Peu de temps après, Sirius Black passa dans la chambre des garçons. Ronald était en train de raconter l'année passée à Harry sans lui. Les recherches déployées pour le retrouver avaient été hors du commun. Les élèves de l'école n'avait parlé que de ça durant des mois. Ron et Hermione avaient tout fait, même à distance, pour que leur meilleur ami ne soit pas oublié et que les investigations se poursuivent. Ils avaient harcelé de courrier le Ministère, la Gazette. Au point même que monsieur Weasley avait tenté de les tempérer depuis avril.

Harry se sentait touché comme jamais, mais aussi particulièrement gêné. S'il avait pu prévenir ses proches, l'année aurait été bien moins rude pour eux. Il n'avait pas voulu ça, loin de là, et il commençait à se demander comment il allait justifier son retour lorsque tout le monde le saura. Et puis, retournerait-il à Poudlard ? Dans les faits, il n'en avait pas besoin, mais l'école était obligatoire pour tous les jeunes sorciers.

Face à Sirius, Harry se surprit à sourire librement. Son Maître ne lui avait pas enseigné comment se comporter face à un parent, mais il pensait qu'il n'avait pas à le vouvoyer ni à se soumettre particulièrement. Tant qu'il demeurait poli et tempéré, cela ne devait pas mettre à mal son statut de disciple.

- Comment tu te sens ? s'inquiéta Sirius en pressant l'épaule de son filleul.

- Un peu... barbouillé, confia Harry.

Ce n'était pas vraiment qu'il avait mal au ventre, comme s'il avait mangé quelque chose - d'ailleurs son estomac était plutôt vide. Mais davantage que le tourbillon d'émotions qui valsait en lui depuis la veille commençait à lui donner la nausée.

- Tu as mangé quelque chose ? Tu as faim ?

- Je n'ai pas faim, merci Sirius, répliqua-t-il, un peu nerveux.

Le sorcier attira son neveux vers son lit afin qu'il s'y assoit sur le bord. Harry jeta un coup d'œil à Ron qui esquissa un sourire de soutien avant d'attraper un livre et de s'allonger dos à eux. Sans doute voulait-il donner un peu d'intimité aux deux hommes.

Une fois installé, Sirius avisa le collier qu'Harry tenait entre ses doigts. Ce dernier se tendit à ce constat. Sirius posa une main douce par-dessus celle de son filleul.

- En tant qu'Animagus, je pense sincèrement que ce genre de chose ne devrait pas exister.

Avec hésitation, Harry lui renvoya un regard reconnaissant.

- J'ai du mal à croire tout ce que Remus m'a raconté. Toi... disciple... de Rogue ! Cette histoire avec Lyro... le voyage dans le temps...

- Je n'ai dit que la vérité, lui assura Harry.

- Et je ne mets absolument rien en doute. Juste... ça fait beaucoup à intégrer en peu de temps. Mais je suis si soulagé, si heureux de te savoir avec nous. Je te croyais perdu pour toujours.

Les larmes aux yeux, Sirius serra son filleul contre lui. Harry lui rendit son étreinte, le cœur cognant contre sa cage thoracique. Qu'il puisse avoir autant manqué à son parrain ne le rendait pas forcément fier, mais l'orphelin qu'il était se sentait réconforté comme jamais il ne l'avait été.

La porte s'ouvrit sur Remus Lupin qui avisa les différents sorciers de la pièce sans quitter le pallier.

- Sirius, on a besoin de toi en bas, annonça-t-il.

L'air gêné de l'émotion qui transparaissait sur son visage, Sirius renifla et se racla la gorge un peu grossièrement avant de se lever. Il quitta la pièce rapidement et Lupin avisa quelques secondes Harry. Son sourire s'effaça légèrement lorsque son regard s'attarda sur son cou. Harry, qui s'était replacé en position debout dès l'arrivée de l'ancien professeur, baissa précipitamment la tête. Remus entra et referma la porte derrière lui. Il s'avança vers Harry qui recula d'un pas.

- C'est moi qui lui ai enlevé, intervint Ron en s'approchant.

- Ronald... ce n'était pas malin de faire ça, répondit le sorcier d'un ton plus sévère. Ce n'était pas à toi de t'en occuper.

- Harry n'est pas un chien, répliqua-t-il sèchement.

- Et personne n'a prétendu une chose pareille, rétorqua Lupin sur le même ton.

L'autorité du sorcier fit taire son ancien élève, bien qu'il ne masqua rien de son mécontentement.

- Tu ne crois pas t'être attiré assez d'ennuis comme ça ? ajouta Lupin.

Surpris par la remarque, Harry releva brièvement les yeux vers son meilleur ami qui rougit dans l'instant.

- Je vais informer tes parents de ce que tu viens de faire, et en attendant tu es prié d'aller sur ton lit ou tu seras consigné jusqu'à demain matin.

La voix sévère du sorcier n'appelait à aucune réplique.

- Je vous en prie, monsieur, ne le punissez pas, intervint Harry, la gorge nouée. C'est ma faute, il n'a rien fait.

À sa grande surprise, Remus Lupin se positionna face à lui en lui lançant un regard éloquent, comme s'il voulait lui faire entendre qu'il n'était pas dupe une seconde.

- Tu me regarderais droit dans les yeux et tu prétendrais lui avoir demandé de t'enlever le collier ?

Légèrement horrifié par les propos de l'homme, Harry rabaissa la tête sans discuter. Mentir était proscris pour lui, évidemment. La dernière fois qu'il avait tenté l'expérience avec son Maître, il avait été corrigé tous les matins pendant une semaine, histoire de lui passer l'envie de retenter l'expérience.

- Il n'a rien fait, gronda Ron.

- Ronald va sur le lit, j'en ai fini avec toi, ordonna Lupin.

Puis il s'avança vers Harry qui frémit malgré lui. Le silence qui suivit perdura jusqu'à ce que le Survivant lève les yeux sur le sorcier. Ce dernier avait perdu son air sévère, mais il fixait Harry avec une intensité déstabilisante.

- Avec ton retour, tu as raconté une histoire presque incroyable, au sens strict du termes. Tout le monde n'est pas convaincu, comme tu as pu le constater hier.

Harry songea immédiatement à Maugrey ainsi que le professeur Rogue.

- Pour ma part, je te crois. Et s'il y a bien une chose dont je suis convaincu, c'est de ton statut de disciple.

Machinalement, Harry porta la main à sa nuque.

- Non, cela n'a rien à voir avec la marque. Je connais très bien les règles des disciples et tu sembles t'y soumettre avec rigueur. Ta politesse, ta docilité et ta discrétion ne laissent pas place aux doutes. Tu me vois donc stupéfait de t'entendre mentir.

- Je..., commença Harry en secouant la tête. Monsieur, je vous prie de m'excuser je me suis mal exprimé. Je ne voulais pas dire que j'avais demandé à Ron de m'ôter le collier. Seulement, il m'a vu triste et il a voulu m'aider. Je n'aurais pas dû me plaindre, sans quoi il n'aurait jamais fait ça. Je vous demande pardon.

Avec hésitation, il s'inclina et resta abaissé. Ses oreilles bourdonnèrent tant le stress et la gêne broyaient sa poitrine.

Remus inspira profondément.

- Regarde-moi, Harry. Redresse-toi, s'il te plaît.

Ce dernier obéit et il eut du mal à interpréter le regard attristé de son ancien professeur. Sans doute était-il déçu, songea Harry. Après quelques instants, Lupin tendit une main vers le jeune disciple qui, après une seconde de panique, compris la demande de l'homme. Il plaça le collier à contre coeur entre les doigts de Lupin qui referma ces derniers dessus.

- Je sais que tu es un excellent disciple et que, sans l'ombre d'un doute, Severus t'a donné une éducation irréprochable. Je vais donc me contenter de t'interdire jusqu'à nouvel ordre de te transformer ou d'user de tes pouvoirs.

Pris au dépourvu, Harry resta statique. Sa première pensée fut qu'il ne s'était jamais transformé sans permission, mais Lupin ne pouvait pas le savoir, évidemment.

- Oui, monsieur, souffla-t-il comme il put.

Remus hocha la tête d'un air entendu avant de jeter un regard à Ron qui semblait bougonner sur le lit. Alors qu'il se dirigeait vers la sortie, Harry fit quelques pas à sa suite en l'appelant, ce qui poussa l'homme à faire volte-face.

- Je... Monsieur, vous savez que la pleine lune aura lieu dans quatre jours, j'imagine ?

Lupin acquiesça seulement.

- Je dois vous dire, monsieur, jamais je ne me suis transformé sans permission au préalable de mon Maître. Je sais que ma parole ne vaut pas grand chose du haut de mon statut, mais je ne vous désobéirais d'aucune manière. Seulement... la nuit de la pleine lune est une exception. Lyro est un renard lunaire, il tire toute sa force et sa puissance de la nuit. À la pleine lune, je me transforme toujours, c'est plus fort que moi.

L'expression du sorcier changea subitement.

- Tu te transformes forcément à la pleine lune ? répéta-t-il, perplexe. Un Animagus ne peut pourtant pas prendre le dessus sur son sorcier, c'est...

Il secoua la tête, résolument étonné.

- Je peux essayer de ne pas muter, mais... c'est épuisant et douloureux. Lyro n'aime pas ça du tout. Et je n'ai jamais tenu la nuit complète.

- Ton renard à sa volonté propre, c'est bien cela ?

- Oui, monsieur, mais il ne va jamais à mon encontre. Excepté les nuits de pleine lune où je ne suis pas assez fort pour réprimer son désir de s'exprimer.

- Je vois. Lyro se soumettait-il à la volonté de Severus, puisqu'il était ton Maître ?

Harry eut du mal à masquer la surprise que la question provoqua en lui. Il se reprit au plus vite.

- Lyro n'obéit qu'à une seule et unique personne, moi, avoua-t-il. Je suis son seul maître.

- Bien..., souffla finalement Lupin. Je prends note, Harry. Je garde également ça avec moi.

Il secoua d'un mouvement de poignet le collier, puis quitta la pièce sans un mot supplémentaire.

La journée se passa dans un calme particulier. Ron n'avait pas dit un mot après le départ de Lupin et s'était finalement endormi. Harry, qui ne savait pas trop dans quelle mesure il avait le droit de circuler ou non librement dans la maison, préféra partager la punition de son meilleur ami en restant également sur son lit. Après tout, c'était de sa faute si Ron avait des ennuis.

Il profita du sommeil de son ami pour se positionner en tailleur et entrer en méditation. Le professeur Lupin lui avait interdit de se transformer ou d'user de ses pouvoirs et il ne comptait pas désobéir. Toutefois, il ne lui avait pas interdit d'entrer en communion avec son Animagus, de méditer pour se reconnecter correctement à lui après la rupture du lien dut au collier. Bon... certainement que le dit professeur ignorait tout de cette habitude d'Harry, mais elle était passive et invisible. Il ne faisait de mal à personne. D'ailleurs, son Maître ne l'en avait jamais privé. Il mit un moment à retrouver son renard, ce dernier s'étant niché au fond de son esprit. Mais très vite, il ressentit sa force, sa vivacité et son énergie parcourir ses membres. Il aurait adoré se transformer, mais c'était hors de question.

Après un long moment, Harry finit par s'endormir...

Harry ouvrit lentement les yeux, à bout de forces. Il était sur son lit et son esprit était embrouillé. À tâtons, il chercha ses lunettes qui étaient sur la couverture, près de lui. Dès qu'il les eut positionnées sur son nez, il remarqua la présence de son Maître à quelques mètres de lui, assis dans un fauteuil. Harry tenta de se redresser , afin de se mettre debout au plus vite. Rogue se leva au même moment et, lorsqu'il se trouva à hauteur du lit, son disciple leva craintivement le bras au niveau de son visage, effrayé. Le Maître attrapa son bras avec fermeté, mais sans agressivité et aida son disciple à s'asseoir au bord du lit.

- Reste assis, ordonna Rogue.

- Maître, gémit Harry. Je ne me sens pas bien.

Rogue passa sa main sur la nuque de son disciple d'un geste réconfortant.

- Respire profondément, ça va passer.

Au bout d'une minute, le brouillard dans sa tête commença à se dissiper. Harry avait une sensation étrange et inexplicable qui parcourait tout son corps.

- J'ai réussi l'appel, Maître ?

Severus Rogue esquissa un sourire satisfait.

- Tu as réussi.

Un bruit du côté de la porte tira Harry brusquement du sommeil. Il se redressa pour entrevoir la tête de Fred passer par l'entrebâillement. Ce dernier sourit avant de pousser la porte d'un geste qui semblait se vouloir silencieux. Il fut suivi de Georges, Ginny et Hermione.

- Qu'est-ce que vous faites là ? s'étonna Ron. On est supposé rester dans nos chambres avec l'histoire de la réunion de l'Ordre. Vous allez vous attirer des ennuis.

- Dis le gars qui a été puni au lit comme un gosse toute la journée, chuchota Georges, taquin.

Il avait visiblement repris du poil de la bête. Ron l'affubla d'un surnom peu poli qui fit rire l'intéressé avant que Ginny chuchote :

- Taisez-vous sombres crétins, on va se faire prendre.

Les trois frères obtempérèrent et Hermione s'approcha doucement de Harry. Elle déposa un baiser sur sa joue qui lui réchauffa un peu le coeur.

- Est-ce que tu vas bien ? s'inquiéta-t-elle avec douceur.

- Oui, tout va bien, ne t'en fais pas, lui assura Harry en pressant sa main.

- Moi aussi ça va, intervint Ron, sec.

Elle lui renvoya une grimace avant d'aller s'asseoir près de lui sur son lit. Ils ne se touchaient pas ni rien, mais Harry avait l'impression qu'une proximité étrange planait entre eux.

- Alors, tu le sors ou pas ? murmura Ginny à Fred.

- Que d'impatience, jeune fille, la titilla-t-il.

Il tira au même moment de sa poche ce qui semblait être la réplique d'une oreille humaine.

- C'est quoi votre truc ? s'étonna Ron.

- Eh bien mon cher frère, votre chambre se trouve précisément au-dessus de la cuisine, l'éclaira Georges. Cela signifie que votre plancher est également le plafond de ce qui est en ce moment même la réunion secrète de l'Ordre du Phénix.

- Et on ne va pas se priver d'y participer à notre manière, ajouta Fred.

À quatre pattes, il plaça l'oreille sur le sol et commença à la glisser sur le parquet avec minutie. Harry, pour sa part, se liquéfia sur son lit. Écouter sans autorisation cette conversation secrète et interdite serait le truc le plus insolent qu'Harry aurait fait sur ces quatre dernières années. Il n'osa pas pour autant formuler son refus d'espionnage à haute voix, partagé entre son envie de ne pas paraître trop différent aux yeux de ses amis... et la curiosité qui s'éveillait en lui à cette idée. Après tout, il savait qu'il allait faire l'objet de cette réunion.

- C'est bon, souffla Fred en se relevant.

Dès lors qu'il se redressa, la voix du professeur Rogue s'éleva dans la pièce, tétanisant Harry au passage.

- ...auriez dû lui remettre, Lupin. On ne sait rien de ce dont il est capable à l'heure actuelle.

- Severus, répliqua le concerné. C'est un enfant et c'est Harry. On ne peut pas le traiter comme ça, même si l'inconnu nous effraie.

- Ce collier est une aberration, commenta Sirius. C'est bien ton genre de créer un truc pareil.

- Je n'ai rien fait, Black, répliqua Rogue d'un ton calme.

- S'il vous plaît, cessez de vous battre à ce sujet.

Dumbledore... Harry se redressa à l'entente de la voix du sorcier.

- Remus a eu raison de ne pas lui remettre le collier, poursuivit-il. De ce que j'ai compris, Harry s'est montré coopératif. Montrons-lui aussi qu'il est le bienvenu parmi nous, que nous avons confiance en lui.

- Vous pensez vraiment que c'est possible toute son histoire ? ajouta Tonks, Qu'il a voyagé dans le futur et a passé cinq années comme disciple avec vous ?

- Il a la marque des disciples, précisa Sirius.

- Et il se comporte comme un disciple, ajouta Lupin.

- C'est à dire ? souffla Dumbledore.

- Il ne fait rien sans permission : s'asseoir, bouger, manger, parler. Il baisse facilement la tête ou le regard. Un claquement de doigts suffit à le faire reculer d'un pas.

Le ton monocorde de l'ancien professeur de Poudlard serra un peu la gorge au Survivant. Il semblait comme déçu ou contrarié.

- Va savoir tout ce que tu lui as fait enduré pendant cinq ans, cracha Sirius sèchement.

- Je n'ai rien fait à Potter, rétorqua Rogue d'un ton catégorique. Je n'ai aucune idée de ce qui a pu lui arriver ces cinq dernières années. Mais s'il est réellement devenu obéissant et bien élevé, je ne vois pas ce qu'on peut me reprocher.

- Tout ce qu'on sait c'est qu'il est bien disciple, coupa Maugrey. Si ça se trouve son Maître était un Mangemort, Voldemort même peut-être.

- Vous dites n'importe quoi, s'emporta Molly Weasley.

- On en sait rien, murmura Tonks d'une voix douce. En un an, il a pu lui arriver tellement de choses. Faisons lui boire du Varitacerum.

- Jolie manière de témoigner notre confiance, commenta Arthur Weasley.

- Que voulez-vous faire alors ?

- C'est McGonagall, intervint Ron dans un murmure. Elle fait partie de l'ordre...

- On prend le temps de discuter avec lui, d'évaluer ses capacités, annonça Lupin. Tout simplement.

- Et pour le disciple sans Maître ? questionna Maugrey. Le gamin a avoué que son Maître, quel qu'il soit, avait laissé sa marque pour qu'il reste sous l'autorité d'un sorcier.

- Qu'espérez-vous ? interrogea McGonagall.

- Si l'un de nous devient le Maître de Potter, le problème est résolu, grogna Maugrey. Ou tout du moins il sera tenu en laisse.

- Allez vous faire foutre, commenta Sirius.

Les voix se mêlèrent quelques secondes, ce qui les rendirent quasi inaudibles... Jusqu'à ce que Dumbledore intervienne.

- Je suis d'avis de suivre Remus. Essayez de comprendre au mieux ce qu'il a vécu le temps de son absence, obtenir des informations sur ses dons et Lyro. Severus, j'aimerais que vous restiez au quartier général le temps de cette investigation.

- Mais..., commença le professeur de potions.

- Harry aura peut être besoin d'un repère, précisa Dumbledore. Nous discuterons prochainement de son statut de disciple, d'ici un jour ou deux.

Les sorciers ne contestèrent pas et la réunion s'acheva tout juste quelques minutes plus tard. Fred, Georges, Ginny et Hermione s'empressèrent de regagner leur chambre sans avoir eu le temps de discuter de ce qu'ils avaient entendu. Harry n'avait ni bougé de son lit ni desserré les lèvres. Il ne savait pas si la présence du maître de potions lui faisait plaisir ou non. D'un côté il s'en sentait rassuré, mais de l'autre il n'ignorait pas que cet homme n'était pas son Maître et ne le serait jamais.

Jamais sauf si l'Ordre décidait du contraire.

Et cette simple pensée le fit frémir.