre ? »

« Oui... » Reconnut-elle, penaude.

Plus aucun doute n'était permis à présent...

Le chef de la sécurité lui expliqua donc qu'il avait trouvé Haizaki en train d'enfouir son larcin dans un talus pour le cacher et ainsi, venir le récupérer lorsque la situation se serait tassé. Apparemment, il s'agissait d'une pratique assez courante dans le milieu du cambriolage. Le palpitant de Viviane se serra. Le brun s'était bel et bien joué d'elle pour la dépouiller lâchement...

Et passez-moi l'expression, mais il s'était également bien vidé les burnes par-dessus le marché...

Elle réprima un haut le cœur, culpabilisant de s'être laissée séduire sans détecter la supercherie, pourtant évidente. Pour quelle raison un homme aussi beau et jeune se serait montré intéressé par elle, après tout, si ce n'était parce qu'il en voulait à son argent ? Viviane s'en voulait d'avoir été piégée aussi sommairement, sans qu'Haizaki n'éveille ses suspicions, pourtant légitimes.

Mais tout était allé si vite...

Déjà, avant même de lui glisser ce papier dans la main en lui incombant de le rejoindre au niveau des jardins luxuriants de la propriété, il l'avait repérée avec l'intention de la (dé)trousser. De se servir d'elle. Dès le départ, il avait fait exprès de se rendre à sa table et peut-être même de perdre pour mieux gagner sa confiance. Leur rencontre n'avait rien de fortuite. Il l'avait sciemment ciblée.

Profité de sa faiblesse...

« Vous ne comprenez pas ! Il s'agit d'un regrettable malentendu ! Je vous en prie, Viviane... je... je peux tout expliquer, dites-leur juste de me relâcher... ! »

« Je serai curieux de savoir ce qu'une petite frappe dans ton genre va bien pouvoir inventer comme excuse à la pompe-moi le nœud ? » Le provoqua l'un des gars, un grand chauve costaud. « Vous feriez mieux de ne pas l'écouter, Miss Robinson... croyez-moi, je connais bien les types dans son genre : ils sont toujours prêts à raconter n'importe quelles salades pour éviter d'aller en taule... »

En taule... ? N'était-ce pas un peu excessif ? Hmm... Mais si elle portait plainte, cela voudrait inévitablement dire que la police allait s'en mêler et dans ce cas... la façon dont elle s'était fait dérober son bijou s'ébruiterait et ça... Viviane ne pouvait l'autoriser. Elle avait une réputation, une image proprette à tenir et à conserver... Celle de parfaite épouse, fidèle et humble, pas du style à se laisser tourner la tête par le premier inconnu venu ou à se faire culbuter contre un buisson épineux, surtout dès le premier soir. L'un des gars de la sécu posa d'ailleurs son regard sur ses avant-bras qui avaient malencontreusement été entaillés par lesdites épines dans le feu de l'action et par conséquent, elle tira avec nervosité sur son châle pour les couvrir.

Dans tous les cas, il allait sans dire qu'elle avait gros à perdre... peut-être même encore plus que le chien galleux qui avait osé la trahir...

« Quoi qu'il en soit... il a dû vous approcher de vachement près pour pouvoir réussir son coup de la sorte... » Insinua sans aucune subtilité le gars, qui avait à ce stade sans doute compris de quoi il retournait réellement.

...

Acheter le silence d'une seule personne sur son adultère passait encore, mais celui de toute une brigade de gardiens de la paix allait s'avérer nettement plus complexe... et coûteux.

...

Et puis, restait qu'en dehors de ce léger incident, la bougresse ne pouvait nier avoir particulièrement apprécié son ballet lubrique avec le larcineur...

Tout bien réfléchi, peut-être y avait-il donc moyen de s'arranger...

« Allons, allons, Messieurs, il s'agit d'une terrible méprise et ce n'est absolument pas ce que vous pensez, car il se trouve que la vérité est bien plus simple que cela, mais nettement plus honteuse également. En réalité, ce serviable jeune homme m'aidait simplement à chercher mon collier égaré... J'ai dû le perdre par inadvertance lors de ma promenade dans les jardins... il se sera malencontreusement accroché à une branche sans que je ne m'en rende compte, mais en aucun cas ce n'était le fait des noirs desseins d'un pick-pocket mal intentionné... »

« En êtes-vous bien sûre ? » Lui demanda de confirmer le chef, yeux plissés.

Viviane hocha de la tête avec conviction.

« Evidemment ! Quel intérêt aurai-je à vous mentir ? Mais puisqu'il se trouve que Shuzo est parvenu à localiser mon cher collier, vous n'avez plus aucune raison de faire intervenir la police, n'est-ce pas ? Il serait fort dommageable de faire déplacer des agents fort occupés, uniquement pour une histoire de collier égaré, puis retrouvé intact... Non seulement je doute que cela les intéresse, mais en plus, ils ont sûrement mieux à faire. Comme d'arrêter de véritables voleurs, par exemple. »

Hmm... Là, elle marquait un point. Pourquoi couvrirait-elle un malfrat, inconnu qui plus est... ? Une femme aussi respectable et bien éduquée qu'elle... cela ne lui ressemblait pas de flirter avec la racaille...

« Détachez-le... »

« Mais chef ! » Protesta celui qui avait Haizaki à l'œil. Œil des plus avertis, soit dit en passant...

« Vous avez entendu la dame, non ? Nous nous sommes trompés par excès de prudence et parce que nous avons sauté sur des conclusions qui nous arrangeaient, alors il faut le laisser partir. On ne peut pas continuer à le détenir plus longtemps sans motif, sinon, c'est nous qui risquons d'avoir des ennuis avec les flics ! »

« Ecoute gentiment ton boss et libère-moi tout de suite crétin, avant que ce ne soit MOI qui décide de porter plainte contre toi et ta bande de guignols pour séquestration et violences en réunion sur ma personne... » Sourit le futur ex-prisonnier, volontairement provocateur.

A contrecœur, le chauve défit les liens d'Haizaki, qui se massa les poignets pour les soulager maintenant qu'ils n'étaient plus croisés dans son dos. Putain, aussitôt relâché, il ressentit le besoin soudain de s'en griller une, là, maintenant, tout de suite. Il avait eu sacrément chaud au cul et jamais il n'aurait pu anticiper un tel revirement de situation. A croire qu'il avait un ange gardien.

Ou plutôt... une ange-gardienNE, qui l'attendait justement en haut des escaliers, menant aux étages inférieurs.

Seule.

Logique, puisqu'elle était sortie avant lui, après que les vigiles lui aient présenté leurs plus plates excuses, navrés qu'ils étaient pour le dérangement et la fausse alerte... Ennuyé, Haizaki fronça des sourcils en l'apercevant. Parce que OUI, le Japonais espérait REELLEMENT s'en tirer comme ça et à si bon compre ! Alors si elle s'attendait à des remerciements la matrone, elle allait être fichtrement déçue ! Déjà que la miss avait eu le privilège de tâter de son gros gourdin sans aucune rétribution ET pu récupérer son collier encore par-dessus le marché... Non, décidément, elle n'était vraiment pas perdante et Haizaki aurait bien eu du mal à la plaindre !

« Tsss... qu'est-ce que vous voulez encore Viviane ? Me faire la l'çon ? Nan parce que si vous vous attendez à une quelconque forme de gratitude de ma part, laissez-moi doucher tous vos futiles espoirs sans plus tarder... »

« Non, rien de tout cela je vous rassure. Vous faites complètement fausse route. »

« Ah ? » S'étonna Haizaki.

Un regain de méfiance s'empara de lui.

Il savait mieux que personne que rien n'était gratuit en ce monde...

Il n'y avait qu'à voir comment ça se passait de ce côté-ci avec Asami justement...

Ouep, elle attendait forcément quelque chose venant de lui sauf que, pas de bol, il lui avait déjà tout donné, toutes ses dernières économies. Il ne possédait donc plus la moindre monnaie d'échange à proposer...

Hormis une.

Et il n'eut qu'à croiser son regard pour comprendre directement ce qu'elle convoitait.

Oh la garce...

La grosse cochonne, sous ses airs bien comme il faut...

Cette air libidineux, il le connaissait parfaitement. Parfois, Asami le bouffait des yeux de la même façon, lui aussi... Certaines de ses ex-copines aussi... En revanche et malgré toutes ses tentatives les plus assidues et élaborées, jamais Nijimura ne s'y était adonné... à sa plus grande déception...

« Vous voulez me baiser, Miss Robinson ? » Ricana t-il, sans la moindre considération.

« Je préférerai amplement que ce soit l'inverse... » Avoua t-elle sans plus de détour.

Ah enfin une femme directe qui n'avait pas peur d'assumer ses désirs !

Ça avait le don de lui plaire, ça par contre !

« Vous voulez dire, même après que j'ai essayé de vous faucher !? »

Il devait quand même avouer ne pas comprendre...

Bon d'accord, Haizaki se savait être un bon coup...

Non, inutile de se la jouer modeste, un EXCELLENT coup, même !

Incomparable !

Mais en général, il devait en mettre plusieurs avant que sa proie ne devienne accro... Pas juste un, improvisé à la va vite et à la fraîche, sans préparation ! D'autant que cette mégère avait l'air du genre à pouvoir avoir qui elle voulait, quand elle le voulait, d'un seul claquement de doigts... Alors... pourquoi lui ?

C'était foutrement louche...

Et cela ne lui inspirait pas confiance...

Rien de bon ne semblait pouvoir découler d'une telle alliance contre-nature et pourtant...

La maîtresse-femme savait (qui) ce qu'elle désirait et elle n'avait pas peur de faire ce qu'il faudrait pour l'obtenir... En l'occurrence, lui.

« Je vais être franche. Vous me plaisez. Et cela faisait longtemps que l'on ne m'avait pas... »

Elle marqua un temps d'arrêt, semblant chercher les mots adéquats, sans être trop crus.

« ... fait me sentir femme comme cela... Aussi... aimerai-je beaucoup vous revoir... et pouvoir à nouveau profiter de vos... talents. »

Oh wow, mais c'était extrêmement flatteur, ce genre de déclarations spontanées ! Et le mieux de tout, ce qu'elle ne semblait même pas lui en vouloir de l'avoir manipulée, puis trompée !

« Et si moi, j'en ai aucune envie... ? »

« Alors il faudra vous faire violence... »

« Vous n'me laissez pas l'choix, on dirait. Mais si j'refuse quand même... ? »

« Je vous dénoncerai sans hésiter à la police. Et probablement aux services de l'immigration aussi. »

Oi putain, ça, ce serait vraiment la cerise sur le gâteau à la merde ! Bah voilà, ça lui apprendrait à sauter un peu trop bien ses victimes, aussi ! Ce genre de vieilles sangsues toutes distendues de la touffe n'ont pas vu le loup depuis si longtemps qu'elles sont promptes à tomber amoureuses du premier venu qui leur tamponne un peu le parechoc... Il aurait dû s'en douter pourtant et le voir venir, gros comme une maison ! Non, un manoir, même ! CE manoir, précisément ! Et maintenant, il n'avait plus guère d'autre option que d'accepter ! Graaaaah... ! A vouloir être trop perfectionniste dans son travail, on s'en mord les doigts ! Il aurait dû s'en tenir au minimum syndical ! En tout cas, Mamie Millionnaire avait vite annoncé la couleur et Haizaki ferait mieux de coopérer, s'il ne tenait pas à prendre le prochain aller simple pour Tokyo... où Asami ne manquerait pas de ... le réceptionner...

« C'est bien joli tout ça ma p'tite dame, mais ça n'me dit pas c'que j'ai à y gagner, moi. »

« Quoi, cela ne vous suffit pas que je vous ai présenté tout ce que vous auriez à perdre, si d'aventure vous refusiez de coopérer... ? »

« Apparemment, non. »

« ... Dans ce cas... disons qu'en contrepartie de vos faveurs... j'assurerai votre train de vie, quel qu'il soit. Pour faire simple, je me propose de vous payer à la hauteur de vos services... tant qu'ils continueront à m'apporter satisfaction, bien entendu. »

Ahhh ! Là, Haizaki était ravi de constater qu'ils parlaient ENFIN le même langage !

« Là... je préfère ça... Quand tu tombes le masque et que tu montres enfin ton vrai visage, ainsi que tes véritables intentions. Hmm... c'est d'accord, Viv'. Considère que nous avons un deal à partir de maintenant et qu'il prend effet... tout de suite. Jusqu'à ce que tu te lasses de moi, donc... » Ce qui n'arriverait probablement jamais, il ne fallait pas se leurrer. Mais au moins Haizaki était assuré d'une certaine sécurité financière le temps de son séjour à Los Angeles... Et plus tard, il apprit même que le hasard (et l'autrice...) faisant bien les choses, il s'agissait également de la ville où résidait Viviane la plupart du temps... Tant mieux, parce qu'il se serait mal vu multiplier les allers-retours pour aller jouer à touche-pipi avec son amante à l'autre bout du pays ! « Pas parce que j'ai peur d'aller en taule hein, ni de m'faire expulser du pays, entends-moi bien ! Mais principalement parce qu'j'suis curieux d'voir combien d'temps cet agréable petit manège durera... et jusqu'où il te conduira, ma viei... heu belle... ! » Se rattrapa t-il de justesse.

Parce qu'il ne comptait pas l'épargner...

Il allait la forniquer jusqu'au trognon et sans la plus élémentaire des délicatesses, la vioque !

Jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus et le supplie d'arrêter !

Jusqu'à ce qu'elle finisse dans un fauteuil roulant ou alitée pendant plusieurs jours d'affilée !

Oh que oui, elle allait regretter d'avoir osé le menacer et mis en place cet odieux chantage

Car elle était mal tombée en choisissant de s'attaquer à lui...

A la mauvaise proie et au prédateur plus féroce qu'elle...


Hmm... pour être tout à fait honnête, Kise s'était attendu à une histoire dans ce goût-là.

Quelque chose de hautement sordide, mais avec Haizaki dans l'équation, c'était on ne pouvait plus prévisible.

Pas de surprise, donc de ce côté-là.

Pour autant... se l'entendre dire était d'un tout autre niveau...

Et Kise devait bien admettre (à lui-même seulement...) que ces révélations le secouaient profondément qu'il ne l'aurait cru dans ses fondations. Il se sentait déçu.

Qu'Haizaki soit aussi manipulateur, que manipulé dans cette histoire.

C'était presque comme si... jamais rien de bon ne découlait du tumultueux décoloré...

Quoi qu'il fasse, où qu'il aille... et avec qui... une ombre ternissant sa vie et son cœur, semblait le suivre dans ses moindres déplacements. Comme une guigne tenace...

Indéfectible.

Contre laquelle on ne peut gagner.

Contre laquelle rien ne sert de lutter, car tout est perdu d'avance.

Inutile.

Infructueux.

Impossible à inverser.

Kise avait l'impression de s'être mangé un sacré coup de massue en plein sur l'arrière du crâne. Honnêtement, il se sentait sonné par ce récit, ne sachant plus quoi penser. Pourquoi s'était-il donné et se donnait-il encore autant de mal pour Haizaki ? Haizaki qui ne le méritait sûrement pas, ni ses efforts.

Alors à quoi bon ?

Mais il ne pouvait pas perdre la face devant cette vipère... qui n'attendait que cela, de toute évidence. Il n'empêchait que WOW, jamais Kise n'en avait autant chié pour une banale histoire de queue... D'habitude, c'était plutôt derrière lui qu'on courait et non l'inverse ! (Vous verrez prochainement que cette affirmation n'était pas tout à fait vrai...) Il était donc grand temps... de reprendre en main son amour propre. Car ce n'était pas de cette manière que les choses étaient censées être. Le fragile équilibre qu'il était parvenu à trouver et à instaurer, de même que celui que des forces de l'Univers, menaçait à présent de s'écrouler sous le poids de ces révélations...

Parce que le renard avait commis le péché ULTIME !

Et on ne parlait pas là de celui qui avait consisté à s'attacher à son éternel rival, non, même pas !

En aucune façon !

Mais de celui d'avoir commis un acte... (presque) totalement désintéressé, pour le bien d'autrui !

Quelque chose à quoi Kise ne se trouvait décidément pas habitué, tout égocentré qu'il était !

Mouais comment dire... ? C'était très décevant venant de lui !

Parce que si maintenant notre renard se mettait à se soucier pour quelqu'un d'autre que de lui-même, avant lui-même en réalité, ça devenait gravissime !

Pourtant... il ne pensait qu'à arracher Haizaki aux griffes de cette vieille harpie perverse... et même pas dans son propre intérêt, non...

Juste... parce que ça lui semblait être la bonne chose à faire...

« Alors, tenez-vous toujours autant à le récupérer, même après avoir entendu la dure vérité... ? »

« Non seulement votre petit récit pour le moins rocambolesque m'a plus que jamais conforté dans ce souhait, oui, mais également dans autre chose... »

« Et quoi donc ? »

« ... Dans le fait que vous n'étiez en réalité rien de plus qu'une vieille salope, qui profite de son sale fric puant, son âge et son influence pour étendre son pouvoir sur les pauvres âmes égarées qui ont la malchance de croiser votre chemin... »

DISCOURS DE HEROS DE SHONEN, mode on !

Aussitôt, la rombière se renfrogna, sortant un éventail de son Birkin hors de prix pour se faire un peu d'air et sans doute, dissimuler sa contrariété.

« Aussi, laissez-moi vous donner un dernier conseil d'ami... » Il se leva subitement. Il en avait assez entendu pour aujourd'hui. « ... Ne vous avisez plus d'approcher votre sale trogne toute décrépie de mon Shogo, dans l'espoir futile de pouvoir reposer vos sales pattes sur lui. Sinon, je me verrai dans l'obligation d'arracher vos faux ET vos vrais ongles, ceux qui sont situés en dessus, un par un... Vous êtes prévenue... »

Heu... et là baaah, on venait d'avoir droit au discours de... et bien de YAKUZA ! Après tout, on ne renie pas ses origines !

FINISH HER !

Or ici, ce n'était plus simplement son irrépressible jalousie qui parlait, mais plutôt son côté protecteur. Insoupçonné. Et parfaitement insoupçonnable. Oui mais voilà, c'était pourtant la vérité vraie... Une part de lui voulait défendre Shogo, envers et contre tou(s)t. Et tant pis si ses louables intentions finissaient par se retourner contre lui, Kise n'en avait que faire... Cette espèce de sorcière faisait la maligne depuis bien trop longtemps et même si Haizaki avait cherché ce qui lui était tombé sur le coin du museau, en aucun cas cela ne donnait le droit à Miss R. de le transformer en un vulgaire esclave sexuel, dénué de toute volonté propre...

Et sur ces bonnes paroles pleines de sagesse, après avoir vidé copieusement son sac, (pas un Birkin le sien...) notre renard ALPHA prit congé de la vieille louve... nan, chienne, la laissant dans un état catatonique tellement mérité...


En pénétrant dans son salon, Haizaki sursauta si fort que la serviette lâche enroulée autour de sa taille manqua bien de se faire la malle et de le laisser cul nu et encore tout humide de sa douche précédente. La traîtresse !

Tout ça par la faute de...

« Putain de bordel de merde, Viv' ! Un jour, à force d'entrer sans un bruit et de juste te poser là, le cul dans le canapé en silence, sans rien dire, j'te jure, quelqu'un va te prendre pour une vraie momie et t'embarquer par erreur à la morgue pour te disséquer ! »

La femme de bonne famille se leva alors avec toute la grâce qui la caractérisait et même si Haizaki la toisait à cause de l'importante différence de taille qui existait entre eux, elle ne se laissa pas impressionner, plantant son regard dans le sien, toujours sans décrocher le moindre mot.

« Qu'est-ce qui t'amène ? » Lança t-il, après avoir rompu le contact oculaire, cédant le premier, pour se traîner jusqu'au frigo, duquel il se sortit une cannette de bière bien fraîche.

« Je suis venue pour te demander de partir. »

Haizaki se tendit aussitôt comme un string appartenant au blond. (Pas la peine de mentir : il savait qu'il en portait, à l'occasion. OBLIGATOIREMENT.) Pris au dépourvu, il s'aspergea copieusement de mousse en décapsulant sa bière. Heureusement qu'il était torse nu. Enfin non. Il allait devoir repasser par la case douche, tellement ça collait !

« Hein ? »

Il avait dû mal comprendre.

FORCEMENT.

... Bon, on te rappellera juste au passage Haizaki que c'était le souhait de Kise qui vous vous cassiez d'ici, toi y compris donc ! Et qu'accessoirement, tu avais dit oui et surtout que tu t'en chargerais. A moins que je n'ai raté un épisode, ce qui m'étonnerait fort en ma qualité d'autrice de tout ce bordel !

« Qu'est-ce qui se passe, Viv' ? Tu m'en veux, c'est ça ? » Le ton de sa voix se fit plus doucereux. Persifleur. Comme celui du tentateur originel. « T'es pas contente parce qu'on n'a pas pu prendre du bon temps hier soir... ? » Il sourit et de rapprocha d'elle d'un pas prédateur, comblant l'espace entre eux. « ... C'est vrai qu'on a été interrompus, mais... T'en fais pas, ça n'arrivera pas cette fois. Mon encombrant coloc' est parti voir ailleurs si j'y étais jusqu'à nouvel ordre, ce qui nous laisse le champ libre pour baptiser chaque pièce, chaque meuble de ce loft si tu le souhaites... Alors qu'est-ce que t'en dis ? »

Il acheva sa question en venant renifler son cou à la manière d'un canidé en rut.

« Je suis navrée, mais je me vois dans l'obligation de décliner cette proposition, bien qu'alléchante. Si tu veux tout savoir, je reviens tout juste d'une petite entrevue très enrichissante avec ton, je cite : « encombrant coloc' ». Petite entrevue de laquelle je ressors avec un tout nouvel amant pour te remplacer. Amant qui m'a bien-sûr été chaudement recommandé – inutile de te dire par qui, faisons-nous l'économie d'insulter ton sens de la déduction - et va donc venir s'installer ici à ta place. » Hmm... comme quoi Kise n'était pas si loin du compte lorsqu'il qualifiait cet endroit de « garçonnière » pour la vieille rombière ! (ça rime). « Un garçon plus jeune, plus beau et plus docile que toi, qui ne passera pas son temps à me tenir tête et à me défier constamment. Alors, en souvenir de tes bons et loyaux services passés, j'ai simplement eu la décence de venir t'en informer en personne. A moins que tu n'aies eu envie de l'apprendre la bouche de mon garde du corps, oups, pardon, « secrétaire particulier », et t'en expliquer directement avec lui... ? Oh mais ne t'inquiète pas, tu n'es pas obligé de quitter les lieux dans la minute... Comme je me sens d'humeur généreuse, disons que je te laisse vingt-quatre heures pour plier bagages. Passé ce délai et ma patience cependant, je n'hésiterai pas à user de la force pour te déloger, s'il le faut. »

QUOI !?

Pardon ?

...

Il avait bien entendu, là ?

Son manque de sommeil et sa petite dispute précédente avec Kise ne seraient pas en train de lui jouer des tours, par hasard ?

Car voici qu'il se faisait jeter comme un malpropre !

Adieu poule aux œufs d'or et bonjour... trottoir !?

C'est qu'il n'avait nulle part où aller, lui ! Est-ce que Kise avait pensé à cela avant d'aller foutre sa merde ? Evidemment que non... Cette maudite blondasse n'en faisait qu'à se tête, sans jamais se soucier des conséquences ou même se remettre en question.

Non mais le culot quoi. De quoi s'était-il encore mêlé celui-là ? De toute évidence, de quelque chose qui le dépassait complètement. Haizaki avait promis de s'en charger, (ah ! Tiens, il s'en souvenait maintenant !) alors pourquoi le renard était-il allé foutre sa truffe dans SES (nan « leurs ») affaires !? De quel droit !? D'autant que maintenant, Kise le mettait devait le fait accompli, au pied du mur. Il était sans doute trop tard pour faire machine arrière avec Viviane. C'est que Kise pouvait se révéler être un négociateur redoutable et dur en affaires, lorsqu'il le voulait, ça, Haizaki le savait sûrement mieux que personne.

Pour autant, qui ne tente rien, n'a rien.

« Ecoute, Viv', on peut peut-être en discuter. Ne prenons pas de décisions trop hâtives que l'on pourrait finir par regretter tous les deux. »

Ouais, y aller mollo, comme ça... Essayer de l'attendrir, de l'amadouer même pour l'amener à revenir sur ses choix douteux...

Mais dans le fond... il cachait bien son jeu, s'efforçant de la jouer cool, parce qu'en réalité... il avait la bonne grosse haine bien tenace et violente !

Une fois ce petit malentendu résolu, Haizaki se joura qu'il irait trouver Kise et lui éclaterait sa belle gueule d'empaffé sur un coin de bitume. Ou de mur en briques. Un lampadaire, peut-être... Il n'avait pas encore déterminé avec certitude ce qui serait le plus douloureux et humiliant... Hmm... ouais... difficile de croire avec ces mots aussi durs que le loup faisait encore des mamours à son goupil la veille... Une chose était sûre cependant : Haizaki comptait bien lui faire payer d'avoir tenté de semer la zizanie entre lui et son employeuse.

D'autant plus que le brun lui avait affirmé qu'il se chargerait. Ouais, enfin non pas tout à fait, disons que c'était Kise qui lui avait refourgué cette tâche ingrate et maintenant quoi, le mannequin avait changé d'avis au final !? Certainement ne l'estimait-il pas capable d'aller jusqu'au bout, ce pour quoi Kise avait donc opté pour s'en occuper en personne. On n'est jamais mieux servi que par soi-même, paraît-il...

Hélas pour notre séducteur mal intentionné, sa victime tint bon.

« Tu perds ton temps Shuzo, ou devrai-je plutôt dire... Shogo... ? »

...

« D'accord, d'accord, j'ai compris... pas la peine de te mettre en colère... » Parce que mine de rien, il sentait un certain énervement dans sa voix et ce n'était jamais bon signe lorsque Vivi perdait patience ! « ... Mais laisse-moi au moins un peu de temps pour réunir nos affaires... Enfin, j'veux dire, moi, j'ai pas grand-chose mais Ryota, lui... il a une cargaison de fringues, alors ça risque de prendre du temps de tout débarrasser ! »

« ... Cargaison de fringues à laquelle je vais me faire une JOIE et un DEVOIR même de foutre le feu ! Remarque, ça me tiendra chaud si j'dois crécher dehors quelques jours, le tissu ça fait un bon combustible ! »

Oh oui tiens, il allait commencer par ça !

Et ensuite, forcer Kise à regarder le brasero !

Ce serait une bien belle vengeance que de voir le blond assister, impuissant, à l'envol en fumée de ses précieux vêtements ! Et puis, ça lui apprendrait aussi à se tirer comme ça, en le laissant en plan, pour ensuite le faire expulser de la sorte !

« Ryota, sale petite p*te, tu vas voir de quel bois j'me chauffe ! Ben ouais, qu'il s'agira de tes vêtements chéris ! »

Ouais, voilà un plan qui lui paraissait tout aussi délectable que facilement réalisable et une fois que Viviane fut partie, il ne perdit pas une seule seconde pour faire ses valises. Et tenter de mettre la main sur les fameuses fripes du doré...

... Dont la majorité manquait à l'appel.

Bizarre... Haizaki était pourtant certain d'en avoir ramener une bonne partie à l'aide du secrétaire de Miss R., les ayant transvasées d'un appartement à l'autre... Alors pourquoi ne se trouvaient-elles pas où elles auraient dû être... ?

!

Et merde, soudain, la révélation...

Il comprit.

Or, ce qu'il comprit ne lui plut guère.

Cette petite sal*pe l'avait berné en plus d'avoir pris une longueur d'avance sur lui !

Le tout, en cachette !

Kise s'était débrouillé pour lui faire baisser sa garde insidieusement, et lentement mais sûrement, durant les absences du loup, il avait minutieusement orchestré dans son dos l'évacuation de sa garde-robe en lieux sûrs, signe que le renard n'avait JAMAIS eu pour projet de rester ici, avec lui, et ce, depuis le départ !

Une rage folle s'empara aussitôt de lui. Encore une fois, il était l'arroseur arrosé.

Le traître trahi.

« Putain Ryota ! Attends seulement que j'te mette la main d'ssus et j'te jure que tu vas passer un sale quart d'heure ! Crois-moi, j'vais m'faire un plaisir de t'niquer et pas d'là façon dont t'aimerais ! » Cria t-il à voix haute tel un possédé dans le penthouse vide.

Faisant craquer ses poings, il décida qu'il allait lui foutre la branlée de sa vie...

Haizaki sortit donc d'un pas lourd pour le débusquer de sa cachette, où que le nuisible renard puisse se terrer et il avait une petite idée d'où chercher d'ailleurs. Dans son empressement, la porte claqua violemment derrière lui...

... Mais il fit marche-arrière aussi sec, en réalisant qu'il était toujours à poil...

Il vaudrait peut-être mieux s'habiller avant d'aller faire sa fête au Kitsune, s'il ne tenait pas à être arrêté pour attentat à la pudeur...


C'était une fin d'après-midi comme les autres chez Aomine Daiki... (et Kise Ryota, toujours, accessoirement, même s'il n'habitait plus ici.)

Le basané était allongé sur son canapé dans une position des plus... Aominesques, c'est-à-dire... heu... vous voyez la statue de Bouddha (je suppose que c'est Bouddha...) dans le stage de Sagat dans Street Fighter II ? (D'ailleurs, est-ce qu'elle existe réellement ? Et quel est son véritable nom ? Mettez un comm' si vous savez !) Ben voilà, tout pareil ! Allongé sur le flanc gauche, sa main gauche lui tenant la tête, tandis que la droite feuilletait les pages du magazine qu'il lisait avec GRANDE attention !

Enfin... « lire » était un bien grand mot, vu qu'il se contentait uniquement de regarder les images, bien que parfois, une brève légende les accompagnait.

Et je vous le donne en mille : oui, il s'agissait bien d'un magazine de GRAVURE. Hmm... mais chez nous, je crois qu'on dit plus communément « de charme ». Le dernier numéro spécial été avec Mai-chan ! Tout droit importé du Japon ! Tiens d'ailleurs... il ne fallait surtout pas qu'il oublie de demander à Kise de lui ramener tout plein de trucs lors de son prochain retour au bercail ! En vérité, notre brun prévoyant avait même déjà fait une liste ! Ah pour ça, il avait de la mémoire et il connaissait ses priorités ! Mais comprenez-le aussi : les pin-up Américaines n'étaient pas mal, certes, mais ça allait bien cinq minutes quoi ! Juste le temps d'une petite branlette expresse, pas plus.

Trop lisses. Trop stéréotypées. Trop parfaites, comme des poupées Barbie aux mensurations et aux visages irréalistes. Standardisés. Là où les petites Japonaises faisaient plus authentiques, parfois, avec leurs chicots de traviole et même, disons-le, certains trains disgracieux, mais assumés ! Genre, là-bas, sur son île natale, les filles, même dans les porns, ne s'épilaient pas et Aomine était un amateur de la moquette à l'ancienne ! De même, leurs poitrines étaient souvent naturelles et pour les plus grosses, dégoulinantes. Mais lui, il aimait ça, ce petit côté « freak show » ! Ça faisait plus VRAI !

D'ailleurs... à bien y repenser, c'était sans doute ce qui l'avait le plus attiré et de manière immédiate chez Kagami, cette beauté sauvage et indisciplinée comparé à quelqu'un comme Kise par exemple, qui disposait d'une beauté beaucoup plus fade et répondant aux canons universels. Bah tiens ! Genre, ses putains de sourcils, par exemple ! Aomine aimait bien s'en moquer régulièrement, mais en vérité, il trouvait cela... craquant ! Adorable. Ouais, voilà, pour lui, c'était ce genre de petits détails, d'imperfections, qui faisaient le caractère et le charme de quelqu'un !

Enfin, de là dire à dire qu'Aomine Daiki aimait les « moches »... Chacun ses kinks après tout hein...

Et quand on évoquait le tigre... Sortant enfin de la cuisine, tablier autour du cou, Kagami avait justement décidé de s'accorder un moment de répit. Cela devait faire une bonne heure qu'il s'était installé derrière les fourneaux et avec la chaleur ambiante de Los Angeles, mélangée à celle de la cuisinière, ce fut un Kagami en sueur qui émergea, tablier autour du cou, se disant qu'il avait amplement mérité une petite pause. C'est qu'Aomine pouvait se montrer pire qu'un gosse lorsqu'il était question de bouffe. Oh... pas qu'il soit particulièrement difficile en la matière : tant qu'on lui servait de la viande, il était le plus heureux des hommes. Mais alors... ayez le malheur de le forcer à ingurgiter des légumes et le son de cloche était dès lors totalement différent !

Si bien que Kagami était souvent obligé de cuisiner à la carte exprès pour lui, ou à part du moins, pour s'assurer que son chéri finisse bien toute son assiette ! C'était frustrant et beaucoup de boulot supplémentaire, mais... ça valait mieux que de passer toute la soirée à lui courir après, à travers tout l'appartement, baguettes à la main et pousse de brocoli coincée dedans... Non merci, Kagami avait assez donné et même si faire un peu d'exercice était toujours le bienvenu, force était de constater qu'une fois n'est pas coutume, dans ce domaine-là en particulier, Aomine possédait plus d'endurance que lui. Sans doute due à son entêtement légendaire...

Dans tous les cas, il s'agissait de la raison qui l'avait poussé à se mettre à cuisiner TÔT aujourd'hui. Parce que Môssieur Aomine voulait du poulet Teriyaki pour le dîner, et il faut préparer la sauce à l'avance et laisser la viande marinée longtemps pour qu'elle s'imprègne bien du goût, si on veut que le plat soit réussi. Alors autant s'y mettre dès l'après-midi.

En voyant son squatteur chéri installé à la zob' sur le canap', Kagami soupira. Il avait une idée très précise du genre de lecture dont il s'agissait, mais au moins, cette position lui épargnait de surprendre son amoureux la main plongée dans le froc. Nan parce que c'était déjà arrivé plusieurs fois auparavant, ce dont Kagami se serait bien passé... Sans être prude, disons qu'il préférait éviter de tomber sur l'homme de sa vie lorsque celui-ci s'adonnait à ses séances masturbatoires... toujours au beau milieu du salon, en plus ! C'pas comme si Aomine pouvait s'astiquer le poireau en son absence ou dans sa chambre, ou la salle de bain. Pièces qui fermaient à clé... Non, il fallait constamment que ce soit bien en EVIDENCE, comme s'il se donnait en spectacle ! A croire que le mot « pudeur » ne faisait tout simplement pas partie de son vocabulaire... Mais encore, s'il n'y avait que ça, ce serait gérable et Kagami n'aurait qu'à détourner le regard pour éviter de tomber sur un étage de boudin noir au rayon boucherie...

Sauf que...

Et bien...

Ce genre de petite activité « inspirait » souvent Aomine !

Et quand Kagami avait le malheur de passer dans son champ de vision, c'était lui qui prenait tout par la suite ! Et par « tout », j'entends « MEGA CHER » ! Ah ça... depuis que la panthère s'était enfin décidée à sauter le pas lors de leur plan à quatre qui avait mal tourné, on ne l'arrêtait plus depuis ! Kagami en avait même de sacrée douleurs dorsales, parce qu'il fallait s'en douter, Aomine était un vrai bourrin en matière de sexe ! Exit sa finesse caractéristique et propre au basketball ! Mais conscient de son trop plein... « d'enthousiasme », le bleu tentait souvent de se rattraper en proposant ses services de masseur pour les pauvres reins meurtris de Kagami...

Grave erreur, lorsque le rouge avait le MALHEUR d'accepter...

... Parce que les mains d'Aomine ne restaient pas sages bien longtemps... en plus d'être authentiquement nul à chier niveau massages... et résultat des courses, ce qui partait d'une bonne intention au départ, laissait Kagami ressortir encore plus cassé qu'avant...

Mais aujourd'hui, pas de risque de ce côté-là oufffff, puisque le brun se trouvait sagement en train de se marrer comme un marsouin érotomane dans son sofa. Intrigué, Kagami s'approcha et se pencha au-dessus du dossier du fauteuil pour voir ce qui faisait autant ricaner sa douce moitié.

« Ahaha... kilécon ce Garfield ! »

... Garfield. Le petit chat roux mignon et farceur. Dans un magazine de cul, oui.

« ... Heeuuuu depuis quand ils mettent des B.D. dans ce type d'ouvrages ? » S'étonna Kagami.

« Bah c'est pour laisser le temps au sperme des lecteurs de se recharger entre deux branlettes ! » Expliqua LE spécialiste ! « T'sais, c'est un peu comme les femmes qui allaitent avec leurs montées de lait et tout ça... »

Heuuuuu non, il dit qu'il voit pas l'rapport, m'enfin bref !

C'était Aomine le pro des boobs, après tout... et de la masturbation compulsive aussi. Il savait de quoi il parlait, donc. Du moins, il était supposé le savoir... En savoir plus que Kagami, quoi. Bon, encore, avant qu'ils ne passent à l'étape charnelle, Kagami pouvait éventuellement COMPENDRE que son fiancé passe autant de temps à se taquiner l'anguille, mais maintenant qu'ils se sautaient dessus comme des bonobos en chaleur en permanence et au moins une fois par jour, ce surplus d'énergie sexuelle semblait d'autant moins justifié à Kagami... Et effrayant. Mais pourtant... Pourtant, Aomine continuait à secouer Popol aussi souvent qu'avant, lorsqu'il n'avait aucun partenaire pour jouer à la bête à deux dos avec lui et à presque trente ans, l'ancien as des Miracles possédait toujours la libido d'un adolescent en proie à un débordement d'hormones galopantes ! Et les (ENORMES) besoins qui allaient avec...

Hmm... ce serait peut-être éventuellement une bonne idée d'aborder ce sujet aussi délicat que mystérieux avec Midorima et de lui parler du trop plein à évacuer d'Aomine, tiens ! A l'occasion, pourquoi pas... ? Le vert était médecin, après tout. (... Médecin pour les MORTS, Kagami !) Il saurait donc sûrement de quoi il retournait (ou pas, du coup...) et les conseiller !

« Oh oh ! » S'écria soudain Aomine, le sortant de sa réflexion, avant de se mettre à se tortiller sur le sofa.

Qu'est-ce qu'il avait encore ? Il venait de se faire piquer par une bestiole ? Erf... Kagami espérait de tout cœur que Tora n'avait pas encore ramené des puces, parce que c'était un ENFER pour les éradiquer, après !

« Quoi, quoiiii !? » Paniqua Kagami.

Il se précipita au chevet de son bébou et ce dernier l'accueillit d'un sourire de psychopathe.

« Tu sais quoi, Tai ? Je crois que bien que ça fonctionne le coup de la bande dessinée... »

« Comment ç- ?! »

Mais il n'eut pas le temps de finir sa question, comme Aomine lui avait déjà attrapé la paluche et l'avait posée sur ... heuuu... la source de son problème. Cette fois, ce fut au tour de Kagami de sursauter.

Oh bordel, non...

Dresseur Aomine Daiki veut se battre !

Dresseur Aomine fait appel à... ARBOK !

Caninos, en avant !

Arbok ennemi lance « Intimidation » sur Caninos !

C'est très efficace !

Caninos ne peut pas attaquer ! Il est paralysé !

...

... Ok, c'était décidé, la prochaine fois que Kagami aurait Midorima au téléphone, il lui demanderait d'expliquer à Aomine que des mecs étaient MORTS à force de se tirer sur la nouille ! Ce qui n'était sans doute pas faux, en plus. Il ne serait d'ailleurs guère étonnant que le binoclard en ait vu passer un ou deux par sa morgue...

Mais alors qu'« Arbok » s'apprêtait à lancer le coup de grâce sur le pauvre Caninos, on se mit soudain à tambouriner à la porte de leur appartement, avec la force d'un bûcheron Canadien sous stéroïdes. Et dans « tambouriner », il y a le mot « bourriner », donc je vous laisse imaginer la puissance des coups...

« Hey connard ! » Lança Aomine à l'aveuglette, sourcils froncés, ne goûtant guère le fait d'avoir été dérangé alors qu'il était sur le point de bouffer du TIGRE. « Pas la peine de cogner comme un forcené, y a une sonnette, hein ! »

Oups...

Mauvaise idée !

Puisqu'aussitôt, leur mystérieux visiteur s'excita sur la sonnette stridente... Ce qui fut encore pire pour leurs tympans et leur sanité d'esprit... Pour ne rien arranger, Tora, qui déboula justement pour voir ce qui se passait, se mit à aboyer comme un démon, ajoutant encore à ce boucan digne de trompettes des Enfers !

« Argh... fais-le cesser ! » Supplia Kagami, mains pressées sur les oreilles.

De qui parlait-il ? Du clébard ou de leur insistant invité surprise non désiré ? Hmm... mais le comportement de l'un découlant directement de l'autre... Aomine s'élança vers la porte, l'ouvrant...

... pour trouver Haizaki se tenant derrière... le visage déformé par la rage.

Et encore derrière, derrière lui cette fois, se trouvait également son SALE CABOT enragé, celui qui ressemblait à un raton laveur trisomique et qui lui avait mordu le fion la dernière fois, Aomine le reconnut tout de suite formellement !

Avant même d'avoir pu comprendre quelle était réellement la situation actuelle, Aomine eut le réflexe de siffler son chien.

...

... Ah ben, on allait peut-être VRAIMENT l'avoir notre combat Pokémon, au final !

Car aussitôt, les deux canidés se firent face en grognant de manière menaçante.

(Je vous rassure tout de suite : l'autrice de ce foutoir littéraire ne cautionne pas la violence envers les animaux et donc, les combats de chiens clandestins.)

« Haizakiiiiii, tiens donc... Comme c'est gentil d'avoir fait tout ce chemin juste pour te faire casser la bouche ! »

Nan parce que dans l'esprit d'Aomine, il était clair que l'autre brun n'avait pas fait le déplacement pour prendre un thé et des p'tits gâteaux en leur compagnie... Et vous savez quoi ? Honnêtement, le bleuté n'en avait RIEN A FOUTRE de la raison potentielle de sa visite... Tout ce qui comptait pour Aomine en cet instant, c'était plutôt qu'il avait l'excuse parfaite pour lui mettre copieusement sur la gueule, en toute quiétude ! Alors ouais, ok, ils étaient censés s'être « réconciliés » lui et l'autre tête de con, ou du moins, avoir enterré la hache de guerre... Mais ça ne valait qu'en présence de Kise ça, pour ne pas blesser Blondie. Sauf que là, ben, aucun mannequin Eurasien à l'horizon et ce simple fait suffit à Aomine pour décréter qu'il allait pouvoir s'en donner à cœur joie...

Mais brusquement, Kagami les rejoignit en fonçant jusqu'à eux par pur instinct de protection – sans doute dans l'espoir de s'interposer - et dans la mesure où était Haizaki n'avait pas encore pénétré dans l'enceinte de l'appartement, le tigre lui CLAQUA LA PORTE A LA TRONCHE BLAAAAMM ! Il s'empressa ensuite de la verrouiller et s'appuya dos à elle, de tout son poids, pour la bloquer.

Ce qui fut très loin de plaire au principal concerné, bien entendu...

« Putain, j'vais vous FUMER comme des saumons tous les deux ! » Hurla Haizaki, en se remettant à bourrer la porte de coups violents.

Même Kagami et ses quatre-vingt dix kilos bien tassés n'était pas certain de pouvoir contenir cet élan disproportionné de rage.

« Va t'en Dai ! Je t'en prie, fuis ! J'le r'tiens ! »

« Quoi ? Mais par où tu veux qu'je sorte !? Pour l'amour du ciel, Tai ! Tu bloques la seule issue et on habite au septième étage ! Même à supposer que j'réussisse à m'barrer par une fenêtre, j'm'appelle pas Peter Parker moi hein ! J'marche pas encore sur les murs en balançant des toiles collantes (quoique, ça encore...) et si j'm'écrase au sol, tout ce que ça risque de faire, ce sera juste une grosse crêpe ensanglantée ! »

« J'sais pas moi, appelle la police alors ! » Fit-il, sentant qu'il n'allait plus pouvoir retenir les assauts d'Haizaki bien longtemps encore avant que la porte ne cède.

« Mais c'est déjà MOI la police, bébé ! » Lui rappela la panthère.

... Enfin, techniquement, pas tout à fait. Aomine était devenu agent de sécurité justement parce qu'il avait raté son concours d'entrée dans au L.A.P.D., mais... dans le cas présent, cela ne changeait pas grand-chose à tout ce bordel ambiant.

Sauf que sans prévenir, les coups cessèrent et le silence revint brusquement.

Pesant.

Haizaki se serait-il lassé ? Bizarre qu'il abandonne aussi vite...

Soucieux, Aomine et Kagami s'interrogèrent du regard, sans un mot, n'osant plus parler et ayant l'impression de se retrouver dans la peau de deux ados faisant de la résistance face à un assassin psychopathe, au sein d'un slasher movie...

Mais brusquement, Haizaki revint à la charge... dans tous les sens du terme, comme la larme aiguisée d'une HACHE de pompier (sûrement celle présente dans le couloir de service et installée par Kagami en personne) transperça le bois de la porte. Choqué, Kagami lâcha un cri très viril lorsqu'il sentit le coup le frôler et Haizaki regarda comme un possédé à travers le trou qu'il venait de cause, visiblement fier de son œuvre.

« Here's Zakiii ! » Ricana t-il à vous en faire froid dans le dos, en mode Jack Nicholson dans « Shining ».

Ou le Joker dans Batman.

Chacun ses réfs.

Ah ouais, le mec il déconnait ZERO en fait !

Nan mais ces deux nigauds n'espéraient pas sincèrement s'être déjà débarrassés de lui quand même !?

Il était bien décidé à entrer, coûte que coûte !

Délaissant rapidement son arme qui tomba au sol dans un bruit métallique lourd, maintenant qu'il jugea la structure suffisamment fragilisée, il donna de grands coups de pied dedans, avant de se mettre à la charger, épaule en avant pour la tamponner et la faire céder sous sa force.

« Tai, écarte-toi de cette porte ! C'est dangereux ! »

Tu m'étonnes, « dangereux », quel euphémisme !

Sauf que bien décidé à ne plus se laisser impressionner ni terroriser, Aomine se mit alors de façon inattendue en position face à la porte, jambes écartées pour se donner une meilleure prise, un meilleur appui. Pas question de continuer à laisser ce maudit décoloré venir faire la loi chez LUI ! Et en présence de Kagami, en plus ! Sa crédibilité et son honneur de mâle du foyer étaient en jeu, d'autant qu'Aomine, rêvait d'en découdre lui justement ! L'occasion de détruire sa sale tronche d'arrogant était bien trop belle pour la regarder filer, en flippant comme une fillette !

« Mais si je fais ça, il va arriver à entrer ! » Protesta Kagami, tenant toujours sa position.

« Justement. Ecoute-moi... A trois, je veux que tu te décales vers la gauche et que tu lâches cette foutue porte, c'est bien compris ? »

« Mais... ! »

« Pas d'mais ! J'sais c'qu'jfais, alors fais c'que j'te dis et dis c'que j'te fais ou un truc comme ça ! Aie confiance en moi Tiger ! »

Peu convaincu, Kagami s'exécuta cependant. Aomine devait avoir une idée en tête pour lui donner un tel ordre... Restait juste à espérer qu'elle soit bonne. Le brun campa bien les pieds au sol et ouvrit grand les bras. Après tout, il était le seul au monde – avec Kagami – capable d'intercepter les passes de Kuroko. Et quand je dis « passes », on parle de véritables Hadoken là, de la puissance d'un Kaméha déchainé ! Alors ce n'était pas un taureau légèèèèrement furieux qui allait lui faire peur !

Haizaki voulait tant que ça entrer ?

Qu'à cela ne tienne, il était largement prêt à l'accueillir !

« Un... »

Kagami le fixa.

« Deux... »

Il hocha de la tête, en signe qu'il avait compris et Aomine fit de même pour confirmer ses instructions.

« Trois ! »

Kagami s'écarta sur le côté, comme demandé, ouvrant la porte au dernier moment, si bien qu'Haizaki – qui avait pris de l'élan pour pouvoir enfoncer la porte – ne réussit à interrompre sa course lorsque l'obstacle céda devant lui.

Et paf, dans les bras d'Aomine !

Les deux hommes basculèrent dans le canapé, rapidement imités par leurs chiens qui se sautèrent à la gorge de la même façon. Toujours sous le choc, Kagami observait la scène sans pouvoir s'en détacher ni réagir, mais par chance assez rapidement, il fut capable de se ressaisir en réalisant que... et bien... ces deux-là se chicanaient plus comme des chiffonniers que dans le but de réellement se faire du mal...

On aurait dit Tom et Jerry dans un cartoon pour enfants hyperactifs... Manquait plus que le nuage de fumée/poussière et la toile serait complète ! Bon... ils se distribuèrent quelques patates quand même... mais rien de bien fifou, heureusement. Au final, c'était juste plus ridicule qu'autre chose que de voir deux hommes pleinement adultes, deux grands gaillards robustes comme eux, se chamailler tels des gamins en petite section de maternelle...

Alertés par le bruit, (enfin « vacarme ambiant » serait plus proche de la vérité...) les voisins du dessous étaient montés pour voir ce qui se tramait. Un couple de vieux. Quelle ne fut pas leur surprise de trouver la porte à moitié éventrée, une hache plantée dans une marche en bois et deux abrutis se roulant par terre en poussant des cris de gorets qu'on égorge !

Kagami s'empressa donc d'aller les rassurer pour éviter qu'ils ne rameutent toute la flicaille des environs... mieux valait essayer de régler ça entre eux d'abord...

« Un problème... ? » S'enquit la voisine, inquiète, une petite bonhomme femme toute pliée.

« Vous avez besoin d'aide peut-être ? » Demanda à son tour son mari avec sa belle moustache grise digne d'un colonel à la retraite.

« Ahahah nooooon pas du tout ! Excusez-nous pour le boucan... » *Bruit de verre cassé en fond sonore.* Oups le vase Ming offert par MamanMine lors de sa dernière visite de courtoisie à son fiston... « ... mais notre ami ici présent, ne se sent pas au très bien... On discutait tranquillement autour d'un café, quand il s'est soudainement mis à faire une crise d'épilepsie et heuuu... baaah ça peut paraître impressionnant pour des non-habitués, mais ce n'est pas la première fois qu'on y assiste nous et on sait comment réagir ! Comme vous pouvez le constater de vos propres yeux, Dai est présentement en train d'essayer de le errrrmm calmer ! Oui, c'est ça... ! Hahah rien ne grave vous voyez, alors ne vous inquiétez surtout pas, car je peux vous assurer que nous avons la situation bien en main ! »

Ah ben tu m'étonnes qu'ils avaient la situation bien en main, Kagami n'aurait pas pu mieux le dire, étant donné qu'Aomine avait justement passé ses mains autour de la gorge d'Haizaki pour... l'étrangler... A moins que ce ne soit pour lui taper allègrement la tête contre le parquet, dans le but de l'assommer. On ne savait plus très bien à force...

Pour le moins interloqués, le couple de voisins dubitatif s'éloigna pourtant et Kagami referma la porte derrière eux pour couper court à la conversation et garder ce pugilat privé...

... Sans réaliser que ça ne servait pas à grand-chose, puisque les charmants vieillards pouvaient toujours assister à la scène, grâce à l'énorme trou situé à travers la porte !

Ahem paie ta crédibilité...

Mais pour un mensonge improvisé au pied levé, le roux ne s'en était franchement pas si mal tiré...

Du côté des deux adversaires, il sembla à Kagami que le loup venait de reprendre – brièvement – le dessus, en assénant un coup de boule bien senti en plein dans le pif d'Aomine, ce qui le sonna et le fit donc tituber quelques instants. Assez en tout cas, pour qu'Haizaki s'arrache à son étreinte et puisse se remettre sur pattes !

« Putain l'enfoiréééé ! J'le crois paaaaas il m'a pété l'nezzzz ! » Chouina Aomine, en dissimulant le tubercule sanguinolent qui lui faisait office de tarin à présent.

Haizaki n'était guère plus vaillant avec sa lèvre inférieure fendue qui ressemblait à de la pulpe de tomate bien enflée... Mais l'un dans l'autre, les deux s'en tiraient plutôt à relativement bon compte, avec juste quelques blessures superficielles... Pour autant et malgré ces meurtrissures en surface, ils ne s'étaient pas séparés, continuant à se ruer de patates, de pêches et autres gnons. Or, ce qui devait arriver arriva et Kagami en eut marre tout à coup. Il devait les obliger à s'arrêter une bonne fois pour toutes, mais en tant que petit-ami de la panthère, il lui parut plus naturel de prendre son parti d'office.

Ne sachant plus quoi faire pour calmer les deux mâles alpha récalcitrants, il attrapa la première chose qui lui passa sous la main, c'est-à-dire le précieux MAGAZINE PORNO d'Aominen qu'il eut le réflexe de d'envoyer valdinguer dans la tronche d'Haizaki, pour le forcer à lâcher son amoureux avant qu'il n'en ressorte trop abimé. Ce stratagème improvisé s'avéra payant, puisque ce fut un Haizaki beuglant de dégoût qui s'éloigna instantanément, cédant le premier. Soit disant que son, je cite « sublime visage » s'était retrouvé « aspergé » par accident d'une certaine substance aussi laiteuse que visqueuse appartenant à l'autre brun et dont le principal fait d'arme fut d'avoir collé ensemble les deux pages centrales, suite à moment un peu trop fugace... d'euphorie incontrôlée...

A présent séparés grâce au (fortuit) coup de maître de Kagami, mais conservant cependant une saine distance entre eux sans pour autant baisser leur garde, les deux adversaires se jaugèrent en silence, dès lors qu'Haizaki se fut remis de l'attaque chimique des petits soldats d'Aomine...

Attendant de voir lequel oserait remettre le couvert en premier...

Mais cette fois, Kagami décida de ne pas laisser passer sa chance ! Oh que non, il ne laisserait pas les deux mongolos de service ruiner ses durs efforts !

Le valeureux pompier profita donc de cette accalmie temporaire pour faire rempart de son corps entre eux, avant que la situation ne dégénère à nouveau. Aomine renifla sèchement, s'essuyant le nez sur sa manche, qu'il macula de sang frais. Quant à Haizaki, il passa sa langue non pas sur son pouce comme d'habitude, mais sur sa lèvre meurtrie pour en goûter le sang cuivré.

Deux bêtes sauvages...

Et féroces...

Enfin, ridicules, plutôt...

« Bon, ça suffit maintenant ! Qu'est-ce qui s'passe à la fin !? »

Oui parce que... tout ça, c'était bien gentil et joli, mais le duo de fauve n'avaient toujours aucune idée du pourquoi de la présence d'Haizaki. Ce qu'ils auraient peut-être dû commencer par demander, soit dit en passant... Heureusement, l'autorité naturelle de Kagami fit mouche... enfin, surtout parce que si jamais le tigre décidait de s'en mêler lui aussi, Haizaki ne donnait pas cher de sa propre peau. A deux contre un, deux brutes épaisses comme les félins, il n'avait aucune chance de s'en sortir indemne...

« Va m'chercher Ryota et ramène-le ici par la peau du derche ! C'est tout c'que j'demande, moi, et après, j'vous laisse tranquilles et on n'en parle plus ! »

« Ki-Kise ? » S'étonna Kagami.

« Joue pas au con avec moi ! J'sais qu'il se planque ici comme le lâche qu'il est ! »

« Quoi ? Mais non, pas du tout ! C'est une erreur, tu fais fausse route là ! »

« Arrête de mentir, putain, ça m'fout hors de moi ! » Gronda t-il, poing serré.

« Mais j'dis la vérité Haizaki ! Kise n'est pas là ! »

« Où se trouve t-il alors, dans ce cas !? J'suis sûr que vous savez quelque chose ! »

« Attends... Y a un truc que j'pige pas là... Pourquoi il serait chez nous, d'abord ? » Intervint Aomine. « C'est avec toi qu'il vit maintenant, j'te rappelle ! Qu'est-ce que tu lui as fait encore, pour qu'il se sauve sans rien dire !? »

« Ça n'te r'garde pas Daiki d'malheur ! » Répliqua le lupin, sur la défensive. « Alors mêle-toi d'ton cul mal torché ! »

« Mieux torché qu'le tien en tout cas, ça c'est sûr ! Et c'est pas difficile ! »

« N'importe quoi ! C'est c'lui qui dit qui y est d'abord ! »

...

Oh wow...

Non mais le NIVEAU des insultes quoi...

Ça volait à peu près aussi bas que les torgnoles distribuées tout à l'heure...

Kagami se sentait consterné d'assister à un règlement de compte aussi... pathétique. Se pinçant l'arête du nez en secouant la tête, le tigre essaya de remettre un peu d'ordre dans ce conflit idiot, en tant qu'unique ADULTE raisonnable présent :

« Ecoute Haizaki, on s'fout d'savoir c'qui s'est passé entre toi et Kise mais... »

« Si ! » Rectifia Aomine. « Moi, j'veux savoir... ! »

« ... Qu'est-ce qui t'a fait penser qu'il viendrait se réfugier ici, au juste ? »

« Ben ça m'semblait être le choix le plus logique, sur le moment c'est tout... »

« Bwahahaha ! Oh l'autre, il s'est disputé avec Kise et il sait même pas où l'trouver maintenant ! Kise a fait exprès de ne pas lui dire où il allait, comme c'est bien fait ! Mais en vrai, j'le comprends tout à fait : il devait en avoir marre à force de se réveiller tous les matins à côté de ta sale trogne mal dégrossie ! » En rajouta une couche la panthère, bras croisés sur son torse secoué de rires.

Ah là, il venait de taper où ça faisait mal ! Bien plus que n'importe quel coup de poing ou de pied !

« Admets-le : tu t'es juste fait j'ter comme une merde ! Et sans vouloir enfoncer le couteau dans la plaie (mon cul, ouais...) ou plus précisément la hache dans la porte comme toi tout à l'heure, ça d'vait bien finir par arriver de toute façon ! »

C'était évident depuis le début que ça allait se terminer ainsi... Selon l'œil averti d'Aomine, en tout cas...

Dommage pour lui cependant, car Haizaki était bien décidé à riposter à force égale...

« Tu ferais mieux de fermer ta gueule Daiki... Parce que j'te signale au cas où tu ne l'aurais pas r'marqué qu't'es pas plus avancé qu'moi dans cette affaire ! Toi non plus, tu n'sais pas où s'planque Kise ! Elle est belle votre amitié, tiens ! Quelle belle et solide confiance entre vous, dis donc, j'en suis tout retourné ! »

...

Erf... Aomine détestait avoir à l'admettre, mais pour le coup, son rival avait raison... Haizaki soulevait et marquait un très bon point. Un point décisif, même.

Malgré tout, cela ne changeait en rien le fait qu'aucun d'entre eux ne savait où se trouvait Kise à l'heure actuelle, ni n'en avait la moindre petite idée...

L'un comme l'autre, ils se sentaient pitoyables. Incapables de comprendre Kise...

Largués dans leur vanité... Dans leur désir à le posséder... A se l'approprier, se l'accaparer complètement et entièrement.

Comme leur chose...

Paraissant enfin prendre conscience qu'ils se l'étaient disputé comme si le blond n'était qu'un vulgaire objet dénué de volonté propre, les deux ennemis se regardèrent à nouveau et... s'élancèrent l'un vers l'autre...

Kagami fut trop lent à réagir, mais de toute façon, il n'eut pas réellement à le faire.

Parce qu'au lieu de recommencer à se battre Aomine et Haizaki étaient heuuu... comment dire cela sans avoir l'air d'en faire des caisses et d'exagérer... ? Tombés dans les bras l'un de l'autre ? Mouais, presque. On n'était même pas très loin de la vérité, présenté de cette manière... C'était pour ainsi dire ça. En vrai, ça faisait un choc quand même que de réaliser que Kise avait aussi (peu) confiance en Aomine, qu'en Haizaki !

« J'suis désolé Haizaki, t'as tellement raison mec ! Kise ne voit en nous que deux vieilles chaussettes trouées, tout juste bonnes à se branler dedans ! »

... Heuuuu... vouiii... c'est assez osé comme comparatif, mais ça a au moins le mérite qu'on comprenne l'idée générale !

« Mais ouais c'est çaaaa en fait ! Le genre trop moches pour sortir avec aux pieds sans avoir honte ! »

« Qu'est-ce qu'on a fait pour qu'il nous traite comme ça, hein ?! »

« J'en sais rien, bro... j'en sais rien... et c'est bien c'qui m'fout la haine ! »

Kagami cligna des yeux.

Bro, carrément !? Depuis quand des abrutis tels qu'eux étaient cul et chemise !?

Il était en train d'halluciner là, non ?

Oui, forcément. C'était la seule explication possible... Parce que voir ces deux-là, ennemis mortels autoproclamés, à moitié en train de chialer dans les bras l'un de l'autre... Ouais... ça pouvait faire un choc et amener à se demander si on n'était pas victime de visions... d'inventions sournoises de l'esprit !

« On n'est pas assez biens pour lui, que veux-tu ! On n'lui suffit plus, moi j'vois qu'ça ! » Déplora Aomine.

« Pfff... pour lui, on n'était des bouche-trous tu veux dire, ouais ! Tout juste bons à le divertir cinq minutes, entre deux shootings pour une marque de produits ménagers bon marché ! »

« Heu... les gars... » Tenta bien de mettre son grain de sel Kagami. « Vous z'avez pas l'impression d'en faire un peu trop là ? »

Mais en vain. Ils se trouvaient sur leur propre planète, hors d'atteinte, à des années lumières de la Terre ! La planète « Ressentiment », dont ils étaient les deux consuls diplomatiques, les deux représentants !

« C'est bizarre n'empêche... J'ignore si c'est le fait d'en avoir parlé ensemble à cœur ouvert, mais maintenant moi aussi j'ressens l'irrépressible envie d'le r'trouver pour lui balancer en pleine face (le coupable échapperait donc à un lancer de magazine porno lui, quelle chance !) que ça s'fait trop pas de jouer avec les sentiments des gens comme ça ! L'amitié, la confiance, c'est sacré ! J'veux dire, merde quoi, qu'est-ce que j'ai bien pu lui faire pour que son premier réflexe après s'être embrouillé avec sa bête noire ultime, toi en l'occurrence, ne soit pas d'venir se réfugier dans mon giron ? Depuis quand il a plus b'soin de moi pour le protéger contre toi ? Sérieux, j'comprends pas... ça m'dépasse complètement là... »

« J'en sais rien, j't'avoue qu'moi aussi, ça m'a grave surpris. J'imagine même pas ton désarroi, mec... Mais du coup, on en revient à c'que j't'expliquais tout à l'heure : il s'est bien foutu d'notre gueule et puis c'est tout ! J'crois qu'y a rien d'plus à en dire ! »

« Alors on fait quoi maint'nant ? On n'va pas s'mettre à l'traquer à l'aveuglette à travers toute la ville ! »

Aomine avait raison. Ce serait contreproductif de s'éparpiller autant... L'ennui, c'est qu'ils n'avaient vraiment AUCUNE (heuuu... vraiment... ?) piste concernant l'endroit où pouvait potentiellement se terrer le blondinet pour fuir leur courroux...

« Ben nan, ça nous prendrait clairement trop d'temps... » Confirma Haizaki, pensif. Avant de redresser la tête, pris d'une soudaine illumination. « Oh mais attends j'viens d'avoir une super idée, ayé je sais comment on va procéder ! »

« Heu... C'est-à-dire ? » Se méfia instantanément Aomine.

Il n'aimait pas la lueur malsaine qui brillait dans les prunelles de son nouvel ami pour la vie... son frère de... galère... ?

Se pencha vers lui, Haizaki lui chuchota quelque chose à l'oreille que Kagami fut trop loin pour entendre et déchiffrer. Mais dans tous les cas, Aomine parut trouver l'idée excellente, puisque, suivi d'Haizaki, il fila directement...

... Jusqu'à l'ancienne chambre du blond.

Dont ils claquèrent sèchement la porte derrière eux, ce qui fit sursauter l'ex-as de Seirin.

Heu... ?

Craignait à nouveau le pire, Kagami les y rejoignit aussitôt et les trouva...

... En train de fouiner dans la commode de Kise.

Enfin, plus précisément, en train de retourner l'un de ses tiroirs.

...

Celui contenant ses sous-vêtements. (C'est que Kise n'avait pas eu le temps de tout embarquer lors de son déménagement impromptu, enfin, technique, il s'agissait plutôt d'Haizaki, vu que c'était lui qui s'était chargé de rapatrier les affaires du blond de chez Aomine...)

Plongés dedans.

COMME PAR HASARD !

Non mais qu'est-ce que ces deux PERVERS patentés espéraient bien pouvoir débusquer là-dedans !? Ça commençait à devenir franchement inquiétant de les voir si bien s'entendre, si ça devait conduire à de tels plans improbables...

Et déplacés...

Ah ça ! Quand il était question de sujets cochons, ces deux-là étaient sur la même longueur d'ondes ! D'authentiques génies du Mal, avec un grand « M » comme dans errrm... « Malabar »... ?

« J'peux savoir c'que vous êtes en train d'foutre !? » Les interrompit Kagami, accoudé à l'encadrement de la porte.

« Ça n'se voit pas peut-être !? » Pesta Aomine, comme si ça coulait de source. « On est en quête d'indices ! »

« D'indices !? Et quel genre d'indices vous espérez dégoter dans les strings de Kise !? »

Non mais vraiment ? Sérieusement ?

Ah ben oui, ils étaient CARREMENT sérieux en plus, c'était bien ça le pire...

Toujours accroupis devant le tiroir éventré, ayant déversé l'entièreté de son précieux contenu au sol, ils farfouillaient allègrement, tels deux voleurs de culottes chevronnés...

« Putain Tai, t'y connais rien toi, alors sois mignon et laisse faire les pros ! Et puis, tu vois pas qu'tu gênes, là ? Si tu veux t'rendre utile, va plutôt chercher les doggos ! »

« Hein ? Mais pourquoi faire ? »

« T'occupe et fais c'que j'te dis ! »

« T'as qu'à l'faire toi-même ! » Se défendit Kagami, répliquant sur le même ton, tandis qu'il se mettait à trembler comme une feuille.

Le temps n'y faisait rien... il avait toujours une peur-panique des canis lupus familiaris, soit le nom scientifique des chiens domestiques... Autant il tolérait assez normalement les autres représentants de la race des canidés, comme les loups (enfin... ce n'était pas comme s'il en croisait tous les jours non plus, évidemment...), autant les clébards... c'était peine perdue, malgré tous ses efforts et quelques années de thérapie bien sentie. Tout juste parvenait-il à supporter la présence de Tora au sein d'un même espace que le sien, tant que le chien d'Aomine (que Kagami lui avait offert tout de même, rappelons-le...) restait à bonne distance de lui. Et par « bonne distance », il entendait : surtout pas dans la même pièce et enfermé dans un endroit parfaitement CLOS dont le quadrupède ne risquait pas de s'échapper !

« Tu fais chier, on n'peut jamais rien te d'mander ! Bon c'est pas grave, je vais les chercher moi-même, t'as qu'à m'remplacer auprès d'Haizaki et l'aider à trouver... » Heu... quoi, exactement ? « ... ce qu'on cherche, voilà ! » Ah ben ouais, tout de suite vachement plus explicite !

Ne laissant pas le choix à Kagami, Aomine se leva et prit la porte. Enfin, pas littéralement hein, rassurez-vous. Kagami alla s'installer docilement à côté d'Haizaki, bien qu'il n'ait toujours rien compris.

« D'accord... et qu'est-ce qu'on est supposés chercher au juste ? »

« Des sous-vêtements. »

« Des sous-vêt-... !? Mais y en a plein partout ! »

... Et en particulier dans les poches d'Haizaki, en cet instant...

« Bah justement ! »

« Heu... désolé, mais ça n'a pas le moindre sens ce que tu dis... »

Mais brusquement, un cri déchirant retentit dans l'appartement ! Ça provenait du salon !

Aomine !

Merde, Kagami réalisa alors qu'ils avaient laissé les deux chiens en train de se battre, pourvu qu'il ne soit rien arrivé à l'un d'eux ! Kagami et Haizaki eurent à peine le temps d'échanger un regard complice, qu'ils déboulèrent hors de la chambre de Kise pour porter secours à Aomine et...

La scène dont ils furent les témoins malheureux et involontaires les laissèrent pantois quelques secondes.

...

L'horreur.

La vraie.

Les deux « chiens », en seul morceau heureusement, au beau milieu de la pièce à vivre.

Soudés.

Reliés.

... Par l'arrière-train.

Indication irréfutable que... si vous connaissez les canidés, une copulation a eu lieu quelques minutes auparavant ! Et vous lequel se trouvait dans lequel, Kagami comprit tout de suite la raison du désarroi d'Aomine, tandis qu'Haizaki eut un rictus victorieux.

« Waaah bien joué Zébu, t'as assuré grave ! Quel tombeur ! »

« D-Dai, est-ce que ça va ? » Voulut s'assurer Kagami.

« C'est terrible... je vois des chiens qui s'enc*lent partouuuuuuut ! » Lâcha Aomine, replié sur lui-même, genoux ramenés contre son torse et l'air hagard, façon « Sixième Sens ».

« Héééé Daiki, tu crois qu'on peut dire qu'ton chien est dev'nu « Sataniste », (rapport au nom de « Bélzébuth ») en plus d'être pédé comme un foc ? »

« Laferme toi, ducon ! Tout ça, c'est d'ta faute, si mon p'tit Tora a perdu sa virginité ! » Avant de se diriger vers son chien et le tirer par le collier, ce qui fit couiner le couple de canidés, toujours coincés... « Mais Toraaaaa pourquoiiiiiii t'as fait ça ? Pour quelle raison tu t'es laissé séduire par ce clébard galleux des bas quartiiiiiiiers ? Et puis, t'es un mâle toi aussi ! T'es pas censé te la faire mettre par d'autres garçons, hein ! »

Ce à quoi Kagami répliqua en s'éclaircissant la voix, ne goûtant que très peu le slut shaming qu'Aomine faisait subir à son pauvre chien innocent.

Ahem...

Finalement, cela le renvoyait indirectement à leur situation, leur propre condition, bien que cela fut quelque peu différent car ils étaient humains, eux... Mais le principe restait le même. Chacun devrait pouvoir être libre d'aimer qui il voulait, quel que soit son sexe ! Et dans le cas des animaux, quelle que soit son espèce, aussi !

Bref, heureusement que le basané n'avait pas assisté à l'accouplement, parce que sinon, autant vous dire qu'il ne s'en serait jamais remis. Prendre conscience que son Dobermann siiii viril et viril était « homosexuel » et aimait bien se faire emboîter/déboîter (par une espèce de crotte-saucisse toute moche en plus !) était déjà une nouvelle suffisamment difficile à encaisser pour lui ! Profondément humiliante, même ! On parlait quand même du chien d'Haizaki, entre tous, merde ! Quelle horreur, il n'aurait pas pu en choisir un plus beau, merde ? Juste pas cette demi-portion quoi ! C'était même à se demander comment il s'y était pris pour réussir à lui grimper dessus ce nabot !

« Bon baaaaah... y a plus qu'à attendre qu'ils se décrochent maintenant... c'qui peut encore durer plusieurs minutes, dépendamment de quand ils se sont... »

« ... Et si je tranchais directement tout ce qui dépasse au couteau de cuisine, ça n'irait pas plus vite, tu crois ? » Menaça Aomine, apparemment durement heurté dans sa VIRILITAY !

C'est que... voyez-vous, les deux fauves avaient beau s'adonner depuis peu aux joies de la fornication, c'était toujours la panthère qui se trouvait au-dessus... Pas moyen de faire autrement pour le moment... Et Aomine ne semblait pas du tout curieux, pour ne pas dire fermement opposé, de procéder à un échange des rôles de ce côté-là... Kagami avait donc plutôt intérêt à prendre son mal en patience, dans tous les sens du terme... (Le bleu n'y allant pas avec le dos de la main de la cuillère en argent en matière de sexe...)

« J'suis même pas sûr qu'ça pourrait nous faire gagner du temps mais en revanche, ce que je sais avec certitude c'est que... si jamais tu t'aventurais à faire ça, je n'hésiterai pas à te couper les couilles à toi aussi, aussi sec. Pas certain que tu apprécies... »

« Bah naaaan puisque de nous deux, l'maso, c'est toi au cas où tu l'aurais malencontreusement oublié ! »

Erf... pourquoi tout le monde prenait un malin plaisir à le lui rappeler dernièrement ? Et sans la moindre subtilité par-dessus le marché...

« D'ailleurs, je suis persuadé que c'est la raison secrète qui a poussé Ryota à prendre la poudre d'escampette ! Et si c'est pas l'cas, bah j'me ferai un plaisir de lui rappeler à lui aussi quand on l'aura r'trouvé ! »

Ah l'empaffé, leur entente aura vraiment été de courte durée !

« Heu... Tu sembles oublier qu'il t'as tej également hein... au même titre que moi... Ou bien alors, c'est que j'suis pas l'seul à être maso... »

Cependant, ils devaient encore coopérer au moins quelques temps, car...

« Bon sinon, quand les deux obsédés de la truffe auront décidé de se décoller, on pourra peut-être ENFIN songer à pister Ryota grâce à leur flair, notamment en leur faisant renifler ce magnifique petit string en soie sauvage que j'ai vol-... erm... je voulais dire « emprunté » à sa garde-robe le temps de notre enquête, mais que je compte bien entendu lui rendre en le remettant bien à sa place, dès qu'on sera parvenus à le localiser cet adorable gredin fugueur ! A qui je ne compte d'ailleurs PAS DU TOUT filer la fessée cul nu en l'obligeant à porter ce minuscule bout de ficelle pour seul vêtement, soit dit en passant, quand on lui aura finalement mis la main dessus ! »

« Riiiiight... » Fit Ao, peu convaincu. « Encore une fois, j'me permets d'te rappeler qu'on n'est pas tous masos comme toi, mon p'tit pote... Donc, tâche de t'en souvenir si tu veux pas que j'vienne m'occuper de ton cas personnellement. »

« Heu attendez les gars, vous comptez vraiment faire renifler ce bout de tissu à vos clébards, qui, au passage, ne sont mêmes pas des chiens policiers entraînés à suivre la piste de personnes disparues... ? »

« Ben ouais, pourquoi ? C'est pas c'qu'on vient exactement tout juste de dire ? Genre mot pour mot et tout le tintouin ? » S'agaça légèrement Aomine, qui avait l'impression que son cher et tendre s'apprêtait à protester. Ou à se moquer d'eux et de leurs méthodes avant-gardistes.

« Ok, ok, te fâche pas Ahomine ! Mais juste comme ça, pour savoir, vous compter utiliser un sous-vêtement heuu baaah... propre pour ça... ? »

« Hmm... attends, laisse-moi vérifier... » JUSTE DANS LE DOUTE, BIEN-SÛR ! Haizaki prit sans hésiter une profonde inspiration, plongeant son nez sensible digne d'un limier dans la lingerie fine. Beurk, imaginez s'il avait été SALE... « ... Ben ouais, il sent bon la lessive encore fraîche... » ENCORE HEUREUX ! « Pourquoi ? »

« E-est-ce que je peux le sentir moi aussi ? J-juste pour être bien certain HEIN ! » Proposa presque timidement le ganguro.

Mine de rien, ça avait tendance à méchamment l'exciter ce genre dessous typiquement féminins... et ceux de Kise était trop mignons avec leurs froufrous et doux au toucher... enfin, ceux-là, il ne les portait que pour les grandes occasions... Du moins, Aomine l'imaginait ainsi, puisqu'il ne l'avait jamais surpris avec ! Mais même ses boxer habituels étaient tous en satin hyper confortable et il arrivait souvent que le basané les lui vol-... heu « emprunte » PAR PURE INADVERTANCE, lui aussi, comme l'avait si bien dit Haizaki précédemment !

« Tiens, attrape ! On n'est jamais trop sûrs de toute façon ! » Lança Haizaki, en même temps que le minuscule tanga pour homme.

Aomine le réceptionna comme une passe et il fourra ses naseaux dedans à son tour.

« Snif snif... ouais... pas de doute... je reconnais ce délicat parfum caractéristique : c'est « Fleurs blanches »... L'adoucissant spécial linge sensible préféré de Kise ! Hmm... j'adore... »

Ça pour adorer, il adorait le brun ! Ça donnait les burnes toutes douces, comme les fesses d'un bébé imberbe ! (... D'un bébé normal, quoi, pas besoin de préciser qu'il était dépourvu de poil...) Sans même évoquer la trique monstrueuse que c'était en train de lui filer... Bon, le fait d'imaginer Kagami engoncé dans ce ridicule petit bout de tissu si affriolant n'y était certes pas étranger non plus...

Oh bordel... les irrécupérables pervers pathologiques... ! Pas étonnant qu'ils aient tapé l'amitié la plus rapide de l'histoire de l'humanité, vu qu'ils s'étaient trouvés un terrain d'entente !

Kagami s'écrasa une main sur le coin de la face, dépité... Il fallait s'y attendre avec eux, cependant... ce n'était donc pas exactement une surprise pour lui... Ce qui l'était, par contre, fut qu'aucun des deux n'ait compris où il voulait en venir avec sa question précédente... Ni même relevé ce qui clochait pourtant de manière plus qu'évidente...

« Bon sang, mais c'est pas possible d'être aussi stupides ! Y a rien qui vous choque ? Vous faites un concours à qui sera le plus idiot ou quoi ? Hey Inspecteurs Harry et Columbo ! D'habitude, on utilise cette méthode avec des vêtements fraîchement portés pour maximiser les chances de réussite ! Il faut que l'odeur de la personne disparue y soit encore imprégnée pour que ça marche ! Putain, j'le crois pas, ça semble tellement logique que même un gamin de six ans l'aurait deviné et compris sans forcer ! Pfff... dire que je suis au courant de ça, alors que de nous tous, c'est pourtant moi qui ai peur des chiens ! Cherchez la logique... »

Non mais le rouge n'en revenait pas là !

Ça dépassait l'entendement !

Que les deux apprentis détectives aient pu négliger un détail aussi CRUCIAL ! M'enfin, ça ne le surprenait guère vu le niveau des zozos... Aussitôt cependant, sa remarque fort pertinente sembla les remettre dans le droit chemin. Leur cerveau percuta en même temps.

« Hé Daiiii, tu crois qu'en fouillant bien, on pourrait en dégoter un qui a encore une trace de pn-... ! »

« Haizaki. Ne termine pas ta phrase. Pour l'amour du dieu du Basket. » Le supplia Kagami en le bâillonnant à l'aide d'une de ses grosses paluches.

« Mince, c'est embêtant... Kise n'a laissé ici que quelques fringues propres et lavées au préalable... En dehors de ses vêtements d'hiver qu'il ne met de toute façon jamais et qui ne doivent donc par conséquent pas ou plus contenir son odeur... » Trancha Aomine, visiblement plus attentif (et moins con aussi, de toute évidence...) que son inénarrable comparse.

« Retour à la case départ alors, si j'comprends bien... Merde... J'étais pourtant sûr de tenir une idée de génie ! »

Sur le papier, certainement mais dans les faits, la dure réalité les avait rattrapés, implacable.

Bon bah au moins, il n'était pas venu pour rien puisqu'il avait gagné un string appartenant à Kise, c'était déjà ça d'gagné, relativisons cet échec !

« Sois pas si dur envers toi-même mec... Ça arrive à tout l'monde de s'tromper ! » Vint le consoler Ao, tapotant sur son épaule avec sollicitude. « C'est pas l'moment de désespérer ! Et puis... il nous reste peut-être une solution... »

Il leva le regard vers Kagami. Un Kagami interrogateur. Ou interrogatif ? Bref... vous avez compris la douille... Aomine n'osait pas tellement avoir recourt à cette méthode de la dernière chance, parce qu'il savait que Kagami risquait de mal réagir en l'entendant. Mal réagir au point de l'encastrer dans le mur le plus proche. Ouep, ce type de mauvaise réaction-là. Le genre qu'on préfère sciemment éviter de provoquer, donc...

« De quoi tu parles ? » Se redressa Haizaki, reprenant timidement espoir l'espace d'un instant.

« Oui, qu'est-ce que tu veux dire, Aomine ? » S'impatienta à son tour Kagami, qui, d'expérience, ne la sentait MAIS ALORS PAS DU TOUT ! « Accouche ! »

« Alors vous voyez heuuuuu il est possiiiiiiiiible que par totale inadvertance et sans faire exprès, de manière involontaire et sans équivoque, un mouchard se soit installé TOUT SEUL sur le téléphone de Kise pour permettre de huuuurm... le géolocaliser en temps réel... »

Tiens, tiens, intéressant... ça disait quelque chose à Haizaki tout ça... Et ça expliquait également pas mal de choses, comme notamment le fait qu'Aomine soit parvenu à débarquer à l'improviste au Penthouse, sans même savoir où ils habitaient, la première fois qu'il y avait foutu les pieds...

« Mais nan rassure-moi Daiki, t'as pas fait ça quand même !? » S'apprêta à le houspiller un Kagami estomaqué.

Sauf qu'il savait que ses minces espoirs en la matière étaient vains, parce que dès qu'il s'agissait des Kise, dès que le mannequin des Miracles se trouvait concerné de près ou de loin, Aomine pétait littéralement une durite, ne reculant hélas devant rien à son sujet... Quoi que... si ça se trouvait il avait également fait installer un mouchard de ce type sur le téléphone de son boyfriend aussi ! Ce serait même fortement plausible, le connaissant ! Sous couvert de les surveiller pour les protéger, prenant son rôle de gardien très à cœur, (ou tout simplement son obsession du contrôle, toute droit héritée d'Akashi en personne...) Aomine en serait dangereusement capable...

« Mais c'est pas moi hein ! »

« Nan, bien-sûr que ça n'peut pas être toi, c'est jamais toi de toute façon espèce de pignouf ! Tu peines déjà à savoir comment te servir d'un ordinateur autrement que pour aller regarder des pornos et tu te chopes toujours plein de virus à cause de cette vilaine manie, alors j'me doute bien qu'c'est pas toi qui est allé installer cette appli sur le téléphone de Kise avec tes petites minimes ! Et puis, quand bien même ce serait le cas, soit ça ne fonctionnerait pas, soit Kise se serait rendu compte de quelque chose ! Putain... j'arrive pas à croire qu't'aies fait un truc pareil ! C'est super grave, ça s'appelle de la violation d'vie privée, tu pourrais aller en taule pour ça, j'sais pas si tu réalises ! »

« N'exagérons pas quand même, pas la peine de partir dans de telles extrémités... » Tenta de l'amadouer Aomine. « Techniquement, j'ai rien fait de mal, moi ! C'est le gars qui l'a piraté qui est à blâmer dans toutes cette histoire, même si par solidarité, j'irai pas l'dénoncer parce que j'suis pas une balance moi ! »

Ça, ça restait encore à prouver...

« Sauf que tu oublies un peu vite que c'est toi qui as commandité ce piratage pour pouvoir l'espionner à ta guise, tête de bite ! » S'énerva Kagami.

Et quand il se mettait à devenir grossier, c'est qu'il était sacrément en rogne Tigrou !

« Ouais, bah il avait qu'à pas s'barrer d'un coup sans dire où il allait aussi ! » Se défendit le professionnel de la mauvaise foi. « C'est d'sa faute, na ! Moi, j'ai seulement fait ça dans son intérêt ! C'est lui qui m'y a contraint et forcé ! »

« A ta place, je me ferai tout petit avant que je n'décide de t'en mettre une bonne derrière les oreilles ! » Rugit le tigre.

Ça partait d'une bonne attention mon cul c'est du poulet, ouais... ! Non seulement ce type de méthode était parfaitement illégal, mais également très intrusif par-dessus le marché ! Autant dire que Kagami ne cautionnait mais alors pas du tout, une telle attitude irrespectueuse. Chacun a le droit à son jardin secret, que diantre ! Et de par son métier foncièrement exposé au public, Kise peut-être même plus que n'importe qui...

« Mais heu... »

« Attendez les gars... Pas que regarder Aomine se prendre la soufflante de sa vie ne soit pas foutrement jouissif, bien au contraire, même si ça manque un peu de pop corn à mon goût pour pouvoir en profiter pleinement, mais... Si j'ai bien suivi, ça veut dire que tu devrais être en capacité de déterminer où se trouve précisément Kise, rien qu'à l'aide du signal émis par son téléphone... ? »

« Ben... ouais... ? Enfin j'veux dire, techniquement... Mais la technologie, c'est parfois capricieux. C'est jamais une science cent pour cent fiable et exacte, quoi... »

Ben voyons... Avec un peu de bol, c'était la façon qu'avait Aomine de dire qu'il ne maîtrisait pas ce logiciel et ne savait donc pas s'en servir... Ce qui serait un moindre mal, en l'état. Hélas pour Kagami, il se plantait sur toute la ligne, car son amoureux avait une connaissance parfaite de ce qu'il faisait...

« Et sinon, il fait quoi d'beau au juste ton « mouchard » ? Il peut utiliser le micro et la caméra internes du phone pour espionner les conversations ? Il donne l'heure et fait l'café aussi ? »

« Nan, rien d'tout ça, juré craché... C'est simplement un GPS tout ce qu'il a de plus con... »

Mouais.

En espérant qu'il soit bien en train de dire la vérité et non pas en train d'essayer de la leur mettre à l'envers, encore une fois, ce brave Daiki !

Mais aussi étrange et contre-nature que cela puisse paraître, Haizaki avait décidé de lui laisser le bénéfice du doute, cette fois. De toute façon, ses options s'avérant assez limitées, il n'avait pas vraiment d'autre choix. Rien de plus fiable au moins, disons.

« Ok... ça vaut la peine de tenter l'coup, dans la mesure où on n'a pas d'autre piste pour le moment... » Acquiesça Haizaki, donnant par-là même son autorisation.

C'est qu'en vrai, il n'était presque plus en colère, l'inquiétude ayant pris le pas sur le reste. Parce que... si Kise ne se trouvait pas ici avec Aomine, avec eux, alors cela voulait dire qu'il pouvait être avec n'importe qui. Envaporé dans la nature et avec des gens potentiellement mal intentionnés envers lui... Ce qui, soyons francs, risquait de ne pas trop plaire à Asami, si jamais cette situation était amenée à perdurer...

« Bon, ça vient ? Tu trouves quelque chose ? » S'impatienta le brun en réalisant soudain la menace qui pesait sur lui, faute de résultat...

Il se pencha au-dessus de l'épaule d'Aomine pour le regarder pianoter nerveusement sur son smartphone. Putain, ça n'allait vraiment pas assez vite pour Haizaki, là ! Kagami, quant à lui, avait préféré les laisser seuls, sinon, il risquait d'en prendre un pour taper sur l'autre... tant il exécrait leur comportement invasif...

Cependant, le visage d'Aomine se décomposait de manière visible au fil des secondes, ne laissant présager rien de bon..

« Rien du tout... » Déplora le hacker en herbe.

« Comment ça, « rien du tout » ? Bah cherche mieux, alors ! »

« Nan, tu n'comprends pas, j'peux rien faire en l'état... J'capte aucun signal. »

« Mais comment c'est possible putain !? » Tapa rageusement du poing le loup sur la table basse. Manquant de la casser en deux au passage...

Comme si ça allait débloquer la situation...

« Difficile à déterminer avec certitude. Ça peut être le fruit de plusieurs facteurs : perte de réseau, téléphone éteint, plus de batterie, désactivation du GPS interne... Aucune idée... »

« Ouais, en gros, t'es en train d'me dire que ça sert à rien ta merde quoi... »

« Hey, c'est toi la merde, alors tu m'as intérêt à m'parler meilleur avant que j't'enfonce mon poing dans ta sale gueule de con. Ou dans l'rectum directement, j'ai pas encore décidé ! J'sais pas c'que tu lui as encore fait, mais s'il y a bien une chose dont je suis convaincu, c'est que c'est à cause de toi si Ryota s'est tiré et demeure à présent introuvable ! »

Grrr... d'un côté, Aomine n'avait pas tort, même si cela aurait coûté à Haizaki de l'admettre publiquement... L'instable capillaire était vraiment allé trop loin, il avait dépassé les bornes avec toute cette histoire concernant Viviane... Il avait joué le feu et s'était brûlé lamentablement. Kise étant l'allumette et Miss Robinson le combustible. Et lui le tas de bois sec et hautement inflammable, cela allait sans dire... Dans le fond, (mais bien, biiiiiien au fond alors !) Haizaki savait qu'il ne pouvait pas en vouloir à Kise. Le blond avait dû se sentir trahi. Trompé. Et encore... ce n'était rien à côté de ce qui l'attendait prochainement, vu ce que son terrible colocataire lui préparait...

Mais soudain, Eurêka, la révélation cosmique digne d'un Sylvain Durif sous acide !

« Putain mais ouiiiiiii ! Mais j'suis trop con, en fait ! »

« Ah ? Ravi qu'tu l'réalises enfin, mieux vaut tard que jamais à ce qu'on dit... »

« Mais non, tu comprends rien tronche de cake... J'voulais dire concernant Ryota, j'crois que j'viens finalement d'comprendre où il se cache depuis tout c'temps ! »

« Ah bon ? Et c'est où... ? »

« Tu crois vraiment que j'vais cracher l'morceau Daiki ? Allez, fais pas la gueule et tâche plutôt de te montrer beau joueur : t'aurais fait exactement comme moi si tu avais trouvé l'info en premier ! Tu l'aurais gardée pour toi mon cochon ! Bref, ce que j'essaie de te dire, c'est que perdre avec panache, est sans doute la meilleure option qu'il te reste encore ! Sur ce, à plus, ma biche ! Si jamais j'arriver à lui mettre la main d'sus, j'te ferai signe pour que toi aussi tu puisses lui passer un savon ensuite, t'inquiète pas ! »

Haizaki le gratifia même d'un BAISER sur le front, tant il se sentait galvanisé par sa propre intime conviction !

Sûr de lui.

Esquivant de justesse la paire de baffes qui lui était destinée, Haizaki prit congé de ses deux hôtes, Zébu sur ses talons. Putain... dire que c'était juste sous son nez depuis l'début et qu'il n'avait rien vu ! Que de temps perdu ! Mais en vérité sa visite n'avait pas été inutile, puisque c'était bien elle qui lui avait mis la p*te à l'orteil ! (... décidément, personne n'arrivera à employer la formulation correcte de cette expression dans cette fic de malades mentaux !) En effet, Aomine avait lâché une info intéressante tout à l'heure, sûrement sans même le vouloir, en indiquant que Kise n'avait laissé aucune affaire chez eux (hormis quelques trucs qu'il ne mettait plus, hors saison et qui prenaient la poussière à présent...) depuis qu'il avait pris son envol et la décision de quitter le nid de la panthère... Et puisque le blond n'en avait pas plus laissé chez le fils de Viv'... cela ne pouvait donc vouloir dire qu'une seule chose... Qu'Haizaki s'était trompé sur toute la ligne, en pensant que son ex-rival avait renvoyé toute sa collection de chiffons chez Aomine. Et pour cause, puisque ce n'était nulle part ailleurs qu'à Compton, dans leur ancien appart', le tout premier qu'ils avaient partagé ensemble, que Kise avait rapatrié ses valoches... Sûrement dans la perspective de s'y réinstaller très prochainement. Après tout, ça faisait sens, le squat du Penthouse ne devait être que temporaire à la base et Kise avait peut-être agi ainsi pour inciter Haizaki à redéménager promptement, en signe que lui, ne comptait pas s'éterniser sous le toit de Viviane la gâteuse...

De toute façon, l'un dans l'autre, c'était le seul endroit qu'Haizaki n'avait pas encore passé au peigne fin. Et comme il n'avait pas de piste supplémentaire, autant essayer celle-ci et en avoir à minima le cœur net. Il n'était plus à cela près et n'avait rien à perdre non plus. Traçant sur le bitume au guidon de son bolide, Haizaki arriva en à peine quinze minutes sur les lieux du crime supposé...

Il se gara rapidement et enleva son casque, fixant avec nostalgie le vieil immeuble décrépi, qui abritait pourtant quelques souvenirs heureux en compagnie du copieur de techniques... Comme la fois où Kise s'était éclaté le nez contre son torse au réveil, (si, si, c'était bel et bien un souvenir HEUREUX, contrairement aux apparences ! Pour lui, en tout cas !) ce qui les avait amenés à échanger leur premier baiser, tandis qu'Haizaki le soignait. Mine de rien, il avait été à deux doigts de lui fourrer un TAMPAX dans la narine pour arrêter le saignement... Ne l'avait-il pas fait d'ailleurs... ? Hmm... cela lui semblait si flou à présent... Mais peu importait... et même que techniquement, ce bisou inopiné n'ait pas été leur TOUT PREMIER... C'était de l'ordre du détail...

...

N'empêche, quel baiser ça avait été... Ça, il s'en rappelait encore parfaitement, par contre... Tant la sensation s'avéra grisante et mémorable...

...

Mais bon, trêve de réminiscences... car le moment de vérité tant attendu était enfin arrivé.

Bientôt Haizaki allait savoir si son intuition prometteuse l'avait trompé et à quel point...


Certaines choses ne changent jamais, quelle que soit la saison, quelle que soit l'époque et qu'importe si l'on estimait à tort les avoir laissées derrière soi pour de bon...

L'ascenseur éternellement en panne de la résidence n'échappait pas à cette règle immuable...

Haizaki fut donc contraint de monter les escaliers en colimaçon dont il enjamba les grandes marches tordues et dépareillées quatre à quatre pour arriver plus vite en haut.

Chez eux...

Il espérait tellement y trouver le blond ! Haizaki voyait même la scène d'ici : Kise qui l'attendrait sagement derrière la porte, assis sur son sofa pourri, petite moue boudeuse en mode « T'en as mis du temps, Shogocchi no baka ! »

Et puis... ils se sauteraient dans les bras sans attendre, soulagés de leurs retrouvailles.

Ils s'embrasseraient simplement et toutes les trahisons et autres les cachotteries s'oublieraient d'un coup de langue. Ou de b(r)aguette magique.

Hélas, derrière la fameuse porte, point de Kise...

Pas grave, il était encore trop tôt pour abandonner ! Inconcevable ! Pas tant qu'il n'aurait pas fait le tour de l'appartement, du moins.

Encore essoufflé, Haizaki appela le blond à travers l'habitation, effrayant au passage ses scorpions agglutinés dans leur terrarium surélevé, à l'abri des fuites d'eau toujours pas réparées. Pas de réponse. Il pataugea d'ailleurs un peu dans le couloir, tandis qu'il tentait de rejoindre sa chambre. Tant pis pour ses groles, il avait passé l'âge de jouer à « the floor is lava » de toute façon. Si son intuition était la bonne, Kise devait logiquement s'y trouver. Forcément. Il n'y avait pas d'autre option. Pas d'autre possibilité. Sans doute en train d'embarquer ou de ranger ses possessions vestimentaires.

Mais encore une fois, seul le néant et un silence de mort l'accueillirent...

Bon sang !

Haizaki était pourtant sûr de son coup !

Aurait-il encore fait fausse route... ? Une fois de plus ? Ne connaissait-il pas à ce point Kise !?

Un nouvel accès de rage monta soudain en lui, grondant comme un orage sur le point d'éclater...

Cette petite catin... elle s'était à nouveau bien payé sa gueule !

Sauf que malgré le désespoir, malgré la colère, Haizaki ouvrit l'armoire dans un dernier élan, dans un dernier sursaut (de quoi exactement, lui-même ne le savait pas...) Vide, elle aussi. A l'image de son cœur. Mais... les cintres lui parurent un peu en désordre, comme si on l'avait... récemment fouillée... A cette constatation, Haizaki s'effondra, se laissant complètement tomber au sol, impuissant et épuisé. Kise avait accompli l'exploit sans doute involontaire de le mettre à genoux, lui, Haizaki Shogo, la racaille des rues mal famées, le garçon aux poings vifs, toujours prêt à rendre la monnaie de leur pièce à ceux qui lui cherchaient querelle...

Hélas, sans lui...

Sans Kise...

Sans son soleil d'or éclatant, éblouissant...

Son ticket pour la liberté...

Seule la mort et les ténèbres le guettaient.

Il n'avait donc plus qu'à attendre qu'ils viennent le chercher...

Pourtant... pourtant... Haizaki restait persuadé que Kise était venu ici il y a peu de temps. Le brun pouvait presque encore sentir sa présence... Comme... un pressentiment... Peut-être même s'étaient-ils croisés, à quelques secondes près d'intervalle... comme un rendez-vous manqué.

Tout à coup, un bruit familier lui conforma cette impression tenace, dont il ne démordait pas.

Quelque chose qui siffle.

D'un bond, Haizaki se releva aussitôt et il courut vers la cuisine, d'où provenait ce sifflement impossible à occulter.

Là, il la vit, l'ayant ratée au moment de son entrée...

La bouilloire encore posée sur son socle, au bord de l'évier. Elle était chaude. Elle venait tout juste d'arriver à ébullition, signe que quelqu'un l'avait récemment mise en route pour se faire un thé, mais l'avait ensuite oubliée là...

Et les sachets de tisane « minceur » qu'Haizaki trouva dans son sillage ne laissèrent aucun doute qu'à l'identité du mystérieux visiteur furtif...

... Kise... !

Son intuition avait donc été la bonne ! Le renard avait regagné leur tanière pour rassembler une dernière fois les affaires qu'il y exfiltrait petit à petit jusqu'ici. Mais contraint de changer de crémaillère à cause des récents événements, il avait plié bagage pour de bon cette fois. Où ? A quel endroit ? Avec l'aide de qui ? Haizaki avait s'y mettre à deux avec le secrétaire de Viviane pour parvenir à cet exploit, lui ! Kise n'avait pas pu faire cela seul, selon toute vraisemblance... Surtout en si peu de temps, sa garde-robe le suivant scrupuleusement où qu'il aille.

Fuck...

Haizaki se passa un peu d'eau fraîche sur le visage... il en restait encore un peu dans la réserve, avant qu'ils ne l'aient coupée. Etait-elle-même potable ? Sans doute pas non et c'est probablement ce qui aura incité Kise à renoncer à son infusion spéciale régime. A l'extérieur, le soleil commençait déjà à se pieuter derrière les plus hauts immeubles de la ville... et autant dire qu'à la nuit tombée, plus la peine de poursuivre ses recherches...

La mort dans l'âme, Haizaki quitta les lieux, sans aucun nouvel indice pour le diriger...

Ce fut ainsi qu'Haizaki se retrouva à errer à pied et sans but à travers la ville, pensif, comme s'il espérait tomber sur Kise au détour d'une rue, comme si de rien n'était et son inconscient (ou son estomac...) le guida jusqu'à un endroit bien connu...

Le restaurant « Chez Mario ».

Ne dit-on pas à juste titre que « tous les chemins mènent à Rome... ? » C'en était la plus parfaite illustration !

Quoi qu'il en soit, Haizaki avait pris cette direction sans même le remarquer, par pur instinct. Mais peut-être que... ? Oui... avec un peu de chance, un des employés aurait entrevu Kise ou bien le blond serait même venu exprès pour leur laisser un message à son intention, se doutant que le périple du loup le conduirait à ce refuge pour âmes damnées ! (Mais bien-sûûûûr ! C'est ce qui s'appelle se faire des films et rêver en couleurs, ça !)

Mais à nouveau, rien.

Chou blanc et retour à la case départ, sans toucher vingt-mille francs. (Et pas Suisses, plutôt CFA, les francs en question...)

Même le Gros Tony, lui qui était pourtant au courant de tous les ragots du quartier, en mode qui couche avec qui et compagnie, n'avait aucune foutue idée d'où pouvait bien avoir détalé le beau blond mannequinesque au sourire radieux comme une étoile, celui-là même que l'indic' avait déjà aperçu maintes fois avec Haizaki, que ce soit ici ou ailleurs...

Après s'être traîné péniblement jusqu'au bar, Haizaki s'y accouda, la tête basse, dépité. Il n'en menait vraiment pas large...

A dire vrai... le brun se sentait comme un chiot lâchement abandonné par son maître, tout ça pour avoir un peu chié sur son paillasson... Et résultat des courses : il avait à présent grand besoin d'un sacré bon remontant, histoire de se changer les idées et de reprendre du poil de la bi... heu bête ! Le hasard voulut d'ailleurs que ce soit ce gars, le géant Italien, Dario ou un truc comme ça, qui soit placé derrière le comptoir à assurer le service du soir. La première chose qu'Haizaki remarqua, fut sa chemise tellement serrée qu'elle allait bientôt exploser, peinant à cacher ses énormes muscles de colosse, que les fragiles boutons qui les gainaient semblaient sur le point de sauter... Manquerait plus qu'il s'en prenne un dans l'œil, vu la malchance qu'il se coltinait dernièrement... Mais alors... déjà qu'Haizaki était grand, il faisait pourtant pâle figure à côté du rital qui aurait pu lui bouffer la tête, tranquille, à l'aise, pépère ! Il devait bien toiser les deux mètres de hauteur... S'il ne les dépassait pas légèrement, tout compte fait... Même le plafond avait l'air trop bas pour lui. A moins qu'il n'eut s'agit de la terre...

« Sers-moi c'que t'as d'plus fort, mec. » Ordonna l'ex-délinquant d'une voix ferme et claire.

Peu importe ce dont il pourrait s'agir, il s'en moquait bien et n'était plus à ça près, honnêtement tant que ça se buvait...

Et puis de toute façon, Haizaki était une quille niveau alcools Italiens, contrairement à Kise. C'était d'ailleurs le Kitsune qui avait choisi pour eux leur boisson lors de leur dîner aux chandelles en ce lieu.

« Dure journée ? » Tenta le Rital, histoire d'établir le contact.

Ce à quoi Haizaki lui mit un stop DIRECT.

C'est que notre ancien bagarreur de rue n'était pas v'nu ici pour déblatérer ! Alors ok, débiter ce genre de fausses politesses et autres phrases toutes faites, était peut-être partie intégrante du boulot de barman, mais pour être tout à fait franc, en ce moment même, Haizaki n'aurait pas pu en avoir davantage rien à carrer des convenances sociales ou même de n'importe quelle prérogative professionnelle...

Pas son problème.

« J't'ai d'mandé quelque chose, il me semble. Et c'était pas taper un brin de causette ! »

Wow, toujours aussi aimable notre susceptible lupin !

Mais il fallait le comprendre aussi... Il avait eu une dure journée en effet, comme l'avait fort justement deviné son (non) interlocuteur. Enfin plus que ça encore, c'était davantage la perspective de se retrouver à la rue pour la nuit qui accaparait à présent l'esprit de Shogo. Heureusement que ses rares possessions tenaient intégralement à l'intérieur d'un sac de sport, Zébu y compris. Bon ok, un GROS sac de sport, bourré jusqu'à la gueule et impossible à fermer, mais tout de même. En plus de présenter l'avantage d'être facile à emballer, déballer et remballer, ainsi qu'à transporter. Heureusement d'une certaine manière, parce qu'il fallait bien que ce mode de vie nomade un peu frugal ait ses quelques bons côtés aussi... Même s'il avait bien du mal à les voir dernièrement...

S'exécutant sans broncher, le dénommé Dario ne sembla pas prendre personnellement la mauvaise humeur massacrante de son unique client du soir. Il devait avoir l'habitude, sans compter que de par la nature même de son métier, il en avait sûrement vu d'autres. Et des bien pires. D'un geste fluide et précis, sans aucun mouvement superflu, il servit donc Haizaki. Et bordel, aussitôt le brun eut-il porté son verre à ses lèvres, que ça lui piqua SEVERE les yeux ! Un truc du genre à vous décaper les sourcils à coup sûr, ça ! Il y aurait même cher à parier que ceux du tigre de Daiki n'y résisteraient pas non plus !

« Wow ça pue grave ton machin-là, t'es bien sûr que ça s'boit ? Et puis d'abord, c'est quoi ? »

Mieux valait s'en assurer avant de plonger les lèvres dedans, quand même...

« Peu importe le breuvage, pourvu qu'on ait l'ivresse... » ou je sais pas quoi, ça allait bien cinq minutes hein ! Parce que si c'était pour se farder un liquide... imbuvable... bah non merci justement !

« Fernet branca. Ou « Bitter Italien ». Indiqua Dario, très premier degré, comme si ça coulait de(au) de source et répondait à la question précédente de son hôte.

Bon bah... avec ça, Haizaki n'était pas plus avancé...

« C'est la liqueur amère la plus forte et renommée d'Italie. Elle est produite à partir de distillat d'épices, de fleurs, écorces, racines du monde entier et d'herbes macérées. Gentiane, rhubarbe, camomille, safran… il y en a plus d'une trentaine au total. »

« Ouais bah c'est bon, tu vas pas toutes me les citer non plus ! »

Non mais c'était quoi cette boisson des ENFERS !? Un truc à vous décorner un taureau, clairement ! Et puis, il s'agissait d'une liqueur ou d'un TAJINE ? Avec toutes ces épices, on était en droit de se poser la question...

« Bon allez, cul sec comme on dit au Hot Hole ! »

C'était ce que les gays qui fréquentaient cette boîte de nuit avaient l'habitude de clamer avant de s'en jeter un p'tit canon. Du moins, ceux qui l'avaient ouvertement dragué lors de son petit concours de popularité avec Kise...

Haizaki regretta aussitôt sa bravade, (bravitude... ?) car le breuvage infernal lui crama la gorge jusqu'à l'œsophage.

« Oh putain de... ! »

La violence de cette boisson le coupa le squeele.

De quoi se mettre à jurer en Allemand.

Instantanément et sans préambule... Ou préavis, un truc du genre...

Si tant est qu'il avait su parler Allemand.

Tiens, il était sûr que Kise savait, lui. Avec tous les voyages qu'il faisait...

Est-ce qu'ils parlaient Allemand aux Maldives ? Hmm... Anglais, peut-être ? D'ailleurs, c'était quoi le dialecte officiel en vigueur là-bas ? Le Maldivois ? Et comment on appelait les habitants de ces îles paumées, les locaux ? Tant de choses qu'Haizaki ignorait encore sur cette merveilleuse planète bleue nommée la Terre...

En tout cas, elle lui avait remis les idées bien en place la potion magique du druide Dario !

Nouvelle priorité numéro une de la soirée : interrompre ses recherches et plutôt se mettre à chercher un endroit où crécher tranquille... même le temps d'une nuit. Au pire des cas, il pouvait toujours rentrer à l'appart', mais ça ne pourrait être que temporaire puisqu'il n'y avait plus d'eau courante là-bas... Et puis zéro bouffe, rien. A part s'il se mettait à grailler ses scorpions. Ben quoi ? Ils étaient considérés comme parfaitement comestibles dans certaines régions du monde !

Dont les Maldives.

Enfin peut-être.

Sûrement.

Après tout, c'était facile à retenir : tout de mangeait dans le scorpion un peu comme dans le cochon, sauf le dard.

Le contraire de lui, quoi.

...

Ce qui lui fit penser fort à propos que...

De « lard » à « dard », il n'y avait qu'un pas...

« Hey toi, là, Mario Bros ! »

« ... Dario... »

« Ouais, c'est ça, Dario ! Dis, tu connais la différence entre moi et un moustique ? » Demanda un Haizaki bien éméché, sans lui laisser le temps de répondre. « Moi, je ne m'arrête pas de te sucer quand tu m'écrases... »

AHEM... !

Gênaaaance !

L'impassible Européen sembla le fixer sans comprendre. Peut-être le jugeait-il silencieusement en secret...

Et brusquement, la délivrance de ce moment de gêne absolue.

Il se mit à tomber des cordes, sans crier gare !

« Meeeeerde ma bécane ! J'avais laissé toutes mes affaires dessus ! Elles vont être trempéééées, fait chiiiiiiier ! » (Zébu aussi, donc.)

« Toutes vos affaires... ? » Tiqua ENFIN Dario. Et bah, c'était pas trop tôt pour enfin obtenir une réaction de sa part !

Cette armoire à glace était au moins aussi expressive que Kuroko, j'vous laisse imaginer l'topo...

« Ouais, c'est paaaskkeee j'ai nuuulle paaaart où aller, tu vois Glaviot... »

« Moi c'est Dario... » Rectifia le serveur, tandis qu'Haizaki passait brusquement un bras autour de son cou pour le rapprocher.

« Et c'est paskkkee ma copine... enfin non, mon copain, car j'aimeuuuh les bonnes grosses biiiites aussi tu comprendsss d'où la blague sur les pipes de tout à l'heure, etttt baaaah il m'a jeté. Et la connasse que je sautais aussi ! Tous les deux, en même temps. Non mais tu t'rennnnnnds compte ?! Quels ingraaaats ! Ils s'en foutent complètement que j'sois obligé d'passer la nuiiit souzunpon... A cause d'eux, j'me r'trouve à la ruuuuue... c'est méga troooop inzuuuuste ! Et pas guestiiiiiion d'demander la charité aux deux autres gros couillons qui sentent la chatte saaaauvage qui s'néglige ! »

Aka Aomine et Kagami, sympa pour eux ça risquait de leur faire plaisir s'ils entendaient parler d'eux en ces termes peu flatteurs... Mais il était vrai qu'en dehors des deux fauves, de Viviane et de Kise, Haizaki n'avait réellement lié connaissance avec personne d'autre sur ce continent... Exceptée Bonnie, sauf qu'elle habitait beaucoup trop loin pour se farder l'aller-retour nocturne, juste dans l'optique dormir chez elle le temps d'une nuit...

Et sinon oui, il fallait croire que d'être bourré filait un cheveu sur la langue à Haizaki. A moins qu'il ne s'agisse d'un poil pubien, nettement plus raccord avec son personnage... Pourtant, je vous rappelle que le brun était réputé plutôt bien tenir l'alcool...

« Mais écoute biiiien Chariiiiiiiot zge j'vais t'dire hiiic... »

« ... C'est toujours Dario... »

« J'vais m'vengerrrrrr ! Mais chuteuhhh faut pas l'diiiiiiiiire hein, j'compte sur toiii d'abord ok ? »

« D'accord. » Acquiesça docilement le colosse aux pieds d'argile.

« Ah j'en étais zûrrrr toi t'es pas une balance, toi t'es trooooop MIO FRATELLO » XD... L'alcool rend bon en langues en plus de les délier, c'est bien connu et Haizaki en était la preuve vivante ! « Toi je sais qu'jamais tu m'trahiraaaas, contrairement aux autres vilaines fouiiiines ! » Avant d'enchainer sur une proposition d'un naturel déconcertant : « ...Dis, tu veux bien m'laisser t'suçerrrrr pour la peine ? »

Pété comme un coing, j'vous dis !

« Heu non... »

« Ah bon ? Bah tu zais pas zge tu perrrrds ! »

« Mais par contre, il se trouve que je loue justement un petit appartement à l'étage supérieur du restaurant et que j'y ai une chambre de libre. Vous pourriez vous y reposer pour la nuit... Et même davantage, si vous le désirez. »

Oui, vous avez bien lu.

Le premier type venu lui proposait l'hospitalité, sans la moindre promesse de rétribution sexuelle, ni arrière-pensée. Simplement par pure bonté d'esprit en sans même le connaître.

Et ça n'avait absolument rien d'suspect... j'vous vois v'nir bande de mauvaises langues !

Ou peut-être pas, mais il faudra attendre un peu pour le savoir...

« Quoi, c'est vraaaai ? Tu f'rais ça pour moi ? Alors qu'tu n'me connais même pas !? Si ça s'trouve j'suis un dangereux psych-... pysco... épiscopalien ! »

« Je me rassure en me disant que les chances pour que deux psychopathes (c'était bien le mot qu'Haizaki cherchait, effectivement) se retrouvent au même endroit, au sein d'un même espace clos, à devoir partager le même logement sont extrêmement très minces. » Fit-il, pince sans rire, dans un style typiquement Kurokoesque, encore une fois.

« Waaaah mais t'es trop zontil en fait ! C'est même l'truc l'plus sympa qu'on ait jamais fait pour moi ! J'crois. Enfin, il me semmmmble ! T'es sûr qu'tu veux vraiment pas qu'j'te suuuuuuce !? Allez steupléééé, pour t'remercier ! Promis, j'mettrai pas les dentsss ! »

En tout cas, il était à noter qu'Haizaki avait l'alcool particulièrement joyeux. Et lubrique. A se demander si le mafieux Italien (non mais ce cliché éculé ralala...) n'avait rien rajouté discrètement dans son verre au moment de le lui servir...

« Toujours pas, non. »

« Heyyy tant qu'tu y essss, t'aurais pas un boulot à m'proposer aussi, passge j'suis à la rue comme j'te l'disais donc et cerise sur le ghetto, j'ai plus un rooooooond d'chapeaaaaau ! »

« Hmm et bien dans ce cas, j'imagine que vous pourriez travailler ici, avec moi, si cela vous convient. Nous sommes un peu justes niveau main d'œuvre en ce moment et un serveur de plus ne pourrait aps faire de mal. »

« Pas faire de mal... ? » OLA SI TU SAVAIS MON CHER AMI BOUFFEUR DE PASTATS ET DE PIZZAS, TU N'T'AVANCERAIS SANS DOUTE PAS AUTANT !

« Naaaan c'est vrai ? Mais c'est troooop bien, on va vivre ensemble et bosser ensemble, comme de vrais frères ! Dis, tu veux bien d'venir mon frèrrrrre, hein ? »

« Est-ce que ça vous évitera de me proposer des fellations à tout bout de champ... ? »

« Bennn ouaiiis évidemment, sinon ce serait genre grave d'l'insecte (de l'inceste, ahem...) et tout çaaaa. » Le tout, débité sans l'avoir lâché.

« Alors c'est oui. Dans tous les cas, vous devriez aller vous coucher maintenant que vous êtes rassuré quant à votre avenir, vous m'avez l'air épuisé hmmm... Frère... ? » Il marqua un temps de pause, le fixant comme s'il attendait quelque chose de la part du brun ivre.

« Shooooogggoooo ! Hey, tu sais quoi ? J'crois qu'j't'aime bien mon nouveau p'tit reuf ! Mais n'en profiiiiite pas pour essayer d'me tirerrrr mes affaires pendant que j'dormirai ou pour me tripoter dans mon zommeil, parce que crois-moi, j'le saurai et j'dirai à Zébu d'te croquer le fion après pour la peine ! »

« Zébu... ? »

« Z'est mon clébard, sauf que c'est PAS vraiment un clébaaaaard et qu'c'est pas vraiment son nom complet, mais chuuteuh hein faut pas l'répéter ça non pluuuuuuus ! Sinon la clairière (la fourrière...) va vouloir l'faire piquuuuuuer comme un hanneton ! Alors j'compte sur toi mon nouveau meilleur amiiiiii et fréroooot ! »

Mais... de quel animal pouvait-il bien être question ? Rien de dangereux ou d'illégal, espéra le crédule Italien, se mettant à craindre le pire, tout à coup... A quoi venait-il de dire oui au juste et dans quelle galère venait-il de s'embarquer surtout ? Enfin, il n'allait pas tarder à le découvrir, puisque d'après ce qu'il avait compris, la bestiole mystère attendait sur la moto de son maître. Une flambante Hayabusa propre comme un sou neuf... Bizarre pour un type soit disant fauché...

Enfin bref, ça ne le regardait pas après tout.

... Et note intéressante au passage, Zébu avait beau ne pas être un cabot, il sentait bel et bien le chien mouillé quand sa fourrure prenait la pluie...

Mais tandis qu'Haizaki se levait – ou plutôt essayait – il tituba en quittant son siège. Genre, méchamment, manquant de se vautrer à plat ventre sur le bar et de foutre en l'air tous les verres...

BOUUUULETTTT !

Soupirant, Dario ferma les yeux comme pour ne pas assister au massacre...

Le déniiiiiii, il n'y a rien de tel !

Parce que, mine de rien, ça allait nécessiter une sacrée MAINTENANCE que d'avoir accepté ce type (et son Tamagotchi poilu) en tant que colocataire(s)... Mais il ne pouvait pas se rétracter maintenant... ce serait beaucoup trop cruel. Et un peu indécent, même. A la place, Dario décida donc de prendre le problème... à bras le corps.

Dans tous les sens du terme, attrapant Shogo pour le balancer sur une épaule et ses affaires détrempées (chien compris) sur l'autre, pendant qu'il prenait l'initiative de les monter jusqu'à leur nouveau chez eux... C'est qu'il ne tenait pas à ce qu'Haizaki se viande dans les escaliers en essayant de les grimper tout seul, bourré comme il l'était, ça aurait fait mauvais genre en guise de tapisserie... et puis, Dario aurait risqué de trébucher dessus sans le faire exprès ensuite...

En tout cas, cette future cohabitation s'annonçait déjà rocambolesque, tant les deux hommes semblaient se trouver chacun à une des extrémités opposées du spectre...


Quelques heures plus tard, de son côté, après avoir profité des largesses culinaires d'Himuro... non, rectification, après en avoir fait les FRAIS plutôt, mais dans le bon sens du terme, gavé comme une oie, Kise était en train de boucler sa valise. L'heure du grand départ approchait : demain matin, rendez-vous à l'Aéroport International de Los Angeles à l'aube pour le décollage. Ayant terminé ses préparatifs, c'est-à-dire ranger la majorité des fringues qu'il n'emmenait pas avec lui dans le bout de dressing gentiment mis à sa disposition, (et encore plus grand en surface entière que l'ancien appart' de Compton, qu'il avait partagé avec Haizaki...) il passait le temps à bavarder avec sa grande amie, lorsque son téléphone portable, posé sur le lit non loin de lui se mit à convulser sur le matelas...

... Signe qu'il venait de recevoir un message.

Un message audio, en l'occurrence dans le cas qui nous intéresse présentement.

Dire qu'il avait fait exprès de l'éteindre durant toute la journée afin d'éviter cela et être tranquille pour faire le point justement... il ne pensait pas que quelqu'un tenterait de le joindre à une heure aussi tardive... Mais apparemment, la plus élémentaire des politesses n'étouffait pas certains énergumènes...

Le beau garçon aux cheveux d'or ne savait pas encore où il allait habiter à son retour des Maldives, bien que Momoi et Himuro aient insisté pour qu'il reste chez eux aussi longtemps qu'il le voudrait. Sauf que de toute évidence, une personne possédait déjà l'improbable réponse à cette question...

Attrapant son smartphone Pikachu pour vérifier qui lui avait laissé un audio, il grimça en lisant le nom de son auteur.

Haizaki...

« C'est qui ? » S'enquit alors une Momoi bien curieuse. (Un peu normal quand même pour une entremetteuse professionnelle... La base quoi.)

« ... A ton avis ? Quelqu'un qui ne sait pas quand il est temps de lâcher l'affaire... »

Bon bah, vu sa réaction, Momoi en déduisait qu'il ne s'agissait pas de Dai-chan. C'était beaucoup trop amer pour ça...

« Oh. Et tu es sûr de ne pas avoir envie d'entendre ce qu'il peut bien avoir à te dire... ? »

« Non merci, sans façon. J'ai déjà un tas de choses autrement plus importantes à penser actuellement et qui ne tournent pas autour de lui. C'est pourquoi je pense, non, j'en suis sûr même, que je vais donc juste me contenter d'effacer son mes-... »

« Noooooon ! » S'écria Momoi, paniquée, en lui arrachant l'appareil des mains pour interrompre dans sa folie destructrice ! « Ne fais pas çaaaa idiot ! Tu pourrais l'regretter et après, il sera trop tard espèce de tête de mule ! »

Devant l'air mi-choqué, mi-dubitatif de Kise, la rose s'empressa de préciser en changeant radicalement de ton pour tenter de le convaincre :

« Il a peut-être quelque chose de vraiment important à te dire ! Si ça se trouve, il vient de trouver un ticket de loterie gagnant par terre dans la rue et il va se mettre à parcourir le pays, avec une liste de toutes ses mauvaises actions à réparer, afin de se racheter face au Karma ! »

« Grand bien lui en fasse, mais je te confirme que ça ne m'intéresse quand même pas de l'savoir... »

Ok... Kise avait décidé de se la jouer mec distant et bien grand bien lui en fasse à lui aussi ! Car dans ce cas, sa meilleure amie savait ce qu'il lui restait à faire : changer de tactique pour éveiller et même forcer son intérêt ! Car malgré ses grands airs emplis d'indifférence, Momoi savait qu'il ne s'agissait que d'une passade et qu'en réalité Kise n'avait qu'une seule envie : avoir des nouvelles de Shogo... Et pouvoir retourner avec lui, surtout. Après tout, d'après ce qu'elle en avait compris, leur séparation n'était pas supposée s'inscrire dans le temps et Kise aurait sans doute l'esprit plus libre s'il partait rassuré et bien disposé concernant le futur de sa relation avec sa tumultueuse Némésis.

Ah, on ne la lui faisait pas !

L'attitude hautaine de Kise était limpide pour elle !

Bien-sûr que contrairement aux apparences, son loulou d'amour lui manquait et qu'il aimerait déjà être rentré des Maldives pour se réconcilier avec lui. Sinon, Kise ne se serait pas donné tout ce mal dans le but de caser sa plus sérieuse rivale et par là même, s'en débarrasser pour de bon !

« Bon et bien si tu t'en fiches, je suppose que ça n'te posera pas de problème si j'écoute ce message à ta place, n'est-ce pas Kichan ? C'est vrai après tout, rien n'm'en empêche moi ! » Sourit-elle, joviale.

Le blond cilla très légèrement, signe qu'elle était enfin parvenue à capter son attention.

Nickel !

« Fais c'que tu veux, si tu as du temps à perdre c'est toi qui vois... » Il haussa des épaules pour se donner un genre, mais encore une fois, ce petit subterfuge ne prit pas avec elle. « Mais par pitié, efface-le quand tu auras fini. »

« Hihi c'est promis ! Et puis, je n'te dérangerai pas sois tranquille. Mais j'ai vraiment TROOOOOOOOP envie de savoir moi, olala ! Il me TUE ce suspense ! I'm so dying to know ! »

De l'avis de Momoi, ça passait toujours mieux quand on en remettait une couche en anglais, avec la subtilité d'un rouleau-compresseur...

Pressant le haut-parleur contre son oreille, elle écouta religieusement le message laissé par Zakkun. Du coin de l'œil, elle put apercevoir Kise qui se mordillait la lèvre inférieure. Hmm... si la nouvelle épouse Himuro ne s'était pas trouvée dans la même pièce que le mannequin lorsqu'il avait reçu ce vocal, il y avait fort à parier que son ami aurait renié tous ses principes dignes d'un Prince des Glaces (ce qui lui allait très mal au teint, soit dit en passant...) et se serait laissé aller à écouter ce fameux message... La rose ne put donc s'empêcher de se sentir un peu coupable malgré elle... Mais puisqu'elle avait une occasion de se rattraper en les rabibochant, autant la saisir.

« Ohhh ! Waouh... je vois, je vois... »

Elle faisait exprès de parler à voix haute et d'en faire des caisses pour obliger Kise à sortir de sa réserve.

Ce qui ne manqua pas de réussir, à sa plus grande fierté !

« Et baaaah c'était MEGA intéressant, j'te raconte pas c'que t'as raté, olalala si tu savais Kichaaan, c'est fouuuu ! »

« A-à c'point là ? Naaan, j'te crois pas, tu mens... t'es forcément en train d'essayer d'me mener en bateau pour me pousser à m'y intéresser... »

« Qui ça ? Moiiiii ? Mais pas du touuuut ! Oulala, je suis OUTREE par de telles insinuations ! Enfin bon... je persiste à dire que c'est dommage pour toi... » Fit-elle en pianotant sur le clavier tactile du téléphone.

Aussitôt une voix féminine lança « EFFACER » et Momoi la stratège rendit son bien à Kise, sonnant le glas selon lequel il était trop tard pour revenir en arrière à présent.

Kise le récupéra et en fixa l'écran quelques secondes, pensif.

Puis, joues gonflées comme un gosse boudeur, il se tourna vers son ancienne manager :

« Je maintiens que je me moque complètement de ce qui peut bien arriver à ce crétin d'Haizaki, mais... stp... puisque toi t'es au courant maintenant... et dis-moi qu'il ne s'est pas encore fourré dans un guêpier pas possible... »

Awww... c'était tellement miiiiiiiiignon raaaah ! Kise qui s'inquiétait pour son chéri ! Momoi se sentait fondre !

« Nooon rassure-toi ! Le seul qui s'est fourré dans quelque chose, c'est son chien dans celui de Dai-chan apparemment ! » Lança t-elle le plus naturellement du monde.

« HEEEEEEIIIIIIIN !? »

« Mais bon, moi c'que j'en pense c'est que ce serait mieux qu'il te raconte tout ça de visu, à ton retour... Il a tellement de choses à te dire, tu sais... Il regrette... et toi aussi, c'est évident. Finalement, c'est pas un mal que tu aies refusé d'écouter son message vocal... Ça va être l'occasion parfaite pour vous deux de vous voir, face à face. En tête à tête, alors c'est mieux comme ça tu peux m'croire ! »

Et bizarrement, contre toute attente...

Kise en avait très envie cette fois...

De croire.

Tout simplement.

Croire son amie.

Croire en Haizaki.

En lui aussi, par la même occasion.

Et surtout en eux...


Waaah comment c'était LOOOOOOONG ! Et comment je suis partie LOOOOOOIIIIN ! (Bah comme d'hab' en fait, mais encore plus quoi.) Enfin, globalement, je suis contente du résultat, même si j'ai pas mal cravaché et souffert pour venir à bout de ce chapitre, parce que je ne savais vraiment pas où "couper". Vous vous retrouvez donc avec du rab', soyez contentes, non mais vraiment hein, parce que toute manière j'avais un peu de retard niveau date de post, donc on va faire semblant que je me suis rattrapée comme ça.

Boooon et sinon, vous en avez pensé quoi ? Il s'est passé pas mal de choses, mine de rien !

J'espère que ça vous a plu !

Je tenais encore à vous remercier, lectrices anonymes ou osant laisser des commentaires, tout particulièrement Scorpio no Caro pour ses indéfectibles encouragements et Arakys que j'ai su convaincre apparemment avec mon Zakiiiiiii pas si méchant et mon Kiiichan pas si gentil !

A bientôt ! (Et au moins, vous connaissez déjà le contenu du prochain chapitroooos)