Chapitre 5 : Eden School

- Ben dis donc, ils se prennent pas pour n'importe qui avec un nom pareil... Grinça Serena

Les deux sœurs attendaient sur le parvis d'une gare de campagne. On leur avait promis qu'une voiture viendrait les chercher.

- Tu sais... J'aurai bien un peu d'espoir cette fois... Dit Alicia

- Hein ?

- C'est pas une école qui a été choisie par les tordus. J'en ai parlé avec une des policières. Elle disait qu'elle connaissait des gens qui y avaient été et qu'ils en parlaient en bien. Ça se trouve, ça sera différent cette fois.

- Je sais pas, Ali...

- Je te demande juste... cette fois, on le tente ! On essaie. Et si ça marche pas, peu importe leur expérience avec les gamins à problème, ils sont pas prêts pour nous !

- Ahahahahahah ! OK... Tu sais quoi frangine, t'as raison. Promis, je fais un effort !

Elle attrapa la main de sa sœur et la serra très fort. Elle était prête à tout tenter, tout essayer, tout accepter si elle avait la certitude qu'Alicia était heureuse. Elle était tout ce qu'il lui restait.

Un homme qui semblait sans âge sorti d'une voiture qui semblait au moins aussi vieille que lui. Il fit une petite courbette devant les filles en disant :

- Mes demoiselles ! Je suis Alfred, le majordome d'Eden School. J'ai été envoyé pour vous conduire à l'école

- Un majordome ? S'étonna Serena

- Qui s'appelle Alfred ? Réagit Alicia

- Tout à fait. J'autorise trois blagues par an sur Batman. Ne les gâchez pas tout de suite. La dernière qui m'a fait rire date d'il y a trois ans.

Serena et Alicia gardèrent donc leurs blagues pour elles et montèrent dans la voiture. Le trajet dura une vingtaine de minutes, la voiture semblant s'enfoncer de plus en plus dans la campagne et dans la brume.

- C'est isolé, votre école... C'est pour pas qu'on s'enfuit ?

- Si vous souhaitez partir, il suffit de le demander. Eden n'est pas une prison. Si nous sommes isolés, c'est pour assurer notre tranquillité d'esprit et d'éducation. Vous constaterez que rien ne vaut le silence

Eden School s'étendait sur un vaste domaine aux clairières boisées. Le bâtiment principal était une belle bâtisse de type méditerranéen, en bois doux. De grandes portes vitrées s'ouvraient sur deux terrasses abritées, encadrant la porte d'entrée en bois massif. Sur la gauche, un bâtiment de même style mais bien plus petit, avec une petite boîte aux lettres. Sur la droite, d'un long bâtiment marqué « dortoirs » s'échappait un brouhaha typique des groupes d'enfants et d'adolescents. Alicia se sentit profondément attirée par cet endroit, elle rêvait de les rejoindre et d'agir comme n'importe quel enfant de son âge à cette heure de la soirée. Elle tourna les yeux vers sa sœur, se sentant coupable d'avoir eu une telle pensée. Serena, elle, regardait vers le ciel. A cette heure de la nuit, on apercevait pas encore les étoiles d'habitude. Mais là, il y en avait quelques unes.

- Vous devez être les sœurs Wolfe ? Dit alors une voix

Elles se retournèrent et virent une femme d'âge mûr, qui les attendait sur le pas de la porte. Elle était petite et trapue. Elle avait des cheveux blonds, tirant sur le roux et de grands yeux noirs. Son visage n'était ni beau ni laid mais il se dégageait de cette femme un charme certain. Son maintien semblait strict mais quand elle tendit le bras pour inviter les filles à entrer, on devinait une vraie bienveillance. Elle les conduit à travers le bâtiment :

- Ici, c'est l'école en elle même. Nous avons la salle de classe à votre gauche, la salle d'étude juste à côté. A droite, c'est la bibliothèque. Nous nous y réunissons à la fin de la journée. Vous avez aussi le réfectoire, juste derrière vous.

- Ça n'est pas très grand, Nota Serena

- Nous n'accueillons jamais plus d'une trentaine d'élèves. C'est largement suffisant. Dehors, vous avez aperçu les dortoirs. Les garçons et les filles y sont séparés mais il y a également une salle commune. Vous avez aussi vu les appartements privés, pour mon mari et moi même mais aussi pour Alfred et sa compagne Mildred, ainsi que pour nos invités ponctuels. Les anciens élèves notamment. Vous n'y aurez pas accès mais la porte n'est pas fermée. En cas d'urgence et de besoin, nous restons évidemment à votre disposition. Allons donc dans la salle de classe pour nous entretenir, voulez-vous ?

C'était une belle pièce, éclairée par de multiples sources de lumière. Il y avait un tableau noir, un bureau professoral ainsi que plusieurs tables. Il ne semblait avoir aucune organisation claire dans la répartition des meubles. Elles s'assirent :

- Mon mari ne va pas tarder. Je vais prendre de l'avance et nous présenter. Je m'appelle Lio. J'ai ouvert cette école il y a 15 ans avec mon mari. Vous vous rendrez vite compte que nous ne ressemblons à personne. Ici, vous ne trouverez pas de classe par niveau. Nous ne vous donnerons pas de notes. Notre objectif n'est pas seulement de vous remplir le cerveau d'une somme de connaissances. Notre objectif est de faire de vous des adultes heureux, épanouis et forts. C'est une mission difficile mais je pense que nous y arriverons.

Serena et Alicia avaient déjà plein de questions mais Lio n'avait pas terminé.

- A titre personnel, je m'occupe des classes théoriques, faute de mot plus approprié. Avec moi, nous parlerons sciences dures et sciences humaines, lettres et philosophies. Je vous donnerai une série d'objectifs à atteindre en début de semaine et vous serez en autonomie pour y parvenir d'ici la fin de ladite semaine. Je reste avec vous pour vous guider mais vous êtes les acteurs de votre éducation. Il y a des temps dans cette classe où je donne des cours que j'appelle magistraux. Il y a des temps en salle d'étude où vous êtes seul avec vous même. Cela dépend du groupe et cela dépend de vous également. Nous organisons aussi des débats, des échanges autour d'un thème, d'une œuvre que nous proposons au groupe entier. Ensuite, nous débattons, nous échangeons. Cela occupera 6 jours de votre semaine, une semaine sur deux. La deuxième semaine, vous serez dans les mains de mon mari. Qui arrive, cela tombe bien !

Un grand homme brun venait d'entrer dans la pièce. Il était exceptionnellement massif tout en parvenant à se déplacer avec une grande fluidité. Il se dégageait de lui une harmonie absolue. Son visage était sévère mais son sourire était doux. Il embrassa Lio sur le front avec tendresse et s'assit à ses côtés. Il jaugea les deux sœurs et quand il parla, sa voix était profonde et rassurante.

- Bonsoir, jeunes filles. Je suis Maël. Mon épouse a commencé à vous expliquer le fonctionnement de notre école ?

- J'en étais à mon propre rôle ici, mon chéri. Explique leur donc comment se passent tes cours !

- Si tu veux. Je suis le professeur d'éducation physique. C'est une matière qui occupe peu de temps scolaire dans les établissements que vous avez fréquentés j'imagine... Ici, elle occupe la moitié du temps. Mon but n'est pas de vous rendre aussi fort que moi, Dit il dans un rire. Mon objectif est de vous renforcer, de vous solidifier, de faire en sorte que votre corps et votre esprit soient en harmonie, à la fois entre eux et avec le monde. Je préfère vous prévenir tout de suite, ça sera dur, surtout au début. Vous allez avoir mal. Mais vous en sortirez plus fortes, plus apaisées et prêtes à affronter le monde. Il y aura des sports collectifs, de la musculation, de la méditation et beaucoup de sports de combat. De la course également mais je laisserai vos camarades vous parlez de la course !

Serena sentit son pouls s'accélérer. Elle avait envie de lui dire qu'elle avait déjà des difficultés à monter une volée de marches sans avoir envie de mourir. Alors son projet lui semblait clairement irréalisable. Elle fut coupée dans ses récriminations lorsque le professeur sortit un dossier et le tendit à son épouse :

- Nous avons parcouru votre dossier avec attention.

Les deux sœurs se hérissèrent. Encore des adultes qui les jugeaient à l'aune d'un dossier à charge, rédigé par d'autres adultes qui n'en avaient eu pas grand chose à faire d'elles. Lio ouvrit le dossier et dit :

- Un père absent. Une mère malade, décédée il y a trois ans. Une grand mère ressource mais qui est internée définitivement. Une famille étendue qui vous place dans diverses écoles. Instituts pour jeunes filles, maisons de correction.. Difficile... mais j'ai vu des destins bien pire que les vôtres...

A leur grande surprise, Lio mit alors le dossier à la poubelle. Elle s'adressa encore à elles :

- Ici, votre passé ne compte pas. Nous existons pour vous remettre sur les rails. Des rails solides. Vous devrez vous plier aux règles. Vous devrez faire des efforts. Obéir aux ordres. Faire de votre mieux. Mon mari vous a prévenu, ça sera difficile. Mais vous y arriverez. Voulez-vous savoir pourquoi ?

- Avec plaisir, Souffla Alicia

- Parce que nous avons toute confiance en vous.

Les deux filles furent absolument stupéfaites par cette réponse. Serena dit :

- Vous ne nous connaissez pas. Comment nous faire confiance ?

- Parce que je choisis de le faire. Répondit Maël.

Cela laissa les sœurs sans voix, ce qui était rare. Avec un sourire, le grand homme se leva et leur indiqua le chemin pour aller vers le dortoir.

- Rejoignez vos camarades. Ils vous attendent dans la salle commune. Nous avons une élection en début d'année pour nommer deux représentants des élèves, qui agissent un peu comme des chefs. Cette année, il s'agit de Galen et de Laurie. Elle vous a préparé des lits et Alfred a dû déposer vos effets dans la chambre. Ce soir, nous mangeons plus tard que d'habitude, afin de vous laisser le temps d'arriver. Nous vous retrouverons au réfectoire dans 30 minutes.

Les deux sœurs comprirent le message et se dirigèrent vers la sortie. Soudain, Lio leva la voix et demanda :

- Racine carrée de 3136 !

- Pardon ? Dirent Alicia et Serena en choeur

- La racine carré de 3136. Quel est elle ?

- Euh... je sais pas... balbutia Alicia

- 56. Répondit Serena, sans hésiter une seconde

- Bien. Et peux tu me dire à quelle famille biologique appartient le jasmin ?

- Les Oleaceae

- Parfait... Vous pouvez disposer...

- Serena... Dit alors Alicia à mi-chemin

- Quoi ?

- Toutes les questions bizarres de Lio...

- Et ben...

- T'as oublié de mentir et de dire que tu savais pas...

- Je... ah merde...

De son côté, Maël regarda sa femme avec curiosité et lui demanda :

- Le jasmin ?

- Je trouve que la plus grande sent le jasmin justement...

- Pourquoi toutes ces questions, mon amour ?

- Je me demande si...

- Non ! Lio, elle est trop jeune... S'exclama Maël après quelques secondes

- Je me demande...

Quand les filles entrèrent dans la salle commune, un grand type lança :

- Voilà la chair fraiche !

- Ne commence pas, toi !

C'était une fille qui l'avait réprimandé. Elle devait avoir dans les 16/17 ans. Elle était blonde mais une partie de sa chevelure avait été brûlée et ne repoussait plus. Elle leur fit un grand sourire et se dirigea vers elle.

- Bienvenues à Eden. Je suis Laurie, j'ai été élue déléguée pour cette année. Si vous avez des questions ou des remarques, n'hésitez pas. Le grand con qui vous a si mal accueilli, c'est mon collègue Galen. Appelez le Gale. Ou mieux, ne l'appelez pas.

- Ça devrait pas être trop difficile, Dit Serena

- Dis donc, celle là à du caractère ! Comment tu t'appelles, princesse ?

- Pas princesse déjà...

- Je m'appelle Alicia, c'est ma grande sœur Serena... Dit la plus jeune

- Enchantée... Ici, vous avez Roxane, Clara, Louis, Clément, Helder, Franck, Gabrielle...

Chacun des élèves leur firent un signe et un sourire. Ils étaient une petite trentaine et semblaient tous avoir entre 8 et 18 ans. Certains portaient des marques physiques d'abus passés mais ils donnaient tous l'impression d'être en rémission. Ils leur posèrent quelques questions sur leur passé mais passèrent rapidement à autre chose.

- Un truc important à savoir. La course ! Dit Laurie

- Ah ! La course ! S'exclama celle qui s'appelait Gabrielle avec un grand sourire

- C'est un des passages les plus éprouvants mais les plus importants à Eden. Je vous préviens, ça va être difficile.

- Ça consiste en quoi ? Demanda Alicia

- Une course à pied autour de l'école. On passe par les bois, par les chemins donc c'est déjà pas évident. Elle fait environ 5 kilomètres et on la court tous ensemble tous les matins à 7h30, après une petite collation.

- OK...

- C'est pas tout. On porte tous des poids.

- Des quoi ?

- Des poids. 7 kilos de poids sur le dos. Tous, que ça soit Roxane qui a 8 ans que moi qui en ait 17. On a pas le droit de les poser mais on peut prendre ceux des autres si on veut. A chaque fois qu'un d'entre nous tombe, ça rajoute un kilomètre à tous le groupe...

- Hein ?

- Mais ça va pas !

Vous comprendrez vite. Mais en attendant, on va manger !

Le lendemain, à 7h, une alarme retentit. La dizaine de filles du dortoir se leva et commença à se préparer. Alicia et Serena suivirent le mouvement, déjà pleine d'appréhension. Elles retrouvèrent Maël derrière l'école. Il leur donna à chacune leurs poids, sans commentaire. Elles se les chargèrent sur le dos, en imitant leurs camarades plus expérimentés. Serena avait une grosse boule d'appréhension. Elle ignorait si elle allait simplement pouvoir terminer la course. Rien que se tenir debout avec tous ces poids sur le dos était déjà une épreuve. La course commença sous l'ordre de Maël qui courait avec eux. Le terrain était peu praticable, la rosée du matin collait leur vêtement et pourtant, le groupe courait comme un seul homme. Serena était toujours maigre et elle n'avait pas fait d'effort physique aussi important depuis sa sortie du coma. Elle suait, ses poumons étaient en feu, son dos hurlait sa douleur. Son sang battait à ses oreilles, tout son corps la suppliait d'arrêter. Elle tenta comme elle put de continuer mais rapidement elle s'effondra au sol. La sanction tomba, comme elle l'avait craint :

- Serena est tombée. Un kilomètre de plus.

La jeune fille faillit se mettre à pleurer. Elle se sentait comme une perdante, un boulet que les autres allaient détester pour leur avoir rajouter du travail. Elle ne s'attendit pas à la main qui se posa sur son épaule et l'aida à se relever. Elle leva les yeux et croisa ceux de Gale. Il l'aida à se relever et lui prit, sans plus de commentaire, un poids de trois kilos dans son sac, réduisant sa charge. Il lui fit un clin d'oeil encourageant et reprit sa course. Elle le suivit, comme hypnotisée.

Au final, le groupe avait fait 4 kilomètres de plus. Serena était tombé trois fois et s'était vu prendre tous ses poids. Alicia n'était tombée qu'une fois et avait gardé un poids de deux kilos. Serena se traina littéralement jusqu'à sa sœur et lui demanda :

- Ça va frangine ?

- Peut pas parler... Fatiguée... Ils sont fous...

- J'ai failli mourir tellement de fois...

- Tu crois qu'ils vont nous détester... pour être tomber ?

- Je sais pas...

Le groupe était composé d'éléments forts et soudés. Ils n'allaient pas accepter deux poids morts, dont une n'arrivait pas à se remettre d'un coma et pour qui une montée d'escaliers représentait une torture.

- Vous allez bien les filles ? Demanda Laurie

- Aussi bien que possible… Souffla Alicia

- Ouais, la première fois est toujours la plus difficile. Confirma Laurie

- On est désolée. D'être tombé. Dit rapidement Serena

- Ouais… Vraiment désolée pour les 4 kilomètres de plus. Nous en voulez pas mais ça fait un bout de temps qu'on a pas fait de sport. Suivit Alicia

Elles furent surprises, encore une fois, par le sourire rassurant de Laurie. Elle s'assit devant elles, en position de lotus :

- On prend tous ensemble. Ça semble un peu injuste, comme règle, surtout pour vous qui n'avez pas l'habitude. Mais il y a une raison derrière tout ça. Si il y a une chose à retenir dans cette école, c'est que derrière tout ce que font Lio et Maël, il y a une raison…

- Et la raison derrière cette torture matinale ? Demanda Serena

- La cohésion. Vous avez dû être surprise de voir à quel point tout le monde ici s'entend bien. Pourtant, on part pas gagnant. On a tous et toutes une histoire de merde avant de venir ici. Et pourtant, on est plus soudé qu'une famille. C'est grâce à la course. On partage tous les mêmes charges, quelques soit notre âge ou notre entrainement. On est tous punis si il y en a un seul qui tombe. Ça a l'air pas juste mais dans la vraie vie, c'est comme ça que ça marche. On peut pas se permettre d'être égoïste quand on vit en communauté. Quand quelqu'un chute, ça pénalise les autres.

- Donc, vous nous en voulez pas d'être tombé ? Demanda timidement Alicia

- Non. On est tous tombés au moins une fois. Par exemple, vous voyez Gale ? Demanda Laurie en montrant le colosse plus loin qui discutait avec un autre gars nommé Thomas. Galen est tombé plus de 15 fois. Puis, il s'est renforcé. Aujourd'hui, quand quelqu'un a du mal, il prend les charges des autres. Parce que c'est aussi la communauté. C'est soutenir les autres. Surtout quand les autres vous ont soutenu par le passé. On vous en voudra jamais pour être tombé. On l'a tous fait et on a tous imposé un kilomètre de plus au reste de la bande. Et on a tous été soutenu. Alors, maintenant qu'on est assez fort, c'est notre tour de vous soutenir. Et quand vous serez devenu assez forte, et vous le deviendrez, vous ferez pareil.

Elle leur sourit et se leva. Elle prit Alicia par la main et l'attira dans un coin de la cour, suivi par Serena. Elle pointa un poteau planté plus loin, qui devait faire dans les 20 mètres.

- Il y a une flèche plantée en haut. Si vous parvenez à monter la chercher en portant deux fois la charge de course, les sept kilos qu'on se prend sur le dos tout les matins sont supprimés pour le reste de l'année.

- C'est possible ? Demanda Alicia

- Depuis que je suis là, il y a toujours eu quelqu'un pour aller la retirer. Répondit Laurie. C'est ça aussi, la vie en communauté. Quand un seul fait une erreur, l'intégralité du groupe la subit. Mais quand il y en a un seul qui réussit à accomplir un exploit, ça profite aussi à l'ensemble du groupe.

Les deux soeurs regardèrent la flèche plantée tout en haut du poteau. Elles avaient compris la logique. Laurie fini par leur dire d'aller prendre la seconde collation du matin, les cours commenceraient dans une demi heure. Sur le chemin, Serena dit à sa petite soeur :

- Je sais pas ce que t'en penses… Mais je me dit qu'on a peut être bien fait d'au moins essayer cette école. Ça doit valoir le coup d'essayer de s'intégrer ici.

- Je suis plutôt d'accord. Ils sont tous timbrés mais… ils sont cool.