Bonjour,
Me revoilà avec une nouvelle fic.
C'est la première scène de cette fic qui m'a tourné un long moment dans la tête avant que je ne me décide à la mettre en mot. Après ça, c'est surtout la mise en place d'un équilibre. Ça n'est pas incroyable, juste un peu de vie quotidienne de ce 'couple' au fonctionnement particulier. En fait, comme souvent, je ne sais pas terminer mes histoires donc à un moment de mon écriture je suis totalement parti en vrille sur quelque chose de complètement différent et j'ai laissé en plan… Retombant dessus quelques mois après, j'ai décidé de couper juste avant le moment où ça devient n'importe quoi et de décider que c'était un bon endroit pour terminer.
C'est donc une histoire considérée comme complète en 6 chapitres que je vous propose là. Je posterai tous les 15 jours en alternance avec une autre histoire sur l'univers One Piece. Ça nous amène donc à début décembre pour le dernier chapitre.
Les warning d'usage sont nécessaire puisqu'il s'agit d'une histoire homosexuelle entre trois partenaires masculins.
Le premier chapitre peut donner un ressenti que le consentement n'est pas tout à fait obtenu c'est pour ça que j'ai lu et relu ce chapitre avant de me décider. Pour moi, il est d'accord un peu 'par la force des choses' mais d'accord quand même. Enfin bon, ça reste un peu borderline, j'en suis désolé. Je n'aime pas banaliser le non-consentement et ça n'est donc pas du tout l'objet de cette histoire, merci de ne pas m'agresser à ce sujet dans les reviews.
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture.
Chapitre 1 : Comment créer un lien unique
- Tu es vraiment sûr, Luce ?
- Je le suis, mais je ne le ferai pas sans toi, Séverus, tu le sais. Veux-tu renoncer ?
- Non… Non, je ne veux pas.
- Alors mords moi.
Les deux hommes se dévisagèrent encore un fois et plongèrent chacun vers le cou de l'autre, plantant leurs canines dans la peau froide de leur amant afin de mêler leurs sangs.
C'est ainsi enlacés que les trouva Harry Potter quelques minutes après. Il avait été convoqué par le Maître des Potions sans raison apparente et il se demandait quelle bêtise réelle ou imaginaire lui serait reprochée. Mais quand il entra dans la pièce et posa les yeux sur les deux hommes aussi intimement liés, il se dit que quelle que soit sa faute initiale, celle-ci serait encore plus fortement punie. Il voulu partir mais la porte claqua derrière lui. Sursautant, il reporta son attention sur les deux hommes et croisa le regard argenté du blond. Pendant une seconde, il fut totalement subjugué.
Lucius Malfoy se redressa mais ne cacha pas aussitôt ses canines alors qu'il passait une main dans les cheveux noirs de son amant pour que lui aussi revienne au moment présent. Quand le deuxième regard l'accrocha, Harry sut qu'il allait mourir. Il n'avait pas besoin de vérifier pour savoir qu'il ne pouvait pas quitter la pièce et il était certain qu'il ne serait jamais assez rapide pour sortir sa baguette et se protéger de deux vampires.
Pourtant, se rendit-il compte, ils n'avaient pas une attitude hostile envers lui. Ils se contentaient de l'observer et, très probablement, de lire la moindre de ses émotions. Harry déglutit mais n'osa pas bouger, les observant à son tour.
Lucius Malfoy était toujours aussi beau, il l'avait toujours été malgré son caractère hautain. Il se tenait droit et portait des vêtements de luxe. Bien que sa fortune ait diminué après la guerre et les procès, il n'en restait pas moins immensément riche et il continuait à l'afficher. Sa peau était blanche, presque translucide, sans aucune imperfection, son nez droit, son visage fin et dur à la fois, ses longs cheveux blonds tombaient sur ses épaules. Il était magnifique. Ses yeux, au regard argenté veiné de rouge, ne le quittaient pas une seconde. Sa bouche, désormais refermée en un fin sourire satisfait cachait les canines dont Harry n'était pas prêt d'oublier l'existence. Ses lèvres étaient légèrement roses, signe probable qu'il venait de boire du sang à même la gorge de son voisin.
Le dit voisin, le professeur Rogue, était légèrement différent de ce à quoi Harry était habitué. Il se tenait toujours aussi droit, il portait toujours les mêmes vêtements noirs. Mais la ressemblance s'arrêtait là. Sa peau, qui avait toujours été claire, semblait briller à cet instant et Harry réalisa soudain comment Séverus Rogue avait survécu à sa mort dans la cabane hurlante. Il pensait l'avoir vu s'éteindre, était-il déjà un vampire à ce moment là ? Quoi qu'il en soit, il ne faisait aucun doute qu'il en était un désormais. Harry en était certain, son professeur ne subissait pas la morsure de l'aristocrate quand il était entré dans la pièce, il était aussi en train de s'abreuver à la gorge diaphane. La transformation avait changé le sombre professeur. Si ses traits principaux étaient toujours identiques, ils s'étaient aussi quelque peu affinés, son nez était moins agressif, son menton plus harmonieux. Son regard, par contre, était toujours aussi noir, aussi insondable, aussi froid. Et pourtant, Harry voyait trembler les pupilles du vampire comme s'il était pris d'un doute et ses paupières tombaient légèrement dans une expression qui aurait pu passer pour une forme de tendresse discrète. Très discrète.
- Il est encore temps de reculer, Séverus.
La voix étonnement douce du Lord fit sursauter Harry qui fit un pas en arrière pour se plaquer à la porte. Il était fasciné par les deux vampires et il savait, dans un coin de sa tête, que ça n'était que l'emprise mentale naturelle de cette race. Et pourtant, il n'arrivait pas à détacher son attention d'eux, de la manière dont les lèvres du blond s'étiraient, de sa main posée dans le dos du Maître des potions, de l'éclair de détermination brillant dans les yeux noirs de ce dernier et, quand il entra en mouvement, de la grâce de ceux-ci.
- Non.
La voix du professeur Rogue était sans appel, il ne renoncerait pas. Harry ne savait pas de quoi il s'agissait mais il devinait bien que ça le concernait et plus les secondes et les minutes s'écoulaient, plus il se demandait ce qu'il allait lui arriver. Car il en venait à douter qu'il s'agisse de torture et de mort. Mais avant qu'il n'ait pu se poser d'autres questions, les deux hommes étaient devant lui. Il ne les avait pas vu bouger. Et avant qu'il n'ait pu envisager un mouvement, il était immobilisé contre le battant de la porte. En de parfait miroirs, ils avaient chacun posé une main sur ses épaules et saisi l'un de ses poignets. Harry senti la panique l'envahir alors que Lucius Malfoy embrassait la paume de sa main sans le quitter des yeux.
- Détendez vous, nous ne vous voulons aucun mal. Au contraire, nous vous avons choisi pour être notre compagnon, nous souhaitons vous aimer et vous protéger.
Harry n'eut pas le temps de comprendre le sens des paroles que déjà Lucius Malfoy ouvrait sa bouche et plantait ses canines dans la veine de son poignet. Au même instant, Harry réalisa que le professeur Rogue mordait son autre poignet. Allaient-ils le vider de son sang de manière synchrone ? Il ne chercha pourtant pas à se débattre car les deux regards plantés sur lui étaient doux, même Séverus Rogue semblait avoir chassé toute sa rancune envers lui. Lentement et trop rapidement en même temps, il se senti faiblir. Il avait passé sa chance, il n'était plus capable de se soustraire à eux, ses jambes ne le portaient plus vraiment, son regard devenait flou.
D'un même geste les deux vampires passèrent leurs langues sur ses plaies pour les refermer. Ils échangèrent un regard et Harry fut fasciné par l'amour qu'il devina passer entre eux puis, toujours dans une incroyable harmonie, chacun mordit la pulpe de son pouce et les deux doigts furent enfoncés dans sa bouche. Il paniqua, tenta de se redresser, de se soustraire à ce sang qui coulait sur sa langue mais la voix ferme du professeur le poussa à l'obéissance.
- Buvez, Monsieur Potter… Harry… Buvez nos sangs mélangés. Nous vous offrons nos vies…
Sans comprendre, sans réfléchir, Harry déglutit et le sang coula dans sa gorge. Il senti comme une décharge de chaleur l'envahir alors qu'il était pris par une forte torpeur. Ses yeux ne voyaient plus clair et pourtant les deux hommes devant lui étaient incroyablement nets. Une autre gorgée, puis une autre. Sa langue léchant avidement les pulpes mais le flot était tari. Les doigts retirés, il gémit :
- Encore.
- Oui, mon amour, oui, c'est trop peu, nous savons.
Lucius Malfoy posa un baiser sur sa tempe avant de percer de nouveau sa peau et les deux pouces ensanglantés revinrent dans sa bouche. Il est accueilli cette fois-ci avec désir et s'empressa de sucer et de lécher ce liquide qui lui faisait perdre pied, comme une drogue. Quand le flot se tarit de nouveau, il resta là, pantelant, contre le battant de la porte, le souffle court. Une main douce passait sur son visage couvert de sueur et un bras ferme le tenait contre un torse puissant pour qu'il ne tombe pas. Alors il réalisa qu'il était terriblement excité et se mit à rougir.
Dans son monde vaporeux, Harry ne vit pas le regard inquiet du professeur de potion. Il entendit à peine, et sans la comprendre, la conversation entre les deux vampires.
- Merlin, Luce, il est si faible. Nous ne pouvons pas continuer…
- Ce que nous faisons n'a jamais été fait par le passé, Sev, tu sais très bien que nous ne pouvons pas jouer à étirer le lien, il doit être fermé dès ce soir pour nous deux. Il n'est pas question de prendre le risque que ça ne marche que pour l'un de nous.
- Mais…
- Chut, tu sais très bien de quoi il retourne, c'est toi qui as fait les recherches.
- Oui… Nous devons lui donner plus de sang, chacun notre tour, cette fois et… et fermer les liens avant la fin de la nuit.
- Voilà, alors reprends toi et allons dans tes quartiers.
D'un geste sûr, Lucius Malfoy prit le jeune homme presque inconscient dans ses bras et le porta à la suite de son amant qui ouvrait la route vers ses appartements personnels. Séverus Rogue verrouilla la porte et la couvrit de sorts garantissant leur intimité tandis que le blond déposait son fardeau sur le matelas. Avec une grande douceur, les doigts fins et agiles commencèrent à déboutonner la chemise de l'étudiant. Il avait trouvé ça tellement étrange qu'on fasse faire sa dernière année de scolarité au garçon qui avait vaincu le Seigneur des Ténèbres. Il était tellement puissant qu'il avait plutôt besoin d'être formé par des précepteurs personnel plutôt que de devoir se fondre à la masse. Mais Séverus lui avait assuré que c'était la volonté du garçon, il voulait la normalité. Et eux, sans lui demander son avis, l'embarquaient pour l'éternité dans une nouvelle vie particulièrement anormale car unique.
- C'est ton tour de douter, Lucius ?
- Non… non, je sais que nous avons fait le bon choix et qu'il n'est plus question de s'arrêter, mais… le lien se forme, l'attachement apparaît… ne sommes nous pas en train de lui faire du mal ? Es-tu sûr de ne pas avoir sur estimé sa capacité de résilience ?
Séverus Rogue regarda un long moment son amant, l'homme à qui il devait d'être en vie aujourd'hui. Comme toujours, le Seigneur des Ténèbres avait sous estimé le pouvoir de l'amour et quand il avait rejoint ses Mangemorts après avoir laissé son espion pour mort derrière lui, le nouveau vampire, Lucius Malfoy, s'était éclipsé par les ombres à sa recherche. Il avait trouvé l'homme qu'il aimait inconscient à deux doigts de la mort et il n'avait eu d'autre choix que de lui donner son sang pour chasser le venin. Mais l'homme était trop faible, trop proche de la mort et ce simple don risquait de faire de lui un demi-être, une goule sans personnalité et cette perspective lui avait semblé inimaginable. Alors, sans lui demander son avis, il lui avait donné sa vie, ils avaient échangé leurs sangs jusqu'à ce que le vampire soit presque mort à son tour puis il avait fait le rituel, avait invoqué la formule, et donné l'éternité à son amant, le faisant rejoindre le clan des non-morts dont il faisait parti depuis que le Maître l'avait sorti d'Azkaban.
Sortant de ses pensées, Séverus souleva doucement le visage de Harry et caressa son front avant d'y poser un baiser. Puis il se mordit profondément le poignet et le plaqua contre les lèvres du jeune homme. Le sang coula jusqu'à la gorge asséchée et quelques minutes plus tard, la main du Sauveur se saisit de son bras pour le maintenir contre ses lèvres. Presque en même temps, Lucius planta ses crocs dans le pectoral dénudé et se mit à boire très lentement alors que sa main glissait sans hésitation dans le pantalon tout juste dégrafé. Harry se cambra au contact des doigts froids sur sa verge tendue et un gémissement se perdit dans sa gorge. Il ouvrit les yeux et rencontra les orbes onyx du Maître des potions. Lentement, il relâcha le bras de celui-ci alors qu'il sentait que la langue de Lucius parcourait son torse sans plus prélever de sang. Les va-et-vient sur son membre le faisaient trembler mais il semblait avoir tout de même repris pied. Il ne quittait pas l'ancien espion des yeux.
- Allez vous faire de moi un… quelqu'un comme vous ?
- Non, Monsieur Potter… Harry. Ça n'est pas notre intention.
- Mais vous n'allez pas me tuer, n'est-ce pas ?
- Non plus… jamais… Oh Merlin…
Le lien faisait aussi son œuvre sur le froid professeur car l'idée de la mort du jeune homme venait de le traverser avec une telle douleur qu'il ne put s'empêcher de fondre sur ses lèvres pour l'embrasser avec passion. Et alors que les doigts de son partenaire se perdaient dans les cheveux et sur la peau chaude du garçon, Lucius retira totalement le pantalon de celui-ci afin de lécher son sexe avec avidité. Harry gémit contre les lèvres de son professeur tandis que son bassin se levait à la rencontre de la bouche bienfaitrice. Les doigts fins caressaient ses bourses et ses cuisses, il se sentait trembler, puis la langue quitta sa verge pour jouer dans son aine. Et soudain les canines s'enfoncèrent à l'intérieur de sa cuisse, directement dans l'artère fémorale et il se cambra en hurlant, s'arrachant au baiser passionné. Voyant ce que faisait son amant, Rogue se mordit la langue et reprit le baiser en offrant, cette fois encore, son sang au jeune homme. Harry avait de nouveau perdu le contact avec la réalité. Il ressentait un plaisir qu'il n'avait jamais expérimenté et s'y abandonnait sans retenue comme si l'échange de sang avait fait tomber toutes ses barrières et fait taire sa raison.
Séverus Rogue se redressa et passa sa main dans le dos de l'aristocrate pour qu'il en fasse autant après s'être assuré que la plaie était bien refermée. Sans hésiter, après un simple regard, les deux vampires plongèrent chacun vers la gorge de l'autre, grognant de plaisir alors qu'ils échangeaient leurs sangs. Et c'est en voyant les deux vampires faire que Harry comprit enfin et que les mots prononcés prirent sens. Oh non, ils n'allaient pas le tuer ni faire de lui un vampire. Ils voulaient qu'il soit leur calice. Un seul calice pour deux vampires. Est-ce que c'était possible ? Hermione saurait lui dire mais ça n'était clairement pas le moment d'y penser. Que savait-il du lien entre vampire et calice ? Pas grand-chose, en fait, à part l'échange de sangs qui avait été fait… Mais vu les deux mains qui caressaient son sexe alors que les vampires s'embrassaient, il se doutait qu'il y avait un peu plus pour parfaire le rituel, quelque chose qui n'était pas dit dans les livres ou bien à mots cachés, plein de doubles sens…
Il cambra le bassin pour accentuer la sensation des doigts sur sa verge et Rogue releva la tête du cou de son amant pour le regarder s'abandonner dans le plaisir. Alors, lentement, il se laissa glisser le long du corps de l'aristocrate et, sous le regard enfiévré de Harry, il prit la verge de son futur calice en bouche. Le sauveur cria de plaisir et gémit aux caresses buccales jusqu'à ce que la langue du blond pénètre sa bouche pour le faire taire tout en lui offrant du sang comme l'avait fait le potioniste un peu avant. Harry referma sa main dans les longs cheveux blonds, les tirant et les caressant par intermittence alors que son autre main cherchait l'épaule de Rogue pour la caresser doucement. Un long gémissement de plaisir lui échappa quand un doigt entra en lui et il ouvrit les yeux de surprise mêlée d'inquiétude. Face à lui, le regard argenté ne le quittait pas.
- Harry… mon amour… je dois savoir… vous devez nous dire… est-ce que… est-ce la première fois ?
Le Lord semblait mal à l'aise de poser cette question mais en même temps très déterminé. Le jeune homme était persuadé que sa réponse ne changerait rien au déroulement de la suite, peut être juste leur niveau de culpabilité. Il savait que la nouvelle avait fuité dans la presse et que les journalistes à scandale en avaient fait leurs choux blancs : le Sauveur aimait les hommes. Un second doigt entra en lui et il gémit. À sa surprise, il ne sentait aucune gène, aucune douleur même infime. C'était juste agréable. Il posa un regard sur son professeur et réalisa que celui-ci utilisant son sang pour le lubrifier. Il soupira de bien être et reporta son attention à l'autre vampire qui caressait toujours tendrement son visage en attendant sa réponse.
- Non… je… c'est déjà arrivé mais… peu…
Il ferma les yeux et gémit encore quand les longs doigts habiles du professeur vinrent stimuler sa prostate. Sa respiration s'accélérait et son esprit ne faisait étrangement aucune résistance à l'idée de ce qui allait suivre. Il gémit encore et termina sa réponse.
- Ça n'a jamais été… aussi agréable… la plupart veulent… juste… dominer le Sauveur… alors… j'ai préféré… pratiquer dans l'autre sens…
- Ça n'arrivera plus jamais… je ne permettrai, nous ne permettrons plus jamais à personne de vous faire du mal, amour.
Un grognement sembla gonfler du fond de la gorge de l'aristocrate et Harry devina la créature, le vampire à l'intérieur, qui se révoltait contre l'idée qu'on ai pu blesser celui qu'il… qu'ils avaient choisi. Pourtant, et Harry ferma les yeux à cette pensée, ces deux hommes lui avaient aussi fait beaucoup de mal par le passé. Mais c'était avant. Avant qu'il ne vainque Voldemort, avant qu'ils ne soient des vampires et avant qu'ils ne le choisissent comme calice.
- Luce, il est prêt. Donne lui encore de ton sang.
La voix du Maître des potions était étrangement enrouée. Lui aussi devait avoir conscience qu'il était de ceux qui avaient blessé son futur calice et son vampire devait avoir du mal à le gérer. Il semblait aussi très impatient de ce qui allait suivre. Les deux hommes se regardèrent et Lucius Malfoy s'empara de la main libre de son amant avant de mordre dans son propre poignet pour l'offrir à Harry. Quand celui-ci se mit à boire, totalement abandonné, Lucius planta ses crocs dans la peau fine de l'autre vampire se remplissant ainsi de son sang alors qu'il donnait le sien à leur futur calice. Puis, après quelques instants, il se redressa et Harry revint sur terre alors que son anus se retrouvait vide de toute présence. Il observa le blond se positionner entre ses jambes et les relever doucement pour regarder son entrée un instant avant de planter ses yeux dans les siens.
- Par Merlin, Morgane et les fondateurs, faites que la magie nous accorde un seul calice pour nos deux âmes.
Ça n'avait été qu'un murmure mais Harry l'avait parfaitement saisi et il perçut le trouble du professeur qui regardait son amant pénétrer leur futur compagnon. Harry eut l'impression de sentir son cœur exploser de volupté alors que le sexe puissant de l'aristocrate entrait en lui. Gémissant, il tendit la main vers le corps flou du Maître de potion près de lui.
- Professeur…
Sa voix n'était qu'un murmure, qu'une supplique, mais Rogue se pencha vers lui et laissa Harry l'attraper par les épaules pour le serrer fortement contre lui. Le jeune homme planta ses dents contre la peau fine du vampire pour étouffer son cri de plaisir. Il sentait la magie danser, tourner, il sentait sa magie se mêler à celle du vampire qui prenait possession de lui, il sentait le lien se former et il percevait l'urgence de la situation, des larmes pointaient à ses yeux sans qu'il ne le contrôle. Alors, haletant, perdu dans des sensations qui le submergeaient, il supplia.
- Donnez le moi… Maintenant… maintenant, il le faut… professeur… donnez le moi…
Comprenant la supplique et sans chercher à comprendre, Séverus, de ses ongles acérés, s'arracha presque la peau de l'épaule pour ouvrir une plaie sous les lèvres du jeune homme qui se mit aussitôt à aspirer son sang avec urgence. Les deux magies s'apaisèrent en lui, elles semblaient chercher la troisième, ne pas s'unir complètement, laisser une place vacante. Elles s'imbriquaient et se fondaient l'une en l'autre tout en laissant des espaces à remplir. Harry se laissa alors envahir par le plaisir ressenti alors que Lucius le pilonnait avec force. Il senti vaguement la main de Séverus sur son sexe et ses lèvres sur sa propre gorge. Sa peau fut percée et son sang s'écoula dans le corps du vampire brun alors qu'il buvait lui-même le liquide carmin à même la plaie de son épaule. Il ouvrit les yeux et rencontra les lacs d'argent de Lucius Malfoy. Il avait l'impression d'y plonger, d'en percevoir les remous, mais sans s'y noyer, non, c'était plutôt comme une étreinte chaude, un amour immense. Alors, sans préavis, il jouit.
Il ferma les yeux et recula sa tête en arrière. Du sang gicla de la plaie sur son menton mais il n'en avait que faire alors qu'il éjaculait en long jets blancs contre son ventre et qu'il sentait une chaleur, mélange de sperme et de magie, envahir son corps et le faire trembler sans contrôle.
Alors que Séverus se redressait, Lucius se laissa tomber doucement sur le corps de son amant, encore profondément enfoui en lui, et se mit à lécher le sang vampirique qui maculait son visage. Le vampire brun observait les deux hommes. Il soupira. Si le lien ne marchait pas pour lui, il était certain qu'il avait marché pour Lucius et il savait donc que son amour ne serait jamais seul et toujours aimé par son calice. Mais l'aristocrate sembla lire dans ses pensées car il se releva en lui souriant tendrement avant de se retirer de l'antre qui coulait de sa semence. Il s'approcha de son amour et l'embrassa avec passion.
- Harry est incroyable. Tu avais raison, seul un sorcier très puissant pouvait permettre que ça se réalise. J'ai senti le lien, Séverus, c'était merveilleux, je me laissais totalement emporter par lui alors que je le sentais se resserrer, que je sentais nos magies s'imbriquer. Je n'ai jamais rien ressenti de si intime… Et lui… lui, il a influé la magie, il l'a empêchée de se refermer complètement. Il a but ton sang et le lien s'est desserré… Je ne sais pas comment t'expliquer… Le lien est fait, il est fort, il est puissant, Harry est mon calice, mais… mais le lien est lâche aussi, il a laissé la place pour une autre magie, pour s'imbriquer avec une autre énergie… Harry a fait en sorte que le lien te laisse une place. Quand… quand tu auras mêlé ta magie à lui, le lien de calice sera complet et il sera fort de trois magies. Un calice pour deux vampires, ça marche, Séverus, je t'aime tellement !
Et sur ces mots, il embrassa de nouveau son amant abasourdi par sa description. Harry Potter avait réussi à influer un rituel de magie pure, un rituel qui lie deux âmes, pour laisser de la place à une troisième. Il posa son regard fasciné sur le jeune homme qui reprenait difficilement sa respiration et il senti sa magie émaner le lui, il était magnifique et tellement attirant. Et pourtant, il semblait aussi si fragile d'avoir ainsi été saigné et baisé, d'avoir ainsi mis en jeu sa magie et de l'avoir forcée à sa volonté. Du bout des doigts, il caressa la peau chaude qui frissonna à son contact. Un soupir de bien-être s'éleva et il continua son mouvement, doux et aérien, un effleurement, comme s'il n'était pas certain d'avoir le droit de prendre possession de ce corps. Et pourtant, il savait depuis le début que c'était la finalité de cette soirée. Quand il avait convoqué Potter, il savait qu'il devrait le faire… mais en avait-il le droit, lui qui lui avait fait tant de mal, lui qui l'avait privé de sa famille, de son enfance.
- Séverus.
Le vampire releva les yeux vers le jeune homme et plongea dans ses orbes vertes. La voix n'avait été qu'un murmure épuisé mais il avait prononcé son nom et il n'y avait pas le fiel de son père dans sa voix mais plutôt la douceur de sa mère… Et c'était aussi très différent. Il observa le jeune homme et soupira, il était temps qu'il arrête de voir ses parents en lui et qu'il regarde enfin l'être qui était face à lui. Avec douceur, il déposa un baiser chaste sur ses lèvres et les doigts du sorcier passèrent dans ses cheveux.
- Pourquoi êtes-vous si beau ? Pourquoi vos cheveux sont-ils si… doux ?
Il ne put retenir un rire et il passa ses mains dans le nid d'oiseau sur la tête du jeune homme. Ça n'était pas le moment de rentrer dans ce genre d'explication et Harry Potter semblait en avoir conscience parce que rien n'indiquait qu'il attendait vraiment une réponse. Et doucement, il reprit :
- Je commence à vous connaître, Séverus Rogue, et je crois deviner ce à quoi vous pensez. Alors je vais vous le dire simplement : vous avez droit au bonheur et je suis d'accord pour en faire parti. Finissez ce qui est commencé, professeur.
Vous avez droit au bonheur. Quelqu'un lui avait-il déjà dit ça un jour ? Quand avait-il été heureux pour la dernière fois ? Il se souvenait de quelques bribes de moments avec Lily… Et puis il y avait Lucius, bien sûr… mais il ne s'était pas senti à la hauteur, il était pauvre et sale et… et il était devenu un vampire, il l'enchaînait à lui, le privait de liberté… et maintenant, quel était le message ? Voilà qu'il forçait un gamin à être leur calice pour que Lucius ne puisse plus jamais lui échapper. Un rire s'éleva derrière lui et il senti les bras puissant de son amant l'entourer.
- Tu es tellement troublé que tu en oublies tes barrières mentales, Séverus… N'oublie pas que je suis aussi un Serpentard, s'il te plaît, ne me fait pas l'affront de me croire faible. C'est moi qui t'enchaîne à moi et non l'inverse. Termine le rituel, maintenant, mon sombre amour.
Il frémit à l'appellation et se tendit quand il senti des crocs percer sa peau. Lucius porta le poignet de Harry aux lèvres de Séverus alors qu'il continuait à aspirer le sang du vampire et celui-ci gémit avant de planter ses canines dans la peau douce. De sa main libre, Lucius branlait Harry pour le réveiller mais celui-ci était surtout fasciné par le spectacle des deux vampires abandonnés à leurs sensations. Puis soudain, Lucius s'écarta de son amant et, sans lâcher la verge de Harry, ordonna :
- Suce-moi.
Sans réfléchir, Séverus se tourna et prit le sexe tendu du vampire blond entre ses lèvres. Harry gémit fortement à la vision et cela perturba le Maître des potions qui plongea son regard noir dans les émeraudes du Sauveur. Alors sans préavis, il lâcha le vampire pour engloutir la verge du jeune homme. Harry se cambra en hurlant alors que Lucius, un sourire amusé aux lèvres, contournait les deux hommes pour venir planter ses crocs dans sa jugulaire. Agrippé de toutes ses forces à l'aristocrate, en pleine envolée vers un plaisir puissant, Harry se mit à crier et à supplier :
- Séverus… Séverus… s'il vous plaît ! S'il vous plaît ! Venez… venez et fermez le lien… s'il vous plaît.
Alors le vampire, souleva une jambe du sorcier et s'enfonça en lui d'un puissant coup de bassin. Harry cria et l'encouragea et quand il senti la magie et le lien se former, se resserrer, s'imbriquer plus fortement avec cette nouvelle magie, la troisième, il se mit à labourer le dos du blond tout en tirant sur ses cheveux. Alors, sans se faire prier, Lucius plongea sa langue déchirée et pleine de son sang dans la bouche du garçon, de son calice, qui prenait le contrôle de la fermeture du lien, qui s'assurait que l'équilibre entre eux soit parfait.
Les yeux clos, Séverus voyait le lien se former. Il discernait parfaitement les deux magies mêlées et la sienne qui rejoignait cette union. Sa magie les entourait, s'immisçait entre les deux autres, s'imbriquait comme si ça avait toujours été sa place, se fondait dans l'étreinte et les fusionnaient toutes les trois. Il sentait parfaitement la puissance du jeune sorcier guider le tout, s'assurer de l'équilibre, l'accueillir et le… l'aimer. Alors quand le lien fut formé il se senti traversé par un plaisir puissant et incontrôlable et il éjacula en même temps que le sorcier sous lui.
En s'effondrant à côté de ses deux amants, Séverus se senti plus léger. Depuis qu'ils avaient décidé de faire de Harry leur calice sans son consentement, depuis qu'il envisageait de coucher avec le garçon sans lui demander son avis, il était rongé par la culpabilité. Et pourtant, si Harry n'était pas intervenu, cette soirée aurait été une catastrophe. Le lien aurait été fermé entre Lucius et le calice. Et lui, Séverus, se serait retrouvé seul, abandonné par son amour lié par son âme à un autre, peut être haït par les deux à cause du viol qu'il aurait commis sur le calice de son amour. La mort aurait été une douce délivrance mais elle se serait dérobée puisqu'il était immortel. Sa vie aurait été une suite de souffrance. Mais Harry était intervenu, il avait modelé le lien, il avait contrôlé la magie… et surtout il s'était offert à lui, il avait montré son accord. Bien sûr, il avait vanté la capacité de résilience de Potter à Lucius mais il ne pensait pas qu'elle serait si puissante. Il était convaincu que le jeune homme se serait accommodé d'un lien avec Lucius et aurait fini par l'accepter. Mais qu'il participe aussi activement à la création d'un lien à la fois complexe et imposé, c'était au-delà de tout espoir.
Alors, soulagé, il s'endormit.
