Chapitre 4 :

Le château d'Entéfer

Dans les jours qui suivirent l'arrivée d'Asmodée et Marchosias, Harry fit leur connaissance. Il restait froid et méfiant avec eux, distant mais personne ne lui reprocha. Les choses se passaient plutôt bien et il appréciait que les deux nouveaux venus disparaissent une bonne partie de la journée pour le laisser seul avec Sheitan. Ni l'un ni l'autre ne l'avait questionné sur sa vie privée et souvent, ils parlaient plus du clan et du monde magique que du jeune homme et de son histoire malgré les allusions quotidiennes dans la presse anglaise qu'ils suivaient. L'entente était plutôt cordiale même s'il était évident que le jeune homme se méfiait énormément et qu'il n'acceptait leur présence que parce que son démon était certain de leur loyauté envers lui. Ils laissèrent pourtant les deux hommes le vendredi suivant pour se rendre au rendez-vous prévu avec Gripseck. Ils s'y rendirent en utilisant un portoloin fourni par le gobelin atterrissant ainsi dans une petite pièce privée où il les attendait justement. Il les mena vers un bureau et ils s'installèrent. Il commença par lui remettre les documents qu'il avait demandé, Harry les récupérant avant de les faire disparaître.

- Il faut que je vous dise que beaucoup de monde vous cherche, signala Gripseck, même le Ministre. Ils sont venus nous voir pour demander où vous étiez.

- C'est bien pour cela que je ne vous ai pas dit où j'allais. Je sais que les gobelins seront se débarrasser des enquiquineurs et moi, je peux aisément me cacher d'eux autant qu'il me plaira.

- Comptez vous vous tenir à l'écart désormais ? demanda le gobelin avec curiosité.

- Pas vraiment mais disons que j'ai très envie de m'amuser un peu avec eux, dit-il en le faisant ricaner.

- Vous avez bien raison, ils l'ont cherché, remarqua-t-il. Bien, pour ce qui est de votre requête à propos de cette propriété que vous cherchez. J'ai trouvé cinq domaines qui je pense, devraient vous plaire.

- Très bien. Peut-on les visiter ?

- Bien entendu, acquiesça-t-il. J'ai organisé cela. évidemment, aucun des propriétaires ne sait qui vous êtes et aucun ne sera présent pour les visites. Nous serons seuls et vous serez tranquille pour regarder. Ces endroits ne sont plus habités depuis longtemps. Certains sont en bon état d'autres non mais comme vous m'aviez dit que les travaux ne vous dérangeaient pas.

- En effet. Pouvons nous y aller ? demanda-t-il.

Le gobelin acquiesça et il se leva, les menant vers une aire de transplanage, leur présentant un premier portoloin. Harry le prit avec une certaine excitation, crochetant le bras d'un Sheitan amusé avant de l'activer. La première propriété devant laquelle ils arrivèrent fut un petit château plutôt banal au bord d'un charmant petit lac entouré de bois. Tout était parfaitement entretenu, au cordeau.

- Erk ! fit immédiatement Harry en clarifiant sur le champs son impression. Inutile de visiter, annonça-t-il aussitôt, ce n'est pas ça que je cherche, trancha-t-il.

- Bien, acquiesça Gripseck sans paraître gêné. J'aurais pourtant pensé que cette propriété vous plairait.

- Je veux un château magique, rappela le jeune homme, pas une carte postale moldu.

- Passons de suite à la suivante alors, répondit-il en tendant un nouveau portoloin.

Ils furent rapidement repartis et Harry soupira en observant la seconde propriété qui ressemblait à un donjon massif.

- Gripseck, je ne veux pas une tour toute seule perdue dans une plaine, je veux pleins de tours, posa-t-il. Suivant, imposa-t-il sur le champs.

Le gobelin donna le portoloin suivant et ce fut cette fois une sorte d'imposant manoir à la façade couverte de roses rouges. Magnifique, mais très loin de ce que le jeune homme voulait, ne se fatiguant pas à faire un pas vers la bâtisse. Les deux suivantes parurent plus prometteuses au premier coup d'œil. Il s'agissait de petits châteaux de pierres claires en bon état avec de beaux jardins, tout deux situés en bordure de petits villages sorciers. Harry accepta cette fois d'aller visiter l'intérieur mais son manque d'enthousiasme était flagrant. Une fois de plus, ce n'était pas ce qu'il cherchait et il ressortit déçu de la cinquième visite.

- Dîtes moi que vous avez encore d'autres propriétés sous le coude Gripseck, demanda-t-il en soupirant, et mieux que celles-ci.

- Et bien j'en ai une autre que j'avais écarté mais au vu de vos remarques aujourd'hui, peut-être devrais-je reconsidérer la chose.

- Peut-on aller la voir ? Ainsi je pourrais vous dire cela tout de suite et nous serons fixé, dit-il sans grand espoir.

Le gobelin approuva avant d'ensorceler un nouveau portoloin, lui tendant ensuite alors que Sheitan l'entourait d'un bras, l'étreignant pour le détendre un peu. Ils disparurent une nouvelle fois et lorsqu'ils réapparurent, le jeune homme commença à se dire qu'il n'avait peut-être pas fait le déplacement pour rien finalement.

- Là, on se comprend Gripseck, dit-il avec un grand sourire.

- Et moi qui pensait que jamais quelque chose comme ça ne pourrait vous plaire, remarqua le Gobelin, au contraire de toutes les autres.

- Vous vous referez encore bien trop à l'ancienne image d'Harry Potter mon cher, remarqua-t-il en observant cette nouvelle proposition avec intérêt. Oubliez ça, je n'ai jamais été cette personne et je ne le serais plus jamais. Il va falloir apprendre à mieux me connaître si vous restez mon gestionnaire financier.

Le gobelin l'observa alors que le couple scrutait ce sixième bien. Il devait admettre que le jeune homme n'avait plus rien à voir avec ce qu'il était avant. Avant Azkaban, jamais il n'avait accordé la moindre importance à Harry Potter. Il n'avait vu le garçon que rarement mais assez pour savoir qu'il n'était clairement pas l'héritier attendu pour les Potter. Il l'avait toujours vu très naïf, très influençable, fragile, émotif, sans détermination, sans personnalité. Il avait été dégoutté de constater qu'il se laissait mener par le bout du nez par tout ceux qui passaient. Il n'avait jamais affiché un semblant d'image d'héritier noble de quelque façon que ce soit, cela frôlant le déshonneur et la disgrâce à ses yeux. Il était puissant mais il ne savait guère se mettre en avant. Et il était horriblement banal, sans profondeur, sans caractère, sans rien de ce qui faisait un grand héritier. En tout cas, pas aux yeux des gobelins et pas aux yeux de la vieille noblesse magique. Mais cela, c'était avant Azkaban.

Depuis qu'il était sorti, il semblait complètement différent. Comment ne pas l'être après ce qu'il s'était passé ? Il devait cependant avouer que jamais il ne se serait attendu à un tel revirement. Il avait eu bien du mal à s'y faire la première fois qu'il l'avait revu sous ce glamour. Ce jeune Lord là ne ressemblait en rien à Harry Potter. Il était bien plus sombre, bien plus affirmé aussi. Il était déterminé et semblait s'être fait une sacrée personnalité en plus de s'être débarrassé de son entourage passé. Et puis il était devenu un Immortel. On appelait ainsi les sorciers devenus les compagnons d'âmes des plus puissantes créatures magiques, toutes immortelles et qui pouvaient partager leur immortalité avec leur moitié magique. C'était un cas rare contrairement à ce que l'on croyait. Les sorciers devenant des Immortels étaient des cas exceptionnels, les créatures magiques ne se mêlant plus aux sorciers sans compter que les êtres capables de partager ainsi leur immortalité n'étaient pas légion. Le nouveau Lord Black Potter était devenu tout autre chose que le frêle gamin qu'il avait été avant la prison. Croiser son regard donnait des frissons glacés dorénavant alors que même le Gobelin qu'il était avait bien senti qu'il ne fallait pas s'en faire un ennemi. C'était pour cela qu'il avait pris soin dés le début de s'assurer que le jeune Lord n'avait pas de rancune envers les siens.

Oui, aujourd'hui, Harry Potter était certainement le personnage qu'il ne fallait certainement pas mettre de côté. Il n'avait encore rien fait de spécial mais il était flagrant pour Gripseck qu'on en entendrait parler. Le Lord qu'il avait désormais devant lui étaient assurément du genre à ne pas laisser passer ce qu'il avait subi dans le passé et cela, Harry lui avait bien fait comprendre. Il n'avait d'ailleurs pas manqué d'aller parler du jeune homme à son directeur, Ragnok, lui décrivant sa nouvelle impression vis à vis d'un de leur plus riche client anglais qu'ils avaient décidé de suivre avec grande attention désormais. Si on avait pu craindre qu'Azkaban et ce qui avait précédé aurait pu détruire définitivement Harry Potter, il n'en n'était absolument rien bien loin de là. Il s'était forgé, il s'était trouvé, il s'était affirmé; il avait laissé tombé ses barrières et ses inhibitions, ses limites... Avec sa puissance, sa fortune et ce nouveau caractère, il était certain qu'il n'était pas à prendre à la légère. Gripseck l'avait bien saisi d'autant plus qu'il était devenu ni plus ni moins que le compagnon d'âme de Sheitan, le roi des démons, le peuple souverain des créatures des ténèbres, enfermé jadis pour tenir ce qu'il restait des siens tranquilles. Non seulement il était devenu son compagnon mais il l'avait fait sortir d'une prison dans laquelle il avait passé plus de mille cinq cent ans. Le roi sorti, le clan allait assurément se reformer, les créatures des ténèbres se réorganiser et cela, hors de tout contrôle de Dumbledore, du Ministère ou du Seigneur des Ténèbres. Il fallait vraiment être dans les bonnes grâces de l'héritier Potter qui serait l'égal de sa moitié dans tout ceci et peut-être davantage au vu de sa personnalité déchaînée désormais. Il avait donc bien l'intention de s'en faire un allié.

Il sourit en reportant son attention sur la propriété qu'il présentait alors. Le jeune Lord voyait visiblement très grand mais ce n'était pas pour lui déplaire malgré son étonnement. Il voyait bien le couple immortel dans quelque chose de ce genre, une demeure qui en mettrait plein là vue à tout visiteur. Après sérieuse rénovation en tout cas. Ils se trouvaient au bord d'un grand lac entouré d'une dense forêt très sombre et plutôt inquiétante habillant les parois des montagnes entourant les lieux. Sur l'étendue d'eau, à plusieurs centaines de mètres de toutes rives, il y avait une île. Une île entièrement couverte d'un très ancien château de pierre grise très sombre. Il était entouré d'un haut mur d'enceinte percé d'une herse et d'un pont levis sur la rive. Il avait plusieurs hautes tours de diamètres différents, la plus imposante, centrale, n'ayant rien à envier à celle de Poudlard. Il y avait une toiture d'ardoise foncée. C'était une construction plus compacte que l'école de sorcellerie mais plus haute aussi. Tout à fait dans le style médiéval, il semblait travaillé, couvert de sculptures et de statues que l'on ne voyait pas très bien de loin. Mais surtout, il semblait très, très abîmé. Presque en ruine et visiblement effondré en plusieurs endroit, couvert de végétation. Pourtant, Harry souriait largement en le regardant.

- Beaucoup, beaucoup mieux Gripseck, remarqua-t-il, ça j'aime. Comment on y accède? Il y a des barrières?

- Juste de puissants repousses moldus et des sorts de propriété pour que pas un intrus ne vienne, répondit le gobelin. Ce n'est plus habité depuis des siècles et la famille propriétaire cherche à s'en débarrasser depuis longtemps, ancien riche ruiné. Il a appartenu à bien du monde, peu y ont vraiment vécu, mais à la base, il devait appartenir à la famille royale d'une ancienne communauté sorcière disparue aujourd'hui et qui était établie ici.

- Le domaine est vaste? demanda Sheitan. Inclut-il le lac et les bois?

- Il inclut le lac, la forêt jusque de l'autre côté des montagnes, le loch aussi, détailla Gripseck.

- Le loch? releva Harry.

- Oui. On ne le voit pas d'ici mais l'île du château se trouve perchée juste sur le bord d'une falaise de quelques dizaines de mètres de haut. Le lac se déverse en cascade le long de la paroi jusque dans le loch, un loch d'eau salée. Nous ne sommes qu'à quelques kilomètres de l'océan Atlantique. Le Loch et ses rives font parti du domaine jusqu'à l'océan. Un immense domaine. On dit la forêt pleine de créatures magiques mais je n'en suis pas certain. Et puis il y a les voisins. Mais pour vous, ça ne devrait pas poser de problème.

- Les voisins? releva le jeune Lord.

- C'est aussi pour cela que personne ne veut de cet endroit. C'est un lieu très reculé loin de toute ville moldu ou magique, une zone pleine de sorts qui fait que seul les êtres magiques peuvent pénétrer cette région. Une région dominée par des communautés de créatures magiques que l'on n'apprécie pas beaucoup de nos jours. Elfes noirs au nord, Vampires à l'est, Centaures au sud. Dans votre cas, ce ne sera pas vraiment un soucis je pense, s'amusa-t-il en regardant Sheitan.

- Non en effet, acquiesça celui-ci.

- Et je préfère de loin ces voisins là aux sorciers, ajouta Harry avec un sourire. Cela ne me gêne pas du tout. Allons voir.

Le Gobelin fit alors apparaître une barque enchantée sur l'eau et ils la prirent pour rejoindre l'île. Le jeune Lord souriait comme un enfant assis contre son démon qui l'entourait d'un bras alors qu'il admirait le château. Cet endroit lui plaisait beaucoup, comme son aura de magie lourde et ancienne, puissante.

- Tu aimes cet endroit Bellia? lui demanda Sheitan en lui murmurant à l'oreille.

- Oui, autant le lieu que sa magie. Ai-je raison de la trouver particulière? lui demanda-t-il en sachant que ses perceptions étaient bien meilleures que les siennes.

- Absolument, approuva-t-il. Elle est ancienne et sauvage. Il faudra veiller à ce qu'elle te reconnaisse comme son maître si tu veux vivre ici. Mais cela pourrait être un gros avantage. C'est un très bel endroit, à ta hauteur une fois les travaux fait. La forêt est sombre, très sombre. Il y a probablement des choses peu recommandables dedans, s'amusa-t-il.

- Intéressant. J'aime, sourit Harry.

Il ne leur fallut que peu de temps pour traverser les eaux sombres et étonnamment calme du lac, atteignant un quai de bois délabré. Il fallait lever les yeux très haut pour entre apercevoir le haut des tours. Le pont levis et la herse étaient dans un état pitoyable comme la grande cour intérieure au sol défoncé. Malgré les dégâts, Harry ne se départi pas une seconde de son sourire dans la visite. Il prit son temps pour tout voir, s'arrêtant longuement sur un immense balcon donnant dans le vide des falaises tombant dans le loch. L'île était en plein centre de cette longue et haute paroi couverte de cascades magnifiques. En contre bas, le vaste loch était très attrayant, semblant calme et obscure. Ce fut une jolie surprise pour Harry de découvrir que le château se poursuivait en sous sol dans la falaise et surtout le long de celle-ci, la roche creusée et sculptée bien qu'en mauvais état en un prolongement de la construction exactement dans le même style. C'était comme si on avait encastré le château dans la falaise. Cela descendait jusqu'à la surface du Loch en bas, un ponton pourrissant s'y trouvant. La visite dura toute la journée et Harry prit sa décision au bout de celle-ci.

- Gripseck, avez vous d'autres biens du genre? Aussi grand et situé aussi spécialement?

- Non. Cet endroit est un peu unique en son genre. C'est pour cela que je l'avais d'abord écarté.

- Bien. Pouvez vous vous charger des négociations et des formalités pour moi? Contre rémunération bien entendu, posa le jeune homme.

- Avec grand plaisir, sourit le gobelin. Dois-je comprendre que vous voulez l'acheter?

- Dans les plus brefs délais et au meilleur prix. Au plus vous serez performant et au plus je serais généreux, dit-il en regardant la créature qui sourit plus largement.

- Je m'en charge, approuva-t-il.

- Faîtes moi parvenir des plans et des photos magiques du château pour que je puisse planifier les travaux. Et je veux une carte du domaine et du moindre de ses détails.

- Je vais vous faire parvenir cela, assura-t-il.

- Parfait. Merci Gripseck, ce fut une journée productive, dit-il alors. J'attendrais de vos nouvelles.

- Je vous tiens au courant Lord Potter, ce fut un plaisir.

Sheitan prit sa main et bientôt ils rentraient en France, Harry ravi. Il retrouva cependant un visage de glace en constatant la présence de dix personnes inconnues chez lui. Il se tendit, sachant pourtant qu'il s'agissait du reste du clan de Sheitan qui seul était autorisé à entrer. Asmodée et Marchosias étaient aussi là et tous s'agenouillèrent devant son amant à leur apparition. Ce soir là, Harry fit la connaissance du reste du clan de son compagnon, des derniers démons encore en vie. Uniquement des mâles alors qu'il ne restait plus une femme de leur peuple. Il rencontra Bael, Abigor, Astaroth, Forneus, Shax, Andrealphus, Cimeries, Amdusias, Dantalion et Andromalius. Tous eurent droit au même accueil glacial que les deux premiers arrivés de sa part mais personne ne s'en formalisa, semblant plus occupé à assimiler qu'ils avaient bien Harry Potter au bras de Sheitan et qu'il ne ressemblait pas du tout à ce à quoi ils s'étaient tous attendus. Le jeune homme les regarda à peine après s'être présenté de la plus simple des manières, partant s'isoler sur la plage privée pour laisser son compagnon retrouver les siens. Lui n'avait aucune envie d'être entouré de tant de monde. Après tout ce qu'il s'était passé, il n'avait plus la moindre envie de famille ou d'amis et après ces trois ans dans le noir, il ne supportait plus que la présence de Sheitan. Et il n'en voulait pas d'autre. Il partit donc s'installer sur la plage pour être tranquille, passant un long moment à regarder le paysage, profitant de cette liberté qu'il estimait plus que jamais.

C'était la première fois depuis qu'ils avaient forgé leur lien qu'il s'éloignait autant et si longtemps de son âme sœur et cela s'en ressenti bientôt alors qu'il se tendait sans contrôle, un vide profond prenant place en lui. Il se fit la remarque en portant une main à son cœur. Cette sensation était affreuse. Sheitan était désormais ce qu'il avait de plus précieux et il en avait parfaitement conscience. Être éloigné de lui était la pire des choses et il se sentait stresser et étouffer sur place. Il sursauta d'ailleurs lorsque quelqu'un prit place juste derrière lui alors qu'il était assis dans le sable. Il se détendit pourtant en reconnaissant la présence de son démon qui l'encadra de ses jambes, l'entourant bien vite de ses bras pour le ramener fermement contre lui. Harry le sentit plonger son visage dans son cou et il pencha la tête pour lui laisser l'accès. Sheitan déposa un baiser appuyé sur sa marque en venant l'entourer de ses ailes et il se détendit un peu plus, remuant pour aller se blottir contre lui, se roulant en boule.

- Je n'aurais pas dû te laisser Bellia. Excuse moi, lui murmura Sheitan en venant lui offrir un baiser tendre et attentionné. Le lien est trop récent et a été trop long à venir après la révélation à Azkaban. Nous ne devons pas nous éloigner. Je ne m'occuperais plus que de toi maintenant c'est promis.

- Serre moi plus fort, demanda-t-il.

Sheitan s'exécuta sur le champs avec douceur. Leur lien était encore frais, son âme sœur avait besoin de sa présence constante, surtout dans son état de faiblesse. Il le serra donc contre lui, l'entourant de ses ailes et se mettant à caresser ses cheveux gris.

- Les tiens vont bien? demanda finalement le jeune homme enfin apaisé.

- Oui, ils vont tous bien. Ils se sont cachés et ont été très prudents après mon enfermement alors ils n'ont pas eu trop de problème. Et nous avons encore des amis parmi les peuples des ténèbres, beaucoup d'amis. Le temps a seulement été long et ils se sont beaucoup inquiétés pour moi. Il y a encore eu quelques morts après mon enfermement. Il n'y plus qu'eux et moi. Ils sont très heureux de m'avoir retrouvé et encore plus de savoir que je t'ai trouvé. Nous allons reformer le clan mais ne t'en fait pas, aucun ne viendra t'importuner ou t'imposer sa présence si tu ne le veux pas. Ils vont rester dans les parages le temps que nous sommes ici mais ils nous laisseront notre intimité.

- Ils pourront venir vivre au château lorsque nous y emménagerons mais notre aile privée restera privée, posa Harry.

- Bien sûr Bellia. Tout ce que tu veux. Je sais que ce n'est pas facile pour toi de tolérer des étrangers autour de toi maintenant. Merci de faire cela pour moi.

- C'est ta famille et contrairement à la mienne, elle t'a toujours été des plus loyale. Je n'ai pas confiance et je ne veux personne d'autre que toi autour de moi mais ce n'est pas pour ça que je t'obligerais à faire de même. Je veux juste qu'on me laisse mon espace, que personne ne m'approche et qu'on ne se mêle pas de mes affaires.

- Aucun des miens ne t'indisposera c'est promis. Mais attend toi à ce qu'ils veillent de loin sur toi. Tu es mon égal à leurs yeux et aussi précieux.

- Je peux tolérer tant qu'ils se font discrets et que je ne constate pas la moindre petite chose suspecte à mon égard ou au tien.

- Je passerais le message. Maintenant, détend toi. Tu es fatigué. Allons prendre un bain puis dîner et je pourrais m'occuper de toi ensuite, murmura-t-il à son oreille.

Harry acquiesça et se laissa porter par son compagnon jusqu'à la maison pour ce programme doux. Dans les jours qui suivirent, le couple ne se sépara pas un seul instant. Cela faisait plus d'un mois qu'ils étaient sortis d'Azkaban maintenant pourtant, Harry peinait à retrouver la forme. Mais cela n'avait rien d'étonnant. Il continuait cependant à reprendre du poids progressivement, le soleil donnant une belle couleur à sa peau. Il avait retrouvé un peu plus d'énergie et sa magie remontait mais il était encore loin de sa pleine capacité. Ce fut cinq jours après la visite du domaine du loch que Harry reçut des nouvelles de Gripseck. Entre temps, il avait déjà reçu les plans demandés lors de la visite et grâce à Dantalion, l'un des démons, il avait aussi trouvé un architecte capable de mener à bien le projet qu'il avait en tête pour cet endroit. Ce qu'il y avait de bien avec le clan de Sheitan était qu'ils étaient tous très cultivés, immensément vieux et qu'ils connaissaient beaucoup de monde. Il n'avait pas confiance en eux mais Sheitan oui et il avait confiance en lui. Il avait donc accepté de leur accorder le bénéfice du doute et d'attendre de les connaître. Durant ces cinq jours, il ne vit quasiment pas les autres démons bien qu'il sache qu'ils n'étaient pas loin. Mais aucun ne vint les importuner et aucun n'avait semblé s'offusquer qu'il veuille être seul avec son amant malgré leur longue séparation. Ce matin là, il reçut donc une missive de Gripseck lui annonçant que la négociation pour le domaine était close et qu'il avait ce qu'il voulait. Ne manquait plus que son passage à Gringotts pour valider la vente.

Excité comme une puce à l'idée d'avoir son château auquel il pensait beaucoup depuis la visite, ce fut le jour même qu'il se rendit à Gringotts avec son amant. Gripseck les accueillit et les mena vers son bureau pour finaliser la chose. Visiblement, le gobelin n'avait pas fait de cadeau au vendeur dans la négociation et il avait obtenu un prix absolument imbattable et dérisoire pour une telle propriété. Harry en fut absolument ravi et tout cela sans que le vendeur ne sache qui avait acheté ce vieux château. Le jeune Lord signa officiellement l'acte d'achat et tout les papiers, les fonds transférés et il fut alors l'heureux propriétaire du château d'Entéfer dont-on lui remit symboliquement la clef.

- J'ai également autre chose pour vous, annonça le gobelin.

- Quoi dont? interrogea le jeune homme joyeux.

- La liste des héritages auxquels vous pouvez prétendre, dit-il en poussant un parchemin vers lui.

Harry l'attrapa pour regarder cela avec grand intérêt. Sheitan qui le tenait assis sur ses genoux regarda par dessus son épaule:

- Et bien, cela en fait des noms, s'amusa-t-il.

- C'est que beaucoup de famille n'ont pas eu d'héritier, beaucoup d'héritages n'ont pas été réclamés avec toutes les guerres qui se sont succédés ces derniers siècles. Des documents ont été détruit, des alliances oubliées, des mariages gardés secrets... Je ne pense pas qu'il y ait une seule famille capable de dire vraiment la liste complète de toutes les lignées auxquelles elle a été affiliée. Les Potter ont jadis fait des mariages avec toutes les familles de sangs-purs anglaises reconnues, beaucoup d'autres de la noblesse et d'autres grande famille parmi bien d'autres encore. Sans parler de leur ascendance. Ce qui fait que vous pouvez prétendre faire partie de bien des lignées bien que de très loin pour certaines. Mais en magie, même une ascendance vieille de plusieurs millénaires compterait à partir de l'instant où vous n'en n'auriez même qu'une poussière de sang. Beaucoup de ces lignées se sont éteintes et leurs biens restants s'il en est, scellés par magie en attendant qu'un héritier réclame son due.

- Mais il y a certainement des héritiers plus directs que moi à ces familles non? demanda l'adolescent.

- Oui pour certaines mais ces héritages sont scellés depuis longtemps sans que personne ne les ai réclamé. Depuis trop longtemps. Après telle durée, la loi magique prévoit que l'héritage revienne à celui ou celle légitime qui viendra le réclamer et qui passera le processus sans problème. Et si un autre plus direct devait venir contester, il se verra dire que depuis le temps, il n'avait qu'à venir avant, ricana le gobelin. Cela sera incontestable.

- Très intéressant, remarqua Harry. Gryffondor, ça je m'en doutais, on m'a assez vanté l'affiliation des Potter à ce nom. Pouflsouffle et Serdaigle? Une surprise je l'avoue.

- Beaucoup de monde a en réalité le sang des Fondateurs avec tout les mariages qu'il y a eu, expliqua le gobelin, mais personne n'en n'est conscient. Vous auriez aussi pu prétendre à Serpentard mais inutile que je vous dise qui a déjà réclamé cet héritage.

- En effet. Donc, Peverell, Fleamont, Gamp et bien d'autres que je ne connais pas. Ais-je avantage à réclamer tout ces héritages? Certains ne me réservent-ils pas dettes, contrats ou promesses magiques gênantes?

- Je me doutais que vous demanderiez, sourit Gripseck. La colonne de droite sont les noms sans risque et à votre avantage, ceux de gauches, ceux à inconvénients. Cela fait déjà une quinzaine d'héritages sûr et très avantageux. Parmi eux, ceux des trois Fondateurs et avec ça, soixante quinze pourcent des parts de Poudlard, dit-il en attisant son intérêt. L'école est dirigée par le conseil d'administration et le directeur mais si des héritiers des Fondateurs se présentent, ils peuvent en reprendre le plein contrôle. Mais pour ça, il faut que les quatre héritages aient été revendiqués et le pouvoir sur l'école revient à hauteur des parts de chaque Fondateurs.

- Autrement dit, si tu as les trois, tu as soixante quinze pourcent du pouvoir et donc, c'est toi le patron, s'amusa Sheitan. La face de serpent n'y pourra rien même s'il a vingt cinq pourcent.

- Et le château et son domaine ayant appartenu de base au Seigneur Gryffondor, la terre et la construction seraient à vous à cent pourcent, précisa le gobelin.

- Très intéressant ça, sourit diaboliquement Harry. Que se passera-t-il si je reprend Poudlard?

- Vous en ferez ce que vous voulez, répondit le gobelin. La laisser tel quel, la réformer, la fermer, la détruire... L'école et son domaine seront à vous et redeviendront privés. Vous en ferez ce que vous voulez et vous aurez évidement la main sur tout et personne n'aura rien à dire.

- J'aime cette idée. Cela fait un moment que je me disais que Poudlard aurait mérité une remise à neuf.

Longuement, le couple questionna le gobelin sur les héritages et sur ce que chacun d'entre eux impliquait. Harry se renseigna aussi sur ceux qui semblaient poser problème et il comprit que certains étaient plus des nuisances qu'autre chose. D'autres n'avaient absolument aucune valeur aussi, Sheitan acquiesçant à son idée, il se rangea à l'avis de Gripseck sur les quinze premiers noms avancés et il engagea les procédures avec le gobelin. Arrivé au bout et ne voulant pas se faire voler la mise, il signifia aussi au gobelin que si une quelconque famille à laquelle il pouvait prétendre venait à perdre ses héritiers et qu'il y avait avantage pour lui, il voulait tenter de l'avoir. Après tout, lorsque sa petite combine serait connue, et cela arriverait tôt ou tard, d'autres feraient de même et il voulait être le premier dans la danse sur certaines lignées tel que celle de Serpentard par exemple. Avec la guerre, il n'était pas exclu qu'il puisse prétendre à d'autre sous peu s'il y avait des morts, Voldy en tête. Il avait bien des liens avec les Lestrange et les Malfoy aussi et il ne ferait pas de cadeau s'il avait une occasion. Il prépara donc cela, prévoyant contrairement au passé. Dorénavant, il faisait tout ce qu'il pouvait faire et se préparait à prendre le moindre avantage qu'il pourrait prendre. Gripseck eut l'air absolument ravi et il suivit avec joie. Il expliqua qu'il faudrait encore quelques jours pour mettre en ordre les procédures et Harry se montra compréhensif, insistant pourtant pour que cela aille au plus vite lourdement. Avant de partir, il remit la commission promise aux gobelins pour la négociation et la procédure de vente du château. C'était une sacrée somme qui, ajoutée au prix de la propriété n'en n'avait pas réduit de beaucoup le tarif par rapport au départ mais il préférait investir dans sa relation avec les gobelins cela étant assurément un avantage certain pour l'avenir.

Le jour suivant, Harry se remettait à étudier avec son amant. Cela ne fut que théorique, Sheitan insistant pour qu'il se repose encore alors qu'il continuait ses soins avec ses potions. Le jour suivant, Harry rencontrait Sofiane Alrino, un sorcier Italien spécialisé dans l'architecture magique avec qui Dantalion l'avait mis en contact. Il l'avait rencontré en Italie et tout le clan avait suivi cette sortie, veillant sur Sheitan et son compagnon discrètement, Dantalion les accompagnant. L'homme avait eu bien du mal à se remettre de ses émotions lorsqu'il avait compris qu'il avait Harry Potter devant lui mais il avait finalement retrouvé son professionnalisme et le jeune Lord lui avait parlé de son projet, montrant les plans de sa nouvelle propriété. L'architecte, emballé par l'envergure de la chose avait accepté de travailler pour lui, prêtant serment de secret. Harry l'avait alors emmené voir la propriété et laissé prendre ses mesures et autres dont-il avait besoin, lui laissant ensuite une semaine pour lui présenter un projet incluant la liste de toute ses exigences. Et ainsi, quelques jours plus tard, l'homme lui présentait le résultat. Le jeune Lord fut impressionné par le travail qu'il avait abattu en peu de temps et son projet était non loin de ce qu'il voulait même s'il y avait encore à faire sur bien des points. Mais cela lui prouvait que l'homme avait compris ce qu'il voulait exactement. Harry fit donc lancer les travaux, posant pour conditions de puissants sorts de serments pour tout ceux qui travailleraient chez lui. Le chantier représentait une somme importante mais il pouvait se le permettre. Il avait aussi réduit la facture en décidant de poser lui même la très grande majorité des sorts qu'il y aurait dans son château. Ce n'était pas une question d'argent mais il voulait être certain de ce qu'il y aurait chez lui, ayant bien l'intention de faire de cette maison sa maison pour longtemps.

Dantalion et Bael qui avaient vécu ensemble des siècles durant depuis l'enfermement de Sheitan, les démons s'étant répartis en paire pour plus de discrétion, lui avaient demandé la permission d'aller tenir à l'œil le chantier pour lui. Ainsi, ils s'assureraient que tout était fait comme il le voulait. Harry avait hésité mais encouragé par son âme sœur, il avait accepté et les deux démons l'avaient remercié pour cette confiance. Ils l'avaient surpris en lui jurant magiquement qu'ils lui seraient aussi fidèles qu'en vers Sheitan avant de partir, promettant de veiller sur l'avancement des travaux et la manière dont cela serait fait. Ces travaux lancés, Harry se pencha sur le cas du Square Grimmaurd qu'il voulait aussi remettre en état. Il décida finalement de faire le tour de toute ses propriétés pour voir s'il y avait besoin d'aménagements ou de travaux. Il était toujours bon d'avoir des solutions de replis au cas où ou des possibilités pour recevoir par exemple. Il commença par le domaine de Nouvelle-Zélande mais celui-ci était en parfait état malgré qu'il ne fut pas habité depuis longtemps. Il avait été soigneusement préservé par des sorts. Sous glamour et aussi discrètement que possible, il alla ensuite voir les propriétés britanniques. Les manoirs Black et Potter avaient été très bien préservés par leur magie. La maison de Godric's Hollow était en ruine mais il ne savait même pas s'il voulait la garder. Ce n'était qu'une petite maison sans importance et le manoir Potter n'était pas loin. Elle n'avait que l'intérêt du souvenir de ses parents, des parents pour lesquels il n'avait plus le moindre sentiment. Ce n'était que des inconnus pour lui et il n'en n'avait plus grand chose à faire. Cet endroit n'avait donc plus d'importance pour lui. La dernière maison qu'il avait été une grande bâtisse sur le Chemin de Traverse. Elle était très bien située, dans le quartier le plus riche affilié à l'allée, juste à côté de la banque, dans une belle rue parallèle à celle, principale, des commerces. Elle était en très bon état mais elle était vide et très vaste, visiblement magiquement agrandie.

Il décida finalement de garder fermé les propriétés en bon état, renouvelant et renforçant les sorts de préservations pour qu'elles puissent servir au besoin. Il se mit aussi en quête d'un architecte d'intérieur pour remettre le Square Grimmaurd en état et le réaménager comme il le souhaitait alors qu'il avait une petite idée de ce qu'il pourrait en faire. Quelques jours plus tard, Harry recevait une invitation de Gripseck à venir à Gringotts pour les procédures d'héritages qu'il avait réclamé. Il s'y rendit donc avec Sheitan et cette fois, il rencontra non seulement son conseiller mais aussi Ragnok, le directeur de la banque ainsi que ses assistants. Cela n'était pas étonnant. Il était déjà parmi leurs meilleurs clients mais il deviendrait incontestablement le premier. Il n'était donc pas surprenant que le directeur vienne faire sa connaissance. D'autant plus que les gobelins semblaient bien mieux le tolérer depuis qu'il était le compagnon de Sheitan. Ils ne semblaient plus le considérer comme un sorcier mais plutôt comme une créature magique. Ce qui n'était pas totalement faux. Les procédures ne furent finalement qu'une formalité et tout se passa comme prévu. Ce jour là, Harry multiplia littéralement la fortune qu'il avait déjà, acquérant aussi multitude de biens de toute sorte. Il demanda un inventaire précis aux gobelins, ceux-ci se faisant une joie de répondre à sa demande. Ce jour là, Gripseck prit aussi le temps de le mettre en garde au sujet de tout ceux qui le recherchaient activement en ce moment. Le Ministère mécontent qu'il ait disparu de la sorte, Dumbledore, son Ordre et son ancien entourage et Voldemort bien entendu. Le public aussi d'ailleurs se demandait où il était et ce qu'il faisait. Tout le monde le cherchait. Harry le remercia, assurant que tout irait bien, puis il rentra en France avec Sheitan. Personne ne le cherchait là bas pour l'instant.

Une routine tranquille s'installa alors. Harry et Sheitan passaient tout leur temps ensemble. Le démon enseignant à son âme sœur pour l'aider à s'améliorer. Le jeune homme passait aussi du temps à travailler sur tout ce qu'il possédait, en contact avec Gringotts Londres pour mettre de l'ordre dans tout cela. Il avait finalement décidé de mettre en vente la maison de Godric's Hollow. La nouvelle avait fait grand bruit et était parue dans les journaux anglais. Tout le monde se demandait pourquoi le Survivant vendait la maison de ses parents chéris, la maison où ils étaient morts dans la ville où ils reposaient. Certains disaient sans savoir que leur souvenir était devenu trop douloureux pour lui. Cela semblait choquer bien du monde mais Harry n'en n'avait que faire. L'amusant dans cette histoire étaient que des gens du monde entier étaient prêt à mettre des sommes folles pour acheter cette maison légendaire. Les enchères étaient ouvertes et le jeune homme les laisserait courir un moment au vu du succès pour en obtenir le meilleur prix.

Le temps passa doucement entre travail sur son héritage, enseignement théorique de magie, petit entraînement aux sorts quand Sheitan jugeait que Harry pouvait le supporter. Chaque semaine, sous glamour alors que seul l'architecte était au courant de l'identité du patron, le couple allait voir où en étaient les travaux du château d'Entéfer, parlant avec l'architecte de tout ce que Harry souhaitait avoir directement sur place et des aménagements qu'il voulait faire. Le Square Grimmaurd avait aussi commencé à faire peau neuve. Mais avant de pouvoir faire entrer les nettoyeurs et les décorateurs, il avait fallu se débarrasser du dérangeant tableau de Walburga Black. Harry s'en était chargé lui même avec d'abord l'intention de le retirer simplement. Seulement, après trois minutes d'un flot d'injures ininterrompues de la part du tableau, il avait perdu patience. Résultat, le tableau avait fini en poussière avec la partie du mur où il était accroché. Cela avait déclenché une crise d'hystérie de Kreattur, l'elfe de maison qui avait finalement voulu l'attaquer et Harry n'avait pas eu le moindre état d'âme à lui faire rejoindre sa précieuse maîtresse. Le réaménagement avait alors pu commencer.

À la fin octobre, le couple avait finalement décidé de quitter la France pour la maison de Nouvelle-Zélande pour changer d'air et d'environnement. Le clan avait évidemment suivi. Presque deux mois avaient passé depuis l'arrivée des démons mais Harry ne leur avait toujours pas accordé plus de quelques mots indispensables. Cependant, il accepta de les laisser vivre avec eux dans la grande maison coloniale qu'il possédait non loin de la mer. S'il n'avait toujours pas l'envie d'être entouré et aucune confiance, il le faisait pour Sheitan, estimant que le faire choisir entre lui et son clan n'était définitivement pas une chose qu'il pouvait ou voulait faire. Il était donc prêt à faire cette concession pour son âme sœur. En revanche, il avait fermement interdit que quiconque s'approche de leur suite et il avait privatisé pour lui et son compagnon un grand salon avec terrasse possédant une magnifique vue. Il avait catégoriquement refusé que quelqu'un d'autre que Sheitan ou lui entre dans ces pièces où il passait la plus part de son temps, à l'écart des autres. Le clan tout entier avait scrupuleusement respecté ses demandes sans discuter et aucun ne l'avait importuné. Sheitan disaient qu'ils comprenaient et que cela ne les gênait pas. Tous avaient simplement remercié le jeune homme de les laisser vivre auprès de leur roi.

Tous avaient rapidement pris leurs habitudes dans ce paysage paradisiaque, Harry profitant de ce magnifique endroit à sa juste valeur. Tour les jours, il allait se promener avec son âme sœur, longuement, découvrant l'île et particulièrement sa forêt magique qui loin d'être aussi hostile que celle qu'il connaissait déjà était accueillante et claire. S'y promener avait été des plus agréable et il ne se passait plus une semaine sans qu'ils y reviennent. Ce fut sûrement à cause de cela qu'à force d'exploration, ils tombèrent sur une tribu maori, une tribu magique avec laquelle ils avaient fait connaissance. Si une nouvelle fois, Harry n'avait pas pris plaisir à se mêler à d'autres gens, il avait apprécié de discuter avec un vieux sorcier-shaman tout à fait intriguant à ses yeux et qui semblait savoir beaucoup de choses. Depuis qu'il avait fait cette rencontre, le couple revenait régulièrement voir le shaman habitant un peu à l'écart de son village.

Il ne fallut pas très longtemps pour que les travaux de restauration et de décoration du 12 Square Grimmaurd soient terminés. Avec la magie, cela n'avait pas demandé beaucoup d'effort surtout que Harry avait mis le prix pour que cela aille vite. Il ferma pourtant le lieu et le mit sous préservation. Ainsi, il pourrait s'en servir au bon moment. Le temps continua à couler tranquillement, Harry se remettant chaque jour un peu plus de l'enfermement à Azkaban. Le sort sur ses yeux avait fini par disparaître, ceux-ci complètement réhabitués à la lumière. À Noël, presque cinq mois après sa sortie, il avait retrouvé un poids normal ainsi qu'une santé bien plus saine et cela, grâce aux efforts quotidiens de son âme sœur. Pour les fêtes, il accepta de dîner en compagnie du clan tout entier. Il se montrait toujours froid et distant avec eux mais une certaine entente sereine s'installait entre eux, le jeune homme plus détendu en leur présence. Il acceptait plus facilement de passer une soirée ou un repas avec le clan et il était parfaitement conscient que les démons faisaient de gros efforts pour ne pas l'importuner et il leur en était reconnaissant. Il se faisait plus à l'aise au fil du temps mais ce n'était pas pour cela qu'il était friand de présence, bien au contraire. En dehors des moments où il voyait du monde pour les affaires ou pour les impératifs de la vie, il préférait être seul si on excluait Sheitan.

La Nouvelle-Zélande était pour lui un lieu vraiment magique. C'était un endroit magnifique qu'il se plut beaucoup à visiter avec son démon. Ces îles étaient un paradis, surtout après avoir passé trois ans dans le noir dans une petite cellule humide et glaciale. Il s'était d'ailleurs aperçu qu'il aimait la chaleur bien plus qu'autrefois. Le soleil, les feus, les bras de son amant... le froid ne lui était pas très agréable au delà de la sensation physique. Ils avaient beaucoup visité, surtout du côté magique des îles et ils avaient même pu voir les dragons originaires de ces îles: les opaloeil des antipodes. Des animaux splendides. Harry découvrit d'ailleurs de nombreux nouveaux animaux magiques ici comme de nombreuses plantes. Le shaman Maori lui racontait aussi beaucoup de légendes et d'histoires qu'il se plaisait à écouter, appréciant la sérénité et l'aura de cet homme. Et à travers lui, le couple se liait doucement à la tribu. Le nouvel an passé, Sheitan accepta enfin qu'il se remette à un entraînement magique plus sérieux et à un entraînement physique. Et pour cela, le clan fut aussi mit à contribution. Ils enchantèrent un grand espace herbeux du jardin pour l'occasion, le protégeant et le dissimulant pour être tranquille.

Sous la direction de Sheitan, tous donnaient de leur savoir pour aider le jeune homme à progresser et à apprendre tout ce qu'il voulait. Cela passait par de nombreuses pratiques magiques mais aussi par le combat. Et le Lord se mit rapidement à progresser très vite, mettant beaucoup de détermination et de volonté dans ce qu'il faisait, beaucoup d'application. Personne ne le disait tout haut mais on sentait qu'il ne voulait plus jamais se faire avoir ou ne pas être assez fort, comme par le passé. Ce n'était pas qu'un entraînement pour lui, c'était bien plus. Le clan tout entier accepta de l'aider et il apprécia qu'aucun ne fasse la moindre remarque sur le niveau plus que laissant à désirer qu'il avait au début. Bien sûr, malgré les pseudo entraînements que Dumbledore lui avait fait suivre en cinquième année et l'enseignement de Poudlard, il ne savait rien. Tout ça ne lui était absolument d'aucune aide face à ce qui était susceptible de lui tomber dessus. Chaque jour, il s'entraînait donc, Sheitan veillant à ce qu'il n'en fasse pas trop dans sa volonté de devenir plus fort. Le début de se travail avait aussi été le début d'une nouvelle habitude dans la maison. Chaque soir, tout le monde se réunissait, que ce soit dans le grand salon ou sur la terrasse principale pour parler théorie ou expliquer au jeune homme ce qu'il faisait de travers. Ils discutaient ensemble de ce qu'il souhaitait apprendre, de ce qu'il ne savait pas en matière de magie ou sur le monde magique. L'avantage avec les démons était que leur savoir et leur expérience était très vaste et qu'ils pouvaient lui apprendre beaucoup. Sans parler qu'ils étaient tous de grands combattants, en particulier Abigor.

Ce fut donc avec cette nouvelle occupation qu'ils continuèrent leur petite vie. En Angleterre en revanche, loin de la tranquillité de la Nouvelle-Zélande, les choses étaient moins joyeuses. Voldemort continuait ses attaques et il y avait des combats entre les mangemorts, les aurors et l'Ordre. Cela faisait de plus en plus de dégâts. Harry recevait des nouvelles grâce à la presse mais aussi grâce à Gripseck avec qui il était régulièrement en contact pour ses affaires qu'il faisait avancer tranquillement. Il avait bien ri de l'hypocrisie du monde magique à demander où il était passé et quand il reprendrait le combat pour vaincre le Seigneur des Ténèbres. Il ne se passait presque plus un jour sans que l'on ne voit une allusion à ce sujet dans les journaux britanniques et il savait par Gripseck que c'était un sujet de discussion partout. Tout le monde chez les sorciers le cherchaient que ce soit dans un camps ou dans un autre. Cela avait poussé Sheitan à l'entourer des plus puissants sorts qu'il connaissait pour que personne ne puisse le trouver et bien sûr, il ne ne lâchait pas d'une semelle. Ils se contentaient d'observer de loin et Harry s'amusait bien à tous les voir s'empêtrer dans les problèmes.

En parallèle, Harry préparait un autre projet. Maintenant qu'il pouvait se revendiquer Lord Gryffondor, Poufsouffle et Serdaigle, il était le propriétaire incontesté de Poudlard et maître de tout ce que l'on y faisait. Il avait demandé aux gobelins de garder cela secret pour le moment et ils avaient accepté sans aucun problème, contre rétribution comme pour tout leurs services bien sûr. Mais ce n'était pas pour cela qu'il ne faisait rien. Pour le moment, il avait demandé aux gobelins de passer au crible les comptes de l'école et de lui faire un détail de toutes les dépenses. De son côté, il était décidé à remanier Poudlard. Il trouvait vraiment que l'enseignement n'était pas ce qu'il devrait. Le niveau était trop bas, la diversité de cours était trop restreinte. Il voulait en faire une véritable école pour tous et non cette blague qu'en avait fait Dumbledore. Les jeunes sortaient de là sans savoir quoi que ce soit de vraiment valable. On leur enseignait des mensonges pour certaines choses et on les laissait s'enfermer dans des préjugés et des idées dévastatrices. Il fallait changer ça et il y était bien décidé. Il s'était donc mis à la recherche de celui ou celle qui pourrait faire le parfait directeur pour l'école. Lui même n'avait pas l'intention de le devenir. Il ne connaissait rien à ça et ce n'était pas ce qu'il voulait pour l'avenir. Mais il garderait toujours un œil là dessus. Poudlard avait tout de même était sa maison pendant cinq ans et l'école en elle même n'y était pour rien dans ses malheurs. Elle avait été un refuge et un espoir pour lui. Alors il voulait faire quelque chose pour elle. Et puis priver Dumbledore de l'école serait certainement amusant.

Il avait donc cherché et c'était Ragnok, le directeur de Gringotts qui lui avait soufflé un nom: Euphémia Estalia. Il lui avait demandé pourquoi cette dame en particulier et le gobelin lui avait raconté une histoire intéressante. Celle d'une professeur de défense contre les forces du mal puissante et très talentueuse. Une professeur qui avait enseigné à Poudlard sur la fin des études de Riddle et des années après. Une dame brillante qui avait été en concurrence avec Dumbledore pour le poste de directeur de l'école. Euphémia aurait visiblement dû être à sa place, plus novatrice, plus professionnelle, plus stricte aussi mais elle avait été attaquée par des vampires et transformée. Cela lui avait fait perdre son poste et toute possibilité de travailler normalement dans la société sorcière. Ragnok avait sous-entendu que l'attaque qu'elle avait subi venait de Dumbledore pour l'évincer. Il l'avait pourtant décrite comme extrêmement compétente. Son nouveau statu de vampire l'avait privé de travail mais cela c'était parce que personne ne voulait l'embaucher. Hors, Harry n'avait rien contre cela. Très intéressé par cette histoire et curieux, Harry avait décidé de prendre contact avec elle.

Et il n'avait pas été déçu. Il avait rencontré la dame avec Sheitan et avec le clan. Elle avait été la première surprise de se retrouver face à une version de Harry Potter qu'elle n'avait pas imaginé et face au clan démon dans son entièreté. Un clan que l'on n'avait pas vu rassemblé depuis des siècles et qu'elle avait vite identifié de ses dons vampiriques. Le clan souverain des peuples ténébreux. Puis Harry en était venu au fait après lui avoir fait prêté serment de secret. Euphémia avait été très enthousiaste à l'idée de diriger Poudlard. Elle avait longuement discuté avec lui et expliqué qu'en effet, elle devait à Dumbledore sa transformation. Elle n'avait pas de preuve valable pour la justice sorcière mais elle avait elle même traqué le vampire qui l'avait mordu et elle lui avait fait avouer. Cela n'avait pas été très difficile alors que le vampire en question s'était retrouvé piégé dans un odieux chantage de celui qui était alors le grand héros vainqueur de Grindelwald. Sauf que la parole d'un vampire ne faisait pas foi pour les tribunaux sorciers et encore moins contre Dumbledore. Elle avait perdu son travail, sa famille, son statu social... tout. Cela parce qu'elle avait catégoriquement refusé de céder sa place dans la course à la tête de l'école et que son rival en avait besoin pour asseoir son image et son autorité. Aussi, la perspective de récupérer son dû était très tentante.

Cela n'était cependant pas du tout suffisant pour Harry et ils passèrent de nombreux rendez vous à discuter pour savoir si elle faisait l'affaire ou non. Le clan tout entier s'y était mis avec lui pour la tester et il avait avoué en lui même qu'il avait encore à apprendre d'eux pour parvenir à poser les bonnes questions et à en analyser les réponses. Les démons étaient tout de même sacrément retord. Euphémia fut interrogée sur ce qu'elle ferait de Poudlard si on lui laissait carte blanche. Elle était pour un remaniement total en profondeur, avec de nouveaux cours, une nouvelle organisation, de nouveaux professeurs... Au final, elle voulait pour l'école la même chose que lui et malgré sa haine pour Dumbledore, elle était visiblement parfaitement apte à assumer le rôle de directrice en toute impartialité. Dantalion, prodigieux Légilimens de nature, avait discrètement fait un tour dans ses pensées au cour de chaque discussion et il avait confirmé la chose. Ses connaissances et ses idées avaient été testé aussi. Harry décida donc finalement de travailler avec elle. Il commença par lui exposer ce qu'il voulait pour Poudlard, lui demandant ensuite d'élaborer un projet complet qu'elle lui présenterait.

Ce fut à la fin Janvier qu'ils se virent de nouveau et la vampiresse passa la journée à lui exposer ce sur quoi elle avait travaillé nuit et jour. Elle revoyait tout et n'avait pas hésité à ajouter un cours de magie noire soigneusement orienté pour que l'on puisse dire que l'on apprenait pas la magie noire aux jeunes mais plutôt à s'en défendre. Plusieurs cours étaient ainsi juste sur la ligne mais cela plaisait à Harry qui avait bien changé d'avis sur ce qui était bien ou non. Elle avait ajouté des cours. Des matières magiques bien sûr, mais aussi ce qui ressemblait à de l'éducation civique moldu version sorcière, un cours sur les veilles traditions, les mœurs et les uses et coutumes magiques, ce que Harry aurait trouvé bien utile à son entrée à l'école. Il y avait aussi un cours basique et classique ou l'on aborderait des mathématiques, de l'expression écrite et orale... des bases qui seraient pour les premières années afin de s'assurer que les adolescents avaient ces basiques. Elle proposait beaucoup de matières mais aussi une réorganisation de l'école avec des tables mixtes de maisons pour la grande salle, une grande salle commune, des activités hors des cours... Et surtout, elle voulait casser les rivalités malsaines entre maisons, remettre les choses en ordres surs les préjugés infondés de toute sorte, rétablir une discipline plus stricte surtout au sujet du respect entre tous...

Harry avait été très satisfait et définitivement convaincu. Il l'avait autorisé à se mettre au travail sérieusement pour préparer tout ça pour la fin de cette année scolaire. Il lui avait demandé de garder cela secret pour l'instant. Il l'avait également chargé de trouver et recruter son personnel sans mettre la moindre condition de nature, de sang, de rang, d'origine, de nationalité... la seule chose qui compterait serait les compétences. Et bien évidemment, il voulait rencontrer son casting final qui ne serait pris que s'il donnait son aval. La dernière chose qu'il avait spécifié et qui avait beaucoup plu à la vampiresse avait été que désormais, tout les enfants qui en feraient la demande, sorciers ou créatures magiques, britanniques ou non, pourraient venir étudier à Poudlard. Pour permettre cela, il lui demanda de prévoir des protocoles de sécurité pour des êtres comme des vampires ou des loups-garous qui ne se contrôlaient pas toujours mais aussi des cours pour justement les aider à apprendre à maîtriser leur nature. Euphémia était repartie avec la ferme intention de remplir toute ses exigences.

À partir de ce jour, il se mit donc à voir régulièrement la dame vampire pour faire un point sur le dossier Poudlard. Avec Gripseck, il avait finalement terminé de revoir ses affaires et les gobelins avaient accepté de se faire conseillers financiers et gestionnaires pour lui et il avait trouvé le moyen de les motiver en passant un contrat avec eux: ils l'aidaient à gérer ses investissements et ils avaient droit à un beau bénéfice sur ses gains. Si au contraire, il perdait de l'argent, Gringotts le dédommagerait. En gros, il les faisait marcher à la performance. Il avait eu bien du mal à négocier cela avec eux mais s'il n'était pas un homme d'affaire exceptionnel, n'avançant que par logique dans ce domaine presque inconnu, il était très déterminé et obstiné pour obtenir ce qu'il voulait. C'était bien parce qu'il n'y connaissait rien en affaire qu'il avait voulu s'allouer les services des gobelins numéros un en la matière. La discussion avait été très longue pour négocier cet accord mais son entêtement avait vaincu celui des gobelins. Et puis ils étaient gagnants avec le pourcentage négocié, tant qu'ils étaient performants tout du moins. Avec ses affaires ordonnées et les gobelins à la gestion, Harry fut rassuré de ce côté.

Les semaines s'écoulèrent rapidement et on arriva bientôt au début mars et à la fin des travaux au château d'Entéfer. Ce fut tout excité et uniquement accompagné de Sheitan et de son architecte qu'il découvrit le château finit. Il était venu toute les semaines mais le voir enfin terminé le faisait sourire comme un enfant le matin de Noël. Une grosse partie des sorts était déjà posée, Harry ayant commencé à s'y mettre début février à chaque visite. Il avait commencé par les protections du domaine tout entier pour ensuite passer aux sorts de la demeure en elle même. Il n'y avait plus grand chose à faire maintenant. Ce fut au bord du lac où il était apparut la première fois avec Gripseck qu'ils se matérialisèrent, donnant une vue imprenable sur le château qui avait bien changé. Désormais, même de loin, la construction n'avait plus rien d'une ruine très loin de là. Si on avait laissé une partie de la végétation l'habillant, celle-ci relevait maintenant de l'ornement et non plus de l'envahisseur. Tout avait été reconstruit et une tour qui avait été démolie par le temps avait été reconstruite, s'ajoutant aux autres qui étaient rutilantes. Rien que de loin, le château était très impressionnant. Il était imposant, majestueux et il avait une puissante aura de magie sombre, le pouvoir de son maître ayant déjà imprégné les lieux de son énergie. Et celle-ci n'avait plus rien à voir avec celle qu'il dégageait avant Azkaban. Aujourd'hui, il ne rechignait plus à assumer pleinement sa puissance qu'il reniait inconsciemment autrefois et cela s'en ressentait. Sa magie s'exprimait désormais et cela en imposait. N'importe qui saurait d'instinct, en regardant ce château, que son propriétaire n'était pas n'importe qui.

Satisfait par l'image que renvoyait son domaine, Harry reporta son attention sur l'aire d'arrivée des invités où ils étaient apparus. Ce qui n'était qu'une rive de terre battu envahie de végétation quelques mois plus tôt, était désormais une place ronde soigneusement pavée d'une quinzaine de mètres de diamètre. Elle se prolongeait par une sorte de quais de pierre s'étendant sur l'eau sur une trentaine de mètres, large de huit, son entrée encadrée de deux statues de mages guerriers tenant épées et bâtons magiques. La place était entourée des arbres sombres des bois, leurs branches créant un toit naturel au dessus d'elle. Harry avait voulu une entrée en dehors du château pour tout les invités. Personne, si ce n'était lui même, Sheitan ou le clan ne pourrait transplaner ou utiliser portoloin et cheminée directement dans le château ou sur son île. Ainsi, il avait le temps de voir venir si un visiteur imprévus arrivait et il ne pourrait être pris par surprise chez lui. Ce point avait fait l'objet de certains des sorts les plus complexes du domaine. Cet endroit était le seul lieu d'entrée possible pour tout visiteur ou même intrus sauf exception permise par le maître des lieux. En conséquence, la place et ses statues étaient enchantées pour détecter toute arrivée, analyser les signatures magiques, le signaler au château, déterminer si elles étaient attendues ou non, ennemis ou non et bloquer la ou les personnes si nécessaire.

Malgré les apparences, de là, il était impossible de mettre un pied hors de la place ou d'accoster sur la rive une fois sur l'eau. La seule possibilité était le château et pour le rejoindre, il existait trois moyens. Soit on utilisait les belles grandes barques enchantées de bois laqué noir amarrées au quai, soit on empruntait le pont de pierre que le maître des lieux pouvait faire émerger des flots à volonté selon son bon vouloir, soit on utilisait la téléportation du quai. Il s'agissait d'une magie proche du portoloin pour un transport entre deux points fixes sur une courte distance. Mais pour utiliser cela, il fallait là aussi que le maître des lieux l'ait autorisé. Quel que fut le moyen, tous débouchaient sur le quai de l'île. Avec cela, il pouvait contrôler les entrées chez lui, n'ayant aucune confiance pour en donner libre accès à d'autres qu'aux démons l'entourant. Cela n'était déjà pas simple avec le clan, seul leur loyauté magique envers Sheitan et envers lui qui était son âme sœur le tranquillisant un peu à ce sujet. Pour le plaisir, Harry décida de faire apparaître le pont qui sur un petit sort clef de sa part, remonta de l'eau, apparaissant alors qu'on ne pouvait se douter de sa présence auparavant. De grandes statues placées à intervalles réguliers formaient une allée sur ses bords, représentant des personnages d'une dizaine de mètres de haut, encapuchonnées, leurs capes les couvrant entièrement jusqu'à s'étaler un peu au sol, leurs visages plongés dans l'obscurité. Elles avaient la tête inclinée vers le sol comme si elles regardaient ceux passant le pont. Elles étaient simples mais elles n'étaient pas du tout rassurantes, dégageant une aura un peu inquiétante alors que l'on se sentait comme observé scrupuleusement par elles. Elles n'avaient cependant rien d'angoissant pour le maître des lieux et son compagnon.

Ce fut tranquillement qu'ils traversèrent le pont de pierre qui donnait tout le temps d'observer la majesté et l'ampleur du château et de son domaine. Harry sourit en regardant ce qui allait dés aujourd'hui devenir sa maison. Il avait enfin un chez lui exactement tel qu'il le voulait et qui ne cachait plus rien de ce qu'il était vraiment. À mi-chemin, il s'arrêta pour regarder le lac, le Lac Atramento. Tout était paisible et calme mais il ne fallait pas s'y tromper, cette étendue d'eau était très dangereuse par ce qu'elle contenait et qui était voué à protéger le domaine. Elle le serait d'autant plus lorsque Forneus viendrait y installer les féroces créatures protectrices qu'il avait trouvé pour lui. Le démon lui avait proposé de lui trouver des animaux magiques que l'on pourrait lier au château pour en faire des protecteurs et il avait accepté, soucieux de la protection de ce qui devait devenir son refuge et sa place forte. Il avait trouvé un couple de dragon d'eau pour le lac, un de serpents de mer pour le Lock Ferox. Il avait aussi dégotté d'immenses requins des Bermudes pour ce dernier et des cygnes noirs d'Erfen pour l'eau douce. Cela ajouté à la vie déjà existante dans ces eaux et le fait que tout était lié au domaine qui leur offrait maison, nourriture et refuge en échange de leur défense et de leur obéissance et le château serait vraiment difficile à prendre d'assaut. Sans parler de ses propres protections imaginées par lui même, Sheitan avec son savoir millénaire et tout un clan de démon retords et sadiques tout aussi savant en magie.

Reprenant tranquillement leur chemin, Harry tenant la main de son compagnon. Ils atteignirent finalement le quai de l'île mère, celle du château, la principale parmi les autres petites parsemant le lac. L'ancien ponton de bois à moitié pourri et effondré avait été remplacé par une plate-forme de pierre semblable à la place d'arrivée. Elle n'était pourtant pas reliée au château, un bras d'eau profond agrémenté de quelques roches acérées l'en séparant. Il n'était pas spécialement infranchissable physiquement parlant mais quiconque aurait essayé se serait violemment heurté à une puissante barrière magique. Le seul moyen de la passer et d'atteindre le château était de se voir ouvrir la porte. En lieu et place de celle-ci, ici, il y avait un pont levis. Harry n'ouvrit pas tout de suite, admirant sa demeure, son château dont l'impressionnante muraille sombre faisait déjà lever les yeux pour en voir le haut. Le pont levis rectangulaire, massif et de bois sombre était encore plaqué à son mur. Son seuil se trouvait bien plus haut que le quai mais cela n'était pas un problème. Au dessus de lui, une imposante statue de dragon était collée à la muraille. Il était arqué autour du haut de l'entrée, la tête dirigée vers le quai, gueule ouverte l'air menaçant et il était si réaliste que l'on aurait pu croire qu'il pouvait s'animer à tout instant et se détacher du mur pour leur sauter dessus. Et c'était tout à fait l'effet recherché. Souriant, Harry tendit une main vers lui, envoyant un petit informulé chargé de sa magie pour l'ouvrir. Le pont s'abaissa lentement, révélant la lourde herse bouchant encore la grande entrée en forme d'ogive. On pouvait rapidement noter l'absence complète des chaînes servant habituellement pour ce genre de dispositif. Là, il n'y avait rien, le pont descendant seul. Le panneau de bois stoppa lorsqu'il fut à l'horizontale, pourtant encore loin d'atteindre le quai. Il se remit pourtant à bouger, les larges planches épaisses se séparant toutes seules pour se déployer, lévitant dans l'air et formant bientôt un escalier.

Souriant, Harry entraîna Sheitan pour monter, Sofiane les suivant en appréciant la joie et l'excitation de son patron qui transparaissaient. Ce pont était l'idée du Lord et il avouait qu'il la retenait, trouvant le résultat très réussi. Ils atteignirent finalement la herse qui commença à s'ouvrir à leur approche. Les barreaux se séparèrent pour coulisser dans la muraille chacun de leur côté, libérant le passage menant à la cour principale nichée au creux des bâtiments. Ce fut par elle qu'ils commencèrent donc la visite et Harry fut absolument ravi du résultat. Son château était splendide, immense, majestueux... comme il en avait rêvé. Même Poudlard était très loin d'Entéfer. Tout était décoré avec luxe et élégance, parfaitement dans les tons du lieu avec une très dominante touche magique. C'était très confortable, plein des grands espaces qu'il avait rêvé après le placard et la cellule d'Azkaban. L'endroit n'était ni particulièrement sombre ni particulièrement lumineux, le climat de la région n'offrant pas énormément de soleil bien que les immenses fenêtres fassent entrer un maximum de lumière naturelle. Ils prirent des heures pour en faire le tour, le Lord absolument ravi. Tout était exactement comme il l'avait voulu, parfait. Il y avait bien sûr de nombreuses pièces de vies, l'aile privée pour lui et son compagnon qu'il avait voulu. Il y avait une bibliothèque qui rassemblerait bientôt les milliers de livres de son héritage qu'il fallait encore amener. Harry s'était aménagé un bureau majestueux. On trouvait aussi des salles d'entraînement, de détente ou d'occupation en tout genre. Il y avait une salle de bal gigantesque comme la salle à manger et le salon prévu pour les réceptions. Une vaste terrasse avec vue sur le domaine était également prévue à cet usage. Il y avait tout cela et bien plus encore, des pièces à en perdre le compte en un labyrinthe qui perdrait tout ceux n'étant pas résident du château, la magie du lieu faîte pour perdre tout intrus et le mener où Harry le souhaiterait.

Ce fut sur le balcon de l'une des tours, celle de leur aile privée par laquelle ils avaient terminé que le trio s'arrêta, Harry contemplant son domaine, heureux. Il avait toujours rêvé d'avoir une chose pareille. Dans son placard d'abord, comme tout enfant rêvant d'un avenir de roi, lui plus encore dans la situation où il se trouvait alors. Poudlard ne l'avait que conforté dans ce rêve, il aimait les châteaux. En découvrant sa fortune, il s'était dit qu'il l'aurait peut-être un jour. Mais il avait enterré cette idée, ce n'était pas ce que l'on attendait du gentil Survivant modeste. Ses « amis » de l'époque n'auraient pas approuvé ce qu'ils auraient qualifié de débauche et d'arrogance répugnante digne de méchants sangs purs extrémistes. Cela l'avait freiné parce qu'il voulait entrer dans ce moule si important pour lui autrefois. Aujourd'hui, ce moule, il n'en voulait plus très loin de là. Plus rien, plus un avis ou opinion ne l'empêcherait de faire et d'être ce qu'il voulait.

- C'est parfait monsieur Alrino, dit-il en se tournant finalement vers lui.

L'architecte sourit, s'inclinant en remerciement.

- C'est exactement comme je le voulais, reprit Harry. Et dans les temps. Je suis satisfait.

- J'en suis ravi Lord Potter. Comme vous l'aviez fait stipuler dans le contrat que nous avions passé, tout les ouvriers ayant ne serait-ce que vu cet endroit ont été oublietté pour effacer tout souvenir de leur travail ici, de la demeure et de ses secrets.

Harry avait exigé cela et mis le prix pour l'obtenir. Tout les travailleurs avait accepté cela volontairement pour travailler sur ce chantier. L'architecte quant à lui, était soumis à des serments magiques incontournables pour garder les secrets du château.

- Très bien, acquiesça-t-il. Dîtes moi monsieur Alrino, vous faîtes toute sorte de rénovations et d'aménagements n'est ce pas? Sur toute sorte de projet d'envergure si je ne m'abuse.

- En effet Milord, approuva-t-il de sa voix accentuée italien.

- J'ai un autre projet en tête et vu le résultat ici, j'aimerais vous le confier.

- Ce serait avec plaisir, sourit-il. De quoi s'agit-t-il?

- J'ai une vaste demeure sur le Chemin de Traverse, expliqua-t-il. J'aimerais la faire transformer en casino et hôtel de luxe sorcier, annonça-t-il. C'est une grande maison mais elle aura besoin de nombreux agrandissement magiques internes et de tout l'aménagement nécessaire bien qu'elle soit en bon état. Seriez vous intéressé?

- Un casino magique, s'étonna l'homme. Cela n'existe pas encore.

- Et bien je serais le premier. Je suis actuellement à la recherche de gens capables de créer les jeux que j'y mettrais et bien d'autres choses y sont prévus. Êtes vous intéressé? Je n'aime pas me répéter, dit-il l'air un peu agacé.

L'architecte se tendit un peu. Après avoir côtoyé le Lord qui n'avait décidément rien à voir avec l'image que le monde avait de lui, il avait appris à le connaître un peu. Lord Potter n'était pas un impatient mais il n'aimait guère dire deux fois la même chose, il n'aimait pas non plus perdre de temps inutilement bien qu'il soit patient lorsqu'il le fallait. Il n'appréciait pas d'être discuté. Il était plutôt froid, exigent et il tolérait mal l'erreur mais c'était quelqu'un de très intéressant et il savait se montrer reconnaissant à juste hauteur lorsque l'on faisait bien le travail qu'il demandait, son salaire pour ce chantier en témoignait. Travailler pour lui était vraiment exaltant.

- Oui, je suis très intéressé, approuva-t-il.

- Je vous montrerais les lieux et vous monterez un projet. Mais contrairement à ici, nous avons tout le temps. Ce n'est pas pressé et de toute manière, je n'attirerais pas de clients pour l'amusement tant que la guerre régnera en Angleterre. Alors nous avons le temps mais je veux déjà voir ce que je vais faire de ce lieu. Nous commencerons par un projet sur papier d'abord, vous préparerez tout et je déclencherais les travaux lorsque je le jugerais opportun.

- Bien Milord.

- Dans ce cas, revenez vendredi prochain, neuf heure, et nous irons sur place, posa-t-il.

L'homme acquiesça et il s'en alla lorsque Harry le congédia. Sheitan s'avança alors pour l'enlacer par derrière et ils regardèrent en silence l'architecte traverser le pont loin en bas, regagnant la place d'où il put transplaner.

- Transforme toi, ordonna alors Harry en se retournant dans ses bras.

Il passa les siens autour du cou du démon qui sourit largement en prenant sa forme originelle. Harry se mordit la lèvre en le regardant, frissonnant alors que son âme sœur dans sa véritable apparence lui faisait toujours de l'effet. Il préférait largement Sheitan ainsi. Il vint d'ailleurs prendre ses lèvres dans un baiser enflammé et son démon attrapa ses cuisses pour le porter et lui faire passer ses jambes autour de sa taille.

- Es-tu heureux? demanda-t-il en murmurant contre ses lèvres lorsqu'ils se séparèrent.

- Toujours avec toi, répondit le Lord en se voyant offrir un nouveau baiser profond.

- Tu as ton chez toi maintenant, remarqua Sheitan.

- Chez nous, corrigea Harry en le faisant sourire.

- Et que dirais-tu que nous baptisions sans plus attendre ce chez nous et cet immense lit aux draps de soie que tu as fait installer dans notre chambre? demanda-t-il avant de venir grignoter son cou et son oreille.

- Je dis que c'est une très bonne idée, ronronna-t-il en se collant davantage contre lui.

Il n'en fallut pas plus pour que le démon l'emmène direction leur toute nouvelle chambre et un long moment de plaisir.