Chapitre 13.

« Pourquoi un corbeau ressemble à un bureau ? »

Une voix sortie de derrière moi, sur le ton sombre d'un fantôme :

« C'est alors que vola bas un monstrueux corbeau,
Noir comme un baril de goudron
Qui effraya tellement les deux héros,
Qu'ils en oublièrent complètement leur querelle. »

Plus tard, dans la matinée, Harry se retrouvait seul dans la cabine lorsqu'il se réveilla pour la deuxième fois. Il se sentait mieux, psychologiquement parlant mais se sentait un peu malade. C'est sans contexte une rareté venant de lui mais il estimait que ce n'était pas totalement incohérent qu'il se sente patraque sachant qu'il ne s'était pas correctement reposé depuis une éternité.

Il finit tout de même par se lever en se rappelant qu'il avait des leçons de navigation ce matin puis des leçons dans la cuisine. Dire qu'il n'avait jamais eu l'occasion de suivre correctement les cours, le voilà avec tout un programme… Enfin, il se plaignait (mentalement principalement) mais il adorait ça, apprendre. La cuisine n'avait presque plus de secret pour lui mais il s'était dit que la pratique ne lui ferait pas de mal et aussi, cela lui permettait de se rendre utile sur le bateau de temps de son séjour.

La navigation restait sa bête noire, le fonctionnement d'un bateau n'était pas vraiment son truc, à croire qu'il n'avait pas une excellente motivation pour faire cet apprentissage. Il fut sorti de ses réflexions par Stefan qui lui réclama de l'attention.

« Je n'arrive pas à croire que te toiletter était une vraie corvée avant, lui dit-il en le regardant se mettre sur le dos. Tu ne fais que me réclamer des soins toute la journée »

Stefan aboya en réponse et remua la queue provoquant un rire de la part du Sorcier.

« D'accord, d'accord. Mais après je dois retrouver Marco pour ma leçon de navigation ».

Il n'avait pas remarqué ledit Marco, un peu plus haut sur le pont qui le fixait en train de discuter avec son second. Quelques secondes plus tard, Marco s'approcha de lui.

« Salut Harry, commença-t-il, je ne pourrais pas faire la leçon de navigation avec toi aujourd'hui, nous avons une réunion avec Père, si cela ne te gène pas, mon second prendra ma place. Je le forme depuis quelques années maintenant, il est presqu'au même niveau que moi.

-D'accord, répondit Harry même s'il était déçu, on se voit plus tard, finit-il par ajouter avec une pointe d'espoir »

Marco acquiesça en fourrageant dans les cheveux corbeaux de son vis-à-vis. Puis il partit en direction de la salle de réunion en attrapant Ace par une jambe, ce dernier ayant fait une crise de narcolepsie en plein milieu du pont. Baptiste pourra continuer l'apprentissage déjà bien avancer de la navigation. La théorie était acquise après autant de journée passer à lui expliquer la navigation mais Harry semblait toujours avoir un souci avec la pratique.

Il plaça Ace sur une chaise et lui chuchota que c'était l'heure de déjeuner, l'effet fut quasi immédiat, il se leva en sursaut et criant « Viiiiiiannnde ! ». Les autres commandant rigolèrent un bon coup ce qui allégea l'atmosphère tendu depuis quelques semaines avec la dégradation de la santé de Père.

Celui-ci commença d'ailleurs la réunion qu'il avait demandé par le sujet d'inquiétude de la majorité de ses fils :

« Je sais ce qui vous trotte à tous dans la tête depuis quelques semaines et je pense qu'il est temps d'en parler une bonne fois pour toute. Je me fais vieux et ma santé n'est plus ce qu'elle était. Vous n'y pouvez rien et c'est dans l'ordre des choses, je ne souhaite pas survivre encore à l'un d'entre vous.

-Père… chuchota Marco et se fut reprit par l'ensemble des autres commandants.

-Laissez moi finir, je n'ai pas l'intention de passer l'arme à gauche avant encore quelques temps mais je pense et je m'inquiète de ce qu'il se passera lorsque je ne serais plus là. »

Devant le silence qui suivirent ses propos, il continua.

« Nous sommes des pirates qui prônons la liberté et je souhaite que vous gardiez tous cela en tête. Je ne souhaite pas vous emprisonner dans une cage dorée. Si l'équipage de Barbe-Blanche doit disparaître avec moi, vous n'en resterez pas moins une famille, quelques soit les directions que vous prendrez pour l'avenir. Je vivrais à travers vous dans votre cœur tant que vous restez fidèle à notre crédo et à notre famille. »

Il laissa passer quelque seconde avant de se mettre doucement à rire.

« Je comprends que vous vous inquiétez tous pour moi, mais je préfèrerai que le temps qu'il me reste sur cette Terre se passe dans la bonne humeur et vous n'aurez le droit de pleurer que le jour de mon enterrement, guahaha ! J'aurais vécu une vie pleine et rempli. »

Malgré la tristesse que l'idée de la mort prochaine de leur capitaine leur procurait, les sourires commencèrent à s'afficher timidement sur les visages et les commandants répondirent : « oui, père. »

« Bien, maintenant que c'est dit, Marco, pourrais-tu parler de ce qui nous amènes vraiment à cette réunion ?

-Très bien père, nous avons reçu plusieurs rapports de la part de différentes îles de notre territoire qui nous indique que les pirates connues pour prendre des contrats, font des incursions violentes à la recherche de quelque chose ou de quelqu'un. Nous avons besoin d'enquêter et de les arrêter. Les divisions vont se répartir des portions de territoires et patrouiller au minimum. J'ai reçu une demande d'un informateur, il souhaite parler uniquement à Ace donc je propose que les navigateurs se répartissent auprès des 11 autres flottes, que des petites équipes de surveillances se mettent en place sur les îles qui ne nous ont encore rien signaler à propos des ses hommes. Je partirais rencontrer l'informateur avec Ace. Son second prendra en charge la division. Est-ce que le plan vous convient ? »

L'ensemble des commandants acquiescèrent et récupérèrent le dossier que Marco avait distribué en début de réunion où il avait compilé l'ensemble des rapports reçus à propos de ses incidents afin que chacun définisse la marche à suivre. Comme à leur habitude, ils se réuniraient une nouvelle fois dans quelques heures pour rédiger des ordres de missions plus précis et pouvoir partir au plus tôt, soit le lendemain

Cela faisait maintenant plusieurs semaines qu'ils étaient ensemble tous réunis et cela commençait à se savoir … Les problèmes allaient de toutes manières leur tomber dessus assez rapidement, autant les devancer et régler le plus prudemment possible.