C'est ma première, une fanfiction sur Regulus Black ! Elle devrait évidemment faire plus d'un chapitre, je précise que nous nous situons dans un univers alternatif mais n'en dévoilerait pas trop pour ne pas tuer le suspens.
Bonne lecture !
Le stress se lisait sur le visage du garçon. Un stress qui le faisait se figer, qui paralysait ses mains et pétrifiait ses entrailles.
Il savait ce qu'il devrait faire, il connaissait chaque détail du Plan, tout autant que sa finalité. L'angoisse n'était pas d'y arriver, plutôt de le conclure.
Le garçon eut du mal à avaler sa salive, c'était comme si elle choisissait de rester bloquée dans sa gorge, aussi dût-il se persuader de bouger de ce lit, bouger, poser les pieds sur le sols, puis s'habiller.
Le contact avec la terre fut dur, à mesure qu'il réalisa à quel point sa trahison serait terrible. Bientôt, il savait qu'il n'aurait plus l'occasion d'y penser : le Seigneur des Ténèbres n'assassinait pas ceux qui étaient déjà morts. Bientôt, Regulus Black n'aurait plus à se préoccuper de l'honneur de la famille Black, ni de son frère traître à son sang, comme se plaisait à le répéter sa cousine aux cheveux noirs, ni même de ses anciens amis.
Lorsqu'il jeta un regard sur la penderie, Regulus Black comprit à quel point choisir de beaux habits pour s'habiller était ironique – il allait à la mort, pas à une réception. Pourtant, il passa lentement la main sur un ensemble qui avait été trop grand à une époque, une des tenues de son frère. Ce n'était pas la seule dans son armoire, c'était une tenue sorcière un peu érodée par le temps, cédée car les jambes du pantalon devenaient trop courtes. Regulus avait toujours été plus petit que Sirius, c'était donc lui qui recevait les habits trop grands – jusqu'à l'âge de 16 ans, 15 années pour lui, lorsque son frère quitta le domicile familial.
Les yeux de Regulus s'égarèrent sur une étiquette portant le nom de « », preuve que le vêtement avait été porté à Poudlard et que l'élève avait été désireux de ne pas le voir confondu avec les affaires de ses camarades. C'était très Sirius, ça, lui faisait confiance en tout point aux elfes de maison, il n'avait jamais eu à marquer ses vêtements « comme un moldu ».
Quelles pensées inutiles, se dit le jeune Black tendit qu'il enfilait les vêtements. Ils étaient maintenant à la bonne taille malgré une légère odeur de renfermé – peut importait, c'était désormais la seule chose qu'il avait qu'il appartenait à Sirius. Plus sérieusement, il se dirigea vers son bureau (un bureau qui avait été témoin des nombreuses heures que le cadet des Black avaient passées, enfermé dans cette chambre) et en ouvrit le compartiment secret.
« Alohomora. », murmura-t-il et il en tira un médaillon, semblable en tout point à celui du Seigneur des Ténèbres. Il prit du papier et une plume et tenta d'écrire quelque chose. Il lui semblait tellement injuste de partir comme cela – pour ses camarades, pour son frère, éventuellement pour ses parents. Son cœur se serrait et il écrasa la pointe de la plume sur le papier.
Il ne savait pas comment le dire, par où commencer.
Peut-être par avouer qu'il était un lâche ?
À moins qu'il confesse ses crimes par honnêteté ?
Ou juste demander de l'aide ?
Il se souvenait encore de Sirius, ce jour-là, la mine qu'il avait lorsqu'il était parti. La dispute qu'il y avait encore eu entre ses parents et lui – le ton était monté, quelques sorts avaient été jetés. Encore une fois, Regulus était resté immobile, incapable de réagir. Son visage était blanc, il peinait à comprendre ce qu'il se passait réellement. C'était comme s'il se noyait.
À un moment, il avait entendu son prénom et il lui avait semblé qu'il remontait enfin à la surface. Il avait eu un hoquet puis avait regardé Sirius : il s'était adressé à lui.
Tout le monde le regardait : Sirius, ses parents, et lui avait été incapable de comprendre ce que son frère lui avait dit. Sirius semblait être prêt à partir, il le regardait, mais ne comprenait pas pourquoi. Mère posa une main sur une de ses épaules, il sentit ses ongles à travers son pull, la douleur se répandre dans son corps.
« Tu ne peux pas partir, Sirius. Reste, s'il te plaît. », réussit-il à articuler à ce moment et comme au ralenti, son frère fit volte-face et quitta le 12 square Grimmaurd.
Revenant à la réalité, Regulus constata que sa main tremblait toujours contre sa plume des gouttes d'encre s'étaient répandues sur le papier qui les buvait mais ne les effaçait pas, preuve à jamais de son mal-être.
« Sirius,
Il fut un temps où je t'admirais, j'aurais voulu que nous faisions tous les deux des plans pour partir ennsemble, je-
Nous savons tous les deux que c'est impossible. Tu es chez Potter, je suis un Black.
Sirius. Je vais commettre l'irréparable, j'ai découvert quelque chose qui peut défaire le Seigneur des Ténèbres. Je ne te demande pas de me faire confiance, je vais le faire. Je voulais t'en avertir, je ne veux pas que tu vives en pensant que je me suis fait – Ce n'est qu'une question de temps, il va s'apercevoir que je sais quelque chose, tu dois être prévenu, il s'agit de magie noire très ancienne, un horcruxe. Je vais tenter de le détruire.
C'est difficile.
RAB »
Regulus n'était pas satisfait de la lettre, loin de là, mais c'était de loin le meilleur essai qu'il avait pu obtenir. Il soupira – parler des horcruxes dans une lettre lui semblait périlleux mais il le ferait, après tout, n'allait-il pas mourir dans quelques heures maintenant ? Il plia la lettre, apposa le sceau des Black, la confia à Blanche, la chouette que sa mère lui avait offert il y avait maintenant trois années.
« Emporte ça à Sirius, s'il te plaît ! »
Il la regarda s'éloigner dans le ciel, puis appela Kreattur.
« Maître Regulus. », dit le vieille elfe en inclinant respectueusement devant lui. « Maître Regulus veut-il que Kreattur lui apporte le petit déjeuner ? »
Le jeune héritier Black eut un léger sourire. Si la perspective aurait été agréable quelques jours auparavant, elle semblait tout à fait désuète à présent. Il mit le faux médaillon dans sa poche.
« Non, Kreattur. Je voudrais que tu m'emmènes là où le Seigneur des Ténèbres t'a emmené, c'est un ordre. Nous nous occuperons de tout cela plus tard. »
Il sentit la main de l'elfe agripper la sienne, un plop sonore bien loin de leurs transplanages sorciers (si violents, il haïssait cela) et Regulus et Kreattur se retrouvèrent au milieu d'une grotte.
Là, plus loin, une main ouvrit cette lettre.
Un sourire passa sur ses lèvres, un léger rire aussi.
