Disclaimer : Tout appartient à notre chère JK Rowling, je ne fais qu'ajouter quelques personnages qui j'en suis certaine vous plaîront, ils sont adorables ;)
Raiting : j'ai préféré mettre au plus fort parce que j'ai un peu de mal à graduer la violence qu'il y aura dans cette histoire, je préfère prévenir que guérir. Il y aura des meurtres, des combats, beaucoup, beaucoup, beaucoup de suspens. Si vous devinez où va l'histoire je vous tire mon chapeau !
Résumé simple : Harry et Drago rentrent en sixième année, la haine entre eux devient de plus en plus forte et subtile à la fois. Une jeune fille fait son entrée à Poudlard. Pourquoi, comment ? Vous l'apprendrez bien vite dans les premiers chapitres.
Ici, je m'intéresse particulièrement aux personnages de Harry et Drago, vous le devinerez bien assez vite. J'ai voulu creuser, leur donner encore plus de profondeur en jouant avec leurs sentiments, leur histoire respective. Vous vous rendrez compte que les vilains de l'histoire ne sont pas toujours ceux que l'on croit aux premiers abords.
Vous pourrez vous apercevoir que les tous premiers chapitres sont assez simples et fluides à lire, mais plus l'histoire prendra forme et plus le style d'écriture s'affinera, se perfectionnera et j'espère sincèrement que vous vous en apercevrez. En effet, cette histoire a débuté alors que j'étais toute jeune adolescente. Je l'ai abandonnée (oui oui je le reconnais !) quelques temps (okay, quelques années, je plaide coupable !) mais aujourd'hui je termine ce récit avec toute l'expérience que la vie a pu m'offrir, c'est-à-dire, le bon comme le très mauvais.
Si vous lisez ces lignes, sachez que vous êtes très chanceux, l'histoire est sur le point de voir paraître ses derniers chapitres.
Je réponds à chaque message, MP, Review que j'ai beaucoup de plaisir à lire.
Je vous souhaite une agréable lecture.
Bien à vous,
Calamity
POV Harry
Un cauchemar toujours plus saisissant venait de me frapper de plein fouet. Je revoyais ma mère mourir sous mes yeux, pour une innombrable fois. Cela changeait de ceux qui me faisait voir mourir mon parrain, Sirius.
Le front en sueur, j'ouvrais les yeux qui me laissaient voir le compartiment que j'occupais. Mes amis faisaient semblant de ne pas voir mon état, et je serais toujours reconnaissant envers eux, qu'ils ne me prenne pas pour un fou. Ou de faire semblant de ne pas être inquiets de ma santé mentale en tout cas.
Mes yeux émeraudes se posaient sur Ginny assise en face de moi, qui me fixait de ses yeux flamboyants. L'été que l'on venait de passer avait été un peu compliqué, il fallait dire que notre couple n'en avait jamais été vraiment un. Je ne savais pas ce qu'elle voulait de moi, mais elle était folle amoureuse… et volage. Elle aimait sortir, rencontrer d'autres garçons. Mais son regard exprimait le désir et le manque.
Soit, j'avais délibérément tourné la page, et elle ne me ferait pas changer d'avis. J'avais découvert le pot aux roses quelques semaines avant, et malgré la passion que j'éprouvais pour elle, la trahison avait eu raison de mes sentiments. Heureusement, Ron n'avait rien dit, peut-être trop occupé à passer du temps avec Hermione. Tous les deux s'étaient drôlement rapprochés l'un de l'autre durant les vacances.
Je me redressais pour rejoindre la conversation que Ron avait avec les autres garçons des rouges et ors, Neville, Seamus et Dean. Il y avait une rumeur, selon laquelle une fille allait débarquer durant la cérémonie des premières années, mais celle-ci devait intégrer la sixième année avec nous. C'est Seamus qui avançait qu'un élève de Serdaigle lui avait soufflé qu'une fille inconnue était à bord du train. Ils pariaient entre eux si elle serait belle ou moche, à forte poitrine ou non… cela me faisait sourire, mais Ginny et Hermione, elles, ne semblaient pas du tout enjouées.
Je ne m'intéressais pas particulièrement à cette annonce, j'étais plutôt hâtif de retourner à Poudlard, chez moi. J'écoutais d'une oreille la conversation des garçons, ne pouvant m'empêcher de rire parfois. Je pensais que ce n'était qu'une simple rumeur comme il y en avait tant eux à l'école. Mais j'étais tout de même curieux, je n'avais jamais pensé qu'il était possible d'intégrer Poudlard en cours de route, mais avec Dumbledore, il fallait s'attendre à tout.
Fin et maigrichon, je ne ressemblais pas à grand-chose selon moi les années précédentes. Mes vêtements étaient toujours un peu trop longs et grands. Certes je n'étais pas un adepte du shopping, mais il y avait eut une véritable situation de crise dans mon armoire. Je n'avais pas grandit depuis l'an dernier, mais j'avais pris un peu de muscles, et plus rien ne m'allait. Peut-être était-ce cela qui faisait flamboyer les yeux de la rouquine assise en face de moi. J'avais commencé à faire attention à moi quelques temps avant que je ne me sépare d'elle.
Croiser son regard me ramenait à cet été, où nous nous retrouvions en secret dans une chambre du Terrier, avides de débarrasser l'autre de ses vêtements, d'embrasser la peau de l'autre, de se sentir vivant et brûlant contre l'autre, sachant que chaque minute écoulée nous emmenait dangereusement au moment où quelqu'un pourrait nous surprendre.
Je me souvenais de cette fois-là où ses parents étaient en visite à la famille et que le reste de la famille jouait au Quidditch dans le champs, à quelques centaines de mètres de la maison.
J'avais prétexté un mal de tête nécessitant un repos d'une petite heure, et elle de révisions. Elle portait sa petite robe orangée qui me rendait fou, surtout parce qu'elle s'était baissée volontairement pour prendre son livre posé au sol dans le salon en me lançant un regard suggestif, quelques heures plus tôt. Ce geste m'avait juste laissé le temps de voir son dessous vert en dentelle.
Quand nous étions entrés dans la chambre que je partageais avec Ron et les jumeaux quand ils étaient en visite, je n'avais pas laissé le temps à Ginny d'ôter ses vêtements ni les miens, je la plaçais rapidement sur une commode et retirait simplement son dessous pour le faire glisser jusqu'à ses chevilles.
De mon côté, il m'avait suffit de défaire ma ceinture, d'enfiler un préservatif avec hâte et je m'étais jeté en elle, la faisant crier contre mon épaule. J'aimais tellement cette sensation, de ne faire qu'un avec elle, de sentir son intimité chaude et humide se resserrer autour de la mienne alors que je baissais le décolleté de sa robe pour prendre en bouche son téton, goulûment, et que je pinçais l'autre entre mon pouce et mon index. Mes allers et retours en elle, faisait grincer le plancher, ne nous excitants qu'encore plus tous les deux. Sachant les autres hors de la maison, elle se laissait aller dans des plaintes de plaisir que j'aimais entendre, où elle m'intimait la cadence à prendre, la façon de l'embrasser ou si elle désirait que j'embrasse et lèche son intimité pour retarder ma propre extase et rendre la sienne encore plus puissante. J'aimais particulièrement ce moment là où elle susurrait mon prénom tout en tirant mes cheveux, prête à exploser de plaisir sous les assauts de ma langue.
Ces hormones d'adolescents ne nous donnaient jamais l'impression d'être rassasié de sexe.
Cette fougue, venait aussi sans aucun doute du fait que nous avions échappés de peu à la mort, quelques semaines auparavant au ministère de la magie. Nous voulions nous sentir vivants.
Ces souvenirs ravivaient des envies que je voulais enfouir en moi et je tâchais de ne pas observer Ginny alors que finalement, j'avais toujours très envie d'elle.
Ron détournait le sujet de conversation initial pour raconter des blagues douteuses, et je me joignais aux éclats de rires de mes camarades. Il était vraiment en forme mon rouquin de meilleur ami. Et il me rendait service, j'étais à deux doigts d'avoir besoin d'une douche froide. Très froide.
…
L'heure du repas arrivait enfin, et j'assistais à l'attribution des maisons. Si cela était distrayant les premières années, même si j'en avais loupé quelques-unes, je trouvais cela un peu longuet maintenant. C'était interminable et mon estomac ne cessait de gargouiller. C'est pourquoi on avait mis au point des paris avec les Gryffondor, pour savoir dans quelle maison seraient envoyé les élèves. Les premières années de sexe féminins me regardaient avec curiosité ce qui changeait du regard avide et assoiffé de sexe des filles plus âgés de cette école.
Un garçon fût envoyé chez Serpentard, et je me tournais vers Ron.
« Et deux mornilles pour moi, par ici la monnaie ! » je disais en m'exclamant de rire.
« Pff, j'aurais dû m'en douter… il a une tête de fouine ! » râlait Ron. Mais bien vite, son visage s'éclairait :
« Ahah la voilà ! La fameuse fille ! Elle est là-bas!» criait-il presque.
"Parfait Ronald, toute l'école jusqu'au fin fond des cachots est au courant maintenant !" commentait Hermione en roulant des yeux.
« Où est-ce qu'elle iras à ton avis ? » me lançait Ron sans prêter attention à la remarque de notre amie.
Après quelques instants, je ne répondais toujours pas à Ron, parce que j'avais posé les yeux sur la fille en question. De dos, je ne voyais que ses cheveux blonds lâchés dans son dos, jusqu'au niveau de ses épaules, un peu plus bas peut-être. Je ne m'en rendais compte qu'à cet instant, mais pile assis en face de moi, à trois tables de là, se trouvait Drago Malefoy, qui contemplait justement cette fille.
Contempler était le bon terme. Il me surprenait presque. Les yeux légèrement sombres, et les sourcils froncés, il était littéralement bloqué sur elle. Je ne savais pas ce qui m'énervait le plus : ne pas voir le visage de cette fille, ou le fait de ne pas comprendre pourquoi mon ennemi juré tirait une tronche pareille. Il semblait perturbé, et j'étais légèrement curieux des goûts qu'il pouvait avoir, lui, le prince de Serpentard, légendaire serpent solitaire.
« Ange Fire ».
MC Gonnagal venait d'appeler le nom de l'inconnue, me surprenant.
Comment pouvait on appeler ainsi son enfant ? Qualifier un nourrisson d'ange était compréhensif, mais est-ce que ses parents avaient pensé au futur de cette fille ?
« En attendant, Harry est un prénom très commun ! » rigolait Dean.
Okay, il marquait un point. J'avais donc pensé tout haut, ce n'était pas mon imagination.
"C'est un prénom très courant dans le sud de la France" ajoutait Hermione avec un ton légèrement condescendant qui lui allait si bien.
Légèrement gêné je me raclais la gorge, avide de voir enfin ce visage inconnu.
POV Ange
« Papa, s'il te plaît, on va être en retard ! »
C'est ce que j'avais hurlé du bas des escaliers de notre maison du sud de la France. Il était en retard, encore.
« Pire qu'une fille » je marmonnais tout en bouclant ma valise au milieu de mon salon, près d'une commode qui mettait en valeur des photos d'enfants et de trophées de Quidditch et diverses récompenses.
J'aimais beaucoup ma maison, parce qu'elle était chaleureuse, simple et je m'y sentais bien dès que j'en franchissais le seuil. Toute mon enfance, j'avais grandit ici, dans un village typique de Provence où les cigales rythmaient de leurs chants mes journées. Notre maison était dans un petit quartier moldu, au milieu de champs de lavandes. Au rez de chaussée, nous avions un vaste salon et salle à manger, une belle cuisine et une cuisine d'été qui donnait sur un beau jardin arboré et pourvu d'une piscine creusée. A l'étage, quatre chambres dont la mienne et deux salles de bain ce qui faisait sans doute le bonheur de ma mère. Elle était toujours d'une tenue exemplaire et impeccable, dans tous les sens du terme. Maman était une belle femme avec ses grands yeux verts et ses longs cheveux bruns, toujours un air sérieux sur le visage. Il me semblait qu'il n'y avait qu'à la maison qu'elle s'autorisait à sourire et à rire, grâce à mon père et moi.
Papa, était un réel bout en train, je me demandais même s'il avait évolué un jour depuis son adolescence. Ses yeux bleus étaient toujours plein de bienveillance et de malice. En revanche, j'étais toujours très surprise de le voir être implacable et autoritaire dans les moments où il le fallait. Et il avait grand intérêt à l'être : mes parents étaient co-chefs du bureau des Aurors français. Depuis quelques temps, ils travaillaient en Angleterre pour des missions importantes, missions dont je n'avais aucune connaissance : secret défense, même avec sa fille.
Je me tortillais les doigts dans tous les sens, mes yeux vairons posés sur ma valise noire. Mes pupilles étaient particulières, l'une était bleu, l'autre marron et bleu, pour une raison bien précise. Un évènement tragique survenu durant mon enfance avait changé ma vie pour toujours.
Aujourd'hui, j'entrais à la célèbre école de sorcellerie de Poudlard. Anxieuse, je gardais à l'esprit que quitter Beauxbâtons était la meilleure chose qui me soit arrivée. Jusqu'à l'année dernière, j'avais eu une scolarité plutôt difficile, mais je n'en avais jamais parlé à mes parents, de peur qu'ils ne s'inquiètent d'avantage à mon sujet. Je ne supportais plus cette école, où un groupe d'élèves me ruinait l'existence. Je savais qu'une nouvelle école me ferait du bien. Même si mes deux meilleurs et seuls amis me manquerait cruellement.
"Ouf, tu es enfin prête, ça fait une heure que je t'attends !" ironisait mon père après avoir dévalé les escaliers. Levant les yeux au ciel, je lui tendais déjà les clés de voiture pour nous rendre à l'aéroport. Nous vivions comme des Moldus. Mon père était un enfant de Moldus français, et j'aimais quand il me parlait de mes grands parents, car je ne les avaient pas connus. Les quatre. Maman avait été orpheline assez jeunes, Papa aussi, à cause de la guerre sorcière de mon côté maternel : Aurors eux aussi, ils sont morts à l'époque où un certain Tom Jedusor commençait à terrifier le monde. Mes grands parents paternels avaient été victimes d'un accident de la route alors que j'étais bébé.
Nous avions toujours vécu comme des Moldus, Papa disait souvent que c'était pour comprendre et tolérer leur culture, que c'était une ouverture d'esprit qu'il fallait avoir et entretenir. Je pense aussi que c'était une façon pour mes parents de décrocher du monde magique, quand ils rentraient de missions.
J'ai profité du voyage en avion pour discuter avec mon père, et lui poser plein de questions sur Poudlard. Cette noble école et des maisons qui constituaient le classement des élèves. Lui, était un ancien Gryffondor et je savais qu'il aurait été content que j'aille là-bas. Maman sortait de Serdaigle. Mais moi j'étais plus stressée à l'idée de m'insérer qu'autre chose : les maisons passaient outre.
Me voilà donc quelques heures plus tard à côté de ce tabouret en bois sombre, prête à recevoir le blason de ma maison sur la poitrine. J'étais gênée de partager ces moments de stress avec des premières années. On aurait dit une cracmol qui redoublait sans arrêt.
Mais non, j'étais simplement nouvelle et le directeur avait tenu à ce que je passe par là comme tous les autres élèves, pour que j'ai la chance de connaître ça.
Trop charmant... je n'étais pas certaine d'apprécier ce geste du directeur, aujourd'hui en face de tous ces yeux curieux qui me dévisageaient. Je le voyais du coin de l'œil qu'il s'était redressé sur sa chaise pour savoir dans quelle maison j'allais passer le reste de ma scolarité.
Je m'avançais alors pour m'asseoir, le professeur Mc Gonnagall esquissant un très léger sourire, si bien que je pensais qu'il sortait de mon imagination. Elle déposait le choixpeau sur mes cheveux, et à peine avait-il effleuré ma tête que j'entendais cette voix :
Je n'ai aucun doute, je sens ton courage et aussi ta force ! Il est vrai que ton envie d'apprendre pourrait aussi convenir à la maison Serdaigle mais ...
« GRYFFONDOR ! » cria le choixpeau. Toute la table des rouges et ors était en train d'applaudir et je me dirigeais vers elle. Je savais qu'un brun à lunettes aux yeux bouleversants était à cette table. J'avais partagé mon voyage de Londres jusqu'ici avec des filles de Serdaigle qui me faisaient un triste signe de main, et je pensais vraiment que quelques-unes étaient amoureuses de ce fameux Harry Potter. Mais je tenais à éviter tout contact avec lui.
Pourquoi, je n'en savais rien. Ou si. Sans doute parce que j'avais entendu parler de Harry Potter assez souvent à la maison, avec des parents Aurors. Et je ne voulais pas me comporter avec lui comme s'il était une bête de foire.
En me dirigeant vers ma table, je levais les yeux vers les trois autres. Celle des Poufsouffle m'applaudissait poliment, et celle des Serpentard était froide et réservée.
Je surprenais le regard d'un garçon, vêtu de vert et d'argent et assis avec les élèves de cette maison. Blond à souhait, un visage angélique, il était sincèrement beau. Je connaissais aussi l'existence de la rivalité entre sa maison et celle que je venais d'intégrer. Apparemment, il semblait mécontent que je remarque sa curiosité, parce qu'il me renvoyait un regard sombre après quelques secondes. Je comprenais pourquoi en me souvenant de la guerre entre nos deux maisons. Et aussi, je tentais d'enfouir ce trouble que je venais de ressentir, comme si mes jambes avaient été coupées.
En soupirant légèrement, je prenais place, proche de mes nouveaux camarades, aux cotés d'une certaine Hermione qui commençait déjà à me parler de Poudlard et de toute son histoire. Elle était sympathique, mais bien bavarde. Tout de même, je lui répondais poliment, mais brièvement, tout en scrutant les visages de ceux qui m'entouraient, répondant aux sourires et aux salutations.
Puis je me tournais vers Harry Potter, assis presque en face de moi. Je lui souriait finalement en hochant la tête pour le saluer. Ce n'était pas sa célébrité qui me gênait le plus, c'était le regard qu'il portait sur moi. Il semblait chercher des réponses. Peut-être se demandait il pourquoi je n'avais pas tenu le rôle de la fan de star qui voulait un autographe. Très peu pour moi. Je découvrais un visage bienveillant. Il me souriait simplement.
« La vache ! Tu as des yeux… bizarres ! »
Je relevais le visage vers un garçon roux, bien trop grand pour se tenir correctement à table, assis aux cotés de Harry.
Ses genoux étaient trop proches de la planche de bois, et sa robe semblait trop juste pour lui. Néanmoins, il attisa ma sympathie assez rapidement et je souriais sincèrement. Je n'ai pas eu le temps de lui répondre que son amie, Hermione, le reprenait, les joues légèrement rouges.
Je ne savais pas reconnaître si c'était de colère, ou de légère jalousie.
« Ron ! Ils sont vairons, arrête de la prendre pour un animal de cirque ! »
« Animal de quoi ? Mais ce n'est pas ce que je voulais dire ! Ils sont juste très… originaux, et jolis » disait-il finalement avant de replonger dans son assiette.
J'entendais Hermione lui siffler un vague « idiot » et je ne pouvais m'empêcher de le défendre.
« Ce n'est pas grave, c'est simplement surprenant. En tout cas, je suis enchantée de faire votre connaissance. »
"Nous aussi." répondait Hermione, mais je devinais qu'elle se demandait à qui elle avait à faire. A seize ans, tout le monde devient un potentiel concurrent intellectuel, amoureux ou sportif. Néanmoins, elle poursuivait :
"Je te présente Seamus et Dean" annonçait elle en les montrant de la main, ceux-ci nous répondait avec un signe, "Voici Neville, Ginny, et tu connais déjà Ron et Harry."
Tous avaient un visage bienveillant et je commençais à me détendre progressivement.
"On dit que tu es française.. ?" me demandait Harry.
"Je le suis. Mes parents sont anglais, ils ont étudiés ici... je suis née en France et j'ai grandi là-bas.. alors forcement je suis bilingue" je répondais en acceptant un verre de jus de citrouille de la part de Neville.
"Merci Neville."
"Tu parles vraiment bien anglais, je n'aurais jamais parié sur le fait que tu sois française !" Hermione semblait enthousiaste d'en apprendre plus sur moi. "Comment est ton école là-bas ?"
"Oh... c'est aussi extraordinaire qu'ici, à la différence qu'il s'agit d'un Palais. Si vous connaissez le château de Versailles, les jardins sont dans le même esprit." je répondais en voyant que beaucoup m'écoutais et cela m'intimidais.
"Le château de Versailles ?" demandait Ron.
"C'est du côté Moldu.." je répondais avec prudence, ne sachant pas comment ils étaient tolérés ici.
"Tes parents sont Moldus ? Mon père les adore, il travaille pour le Service des détournements de l'artisanat Moldu !"
Je souriais, soulagée : "Mes parents sont sorciers."
"Tu es Sang-Pur alors ?" me demandait Seamus par curiosité.
"On pourrait dire ça, mais je suis plutôt Sang-Mêlés. Mon père est un enfant de Moldu, donc.. "
"Comme moi" lançait Hermione en souriant.
"Comme moi aussi" me lançait Dean en levant son verre comme si ce que je venais de dire était un avantage non négligeable.
Cette petite conversation, visiblement anodine, nous donnait des liens en un éclair.
"Rien ne vaut les Sangs-Mêlés, n'est-ce pas Harry ?" ajoutait Seamus en se tournant vers lui. Celui-ci répondait en répondant au poing levé de Seamus pour le cogner doucement, comme pour approuver ce qu'il disait.
"Tes parents, ils étaient dans quelle maison ?" demandait Dean après avoir bu un long jus de citrouille.
"Gryffondor pour mon père.. Serdaigle pour ma mère" je répondais en commençant à triturer ma fourchette.
Je me demandais ce que dirait ma mère concernant cette admission. Elle avait toujours été stricte envers moi et je pensais savoir pourquoi. De mon côté, je me sentais toujours coupable et j'essayais toujours de lui donner une certaine fierté, qui j'avais l'impression je ne lui procurais jamais. Etre admise chez Gryffondor lui donnerait sans doute l'occasion de me sermonner que Gryffondor avait souvent en son sein des personnes trop intrépides et peu prudentes et que je ferai mieux de m'inspirer de l'attitude des Serdaigle.
"Que font-ils dans la vie ? " lançait Hermione en se servant du ragout.
"Ils sont Aurors..." je répondais en baissant d'un ton. J'ai vu une lueur passer dans les yeux de Harry, comme s'il était grandement intéressé.
Ron sifflait pour toute réponse, mais je sentais que mes camarades avaient compris que je n'avais pas spécialement envie d'en parler.
Avant de me tourner vers mon assiette, je remarquais la belle jeune fille rousse, sûrement la sœur de Ron, elle lui ressemblait beaucoup, qui me regardait avec des yeux perçants. J'évitais finalement soigneusement de croiser son regard, puis je bifurquais sur Harry. Il n'avait rien mangé, son assiette était intacte et il me scrutait le visage, derrière ses lunettes rondes, tout en jetant des coups d'œil derrière moi. J'avalais difficilement une gorgée d'eau, c'est dire. J'étais gênée alors que je comprenais que lui et la rousse, Ginny, si je me souvenais des présentations du début du repas, avait un passé plus qu'amical.
J'avais l'habitude de n'être que peu aimée par les filles, cela me blessait tout de même encore aujourd'hui. Mes seuls amis à Beauxbâtons étaient des garçons.
Il était difficile d'être rejetée. Avec les heures de voyage, j'étais un peu à côté de la plaque. Le fait de parler de mes parents et d'être aussi loin d'eux me rendait mélancolique. Mais j'avais surtout besoin de m'isoler. Je m'attardais sur le plafond de la salle qui était splendide. Il faisait nuit, et une multitude d'étoiles illuminaient la salle. J'étais soufflée devant autant de beauté. Voulant voir jusqu'où allait cette belle magie, je me tournais vers la salle et ne manquait pas de constater que les élèves cherchaient à voir mon visage. Je me tournais donc rapidement vers ma table en me grattant la joue.
« Hum… je suis fatiguée, je… je vais me coucher » je disais en me levant, feignant d'avoir l'air exténuée par mon voyage.
« Tu veux que je t'accompagne ? » me demandait Seamus qui visiblement avait terminé son repas. Dean lui faisait une bourrade dans les côtes en lançant un "Tu ne perds pas de temps toi !"
"Oh la ferme Dean !"
J'allais refuser assez rapidement, hâtive de quitter cette salle où je sentais d'innombrables regards me picoter la nuque… mais je ne connaissais rien de ce château. De cet immense château !
« Oui, ce serait gentil, merci beaucoup. A plus tard ! » je lançais aux autres Gryffondor.
Je quittais la salle, sachant très bien que l'on m'épiait encore une fois, et je ne pouvais m'empêcher de jeter un coup d'œil sur la table des verts et argents, pour découvrir que le blond que j'avais vu plus tôt, me regardait lui aussi, les bras croisés sur sa poitrine. Son regard était tellement intense que je ne savais presque plus comment je m'appelais. Je détournais très rapidement les yeux, pour m'engouffrer avec Seamus, un nouvel ami j'en était sûre, direction la tour de Gryffondor.
Je ne savais pas qu'en faisant mon entrée ici, ma vie allait changer pour toujours, irrémédiablement.
Que ma simple arrivée, allait bouleverser l'ordre des choses pour bon nombre des élèves.
C'était un nouveau chapitre de notre vie.
