Titre : Le pouvoir des mots
Auteur : Lady Zalia
Résumé du chapitre précédent : Après un moment HOT avec Voldy, Harry accepte de reprendre la traduction pour l'avant-dernier passage. Les explorateurs français survivants se font tous joyeusement massacrer au cours d'une fête en l'honneur de Cthulhu et seul Paul de Tudèle parvient à s'échapper en transplanant au dernier moment, dévoilant ainsi sa nature de sorcier. Sous son influence, Harry jette les mêmes sorts dans la réalité avant de transplaner sous les yeux impuissants de Voldemort. Arrivé sur une plage déserte de nuit et sans baguette, il décide de briser le Tabou pour reçevoir de l'aide.
Ekateri : Merci pour ta review et ton compliment ! Hé hé je te laisse découvrir ce chapitre 😏 Bonne lecture !
Chapitre 13
Harry n'eut pas besoin d'attendre bien longtemps avant de voir plusieurs sorciers apparaître devant lui, baguette pointée dans sa direction. Il s'était immédiatement baissé pour éviter les sortilèges de stupéfixion qui lui avaient été lancés et il se redressa aussi vite que possible, tentant d'afficher une assurance qu'il ne possédait guère.
- Bonsoir messieurs ! Le seigneur des ténèbres m'attend donc merci de me conduire à lui.
Son intervention donna lieu à un grognement guttural et Harry eut un mouvement de recul alors qu'un Lumos était lancé par l'un des Rafleurs. Il avait déjà entendu parler de ce groupe de sinistre réputation mais il devait bien admettre que les rumeurs n'étaient pas exagérées.
L'homme le plus proche de lui était particulièrement massif et devait dépasser les 1m80 de haut. Il portait un grand manteau noir crasseux ouvert sur un torse nu et velu, et des poils noirs recouvraient aussi une grande partie de son visage. Ses yeux étaient bleu clair et ses lèvres retroussées sur des dents pointues, semblables à des crocs. La main qui tenait la baguette laissait voir des ongles jaunâtres, mais son autre main était tendue en avant, prête à griffer.
- Mains en l'air ! Qui es-tu, stupide sorcier, pour oser prononcer le nom du Seigneur des Ténèbres ! Tu crois vraiment que nous allons te conduire à lui ?! On ne le dérange pas impunément !
Sa voix ressemblait à un aboiement rauque, et le libraire leva immédiatement les mains en devinant l'identité du sorcier face à lui : Il s'agissait très probablement de Fenrir Greyback, l'homme qui avait transformé Remus en loup-garou.
- Je vous dis la vérité. Le Seigneur des Ténèbres me recherche. Il sera furieux si vous ne m'amenez pas à lui. Croyez-vous vraiment que je voudrais me retrouver en sa présence si ce n'était pas le cas ?
Les Rafleurs semblèrent ennuyés par la logique de son raisonnement. Un second homme s'avança. Il avait de longs cheveux et portait un pardessus de cuir noir avec un brassard rouge autour du bras. Sa veste semblait sale et élimée, tout comme son pantalon au motif écossai de couleur indéfinissable.
- Chef, et s'il disait la vérité ? On devrait ptet…
- Ferme-la, Scabior ! Je n'ai pas encore pris ma décision. Si on se pointe au QG pour rien, il nous accueillera à coups de Doloris…
Du coin de l'œil, Harry vit quelque chose remuer dans la brume. Il n'était plus temps d'hésiter.
- Vous n'avez qu'à demander à un Mangemort du premier cercle comme Drago Malefoy ou Bellatrix Lestrange ! Il y a aussi le potionniste de l'Allée des Embrumes… Ils m'ont vu à ses côtés hier. Il faut vraiment que vous me rameniez à lui. Je n'ai pas ma baguette sur moi et il ignore où je me trouve. Je n'avais d'autre choix que de briser le Tabou…
Un cri de douleur interrompit brusquement sa tirade alors que l'un des Rafleurs se trouvait aux prises avec un ennemi inconnu.
Le dénommé Scabior leva sa baguette pour éclairer les environs, révélant l'un de ses condisciples, allongé sur le sol, la moitié de la jambe arrachée par une sinistre créature quadrupède. Harry reconnut l'espèce de chien monstrueux qui était apparu dans la chambre de Voldemort 8 jours plus tôt. Heureusement, les Rafleurs ne semblèrent pas prendre le monstre à la légère, car ils se mirent immédiatement en position de combat.
- Qu'est-ce que c'est que cette bestiole ! Butez-moi ça !
Malgré sa taille impressionnante, la créature était agile et rapide, parvenant sans mal à esquiver les premiers sorts qui furent lancés contre elle.
Harry brûlait d'arracher la baguette à l'un des Rafleurs pour pouvoir transplaner et les laisser lutter seuls, mais il décida tout de même d'interpeller celui qui semblait avoir le plus de jugeote.
- Il faut s'enfuir. Si elle est là, d'autres peuvent arriver. Vous n'êtes pas assez qualifié pour les affronter donc EMMENEZ-MOI À LUI !
Fenrir semblait habitué à malmener des sorciers effrayés par son apparence et sa réputation, mais pas vraiment à combattre pour sa vie. Il était lent et ses sortilèges brutaux n'avaient pour seule conséquence que de creuser des trous dans le sol. Malheureusement pour Harry, il avait aussi sa fierté, et il leva un point menaçant dans sa direction.
- Nous ne partirons pas d'ici tant que nous n'aurons pas dézingué cette satanée bestiole ! Je ne sais pas qui tu es, mais t'as aucun ordre à nous donner, gringalet !
Comme il s'y attendait, un autre chien monstrueux fit bientôt son apparition, fendant la brume compacte pour les attaquer sans le moindre bruit avant-coureur.
Soudain, Harry dut esquiver une attaque, et la créature atterrit sur le dos du lycanthrope, ses griffes s'enfonçant à travers sa pelisse pour se planter dans son dos.
Le loup-garou hurla de douleur et se tourna à toute allure pour tenter de désarçonner son assaillant, sans succès. Finalement il se jeta en arrière, mais le monstre était bien plus massif que lui, et il fut bientôt mis à mort par un coup de gueule directement dans sa carotide.
Cette fois, le Gryffondor n'hésita pas. Il profita que la créature était en train de dévorer Greyback pour s'emparer de sa baguette.
Transplaner était un processus magique délicat et transplaner dans la panique l'était encore plus. Quant à transplaner dans la panique, avec une baguette qui ne lui appartenait pas, c'était totalement inconscient, cependant Harry n'avait pas le choix.
Il n'était plus temps d'avoir pitié pour les survivants. À cause du grimoire, il avait vu trop de gens mourir sous ses yeux durant la semaine passée, et il préférait sauver sa vie plutôt que de répéter les mêmes erreurs que Paul de Tudèle. De surcroît, il savait que les Rafleurs gagnaient leur vie en pourchassant les ennemis de Voldemort, et il n'avait aucune pitié pour eux. Personne ne les regretterait, pas même, sans doute, son psychopathe de petit-ami…
Ses derniers scrupules s'envolèrent lorsqu'une silhouette encapuchonnée de jaune émergea de la brume. Hors de question de rester là alors que tous les monstres du grimoire semblaient s'y être donné rendez-vous.
Les Rafleurs continuaient de se battre, mais ils ignoraient tout des créatures qui les attaquaient et manquaient de coordination. Scabior jetait des maléfices dans tous les sens sans se préoccuper de toucher ses alliés, et la mort de Greyback semblait les avoir ébranlés. Pour l'instant, ils faisaient tampon entre Harry et les créatures mais ce n'était qu'une question de secondes avant qu'ils ne périssent tous ou prennent la fuite…
Il esquiva un sort perdu tout en réfléchissant. Il ne connaissait pas l'emplacement du quartier général de Voldemort car il ne s'y était jamais rendu par lui-même, et évidemment le mage noir s'était bien gardé de lui en donner la localisation.
Il pourrait aller dans l'Allée des Embrumes pour trouver le potionniste qui travaillait pour le mage noir, mais il n'avait aucune certitude que la boutique serait encore ouverte à cette heure de la nuit. De plus, si les créatures le suivaient, elles pourraient faire des victimes innocentes en apparaissant au beau milieu du Chemin de Traverse et cela il voulait à tout prix l'éviter…
Soudain, il se souvint de Narcissa Malefoy. Elle lui avait laissé un parchemin lors de sa dernière visite, indiquant l'adresse du manoir. C'était sa meilleure chance !
Il devait se concentrer, visualiser précisément la rue derrière sa boutique…. Il la connaissait par cœur, il y avait donc moins de chance qu'il se désartibule.
Il fit abstraction du chaos ambiant et ferma les yeux une seconde, puisant dans sa magie pour faire obéir la baguette entre ses doigts. Elle lui semblait aussi grossière que son propriétaire, mais il n'avait pas les moyens de faire son délicat.
Lorsqu'il rouvrit les yeux, il se trouvait dans sa ruelle si familière, et il poussa un bref soupir de soulagement. Il ne pouvait se permettre de rester ici, mais au moins il s'était échappé de la mêlée en un seul morceau ! Il pénétra sans tarder dans son immeuble et alla jusqu'à l'entrée arrière de sa boutique. Évidemment, il n'avait pas ses clés sur lui, mais heureusement il avait mis au point un système de runes pour déverrouiller la porte en cas de besoin…
Il traça les symboles de la pointe de sa baguette mais dut s'y prendre à deux fois avant d'y parvenir, tant la magie de son précédent propriétaire était différente de la sienne. Une fois dans la boutique cependant, il n'eut aucun mal à retrouver les coordonnées. Une chance qu'il les ait conservées !
Le manoir du clan Malefoy était situé dans le sud du Wiltshire, dissimulé au beau milieu de la forêt de Stonehill Copse pour rester éloignés des moldus. Il allait pouvoir y transplaner…
Il avait envie d'aller à son appartement pour récupérer quelques affaires, mais il n'avait pas le temps pour ça et il en était conscient. Il referma donc soigneusement la porte de sa boutique et transplana directement depuis le couloir de son immeuble.
Il y parvint sans difficulté, et l'instant d'après, il se trouvait devant un grand portail en fer forgé bordé par d'immenses murs végétaux. La nuit était toujours aussi profonde, cependant il n'y avait pas de brouillard, ce qui signifiait que les créatures ne l'avaient pas encore retrouvées. Il sonna immédiatement la cloche, priant néanmoins pour qu'on vienne rapidement lui ouvrir. Il n'avait aucune idée de l'heure qu'il était, mais il espérait que les propriétaires n'étaient pas déjà couchés. Il ne pouvait se départir de l'impression particulièrement malaisante que les monstres du grimoire pouvaient apparaître dans son dos d'un instant à l'autre.
Il n'y avait qu'auprès de Voldemort qu'il était véritablement en sécurité, il en était persuadé, et il comptait les secondes avant de pouvoir le retrouver…
Heureusement, un elfe de maison apparut bientôt de l'autre côté du portail et Harry l'apostropha avant même qu'il ne lui pose la moindre question.
- Toi ! Va dire à tes maîtres que Harry Potter est là. Il faut le conduire à Vol… je veux dire, le Seigneur des Ténèbres, tout de suite ! Vite !
C'était bien la première fois qu'il était aussi mal aimable avec un elfe, mais il n'avait vraiment pas de temps à perdre.
Manifestement la petite créature dut comprendre l'urgence de la situation car elle revint bientôt pour ouvrir la grille et l'emmener à l'intérieur. C'était la première fois qu'il mettait les pieds ici et même s'il avait maintes fois entendu parler de la richesse légendaire du clan Malefoy lorsqu'il était à Poudlard, il fut stupéfait par la démesure des lieux.
L'allée qui menait au jardin semblait interminable et le hall d'entrée faisait à lui-seul la taille de son salon. C'était encore plus grand que chez Voldemort qui pourtant habitait un petit manoir, et Harry eut l'impression que ces dimensions n'étaient faites que pour impressionner les invités.
Il traversa un couloir avant de pénétrer dans un salon aux dimensions raisonnables, et Harry comprit qu'il s'agissait d'une pièce pour faire attendre des visiteurs imprévus.
Alors qu'il s'attendait à voir Lucius, ce fut cependant son fils Drago qui le rejoignit bientôt. Il était habillé de l'habituelle tenue noire des Mangemorts, mais ne portait pas son masque. Il semblait partagé entre la colère et l'inquiétude, et Harry devina qu'il avait surtout peur de la réaction de son maître.
- Potter ! Qu'est-ce que tu fais ici ! Comment t'es-tu échappé ?!
- Je ne me suis pas échappé à proprement parler, c'est le pouvoir du livre. J'étais sous son emprise et j'ai transplané, mais des créatures du livre sont apparues. Il faut que je rejoigne votre quartier général au plus vite. Elles peuvent apparaître n'importe où !
- Et tu as décidé de venir chez moi pour les ramener ici ?!
- Je ne connais pas l'adresse de votre QG, j'étais censé faire comment à ton avis ?!
Sans attendre davantage, le Serpentard lui attrapa le poignet pour le traîner jusqu'à l'extérieur. Un brouillard était apparu dans le parc du manoir, mais ils n'attendirent pas pour transplaner en direction du lieu de rassemblement des Mangemorts.
Étrangement, les lieux semblaient déserts, et Harry sentit le stress le gagner.
- VOLDEMORT !
Drago tressaillis à côté de lui avant de le menacer de sa baguette.
- NON MAIS CA VA PAS ? On ne s'adresse pas comme ça au seigneur des Ténèbres !
Harry se serait sans doute amusé de la situation s'il n'avait pas été aussi angoissé, mais au lieu de ça, il soupira et lui jeta un regard mauvais.
- De toute façon, il n'a pas l'air d'être ici. T'as pas un moyen de l'appeler ou de le prévenir ?
- Si… Mais ferme-la. Aux dernières nouvelles, t'es encore un prisonnier.
Il releva sa manche jusqu'au coude pour dévoiler la Marque des Ténèbres sur son avant-bras gauche et Harry fut malgré lui fasciné par ce tatouage. Lorsque Drago y appuya sa baguette, elle sembla onduler, et après quelques minutes d'un silence angoissé, un bruit de transplanage se fit entendre depuis l'extérieur.
Voldemort entra bientôt dans la salle, et Harry cru lire un intense soulagement sur son visage.
- Harry ! Drago, comment l'as-tu retrouvé ?
- Maître. Je ne l'ai pas vraiment retrouvé, Potter à transplané chez moi.
Son ancien camarade s'était immédiatement incliné à l'entrée de son maître tandis que Harry était resté debout, bras croisés, se retenant de ne pas se précipiter sur Voldemort pour le serrer dans ses bras. Il s'était senti apaisé dès qu'il l'avait vu, et il n'avait pu empêcher ses lèvres de former un sourire.
Le mage noir avait écarquillé les yeux, le scrutant de bas en haut avant de s'arrêter sur la baguette qu'il tenait encore à la main.
- Tu es revenu ! Comment… Explique-toi !
Avec un rictus malicieux, Harry fit tourner l'objet entre ses doigts.
- Lorsque j'ai transplané, j'étais encore possédé par l'esprit de Paul de Tudèle, et j'ai essayé de rejoindre la Roumanie. Bien évidemment, nos frontières m'en ont empêché, et je suis apparu sur une plage à l'Est du pays. J'étais seul et sans baguette mais comme le brouillard s'était levé, j'ai décidé de briser le tabou pour avoir de l'aide. J'ai demandé aux Rafleurs de me conduire jusqu'à toi. Ces idiots n'ont pas voulu m'écouter et quand des créatures du grimoire sont apparues, ils ont préféré les combattre plutôt que transplaner. Du coup j'ai attendu que l'un d'eux passe l'arme à gauche et j'ai pris sa baguette. Si je ne me trompe pas, il s'agissait de ce sale clébard de Fenrir Greyback. Je suppose que personne ne pleurera sa mort.
Il avait rajouté la dernière phrase en regardant ses ongles, comme si c'était un détail insignifiant. Drago avait lâché une exclamation de stupeur en l'entendant tutoyer ainsi le mage noir, mais maintenant qu'il ne courrait plus de risque, Harry avait envie de faire preuve d'espièglerie pour évacuer la frayeur ressentie plus tôt.
Le blond manifesta son incrédulité.
- Passer l'arme à gauche, qu'est-ce que ça veut dire ?
Voldemort eut une exclamation méprisante
- Une expression moldue. Ça signifie que Greyback est mort. Et dire qu'il revenait tout juste d'une mission pour tuer tous les membres de ce clan Polonais qui s'était attaqué à toi. J'espère qu'il ne t'a pas touché !?
- Quoi ! Le clan Wójcik c'était toi ! Et dire qu'un Auror m'a accusé de… Yaxley… Bon sang, j'ai été stupide. Évidemment, j'imagine que c'est l'un de tes larbins…
Face à son absence de réponse, le mage noir s'était avancé pour l'observer sous toute les coutures tandis que Drago semblait ne plus savoir où se mettre. Finalement, Voldemort se souvint de la présence de son serviteur et lui jeta un regard réfrigérant.
- Disparaît, je n'ai plus besoin de toi pour ce soir. Quant à toi, nous rentrons à la maison.
Le Mangemort quitta les lieux sans demander son reste, et Harry lâcha une exclamation amusée.
- Je ne comprends vraiment pas comment ces mecs peuvent te vénérer alors que tu les traites comme de la merde. Sérieusement, ça t'arrive jamais d'être poli avec eux ? Faut vraiment être stupide pour bosser pour un chef aussi désagréable et méprisant que toi !
- Je les félicite quand ils font des efforts ou réussissent une mission. Là il n'a fait que t'amener à moi. Il n'y a aucune matière à le récompenser.
Le Gryffondor leva les yeux au ciel mais s'approcha néanmoins du mage noir jusqu'à pouvoir plonger sa tête en avant pour mieux sentir son odeur familière. Maintenant que Drago était parti, il pouvait se lâcher… Il inspira longuement et referma bientôt ses bras autour de sa taille.
- C'était effrayant… Il y avait ces monstres qui ressemblent à des gros chiens, et ceux avec une cape jaune. Ils ont tué plusieurs Rafleurs sous mes yeux. J'aurais voulu pouvoir transplaner auprès de toi directement.
- Ce grimoire joue avec nos nerfs. Mais c'est bientôt terminé. Il ne reste qu'une partie.
- Toi aussi tu as eu peur ? Tu t'es inquiété pour moi ?
Il avait levé les yeux vers lui, avec un certain espoir. Il savait qu'il comptait pour lui, sinon il n'insisterait pas autant pour qu'il reste à ses côtés, mais il aurait aimé l'entendre dire. Voldemort sembla pensif.
- J'ai pensé que peut-être, tu ne reviendrais pas. Tu aurais pu aller chez tes amis ou autre part. Je suis celui qui t'oblige à faire ça…
- C'est vrai. Mais tu me protèges. Peut-être que je suis aussi stupide que tes Mangemorts… Mais je ne veux pas mettre mes amis en danger. Quand j'ai récupéré cette baguette, ça ne m'est pas venu à l'esprit une seule fois d'aller ailleurs. Je voulais te retrouver. C'était ma seule pensée.
Avec un soupir, Voldemort repoussa les cheveux pour embrasser son front.
- C'est bien pour cela que l'amour rend faible. Ça fait prendre des décisions irrationnelles.
- Tu ne m'as jamais dit ce que tu ressentais pour moi.
- Je méprise ce sentiment et je refuse d'y succomber. Le désir que je ressens pour toi, n'est-ce pas suffisant ?
- Pas pour moi. Ce n'est pas parce que tu le méprises que cela t'y rend insensible.
- Je ne veux pas en parler. Rentrons à la maison. Tu as eu une journée mouvementée.
Harry eut un triste sourire, néanmoins il attrapa la main tendue sans hésiter une seule seconde. Son amant pouvait bien esquiver la conversation, il aurait besoin d'une réponse tôt ou tard. Après-tout, lui aussi exigeait une décision de sa part, et maintenant que le grimoire était presque terminé, ce n'était plus qu'une question de jours avant qu'il ne doive se prononcer. Et cet ultimatum l'effrayait presque plus que les créatures du grimoire…
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Voldemort ne voulait plus lâcher le libraire du regard. Pas après la frayeur ressentie lorsqu'il avait disparu. Il avait eu l'impression qu'une créature avait labouré son estomac de ses griffes. Ça avait été douloureux. Cette angoisse, cette sensation d'impuissance... Il ne voulait plus jamais ressentir une telle chose.
Auparavant, il n'avait rien laissé au hasard, et c'était cette rigueur qui lui avait permis de se hisser jusqu'à cet état. Il avait étudié inlassablement, avait parcouru le monde pour trouver les savoirs cachés, lu des milliers de livres…
Aujourd'hui, il devait bien reconnaître son ignorance face aux pouvoirs du grimoire d'Eldritch, et il allait devoir mettre de côté son égo pour trouver les informations qu'il lui manquait. Même s'il avait un âge relativement respectable, d'autres étaient plus vieux que lui et possédaient peut-être des connaissances sur ce type de magie. Il était impensable de questionner Nicolas Flamel, car il vivait caché sous la protection de Dumbledore et était introuvable. Cependant il avait une autre source d'information bien plus facile d'accès. Après tout, n'avait-il pas recruté un vampire dans ses rangs ? L'homme avait proposé ses talents de chasseur de prime mais peut-être serait-il à même de le renseigner à ce sujet…
Il n'avait pas de Marque des Ténèbres, cependant il suffisait de lui faire parvenir une missive et il viendrait.
Il profita que Harry dormait à poings fermés pour attirer plume, encre et parchemin depuis son bureau avant d'écrire sa lettre.
J'ai une tâche à vous confier. Venez au quartier général des Mangemorts demain soir à la nuit tombée. V.
Le mage noir siffla doucement son elfe et lui tendit la missive.
- Transmet ça à mon corbeau à l'attention d'Aren Dickinson. Demain, nous resterons ici une grande partie de la journée. Nous déjeunerons tard et Harry voudra sans doute quelque chose en début d'après-midi. Fais en sorte qu'il mange à sa faim.
À ses côtés, le Gryffondor gigota faiblement dans son sommeil, et Voldemort s'empressa de l'entourer de ses bras. S'il devenait dépendant de sa présence pour chasser les cauchemars, cela serait un outil de plus pour le faire rester à ses côtés…
Le soir-même, Voldemort avait profité que Harry soit dans la salle de bain pour détruire la baguette de Greyback, mais lorsqu'il se réveilla, le libraire s'en aperçut immédiatement, lui jetant un regard peu amène.
- T'étais vraiment obligé de me priver de cette baguette ? Je suis revenu vers toi de moi-même, je te rappelle.
- La seule idée que ta main touche la baguette de cet animal me répugne.
- Dans ce cas, rends-moi ma baguette ! J'ai besoin de pouvoir me défendre.
- Je te la rendrai lorsque tu traduiras le grimoire. Je ne te fais pas confiance pour ne pas faire n'importe quoi le reste du temps, et je dois rencontrer quelques Mangemorts au cours de la soirée. Aujourd'hui, nous resterons ici pour que tu te reposes. La journée d'hier a été éprouvante.
- Non sans blague ! Tu as deviné ça comment ?
Il avait l'air d'assez mauvaise humeur, mais le mage noir sourit face à son air vindicatif. Il avait beau avoir découvert son identité, il ne l'avait pas craint pendant bien longtemps…
- Tu ne t'en es sans doute pas rendu compte, mais hier tu as jeté dans la réalité les sortilèges que Paul de Tudèle a jeté dans le livre. Tu as littéralement incendié mon bureau et m'a repoussé à plusieurs reprises, le tout sans baguette. C'est assez impressionnant et je préfère que ta magie se régénère au cas où un nouvel imprévu surviendrait. Mais nous pouvons utiliser ce laps de temps pour t'entraîner à l'Occlumancie.
Le libraire fit la moue.
- Ce n'est pas ce que j'appelle se reposer. Je préférerai lire ou dessiner. Ou juste… discuter ? Au final, j'ignore beaucoup de choses sur toi, je veux dire, entre les mensonges que tu m'as servi et toutes les rumeurs qui circulent sur ton compte… Si tu veux que j'envisage de rester à tes côtés, je veux en savoir plus.
Voldemort était en train de lire un livre, et il lui offrit un sourire espiègle.
- Tu argumentes comme un vrai Serpentard. Très bien, je pourrais consentir à t'en apprendre un peu plus, mais cependant j'y mettrais plusieurs conditions. Premièrement, je ne veux plus entendre d'insultes ou d'injures de ta part, comme celles que tu m'as déjà lancé au visage. Je te respecte et j'attends que ça soit réciproque. Et deuxièmement, ces informations resteront entre toi et moi. Tu ne les raconteras à personne. Me suis-je bien fait comprendre ?
Harry soupira.
- OK. Me mentir n'était pas exactement la chose la plus respectueuse qui soit mais je veux bien… consentir à ne plus t'insulter. Ça m'a vraiment énervé de découvrir à quel point tu t'étais moqué de moi, tu sais ? Alors que moi, j'ai été totalement honnête avec toi, plus qu'avec n'importe qui, même...
- C'est vrai, ça m'a étonné, je dois dire. Comment peux-tu dévoiler de telles faiblesses à quelqu'un que tu connais à peine ?
Le Gryffondor haussa les épaules avec une moue boudeuse.
- Je me sentais… en confiance. Il faut croire que je suis mauvais pour sonder les gens.
- Tu n'as pas tort quelque part. J'ai fait le serment de ne pas te faire de mal, je te protège… C'est plus que je n'ai jamais fait pour quiconque.
Le libraire se redressa brusquement, repoussant les draps d'un geste rageur.
- Ne me prends pas pour un idiot, ça n'a rien de désintéressé ! Et tu m'as fait du mal, même si tu refuses de le reconnaître. Trahir quelqu'un est douloureux ! Mais… J'ai l'impression que je te comprends un peu. Ou du moins j'ai compris que tu étais incapable de comprendre certaines choses…
Le Serpentard le scruta un moment, essayant de lire les pensées brouillonnes de son amant. C'était devenu un peu plus difficile depuis qu'il l'avait initié à l'Occlumancie, mais elles restaient accessibles sans même utiliser le sort. Et il devait bien reconnaître que Harry avait raison, s'il pouvait lire ses émotions, il ne les comprenait pas toutes.
- Jusqu'à présent, il ne m'a jamais semblé important de comprendre les émotions des gens. Je savais prévoir et donc provoquer leurs réactions. La peur, la colère, c'était facile... Mais toi tu ne réagis pas comme tout le monde. Tu t'es accroché à moi avec une telle intensité, et même maintenant, alors que tu sais qui je suis. Tu me fascines.
- Y-a-t-il une chance que ton intérêt pour moi se dissipe une fois ta curiosité assouvie ?
À nouveau, le mage noir hésita. Il ignorait ce qu'il devait répondre.
- Je ne sais pas. C'est la première fois que quelqu'un m'obsède à ce point. Mais je sens que je veux te garder auprès de moi, et ça j'en suis certain.
- Mais si je sacrifiais tout pour vivre à tes côtés et qu'ensuite tu me repoussais ? Si une fois irrémédiablement accroché à toi, tu te lassais de moi ? Je veux que tu me dises ce que je représente pour toi, honnêtement. Pourquoi me désires-tu ? Est-ce que je suis un challenge à tes yeux ? Un gentil à pervertir, ou quelque chose comme ça ?
- Allons déjeuner. Je te répondrai ensuite, mais une théière pleine ne sera pas de trop pour ce que tu me demandes.
Ils se levèrent et s'habillèrent avant de rejoindre la cuisine, permettant au mage noir de faire le tri dans ses pensées. Il ressentait des émotions diffuses, qu'il ne savait trop comment identifier. Il avait l'impression que cette discussion serait déterminante pour son avenir avec Harry, et il voulait mettre toutes les chances de son côté, mais il ignorait qu'elles étaient les bonnes réponses pour s'assurer qu'il devienne son compagnon. Accepterait-il réellement de s'attacher à lui de manière définitive, malgré son statut de Seigneur des Ténèbres ?
Le libraire semblait avoir de nombreuses questions à poser, car il ne le lâchait pas du regard. On aurait dit qu'il était déterminé à le comprendre, à l'analyser, et cette impression lui était désagréable. Le mage noir ne pouvait s'empêcher de penser à Dumbledore, ainsi qu'à d'autres par le passé, qui avaient tenté d'utiliser ces connaissances pour le blesser.
Bien entendu cette fois, c'était différent. D'une part, il savait que le Gryffondor n'avait aucune intention de lui faire de mal. Mais d'autre part, il voulait lui prouver qu'il était capable d'être sincère. Il était même prêt à lutter contre lui-même pour cela… Pour le convaincre de rester avec lui.
Assis face à lui, Voldemort observa son amant en train de tartiner consciencieusement ses tranches de pain. Sans doute était-il loin d'imaginer à quel point cette situation était surréaliste à ses yeux.
Il prit une grande gorgée de thé, savourant les arômes d'orange et de cannelle, puisant un certain apaisement dans ce rituel quotidien. Il allait en avoir besoin pour la conversation qui allait suivre…
- Tu avais des questions à me poser, je crois ? Je ne promets pas de répondre à chacune d'entre elles mais si j'y réponds, c'est que ce sera la vérité.
Harry prit soudain un air intimidé.
- Merci d'accepter de me répondre. C'est important pour moi, de connaître le vrai toi. Je n'ai pas envie de me dire que l'homme dont je suis tombé amoureux n'est que le Voldemort que tout le monde craint… Déjà, j'aimerais connaître ta véritable identité.
- Je me doutais que tu me poserais cette question…
- Qu'y a-t-il avec ton nom ? Tu le détestes tant que ça ?
- C'est le nom de mon père.
- Et ?
Le mage noir serra brièvement les dents.
- Je suis de sang mêlé. Mon père était un moldu. Il a abandonné ma mère avant ma naissance, j'imagine en découvrant qu'elle était une sorcière. Dès que je l'ai appris, il est devenu hors de question pour moi de porter ce nom.
- Je comprends. Mais tu voudrais bien me le dire quand même ?
Voldemort plissa les yeux. Ils n'en étaient qu'à la première question et il sentait déjà sa patience fondre comme neige au soleil. Pourtant Harry ne le menaçait en rien, il avait même l'air intimidé, mais son insistance l'énervait.
- Tu promets de ne jamais le répéter à quiconque et de ne jamais m'appeler ainsi ?
- Je vais vraiment devoir t'appeler Voldemort toute ta vie ?
- C'est le nom que j'ai choisi.
Le libraire leva les yeux au ciel.
- Très bien. Je te jure que je ne t'appellerai pas ainsi ni ne le répèterai à qui que ce soit.
- Bien… Mon prénom est Tom. Tom Elvis Jedusor.
Il ressentit une impression étrange à l'entendre dire à haute voix. Ça faisait littéralement des décennies qu'il ne l'avait plus entendu, et encore moins prononcé de sa voix. Il n'y avait plus que Dumbledore pour l'appeler ainsi… Il scruta le visage de Harry à la recherche d'il ne savait trop quoi, mais celui-ci manifestait simplement un étonnement poli.
- OK. Merci de me l'avoir révélé. Maintenant, j'aimerais connaître ta date de naissance.
- Le 31 décembre 1926.
Cette fois, le Gryffondor écarquilla les yeux et Voldemort ne put s'empêcher de sourire en le voyant calculer mentalement jusqu'à réaliser son âge.
- Tu as… Tu as 84 ANS !
- C'est exact.
- Et tu as vraiment arrêté de vieillir comme ça ?
- Je ne suis pas certain que tu aies vraiment envie de connaître le rituel en détail, mais oui. Je voulais plus que tout l'immortalité et j'y suis parvenu.
Harry sembla pendant un instant perdu dans ses pensées, et Voldemort lui laissa le temps d'intégrer l'information. À titre personnel, il se moquait bien de son âge, mais il espérait que son jeune amant n'y accorde pas trop d'importance.
- Mais… Moi, je ne veux pas tuer des gens pour devenir immortel alors, est-ce que quand je serais vieux et moche tu me quitteras ?
Sa nouvelle question était totalement inattendue et son premier réflexe fut de secouer la tête, sourcils froncés, avant de pouvoir formuler une réponse cohérente.
- Non ! Mais… tu ne crois pas que nous avons le temps avant de nous poser une telle question ? D'ici à ce que tu deviennes vieux et moche, comme tu dis, je me serais irrémédiablement attaché à toi, et je serais incapable de te quitter…
C'était presque déjà le cas. Il ne s'imaginait pas le perdre. Pas maintenant qu'il y avait goûté.
- Tu ne m'obligeras pas à faire de la magie noire, n'est-ce pas ?
- Certainement pas. La magie noire nécessite une volonté implacable. T'y obliger serait non seulement contre-productif mais surtout dangereux. Mais si tu veux essayer, je serais tout disposé à te l'enseigner.
Le libraire grimaça, comme si la seule idée le répugnait. Le mage noir se souvenait de leur conversation après l'attaque des braconniers polonais et sourit. Si Harry devenait son compagnon, il comptait bien le former… Tout en délicatesse. Il ne lui ferait pas torturer ou tuer des gens, ça non… Mais il le libèrerait des carcans imposés par Poudlard. Petit à petit, il lui ferait découvrir la véritable étendue de sa puissance…
- Pourquoi… Pourquoi tu tiens tant que ça à m'avoir ? Qu'est-ce qui t'attire chez moi ?
- Tu es beau, puissant, cultivé. Tu aimes les livres, les voyages, tu as un talent inné pour le duel. Nous avons beaucoup de choses en commun. Tu es audacieux et aventureux, tu ne crains ni le danger ni l'autorité. Tu es un partenaire de sexe tout à fait exquis. J'aime ton tempérament. Tu peux être calme et fougueux à la fois. Tu es un rebelle dans l'âme, et pourtant tu t'es offert à moi et tu m'as laissé prendre ton corps. C'est un don inestimable.
Cette fois, le Gryffondor rougit et détourna le regard.
- Tu es un beau parleur… Tu as une de ces manières de dire les choses…
- Je le pense. Tu es un sorcier exceptionnel, Harry.
Le libraire soupira longuement avant de s'affaler sur la table, son menton posé sur ses doigts.
- J'ai envie de voir mes amis.
- Je vois déjà comment ça va se passer. Ils te détourneront de moi. Ils changeront ton incertitude en résolution. Si tu vas les voir, tu ne reviendras plus jamais.
- Tu n'as pas confiance en moi ? Je les connais, je sais très bien ce qu'ils diront. Mais je voudrais leur parler pour les rassurer, leur dire que je vais bien et qu'ils ne doivent pas faire n'importe quoi pour essayer de me retrouver. Hermione a sans doute déjà dit à tout le monde qu'un méchant Mangemort m'avait enlevé. Je n'imagine pas dans quel état ils doivent être actuellement.
Voldemort avait perdu tout sourire. Il n'avait pas besoin de voir l'avenir pour être certain du résultat. S'il laissait Harry Potter voir ses amis, ils allaient tout faire pour l'empêcher de revenir à ses côtés. Peut-être même allaient-ils demander l'aide de Dumbledore. Et si le vieux directeur décidait de le cacher, de le mettre hors de sa portée…
Dans son cerveau, les scénarios les plus sombres se jouaient déjà, comme une mise en garde sur tout ce qui pourrait arriver…
- Je sais que tu es sincère, Harry. Mais tu le dis toi-même, eux seront prêts à tout. Ils utiliseront l'amitié que tu as pour eux. Tu as peur que je t'abandonne, mais soyons honnêtes, tu aurais toutes les raisons de fuir à l'autre bout du monde plutôt que de revenir à mes côtés.
- À un moment, j'ai vraiment cru que l'homme dont j'étais tombé amoureux n'existait pas. Et puis j'ai compris qu'en fait c'était le contraire. Ce que tu m'as montré en tant que William, c'était ça le vrai toi. Tu es passionné par les contes de fée et tu es cultivé. Tu t'es montré doux et tendre avec moi. Tu m'as parlé de tes voyages, tu as partagé tes connaissances. Tu m'as rassuré et protégé. J'ai l'impression que quand tu es devant tes hommes, tu portes le masque du Seigneur des Ténèbres mais quand tu es à nouveau seul avec moi, tu ne cesses de me séduire. J'ai bien plus de raisons de revenir que tu ne le penses…
Le mage noir ne nia pas. S'il pouvait voir en lui un prince de conte de fée, grand bien lui fasse. En présence de n'importe qui d'autre, il aurait affiché une mine dégoûtée par la niaiserie de cette description, mais étrangement, dans la bouche du libraire, ces mêmes mots devenaient source de fierté.
- Je tiendrais ma promesse. Quand tu auras traduit la dernière partie du livre, tu pourras partir. Tu seras libre de voir tes amis… et de prendre ta décision. Mais lorsque tu réapparaîtras devant moi, il faudra me donner ta réponse. Une réponse définitive.
Il était presque étonné de s'entendre dire une telle chose, mais il avait promis, et il ne voulait pas rompre la confiance que lui avait accordé son amant.
- Très bien. Demain je termine enfin ton fichu grimoire. Évidemment je resterai avec toi le soir au cas-où, mais samedi je partirai voir mes amis et éventuellement mettre de l'ordre dans ma vie. Quoi qu'il arrive, je reviendrai ici dimanche pour te donner ma réponse.
- Mettons. Envisages-tu une seule seconde d'être honnête avec tes amis ? Est-ce que tu vas vraiment tout leur dire ?
- Non, évidemment enfin, pas tout... J'aurais aimé pouvoir convaincre Hermione que je ne risque rien. Ce sont vraiment mes meilleurs amis. Je leur confiais tout par le passé, mais s'ils apprenaient qui tu étais vraiment, ils me croiraient sous Imperium ou je ne sais quoi. Même si je suis adulte et qu'ils connaissent ma détermination, Hermione serait du genre à prendre des décisions pour mon bien, du genre prévenir ma mère ou Dumbledore… Je voudrais leur partager ce que je ressens pour toi et qu'ils m'aident à y voir plus clair sans aprioris. Comme si tu n'étais pas le Seigneur des Ténèbres en personne mais simplement un alchimiste un peu borderline avec la morale, tu vois ? Je me sens déchiré entre différentes émotions. J'ai vraiment envie de rester à tes côtés, mais j'ai peur de souffrir et qu'un jour mon choix m'explose à la tête. Et puis il y a tout ce que tu as fait par le passé, tout ce que tu feras encore. J'ai l'impression d'être affreusement égoïste…
Voldemort pouvait imaginer les rouages dans sa tête. Harry était vraiment en train de se torturer avec l'opinion que pouvaient avoir ces proches, et c'était tout bonnement incompréhensible à ses yeux. Avant Harry, lui-même ne s'était jamais préoccupé de l'avis de qui que ce soit pour faire quelque chose.
- Tu n'auras jamais leur aval, quoi que tu puisses leur dire. Même si tu inventes un mensonge suffisamment crédible, je ne suis pas le genre de compagnon que tu pourras présenter à ta mère, ni à tes amis, et je ne m'abaisserai pas à jouer la comédie pour eux.
Son ton vindicatif ne sembla pas plaire au libraire car il répondit avec une certaine hargne.
- Quel genre de fils présenterait le meurtrier de son père à sa mère ? Rassure-toi, je n'en avais aucunement l'intention. Je ne veux pas la faire souffrir. Moi, j'ai… réussi à faire le deuil de mon parrain et je n'ai jamais connu mon père, donc je peux… passer outre. Mais elle, elle a perdu l'homme qu'elle aimait. Je ne pourrais jamais lui avouer une telle chose.
Harry avait l'air mélancolique désormais, et Voldemort garda prudemment le silence pendant quelques instants, incertain de la meilleure réaction à adopter. Il préférait quand le libraire souriait, malheureusement il ne pouvait pas changer ça d'une simple formule magique.
Finalement, à défaut de trouver une quelconque phrase de réconfort qui aurait sonné affreusement hypocrite de sa bouche, il lui trouva un nouvel argument.
- Tu pourrais dire que je vis dans la clandestinité, mais que j'ai fait le serment inviolable de ne pas te faire de mal. Il existe plein de sorciers peu fréquentables dans ce pays, crois-moi. Je ne suis pas le seul à utiliser des alias quand je sors en public.
- Hum… De toute façon je serai obligé d'être convaincant si je ne veux pas que ma rencontre avec eux ne tourne mal.
- Je suis… inquiet de ce qu'ils pourraient te faire s'ils estimaient que ta décision n'était pas raisonnable. Tu as bien dit que ton amie médicomage faisait partie de l'Ordre du Phénix ? Si elle a déjà prévenu Dumbledore, tu peux être certain qu'il cherchera à t'arrêter. S'il est présent, ne le regarde jamais dans les yeux, c'est un puissant Legilimens. Il pourrait lire tes pensées sans même se servir de sa baguette. Je sais que tu aimes ta liberté, mais s'ils comprennent qui je suis, ils voudront se servir de toi pour m'atteindre…
Il ne voulait pas le dire, mais il avait conscience que son attachement pour Harry était une faiblesse béante. Il ne savait trop ce qu'il serait capable de faire pour récupérer le libraire, et cette situation l'énervait. Pour l'instant, il s'efforçait de rester raisonnable pour ne pas l'effrayer, mais l'idée de l'enfermer était beaucoup trop tentante pour ne pas y songer… Il commença à faire les cent pas mais se stoppa lorsque le libraire reprit la parole :
- Mes amis savent que si Dumbledore est présent, je risque de me braquer. Ils ne feront pas l'erreur de l'amener si je leur donne rendez-vous. Mais peut-être préviendrons-ils ma mère ou d'anciens amis de mon père. Il faudrait que je leur écrive une lettre qui prouve que c'est moi et que je suis bien moi-même…
Il s'était tourné vers lui et Voldemort invoqua un matériel d'écriture. Il pouvait lire la sincérité et la détermination dans le regard du Gryffondor, et c'était ce qui l'incitait à lui faire confiance, cependant il se méfiait énormément de ses amis et il comptait bien assister à cette "réunion" pour prévenir tout désagrément. Bien entendu, il ne comptait pas le dire à Harry, et se mettre sous sortilège de désillusion, mais le risque était bien trop élevé pour qu'il se contente de simplement "espérer" et attendre.
"Chère Hermione,
Comme tu as pu le reconnaître, il s'agit bien du même messager que la dernière fois, ce qui signifie que je suis toujours avec "William". J'imagine que tu dois être morte d'inquiétude et que tu as une furieuse envie de me gifler, et ce serait justifié.
Comme je n'ai pas donné de nouvelles depuis lundi, je suppose que tu as prévenu tout le monde. Je suis sincèrement désolé de vous avoir causé une telle angoisse. Je vais bien, je suis en parfaite santé et je te promets que nous nous reverrons bientôt. Les choses ne sont vraiment pas aussi graves que tu as pu le penser et même si la boutique est restée fermée toute la semaine, c'est simplement parce que j'avais besoin de "prendre le large" pour réfléchir. Tu me connais. Lundi, après ton départ, j'ai foncé chez lui tête baissée pour le confronter. Les choses ne se sont pas faites sans heurts mais il m'a expliqué la vérité et aujourd'hui nous sommes de nouveau en couple.
Pour dire simplement, il m'a proposé de vivre avec lui et j'ai besoin de vos avis éclairés pour prendre une décision. Toute la situation est un peu trop compliquée pour en parler par courrier, mais je vous la raconterai dans les détails de vive voix.
Pourras-tu s'il te plaît transmettre mon message à Neville et Luna ? Je ne sais pas si tu as prévenu ma mère, mais je préférerais qu'elle ne soit pas là. Je lui écrirai une lettre pour la rassurer et j'irai la voir de mon côté.
Je serai samedi au "Chaudron et soucoupe" à partir de 14 heures et rassure-toi, j'y serais seul. Il s'est passé tellement de choses cette semaine ! Vous avez été mes confidents à tous les moments importants de ma vie et je compte sur vous pour m'aider à démêler mes émotions. J'ai hâte de vous revoir.
Gros bisous !
Harry."
Comme la fois précédente, le mage noir prit la liberté de lire le message avant de le confier à son corbeau, et il sourit en voyant Harry écrire qu'ils étaient "de nouveau en couple". Le libraire semblait envisager de plus en plus sérieusement de faire sa vie à ses côtés malgré sa nature de mage noir, et cela l'enthousiasmait presque davantage que l'obtention du rituel pour contrôler le temps.
***/+/***
Après le déjeuner, ils regagnèrent le quartier général des Mangemorts, et Harry se trouva à nouveau relégué à une chaise derrière Voldemort. Comme la dernière fois, il avait emporté un livre et son carnet à dessin pour s'occuper, et son amant avait pris la précaution de l'entourer d'une bulle de silence dès son arrivée. Ne plus entendre les conversations des Mangemorts et de leur maître était un soulagement, mais être totalement isolé du bruit extérieur avait quelque chose d'un peu angoissant. Harry ne pouvait s'empêcher de fréquemment relever la tête pour observer son environnement. Nagini était sagement enroulée sur un gros coussin à ses pieds, cependant il ne parlait pas Fourchelang et sa présence n'était pas une compagnie en soi.
Durant les premières heures, il s'était amusé à représenter la scène offerte à ses yeux, à savoir les Mangemorts attablés devant leur maître, cependant il avait rajouté des détails incongrus sur chacun d'entre eux. Des oreilles de lapin sur la tête de Drago, un long nez pour Lucius, une tétine dans la bouche de Bellatrix…
Il ne connaissait pas l'identité de la plupart des sorciers présents, mais le simple fait qu'ils soient Mangemorts lui donnait envie de se moquer d'eux. D'ailleurs, Corban Yaxley, le directeur de la justice magique, était présent, et il l'avait brièvement regardé avant de se concentrer sur son maître.
Sans doute devaient-ils s'étonner de le voir si souriant, lui qui était pourtant censé être un prisonnier. Quelle réaction auraient-ils en sachant que Voldemort comptait faire de lui son compagnon ?
Lorsque le soleil se coucha, il commença à trouver le temps long et se remit à lire, mais la monotonie de sa position commença à l'énerver et il décida de se dégourdir un peu les jambes. La grande réunion était terminée et seuls quelques Mangemorts ou sympathisants étaient encore présents.
Harry avait compris que si seuls les membres les plus proches de son armée portaient la Marque des Ténèbres, de nombreux fidèles se regroupaient sous l'appellation de "Mangemorts". Il y avait des unités d'intervention, comme les Rafleurs de Greyback, mais aussi des membres préposés aux actions politiques, d'autres aux affaires internationales et d'autres encore à la création d'artefacts magiques ou à la réalisation de potions.
Voldemort s'était installé derrière son bureau mais lorsque Harry se leva, il se redressa immédiatement pour le suivre du regard.
- Où vas-tu ?
- Je pensais marcher un peu. J'en ai marre de rester assis.
- Tu n'as qu'à visiter. Je crains que la grande majorité du bâtiment ne soit composé que de pièces vides. Mais ne sors pas d'ici. Nagini va t'accompagner.
- Il fait nuit et tu n'as pas voulu me rendre ma baguette. Je ne suis pas suicidaire, rassure-toi, je ne mettrai pas un pied dehors. Tu penses vraiment que je dois être accompagné ?
En guise de réponse, le mage noir siffla quelque chose à son serpent géant qui releva le museau avant d'onduler dans sa direction. Harry pouffa de rire et passa le pas de la porte tandis que son amant se retournait à son travail.
Comme Voldemort l'avait prévenu, outre la salle de réunion, le bureau et la "salle du trône", le quartier général des Mangemorts était presque entièrement vide. Au rez-de-chaussée, il y avait une cuisine qui n'avait manifestement pas été utilisée depuis des décennies si ce n'est des siècles, une sorte d'atelier pour faire des potions et une bibliothèque aux étagères vides et poussiéreuses. Au premier étage, il y avait deux salles de bain uniquement occupées par les araignées et plusieurs chambres dépourvues de tout meuble. Il y avait aussi une trappe pour accéder au grenier, mais Harry n'avait pas vraiment envie de se traîner dans la poussière ou de prendre le risque d'y croiser une goule affamée. De retour dans le hall, il s'apprêtait à regagner le bureau du mage noir lorsque la vue d'une silhouette massive le fit sursauter.
L'homme avait une carrure impressionnante et il le reconnut sans peine malgré sa tenue. Son long manteau noir dissimulait ses tatouages, cependant on devinait aisément ses muscles moulés sous le cuir. Sa tête était couverte d'une capuche de tissu sombre, et ses yeux bleu clair semblaient luire dans la pénombre de la pièce.
Harry avait eu un mouvement de recul en l'apercevant, et Nagini se dressa immédiatement en position menaçante, comme pour le protéger.
- Vous !
Loin de paraître impressionné, l'homme poussa un bref feulement, dévoilant une paire de crocs anormalement longs, et le reptile se recroquevilla immédiatement sur lui-même.
- Baissez d'un ton, Potter.
Sa voix veloutée avait une profondeur surnaturelle, et Harry frissonna, cependant la pensée de Remus lui redonna du courage.
- Qu'est-ce que vous faites ici ? Ne me dites pas que vous êtes un Mangemort ?!
- Je dois dire que je suis tout aussi étonné que vous par votre présence. N'étiez-vous pas aux dernières nouvelles un farouche détracteur des Mangemorts et de leur maître ? Remus m'avait rapporté votre disparition. La voilà résolue…
Le prénom de son parrain de substitution avait électrisé Harry. Il revoyait le regard rêveur de son ami, affirmant qu'il avait trouvé le grand amour, et il ne pouvait s'empêcher de se mettre à sa place. Il se souvenait encore de la rage et la douleur qu'il avait ressenti en découvrant le mensonge de Voldemort. Il ne voulait pas que le lycanthrope subisse la même chose.
- Je n'ai pas… Je ne suis pas un Mangemort ! Et vous ne répondez pas à ma question ! Si Remus savait, il…
- Taisez-vous. Si vous tenez à Remus, ne dites rien de ma relation au Seigneur des Ténèbres.
Son regard était hypnotique et le ton de sa voix coupa court à toute récrimination. Harry sentit pendant un instant le souffle lui manquer, et il haleta.
- Vous… Qu'est-ce que vous êtes ?
- Le compagnon parfait pour Remus. Et je ne laisserai personne mettre cela en péril, me suis-je bien fait comprendre ?
L'homme n'avait pas eu besoin de bouger, mais c'était comme si sa main s'était plaquée sur sa gorge, faisant bégayer le Gryffondor.
- Ou… oui. Je ne veux que son bien. Je… je ne veux pas qu'il souffre. Je veux le protéger.
- Dans ce cas, nous avons les mêmes objectifs. Face au mage noir, faites comme si c'était la première fois que vous me voyez. Est-ce suffisamment clair ?
Harry hocha la tête, incapable de retrouver sa voix. Malgré sa détermination et son courage, il sentait que l'être face à lui était mortellement dangereux, et son instinct lui hurlait de s'en éloigner. Cependant, il était dos au mur, et cela lui donna la désagréable impression d'être pris au piège. Fait comme un rat. Il serra les poings pour maîtriser ses tremblements, mais sa peau était moite entre ses doigts.
Finalement, Aren se recula d'un pas, permettant au libraire de récupérer le souffle qu'il n'avait pas eu conscience de retenir.
Sans plus se préoccuper de lui, il quitta le hall en direction du bureau de Voldemort, et Harry prit quelques secondes avant de se décider à le suivre. Il n'avait pas vraiment envie de se retrouver à nouveau dans la même pièce que cet homme terrifiant, mais la curiosité était trop forte, et il avait besoin de la présence rassurante de son amant après cette entrevue pour le moins réfrigérante.
Si Aren était réellement un partisan du mage noir, il semblait logique qu'il veuille dissimuler sa relation à son maître. Ce dernier méprisait les hybrides, sans compter que Remus était membre de l'Ordre du Phénix et ennemi affiché de Voldemort.
Mais si l'homme était sincère dans ses sentiments, pourquoi œuvrer pour son ennemi ? Était-il possible qu'il soit au contraire espion pour le camp du bien ?
Voldemort était un excellent Legilimens, il était bien placé pour le savoir, mais Aren ne semblait définitivement pas humain. Harry n'osait encore envisager l'hypothèse de sa nature.
Il avait vu ses crocs, avait été pétrifié par son regard…
Nagini avait déjà filé pour rejoindre son maître, et lorsque Harry pénétra dans la pièce, l'homme se tenait debout devant le bureau de Voldemort, bras croisés. Son attitude était bien loin de celle qu'arboraient habituellement les Mangemorts.
- Ah, Harry te voilà. Viens ici. Dickinson, voici Harry Potter, le sorcier qui a pour mission de traduire le grimoire d'Eldritch. Jusqu'à présent, des créatures sont sorties du livre pour venir s'attaquer à lui et c'était une chose que je pouvais gérer sans mal. Mais la dernière fois, l'esprit de l'auteur a possédé mon traducteur et lui a fait jeter plusieurs sortilèges puissants sans baguette. J'espérais que vous pourriez me donner davantage d'informations à ce sujet.
Aren avait les yeux fixés sur le grimoire, le visage impassible. Cependant Harry eut l'impression qu'il pesait soigneusement ses mots.
- Le grimoire d'Eldtricth est une force qui vous dépasse. Vous devriez abandonner ici cette entreprise. Je n'ai jamais entendu d'hommes assez fous pour terminer la traduction, et si ce livre avait été divisé en 4 parts et dispersé aux 4 coins du monde, c'était pour une bonne raison. Comprenez qu'il ne s'agit pas seulement d'un grimoire contenant un savoir interdit. Il s'agit d'une entité plus puissante que tout ce que vous connaissez, et en traduisant le livre, vous lui avez ouvert une fenêtre sur notre monde. Mais pour revenir au fait que vous avez mentionné, comprenez que l'esprit de Paul de Tudèle est prisonnier de ce livre depuis des siècles. Il est prêt à tout pour mettre fin à son tourment, et si une personne est suffisamment inconsciente pour verser son sang sur le livre, il en profitera sans doute pour tenter de voler son enveloppe.
Il avait cette fois tourné son regard en direction de Harry qui s'approcha instinctivement du mage noir.
- Comment le savez-vous ?
- Je n'en étais pas certain, mais vous venez de me le confirmer. Je sens une odeur de sang relativement récente sur le grimoire, et vous êtes manifestement son traducteur attitré. Je ne sais pas pourquoi vous avez fait cela, mais c'était particulièrement stupide.
Le Gryffondor se renfrogna, mais Voldemort ne lui laissa pas le loisir de répondre.
- Il va donc falloir renforcer ton esprit par l'Occlumancie. Quoi qu'il en soit, je ne compte pas abandonner. J'ai déjà trop dépensé pour obtenir ce pouvoir, il est hors de question de s'arrêter maintenant. Bien, vous vous êtes montrés utile, Dickinson, vous pouvez disposer.
À nouveau, le colosse jeta un coup d'œil en direction du grimoire, comme s'il s'attendait à le voir bouger. Après un moment, il se contenta de hausser les épaules, un rictus sardonique au visage.
- Soit, si vous souhaitez provoquer votre propre déchéance, libre à vous. Bien le bonsoir, messieurs.
Il fit immédiatement volte-face avant de quitter la pièce et Harry s'étonna à nouveau de son manque de déférence à l'encontre du Seigneur des Ténèbres.
- Ce n'est pas un Mangemort ?
- Non, et il ne le sera jamais. C'est un vampire et il est ancien. J'ai fait appel à lui pour avoir des informations, il peut lui arriver de chasser des cibles pour nous mais ce genre de créature est bien trop aléatoire pour en faire un allié fiable. Sur ce, il est temps de rentrer à la maison.
Fin du chapitre 13
J'ai beaucoup aimé écrire la discussion entre Harry et Voldy, ainsi que le retour d'Aren et pour cela je remercie Licorne pour l'inspiration.
Le chapitre 14 marquera la fin de la première partie de l'histoire. Il sera haut en rebondissements ! J'ai tellement hâte de vous le faire lire ! J'espère vraiment qu'il vous plaira.
Débizous !
