Attention, fanfiction réécrite depuis le début. Les personnages appartiannentt à Masami Kurumada.
Sur le mont Olympe, Héra sentait la colère monter en elle. Les choses commençaient à lui échapper et elle n'aimait pas ça. Après tout, elle était la femme de Zeus et ce mariage, quelque part, faisait d'elle la déesse la plus puissante, une reine à qui tout le monde devait le respect. Aussi, voir ses projets contrariés par quelqu'un qui cherchait à la doubler était quelque chose qui l'ulcérait au plus haut point.
Jusqu'ici, son plan marchait à merveille. Elle avait trouvé, insidieusement, un allié de poids, tout aussi puissant que les dieux qui l'entouraient. Elle avait réussi à capturer celle qui commençait à lui faire trop d'ombre à son goût. Et elle avait le sort des hommes les plus puissants entre ses mains.
Bien sûr, elle restait sur ses gardes concernant son allié, sachant très bien de quoi celui-ci était capable quand ses émotions prenaient le dessus. D'ailleurs, pour le calmer, elle le laissait volontiers croire qu'il dirigeait tout. Mais jamais elle ne s'était attendue à ce que quelqu'un d'autre ne vienne contrecarrer leurs plans. Surtout que ce quelqu'un était un Homme et non un dieu. Et qu'à cause de cette personne, leur proie, autrement dit la pièce principale de leur piège, celui sur qui tout reposait, était en train de leur échapper.
La lourde porte en fer se referma violemment derrière lui avec un grincement lugubre. Ce bruit, depuis une dizaine d'années, il l'entendait souvent… trop souvent… mais il lui faisait encore froid dans le dos.
Pourtant il aurait dû y être habitué. L'endroit où il avait passé la majorité de son enfance et son adolescence était tellement vieux, pourri par l'humidité, rongé par les mites, que dès qu'il bougeait dans son lit, il grinçait, dès qu'il s'asseyait sur une chaise, elle grinçait, dès qu'il voulait ouvrir une fenêtre, elle grinçait… au point qu'il avait souvent eu l'impression que son propre corps grinçait à chacun de ses mouvements… comme s'il faisait partie des meubles. Après tout on ne lui avait jamais accordé plus de considération, tout le monde se fichait bien du traitement qu'on lui faisait subir.
Alors oui il aurait dû y être habitué. Mais comment le jeune adolescent russe aurait-il pu oublier que la première fois qu'il avait entendu ce grincement, qu'il avait vu cette porte il y a dix ans, elle s'était refermé irrémédiablement derrière lui ? A l'époque le pays était très pauvre, surtout la région d'où il venait, et personne ne voulait payer pour ces orphelins inutiles. L'état avait donc décidé de les envoyer dans des camps militaires afin d'en faire de parfaits soldats, rôle où là ils serviraient à quelque chose. Cette porte avait été le premier signe de sa descente en enfer où il n'avait connu que souffrances et humiliations, sévices et punitions.
Aujourd'hui elle s'était de nouveau refermé, mais il était du bon côté… celui de la sortie… celui de la liberté… du moins c'est ce qu'il préférait penser. Car s'il avait souvent rêvé de ce moment où il pourrait commencer une nouvelle vie, il avait aussi bien conscience que maintenant il était seul, sans argent, sans endroit où dormir ce soir, sans rien à manger ce midi.
Après dix ans passés à le persécuter, à l'empêcher de penser en lui inculquant des principes immondes, à lui dicter le moindre de ses faits et gestes, ses tortionnaires, comme il les appelait, l'avaient jeté dehors sans se préoccuper de son avenir.
Aujourd'hui il avait dix-huit ans… alors on considérait qu'il était capable de se débrouiller seul pour survivre. Chose complètement stupide. Ҫa n'allait pas changer sa vie. Il s'appelait toujours Hyoga, il était toujours orphelin, sans famille, sans amis. Il ne se sentait pas plus prêt qu'hier à affronter seul le monde extérieur… pas après tant d'années passées enfermées entre ces quatre murs semblable à une forteresse, à côtoyer toujours les mêmes personnes… qu'il détestait… à parcourir sans cesse les mêmes pièces, les mêmes couloirs… ternes, sans décorations, sans aucune personnalité.
Il aurait préféré qu'on le relâche avant… avant la mort de son ami. Cela remontait à deux ans environ. Tous les deux étaient orphelins et comme ils étaient les deux plus jeunes du camp, ils s'étaient très vite rapprochés. Isaak s'était toujours comporté comme un grand frère pour lui, le défendant contre les autres gars du camp, se faisant punir en même temps que lui pour rendre les sanctions plus supportables. Des cheveux d'une blondeur extrême, des yeux d'un bleu si clair qu'on avait envie de s'y noyer, un visage aux traits finement dessinés, un corps d'athlète aux courbes parfaites malgré une maigreur flagrante, Hyoga avait tout pour que tout le monde se retourne son passage, aussi n'était-il pas passé inaperçu dans le camp militaire. Et pendant dix ans, sa beauté avait fait de lui une victime, un objet sexuel que tout le monde voulait toucher, posséder. Pendant dix ans, il avait dû subir les regards pervers de ceux qu'il avait côtoyés.
Et puis un jour Isaak en avait eu marre de voir les gardiens regarder Hyoga de cette façon si vicieuse, de les voir se frotter à lui, alors il avait décidé de s'échapper avec lui. Malheureusement, ils n'avaient pas pu aller bien loin, seuls, à pieds, sans argent. Les gardiens du camp avaient vite retrouvé leurs traces alors que les deux adolescents marchaient sur un lac gelé. Les deux garçons avaient aussitôt tenté de s'enfuir mais la glace avait cédé sous leurs pieds et ils avaient été emportés par le courant. Isaak avait réservé ses dernières forces pour sauver Hyoga mais lui avait péri sous ses yeux.
Bien sûr, la fugue de l'adolescent avait été sévèrement punie. Il se souvenait des heures à tourner en rond dans la petite cour dans le froid pour l'affaiblir, des heures passées agenouillé dans la neige, les mains sur la tête. Et lorsque les soldats lui laissaient un peu de répit, ils devaient affronter « ses camarades » de galère. Isaak n'étant plus là, ils pouvaient maintenant s'en donner à cœur joie. Les premiers jours Hyoga avait tenté de résister. Puis il avait abandonné et se laisser malmener. Son envie de vivre avait disparu en même temps que son ami. Un soir, les choses avaient dégénéré et Hyoga s'était réveillé dix jours plus tard à l'infirmerie de la caserne. Abattu par la fièvre et la fatigue, la seule chose dont il se souvenait, c'était la voix d'un homme qui lui avait murmuré à plusieurs reprises de tenir bon, qu'on avait besoin de lui, que bientôt tout s'arrangerait. Et alors que, quelque part en Grèce une famille se déchirait, qu'un homme faisait face à son miroir en se demandant qui il était vraiment, que quelque part sur le mont Olympe, un dieu était particulièrement en colère, Hyoga, lui, avait retrouvé un peu d'espoir. Qui était cet homme ? L'adolescent n'avait jamais su. De nouveau sur pied, on l'avait ramené en Enfer.
Un an après le général Baranovski avait son entrée à la caserne. Le jour même de son arrivée, Hyoga avait senti un changement radical de la part des soldats. Ceux-ci baissaient les yeux quand ils croisaient le général. Et plus personne n'osaient bouger ou parler quand il était dans les parages. Mais surtout, depuis son arrivée, plus aucun soldat ne s'en était pris à l'adolescent. Au début, Hyoga était soulagé, pensant qu'il pourrait enfin respirer un peu, même s'il se sentait observé. Mais très vite, il avait compris qu'il s'agissait d'un ordre de Baranovski, que celui-ci avait fait de lui son jouet personnel que personne d'autre n'avait le droit de toucher. Dès lors, le jeune homme avait eu le droit à un traitement spécial. Les humiliations et les coups continuaient, mais avait plus de violence dans les mots et les gestes. Mais le pire, c'était des attouchements répugnants… le soir dans son lit… ou sous la douche.
Un soir le général l'avait convoqué dans son bureau et sans que l'adolescent ne s'y attende il avait commencé à le frapper… sans cesse… des coups de plus en fort… jusqu'à ce que le jeune homme soit sur le point de perdre connaissance. Sur le point seulement… car le bourreau s'était assuré que Hyoga allait bien ressentir ce qu'il allait lui faire subir. Car le pire était à venir. Là il n'avait fait que l'affaiblir. Plus d'une fois, l'adolescent l'avait repoussé et le Général avait décidé de lui montrer qui était le chef des lieux, et qu'il pouvait disposer des gamins à sa guise. Alors il avait attrapé une ficelle qui trainait sur son bureau pour attacher les mains de l'adolescent dans le dos, il l'avait déshabillé sans ménagement et avait lui-même retiré ses vêtements avec empressement. Puis avoir embrassé sauvagement Hyoga dans le cou, sur les épaules, mordre serait un mot plus juste, il l'avait pénétré violemment, sans préparation, forçant l'intimité du jeune russe qui, n'ayant plus la force de se débattre, n'avait pu que hurler sa souffrance. Et plus le jeune russe criait, plus le Général accélérait le mouvement de ses hanches, s'enfonçant plus profondément en lui, déchirant plus cruellement les entrailles de l'adolescent. Combien de temps cela avait duré ? Hyoga ne pouvait pas le dire tant ça lui avait paru une éternité. Il avait fini par perdre connaissance et s'était réveillé le lendemain dans des draps tachés de sang, avec d'atroces douleurs, incapable de se lever.
Cela s'était reproduit à deux reprises. Ce fut seulement lors de la quatrième fois que deux hommes étaient intervenus. Ils avaient entendu les hurlements du gamin et étaient aussitôt intervenus pour les séparer. Effondré, tremblant, le regard brouillé, l'adolescent avait assisté au combat. Bien qu'à un contre deux, le général ne s'était pas laissé faire et avait preuve d'une puissance phénoménale avant d'abdiquer. Et lorsque Baranovski avait fini par céder, il avait promis à l'adolescent qu'il se retrouverait avant de s'enfuir. Terrassé par les émotions contradictoires qui l'assaillaient, terrorisé par les menaces faites par le général, l'adolescent s'était laissé tomber au sol, se retrouvant assis par terre, les genoux repliés contre sa poitrine.
Etait-il sorti d'affaire pour autant ? Devait-il être rassuré ? Vu le regard haineux que l'un des deux hommes lui lavait lancé tout en s'approchant de lui, Hyoga en avait douté un instant. Heureusement l'autre homme l'avait rappelé à l'ordre. L'adolescent n'avait saisi que quelques mots de leur discussion, du style les mots vengeance, devoir, mission, maître… mais ceux-ci n'avaient rien de rassurant. Et lorsque l'homme qui s'était avancé avait levé la main, le russe avait fermé les yeux, s'attendant à recevoir un nouveau coup.
Finalement, cet homme s'était contenté de poser la main sur la joue de l'adolescent. Et quand les regards s'étaient croisés, les yeux de l'inconnu reflétaient tout autre chose que de la colère. De la pitié ? Non il y avait eu plus que ça. Une sensation de pardon, qu'enfin ils se comprenaient. Une sensation que Hyoga n'avait jamais réussi à comprendre.
Sur le mont Olympe, au même moment, un Dieu du Soleil, Apollon était réapparu, blessé, et surtout rempli de colère. D'où ces deux hommes étaient-ils sortis et de quel droit étaient-ils venus en aide à Hyoga ? A fortiori quand ces deux guerriers étaient censés être morts, l'un deux tué par la main même de celui qu'il venait de sauver. Bien sûr, il aurait pu les battre mais il avait préféré fuir pour ne pas attirer les regards sur lui. Déja, s'ils étaient intervenus, c'est qu'au moins une personne dans son entourage avait des doutes.
Pourtant ce n'est pas cela qui l'inquiétait le plus. Il savait qu'un jour ou l'autre ses plans seraient découverts même s'il ne s'était pas attendu à ce que ce soit aussitôt. Il allait juste devoir accélérer les choses pour atteindre son but.
Non ce qui lui faisait peur et l'énervait, c'était ce cosmos qui avait enveloppé l'adolescent. Cela l'avait déstabilisé. Si l'homme à qui appartenait ce cosmos rentrait dans le jeu alors la partie était lin d'être gagnée d'avance. Car cet homme, personne n'avait jamais eu et n'aurait jamais le pouvoir de le contrôler.
À la caserne, quand l'homme qui s'était approché avait pris Hyoga dans les bras, celui-ci avait laissé les larmes couler. Les deux hommes l'avaient alors réconforté, notamment en lui disant que c'était fini, qu'il avait assez souffert, qu'ils allaient l'aider.
Lorsque l'adolescent s'était réveillé, les deux hommes avaient disparu. Néanmoins, ils avaient tenu leur promesse. En effet, l'adolescent avait pu constater que depuis qu'ils l'avaient sauvé, la vie au camp s'était améliorée. Bien sûr, le traumatisme était resté et il en avait passé des heures sous la douche, s'arrachant la peau avec le gant pour enlever cette sensation de doigts glacés qui martyrisaient sa peau, qui parcouraient son corps d'une façon si répugnante qu'il en avait des hauts de cœur. Mais au moins, tous les occupants du camp l'avaient laissé tranquille jusqu'à son départ de la caserne.
Pendant ce temps, sur le Mont Olympe, le Dieu du Soleil avait été sorti de ses pensées par deux bras venant enserrer sa taille. S'il pouvait duper tout le monde, tromper sa sœur pour la rallier à lui allait être un vrai défi. Ils se connaissaient par cœur et pouvaient lire dans les pensées de l'autre à livre ouvert. Il s'était entraîné à fermer son esprit mais cacher ses émotions était encore difficile
-Tu m'as l'air troublé mon frère. Qu'est-ce qui t'inquiète tant ? avait demandé Artémis.
-Athéna, avait simplement répondu Apollon.
-Athéna ? avait répété la Déesse étonnée.
Pour le coup, Artémis n'avait pas vu où en son frère avait voulu en venir. Elle avait toujours apprécié Athéna. Leur sœur était une vraie guerrière mais savait aussi être juste et pardonner. Et puis elles partageaient toutes les deux la même fascination pour les Hommes. Quelque part, Artémis avait toujours envier Athéna qui, elle, les côtoyait à sa guise. Quand c'était le cas, la jumelle d'Apollon attendait avec impatience le retour de leur sœur sur le Mont Olympe et toutes les deux passaient des soirées entières à parler de ce qui se passait su Terre.
Bien sûr elle avait remarqué qu'Apollon était parfois jaloux de cette complicité. Surtout que lui détestait les Hommes, ne voyant que leurs défauts. Mais elle n'avait jamais pensé qu'il y existait un réel problème entre Athéna et son frère. Pas au point de le mettre dans un tel état de colère.
Toujours collée à son frère, elle le sentit soupirer, sans se douter que celui-ci réfléchissait à la meilleure façon de monter les deux sœurs l'une contre l'autre.
-Je sais que tu l'aimes bien mais… si on ne fait, elle nous conduira à notre perte.
- Notre perte ? Mais qu'est-ce que tu racontes ? demanda Artémis avec inquiétude.
Apollon brisa l'étreinte pour faire face à sa sœur.
-Je te parle de la défaite de Poséidon et d'Hadès, de la Puissance de ses Chevaliers, de la faute qu'elle a commise en leur accordant autant de pouvoir. et de son désir de tous nous évincer.
-Mais ce sont eux qui l'ont attaquée, pas le contraire. Ils n'ont fait que se défendre. Nos oncles ont d'ailleurs reconnu leur défaite.
-Mais maintenant qu'ils sont affaiblis, ils ne peuvent pas faire autrement. Et elle a le champ libre pour nous vaincre. Surtout qu'elle a l'appui de Zeus et elle le sait.
-Non. Athéna n'est pas comme ça.
-Alors dis-moi pourquoi elle a demandé à ce que ses chevaliers les plus puissants soient ressuscités ?
Parce qu'elle les aime pensa Artémis. Toutefois, elle le garda pour elle. Elle connaissait la rancœur et la haine que vouer son frère aux humains et cela ne ferait qu'aggraver les choses. Tout comme si elle faisait ouvertement part de ses doutes concernant Athéna.
-Et c'est quoi ton programme ? Tu comptes lui déclarer une guerre ouverte ?
-Oui… et non. Disons que j'ai un plan, répondit Apollon sans apporter plus de précisions.
Et surtout en omettant de dire que tout était déjà mis ne place pour s'assurer la victoire.
-Et bien sûr tu as pris en compte le fait que nos deux oncles s'y sont cassés les dents. Et que tu risques toi aussi de tout perdre.
-Bien sûr. Mais ça n'arrivera pas. Surtout si tu m'aides.
Artémis mit un moment à répondre, cherchant un moyen pour ne pas vexer son frère. Pour le moment elle n'avait aucune preuve de ce qu'avancer Apollon. Et leur comportement de Poséidon et Hadès envers Athéna était étrange. Pourquoi la soutenait-elle tout à coup ? Était-ce vraiment parce qu'ils en avaient maintenant peur ? Sans compter qu'elle connaissait le caractère belliqueux du Dieu du soleil. Il y avait encore trop de questions en suspens pour réagir sur un coup de tête.
-Je ne t'empêcherai pas de faire ce que tu as prévu mais je ne t'aiderai pas non plus à faire du mal à Athéna. J'ai besoin que tu m'apportes plus de preuves avant d'agir. Selon moi, une nouvelle guerre ouverte ne ferait que tous nous affaiblir encore plus.
-Très bien. Fais comme ça te chante J'espère seulement que tu ne le regretteras pas.
Artémis le regarda partir, sans se douter qu'elle-même était observée. Elle aimait son frère mais parfois il lui faisait peur. D'autant plus qu'elle le soupçonnait de lui cacher des choses ou du moins de ne pas lui avoir donné toutes les données, tous les tenants et les aboutissants. Sinon jamais il n'aurait érigé cette barrière mentale qui l'avait empêché de lire dans ses pensées. Heureusement pour elle – ou malheureusement pour lui – elle le connaissait par cœur.
Tous les deux étaient jumeaux et représentaient les deux côtés d'une même pièce. Deux côtés opposés. Elle était intelligente, cultivée, respectueuse de la vie, et réfléchissait toujours avant d'agir. Sur ce point-là, elle ressemblait beaucoup plus à Athéna qu'à Apollon.
Son jumeau, lui, représentait un paradoxe à lui tout seul. Il était capable d'une grande gentillesse mais il possédait aussi les défauts les plus vils que pouvaient posséder les Hommes : belliqueux, manipulateur, vicieux, imbu de lui-même. Il était un homme d'action, qui agissait sans réfléchir aux conséquences. Et pourtant, c'était un fin stratège. Son frère était un joueur et aimait bluffer, pourtant il s'arrangeait toujours pour avoir toutes les cartes en main et tirer son épingle du jeu.
Ce qui inquiétait Artémis, c'est qu'il l'invitait à jouer une nouvelle partie. Mais, s'il avait commencé à distribuer les cartes, il avait gardes les atouts pour lui. Et elle refusait de n'être qu'un pion qu'il pourrait utiliser à sa guise, selon les règles du jeu que lui, avait décidées. Et encore moins de tricher pour l'aider à gagner.
Comme promis, elle ne ferait rien pour le moment, ne souhaitant prendre parti ni pour son frère, ni pour Athéna. Mais elle se jura de le garder à l'œil.
De son côté, Hyoga regardait les plaines de neige qui s'étendaient à perte de vue. Pas de doute, maintenant il était libre. Enfin seulement physiquement… car moralement il restait prisonnier de ses mauvais souvenirs, de ses angoisses qui le rongeaient de l'intérieur, de ses cauchemars qui hantaient ses nuits. Oui maintenant il était libre mais brisé, incapable de savourer sa liberté tel un oiseau à qui on aurait coupé les ailes, condamné à regarder le ciel sans pouvoir voler pour le rejoindre, condamné à toucher le bonheur du bout des doigts sans pouvoir l'atteindre.
