Fadeï Serafim Vassili
Chapitre 1
Domaine Vissarion
Il y était parvenu, enfin. Après tant d'années de souffrances, après tant de douleurs, tant d'efforts, toute cette histoire trouvait une fin. Après seize ans de combats acharnés, de peur et de désespoir. Aujourd'hui, en ce jour ensoleillé du début janvier, il avait enfin accompli ce que l'on attendait de lui. Aujourd'hui, Harry Potter, le Survivant, Celui-qui-a-survécu, avait abattu définitivement Lord Voldemort, le plus grand mage noir de son temps. Et il était maintenant debout au milieu du champs de bataille, regardant de ses yeux flous les cendres du Seigneur des Ténèbres s'éparpiller dans le vent. Elles s'envolaient vers le ciel, celui-ci s'emplissant progressivement de nuages gris, lentement et sans un bruit. Le silence régnait de nouveau, résonnant comme un choc provoqué par l'instant du trépas de Tom Jedusor, ce sorcier tant obstiné par la vie éternelle.
Cependant, le jeune sauveur du monde sorcier ne ressentait aucun soulagement car il savait pertinemment que ses malheurs ne provenaient pas uniquement de son ennemi de toujours et qu'ils ne s'en iraient pas avec lui. Il n'en tirait aucune satisfaction, comment tirer de la satisfaction d''un meurtre ? Il n'en tirait aucune fierté et aucun bonheur parce qu'à aucun moment il n'avait voulu accomplir cela. Jamais il n'avait voulu être jeté sur les champs de batailles, en première ligne, servant de défense que tout le monde pensait infaillible. Jamais il n'avait voulu apprendre à se battre dés ses onze ans, jamais il n'avait voulu être un guerrier. Il n'avait rien demandé, on l'avait toujours forcé.
À aucun moment depuis sa naissance jusqu'à aujourd'hui, quelques mois après avoir eu ses dix sept ans, il n'avait eu le contrôle de sa vie. Il avait été un objet, une arme, une chose, un bouclier mais jamais il n'avait été une personne, sauf aux yeux de quelques rares se comptant sur les doigts d'une main. Il savait aussi qu'il mourrait sûrement très prochainement. Il était devenu trop puissant, le plus puissant, trop dangereux pour certaines personnes en mal de gloire et de pouvoir. Et présentement, il était incapable de se défendre contre les ennemis plus nombreux les uns que les autres qui ne tarderaient pas à se présenter, réclamant sa vie. S'il ne s'éteignait pas avant...
Il leva son visage blafard et sans expression vers le ciel, ses émeraudes presque éteintes regardant vaguement la masse de nuages qui commençait à gronder. Brisant l'immobilité qui s'était installée, une première goutte d'eau née des cieux s'écrasa sur sa joue plus froide que le liquide transparent. Rapidement plusieurs de ses consœurs en firent de même et ce fut bientôt un déluge qui s'abattit sur lui. Il accueillit l'averse sans une seule réaction. Il ne bougea pas alors qu'elle imprégnait ce qu'il restait de ses robes en lambeaux, coulant dans la moindre de ses nombreuses blessures. Il avait l'impression que chacune d'entre elles n'étaient plus qu'une traînée de lave consumant petit à petit son corps. Il sentait le liquide de vie carmin qui donnait autrefois une belle couleur rosée à sa peau, s'échapper inexorablement des ses veines. Glacé, la pluie lui donna presque l'illusion d'être chaude. Il resta sans réaction, mais bientôt, le poids de l'eau sur ses épaules eut raison de ses dernières forces. Ses genoux cédèrent sous lui sans qu'il n'y puisse rien et il chuta lourdement. Basculant en arrière, il tomba sur le dos, légèrement amorti par le tapis terreux de la clairière où il se trouvait, au beau milieu de la Forêt Interdite. Il ne put toutefois retenir un gémissement et une grimace de douleur. Elle seule trouvait encore un chemin cohérent dans son esprit. Il avait mal, tellement mal.
On ne ressortait pas indemne d'une telle bataille. Il tenta de se concentrer un moment, de se souvenir des coups qu'il avait pris, histoire de savoir s'il avait une chance ou non. La dernière blessure qu'il avait reçu était celle qui avait fortement abîmé sa main droite. Lors de l'assaut final et alors qu'il touchait enfin d'un coup fatal son ennemi, sa baguette avait simplement explosé dans sa main, cassant poignet et doigts et brûlant la peau. Il la sentait battre furieusement. Plusieurs de ses côtes étaient également en miettes rendant sa respiration lourde, difficile et extrêmement douloureuse. Il se sentait étouffer petit à petit aussi, il supposa qu'une ou plusieurs d'entre elles devaient avoir percé ses poumons. Il avait déjà ressenti cela par le passé. Son épaule droite était déboîtée, son bras gauche cassé, une longue estafilade traversait son dos en diagonale, ses avants bras étaient lacérés d'avoir trop servi de bouclier, une plaie à la tête saignait abondamment et on pouvait voir une légère trace de morsure au niveau de sa clavicule gauche. Tout cela plus les lésions internes qu'il était sûr d'avoir, les innombrables blessures qui laissaient son sang s'échapper, les bleus, les brûlures et les égratignures. Sans compter les maléfices qu'il n'avait pu éviter. Il savait qu'il ne lui restait plus beaucoup de temps.
Mais il était calme. C'était sûrement mieux ainsi. Au moins, s'il mourrait ici, il n'aurait pas à affronter les autres qui se feraient une joie de simplement l'abattre, récoltant son argent au passage et toute la gloire, clamant au monde qu'il était mort en héros. Il savait qu'il ne pouvait pas y échapper, il était déjà tenu prisonnier par il ne savait combien de liens magiques dont-il ne pouvait se défaire. Il ne pouvait s'échapper et personne ne le sauverait, personne ne le pouvait. Il ressentait une étrange quiétude alors que sa vie lui filait entre les doigts sans qu'il ne fasse rien pour la retenir, coulant telle un calme ruisseau.
Il n'y avait qu'une seule chose qu'il voulait encore : il voulait dire au revoir à Kolia. Kolia, cet être qui le suivait depuis sa première année à Poudlard sans que personne ne le sache. C'était son secret, leur secret. Il se souvenait encore parfaitement comment il avait sauvé la vie du vampire alors que celui-ci était venu pour tenter de prendre la pierre philosophale et la détruire avant que Voledemort ne s'en empare. Lorsqu'Harry était arrivé devant le miroir de Rised, Kolia ou plutôt Nikolaï de son véritable nom, était là, au sol, pris dans un puissant sortilège anti-vampire posé par Dumbledore et amplifié par Quirell. Il lui avait sauvé la vie et le vampire lui en avait été très reconnaissant. Aussi, il était revenu le voir plusieurs fois en secret, il l'avait accompagné, écouté et il avait tout appris sur sa vie. Il avait tenté plusieurs fois de le tirer du piège sans issue dans lequel il était coincé et qui l'avait mené là. Il avait essayé de le protéger au mieux, d'ailleurs, pendant cette bataille, il avait affronté ses semblables pour l'aider. Et au fil des ans, il était devenu ce qu'Harry assimilait le plus à un père.
Il aurait aimé le voir une dernière fois. Il lui devait tant. Il avait été celui qui l'avait considéré comme un enfant et non comme une arme. Il avait été le seul à le prendre dans ses bras pour le consoler. Et il avait tant voulu le protéger. Il avait été le seul à lui avoir apporté un peu de bonheur. L'adolescent mourant savait qu'à ce moment précis, le vampire devait le chercher. Il avait dû sentir le trépas du Lord Noir et Harry savait qu'il viendrait le rejoindre. Il ne savait pas comment mais il le sentait arriver. Avec tout le sang qu'il avait perdu, Kolia n'aurait aucun mal à le trouver grâce à son odorat vampirique et ce malgré la pluie. Il disait toujours que son sang avait une odeur particulière. Il devait rester conscient jusqu'à ce qu'il arrive. C'était la seule chose qu'il voulait encore, voir son père de cœur une dernière fois et s'excuser auprès de lui. Il s'accrocha alors à cette idée, ignorant l'averse qui lui martelait le corps et la douleur qui tentait de le faire renoncer.
Non loin de là, un homme aux courts cheveux noirs courait aussi vite qu'il le pouvait. Il était grand et avait un physique des plus agréable, sportif et finement musclé. Sa peau était aussi blanche que la neige et ses yeux étaient d'un splendide bleu clair glacial. Il portait des robes sorcières noires déchirées en plusieurs endroits. Cependant, aucune blessure n'était visible. Son visage imberbe était neutre mais son regard traduisait son inquiétude grandissante et immense. Il courait à une vitesse plus que surhumaine, slalomant habilement entre les arbres, devenant invisible pour des yeux humains.
Nikolaï suivait cette odeur qui emplissait les alentours. Cette odeur qu'il connaissait bien. L'odeur du sang de son protégé. Une trop grande quantité de sang d'ailleurs plus que perceptible même sous cette pluie battante. Le jeune homme devait être sérieusement blessé. Il tenta d'accélérer encore si cela était possible. Il avait peur pour la première fois en plusieurs siècles. Il sentait la vie de celui qu'il avait adopté comme son fils s'enfuir et il en était terrorisé. Il ne pouvait pas le laisser mourir. Il lui avait promis de le protéger, de le sortir des griffes de ses ennemis et de lui offrir une vie meilleure. Il ne pouvait et ne voulait certainement pas le laisser mourir, lui qui avait été un rayon de soleil dans sa vie depuis le jour où il l'avait sauvé de la mort. Ce jeune garçon qui avait eu une vie terrible mais qui pourtant restait un ange à ses yeux. Un ange qui n'avait que trop souffert. Et aujourd'hui, maintenant, il avait une ouverture pour le tirer de là. Il ne la laisserait pas passer.
Bien qu'il ne lui fallut que quelques secondes pour le retrouver, il eut l'impression que cela lui avait pris des siècles. Il déboula dans la clairière et ses yeux vampiriques trouvèrent immédiatement la frêle silhouette étendue au sol. Il se précipita et se jeta à genoux au côté de l'adolescent. Son cœur battait encore, il l'entendait distinctement au milieu des clapotis de l'eau bien que cela fut trop faible à son goût. Toutefois, cela ne le rassura pas le moins du monde. Harry était dans un mauvais état, un trop mauvais état. Il le devina bien vite en l'observant : il ne pouvait pas le guérir assez rapidement. Ses yeux voyageaient sur le corps meurtri et la panique grandissait, dessinant une grimace significative sur ses traits princiers. Un léger souffle attira pourtant son attention :
- Kolia…, appela une très faible voix tremblante.
Aussitôt, le vampire planta son regard dans les émeraudes voilées de son protégé. Il voyait qu'il luttait désespérément mais que quelque part, il s'était déjà résolu à son sort. Sa panique grimpa encore d'un cran à cette constatation. Il avait toujours su que l'enfant n'avait pas grand espoir quant à son avenir. Il était parmi les seul à savoir que Harry Potter n'était pas aussi fort et intouchable que tout le monde le croyait, c'était tout le contraire. Mais aujourd'hui, il ne discernait même plus une trace d'espoir dans son regard. Tenant sa baguette d'une main tremblante, il lança une barrière autour d'eux pour les protéger de la pluie qui imbibait tout, celle-ci produisant également une douce chaleur. Il se pencha ensuite au dessus du jeune homme, se forçant au calme. Il posa son front contre celui de Harry comme il avait l'habitude de le faire pour le rassurer et cela sembla fonctionner puisqu'un léger sourire et un soupir lui répondirent.
- Je ne te laisserai pas mourir, affirma-t-il en déposant ses mains sur les joues froides en ensanglantées de l'adolescent.
- Je suis fichu, souffla celui-ci avec difficulté.
Nikolaï lui, réfléchissait à toute vitesse, refusant cette possibilité. Puis soudainement, la solution lui sauta aux yeux, évidente et il se mit une claque mentale pour ne pas y avoir pensé avant. Harry continuait de parler, sa voix faible, sifflante et entrecoupée :
- Tu ne peux pas me sauver dans l'état où je suis et de toute façon, même si tu le faisais, les sorts sont toujours là. Dumbledore...
- Les sorts ne sont plus là Harry, le coupa Nikolaï avec douceur et calme malgré son agitation intérieure.
Le jeune sorcier le regarda un moment avant de se concentrer sur son propre esprit. Et le résultat fut sans appel : Kolia avait raison. Il était libre. Il ne l'avait même pas senti. Dommage que ce soit à la veille de sa mort.
- Comment ? bredouilla-t-il avant qu'une quinte de toux n'enflamme son corps.
Du sang envahit sa bouche. Voyant cela, le vampire lui fit doucement tourner la tête pour qu'il puisse le cracher. Il lui parla ensuite doucement pour le calmer, le temps qu'il retrouve ses esprits perdu dans la douleur cuisante qui le parcourait.
- Ne parle pas. Les sorts ont dû imploser sous la pression magique de ton combat. Je l'ai senti à des kilomètres, renseigna le vampire.
- Je suis désolé... Kolia, s'excusa l'adolescent.
Sa respiration était de plus en plus difficile et laborieuse, lourde.
- Tu n'as rien à te faire pardonner Harry. Ne t'excuse pas.
Le regard d'émeraude se faisait de plus en plus lointain et le vampire reprit le visage froid et terriblement pâle entre ses mains. Il devait agir maintenant, il n'avait plus le temps pour les discussions.
- Harry, je peux te sauver et une fois que cela sera fait, je t'emmène loin d'ici, loin de tout ça et tu commenceras une nouvelle vie.
- Mais je suis trop...
- Gravement blessé ? interrompit le plus âgé. Je sais. Tu sais que je te considère comme mon fils, dit-il d'une voix douce et tendre.
L'adolescent acquiesça légèrement alors qu'un petit sourire s'étirait sur ses lèvres.
- Je te propose de le devenir réellement, termina l'adulte.
- Devenir ton fils, un vampire ? devina le jeune.
- Oui. Tu deviendras un vampire et tu deviendras mon fils par le sang et la magie. La transformation donnera la résistance qu'il faut à ton corps pour que j'ai le temps de te soigner. Mais je veux ton accord avant. Tu n'as pas beaucoup de temps.
La décision fut rapidement prise pour le jeune sorcier. Choisir entre mourir et vivre. Vivre en devenant le fils de Nikolaï. Le vampire lui avait dit qu'il l'emmènerait loin d'ici pour une nouvelle vie. Il le croyait, cela faisait longtemps que Kolia avait sa confiance entière et absolue. Il aurait une famille, un père. Le vampire avait toujours voulu lui offrir cela mais tout les sorts qui l'enchaînaient le retenaient prisonnier soit à Poudlard soit chez les Dursley. Mais ces sorts n'étaient plus. Le combat contre Voldemort avait au moins servi à une chose positive. Maintenant Nikolaï pouvait l'emmener comme il avait toujours projeté de le faire, plus rien ne l'en empêchait. Il deviendrait aussi un vampire mais cela ne le dérangeait pas. Il connaissait ce peuple grâce à Kolia et il les aimait bien. Doucement et avec difficulté, il approuva d'un signe de tête alors qu'une vague de bonheur et de nouvelle détermination montait en lui à cette perspective. Il vit le vampire sourire de toutes ses dents, dévoilant ces canines acérées. Il le regarda se pencher sur lui, ses mains toujours sur ses joues, et poser son front sur le sien. Il ne ressentait aucune peur, aucun doute, juste une certaine excitation et une grande impatience.
- Ça va être douloureux. Je suis désolé. Mais quand tu te réveilleras, nous serons loin d'ici, expliqua Kolia.
L'adolescent força un léger sourire rassurant sur ses lèvres. Le vampire lui rendit l'expression et embrassa son front d'un geste doux. Il se pencha ensuite vers son cou, ouvrit la bouche découvrant ainsi ses crocs et mordit la jugulaire de l'adolescent qui commença, malgré ses blessures à se tortiller instinctivement sous lui. Il l'immobilisa rapidement évitant ainsi qu'il n'aggrave son état. Il sentait son venin se répandre dans les veines de son protégé et il savait que la douleur était intense. Harry haletait et gémissait, visiblement perdu dans la souffrance et Kolia savait qu'il ne l'entendrait plus s'il lui parlait. L'état du jeune homme était déjà déplorable, cette épreuve supplémentaire devait être une torture digne des enfers. Mais c'était un mal nécessaire et Nikolaï se jura qu'il ferait tout pour que le jeune homme ne souffre plus jamais ainsi.
Le vampire ne prit que deux gorgées de sang après quoi il se recula, ses yeux ayant pris une teinte vermeille et lumineuse. Il sortit sa baguette et jeta un sort sur le frêle corps brisé pour le maintenir alors qu'il convulsait. Sans hésitation, il s'entailla ensuite le poignet, le sang perlant instantanément sur sa peau pâle. Il se mit ensuite à incanter d'une voix calme et neutre dans une ancienne langue perdue. Une lumière mauve sortit alors de sa baguette et vint entourer son poignet ouvert. Elle s'en détacha ensuite, emmenant avec elle le sang qui coulait sous la forme d'un petit fil rougeoyant. Celui-ci se dirigea instantanément vers les deux petits trous laissés par la morsure du vampire et entrèrent dans le corps du jeune sorcier qui convulsait. Nikolaï termina son incantation et rangea ensuite sa baguette. Il venait d'accomplir le rituel d'adoption faisant dès à présent de Harry son fils par le sang mais aussi par la magie. Il se pencha ensuite sur le corps abîmé. Le venin terminait son action et bientôt l'adolescent s'immobilisa, inconscient.
Kolia réagit en un millième de seconde. Il vérifia que le processus s'était bien déroulé, la transformation complète prendrait quelques jours. Cependant, ce n'était pas son souci premier. Les pouvoirs vampiriques que venaient d'obtenir le jeune sorcier et le sang de son nouveau père avaient renforcé son corps mais il n'était pas sorti d'affaire pour autant. Il devait être soigné rapidement. L'adulte prit alors le jeune homme dans ses bras, faisant preuve d'une immense délicatesse et d'une grande attention, et il se releva. Il sentait que plusieurs personnes approchaient parmi lesquels il sentait l'odeur infâme de Dumbledore. Il sourit, resserrant de manière protectrice son étreinte sur l'enfant inconscient. Si ce vieux fou croyait qu'il le laisserait poser la main sur son ancien fils de cœur et maintenant véritable fils, il rêvait. Il avait déjà prévu de faire tout ce qui lui serait possible et les événements avaient joués en sa faveur, lui permettant de libérer entièrement Harry de cette vie injuste et incommensurablement douloureuse qu'il avait eu jusqu'ici. Il ne laisserait plus personne lui faire de mal. Il annula sa barrière et transplana immédiatement, direction son manoir, à Forks dans l'état de Washington.
Ce fut devant de splendides grilles fer forgé que le vampire fit son apparition. Le soleil se levait paresseusement, ses rayons naissants à peine visibles à travers la forêt entourant l'endroit. Il faisait froid et une légère brume baignait les environs. Une odeur d'humus emplissait agréablement l'air et une fine pellicule de neige recouvrait les environs. Nikolaï leva un regard nostalgique sur le portail marquant l'entrée de cette demeure dans laquelle il n'avait pas remis les pieds depuis un peu plus de cinq ans. Cinq ans pendant lesquels il était resté en Angleterre, près de son protégé, son fils. Cinq ans, un simple instant dans la vie du vampire millénaire qu'il était mais un instant qui avait changé sa vie. Il ne s'inquiétait pas de l'état dans lequel il trouverait sa maison, cinq ans n'étaient aussi qu'un instant pour ses amis immortels vivant là. Ce n'était pas la première fois qu'il partait ainsi, revenant plusieurs années plus tard. Le temps n'avait pas de prise sur ce lieu.
Il contempla une seconde les barreaux du portail autour desquels s'enroulaient des tiges de lierres ciselées dans le métal mais aussi de véritables tiges de cette même plante, celle-ci ne semblant nullement gênée par le fait que l'on soit en hivers. Loin de donner un aspect négligé ou une impression d'abandon à la haute grille, le végétal l'embellissait. Il semblait soigneusement taillé, restant fin et élégant. Au dessus des battants étaient soudées des lettres de métal écrivant le nom du domaine : Manoir Vissarion. Étrangement, le portail n'était serti dans aucun mur. Il était juste posé là, au milieu d'une route sombre. On pouvait croire qu'il suffisait de le contourner pour passer puisqu'il n'y avait rien de visible empêchant le passage. Cependant, en observant bien, on pouvait remarquer les fines tiges de lierres qui s'échappaient des grilles et qui serpentaient au sol, s'enfonçant dans les bois. Elles entouraient tout le domaine et étaient la seule marque visible de la puissante barrière posée par Nikolaï des siècles plus tôt.
Le vampire baissa le regard sur sa charge et vérifia rapidement qu'il avait bien supporté le transplanage. L'adolescent était plus pâle qu'un mort et respirait aussi faiblement que battait son cœur. L'aîné remarqua que ses blessures saignaient toujours avec plus ou moins d'abondance. Il devait se dépêcher. Il releva le visage et avança vers le portail qui, reconnaissant son maître, s'ouvrit en silence. Nikolaï sentit les protections l'identifier lorsqu'il passa la limite du domaine. Elles lui picotèrent agréablement la peau. Sans attendre, le vampire se mit à courir d'une vitesse prodigieuse, avec souplesse et légèreté, veillant à ne pas trop secouer son fils.
Il ne lui fallut que quelques secondes pour parcourir le kilomètre séparant le portail de la demeure et bientôt, ce fut un splendide et gigantesque manoir qui apparut. Construit de marbre noir, il semblait de style anglais pourtant, on pouvait voir quelques tours dont le haut était couronné d'une sorte de poire de cristal, rappelant les palais russes. Des colonnes soutenaient le premier étage, proéminent par rapport au rez de chaussé et formant ainsi une longue terrasse couverte devant une imposante porte d'entrée aux battants noirs et incrustés d'arabesques de métal luisant. Celle-ci était ouverte et deux personnes attendaient sur le perron auquel on accédait par un majestueux escalier. Il y avait un homme aux cheveux blonds presque blancs et dont l'œil droit était caché d'un bandeau noir. Finement taillé, sa peau était pâle et il avait un regard d'ambre tout comme la jeune femme qui se tenait à ses côtés. Ses longs cheveux auburn tombaient sur ses reins en une cascade de boucles.
Tout deux semblaient l'attendre avec un sourire léger sur les lèvres. Nikolaï ralentit au pied des marches mais il les grimpa tout de même quatre à quatre, le visage grave. Il était heureux de rentrer mais à cet instant précis, c'était surtout l'inquiétude qui dominait ses pensées. Il ne pourrait se détendre que lorsqu'il serait sûr que son fils serait hors de danger. Les sourires disparurent des visages des deux jeunes gens lorsqu'ils virent l'expression d'angoisse sur le visage de Kolia.
- Seigneur Vassili, appela l'homme, que se passe-t-il ? demanda-t-il avec inquiétude.
Le blond regardait le vampire en face de lui, détaillant ses vêtements en lambeaux, trempés et maculés de sang et il écarquilla les yeux en tombant sur la silhouette frêle de l'adolescent inconscient dans ses bras. Son maître ne ramenait que rarement d'autres personnes. Mais ce qui le troublait le plus était la peur qu'il lisait sur son visage et l'état dans lequel il se trouvait. Nikolaï maîtrisait parfaitement ses émotions et on ne voyait habituellement sur son visage qu'une neutralité sereine.
- Gricha, peux-tu m'accompagner à la salle de soin ? Je vais avoir besoin d'aide.
- Bien sûr maître, répondit-il en suivant Nikolaï qui était entré, les portes s'ouvrant naturellement devant lui.
- Evania, reprit ensuite Kolia avec un rapide regard pour la femme. Peux-tu essayer de contacter Arenne ? Je crois que je vais avoir besoin d'elle également.
- J'y vais immédiatement, dit-elle en les quittant.
L'intérieur du manoir était aussi élégant que l'extérieur. Décoré dans un style anglais ancien, plein de boiseries raffinées, de vases de porcelaines emplis de majestueux bouquets. Il y avait de grands tapis et d'imposants tableaux ensorcelés... Tout était fait dans des matériaux sombres et luisant, tranchant avec quelques objets de porcelaines blanches. Cependant, une lumière claire réveillait le tout, provenant de lustres de cristal pendant du plafond ou de globes de verres lumineux flottant ça et là. Loin d'être sinistre, l'ambiance était calme et sereine, chaleureuse malgré une première impression froide. Nikolaï ne s'attarda pas sur la décoration qu'il avait pensé lui même et grimpa l'escalier qui lui faisait face avec souplesse. Il parcourut rapidement les couloirs suivi de près par Gricha qui l'observait et qui finit par demander :
- Que se passe-t-il maître Nikolaï ? Que vous est-il arrivé ? Et qui est cet enfant ? questionna-t-il doucement.
- Tu te souviens que je suis parti en Écosse il y a un peu plus de cinq ans ? Commença Nikolaï sans ralentir.
- Oui. Vous vouliez récupérer la pierre philosophale, rappela l'homme aux cheveux blonds. J'ai entendu dire que la guerre avait repris là bas et que des vampires y participaient. J'ai supposé que vous étiez resté à cause de ça. Est-ce que les choses ont dégénéré ? demanda-t-il alors qu'ils entraient dans une pièce lumineuse.
Il y avait de grandes étagères noires emplies de fioles et de pots en tout genres. Un sorcier pouvait rapidement y reconnaître un laboratoire de potion lorsque ses yeux tombaient sur la cheminée dans laquelle un chaudron était suspendu. Dans un coin se trouvait une table de bois sur laquelle étaient soigneusement rangés et alignés toutes sortes de petits ustensiles. Plusieurs commodes longeaient les murs et une fontaine d'eau claire trônait dans un coin. Au centre de la salle se trouvait une sorte de table de pierre vers laquelle Nikolaï s'avança. Précautionneusement, il déposa sa charge sur elle sous le regard curieux de Gricha. La roche irradiait d'une douce chaleur.
- La guerre vient de prendre fin, informa Kolia. C'est en effet à cause d'elle que je suis resté là bas mais seulement en partie. En faite, c'est pour lui que je suis resté, annonça-t-il en regardant Harry. J'expliquerai plus tard, continua-t-il en saisissant la curiosité de l'autre. Pour l'instant tout ce qui compte c'est de lui sauver la vie.
Gricha ne posa plus de question et se posta en face de son maître, de l'autre côté de la table. Il le détailla des pieds à la tête et s'inquiéta du sang qu'il voyait sécher sur ses robes sombres et déchirées.
- Êtes vous blessé ? demanda-t-il.
- Non, ne t'en fais pas. C'est son sang, renseigna-t-il alors qu'il déposait doucement la tête de son fils sur la table. Peux-tu remplir une bassine d'eau, s'il te plaît ?
Gricha s'exécuta et attrapa un baquet de bois laqué sombre qu'il alla remplir à la fontaine avant de revenir et de le déposer sur la table. D'un geste de la main et d'un sort informulé, Nikolaï la fit chauffer. Puis il commença à enlever les vêtements de son fils avec douceur.
- Pourquoi ne pas le faire avec la magie ? demanda Gricha en l'aidant avec délicatesse.
- Son corps en a subi bien trop ces dernières heures, il vaut mieux éviter tant que je ne saurais pas jusqu'où vont les dégâts.
- Que lui est-il arrivé ?
- Il..., Nikolaï s'interrompit alors que la porte s'ouvrait avec vigueur.
Une jeune femme aux courts cheveux blonds coupés au carré entra. Elle avait la peau basanée, sa silhouette était fine, élancée, elle avait des formes avantageuses et elle était plutôt grande. Elle portait une robe rouge simple et longue, aux manches évasées. Ses oreilles étaient pointues. C'était une elfe ancienne. Elle était suivie d'Evania qui referma silencieusement la porte derrière elle.
- Alors Nikolaï, commença-t-elle avec une certaine moquerie, que t'arrive-t-il pour que tu m'appelles ainsi après près d'un demi siècle de silence ?
Le vampire ne releva pas le ton moqueur. La provocation était un jeu entre eux mais il n'avait pas la tête à ça, bien au contraire. Il lui jeta un regard avant de reporter son attention sur Harry, attirant par la même occasion celle d'Arenne sur l'adolescent.
- J'ai besoin de ton aide pour le sauver, dit-il. Je n'y arriverai pas tout seul.
L'elfe prit un visage plus sérieux, un peu secouée par l'inquiétude qu'elle avait vu dans les yeux de son ami. Ce n'était pas une chose habituelle, c'était une chose qu'elle n'avait jamais vu en un millénaire d'amitié. Elle s'approcha avec élégance, se dirigeant vers le bout de la table. Elle se posta derrière la tête de l'adolescent et passa une main au dessus du visage douloureux alors que Kolia continuait à enlever doucement le tissu en morceau, découvrant un peu plus les blessures à chaque seconde. Arenne s'immobilisa soudain.
- Il a du sang d'elfe, constata-t-elle avec surprise.
- Par sa mère, renseigna Nikolaï.
C'était une chose que lui et Harry avaient découvert lors de sa troisième année et ils s'étaient bien gardés de le révéler à qui que ce soit. Le jeune homme avait reçu une très faible quantité de sang elfique de Lily qui n'était finalement pas si moldu que ça. Elle avait eu un ancêtre elfe ancien mais le sang était bien trop dilué dans ses veines pour que quiconque s'en rende compte. Seulement, la puissance magique d'Harry avait réveillé ce sang, amplifiant ses effets sur lui et le dotant de nouvelles capacités, à l'insu de tous. Une grande proximité avec la nature et les éléments, avec les créatures magiques. Mais il était encore bien trop faible pour faire de lui un elfe, il en était loin.
- Mais c'est un vampire, je le sens, remarqua Gricha en regardant l'inconscient.
- Tu as osé transformer un elfe ! s'écria Arenne outrée et furieuse en dardant d'un regard flamboyant de colère le vampire.
Nikolaï se sentit presque exploser. Il était bien trop inquiet pour supporter de telles remontrances et il n'avait pas le temps pour ça. Il se redressa de toute sa taille, menaçant, faisant face à la blonde et tout les présents purent sentir qu'il perdait le contrôle de lui même. C'était une chose qu'ils n'avaient jamais vu et tous se turent.
- Je t'interdis de me juger Arenne, tonna-t-il. Il a du sang d'elfe mais ce n'en est pas un. Je n'ai pas eu le choix, il allait mourir et je ne laisserai pas cela se produire, jamais ! Je lui ai promis. Et tu sais très bien que je ne l'aurais jamais fait si j'avais eu un autre moyen.
- Pourtant, jamais auparavant tu n'as transformé quelqu'un. C'était l'une de tes règles, remarqua l'elfe d'une voix neutre et le visage sévère.
- C'est différent ici et il était d'accord pour que je le fasse, répondit-il en reportant son regard sur Harry.
- Qu'est-il pour toi? demanda-t-elle en se radoucissant.
Elle était perturbée de voir tant d'inquiétude sur le visage de son ami. Elle savait que Nikolaï avait pour principe de ne jamais transformer quelqu'un, alors pourquoi l'avait-il fait cette fois-ci ? Et puis il y avait cette douceur dans ces yeux et cette terreur alors qu'il regardait l'enfant. La terreur de le voir mourir. Jamais le visage du vampire n'avait été si transparent, c'était perturbant, elle voulait savoir ce qu'il s'était passé.
- Il est mon fils, lâcha le vampire. Je l'ai adopté par le sang et la magie.
Tout les présents retinrent leur respiration, choqués. Ils étaient paralysés de surprises.
- Aide moi à le sauver s'il te plaît, demanda-t-il presque suppliant.
Son ton réveilla tout le monde et l'elfe se tourna sans attendre vers l'adolescent. La discussion était close, les explications attendraient, il fallait d'abord sauver l'enfant qui semblait être devenu la perle de Nikolaï. Ce fut dans le silence qu'ils se mirent tous à la tâche. Nikolaï commença à laver les blessures de son fils alors que Gricha et Evania retiraient lentement le reste des vêtements. Tous déglutirent bruyamment en découvrant l'état du jeune homme et Kolia lança un regard suppliant à elfe. Personne ne manqua cet échange.
- Ne vous inquiétez pas maître, tenta de rassurer Gricha, un vampire peu survivre à ça.
- Un vampire complet oui, remarqua-t-il. Je l'ai mordu il y a moins d'une heure. Sinon, il serait déjà mort. J'étais en train de le perdre. Le début de la transformation m'a permis de gagner du temps pour le ramener ici mais il ne survivra pas si on ne fait rien.
- Je m'en occupe, intervint Arenne. Continuez à laver les blessures, doucement.
Ils s'exécutèrent tout trois alors que l'elfe fermait les yeux et plaçait ses mains de chaque côté de la tête du jeune homme. Le silence n'était perturbé que par la respiration difficile et sifflante de l'inconscient. Alors qu'il s'attaquait à une blessure au niveau de la clavicule gauche de son protégé, Nikolaï s'immobilisa. C'était une trace de morsure, faite par un loup garou à n'en pas douter. Il se força au calme, ferma les yeux et inspira profondément. La contamination n'était pas systématique, Arenne saurait lui dire ce qu'il en était. Il espérait seulement que son fils n'ait pas à supporter cela en plus du reste, il ne méritait pas de subir tout cela. Il rouvrit les yeux et se remit à l'ouvrage.
Lorsqu'ils eurent terminé de nettoyer le corps glacé, Gricha et Evania reculèrent d'un pas alors que Nikolaï s'asseyait près de l'enfant, prenant l'une des petites mains dans la sienne. Sous le regard curieux des deux jeunes gens, il se mit à caresser du pouce la paume de son fils, scrutant son visage puis celui de l'elfe avant de revenir à Harry dans une angoissante impatience. Finalement, Arenne bougea de nouveau après de longues minutes, le visage grave.
- Tu as bien fait de m'appeler Kolia, tu n'aurais pas pu le soigner, dit-elle.
- Le peux-tu ? demanda-t-il alors.
- Je le peux, annonça-t-elle immédiatement ne supportant plus la peur dans le regard de son ami.
Un poids sembla s'envoler des épaules du vampire qui soupira sans s'en rendre compte. Elle poursuivit :
- Mais ce sera dur et tu vas devoir veiller sur lui pour le restant de vos existences. Il va en avoir besoin, dit-elle avec sérieux. Es-tu prêt à t'occuper de lui pendant la longue vie qui l'attend ?
Nikolaï se redressa, ne sachant pas comment il devait prendre cela mais il connaissait parfaitement la réponse :
- Bien sûr. Je lui ai déjà promis maintes et maintes fois. Je lui ai promis de devenir sa famille et je lui ai promis de lui donner une existence heureuse, peu importe comment et peu importe ce qui m'attends. J'ai fais de lui mon fils et il m'a accepté comme père. Ce n'était pas par caprice, répondit-il avec détermination.
- Dans ce cas, reprit l'elfe avec un léger sourire. Je vais soigner les blessures les plus graves avec mes pouvoirs mais on devra laisser les blessures non mortelles guérir d'elles mêmes. Son niveau de magie est très bas et elle est complètement bouleversée. Je ne peux pas me servir de magie sur lui pour le guérir au delà d'un certain seuil, sinon je risquerais de le tuer. Il faudra éviter toute magie pendant au moins un mois. Que lui est-il arrivé exactement ? J'ai besoin de le savoir, dit-elle.
Elle n'attendit pas de réponse et se mit à passer ses mains qui irradiaient maintenant de lumière verte au dessus du corps de l'enfant. Elle semblait concentrée sur sa tache. Il y eut quelques secondes de silence mais finalement la voix de Nikolaï s'éleva, neutre :
- Vous avez dû entendre parler de la guerre au Royaume Unis, commença-t-il continuant ensuite lorsqu'ils acquiescèrent en silence. Vous avez dû entendre parler de Voldemort alors. Il existait une prophétie qui disait qu'un enfant avait le pouvoir de le vaincre. Cet enfant c'est lui, lâcha-t-il. Nous sortons tout juste de la bataille finale. Il a affronté Voldemort et il l'a vaincu. Je ne sais pas comment s'est déroulé le combat, s'était fini lorsque je suis arrivé. J'ai affronté les vampires qui avaient rejoint le mage noir pendant ce temps là. Je ne sais pas quel sort il a reçu.
- Des malédictions. Puissantes, très noires et vicieuses, annonça l'elfe. Ça laissera des traces. Je ne sais pas à quel point. Je ne sais pas encore quels effets cela aura sur lui. Il faut d'abord que je soigne les blessures les plus graves, je pourrais ensuite en apprendre plus, annonça-t-elle.
Le silence se fit dans la pièce et une ambiance étrange planait dans l'air alors que l'elfe exerçait sa magie. Cela prit une bonne heure alors que Nikolaï se rassurait un peu plus à chaque nouvelle respiration de l'adolescent dont-il tenait la main. Arenne le renseignait à chaque étape qu'elle terminait. Elle avait d'abord remis en place les côtes mais elle ne les avaient pas ressoudé, gardant le peu de magie dont-elle pouvait se servir pour les blessures qui mettaient sa vie en danger. Elle soigna donc ses poumons perforés et en évacua le sang. La respiration du jeune homme se fit alors plus aisée et plus calme, soulageant un peu plus Nikolaï. Elle s'attaqua ensuite aux lésions internes graves et batailla particulièrement avec un maléfice qui rongeait l'enfant de l'intérieur. Elle termina en endiguant les hémorragies internes et externes. Elle soupira ensuite, stoppant sa magie.
- J'ai traité les blessures mortelles. Ça ira pour le moment, annonça-t-elle.
- Pour le moment ? interrogea Nikolaï incertain.
- Je te l'ai dit : sa magie est dans un état déplorable. Il y a eu les maléfices et les sorts, les blessures, la transformation qui est en cour et ça, dit-elle en pointant la morsure.
- Il est infecté ? s'inquiéta Kolia en resserrant son étreinte sur la main qu'il tenait.
- Je ne peux encore le dire. Le sang elfique, le venin de vampire, sa magie faible mais incroyablement pure, les maléfices, la malédiction du loup... tout cela s'affronte dans son corps. Je ne sais pas ce qu'en sera le résultat. Je ne sais pas si ça met sa vie en danger et je ne sais pas quels effets ça aura sur lui. Rien de tel ne s'est jamais produit. Il faut attendre de voir comment les choses évoluent. En attendant, je vais faire tout ce que je peux pour lui, dit-elle d'une voix emplie d'émotion.
Nikolaï releva un regard interrogatif vers elle. Il n'était pas habituel non plus de voir les émotions d'Arenne.
- Je ne l'ai pas fait volontairement, commença-t-elle, mais j'ai vu dans son esprit en le soignant. J'ai vu sa vie et j'ai vu pourquoi tu en as fait ton fils, pourquoi tu l'as transformé plutôt que de le laisser mourir. Tu as bien fait, dit-elle avec douceur. Je t'aiderai à veiller sur lui.
- Merci, répondit-il avec gratitude. Il mérite d'avoir une meilleure vie. Tout cela, dit-il en regardant les blessures, et tout ce que tu as vu, continua-t-il en regardant l'elfe, c'est bien trop, c'est bien plus que ne peut en supporter une âme, encore moins celle d'un enfant. Je veux lui offrir ce qu'il n'a jamais connu.
- Parce qu'il t'a sauvé la vie ? demanda l'elfe en faisant sursauter les deux autres présents.
- Et tellement plus encore, sourit le vampire en remettant en place quelques mèches de cheveux tombées en travers du visage terriblement blanc et froid.
- Je vois, souffla l'elfe avec un sourire. On le sortira d'affaire, affirma-t-elle avec détermination.
Le vampire lui adressa un sourire reconnaissant et la blonde se dirigea vers les étagères commençant diverses préparations pour soigner le jeune homme.
- Il vous a sauvé la vie, bredouilla Evania.
- Quand j'ai voulu prendre la pierre philosophale, je n'avais pas prévu que Dumbledore placerait des sortilèges anti-vampire. J'étais concentré sur Voldemort et je suis tombé dans le piège. S'il n'était pas arrivé, dit-il en caressant la joue albâtre, s'il n'avait pas brisé le sort, je ne serais probablement plus là, lâcha-t-il en provoquant le choc de ces deux serviteurs. Je suis retourné le voir pour rembourser ma dette et je lui ai offert de lui donner ce qu'il voulait, n'importe quoi.
- Qu'a-t-il demandé ? questionna Gricha devant le silence de Kolia.
- Un ami, répondit-il avec nostalgie. Intrigué, je suis resté avec lui et j'en suis venu à l'aimer comme un fils. Je l'ai aidé dans la guerre et maintenant qu'elle est finie, je vais pouvoir lui offrir la vie qu'il mérite.
Gricha et Evania étaient intrigués mais ils ne posèrent pas leurs questions, sentant que ce n'était pas le moment et qu'ils n'obtiendraient pas de réponse.
- Pouvez vous réaménager la salle aux cascades ? demanda Kolia. Nous en ferons sa chambre.
- Bien sûr maître, répondit Evania. Je vais m'en occuper avec les autres immédiatement, annonça-t-elle. Elle sera prête dans une heure.
Le vampire approuva et la remercia, puis elle se dirigea vers la porte.
- Faites ça bien, demanda-t-il.
La jeune femme acquiesça d'un signe de tête et s'en alla. Pendant un long moment, Arenne prépara divers baumes et potions. Elle revint ensuite vers l'adolescent. Il respirait faiblement et son cœur battait lentement surveillé par l'ouïe vampirique de Nikolaï qui ne le quittait pas des yeux. Elle remit en place l'épaule droite, repliant ensuite le bras sur le ventre du jeune homme. Elle réduisit la fracture du bras gauche et s'occupa ensuite de sa main abîmée. Avec l'aide de Nikolaï elle fit ensuite avaler une potion au jeune homme.
- Pour ressouder ses os plus rapidement, expliqua-t-elle. Je ne peux rien lui donner de très fort, les potions restent magiques et je ne peux lui en donner de puissantes, mais je peux au moins accélérer un peu les choses.
Elle appliqua ensuite diverses crèmes sur les blessures ouvertes, les brûlures et les bleus. Puis elle les protégea de bandages qui finirent par couvrir la presque totalité du corps du jeune homme. Elle termina en plaçant une atèle sur le bras cassé avant de placer l'autre dans une écharpe attachée au ventre de l'adolescent afin de maintenir son épaule dans la bonne position pour guérir. Une fois cela fait, Nikolaï fit apparaître un pantalon de soie qu'il passa à son fils présentement en boxer, puis il conjura une couverture et l'enroula dedans, le prenant dans ses bras.
- Je vais aller l'installer dans un lit, il y sera bien mieux. La chambre doit-être prête maintenant, remarqua-t-il.
- Nous te suivons, répondit l'elfe qui observait les trésors de douceur qu'il déployait à l'égard du petit vampire.
Ils s'engagèrent dans les couloirs, marchant lentement et bientôt, ils se retrouvèrent dans le hall d'entrée. Cette fois-ci, il était plein de monde qui semblait les attendre. Kolia se posta en haut des marches, son fils dans les bras. Son visage avait retrouvé son calme et sa neutralité. Il y avait là quelques êtres à la peau blanche et aux yeux d'ambres. Il y avait également un jeune homme d'environ vingt cinq ans aux longs cheveux noirs attachés en catogan et à la peau brune. Il y avait aussi deux ou trois elfes anciens ainsi que des elfes de maison et quelques autres encore. Tous attendaient en silence. L'homme aux cheveux noirs s'avança alors et pris la parole :
- Heureux de vous revoir seigneur Vassili, bienvenu chez vous, dit-il en posant un poing sur sa poitrine et en s'inclinant légèrement.
- Bienvenu chez vous, reprirent en cœur les autres.
Nikolaï leur adressa un sourire :
- Merci mes amis, je suis heureux de vous revoir moi aussi, commença-t-il avec douceur. Je suis de retour pour un bon moment je pense maintenant, désolé de ne pas vous avoir donné de nouvelle ces dernières années.
Quelques uns ricanèrent gentiment.
- Inutile de vous excuser, reprit l'homme aux cheveux noirs. Vous faites ce que vous voulez et tant que vous allez bien, je crois que ça convient à tout le monde ici, dit-il avec un sourire.
- Merci Dean. J'ai quelqu'un à vous présenter, annonça-t-il ensuite.
Il se mit de profil afin que tous puissent voir le visage de l'adolescent inconscient.
- Ce n'est pas son apparence définitive. Dans quelques jours il aura sûrement un autre visage, expliqua-t-il.
- Qui est-il ? demanda Dean l'air très intéressé.
- Il est désormais mon fils et sa transformation pour devenir vampire est en cour, annonça-t-il.
Il y eut un sursaut de surprise dans la petite assemblée.
- Vous l'avez mordu vous même ? demanda un jeune homme aux court cheveux roux et au regard d'ambre.
- Je l'ai fait moi même Kirsan, en effet. Je n'ai pas eu le choix. C'était pour lui sauver la vie et ce fut fait avec son approbation. Je l'ai adopté par le sang et la magie et je le considère comme mon fils à tout les égards, je ne pouvais le laisser s'éteindre. Il est donc devenu mon enfant, il l'a été par le cœur depuis quelques années et il l'est devenu entièrement aujourd'hui. J'aimerais que vous le considériez ainsi.
- S'il l'est pour vous, il l'est pour nous également, annonça Dean alors que tous approuvaient d'un signe de tête. Comment s'appelle-t-il ?
- Il y a encore peu, il se nommait Harry Potter, dit-il en provoquant un nouveau sursaut. Un nom que vous connaissez visiblement. Oubliez Harry Potter, il n'a jamais été l'image que vous avez tous de lui. Ces cinq dernières années j'ai tenté de le soustraire au monde des sorciers, j'y suis enfin parvenu après qu'il ait vaincu Voldemort, annonça-t-il alors que tous l'écoutaient religieusement. La guerre au Royaume Unis est désormais close grâce à lui. Mais les sorciers veulent sa mort et je n'accepterai pas cela.
- Pourquoi veulent-ils sa mort ? demanda Kirsan outré.
- Parce qu'il est puissant, parce qu'il est différent, parce qu'ils veulent ses pouvoirs et son argent. Le monde sorcier ne l'a jamais considéré comme autre chose que comme une arme et un objet. Jamais il n'a été considéré comme une personne, comme un enfant. Il a énormément souffert à cause d'eux. Ils croyaient qu'ils pouvaient se servir de lui comme bon leur semblaient. Il n'a pas choisi de faire la guerre, on l'y a forcé et tous ce sont cachés derrière lui.
- Bande de lâches ! s'écria Dean qui semblait sur le point d'exploser.
- Calme toi louveteau, intima Nikolaï avec douceur et immédiatement l'homme se calma. Cela faisait un moment que j'essayais de le sortir de leurs griffes après qu'il m'eut sauvé la vie il y a un peu plus de cinq ans. J'y suis parvenu aujourd'hui.
- Il vous a sauvé la vie, s'étonna une jeune brune aux yeux d'ambres.
- Oui Sarah. Il m'a sauvé la vie le jour de notre rencontre, je suis resté avec lui et au fil du temps il en est devenu à être un fils pour moi. Malheureusement, je crains que les sorciers ne le recherchent et ils seraient capables, non, ils vont à coup sûr vouloir sa mort. Je ne permettrai pas une telle chose, jamais.
- Et nous non plus, renchérit Dean.
- Nous le protégerons avec vous, continua Kirsan alors que tous suivaient ses dires.
- Merci. Je voulais donc vous présenter Fadeï Serafim Vassili, mon fils, dit-il solennellement. Il vivra avec nous désormais.
Nikolaï descendit ensuite les escaliers toujours accompagné d'Arenne et Gricha et tous s'écartèrent de son chemin.
- Dean, Kirsan, venez avec moi s'il vous plaît, demanda-t-il alors qu'il permit aux autres de partir d'un signe de tête.
Les deux hommes le suivirent immédiatement alors qu'il avançait dans les couloirs. Ils arrivèrent finalement devant une grande double porte de bois blanc sculptée d'un chêne. Elle s'ouvrit devant lui et révéla une grande pièce ronde dans laquelle Evania les attendait. Ses murs étaient séparés en deux demis cercles distincts. Celui au centre duquel se trouvait la porte était de marbre noir veiné d'or blanc. Haut de trois mètres, un rideau d'eau le recouvrait, jaillissant du sommet de la paroi, s'écoulant sur celle-ci dans un doux bruit liquide et rejoignant une rigole creusée dans le sol et suivant la courbe le long du marbre noir. On marchait sur des plaques de verres recouvrant une immense dalle de marbre blanc dans laquelle de fins sillons étaient taillés, formant des centaines de ramifications, dessinant une complexe toile. L'eau de la rigole s'écoulait dans cette toile, prenant une agréable teinte vert d'eau et irradiant d'une douce lumière.
Le deuxième demi cercle composant les murs était formé de grands panneaux de verre incurvés carrés, eux aussi haut de trois mètres et placés les uns à côtés des autres. Parfaitement transparents, ils étaient sertis dans un cadre de métal très clair. Le toit était un dôme de cristal opaque parsemé de milliers de petits cercles de verres translucides semblables à des bulles.
Le liquide qui parcourait le sol traversait toute la pièce pour rejoindre de petits bassins ronds creusés autour des pieds des deux montants argentés qui maintenaient le panneau de verre central faisant face à la porte. Le liquide sortait alors à l'extérieur et rejoignait un petit étang. La pièce donnait sur la forêt dont les premiers arbres s'élevaient à une quinzaine de mètres de la construction. De gigantesques pins centenaires se tenaient là, majestueux et imposants. L'étang se trouvait entre eux et le mur de verre, entouré d'un tapis d'herbe présentement couvert de neige. Deux statues de granits se dressaient, se faisant face avec majesté au bord de l'étendue d'eau, offrant leur profil aux occupants de la salle. Il s'agissait d'un griffon et d'un dragon de quatre mètres chacun. Autour des statues s'enroulaient de longues lianes de lierres qui comme celles du portail, ne semblaient pas craindre l'hiver.
Au centre de la pièce trônait un grand lit rond, haut et noir, de trois mètres de diamètres. Sur le demi cercle dos à la porte, le matelas était surmonté d'une tête de lit rectangulaire, épousant sa forme et le dominant d'une cinquantaine de centimètres. Contre elle étaient installés de nombreux coussins de soie blanche et verte d'eau. Ces couleurs teintaient également les draps et la couette épaisse. De longs voiles blancs lévitaient autour du lit. Un salon de canapés de cuir blanc formait un cercle autour d'une table de verre à gauche de la porte tandis qu'un bureau de bois noir était placé à droite, juste à la limite où se rejoignaient mur de verre et mur de marbre. Derrière lui se dressait des étagères de cristal encore vides. Derrière les canapés étaient placés plusieurs coffres de métal clair qui serviraient de rangement. Et chacun de ces deux espaces étaient entourés de voiles blancs, les délimitant.
De petites flammes vertes d'eau flottaient un peu partout dans la pièce. Chacune d'entre elle était entourée d'une spirale de gouttes d'eau constamment en mouvement, apparaissant à sa base et disparaissant arrivées à son sommet. Les flammèches dansaient paresseusement dans l'espace l'éclairant et réchauffant l'air. Une dizaine de demies sphères de verre les accompagnaient, emplies de magnifiques plantes aux fleurs parfumées.
- Cette pièce irradie de magie, remarqua Arenne en observant le décor avec un sourire.
- Cette pièce était mon sanctuaire. Je lui offre aujourd'hui, expliqua Nikolaï en baissant le regard sur son fils inconscient. C'est le centre du manoir, le centre des barrières. Nous sommes juste au dessus d'un noyau de magie se trouvant dans la terre et qui est relié à tout le domaine. Cette salle est le lieu le plus protégé du manoir et je veux lui fournir toutes les protections possibles. Et, je suis sûr qu'elle lui plaira, dit-il avec un sourire. Merci Evania, c'est très beau.
- De rien maître, répondit-elle. Je ne connaissais pas ses goûts alors j'ai fais au mieux.
- C'est très bien ne t'en fais pas. Ça lui plaira j'en suis sûr et puis il pourra ajouter sa touche lorsqu'il se réveillera.
Le vampire portant son fils s'avança vers le lit dont les voiles s'écartèrent d'eux mêmes et Evania alla tirer les couvertures pour lui. Avec une immense délicatesse, Kolia déposa l'adolescent sur le matelas avant de soigneusement le couvrir. Il l'observa un moment. Son visage était détendu alors qu'il était profondément inconscient, sa respiration était faible mais régulière et son cœur battait de manière semblable. Alors que les autres le regardaient faire, il écarta quelques mèches de son visage en souriant doucement. Il alla finalement coller son front au sien dans un geste dont-il avait l'habitude.
- Tu es en sécurité maintenant, murmura-t-il bien que tout les présents puissent l'entendre. Nous allons veiller sur toi et je ferai tout ce qu'il faut pour que tu ailles mieux et que tu sois en sécurité. Je tiendrais ma promesse tu verras. Repose toi.
Il embrassa ensuite son front et s'éloigna du lit, les voiles se refermant autour de lui. Il rejoignit les autres qui l'attendaient en silence.
- Je vais aller me changer et j'irais ensuite au MACUSA et à Grigotts pour régler toutes les affaires officielles. Je vais lui obtenir la nationalité magique américaine et je vais faire transférer la responsabilité ses coffres ici aussi.
- Tu le pourras ? demanda l'elfe. Même si tu l'as adopté, tu ne pourras probablement pas gérer ses coffres à Gringotts, les gobelins ne te laisseront pas faire.
- J'ai utilisé le rituel Exellion pour l'adopter, annonça-t-il. Je pourrais.
Ce rituel ne marchait que si les deux parties voulaient profondément former une famille et ce sans arrière pensée. Il formait un lien plus puissant que les liens naturels entre parents et enfants. Il ne fonctionnait que rarement et était un symbole de la profonde confiance et de l'amour qui liait les deux personnes. Les gobelins, et le monde magique en général, reconnaissaient ce lien. Et personne ne pourrait nier que Nikolaï était désormais le père de Fadeï anciennement Harry, il pourrait agir en son nom. À l'évocation de ce rituel, tous jetèrent un coup d'œil à l'adolescent avant de revenir à Kolia qui les laissait digérer.
- Je ne veux pas accéder à ses coffres, juste en transmettre les contenus dans des coffres du Gringotts américain pour que le gouvernement anglais ne puisse pas les piller comme ils en ont l'intention, expliqua-t-il. Le MACUSA me doit une faveur alors je n'aurais aucun mal à obtenir la nationalité américaine pour lui. Grâce à ça, les anglais ne pourrons pas l'attaquer facilement et nous pourrons obtenir l'aide des aurors si le besoin s'en fait sentir. Je ne sais pas comment ils vont réagir au fait qu'il leur a finalement échappé, je préfère mettre toutes les chances de notre côté pour le protéger. Je ne pense pas cependant qu'ils le trouveront de si tôt étant donné qu'ils ignoraient ma présence à ses côtés.
- Voulez-vous que je vienne avec vous ? demanda Gricha.
- Oui, Evania tu viens aussi.
La jeune femme approuva et Nikolaï se tourna vers Dean et Kirsan qu'il regarda avec sérieux. Ils se redressèrent tout deux.
- À partir d'aujourd'hui, je vous confie sa protection en mon absence, annonça Nikolaï. Vous êtes forts et je vous fais confiance. Je sais que vous serez à la hauteur même face à des sorciers. Veillez sur lui. Je veux qu'il y est toujours l'un de vous deux avec lui, ne le laissez pas seul.
Les deux hommes approuvèrent, conscients, au vu de l'attitude de leur maître à l'égard de l'enfant, qu'ils devaient le protéger comme l'être le plus précieux au monde. Nikolaï n'eut même pas le temps de se tourner vers Arenne qu'elle prit la parole :
- Je reste bien sûr, je te l'ai dit, réaffirma-t-elle. Je vais suivre son état de près et faire tout ce qu'il faut pour qu'il s'améliore.
Nikolaï la remercia d'un regard avant de quitter la pièce. Il devait régler toutes les affaires officielles au plus vite pour mettre son fils en sécurité. Heureusement que le MACUSA lui devait quelques services sans quoi il n'aurait pas pu faire ce qu'il fallait rapidement. Ce fut d'un pas déterminé qu'il parti, rassuré de savoir son fils dans son manoir et sous la surveillance de gens en qui il avait toute confiance.
