Wildest Dreams
Première partie :
Voilà deux mois que la dernière mission d'Ethan Hunt est terminée. Deux mois qu'il ne travaille plus. Deux mois qu'Ilsa est morte. Depuis, Ethan est devenu l'ombre de lui-même : son studio est à peine entretenu ne faisant que le stricte nécessaire, il ne mange presque plus se forçant quelques fois mais sans jamais avoir réellement d'appétit et surtout : il ne dort pas. Jamais. Toujours réveillé par des cauchemars qui le hantent quand la nuit tombe, quand il ferme les yeux et qu'il voit le visage d'Ilsa, tout de suite, les larmes lui montent et finissent par perler le long de ses joues, rajoutant à son chagrin des sanglots incontrôlés.
Ethan est rongé par la culpabilité, la douleur et des tonnes de regrets. Le regret de ne pas avoir dit oui à cette fameuse proposition lorsqu'Ilsa lui avait demandé de partir avec elle. Partir loin de tout, oublier leur vie d'agent/d'espion et vivre comme bon leur semble. Ethan n'oubliera jamais toutes les émotions qu'il a ressenti ce jour-là. Ce serait mentir de dire que cette demande ne l'avait pas touché car il s'agissait du contraire. Ethan n'oubliera jamais la douceur dans les yeux d'Ilsa, les battements de son cœur, l'hésitation, le « oui » sur le bord de ses lèvres. Seulement voilà, Ethan a eu peur. Peur de se laisser aller, peur de ce qui pourrait leur arriver et plus encore : peur de ce qui pourrait arriver à Ilsa. Fatalité, aujourd'hui elle n'est plus là et il n'a pas pu vivre ce qu'ils auraient dû vivre tous les deux : une belle histoire d'amour.
Ethan n'est pas dupe, dès les premiers instant où il a croisé son regard, il savait qu'il tomberait pour elle et que cet amour causerait sa perte. Une alchimie s'était créée en une fraction de seconde entre Ethan et Ilsa. Dès lors qu'elle lui a sauvé la vie la première fois, Ethan savait qu'il pouvait lui faire confiance, il savait que ce n'était pas une femme comme les autres. Puis, au cours de cette mission, Ilsa lui a finalement sauvé la vie trois fois. Ethan dirait même une quatrième, car en tombant amoureux d'elle, il se sentait sauvé. Sauvé de la douleur incommensurable qu'il éprouvait depuis tout ce temps, depuis son entrée dans l'armée, une douleur qui n'a jamais cessé de grandir au fil des années.
Après son histoire avec Julia, Ethan pendait qu'il ne pourrait jamais plus s'attacher à une femme, en regarder une comme il regardait Julia durant leur mariage, en désirer une comme il désirait Ilsa et, évidemment, ne jamais plus être amoureux. Cette fois-ci, c'était encore différent car l'amour qu'il portait à Ilsa et qu'il porte toujours à l'intérieur de lui, semble être à ses yeux encore plus fort, encire plus ravageur que celui qu'il a ressenti pour Julia. Ce sont deux amours différents mais à présent, plus rien ne lui permettra plus jamais d'avoir envie d'une femme. Tous ses rêves, ses désirs enfouis au plus profond de lui ne pourront jamais être exaucés car non seulement il n'était pas avec Ilsa pour les réaliser, mais aussi, pour rien au monde il ne voudrait qu'ils se réalisent avec une autre. Ilsa était tout pour lui et il l'avait laissé s'échapper, il l'a laissé mourir sur ce pont à Venise. Ethan vit dorénavant avec une culpabilité qui le ronge de l'intérieur et qui continuera de le ronger jusqu'à sa mort.
La mort ? Ethan y a déjà songé. S'ôter la vie pour rejoindre Ilsa, pour ne plus ressentir toute cette douleur et ce trou béant dans sa poitrine, évidemment qu'il y a pensé. Mais c'est à croire qu'il manque de courage, à croire qu'il craint de se retrouver en enfer plutôt qu'au paradis et d'être coincé dans le monde de la mort sans Ilsa à ses côtés. Désormais, Ethan ne sait plus comment vivre. Il ne sait plus comment apprécie la vie dans une existence où Ilsa n'est pas là. Son absence, Ethan la ressent au quotidien, chaque nouvelle journée est un peu plus difficile à supporter, à aimer. Pourtant, après Londres, après Solomon Lane, Ilsa et Ethan ne s'étaient plus vues durant deux ans. Deux ans sans le moindre signe de vie, sans ne jamais l'avoir recontacté, rien. Mais, ce qui différenciait cet autrefois à aujourd'hui, c'est qu'il n'y aurait plus jamais de prochaines fois, de prochaines missions, de retrouvailles. Cette réalité dans la vie d'Ethan lui fait autant mal qu'un coup de poignard, qu'un coup de poing dans le ventre, autant mal que de vivre sans amour.
A chaque fois qu'il ferme les yeux, Ethan revoit le corps d'Ilsa sur ce pont, le poignard dans le cœur, une larme qui avait roulé sur sa joue. Il s'en voulait tellement de l'avoir laissé se battre toute seule, de l'avoir laissé mourir toute seule. Ethan aurait aimé lui tenir la main, voir le regard d'Ilsa plongé dans le sien une dernière fois, lui dire qu'il était désolé. Malheureusement il est arrivé trop tard et Ilsa n'était déjà plus là. Chaque jour en se levant, Ethan se haït un peu plus, il se maudit d'être encore en vie et pas elle. Il se punit chaque jour d'être responsable de sa mort, de ne pas avoir réussi à la convaincre de partir.
Aujourd'hui ne dérogeait pas à la règle : allongé sur son lit, les yeux rougis et gonflés par les larmes, Ethan se torture l'esprit. Même un battement de cil n'arrive pas à effacer les images omniprésentes dans sa tête. C'est comme si, en permanence, tous les jours, quelqu'un venait avec un projecteur et faisait défiler le moindre souvenir d'Ilsa. Le moindre sourire échangé, le moindre rire partagé, le flirt, les caresses, les regards tendres et amoureux car oui, Ilsa et Ethan s'étaient toujours – ou presque – comme ça. Soudain, Ethan se revoit dans cette immense fête à Paris, se tenant devant Ilsa, le regard remplis de tristesse lui murmurant avec désespoir « tu aurais dû partir avec moi. ». Ce souvenir douloureux lui pèse énormément sur le cœur et voilà qu'il se mit à pleurer, se murmurant à lui-même comme si Ilsa allait l'entendre à quel point il était désolé, à quel point il regrettait et surtout, à quel point il avait été con. Et tandis que les larmes redoublèrent, les sanglots coincés dans la gorge, Ethan entendit quelqu'un frappait à la porte. Il attendit quelques secondes et lorsque l'inconnu tapa de nouveau, Ethan se leva du lit, son flingue à la main. Doucement, il marchait dans son studio, la boule au ventre. Cette fois, il en était sûr, on l'avait retrouvé et il finirait sa vie en prison, dans une toute petite cellule et même ses exploits en mission ne changerait rien à son jugement, ne changerait rien à son destin. Doucement, Ethan déverrouilla la serrure et en voyant l'inconnue, il lâcha son arme, submergé par des décharges électriques qui habitaient son corps en cet instant. Ilsa était là, devant lui, vêtue d'un jean noir taille haute moulant, d'une chemise blanche légèrement décolleté et d'un trench couleur camel. Ethan ne pouvait pas le croire, Ilsa était là, juste devant ses yeux.
« Bonjour Ethan… »
Le principal intéressé continuait d'observer Ilsa et remarqua avec stupéfaction qu'elle n'avait pas changé. Enfin, le seul changement pour lequel elle avait opté c'était sa coupe de cheveux : Ilsa avait laissé derrière elle sa longue chevelure pour faire place à un joli carré qui mettait en valeur son visage et la rendait encore plus sexy qu'avant. « Magnifique » pensa Ethan, obnubilée par tant de beauté. Cependant, il ne prononça aucuns mots, se contentant uniquement de regarder Ilsa. Ethan ne peut le croire, pour lui, c'est une certitude il est en plein rêve.
« Tu… tu ne peux pas être là, c'est impossible. Tu es morte, je t'ai vue sur ce pont. »
« Laisse-moi entrer et je vais te montrer que je suis bien réelle. »
Ethan se mit dos contre le mur, laissant entrer la jeune femme qu'il aimait dans ce maudit studio. Tandis qu'Ilsa s'avançait lentement jusqu'à la pièce de vie qui servait également de cuisine et de « salon », son cœur se serra en voyant l'état du lieu. Elle sait pertinemment qu'il reflète l'état mental d'Ethan… cette idée la fit frémir et une douleur vive s'installa dans sa poitrine avant de soupirer longuement. Ethan s'approcha d'elle, n'osant même pas la toucher avant de prendre la parole.
« Je suis désolé mais je pensais ne jamais te revoir… »
Doucement, Ilsa se retourna, plongeant son regard humide dans les yeux d'Ethan et laissa glisser une larme le long de sa joue. Le souffle chaud d'Ethan lui caressait le visage, provoquant une décharge électrique dans tout son corps et cela la réconforta un peu. En simulant sa mort, Ilsa savait qu'elle ferait énormément de mal à cet homme qu'elle aimait depuis le début - qu'elle aimera toujours ça - elle en était persuadée. De toute sa vie, Ilsa n'avait jamais eu à prendre une décision aussi difficile : elle y a tellement réfléchi, posé le pour et le contre – bien qu'il y ait eu plus de contre – Ilsa savait aussi que c'était la meilleure chose qui pouvait arriver à Ethan afin qu'il mène à bien sa mission, afin de tromper Gabriel et l'entité, afin qu'elle soit hors de danger et qu'elle puisse avoir l'espoir de le retrouver un jour. Ce jour-là est enfin arrivé. Tandis qu'Ilsa se tient devant Ethan, la seule chose à laquelle elle pense en cet instant ce sont ses lèvres… Ses lèvres qu'elle n'a jamais embrassées mais qu'elle a désiré tant de fois, imaginé ce qu'elle pourrait ressentir une fois que leur bouche viendrait à se rencontrer tel un doux poison dont elle aimerait en avoir le goût chaque jour pour le restant de sa vie. Maintenant qu'Ilsa se retrouvait face à Ethan la tentation devenait de plus en plus forte, à la limite de l'incontrôlable mais elle réussit à refouler son envie comme à chaque fois depuis les quelques années qu'ils se connaissent avec Ethan. Mais maintenant, Ilsa se sentait libre : libre d'aimer cet homme, libre de vivre avec lui, libre de réaliser le moindre de ses rêves. Elle sait qu'Ethan rêve toujours de mariage, de voyages et d'enfants et ça, Ilsa était prête à lui offrir… elle avait toujours été en réalité. L'amour qu'elle porte à cet homme l'a changé, l'a rendue plus douce, plus forte, tout ce qu'Ilsa n'aura jamais imaginé auparavant.
Ilsa ne connait rien de l'amour parental, de l'amour maternel. Quand elle perd sa mère elle n'est âgée que huit ans… comment se souvenir de l'amour qu'elle aurait pu lui apporter alors qu'Ilsa n'était encore qu'une petite fille ? Son père, un homme très important et haut placé dans l'aviation, était quelqu'un de froid, cruel bien plus préoccupé par sa carrière que par sa famille. Ça, c'est ce que les foyers ont raconté à Ilsa car après plusieurs entretiens avec le père, il était facile de décrypter quel genre d'homme était William Faust. Avec les années, Ilsa a eu un jour, ressenti le besoin de reprendre contact avec son « père » pour voir ce qu'il était devenu, s'il avait changé, si elle pouvait compter sur lui... Mais tout ce qu'Ilsa a trouvé ce sont des injures, des cris, des coups. C'est ainsi qu'elle s'est engagée dans l'armée avant de devenir une agent au sein du MI6. Voilà pourquoi jusqu'à ce qu'elle rencontre Ethan, Ilsa s'était juré de ne jamais s'attacher à un homme, de ne jamais être amoureuse, de ne jamais rêver d'enfants, d'une vie de famille… Le métier lui a appris à ses dépens, ainsi que son histoire de vie mais sa rencontre avec Ethan a alors tout bouleversé et aujourd'hui, Ilsa aussi ne rêve que d'une chose : d'une famille.
Le silence plane au-dessus d'eux. Comme si rien autour n'existait. Comme s'il ne restait personne sur Terre hormis ces deux-là. De toute les manières, il a toujours été question de ça, de cette alchimie, de cette douceur dans leur regard, de ce silence jamais pesant, toujours rassurant et plaisant. Ethan détaille chaque moindre détail sur le visage d'Ilsa, il se perd à la regarder, comme s'il la voyait pour la première fois. Pourquoi n'avait-il jamais osé à quel point il la trouvait magnifique ? A quel point il aimait autant quand son visage était froid que quand, tout à coup, il devient doux, tendre, comme un ange… Les yeux bleus, les tâchent de rousseurs, le regard espiègle parfois, tous ces détails qui font qu'Ilsa est Ilsa, Ethan ne pourra jamais plus s'en défaire, ne pourra jamais plus vivre sans. A ce moment précis, il réalise subitement que son amour pour Ilsa dépasse toutes les barrières, tous les murs qu'il a construits autour de lui. Cet amour le rend plus fort, tout comme il rend Ilsa plus forte.
« Ethan… asseyons-nous, j'aimerai t'expliquer s'il te plait. Je n'en peux plus là. Je vais devenir folle. »
« Pourquoi est-ce que tu deviens folle ? »
« Tu le sauras bien assez tôt… maintenant, assieds-toi. »
Ilsa n'avait beau rien laissé paraitre, elle ne pouvait nier l'angoisse qui venait de naître dans son estomac en cet instant. Depuis deux mois, chaque jour en se levant, elle avait imaginé tant de scénarios possible, elle avait imaginé cette conversation un milliard de fois et même si elle se sentait prête, elle était terrorisée. Terrorisée à l'idée qu'Ethan puisse lui en vouloir, pire encore : qu'il la rejette et qu'il lui interdise de revenir…
« Ce que je m'apprête à te raconter n'est vraiment pas facile. J'ai besoin que tu me laisses parler jusqu'au bout. Ne m'interrompt en aucun cas. Voilà, quand on a fait semblant de me laisser pour morte dans le désert, tu m'as ordonné de rester morte mais je ne pouvais pas faire ça. Je ne pouvais pas te laisser gérer cette mission presque suicidaire tout seul. Je voulais être à tes côtés comme je l'ai toujours été. Mais j'ai d'abord contacté Luther et Benji, je ne voulais pas que tu sois au courant. Quand j'ai réussi à les retrouver, tout de suite, il a été question pour moi de simuler ma mort… déjà parce que j'en avais marre de cette vie, marre d'être désavoué, marre d'avoir été obligé de prouver ma loyauté envers le MI6, marre de ne pas pouvoir être chaque jour à tes côtés…bref. Je savais que Luther et Benji étaient les mieux placés pour élaborer ce plan parce que Luther m'a raconté pour Julia. Je sais qu'il l'a aidé à devenir un fantôme et je voulais qu'il fasse pareil avec moi. Je voulais être libre. »
Ilsa dû faire une pause. Des tremblements dans la voix l'empêchent de continuer et puis, il y a ce regard complètement perdu qu'Ethan lui lance. Elle croit même deviner des larmes. Son cœur se sera à nouveau dans sa poitrine, incapable d'encaisser la douleur qui habite toujours cet homme qu'elle aime. Après une minute de silence et malgré les tremblements dans la voix Ilsa continua son monologue :
« Quand nous avons commencé à élaborer le plan pour simuler ma mort, Luther m'a demandé ce qu'il adviendrait de toi, si j'étais prête à t'abandonner pour la suite de la mission, pour les mois à venir, il m'a fait hésiter pendant plusieurs minutes… Jamais de ma vie je n'avais eu autant de difficultés à prendre une décision. Je savais que j'allais te faire du mal, mais je ne pensais pas à ce point. Je crois qu'il existe encore, malgré tout ce que l'on a vécu ensemble, une part de moi qui a peur de ce que tu ressens réellement pour moi. Comme s'il était impensable que tu puisses éprouver… tout ce que j'éprouve pour toi. C'est pour ça que je suis surprise de voir que ma soi-disant mort ait pu te rendre malheureux à ce point. Mais je continue de croire que si nous ressentons la même chose, alors je ne regretterai jamais ma décision. Quand j'ai assuré à Benji et Luther que j'étais sûre de moi, nous avons réfléchi à des objets qui pourraient me permettre de rester en vie. Tout de suite, l'idée du gilet est apparue. Seulement… c'est bien trop gros pour que celui puisse passer inaperçue. C'est là que Benji eut l'idée de me concevoir une brassière ayant les mêmes pouvoirs qu'un gilet. Je savais que Gabriel aurait des couteaux sur lui, ce n'est pas à toi que je vais apprendre qu'il en a toujours eu. Une fois prête je l'ai essayé, je me suis entraîné avec, Benji et Luther se sont même amusés à me « planter » pour voir et le résultat allait bien au-delà de nos attentes. Cette brassière me sauverait la vie et Gabriel ne s'apercevrait de rien, nous en étions persuadés. La suite, tu la connais. »
Ethan avait écouté attentivement chaque mots prononcés par Ilsa. Il buvait ses paroles, son regard plongé dans le sien, le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. En réalité, Ethan ne se souciait guère de comment Ilsa avait survécu. Il ne s'en préoccupait presque pas, préférant garder à l'esprit les raisons qui avaient poussé Ilsa à faire ce choix, à simuler sa mort. Même s'il avait terriblement souffert durant ces deux derniers mois, Ethan se disait que la vie lui offrait une seconde chance… une possibilité de vivre avec Ilsa, d'être libre, de laisser d'autres personnes gérer les problèmes du monde et s'en créer un avec celle qu'il aimait. Voyant qu'il ne réagissait pas, Ilsa décida de prendre à nouveau la parole.
« Je suis sincèrement désolée Ethan. Je suis désolée de t'avoir fait croire que j'étais morte, d'avoir mis tes amis dans la confidence, d'avoir été absente encore deux mois durant… Mais maintenant, je suis là. Je me tiens devant toi, libre, morte aux yeux de l'agence et du reste du monde uniquement pour être avec toi car je crois en notre histoire depuis le début. Depuis notre première peu conventionnel dans ce vieil hangar où j'étais censé te torturer, où j'ai finalement préféré te sauver la vie. J'ai continué de croire en nous, de croire en tout ce que nous pourrons accomplir ensemble à chaque fois que nous nous sommes retrouvés ensemble. J'ai continué d'y croire même quand tu as décliné ma proposition de partir avec moi, même quand je t'ai vue avec ton ex-femme. Je ne pourrais jamais arrêter de te désirer, de te vouloir, de nous vouloir. »
Cette fois ç'en était trop pour Ethan qui n'arrivait plus à contenir toute l'émotion qu'il portait en lui depuis le début du monologue d'Ilsa et se mit à pleurer. Des larmes roulèrent le long de ses joues, prenant son visage entre ses mains, laissant tomber les dernières barrières qu'il avait construite autour de lui, se laissant aller dans tout ce qu'il ressentait en cet instant. L'émotion d'Ilsa devint aussi de plus en plus grande, partagée entre le soulagement d'avoir dit la vérité à Ethan et la culpabilité de l'avoir abandonné. Elle s'en voudra toujours d'avoir blessé cet homme… même si ce n'était pas intentionnel, car jamais Ilsa n'avait souhaité faire du mal à Ethan. Et voilà que maintenant, assis l'un en face de l'autre, tous les deux ressentaient que le renouveau est enfin arrivé. Qu'il était temps pour eux d'être ensemble, de se retrouver sans jamais plus se quitter. Ilsa s'approcha doucement d'Ethan, toujours recroquevillé sur lui-même avant de l'envelopper délicatement de ses bras fin mais musclé. Elle huma l'odeur corporelle d'Ethan retrouvant peu à peu une certaine forme de sérénité avant de venir lui embrasser la nuque. Tous les deux frissonnèrent en même temps, le désir installé au creux de leur ventre, heureux de retrouver toutes ces sensations qu'il leur avait tant manqué. Ils savaient que ce n'était que le début car jusqu'ici, Ilsa et Ethan s'en sont tenues à des regards, des caresses sur les bras, le visage mais aussi quelques câlins sans jamais aller plus loin. Pourquoi ? ils n'en savaient rien. Sûrement par pudeur car ils n'ont jamais eu de moments seuls, par peur aussi. Mais aujourd'hui c'est différent. Tous les deux sont en vie, ils se sont retrouvés et là, tout de suite, c'est tout ce qu'il compte. Ethan releva la tête, son regard ancré dans celui d'Ilsa qui le regardait avec toute la tendresse et l'amour du monde. Elle l'avait toujours regardé comme ça, il le savait et en réalité, lui aussi. Ils ont toujours été en incapacité de se dire leur sentiment mais leur regard parlait pour eux et encore aujourd'hui c'était le cas.
« Si tu savais tout ce que je ressens pour toi… » dit-il doucement, dans un souffle presque inaudible.
« Et si tu savais tout ce que je ressens pour toi également… mais je crois qu'avoir simulé ma mort est déjà une belle preuve. »
« Tout ce que tu as fait pour moi sont de belles preuves Ilsa… Moi aussi je suis tellement désolé tu sais. De ne pas avoir réussi à te protéger, de ne pas avoir réussi à te convaincre de repartir. Je suis désolé de ne pas être partit avec toi lorsque tu me l'as proposé. Je ne pourrais jamais oublier ce que j'ai ressenti ce jour-là, tu m'as changé Ilsa, tu m'as bouleversé et tu le fais toujours, c'est la plus belle chose que tu puisses me donner. »
« Ne soit pas désolé. Je savais pertinemment ce que je faisais. Je savais aussi que tu ne serais pas d'accord, que tu aurais tout tenté pour m'en empêcher mais encore une fois, je voulais être libre et je voulais être avec toi. En tant qu'Ilsa Faust pas en tant qu'ancienne espionne, ou agent peu importe appelle cela comme tu veux. »
« Alors soit avec moi en tant qu'Ilsa Faust maintenant. »
« Je n'attends que ça. »
Tandis qu'ils se regardèrent dans les yeux, un nouveau silence s'installa tout doucement dans la pièce. Ni l'un, ni l'autre n'avait envie de rajouter quoique ce soit à cette conversation alors, ils se contentèrent de se regarder, détaillant chaque détail, chaque trait de leur visage, comme s'ils se découvraient pour la première fois. Perdu dans les yeux bleus d'Ilsa, Ethan pensa à quel point il la trouvait magnifique, à quel point n'importe quel homme pourrait tomber sous son charme. Des milliers de pensées traversèrent son esprit et tout à coup, Ethan imagina tout un futur aux bras d'Ilsa : une petite maison n'importe où dans le monde où elle aurait envie d'être, un mariage au bord de l'eau, des enfants… Il se mit à sourire, sachant pertinemment que ces enfants seraient si beaux, intelligents, perspicaces et courageux comme leur mère.
En cet instant, l'envie irrésistible de s'embrasser devint de plus en plus forte. Ethan résiste difficilement, n'ayant qu'une idée en tête : faire les choses bien. Même s'ils ont perdu assez de temps comme ça, Ethan – tout comme Ilsa – souhaite rendre ce moment inoubliable, un moment qu'ils ne pourront jamais oublier et qu'ils se raconteraient sur leur lit de mort. Cependant, même s'il ne souhaite pas l'embrasser pour le moment, il est une chose qu'Ethan peut s'autoriser à faire : la toucher. Alors, d'un geste lent, il tendit sa main vers la joue d'Ilsa qu'il posa délicatement et savoura la douceur de sa peau. C'était telle une douce caresse sous les phalanges d'Ethan, lui qui n'avait jamais rien touché d'aussi doux. Ilsa pencha légèrement la tête, les yeux fermés et savoura un peu plus le contact qu'Ethan venait d'établir entre eux. Cette caresse, ce mouvement de tête lui rappela subitement lorsqu'ils étaient en Inde… elle, légèrement blessé après s'être battue avec Lane, tandis qu'Ethan était allongé dans un lit sous une tente qui servait de refuge pour les médecins. Ilsa se souvint parfaitement de la peur qui s'était niché au creux de son ventre, des battements de son cœur qui lui donnait l'impression qu'il lâcherait à tout moment… Elle se souvint avoir imaginé un quart de seconde ce que serait sa vie sans Ethan, ce qu'il adviendrait d'elle, si elle réussirait à se lever chaque matin tout en sachant qu'elle ne le reverrait jamais.
A ce souvenir, Ilsa réouvrit les yeux, une larme glissant le long de sa joue. Ce n'est pas temps le souvenir qui la fit pleurer mais elle réalisa subitement que ce qu'elle avait ressenti ce jour-là, Ethan venait de le traverser deux mois durant. Ce sentiment de vide, de ne pas réussir à se lever le matin, d'être persuadé qu'il ne la reverrait jamais, voilà ce qu'il avait enduré. Une autre larme glissa le long de sa joue. Remarqué par Ethan, il regarda Ilsa avec interrogation et lui demanda dans un murmure :
« Pourquoi tu pleures ? »
« Tu te souviens lorsque tu nous as tous sauvé d'une bombe et que tu t'es retrouvé sur le lit totalement blessé ? Ce jour-là, j'ai cru te perdre. J'ai cru ne jamais te revoir. Durant un court instant j'ai imaginé ce que serait la vie sans toi, je me suis imaginé sur un lit sans avoir la force de me lever. J'ai repensé à ça alors que tu caressais ma joue et tout d'un coup j'ai réalisé que je t'avais fait endurer tout ça, cette peur, ce chagrin et… encore une fois, je suis tellement désolée. Je n'ai jamais eu l'intention de te faire souffrir, je ne voulais pas te faire du mal. »
De nombreuses larmes roulèrent à présent sur le visage d'Ilsa, le regard accroché dans celui d'Ethan qui lui prit délicatement les mains, se rapprochant toujours plus dangereusement d'elle.
« Ilsa, écoutes-moi : je ne t'en veux pas. Evidemment j'ai été malheureux, évidemment que j'étais désespéré que tu ne sois plus dans ma vie, mais regarde, aujourd'hui tu es là… c'est tout ce qui compte. Je n'ai jamais été plus heureux. Ne soit pas en colère après toi car moi je ne le suis pas. Ok ? »
En guise de réponse, Ilsa hocha la tête avant de la poser sur l'épaule d'Ethan et soupira longuement. Ethan enveloppa la femme de ses bras, sa chevelure brune venant lui chatouiller gentiment le nez et huma son parfum. Il lui caressa les cheveux avec douceur, faisant taire les sanglots qu'elle avait encore dans la voix. Tandis qu'Ilsa releva le visage, ses yeux croisèrent le regard d'Ethan remplis d'une douceur infinie, une douceur qu'elle ne connais que trop peu mais dont elle commence à s'habituer depuis qu'Ethan est dans sa vie. Une douceur qu'elle espère secrètement voir dans les yeux bleus de cet homme pour le restant de sa vie. Une douceur dont elle ne pourra plus jamais se lasser, se passer. Ilsa offrit un sourire à Ethan qui lui rendit immédiatement juste avant de réentamer les caresses sur le visage de celle qu'il aime.
« Est-ce que je t'ai déjà dit à quel point tu es magnifique ? »
« Non, jamais… »
« Alors ça commence dès aujourd'hui : tu es magnifique. »
Un frisson parcouru le corps d'Ilsa laissant échapper un soupire d'aise de sa bouche. Au cours de sa vie, jamais personne ne lui avait fait un tel compliment, jamais personne ne s'était montré aussi pur, aussi doux qu'Ethan l'est en ce moment et l'a toujours été.
« J'adore tes cheveux, ça te va tellement bien. »
« Merci… j'avais besoin de changement pour cette nouvelle vie. »
« Tu as très bien fait, tu es parfaite. »
Ilsa se mit à sourire, touchée par toute l'attention qu'Ethan lui porte et par toutes les belles paroles qui lui dédient. Elle attrapa doucement sa main qu'elle posa sur sa joue, lui incitant à reprendre les caresses là où il s'est arrêté quelques minutes plus tôt. Ce geste arracha un sourire à Ethan, comblé par la présence d'Ilsa mais aussi par toute l'affection qu'ils s'apportent mutuellement depuis leur retrouvaille. Depuis qu'elle est revenue, Ethan peut dire à présent que toute la douleur et le chagrin éprouvé depuis deux mois ne sont plus qu'un lointain souvenir. Comme si ça n'avait jamais existé. En réalité – pour être tout à fait honnête – à chaque fois qu'il s'est retrouvé auprès d'Ilsa, peu importe comment, peu importe le lieu, les raisons, Ethan se sentait tout de suite apaisé dès l'instant où les deux espions étaient dans la même pièce. La simple présence d'Ilsa était et est encore un remède aux moindre maux d'Ethan. C'est en partit grâce à ça qu'il avait réussi à comprendre qu'il était amoureux de cette femme. Finalement, Ethan et Ilsa sont guère différents : ils sont comme les deux dernières pièces du puzzle à assembler, deux fantômes utiles à la société mais que tout le monde ignore, deux fantômes dont la vie n'importe personne si ce n'est eux-mêmes. En cet instant, Ethan comprit que pour être pleinement heureux et libre auprès d'Ilsa, il doit faire exactement comme elle : simuler sa mort. Il le sait, il en a pleinement conscience mais ça ne lui fait absolument pas peur. La première fois qu'il y a songé dans cette gare à Londres, Ethan l'avait ressenti cette peur : cette peur de ne pas réussir, de mettre Ilsa en danger, impossible de ne pas y songé. Mais le temps avait passé et maintenant, il est prêt. Ethan fût sorti de ses pensées par les caresses exercées par Ilsa sur ses lèvres, souriant nerveusement lorsqu'il croisa le regard pleins de désir dans les yeux de celle qui l'aime.
« Et maintenant, c'est quoi la suite ? » osa-t-elle demander, dans un murmure.
« La suite de cette journée ou la suite tout court ? »
« Les deux. »
« Si tu es d'accord, laisse-moi organisé une soirée qui ressemblera à un premier rendez-vous et là, nous pourrons discuter de la suite, ok ? »
« L'agent Hunt serait-il un homme romantique par hasard ? »
« Tu le sauras bien assez tôt. »
Un rire léger s'échappa de leur lèvre, reprenant leur sérieux l'instant d'après. L'angoisse s'installa dans le ventre d'Ilsa, la nervosité de cette soirée sans doute. Elle attendait cette soirée depuis tellement longtemps… huit ans, pour être exacte et même si depuis leur première rencontre, ils avaient été séparés, cela faisait tout même huit ans qu'Ilsa attendait de passer une soirée avec Ethan et seulement Ethan. Sans personne autour. Une soirée où elle pouvait être juste Ilsa, et lui, être juste Ethan. Il est temps, il arrive et malgré son angoisse, Ilsa est heureuse, excitée à l'idée de cette soirée.
De son côté, Ethan ressent également cette angoisse. Lui aussi attend cette soirée depuis toujours mais, à l'inverse d'Ilsa, il existe d'autre raison qui lui font peur. Déjà, pour commencer, la dernière fois qu'Ethan a organisé un rendez-vous c'était avec son ex-femme, Julia. Depuis, il n'a plus approché une seule femme de près ou de loin et depuis sa rencontre avec Ilsa, aucunes autres n'auraient pu concurrencer avec elle. Il en vient presque à se demander comment faire, comment lui plaire, si ses blessures, son histoire ne l'éloignerait pas d'Ilsa ? Ethan veut faire les choses bien et cette soirée est le moment idéal pour montrer à la jeune femme qui il est, ce dont il est capable, ce qu'il envisage pour la suite. Oui, cette soirée sera, il en était sûr, une réussite…
Quelques heures plus tard :
Tout est rangé, le studio est propre, la table est mise, la dîner presque prêt… Ethan s'agite dans tous les sens, nerveux à l'idée d'oublier quelque chose, un moindre détail qui viendrait à gâcher cette soirée et tandis qu'il s'éparpille, Ilsa le regarde, attendrie et amusée, assise sur le canapé. Un verre de vin à la main, les jambes repliées sur elle-même, Ilsa se demande qu'a-t-elle bien pu faire pour mériter qu'un homme se montre autant attentionné et aux petits soins avec elle après tout le mal qu'elle lui a causé. Il ne s'agit pas seulement de sa « mort », mais aussi de toute ces fois où, en mission, elle lui venait en aide avant de se jouer de lui, avant de le trahir… Comment est-il possible qu'après tout ce temps, qu'après toutes les erreurs qu'elle a commises, Ethan puisse vouloir encore d'elle ? Elle soupira longuement, se levant doucement du canapé et se blottit dans le dos d'Ethan qui arrêta tous ses gestes. Il se mit à sourire mais s'inquiéta aussi de cette venue « brutale » d'Ilsa dans son dos. Elle respira son odeur, nichant son visage dans son cou qu'elle embrassa doucement.
« Comment est-ce que tu peux vouloir de moi après tout ce que je t'ai fait… ? »dit-elle à demi-mot, les sanglots dans la voix
Ethan se retourna tout doucement, le cœur brisé en voyant des larmes dans les yeux d'Ilsa. Il essuya une larme du bout de son doigt, posa une main sur sa joue et embrassa son front.
« La réponse à cette question est simple : parce que je suis dingue de toi. Tu me fais du bien Ilsa. Tu m'as toujours fait du bien. Même après t'être retourné contre moi, même si à chaque fois tu ne faisais que ton travail, je ne me suis jamais senti blessé. S'il te plait, regarde-moi tous les jours dans les yeux, tu n'y verras que de la tendresse, de l'affection, de l'admiration… en d'autres termes, tu n'y verras que de belles choses. »
Il prit la main d'Ilsa qu'il posa sur son cœur pour qu'elle puisse ressentir les battements de ce dernier, essuyant les dernières larmes de la jeune femme.
« Tout va bien Ilsa, je te le promets. »
La jeune femme hoche la tête, dépose un baiser sur la joue d'Ethan puis elle retourne s'assoir sur le canapé, son verre de vin à la main. Ilsa ne tient plus en place, l'angoisse prend doucement de plus en plus de place dans son corps, à tel point qu'elle n'arrive plus à la gérer. Elle n'est pas douée pour masquer ses émotions – tout du moins – elle n'est pas douée pour les masquer en présence d'Ethan. Ilsa n'arrive pas à faire semblant quand il est là, elle est incapable de lui cacher quoique ce soit… et le plus rassurant dans tout ça, c'est qu'il en est de même pour Ethan. Tous les deux baissent la garde à chaque fois qu'ils sont ensemble. C'est comme ça, et ça toujours été comme ça.
Ilsa le regarde à nouveau, lui, toujours de dos, finalisant le dîner. Elle observe chacun de ses faits et gestes, admire les muscles dessinés de son dos qu'elle devine à travers le t-shirt et imagine les abdominaux qu'Ethan possède sûrement. Lui résister est de plus en plus difficile, le désir l'envahit entièrement sans qu'elle ne sache comment faire pour se contrôler encore un peu. Un sourire se dessina sur son visage lorsqu'Ethan posa leur assiette sur la toute petite table et invita la jeune femme à venir s'installer. Dans un doux silence, ils s'assirent autour de la table et commencèrent à manger sans que, ni l'un, ni l'autre ne prononce un seul mot.
Assis l'un en face de l'autre sur le canapé, les bougies allumées, les deux amants se regardent dans les yeux chacun dans leur pensée. La musique raisonne dans le studio, apportant une ambiance toujours plus romantique à la soirée. Plongé dans les yeux d'Ilsa, Ethan se dit une nouvelle fois à quel point cette femme est magnifique, sa beauté le frappe à chaque seconde avec cette impression de la découvrir pour la première fois. Sept ans qu'il connait Ilsa, sept ans que sa beauté continue de le surprendre, de le rendre toujours un peu plus fou d'elle. Il aime absolument tout ce qui fait qu'Ilsa est Ilsa. Bien au-delà du physique, il aime sa fougue, ses talents d'espionne/agent infiltré, sa façon d'être douce et tellement malicieuse à la fois. Ethan voit en elle une rage, une colère qu'il ne connait que trop bien car lui aussi le ressent. Il n'a pas peur, au contraire : il l'aime ce côté sombre d'Ilsa et espère qu'un jour il saura d'où ça vient.
« Je n'aurais jamais pensé que tu puisses être autant pensif… agent Hunt. »
« N'essaie même pas de savoir ce qu'il y a dans ma tête, agent Faust. »
« Tu sais très bien que j'arrive toujours à mes fins… surtout avec toi. »
« C'est-à-dire ? »
« Ethan, voyons… ça fait sept ans que je te veux, que je te désire chaque jour, même quand nous étions séparés, même quand je me suis retrouvé dans la même pièce avec ton ex-femme je t'ai désiré, je n'ai jamais abandonné l'idée et regarde où je suis ce soir… sept ans plus tard certes, mais j'ai réussi. »
« Le pire dans tout ça c'est que tu n'as jamais eu besoin de faire grand-chose pour me convaincre. Tu as décidemment un pouvoir sur moi. »
« Je crois savoir de quel pouvoir il s'agit. »
« Montre-moi. Dis-le-moi. »
« Je ne vais pas te le dire tout de suite, mais te montrer, ça je peux. »
Ilsa se redresse légèrement du canapé, son cœur prêt à exploser mais elle ne peut plus faire marche arrière, elle ne veut pas reculer. Doucement, sans quitter Ethan des yeux, elle s'assoit sur ses jambes, se penche un peu plus vers lui, leur lèvre à quelques centimètres l'une de l'autre. La jeune femme laisse quelques secondes défilées, son souffle caressant le visage d'Ethan dont les frissons parcoururent son corps… Ils se regardent dans les yeux, les pupilles dilatées, le désir qui plane au-dessus de leur corps. Les deux amants savent ce qu'il va arriver, ils savent qu'après ça, il leur sera impossible de faire marche arrière, ils savent que cet instant va marquer leur nouveau départ, leur nouvelle vie. En sachant toutes ces combinaisons possibles, Ethan et Ilsa prennent le temps, ils font durer le moment qu'ils veulent savourer encore et encore. Ethan pose sa main sur la joue d'Ilsa, la caresse tout doucement, passe une main dans ses cheveux provoquant un frisson chez la jeune femme. Leur lèvre se rapproche, elles ne sont plus qu'à quelques millimètres l'une de l'autre jusqu'à ce qu'Ilsa comble cet espace… et voilà qu'ils s'embrassent enfin. Le baiser est chaste, rapide, mais déjà indescriptible en sensation pour les deux amants. Ethan attrape le visage d'Ilsa et l'embrasse avec plus de fougue cette fois-ci. En cet instant précis, un feu d'artifice explose à l'intérieur de leur corps, ce désir qu'ils ont l'un pour l'autre depuis tout ce temps se ressent dans leur baiser. Ethan glisse ses mains sur les hanches d'Ilsa souhaitant rapprocher son corps davantage du sien, leur lèvre toujours accroché l'une à l'autre. Le manque d'air arrive, obligeant les deux amants à se séparer. Ils se regardent à nouveau, laissant échapper un rire de bonheur au même moment avant de se taire, encore dans l'excitation de ce qu'il vient se passer.
« Merci pour ce baiser, c'est une très belle manière de me montrer le pouvoir que tu as sur moi, je confirme. »
« Et encore, tu n'as pas tout vu… »
Ethan sourit, il aime tellement ce répondant chez Ilsa, cette capacité qu'elle a de rendre chaque moment toujours plus… intense avec de simple mots, phrases, regard, comportement. Ce répondant il veut l'entendre toute sa vie, qu'il soit le seul à en avoir le privilège. Il l'embrasse à nouveau pendant quelques secondes, décolle sa bouche de celle d'Ilsa pour embrasser la mâchoire de celle-ci lentement, très lentement jusqu'à venir déposer des baisers dans son cou.
« Toi aussi tu as décidemment un pouvoir sur moi… tu l'as toujours eu. »
« J'aurais dû te dire à quel point tu comptes pour moi il y a longtemps. Je ne veux plus jamais regretter toutes les fois où j'ai eu la possibilité de te retrouver, ces instants volés qu'on ne peut pas retrouver mais que l'on peut au moins rattraper maintenant. Je veux vivre chaque jour de ma vie avec toi Ilsa, comme je l'ai toujours voulu au fond de moi, secrètement depuis toutes ces années. Tu avais raison à Londres, dans cette gare, quand tu disais que notre vie ou notre mort n'a aucune importance pour la CIA, l'IMF, le MI6. Mais à ce moment-là j'avais peur. J'étais figé, incapable de voir la réalité en face. Je n'étais pas prêt même si je voulais partir avec toi. Je suis désolé pour ça. Maintenant que tu es ici, assise sur mes genoux après m'avoir embrassé, il m'est impossible de me séparer de toi encore une fois. Je veux me lever chaque matin et voir ton visage, je veux être l'homme capable de te rendre heureux. Je suis prêt à arrêter l'IMF, je suis prêt à quitter cette vie pour en construire une nouvelle avec toi, parce que si ce n'est pas avec toi Ilsa, ce ne sera jamais avec quelqu'un d'autre. Acceptes-tu cette vie à mes côtés ? Crois-tu que je puisse réussir à te combler suffisamment pour que tu puisses vouloir passer le restant de ta vie avec moi ? »
Les larmes coulent le long des joues d'Ilsa, incapable de prononcer ne serait-ce qu'un seul mot pour l'instant. Elle attend cette déclaration, elle attend cette demande depuis sept ans et le moment est enfin arrivé… ce moment où elle est persuadée qu'Ethan est prêt, qu'il l'aime autant qu'elle l'aime. Ilsa est touchée – non seulement par la déclaration d'Ethan – mais aussi par ce qu'elle représente. Ethan n'est pas le genre d'homme à dévoiler aussi facilement ses émotions, Ilsa le sait pertinemment. Il le montre au quotidien, pendant les missions, mais jamais il n'en parle et ce soir, il s'est ouvert comme jamais auparavant. Ilsa essuie les dernières larmes d'un geste de la main puis elle plonge son regard dans celui d'Ethan.
« Je suis convaincue depuis ma proposition dans cette gare à Londres que tu sauras me rendre heureuse. Comment je le sais ? je suis une femme pleine de colère, de rage mais les seuls moments où j'ai réussi à en faire quelque chose de positif c'est lorsque j'étais à côté. Avec toi j'ai l'impression que peu importe ce que je ressens, peu importe mon histoire, tu seras là. J'ai simulé ma mort pour être libre, pour me donner une dernière chance d'être avec toi, j'ai espéré secrètement chaque jour que tu viennes me retrouver. Alors oui, j'accepte cette vie à tes côtés Ethan. Seulement, je veux être persuadée que tu ne prennes pas la décision de tout arrêter parce que tu as peur de ce que je pourrais en penser ou peur que je réagisse mal si tu continues ce métier. Moi maintenant, je suis en dehors de tout ça et je ne regrette pour rien au monde. Je ne veux pas que tu regrettes. »
« Ilsa je suis sûr de moi. Je n'ai jamais été aussi sûr. Durant cette mission j'ai réalisé que je n'arrivais plus à avoir confiance en qui que ce soit. J'ai douté de tout le monde. Surtout de moi-même, en réalité… j'ai atteint mes limites, je suis allé au bout. Quand je t'ai vue inerte sur ce pont, je me suis senti misérable. Je m'en voulais de ne pas avoir réussi à te sauver, de ne pas avoir assez prit le temps de réfléchir aux risques, c'est à ce moment-là que je me suis aperçu que je ne valais plus grand-chose. Maintenant que tu es revenue, que tu es vivante, je ne veux plus te laisser filer. Je l'ai assez fait. La vie m'offre une seconde chance, je la saisis. »
Ilsa prit le visage d'Ethan entre ses mains, caressant délicatement ses joues avant de venir l'embrasser avec toute la fougue enfouie en elle depuis bien trop longtemps. Ethan s'agrippa au corps de la jeune femme comme si sa vie en dépendait, comme s'il voulait que leur corps ne fasse plus qu'un, qu'ils soient liés à tout jamais. Le manque d'oxygène se fit ressentir, obligeant les deux amants à séparer leur bouche, tout en restant collé l'un contre l'autre. Ethan fit glisser une de ses mains le long de la nuque d'Ilsa qu'il caressa avec douceur et vint l'embrasser de nouveau. Lorsque la jeune femme se mit à bailler, sans plus attendre, Ethan attrapa les hanches d'Ilsa pour la soulever d'un coup sec laissant échapper un « oh » de surprise. Il se dirigea vers cette petite pièce qui servait de chambre et posa Ilsa sur le sol, un sourire amusé au bout des lèvres.
« Vous allez bien vite en besogne, monsieur Hunt… »
« Depuis quand aller vite pose-t-il un problème à l'agent Ilsa Faust ? »
« Loin de moi cette idée. »
Dans un élan de passion, Ilsa se colle contre le corps d'Ethan, attrape son visage et l'embrasse langoureusement sous le regard ébahis de ce dernier. Finalement, une demi seconde plus tard, Ethan ferme les yeux pour répondre au baiser offert par Ilsa. Leur langue se rencontre et tous les deux ont l'impression de vivre le baiser le plus vertigineux de toute leur existence. Ils n'ont jamais embrassé personne de cette façon mais entre eux, c'est comme s'ils avaient expérimentés cette expérience des tonnes de fois car s'embrasser est une évidence, s'embrasser avec autant de fougue, c'est une évidence. Est-ce dont ça l'alchimie dont tout le monde parle sans arrêt lorsqu'il s'agit d'amour ? Ethan quitte peu à peu la bouche d'Ilsa qui grogne de frustration mais retrouve le plaisir à nouveau lorsqu'elle sent les lèvres de l'homme qu'elle aime dans son cou. Ilsa passe ses mains dans les cheveux d'Ethan comme si elle en voulait plus, comme si elle voulait que les traces de ses lèvres restent collées sur sa peau. Quant à Ethan, il remonte délicatement sa bouche jusqu'à l'oreille d'Ilsa dans laquelle son souffle chaude vient s'y nicher, venant arracher un gémissement à la jeune femme. Alors qu'il s'apprête à continuer, Ethan ressent une angoisse l'obligeant à s'arrêter, frustrant Ilsa une nouvelle fois. Cette dernière le cherche du regard et comprend tout de suite qu'il est inquiet. Elle pose sa main sur la joue d'Ethan et en une fraction de seconde, ses yeux remplis de désir redeviennent doux et amoureux.
« Ethan, qu'est-ce qu'il se passe ? »
« Es-tu certaine de vouloir faire ta vie avec un vieux comme moi ? »
« Vieux peut-être mais relativement bien conservé… »
Cette réflexion amuse Ethan mais il reprit son sérieux immédiatement.
« Ethan, évidemment que je suis sûre de moi. Tu es peut-être plus âgé que moi mais tu n'es pas vieux. Notre écart d'âge ne m'a jamais dérangé, pourquoi j'hésiterai maintenant ? »
« Je ne sais pas… Sûrement parce que maintenant c'est officiel, jusqu'à maintenant notre relation s'en est tenu à des rendez-vous manqués alors que là, je considère que tu es à moi et que je suis à toi. »
« Je considère également que nous sommes ensemble Ethan, alors plus besoin de t'inquiéter d'accord ? »
Ce dernier hoche la tête en signe d'approbation venant embrasser Ilsa qui se mit à bailler par la suite.
« Prenons une douche et mettons-nous au lit, tu es d'accord ? »
« Evidemment. »
Ethan se dirigea vers sa petite penderie à la recherche d'un pyjama pour Ilsa. Il prit un t-shirt au hasard, plutôt large, persuadé qu'elle va être sexy et que la voir dedans le fera tomber encore un peu plus amoureux. Jamais Ethan n'avait pensé cela possible : être amoureux – enfin, fou amoureux plutôt – d'une femme et tomber pour cette dernière encore et encore. Il se retourna vers Ilsa pour lui tendre le t-shirt qu'elle attrapa avec un sourire charmeur au coin des lèvres.
« Ce n'est pas grand-chose, mais ça devrait te suffire je pense. »
Ilsa remercie Ethan par un sourire, d'humeur joueuse tout à coup. Elle aime taquiner Ethan, flirter avec lui dès qu'elle en a l'occasion, tout comme elle aime la tendresse qu'ils s'apportent mutuellement. Ilsa a toujours été désireuse de plaire à Ethan et même si les occasions ont été plus que rare, elle espère secrètement que cela ait fonctionné. Mais maintenant qu'ils sont officiellement ensemble, Ilsa a davantage envie de plaire à cet homme qu'elle aime tant. Être dans le charme, dans la séduction avec Ethan c'est une manière pour Ilsa d'entretenir cette tension qui a toujours existé entre eux et elle veut que ça continue car d'un côté, elle ne peut s'empêcher de craindre qu'Ethan se lasse d'elle, qu'il se lasse de sa beauté, de ce qu'elle est avec son tempérament mais aussi ses fragilités. La jeune femme se tient debout face à Ethan qui la regarde en silence et dans un élan de confiance, elle commence à se déshabiller devant lui.
« Après tout, ce n'est pas comme si tu ne m'avais jamais vue en maillot de bain, non ? »
Cinq seconde plus tard, Ilsa se retrouve en sous-vêtements face à Ethan qui, quant à lui est choqué par ce qu'il vient de se passer. Il avale difficilement sa salive, le cœur qui bat à tout rompre dans sa poitrine, complètement subjuguée par la beauté d'Ilsa vêtue seulement d'un ensemble en dentelle blanc mettant en valeur sa peau et son corps. Il est vrai qu'Ethan a déjà vue Ilsa en maillot de bain par le passé et d'ailleurs, cet image n'a jamais quitté son esprit mais ce soir, c'est bien différent. En voyant Ilsa se déshabiller devant lui, Ethan a la sensation qu'elle s'offre à lui, qu'elle lui montre qu'elle est en confiance, qu'elle est prête à tout pour lui plaire et cette idée remplis son cœur.
« Tu vas me rendre fou Ilsa Faust, tu le sais ça ? »
« Approche. »
Ethan obéit et s'approche d'Ilsa avec une envie irrésistible de toucher le corps de la jeune femme sans jamais s'arrêter. Ils se regardent avec intensité, avec le désir que chacun éprouve pour l'autre sans pour autant réussir à faire le premier pas. Tandis qu'Ethan observe les courbes d'Ilsa, son regard se pose soudainement sur une cicatrice. Cette dernière n'est pas très longue et épaisse mais assez visible, situé légèrement au-dessous de la clavicule. En une fraction de seconde il comprend qu'il s'agit là de la cicatrice causée par le coup de poignard orchestré par Gabriel. Ethan se fige, des flashs lui reviennent en mémoire : Ilsa allongée, inerte sur ce pont, en pleine nuit, les yeux ouverts, des larmes sur ses joues… lui penché sur son corps, persuadé qu'elle est morte, le désespoir, le néant.
Ilsa remarque tout de suite qu'Ethan est paralysé, incapable de dire quoique ce soit, incapable d'agir. La jeune femme prend sa main et la pose sur sa cicatrice lui faisant toucher du bout des doigts. En un éclair, Ethan revient à lui, les yeux larmoyants.
« Tout va bien. Je n'ai pas mal. Je n'ai plus mal. Cette cicatrice est une, parmi tant d'autres même si je crois qu'elle reste de loin ma préférée. Tu sais pourquoi ? Parce qu'elle me rappelle que je suis en vie. Que j'ai eu le droit à une seconde chance. Que je l'ai pour l'unique raison d'être libre et d'être à tes côtés. Je suis là, toujours. »
Ethan revient doucement à la réalité grâce aux paroles d'Ilsa puis il continue de caresser la cicatrice avec délicatesse. Il remarque que la jeune femme frissonne preuve qu'elle apprécie les caresses. Tous les deux veulent aller plus loin, ils désirent se découvrir l'un l'autre à chaque seconde qui passe mais la peur leur en empêche. Il faut dire qu'ils n'ont eu personne depuis longtemps, ni par amour, ni par désir quelconque… mais ce soir, c'est différent. Ce moment doit être spécial mais comment faire ? Simple, élaboré ? Préparé, spontané ?
Finalement, Ethan opte pour la spontanéité et se lance. Il attrape les hanches d'Ilsa pour la coller à lui, plonge son regard dans le sien, remet une mèche de cheveux derrière son oreille, caresse sa nuque avec légèreté… La moiteur de la pièce se fait sentir, la tension est palpable, cette tension qui veut dire que le moment tant attendu arrive. Ilsa décide de prendre les choses en main en prenant le visage d'Ethan pour venir l'embrasser tendrement. Il remonte ses mains le long de son dos avant de les placer à nouveau sur les hanches pour approfondir le baiser. Ethan aventure ses lèvres sur la mâchoire d'Ilsa, puis dans son cou avant de descendre le long de sa clavicule jusqu'à la fameuse cicatrice qu'il embrasse avec toute la tendresse du monde. Tout comme la jeune femme, cette cicatrice devient désormais la préférée d'Ethan parmi toutes celles qu'elle possède sur son corps. Tandis qu'il continue de parsemer quelques baisers sur la peau d'Ilsa, Ethan aventure ses mains derrière le soutien-gorge avant de dégrafer les attaches et le fit glisser le long des bras de la jeune femme laissant apparaitre sa poitrine parfaitement dessinée.
« Je n'aurais pas gardé ce soutien-gorge bien longtemps visiblement… »
« Comme si c'était pour te déplaire… »
« Absolument pas, bien au contraire. Ça compressait ma poitrine. »
Les deux amants se regardent avec un sourire à la fois mi-amusé, mi charmeur. L'envie, la passion, la tendresse et l'amour se lit dans leur yeux…Leur premier je t'aime ce ne sera pas pour ce soir mais, malgré tout, ce qui est entrain de se passer est une belle façon de se le dire sans se parler, qu'à partir de ce soir, c'est eux contre le reste du monde, qu'après sept longues années à se désirer et s'aimer de loin, ils s'accordent enfin le droit d'être heureux, le droit d'être ensemble. Ethan recule légèrement pour admirer le corps d'Ilsa désormais à moitié nue. Il observe les moindres détails sur sa peau : les grains de beauté, les petites cicatrices… Ethan se demande comment a-t-il pu passer à côté de cette femme durant toutes ces années, comment il a réussi à enfouir son désir pour elle plutôt que de le consommer.
« Tu es magnifique Ilsa, tellement magnifique… »
Comme un peu plus tôt dans la soirée, Ethan attrape les hanches d'Ilsa, enroule ses jambes autour de sa taille avant de venir la déposer délicatement sur le lit. Allongé au-dessus d'elle, Ethan l'embrasse langoureusement, dépose sa bouche sur sa poitrine la faisant frémir. Il remonte ses lèvres vers le cou d'Ilsa qu'il mordille pendant quelques secondes, laisse une légère marque rouge tandis que quelques gémissent s'échappent de la bouche de la brune avant d'être interrompu par les lèvres d'Ethan sur les siennes. Durant ce court instant, Ilsa attrape le t-shirt d'Ethan pour lui retirer et admire ses abdominaux.
Ce dernier prend le sein droit d'Ilsa pour le masser délicatement tandis que sa bouche aspire le téton du sein gauche de la brune. Cette dernière gémis silencieusement, les yeux fermés, se laissant porter par les attentions de son bien-aimé. Elle réalise soudain que personne n'avait été aussi doux et tendre avec elle par le passé. Avec Ethan elle a l'impression d'être véritablement aimé, d'avoir trouvé un homme qui saura la traiter avec respect. Ilsa rêve de cet instant depuis tellement d'années et veut le savourer le plus possible.
Ethan caresse les hanches, les cuisses, embrasse chaque parcelle de la peau de son amante. Il veut qu'Ilsa ait confiance en lui, qu'elle soit prête pour ce qui va suivre. La main d'Ethan glisse le long du ventre de la brune avant qu'il ne bute contre l'élastique de sa culotte. Il relève les yeux, cherchant l'accord d'Ilsa qui cligna des yeux lui offrant un sourire qui veut tout dire. Ethan approche son visage de son amante pour l'embrasser tendrement puis, avec une certaine habilité, il lui retire le dernier vêtement qui faisait rempart à sa nudité. Il glisse son regard le long du corps d'Ilsa, son cœur bat à tout rompre, la trouvant encore plus belle. La brune est merveilleuse et jamais il ne lassera de cette beauté. Ethan pose une main sur la joue d'Ilsa, l'embrasse à nouveau et lui murmure simplement…
« Laisse-moi te montrer ce que je peux faire grâce au pouvoir que tu as sur moi… »
Serrés l'un contre l'autre, Ilsa et Ethan dorment paisiblement. Tous les deux sont nus, Ethan allongé sur le dos, la tête d'Ilsa posé sur son torse, leurs jambes nouées ensembles. Ainsi, ils se tiennent chaud leur permettant de ne pas ressentir et d'être réveillé par la fraicheur de la pièce. La nuit a été plus que torride. Les deux amants se sont laissé aller dans leur désir, sans se soucier du reste et ont savourer leur moment, celui qu'ils avaient imaginé tant de fois chacun de leur côté. Alors que tout est calme, peu à peu, Ilsa commence à s'agiter… elle vire d'un côté, puis de l'autre et finit par ne plus être allongé sur le corps d'Ethan. Les mouvements deviennent de plus en plus rapprochés et violents. De la sueur apparait, s'accumule sur son corps et l'on peut même entendre quelques gémissements : des gémissements de douleurs. Au bout de quelques minutes, Ethan se réveille, tourne le visage et s'aperçoit que la femme qu'il aime ne semble pas aller bien. Il se retourne pour se rapprocher d'elle, pose délicatement une main sur son épaule et lui demande en parlant tout bas :
« Ilsa, qu'est-ce qu'il se passe ? »
Rien. Aucunes réponses. Ethan l'enveloppe de ses bras, caresse sa chevelure, essaie de la rassurer, de lui murmurer des mots doux, lui dire que tout va bien mais Ilsa est toujours très agité. Ethan comprend qu'elle est en plein cauchemar… un violent cauchemar à en croire le visage de la jeune femme totalement crispé et semble souffrir. Ethan perçoit quelques mots par ci par là, sans réellement comprendre car ils sont murmurés de façon tellement inaudible qu'il lui est impossible de décrypter. A peine quelques secondes plus tard, Ethan voit quelques larmes qui roulent sur les joues d'Ilsa puis il tend l'oreille pour entendre « maman… maman, maman, MAMAN ! ». Ethan se redresse brusquement suivit de près par Ilsa qui tente de reprendre sa respiration. La jeune femme est tellement prise dans son mauvais rêve qu'elle en oublie la présence d'Ethan juste à côté. Les pleurs redoublent, des sanglots coincés dans la gorge puis elle tourne la tête et voit l'homme qu'elle aime entrain de la regarder le visage inquiet.
« Je suis là. Tu n'es pas toute seule. Raconte-moi ce que tu as vu… »
« Ce n'était rien. »
Un frisson parcouru le corps d'Ethan lorsqu'Ilsa quitta leur petit lit. Il soupire, sachant très bien que la jeune femme avait dit ça par mécanisme de défense, peu habitué à se confier. Ce qui est sûr, c'est que ce cauchemar ce n'est pas « rien », il représente forcément quelque chose pour Ilsa sinon elle n'aurait pas réagi avec autant d'émotions. Ethan connait très bien ces rêves qui semblent tellement réel qu'une fois réveillé, ils restent en tête toute la journée avec la peur qu'ils se poursuivent la nuit suivante. Les cauchemars, Ethan en fait souvent surtout ces deux derniers mois à rêver constamment de la mort d'Ilsa. Il ne peut pas se résoudre à la laisser dans un tel état émotionnel. Il ne peut pas la laisser se « remettre » toute seule d'une telle violence.
De son côté, Ilsa est assise sur le canapé, le souffle coupé, les larmes qui perlent le long de son visage, le regard dans le vide. Elle s'en veut d'avoir quitté le lit de cette façon, de ne rien dire à Ethan mais en cet instant, Ilsa manque de force… elle n'est pas prête à se confronter au jugement d'Ethan, pas prête à lui avouer que contrairement à lui, son père est toujours vivant. Mais dans le fond, pour Ilsa son père est mort en même temps que sa mère, quand elle avait huit ans. Il n'existe pas, c'est un fantôme.
« Ilsa, tu peux me parler. Je suis là maintenant. Tu n'es pas toute seule. »
Ethan marche tout doucement jusqu'au canapé pour venir s'assoir en face d'Ilsa. Il pose une main sur sa joue pour essuyer la dernière larme et caresse sa peau. Un léger sourire s'étire sur les lèvres de la brune, attendrie par la tendresse dont fait preuve Ethan juste pour elle, à chaque instant et en toute circonstance. Ilsa soupire légèrement, n'ayant plus envie de lutter et décide tout raconter.
« Tu sais déjà que ma mère est morte quand j'avais huit-ans mais je ne t'ai jamais raconté ce qu'il s'était passé cette nuit-là. A l'époque mon père William Faust était quelqu'un de très important et haut placé dans l'aviation. Il était très peu présent à la maison et le peu de fois où il était avec nous, ça n'allait jamais. A cause du traumatisme, j'ai oublié une majeure partie de mon enfance, sans doute parce que mon cerveau les a effacés pour me protéger. J'ai malheureusement quelques bribes de souvenirs de la mort de ma mère et aussi des moments passés avec mon père. Je me suis souvenu véritablement de ce qu'il s'est passé grâce au foyer où j'ai été accueillie juste après. Bref. Mon père était et je pense qu'il l'est toujours un homme violent. Ivre la plupart du temps et il se défoulait très souvent sur ma mère et moi. Bien que ma mère prît davantage les coups pour me protéger. Un week-end, mon père s'était absenté nous laissant seules. Une nuit, alors que je dormais, j'ai entendu mes parents se disputaient. Mon père était rentré plus tôt que prévu. Ils hurlaient. Je me suis levé et caché dans le couloir pour surveiller. Au fil des minutes, mon père devenait de plus en plus violent très certainement à cause de l'alcool. Ma mère a essayé de se défendre mais… évidemment mon père a été plus fort qu'elle, il s'est mit à la frapper avant de la pousser. Ma mère s'est prit le coin de la table basse et est morte en quelques secondes seulement. »
Ilsa se met à trembler, les pleurs coincés dans la gorge, incapables de sortir. La jeune femme n'arrive pas à pleurer, à crier, à réagir autrement que par des tremblements. Ethan s'approche d'elle, la faisant basculer pour la prendre dans ses bras et caresse son dos dans un silence qui veut simplement dire qu'il est là, qu'il est prêt à attendre la suite dès qu'Ilsa le voudra.
« Une enquête pour établir la vérité a été ouverte. En attendant de résoudre le mystère autour du décès de ma mère, j'ai été placé en foyer pour me protéger de mon père qui plaidait innocence. Il a raconté à tout son entourage mais aussi à la police, au juge, au foyer que ma mère était une femme fragile, que soi-disant elle faisait une dépression, qu'elle prenait des médicaments… pour lui ma mère se serait suicidée. Il a tout fait pour cacher la vérité, étouffer l'affaire. Même à moi il me disait que ma mère s'était donné la mort et moi, j'étais tellement petite, tellement manipulée que je l'ai cru. Mais au fil des nuits je faisais de plus en plus de cauchemars où je revivais en boucle cette scène, les souvenirs sont remontés petit à petit. Lorsque j'ai quitté le foyer j'ai retrouvé mon père. Je savais qu'il était en liberté, qu'il vivait tranquillement sa petite vie alors qu'il avait tué ma mère. Quand je suis arrivée chez lui, c'est sa nouvelle femme qui m'a ouvert, derrière elle deux autres enfants en bas âge. Je suis rentrée dans une colère, une rage incontrôlée à ce moment-là. J'ai confronté mon père. Je voulais qu'il me dise la vérité même si je la connaissais. Je voulais qu'il me dise pourquoi il avait fait ça. Je me suis très rapidement rendu compte qu'il n'avait pas changé. Toujours aussi violent. On s'est hurlé dessus, je l'ai giflé, il m'a frappé… Je me suis enfuie et je ne l'ai plus jamais revue. Après ça je me suis inscrite à l'armée, la suite tu la connais. »
La jeune femme enfouit son visage dans le cou d'Ethan pour respirer son odeur, calmant la nervosité qui habite Ilsa après avoir raconté toute cette histoire. Elle sent les caresses d'Ethan dans son dos, apaisant la douleur niché dans son estomac. Tandis qu'Ilsa se laisse faire, de nouveau les larmes apparaissent dans le coin de ses yeux et tombent lentement.
« Je suis tellement désolé Ilsa. Tellement désolé que tu aies enduré autant de drame. Trop pour une seule et même personne. »
Ilsa se dégagea doucement du corps d'Ethan tout en restant à proximité, incapable de s'éloigner. Dans son regard, elle retrouve la tendresse, l'admiration et l'amour qu'il lui porte sans gêne, sans aucunes limites. Pour être tout à fait honnête, Ilsa a craint d'être jugé par Ethan. Jugé pour avoir son père toujours vivant sans aucuns contacts avec lui. Jugé pour avoir un demi-frère et une demi-sœur avec dont Ilsa ne veut même entendre parler. Elle réalise que ses peurs sont infondées car, à aucun moment depuis qu'elle a raconté son histoire Ethan l'a jugée.
« J'ai eu peur que tu me juges. Je sais à quel point tu aimerais que tes parents soient toujours vivants, que leur absence te ronge et moi je suis là, à te raconter que mon père est toujours vivant, que j'ai un demi-frère et une demi-sœur dont je ne veux absolument pas avoir à faire… tu dois te dire que je suis ridicule. »
« Ridicule ? Ilsa, comment veux-tu que je te juge ? Ton père – enfin – je dirai plutôt ton géniteur est un salop. Un connard. C'est normal que tu ne veuilles pas de sa présence de ta vie. Pour ton demi-frère et demi-sœur je comprends aussi que tu ne veuilles pas en entendre parler. Tu as le droit de ne pas vouloir. Ce n'est pas parce qu'on a des liens de sang avec des gens qu'ils sont notre famille pour autant… Cette histoire, ton histoire, ne fait qu'accroitre mon admiration pour toi, ne fait qu'agrandir une fois de plus tout ce que je ressens pour toi. »
« C'est à cause de lui si pendant tout ce temps j'ai eu peur de toi. Peur de ce que je ressentais en ta présence. J'ai eu peur de te laisser rentrer dans ma vie et que tu me fasses du mal. Le seul schéma familial que j'ai connu c'est un couple marié qui ne s'aimaient pas avec un homme violent qui frappait sa femme et sa fille. Mais, ce qui est paradoxal c'est que j'avais peur de toi et en même temps, je voulais que tu sois à mes côtés. Parce qu'à chaque fois que nous nous sommes retrouvés, je n'étais plus en colère. La rage coule dans mes veines depuis toujours mais, quand j'étais et quand je suis avec toi, je sais comment la contrôler, je sais comment faire pour qu'elle ne prenne pas trop de place. Tu es ma plus grande faiblesse… mais je sais aussi qu'à nous deux, nous sommes plus forts. Je préfère être plus forte à tes côtés que d'être loin de toi. »
En guise de réponse, Ethan prit le visage d'Ilsa entre ses mains pour venir l'embrasser fougueusement. Il attrape les hanches de la brune, leur lèvre toujours collées puis il se dirige jusqu'au petit lit avant de faire basculer Ilsa sur les draps. Les deux amants séparent leur lèvre pour venir se glisser sous la couette, retrouvant la position dans laquelle ils se sont endormis quelques heures plus tôt.
« Tu es une femme incroyable Ilsa Faust. Je te le dirai tous les jours s'il le faut. Merci de t'ouvrir à moi toujours un peu plus, de me faire suffisamment confiance pour me raconter ton histoire. Je ne suis pas ton père, je ne le serai jamais. »
« Je le sais. Depuis toujours je le sais. Cependant, je m'en veux de ne pas avoir la capacité de t'offrir ce que tu veux… cette vie de famille dont tu rêves, je m'en veux d'être tétanisé à l'idée d'être mère un jour même si j'en ai envie. »
« Ilsa, mon Ilsa… nous n'en sommes pas là. Ne sois pas inquiète. On verra le moment venu. Le plus important pour moi c'est d'être avec toi. Tu es ma famille. »
« Et si nous reprenons ce que nous avons arrêté il y a quelques heures ? »
« Avec plaisir. »
Deuxième partie :
Quatre semaines sont passées depuis les retrouvailles d'Ethan et Ilsa. Les deux amants se réveillent chaque jour avec la sensation d'être enfin à leur place et ce sentiment amplifie simplement le bonheur auquel ils n'ont jamais eu droit jusqu'alors. De son côté, dès qu'Ethan ouvre les yeux et qu'il voit qu'Ilsa blottie contre lui, toujours endormie, il se sent comme étant l'homme le plus chanceux du monde. Son amour pour elle continue de grandir et une fois de plus, il ne pensait pas cela possible. Le soir, quand le couple se met au lit et qu'Ethan embrasse Ilsa avant de plonger dans les bras de Morphée, sa dernière pensée est toujours la même : « un jour, je me marierai avec cette femme. » Pour la première fois depuis longtemps – finalement c'est sûrement la première fois – Ethan est persuadé que cette fois-ci tout ira bien. Il sait que de nombreuses épreuves sont à venir, qu'il doit encore régler certains détails mais maintenant il n'a pas peur. Ethan a trouvé une bonne raison de mettre un terme à sa carrière, à cette vie qui ne lui convient plus. Cette bonne raison, c'est Ilsa Faust.
Pour Ilsa, chaque jour en ouvrant les yeux, un sentiment de plénitude, de bonheur absolu s'empare d'elle et ne la quitte plus de la journée. Depuis qu'elle a retrouvé Ethan, Ilsa sait qu'en simulant sa mort elle a fait le bon choix. Les journées qu'elle passe avec lui sont comme une récompense pour Ilsa. Elle est récompensée pour avoir gardé le cap, pour avoir tenu le coup durant toutes ces années où elle rêvait secrètement d'une vie auprès d'Ethan. Plus les jours passent, plus Ilsa est apaisée. Les peurs qu'elle pût ressentir s'éloignent de plus en plus, comme si elles n'ont jamais existé. La peur de vivre avec Ethan, d'être un couple, la peur du mariage, des enfants, la peur d'une vie bien rangée finalement… ont tétanisé Ilsa pendant des années et ce, même si son désir d'être auprès d'Ethan pouvait prendre le pas sur le reste. Mais aujourd'hui, c'est derrière elle. Ilsa est prête. Maintenant, le soir, lorsqu'Ethan lui donne son baiser de « bonne nuit », la dernière pensée d'Ilsa est celle-ci : « un jour, je me marierai avec cet homme et nous auront de beaux enfants. »
