Aujourd'hui, c'est la journée mondiale du tourisme, l'occasion d'explorer le début de la relation entre Luna et Rolf !

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Rien ne semblait inhabituel. Quelques personnes cuisinaient dans la cuisine tout en discutant, l'une préparait des pâtes avec quelques légumes, un autre sortait une shepherd's pie -un hachis parmentier anglais- du four. La pièce voisine était un peu plus animée, plusieurs personnes se racontaient leur journée ou faisaient connaissance. Certains étaient assis à table avec des assiettes plus ou moins pleines, d'autres dans des canapés ou des poufs. La pièce était lumineuse. Elle était aménagée de façon à inciter les échanges. Avec le prix, cela était la principale raison qui avait poussé les personnes présentes à choisir cette auberge de jeunesse au lieu d'aller dans un des hôtels des environs.

Assis à table, une quinquagénaire racontait à plusieurs jeunes adultes ses expériences : elle avait beaucoup voyagé à travers plusieurs pays d'Europe et d'Amérique.

« Je préfère aller dans une auberge de jeunesse, plutôt qu'un hôtel. C'est beaucoup plus convivial. En plus, je peux cuisiner et faire ma lessive. Les auberges ont bien changé dernièrement. Il y a quelques années, lorsqu'on arrivait, on nous attribuait une tâche à faire. Cela pouvait être du ménage ou de l'accueil, j'espérais à chaque fois ne pas tomber sur le nettoyage des toilettes. Maintenant, ça ne se fait plus, mais les prix ont augmenté. On nous demande de faire notre vaisselle et de respecter le lieu, mais je trouve que c'est le minimum qu'on puisse faire. » Ce type de logement se développait, il plaisait aux jeunes avides de découverte.

Dans le canapé, deux vingtenaires échangeaient sur la région : l'un était là depuis plusieurs jours, c'était sa dernière nuit à l'auberge, alors que l'autre homme venait d'arriver en fin d'après-midi. Il y avait plusieurs circuits de randonnées à faire si le temps le permettait. La météo pouvait se monter capricieuse.

Assise en tailleur dans le fauteuil voisin, une jeune femme aux longs cheveux blonds faisait des mots croisés tout en écoutant leur conversation. Elle avait plussoyé l'une des randonnées évoquée, la qualifiant de jolie et facile.

Une musique était diffusée en fond sonore, elle n'était pas suffisamment forte pour déranger les conversations. Un groupe se leva pour débarrasser leur table avant de faire leur vaisselle. Un homme entra dans le salon, ses yeux firent le tour de la pièce, comme s'il découvrait l'endroit.

"Bonjour, est-ce que cette place est libre ? demanda-t-il en direction d'une place dans le sofa.

- Oui, elle l'est. Quand êtes-vous arrivé ici ? interrogea rapidement l'un des hommes présents.

- Il y a une dizaine de minutes. J'ai simplement déposé ma valise dans la chambre. Et vous ?

- Quatre jours, mais je pars demain, répondit le brun qui avait répondu à la première question.

- Cet après-midi. Je compte faire une randonnée demain et m'en vais le jour suivant, répondit le blond assis à côté de lui dans le canapé.

- Avant-hier," répondit la blonde sans qu'elle ne lève la tête de son mot croisé.

La conversation continua. Ils parlaient de ce qu'il y avait à faire dans la région. Ils avaient pris un dépliant gratuit avec une carte sur le présentoir. Le brun, qui connaissait le mieux l'endroit, parlait le plus.

"Fini !" s'exclama la jeune femme tout en fermant son livre tout en se réinstallant dans une autre position.

"Félicitation, il ne semblait pas facile, la complimenta le blond tout en se levant. Je vais prendre ma douche et préparer mes affaires pour demain. Je vous reverrai peut-être plus tard. Au fait, je m'appelle Jack.

- Moi, c'est Rolf, répondit le dernier arrivé.

- Matt, enchanté.

- Luna.

- Enchanté, passez une bonne soirée," salua Jack.

Rolf regardait attentivement la jeune femme assise en face de lui alors que cette dernière paraissait découvrir les personnes assise à des tables dans la partie salle à manger de la pièce. Elle ne passait pas inaperçue avec sa robe d'été rose fluo et ses boucles d'oreille en forme de tournesol.

"Désolé, mais êtes-vous Luna Lovegood ? Osa-t-il demandé. Elle reporta son attention sur lui. Habitué à lire des magazines naturaliste, il avait vu plusieurs fois la photo de la jeune femme à l'intérieur. Elle avait découvert plusieurs espèces et partageait ses recherches.

- Je ne me souviens pas de vous, Rolf.

- Rolf Dragonneau. Je travaille avec les animaux.

- Vous vous connaissez ? Demanda Matt.

- J'ai rencontré Norbert Dragonneau. Pas vous.

- Je suis son petit-fils.

- D'accord".

Luna se tut et rouvrit son livre afin de commencer une nouvelle grille. Matt et Rolf discutèrent un moment. Ce dernier ne pouvait s'empêcher de jeter des regards impressionnés à la femme présente. Environ une heure plus tard, elle ferma son livre, se leva et déclara :

"Demain, je vais finir de peindre les Kelpys. Iras-tu les voir ?

- Je ne sais pas.

- Je pars à neuf heures. Bonne nuit."

Sur ces mots, elle quitta la pièce.

"Cette fille est bizarre, déclara Matt. C'est quoi un Kelpy ?

- Elle est brillante, contesta Rolf sans quitter des yeux la porte d'entrée.

- Si tu le dis. Tu es célibataire ?"

La conversation continua un moment. Malgré leur jeunesse, ils avaient déjà visité plusieurs pays.

Luna était assise à table devant un copieux petit déjeuner anglais composé de baked beans et saucisses, lorsque Rolf entra dans la salle à manger.

"Bonjour, puis-je m'asseoir ? Demanda-t-il avant de s'installer. Il mit une bonne dose de beurre de cacahuète sur une tartine avant de s'intéresser de nouveau à la personne en face de lui.

- Sais-tu où vit le Kelpy ? Je suis venu ici dans l'espoir de l'étudier.

- Il n'est pas difficile à trouver si on sait où chercher.

- Accepterais-tu que je vienne avec toi ?

- N'oublies pas de prendre à manger pour ce midi avec toi."

Ils se retrouvèrent dans le hall d'entrée une demi-heure plus tard, un sac sur le dos. Ils auraient pu transplaner, mais ils prirent un bus. Les maisons de la ville ne tardèrent pas à disparaître pour laisser la place aux arbres. Aucune trace de civilisation, si ce n'est la route à double sens, n'était présente à l'arrêt où ils descendirent du bus. Ils empruntèrent un petit sentier de randonnée. La montée était raide, mais les deux jeunes avaient de l'énergie. Ils arrivèrent rapidement en haut, d'où ils avaient une vue sur un grand lac entouré d'arbres. Ils descendirent au pied de la rive constituée de galets.

Luna commença à installer un chevalet sorti de son sac, elle lui rendit sa taille originale, puis une toile, ses pinceaux et le reste de son matériel.

"C'est toi qui a peint cela ? La peinture était loin d'être terminée, mais on pouvait déjà commencer à reconnaître le paysage qui les entourait.

- Oui, un couple de Kelpy et leur enfant vivent dans ce lac. Je suis venue les observer. J'en profite pour faire cette toile.

- Est-ce la première fois que tu viens ici ?

- Non. Je suis déjà venue plusieurs fois. J'aime cet endroit. C'est calme et les Kelpys sont des créatures fantastiques.

La surface de l'eau commença à s'agiter. Il ne fallut pas longtemps avant de voir surgir la tête d'un gigantesque animal. Il ressemblait à un cheval, mais de longs joncs remplaçaient l'habituelle crinière.

Moins d'une minute plus tard, un second animal, un petit peu plus petit que le premier, apparut en compagnie d'un troisième qui était beaucoup moins grand que les premiers.

« Ils doivent avoir faim, ils ont été rapides à venir.

- Les as-tu déjà monté ?

- Oui, plusieurs fois. Tu as déjà jeté le sort de Mise en place ?

- Je me suis préparé. »

Luna sortit de gros morceaux de viande de son sac qu'elle déposa à quelques mètres de l'eau. Ensemble, ils s'approchèrent des animaux, ils les attendaient dans l'eau proche de la rive. Ils avancèrent doucement. Luna caressa le plus grand alors que l'homme était perdu dans la contemplation des chevaux aquatiques. Les deux sorciers avaient leur baguette dans une main.

Luna n'hésita pas à sauter sur le dos du Kelpy qu'elle caressait. Cela agit comme un signal sur l'animal, il plongea aussitôt avec pour objectif d'emmener sa victime au fond du lac pour la dévorer.

Luna n'attendit pas pour jeter un sortilège de mise en place. Une bride se forma sur la tête de l'animal qui ralentit sa progression lorsque la sorcière s'empara des rênes. D'un coup sec, elle le fit remonter à la surface.

Rolf n'avait pas bougé de place.

« Attends-tu de voir un Ronflak Cornu pour monter ? »

Il la regarda, s'approcha du dos de la femelle Kelpy, prit une grande inspiration et attrapa deux joncs de l'animal. Il cria lorsque l'animal se tourna et commença à plonger. Il eut le réflexe de fermer la bouche avant de s'étouffer. Il se concentra et réussit à jeter un sort de Mise en place. Il avait eu besoin de plus de temps que sa camarade. Celle-ci lui avait jeté un sortilège de tête en bulle pour lui faciliter la tâche. Il tira d'un coup sec sur les rênes, l'animal se cambra, il manqua de les lâcher mais il réussit à se stabiliser avec la pression de l'eau. Les deux sorciers remontèrent à la surface sur leur monture.

« Il faut du temps pour acquérir la dextérité.

- Tout paraît facile quand ce sont les autres qui le font. »

En silence, ils firent plusieurs fois le tour du lac, en surface et sous l'eau. Le bébé Kelpy les suivait.

Après un moment, ils regagnèrent la rive. Les sorciers descendirent de leur monture, les caressèrent et firent venir à eux la viande qu'ils avaient préparée. Les animaux furent ravis de manger alors que les humains regagnaient les galets. D'un sort, ils se séchèrent avant de s'asseoir pour observer leurs compagnons aquatiques.

« J'ai toujours aimé les chevaux. Lorsque j'étais petite, je pouvais passer des journées entières à observer les chevaux ailés de la réserve où Papa m'emmenait. Luna coupa le silence.

- Ma famille élève des Hippogriffes. J'ai passé énormément d'heures en leur compagnie, mais j'ai toujours aimé les chevaux », expliqua son compagnon.

Ils parlèrent un peu, évoquant les animaux qu'ils avaient déjà vus. Rolf avait beaucoup voyagé avec ses parents ou grands-parents durant sa jeunesse. Il avait obtenu ses ASPICs il y a peu de temps. Même si elle avait fait quelques séjours avec son père, Luna, plus âgée, avait principalement voyagé seule après la guerre.

Luna continua sa peinture. Les Kelpys revinrent plusieurs fois les voir, Rolf écrivit des notes sur un carnet. La journée se passa tranquillement. Ils reprirent un bus pour retourner à l'auberge où ils séjournaient.

Luna repris ses mots croisés alors que Rolf discutaient avec d'autres touristes. Certains cherchaient un bon restaurant, un bar ou des indications sur la région. Il reçut également des recommandations. Il se promit d'essayer le chips and fish recommandé par une femme arrivée trois jours auparavant.

Les deux jours suivants furent assez similaires à celui-ci. Luna donna le dernier coup de pinceaux sur sa toile. Elle avait peint les trois Kelpys dans le lac. D'un coup de baguette, elle anima la peinture. Rolf la félicita du résultat.

Ce dernier avait complété ses recherches sur les Kelpys. Il avait également pris des notes sur le Moke, un lézard vert argenté. Il en avait découvert plusieurs autours du lac. Il avait mis du temps à les repérer, ces animaux rétrécissaient lorsqu'il le voyait arriver. Il avait réussi à les attirer grâce à de la nourriture. Il avait aussi pris plusieurs photos des animaux et du paysage.

Il avait promis à Luna de lui envoyer celle qu'il avait pris d'elle en train de peindre.

Le lendemain matin, ils se dirent au revoir. Luna allait passer quelques jours chez son père avant de partir pour de nouvelles aventures alors que Rolf continuait d'explorer la région. Ils ne savaient pas s'ils se reverraient un jour, mais ils avaient profité de ces quelques jours.

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Les rencontres et les adieux sont fréquents durant un voyage, mais le monde est petit. On peut revoir quelqu'un par hasard. C'est ce qui arriva à Luna et Rolf quelques mois plus tard. Ils auraient pu se croiser en touriste, mais cette seconde rencontre ce fut en tant que naturaliste. Une grande convention avait lieu tous les ans à Londres. C'était l'occasion de présenter les nouvelles espèces découvertes, faire le point sur les espèces en danger ou à protéger et aborder tous les problèmes concernant les animaux magiques. Elle s'étendait sur trois jours du mardi matin au jeudi soir.

La conférence avait lieu dans un hôtel sorcier de la capitale britannique. Située sous un pont du centre, l'entrée ressemblait à une porte de maintenance. Mais une fois franchi, nous arrivions dans un grand hall. Des elfes de maisons s'occupaient du ménage et de la réception. Le restaurant au dernier étage possédait une belle vue sur la ville, il n'était pas réservé au résident de l'hôtel et affichait souvent complet. Le bar était plus facile d'accès tout en donnant la même vue. Il y avait plusieurs salles de conférence au second étage. L'organisateur de la convention les avait réservés pour l'occasion. De nombreux sorciers avaient réservé des chambres dans l'hôtel par facilité : ils n'avaient pas besoin de transplaner lorsqu'ils voulaient se reposer.

Luna avait ainsi réservé une chambre simple au sixième étage. Rolf et son grand-père Norbert avait réservé une chambre double avec deux lits au neuvième étage. L'hôtel affichait complet le lundi soir.

Le mardi matin, la salle de conférence était pleine pour la présentation du séminaire. La salle ne désemplie pas de la journée. Il y eut une pause pour le déjeuner, mais chacun regagna sa place rapidement. Beaucoup avait déjà lu les informations dans le journal, mais on leur fit une présentation de toutes les espèces découvertes cette année-là. La personne responsable de la découverte montait sur le podium pour la présenter, souvent avec photos et vidéos à l'appui. Des questions pouvaient ensuite être posées. On voyait tout de suite que certaines personnes étaient plus à l'aise que d'autres. Le trentenaire qui décrivit une espèce de mouton capable de voler regardait ses notes toutes les dix secondes et bégaya un peu, alors que la quinquagénaire venue présenter une araignée capable de passer à travers les murs parla d'un ton assuré. Personne ne lui posa de questions, peut-être était-ce dû au fait de l'animal. Les araignées rentraient déjà facilement dans les habitations, ils n'avaient pas envie de penser à ce que leurs maisons seraient si elles avaient toutes ce pouvoir.

Une fois la session terminée, beaucoup allèrent se reposer et se changer dans leur chambre. Certains en profitèrent pour aller faire un tour en ville. La majorité des participants se retrouvèrent au bar de l'hôtel en soirée. C'était l'occasion de parler avec des confrères, partager leurs découvertes, donner des conseils et rencontrer des personnes avec qui collaborer. Les naturalistes avaient un métier assez solitaire, cette convention annuelle était donc importante pour eux.

En compagnie de son grand-père, Rolf s'arrêta pour saluer Luna. Elle portait une longue robe bleue sur lesquelles des papillons imprimés au tissu bougeaient. Des baskets rouges complétaient la tunique.

"Bonjour, Comment vas-tu ?

- J'ai perdu mon verre. Je l'ai posé sur un plateau le temps de faire mon lacet. Quand je me suis relevée, il avait disparu. Il faudra que j'en trouve un autre.

En entendant ces paroles, personne n'aurait pu penser qu'elle avait grandi dans le monde sorcier : les elfes ramassaient les verres rapidement une fois posées.

Tu es avec ton grand-père aujourd'hui. Vous vous ressemblez.

- Merci, on nous le dit souvent. Rolf ne connaît pas beaucoup de monde ici. Je ne voulais pas qu'il se perde dans tout ce monde. En plus, ça me permet de sortir et de rencontrer des vieilles connaissances tout en me mettant au courant des derniers potins.

- Ça fait plusieurs années que je viens, mais je ne connais pas beaucoup de monde. J'ai l'impression qu'ils me trouvent un peu bizarre.

- Ils sont peut-être impressionnés par vous : vous êtes une jeune femme ayant participé à la guerre contre Vous savez qui très jeune et vous avez déjà découvert des nouvelles espèces d'animaux fantastiques. En tout cas, vous avez impressionné mon petit-fils. Il m'a parlé de vous pendant des jours après votre séjour dans le Lake discrict avec le Kelpy.

Les joues de Rolf prirent une teinte rouge, il s'empressa de boire un coup, voulant se cacher derrière son verre.

- Pourtant je suis tout à fait normale, je ne suis pas supérieure à eux.

- Vous avez une bonne mentalité, jeune femme. Je vous aime bien. Restez-vous pour toute la convention ?

- Je reste jusqu'à samedi. Je vais visiter la ville vendredi.

- Vous avez bien raison, Londres est une très belle ville. J'y suis venue une centaine de fois, mais je ne m'en lasse jamais. Nous comptons aller faire un tour demain après la dernière conférence, voulez-vous nous accompagner ?

- Pourquoi pas.

- Dix-sept heures devant l'entrée vous convient-il ?

- Parfait."

Le rendez-vous était pris. Ils continuèrent de parler un peu avant que le vieil homme soit interpellé par un autre naturaliste de son âge. Rolf l'accompagna alors que Luna parti d'un autre côté de la salle. Elle resta une heure supplémentaire dans la pièce à parler à différentes personnes.

Le lendemain, plusieurs conférences eurent lieu. Le matin, ils firent le point sur les réserves magiques, peuplés d'animaux fantastiques, entouraient de sortilèges Repousse moldu. Les licornes et les êtres de l'eau n'avaient posé aucun problème cette année. Les centaures avaient demandé un agrandissement de leur territoire. Cela était à l'étude par le ministère : faire disparaître une zone des cartes était plus difficile à dire qu'à faire. Les dragons tentaient toujours de s'enfuir de leur zone, les dragonniers les gardaient bien à l'œil. Il fut fait mention du manque de dragonnier, cela n'était pas un métier facile, ils recrutaient.

L'après-midi, une conférence sur les imports irréguliers de créatures magiques eut lieu. Il fut rappelé à quel point l'import d'animaux pouvaient avoir de terribles conséquences sur la faune locale, le secret magique et l'animal en lui-même qui se retrouvait dans un habitat inconnu.

Rolf et Norbert étaient déjà dans le hall d'entrée lorsque Luna arriva pile à l'heure. Quatre autres naturalistes arrivèrent une minute plus tard. Après quelques salutations, ils sortirent de l'hôtel et rejoignirent l'artère principale. La ville était animée. Beaucoup de monde marchait plus ou moins rapidement. Ils prirent un bus jusqu'à Oxford street tout en discutant. Une fois arrivée à destination, ils se mirent à marcher doucement, ils s'arrêtaient régulièrement pour entrer dans un magasin par curiosité. Ils observaient également la belle architecture, chaque bâtiment était différent. Les sujets abordés furent variés : le monde moldu et le magique, les créatures fantastiques et beaucoup d'autres dont le sujet préféré des Anglais : la météo. Une fois arrivé à Leicester square, ils décidèrent de manger dans un restaurant.

Lorsque Luna avait informé les autres de son intention de passer son vendredi à visiter la ville, Rolf avait demandé si ça la dérangeait qu'il l'accompagne. Il était venu plusieurs fois à Londres, mais la ville était tellement grande qu'il était loin d'avoir tout vu. Son grand-père voulait rentrer chez lui, ils pouvaient transplaner séparément.

Quelques personnes étaient assises dans le square lorsqu'ils sortirent. Ils ne s'y attardèrent pas, ils ne connaissaient pas l'histoire des statues présentes et ne souhaitaient pas entrer dans l'un des cinémas de la place. Ils regagnèrent leur hôtel pour se coucher.

Le jeudi, certains animaux à problème furent abordés durant la conférence. Les Kelpys avaient dévoré une dizaine d'humains après avoir réussi à les attirer dans l'eau, ce chiffre était stable. Le Kelpy vivant dans le Lock Ness était toujours le plus célèbre, mais les moldus n'avaient aucune preuve de son existante : un sort d'amnésie leur faisait tout oublier. Les seuls témoignages entendus venaient de clients du bar, peu de monde les prenait au sérieux.

Un réseau de trafic de Moke avait été interpellé. Ils élevaient ces créatures afin d'en faire des sacs à cause de leur faculté à rétrécir.

En vue de leur dangerosité envers les moldus, il fut rappelé l'obligation de posséder un permis avant d'adopter un croup. Il fut également rappelé aux dresseurs de chevaux ailés l'importance de leur jeter des sortilèges de désillusion afin de préserver le secret.

Le ministère avait dû lutter contre une invasion de Bandimon à Birmingham durant l'hiver. Les maisons des moldus avaient été discrètement nettoyés magiquement afin de les éloigner. Les moldus commençaient à se poser des questions sur l'odeur de moisissure persistante.

Les noueux continuaient de ravager les maisons des personnes voulant les nourrir, mais les moldus ne se doutaient pas de l'existence de la créature : pour eux, c'étaient des cambrioleurs.

Les communautés de diablotins et lutins n'avaient pas attiré l'attention malgré leurs facéties.

Les jobarbilles avaient été étroitement surveillés. Avec le réchauffement de leur lieu de vie, ces petits oiseaux bleus avaient migré plus au nord. Ils les gardaient à l'œil pour voir comment ils s'adaptaient et s'ils retourneraient plus au sud.

L'espèce étant en danger d'extinction, la population de vivet doré était également étroitement surveillée. Elle était stable. Plusieurs oiseaux avaient éclos dans des sanctuaires.

Beaucoup de naturalistes se retrouvèrent au bar de l'hôtel pour une dernière soirée avant de regagner leurs chambres. Chacun avait pu parler à plusieurs autres professionnels et certains avaient maintenant des projets de collaboration.

Après avoir rétréci sa valise et l'avoir placé dans sa poche, Luna rendit les clés de sa chambre. Rolf et Norbert l'attendaient à la réception.

« Cela fut un plaisir de vous rencontrer, mademoiselle. Je vous souhaite bon courage dans vos explorations. Peut-être nous reverrons-nous un jour, le monde est petit. Je retourne à mes chers hypogriffes. Passez une bonne journée et soyez sage ». l'accueilli le plus âgé. Après un dernier au revoir à son petit-fils, il se rendit à la zone de transplanage et disparut.

« Tu es rouge, as-tu été piqué par un moustired ? Il faut faire attention à eux, ils ressemblent aux moucherons, demanda Luna.

- Je n'ai jamais entendu parler de cet animal.

- C'est ma maman qui m'en parlait lorsque j'étais petite. Il lui arrivait souvent d'être rouge lorsque j'entrais dans le salon et qu'elle était avec papa ou quand je posais une question. Elle me disait que c'était à cause des moustired. »

Rolf ne trouva rien à répondre, il commençait à s'habituer à l'imagination de la jeune femme. Il pensait que c'était rafraîchissant de parler avec elle. Ils se dirigèrent donc en silence à l'extérieur. Tous deux voulaient visiter les tours de Londres, c'est donc naturellement qu'elles furent leur premier arrêt.

"Je suis toujours troublé lorsque j'entre dans un aussi vieil édifice. Il a été construit en 1066 et a survécu jusqu'à maintenant, s'impressionna l'homme une fois passé le pont d'accueil et récupéré un audio guide.

- L'homme s'acharne à détruire mais, parfois, il préserve des merveilles. Ça te dit de commencer par la tour blanche avant qu'il y ait trop de monde ?"

Ils passèrent un moment dans cette tour, la plus vieille où ils purent voir des armures, des canons, des objets anciens et une petite chapelle.

Ils profitèrent que la queue pour voir les joyaux de la couronne soit courte pour aller les voir. Un tapis roulant permettait à tous d'éviter l'attroupement dans l'attraction mais ils eurent le temps de voir les différentes couronnes, le sceptre et l'orbe utilisés lors du couronnement des monarques britanniques. Ils regardèrent un peu les gros diamants avant de sortir à l'extérieur.

« Ça te dit d'aller dire voir la tour sanglante maintenant ?

- Je me demande si les Princes de la tour seront là.

- Ils la hantent depuis leur assassinat au quinzième siècle. Ils auraient dû devenir rois. On les a neutralisés et il a fallu 450 ans pour qu'on retrouve leur os. Même les moldus ont déjà senti leurs présences. Je ne suis pas sûr de vouloir les rencontrer. »

Ils étaient à peine entrés dans la première pièce de la tour qu'ils aperçurent une femme flottant en l'air qui regardaient par la fenêtre. Ne voulant pas déranger le fantôme, ils avancèrent mais celui-ci se retourna et remarqua qu'ils la regardaient.

« Vous pouvez me voir ? Nous avons peu de sorcier venant visiter cette pièce, le temps est parfois long. Nous nous amusons parfois avec les moldus, mais nous ne voulons pas nous attirer de problèmes. Comment vous appelez-vous ?

- Bonjour madame, je suis Luna et voici mon ami Rolf. Votre robe est très jolie.

- Merci, c'est celle dans laquelle je me suis fait décapiter dans le jardin voisin. Je suis tellement excitée que j'en oublie les présentations. Je suis Anne Boleyn, deuxième épouse du célèbre roi Henry VIII.

- Ravie de faire votre connaissance, Madame.

- Mon cher époux s'est débarrassé de moi après trois ans de mariage. J'ai été sa maîtresse bien avant d'être sa femme. Tout cela parce que je ne lui ai pas donné de garçon. Je suis la mère de la légendaire reine Elizabeth I, il ne m'aurait peut-être pas tué s'il avait connu son avenir. Mais bon, Henry n'était pas le meilleur des maris, il a eu six femmes. On nous retient par la citation : divorcée, décapitée, décédée, divorcée, décapitée, survivante. J'espère que vous serez un meilleur époux que lui, monsieur.

Rolf la regardait, il ne su pas quoi répondre.

- Les garçons vont être si heureux d'avoir de la visite, je vais les chercher, vous pouvez avancer dans la pièce suivante. Ils ne doivent pas être loin.

Sur ces mots, elle quitta rapidement l'endroit.

- On ne va pas s'ennuyer avec elle, s'amusa l'homme.

Trois minutes plus tard, elle revint avec deux autres fantômes.

- Je vous présente Edward V et Richard, les princes de la tour. Ils ont été tués à douze et neuf ans afin que leur oncle Richard conserve le trône. Qui peut faire cela à des enfants ? Mais bon, je ne vous apprends rien en vous disant que beaucoup de monde a été tué dans cet endroit."

Ils continuèrent de parler pendant un moment, les fantômes faisaient la plus grande partie de la discussion. Certains touristes regardèrent Luna et Rolf mais aucun ne leur fit de remarques.

Après cette rencontre, ils allèrent voir les corbeaux. Une prophétie disait que le jour où les corbeaux quitteront la tour de Londres, la Grande-Bretagne s'effondrera. Un sorcier l'avait répandu et elle passait comme une légende auprès des moldus. Cela permettait de protéger le pays. Des corbeaux étaient gardés enfermés en permanence. L'homme responsable d'eux en prenait énormément de soins.

Ils finirent leur visite de ce qui fut au cours des siècles une forteresse, une résidence royale, une prison et même un zoo par un tour des remparts. Ils avaient un bon point de vue sur le Tower bridge.

C'est vers ce dernier qu'ils se dirigèrent ensuite.

« Ce pont est magnifique », constat Rolf en admirant le pont suspendu bleu et gris et ses tours.

Ils ne s'y attardèrent pas et firent demi-tour afin de regagner le centre. Ils s'arrêtèrent dans un petit café près de la cathédrale Saint Paul pour manger.

« Ce toast est très bon, aimes-tu ton sandwich ?

- Oui, c'est dommage qu'il n'en ait plus au poulet, c'est mon préféré. Cette rue est très belle, les pierres sont grises et la cathédrale majestueuse. »

Après s'être rassasiés, ils reprirent leur marche tout en longeant la Tamise.

Ils traversèrent Trafalgar Square tout en regardant la colonne du Vice Admiral Nelson.

« Il regarde vers le Victory, l'amirauté et le Cap Trafalgar, expliqua Luna. Je l'ai lu dans un magazine. Si tu vas à Portsmouth, la visite du Victory, le bateau qu'il commandait lors sa mort à la bataille de Trafalgar, est intéressante avec des informations sur sa vie et mort. Nous avons gagné la bataille mais perdu un grand homme. »

Sur ces mots, ils continuèrent leur marche. Ils arrivèrent bientôt au pied du parlement britannique avec sa célèbre horloge Big Ben. Ils marchèrent un peu sur Westminster bridge afin d'avoir une meilleure vue. La journée était ensoleillée.

« Je suis bien content que le complot de Guy Fawkes ait raté. Ça aurait été dommage de détruire un si beau bâtiment, Rolf était absorbé par le parlement appuyé sur la rambarde du pont.

- Remember, remember, the 5th of November. Gunpowder, treason and plot.

- I see no reason why gunpowder treason

- Should ever be forgot, finissent-ils ensemble.

- Ce n'est pas gentil de vouloir me mettre cette chanson dans la tête, rit-il.

- Mes parents me la chantaient tous les ans début novembre. J'ai été très rapide à l'apprendre. On la chantait en boucle en regardant et lançant les feux d'artifices de Guy Fawkes.

- C'est une preuve que les sorciers ne peuvent pas être isolés totalement des moldus. Les deux cultures se rassemblent sur certains points.

Ils restèrent un moment silencieux, perdu dans leurs pensées et la vue.

- C'est dommage qu'il y ait beaucoup d'attente au London Eye. Un jour, je reviendrai et je monterai dedans, programma l'homme tout en regardant la grande roue de Londres tourner.

- On voit bien d'en haut. J'y ai été une fois avec Harry, Ginny, Hermione, Ron et Neville après la guerre.

- Nous avons juste le temps de visiter l'Abbaye de Westminster avant que ça ferme si tu veux. »

Ils furent à l'intérieur de l'imposante battisse où de nombreux rois et reines avaient été couronnés, marié et enterré moins de dix minutes plus tard.

Ils marchèrent tranquillement, regardant les différentes statues, vitraux et tombes présentes. Ils s'attardèrent un peu dans le chœur et les différentes cryptes avant de retrouver l'extérieur.

« Ce lieu est chargé d'histoire », conclut Rolf tout en admirant l'abbaye de style gothique.

Après autant de temps passé debout à marcher, ils décidèrent de s'octroyer un répit en faisant une petite croisière sur la tamise. Les bateaux partaient régulièrement et s'arrêtaient à plusieurs endroits. Ils réussirent à trouver une place sur le pont supérieur et profitèrent de la ville depuis ce différent angle de vue. Ils écoutèrent attentivement les informations sur les places qu'ils observaient.

« C'est beaucoup plus facile à faire en bateau qu'à pied », rigola Luna en sortant du bateau, une fois revenue à leur point de départ.

La prochaine étape de leur tour fut Saint James Park. Ils n'eurent pas à marcher longtemps pour l'atteindre. Ils traversèrent le parc tranquillement tout en longeant le lac, observant les nombreux écureuils, pigeons et oies présentes.

Ils sortirent de l'autre côté, en face de Buckingham palace.

« La Reine est présente, son drapeau est levé, constata Luna.

- C'est un très beau palais. »

Ils passèrent devant, admirant les nombreuses fenêtres et petites décorations. Ils observèrent également le mémorial de la Reine Victoria, composé de quelques statues, au milieu du rond-point juste en face.

Ils entrèrent ensuite dans Green Park. Ils mirent peu de temps à le traverser.

« Il fait beau, nous pouvons acheter quelques chose et manger dans Hyde Park, proposa Rolf.

- On a bien marché. Je veux bien. »

Ils se dirigèrent donc vers une supérette où ils achetèrent tout ce dont ils avaient besoin pour un pique-nique improvisé.

Armé de leurs provisions, ils entrèrent dans le plus grand parc du centre de Londres. En silence, ils regardèrent les nombreuses roses présentes dans la roseraie puis ils longèrent la Serpentine, le lac du parc. Ils regardèrent la fontaine commémorative en l'hommage de la Princesse Diana puis continuèrent leur route tranquillement.

Après avoir vu le Kensington Palace un peu plus loin, ils s'installèrent en face de la mare pour dîner. Les oies auraient bien voulu un morceau de pain, les deux adultes ne leur firent pas ce plaisir.

« Londres est une très belle ville. Un peu trop de monde à mon goût, mais ça n'enlève rien à son histoire intéressante et à la tonne de choses à voir et à faire. Nous n'avons qu'effleuré la surface de ce qu'i faire aujourd'hui, il y a d'autres monuments à voir et je ne parle même pas des nombreux musées. Mes grands-parents m'ont emmené au National History Museum quand j'étais jeune, j'ai adoré. On a passé la journée dans les différentes parties du musée. Entre les animaux, les minéraux et la science, je n'ai pas vu le temps passer.

- J'y ai été aussi, j'ai bien aimé. Mon père m'a dit que j'ai eu peur des dinosaures la première fois qu'il m'y a emmené, je me cachais derrière ma mère. Par contre, je ne voulais pas quitter la partie des volcans. Je ne sais pas pourquoi.

Ils continuèrent de manger en silence.
- C'était une bonne journée, ça te dérange si on cherche un endroit tranquille où transplaner ? Il commence à être tard et je ne voudrais pas inquiéter mon grand-père.

Les déchets rassemblaient dans un sac, la femme acquiesça.

- Quels sont tes projets maintenant que la conférence est terminée ? Demanda le jeune homme en mettant le sac à la poubelle.

- Je dois préparer mon voyage en Nouvelle-Zélande.

- Je n'y ai jamais été, ça semble être très beau avec des animaux.

- Je veux aller à Rotorua. Leurs sources m'intriguent. Je veux les analyser.

- Tu penses qu'une créature pourrait être responsable ?

- Je ne sais pas. Peut-être. S'il y en a une, ça serait une découverte. S'il n'y en a pas, ça semble magnifique. On m'a également parlé du Park National Tongariro.

- Jamais entendu parlé, désolé.

- Et toi, tu vas faire quoi ?

- Aucune idée. Probablement aider avec les hypogriffes.

Le manque d'entrain du garçon était évident.

- Un problème ?

Rolf mit un certain temps à répondre.

- Je n'ai rien contre les hypogriffes. Je les aime bien. Mais je suis jeune, j'ai grandi avec eux, je voudrais voir autre chose, voyager, voir d'autres animaux et peut-être même en découvrir.

- Pourquoi pas le faire ?

- Mon grand-père a peur pour moi. Alors qu'il a fait tout cela lorsqu'il était jeune, il ne veut pas que je parte seul loin et il est maintenant trop vieux pour cette vie. Je n'ai pas envie de lui faire de la peine.

- Tu es gentil. Tu étais bien au Lake District. Si ça rassure ton grand-père et que tu veux venir, tu es le bienvenu en Nouvelle-Zélande.

- Je vais y réfléchir, merci. »

Ils ne tardèrent pas à trouver une ruelle où ils se séparèrent en transplanant.

Ils s'envoyèrent quelques lettres durant le mois suivant. Comme il l'avait prévu trois semaines plus tôt, ils se retrouvèrent au ministère de la magie. Norbert Dragonneau avait accepté que son petit-fils parte en Nouvelle-Zélande. Rolf et Luna avaient donc réservé un portoloin.

Un sac à dos rempli avec leurs effets personnels réduits par un sort, ils arrivèrent sans complication à Auckland, la plus grande ville du pays alors qu'elle n'est pas sa capitale.

Le soleil était couché depuis plusieurs heures en Angleterre lorsqu'ils étaient partis, mais ils arrivèrent en Nouvelle-Zélande quand la journée commençait. Il y avait douze heures de décalage horaires. Ils allaient devoir s'y habituer.

Luna et Rolf quittèrent rapidement l'aire de Portoloin d'Auckland pour aller à la station de bus. Ils n'eurent pas de mal à trouver celui qu'ils voulaient. Ils auraient pu se déplacer en balai, mais ils avaient convenu que ce système de transport était le plus facile. Ils dormirent durant la majorité du trajet. Une fois sorti du bus, ils mirent peu de temps à trouver le camping dans le village où ils passaient la nuit. Il était encore de bonne heure, mais ils étaient fatigués à cause du décalage horaire. Ils s'achetèrent de quoi manger, montèrent leurs tentes et se couchèrent quelques heures. Ils dînèrent ensemble tout en vérifiant que tout était prêt pour le lendemain et se donnèrent quelques nouvelles : ils s'étaient envoyés quelques lettres pour prévoir ce voyage mais ne s'étaient pas vus. Ils allèrent se coucher de bonne heure, tout comme la majorité des campeurs présents.

Ils se réveillèrent en pleine forme le jour suivant. Le soleil s'était levé un peu plus tôt mais ils avaient le temps. Ils replièrent leurs tentes et mirent toutes leurs affaires dans leurs sacs à dos une fois habillé et leur petit déjeuner avalé. Ils gardèrent une bouteille d'eau à porté de main.

Ils entendirent deux moldus râler à propos du poids de leur sac. Rolf et Luna n'avaient pas ce problème. Leurs sacs avaient subi un sortilège d'extension : il était plus grand à l'intérieur qu'à l'extérieur et son contenu avaient été rendus plus léger. Porter leurs affaires n'était donc pas un problème pour les deux sorciers.

Ils mirent peu de temps à rejoindre le début du sentier. Certaines personnes regroupaient des étapes pour faire la marche plus rapidement, mais ils avaient décidé de la faire en quatre jours, leur laissant le temps d'observer ce qu'ils voulaient et de se reposer. Ils n'étaient pas pressés. Pour ce premier jour, ils avaient presque dix kilomètres à parcourir.

Ce premier jour de marche fut facile, le sentier fait de gravier était plutôt plat. Luna et Rolf ne furent donc pas fatigués en arrivant au camping en début d'après midi. Ils avaient fait plusieurs pauses pour admirer le magnifique paysage, s'hydrater et manger. Luna s'empressa d'écrire dans son journal de bord tout ce qu'ils avaient observé durant la journée. La journée était ensoleillée. Ils avaient traversé des pleines de couleurs vertes, marrons et jaunes tout en gardant un œil sur les montages et volcan alentours. Ils furent un peu déçus : ils avaient pu observer plusieurs espèces d'oiseaux mais aucun animal magique. Ils marchèrent un peu sans beaucoup s'éloigner du camp l'après-midi. Ils voulaient conserver leur énergie pour le jour suivant et étaient encore un peu victime du décalage horaire. Ils profitèrent d'être en dehors du champ de vision des autres campeurs pour se préparer à manger. Ils auraient pu utiliser un réchaud à gaz comme les moldus, mais ils n'avaient pas vu l'utilité d'en emporter un alors que leurs repas pouvaient être prêts en quelques coups de baguette magique. Une fois rassasié, ils rejoignirent le camping et parlèrent avec les autres personnes présentes. Tout le monde se coucha peu de temps après la disparition du soleil.

C'est avec ce dernier qu'ils se levèrent naturellement le lendemain. Les bonjours sur le chemin des salles de bain furent ensommeillés et impatients. Chacun se préparait et rangeait son sac. Petit à petit, les randonneurs reprenaient la marche.

Contrairement à la veille où il y avait peu de monde sur le sentier, ce jour-là, il y avait énormément de personnes : c'était la partie la plus célèbre avec la montée et descente de la montagne. Les navettes déposaient les touristes à l'aube et les récupéraient dans l'après-midi au point d'arrivée.

La première heure était tranquille, le terrain était plat, la nature était toujours aussi belle. Ils longeaient un courant d'eau qu'ils finirent par traverser. Au loin, ils apercevaient des petites cascades dans la roche. Ils pouvaient voir quelques oiseaux et observer les fleurs violettes.

« C'est magnifique », pensaient-ils en s'arrêtant au pied de l'eau.

La végétation devint de plus en plus rare, jaune et marron. Ils continuaient d'avancer. Ils regardaient la montagne devant eux, la roche représentait la plus grande partie de ce qu'ils voyaient.

Ils lurent le panneau leur demandant s'ils étaient en condition de continuer la randonnée : ils avaient de l'eau, de la nourriture et étaient en bonne condition physique. Ils commencèrent donc la montée des marches de bois posées sur la roche. Quelques nuages les protégeaient du soleil. Ils firent régulièrement des pauses afin de reprendre leur souffle. Certaines personnes les dépassaient et ils en dépassaient d'autres. Chacun avançait à son rythme. Le principal était d'avancer. Une marche après l'autre, ils se rapprochaient du sommet. Ils commencèrent à avoir une très belle vue sur les environs. Ils n'oubliaient pas de jeter quelques regards en arrière afin d'observer les montagnes et le sol coloré. Quelques herbes jaunes avaient réussi à pousser à leur pied.

Ils se reposèrent un peu lorsque le terrain redevint plat dans une pleine. Ils longeaient une montagne. La montée finit par reprendre. Derrière eux, le sol était sec. À leur pied, le sol était glissant, ils devaient être prudents.

Luna et Rolf s'arrêtèrent pour boire de l'eau un peu avant le sommet, à un endroit où le sol était plus plat, sur une roche. En face d'eux : peu de végétation, tout était fait de roches et cailloux. Les nuages gris au-dessus donnaient une ambiance ténébreuse.

« Le mordor, s'exclama un homme juste derrière eux.

Rolf se tourna vers lui, surpris, il ne pensait pas avoir quelqu'un dans son dos.

- Tu n'as jamais vu le Seigneur des anneaux ? C'est sorti au cinéma. Va le voir. Ils ont tourné des scènes ici. Bonne fin de randonnée ! ». Le jeune homme reparti aussi vite qu'il était arrivé.

« C'est sûr que c'est super beau », ne purent que constater les sorciers.

Ils se remirent en route. Le chemin était plus chaotique, fait de pierres, pour arriver en haut mais ils s'accrochaient. Ils arrivèrent finalement au sommet. Leurs efforts furent largement récompensés par la vue qui s'offrit à eux. D'un côté, ils avaient une magnifique vue sur le volcan Ngauruhoe et sa plaine, le cratère rouge et noir du volcan et de l'autre coté, ils avaient une aussi belle vue sur trois lacs aux couleurs allant du turquoise à l'émeraude. La brume rendait l'atmosphère magique. Rolf et Luna demandèrent à quelqu'un de les prendre en photo ensemble.

Une fois quelques forces récupérées, ils commencèrent la descente. Celle-ci n'était pas facile. Elle était très raide. Ils devaient faire attention à ne pas glisser sur les cailloux composant le sol. Chaque pas devait être réfléchi.

« Descendre en luge serait super, proposa Luna.

- J'aurai trop peur de me renverser ou de perdre ma baguette sans possibilité de m'arrêter », contesta Rolf.

La descente leur pris du temps. Ils profitaient en même temps de la vue sur quatre lacs. L'un d'eux était plus éloigné, mais ils se rapprochaient des trois autres. L'eau verte les attirait.

Ils mangèrent un sandwich au pied du lac une fois arrivé à destination. Ils avaient fini la partie la plus difficile de la journée. Ils reprirent la route, laissant le cratère rouge derrière eux. Le sol était sec avec peu de végétation. Plusieurs montagnes s'alignaient devant eux.

Ils marchèrent jusqu'au grand lac bleu. Il apparaissait telle une oasis au milieu du désert.

Ils rebroussèrent chemin afin de revenir au lac émeraude. Leur randonnée ne passait pas par le lac bleu, ils avaient voulu faire le détour.

Les personnes marchant une seule journée continuaient leur route par le lac bleu, il y avait donc moins de monde sur le sentier une fois qu'ils tournèrent aux lacs verts. Le paysage était toujours aussi magnifique et désertique. Ils arrivèrent rapidement au camping où ils avaient réservé pour la nuit. Ils y firent une pause puis montèrent les tentes évoquant la randonnée de la journée. Tous deux en étaient très contents.

En fin d'après-midi, ils remirent leurs chaussures et allèrent voir la cascade proche du camping. Ils avaient fait plus de douze kilomètres. Ils en profitèrent pour évoquer la nuit à venir. Il y avait trop de monde pour sortir leur baguette, mais ils voulaient aller faire quelques tests auprès des lacs. Une fois rentré au camp, ils parlèrent un peu avec les autres personnes présentes. Ils connaissaient déjà certains depuis la veille, ils furent donc heureux de le voir. L'ambiance était bonne enfant.

Après mangé, les deux sorciers s'éclipsèrent dans l'une de leurs tentes. De là, ils transplanèrent au pied d'un des lacs vu l'après-midi.

« C'est beaucoup plus calme maintenant », constata Luna. Aucun touriste n'était présent. Aucun bruit si ce n'est celui du vent et de leur pas. Malgré l'heure, il faisait encore clair. Ils avaient vérifié l'heure du coucher du soleil et prévu leur sortie en en tenant compte. Ils avaient une heure avant de devoir rentrer ou travailler à la lumière de la lune presque pleine qui était déjà visible dans le ciel étoilé.

Durant les soixante-treize minutes suivantes, ils enchaînèrent les sortilèges et prélevèrent un échantillon d'eau des trois lacs. Ils découvrirent des grenouilles en plus des oiseaux et des papillons déjà observés durant la journée.

« N'oublie pas de marquer les moustiques. Ils font que revenir m'attaquer », s'ennuya Rolf.

Lorsqu'ils transplanèrent de nouveau, ils avaient une longue liste d'animaux et végétaux vivant dans et à l'abord des lacs.

« Nous avons bien travaillé ! Merci pour ton aide, déclara Luna.

- C'est dommage que nous n'ayons pas réussi à repérer d'animaux magiques à l'exception des moineaux caméléons.

- On ne peut pas tout avoir. Le paysage est magnifique et nous avons pu voir quelques animaux. En plus, nous arriverons peut-être à trouver des veaudelune demain.

- Tu as raison, c'est déjà énorme d'être ici. Passe une bonne nuit. »

Le camping était calme, les autres campeurs déjà endormis. Ils ne tardèrent pas à faire de même.

Ils avaient décidé de se reposer en ce troisième jour de marche. Ils n'avaient que huit kilomètres de prévu sans grande difficulté. Ils se levèrent donc tranquillement à sept heures. La majorité des autres campeurs étaient déjà partis. Luna remis de l'ordre dans les notes de son carnet sur la journée précédente une fois habillée.

Ils finirent par se mettre en route à neuf heures. Les kilomètres s'enchaînèrent facilement. Ils traversèrent plusieurs vallées, la végétation était peu présente. Le paysage était toujours aussi beau : de l'eau, un volcan, des montagnes et des roches. Ils s'arrêtèrent plusieurs fois afin d'analyser le sol et prendre des notes sur les rares animaux qu'ils voyaient. Ils virent même plusieurs faucons.

Ils arrivèrent en début d'après midi au camping. Ils mirent au propre leurs notes, marchèrent dans les environs et se reposèrent un peu. Ils passèrent également un long moment avec les autres randonneurs. Ils étaient peu nombreux, plusieurs avaient décidé de rassembler ce jour-là avec la marche du jour suivant, mais l'ambiance était joviale.

Luna et Rolf avaient réussi à rassembler toutes les informations qu'ils voulaient, ils attendirent donc que la lune soit levée pour se retrouver dans la tente de la jeune femme. De là, ils transplanèrent ensemble plusieurs fois à cinq minutes d'intervalle. Ils espéraient trouver des veaudelune mais ne savaient pas où ils étaient. Ils sortaient de leur cachette uniquement les nuits de pleine lune et préféraient les pleines. Plusieurs naturalistes en avaient vu dans le parc du Tongariro. Ils voulaient donc essayer de les trouver également. Dans l'après-midi, ils avaient convenu des places à vérifier.

Après quatorze transplanages, les deux sorciers arrivèrent dans la pleine au pied du volcan traversée la veille.

« J'aime toujours autant cet endroit, soupira Rolf tout en regardant le volcan éclairé par la pleine lune, aucun nuage ne venait troubler leur vue.

- Ne fais pas de bruit, tu vas les effrayer », lui indiqua Luna tout en pointant le pied du volcan.

Doucement, ils se rapprochèrent. Les veaudelune étaient connus pour être très timide. Ils ne voulaient pas leur faire peur et les faire fuir. Ils s'arrêtèrent à bonne distance d'eux. Ils pouvaient néanmoins bien distinguer les animaux gris aux quatre petites pattes et au long cou. Ils ne pouvaient pas passer à côté de leurs deux yeux gigantesques. Ils comptèrent onze créatures. Elles dansaient toutes ensemble. Leur danse était hypnotique, les deux sorciers ne pouvaient pas s'empêcher de les regarder.

Un peu plus d'une heure plus tard, les animaux se regroupèrent et partirent en direction du volcan.

Les deux sorciers se sourirent :

« C'est un spectacle à voir. On ne voit pas ça tous les jours !

- C'est dommage qu'ils choisissent une plaine avec peu de végétation », se désola Luna tout en ramassant les fèces argentées sur le sol d'un coup de baguettes. Ils avaient la propriété magique de faciliter la pousse des végétaux.

Ils transplanèrent dans leurs tentes peu de temps après et ne tardèrent pas à s'endormir. Les journées étaient fatigantes.

Ils se réveillent avec le soleil le jour suivant. Ils prirent le temps de se préparer sans courir, mais sans perdre de temps. En ce dernier jour de randonnée, ils avaient plus de quinze kilomètres à faire. C'était la plus longue journée mais la montée était beaucoup moins importante que le second jour, rendant la marche plus facile.

D'un bon pas, ils se mirent en route. Ils aimaient autant le paysage qu'ils traversaient : les montagnes et la roche étaient toujours là. Ils avaient eu de la chance, les nuages les avaient protégés de la chaleur durant leur séjour. Ils firent un détour pour contempler un autre lac.

À partir de ce moment-là, il y eut un peu plus de touristes, ils venaient faire une marche pour la journée avant de retourner à leur point de départ pour la nuit. Mais ils n'étaient pas assez nombreux pour les empêcher de prendre les notes qu'ils voulaient et lancer quelques sortilèges d'analyse. Ils s'arrêtèrent un moment à une gigantesque cascade, profitant du spectacle. Donnant l'impression de sortir de la roche, l'eau se jetait puissamment plusieurs centaines de mètres plus bas, atterrissant dans un bassin. Des arbres avaient réussi à pousser tout près.

Après cette pause, ils se remirent en route. Ils ne tardèrent pas à rejoindre leur point de départ de quatre jours plus tôt. Ils avaient fini la randonnée. Ils avaient fini la boucle de quarante-cinq kilomètres.

« Je pense que ce circuit restera mon préféré. Je n'ai jamais vu un endroit aussi beau de ma vie, conclut Rolf.

- Le défi sera de taille. C'est magnifique. »

Après avoir bu un peu d'eau et s'être remis de l'émotion, ils s'isolèrent pour sortir leurs balais de leurs sacs à dos. Ils leur redonnèrent leur taille normale et jetèrent un sortilège de désillusion dessus.

Ils avaient environ deux cents kilomètres à parcourir pour arriver à Rotorua. Ils s'élancèrent donc sans tarder. Ils survolèrent le Parc National Tongariro où ils venaient de passer les derniers jours. Ils étaient toujours aussi stupéfaits de sa beauté et étaient heureux de le voir sous un autre angle. Ils survolèrent ensuite le lac Taupo, il était assez calme. Le reste du trajet fut dans la campagne.

« Je suis content d'être arrivé, il y a du vent. »

Après avoir rangé leurs balais dans leur sac, ils se dirigèrent vers la réception du camping où ils avaient réservé deux emplacements. Ils étaient fatigués après leur randonnée et le vol. Ils trouvèrent néanmoins le courage de monter leurs tentes avant de prendre une douche pour se débarrasser de toutes les poussières accumulées. Au lieu de s'habiller en sortant, ils se mirent en maillot de bain et allèrent se reposer dans les sources naturelles chaudes du camping. Ils avaient choisi ce camping spécialement pour cet accès. La région étant géothermique, l'eau était chaude naturellement, elle avait des propriétés curatives et relaxantes, mais elle n'était pas traitée donc certaines bactéries pouvaient s'y développer.

Après cette pause relaxante, ils décidèrent de manger dans un restaurant. Après les quatre jours précédents, ils l'avaient bien mérité. Ils se séparèrent rapidement une fois rentré au camping. Luna écrivit dans son journal de bord et ils ne tardèrent pas à s'endormir.

Ils avaient réservé les emplacements pour une semaine. Une routine s'installa, ils profitaient de quinze minutes chaque matin et soir dans la source chaude et passaient la journée à travailler ensemble.

Ils passèrent plusieurs journées et une nuit à prendre diverses mesures à Wai o Tapu, lieu rassemblant plusieurs sources chaudes. Ils avaient été ébloui par leur beauté en les voyant. Alors que la baignoire du diable avait une couleur verte puissante, la piscine à champagne était orange, rouge et bleue. Des vapeurs chaudes s'élevaient de la majorité des bassins. Chaque source était unique et belle. L'odeur de soufre était importante.

Certains bassins dépassaient les deux cents degrés. Ils notèrent précisément le taux de chaque gaz et les composants des sources dans leurs carnets plusieurs fois par jour.

Ils passèrent également une journée à analyser les sources du parc du centre de la ville.

Ils avaient gardé un autre jour pour jouer les touristes : ils visitèrent un village Maori où ils en apprirent plus sur leur culture le matin et firent des petites randonnées l'après-midi pour voir la forêt de séquoias et une cascade.

« Ça valait la peine d'essayer. Certaines créatures aiment le chaud, mais je n'ai pas l'impression qu'on va trouver un animal dans ces sources, constata Luna en arrivant au ministère néo-Zélandais. Ils étaient un peu en avance pour leur portoloin vers l'Angleterre. Mais ce n'est pas grave, les paysages étaient magnifiques. J'ai bien aimé ce séjour.

- Merci de m'avoir proposé de venir. C'était très intéressant et je ne pourrais jamais oublier ces paysages.

- De rien. C'était sympa de ne pas être seule pour une fois.

- Ça t'intéresserait un autre séjour ? Demanda-t-il timidement.

- Quand tu veux. Je ne trouverai peut-être jamais de Ronflak Cornu, mais il y a encore beaucoup d'espèces et lieu à découvrir. »

En quelques mois, ils étaient passés d'inconnu à connaissances et collègues. Ils venaient de devenir collaborateurs et amis. Ils allaient falloir un peu de temps avant qu'ils se mettent en couple, se marient et aient des jumeaux, mais ils s'étaient rencontrés. La première étape était franchie.