Chapitre 7
— Je n'arrive toujours pas à croire que tu sois là.
D'un air rieur, provoqué par la bonne humeur et la quantité abusive de Whisky pur feu absorbé, Blaise s'amuse à taquiner son meilleur ami. Droit comme un piquet, vêtu de son plus beau costume trois pièces, Draco Malfoy roule des yeux face à l'ivresse grandissante de son partenaire de toujours. Il pousse un soupir puis porte son gobelet à ses lèvres avant de lui répondre.
— C'est la quatrième fois que tu le dis depuis le début de la soirée. J'espère que tu te réalises que cette boisson te rend aussi stupide qu'un hippogriffe en chaleur.
Il est plus facile pour l'héritier des Malfoy de taquiner son ami plutôt que d'admettre qu'il a raison. Il ne devrait pas être présent ce soir. Il a encore du mal à réaliser, lui-même, qu'il s'y trouve alors qu'il aurait dû profiter de cet événement pour peaufiner les derniers détails de sa première mission avant de rentrer au manoir le lendemain matin.
— Je suis peut-être saoul, mais pas au point d'oublier que tu ne m'as toujours pas raconté comment tu t'y es pris pour que la meilleure sorcière de notre génération te choisisse comme cavalier.
Le Serpentard désigne, en titubant légèrement une jeune femme, en pleine conversation avec ses amis, qui se tient à quelques mètres d'eux. Trop investie dans sa discussion, elle ne se doute pas qu'elle est, une fois encore, au coeur de celle du duo vert et argent. Draco fronce les sourcils et demande à son ami de baisser d'un ton, l'assemblée n'a pas à entendre chaque mot qu'il sort de sa bouche.
Draco savait que son entrée au bras d'Hermione Granger ne passerait pas inaperçue. Outre le fait qu'elle ne peut pas faire irruption dans une pièce sans que tous les regards se tournent vers elle, la majorité des élèves de Poudlard ferait une crise cardiaque en les voyant l'un à côté de l'autre sans se hurler dessus ni se regarder de travers.
La rivalité entre les Serpentards et les Gryffondors a toujours été dans l'ordre des choses. Il savait que dans la famille de sa mère, il y avait eu quelques exceptions à cette règle presque ancestrale dans la communauté sorcière. Ses grands cousins, Sirius et Régulus étaient amis avec des élèves rouges et ors. Plus que ça, Sirius avait été le seul membre de la famille Black à être envoyé dans cette maison. Alors, même si penser à la mort tragique de ces deux hommes qui auraient pu changer les mœurs de sa famille serre le coeur de l'héritier blond, ils sont de véritables exemples pour lui. Il ne les a pas connus. Il n'en a aucun souvenir. Mais il espère que, de l'endroit où ils se trouvent, ils sont fiers du chemin qu'il tente de prendre grâce à la jeune femme brune.
Retrouver Hermione dans la Salle sur Demande fait maintenant partie de son quotidien. Chaque nuit, il quitte son dortoir lorsque Théo et Blaise ronflent suffisamment fort pour ne pas entendre le parquet craquer sous ses pas. Parfois, elle est déjà dans la pièce, en train de lire un livre plus gros qu'elle ou en train de somnoler dans le grand lit qu'ils occupent ensemble. Elle n'est plus gênée de se glisser sous les draps près de lui et il ne fait plus de remarque sur ses longs cheveux qui occupent trop de place.
Toutes les nuits, ils s'endorment à un bout du lit mais leurs corps sont toujours enlacés quand ils ouvrent les yeux. Draco ne s'écarte plus le plus rapidement possible pour qu'elle ne les trouve pas dans cette position et elle ne rougit pas de sa proximité avec le blond parce que ce contact ne l'effraie pas. Elle ne cherche pas à mettre de mots sur cette relation qui se développe entre eux, elle sait que, peu importe la douceur que le Serpentard lui apporte, elle ne durera pas. Le temps file à une vitesse folle. Cette soirée en est la preuve. La période de Noël marque toujours un tournant dans leurs années scolaires. Celle-ci se termine dans 6 mois et tous deux savent qu'après, rien ne sera plus comme avant.
Le plus étrange de cette situation n'est pas tant la tournure que prend la relation entre Draco et Hermione mais la vitesse à laquelle cette dernière évolue. Il y a encore quelques semaines, la Gryffondor le méprisait plus que tout. Elle ne supportait pas l'air arrogant du blond et aurait fait n'importe quoi pour lui arracher la langue tant elle était aiguisée comme des couteaux lorsqu'il s'adressait à elle. Et maintenant, elle attend l'heure du dîner avec impatience car elle sait que, peu de temps après, elle pourra lui raconter sa journée jusqu'à ce qu'elle s'endorme près de lui. Il l'écoute lorsqu'elle parle du dernier livre qu'elle a lu et fait de son mieux pour ne plus insulter Harry et Ron quand elle les évoque. Elle apprécie la facilité avec laquelle le garçon lui livre des anecdotes sur son passé. Elle adore qu'il lui raconte toutes les bêtises que Blaise et lui ont faites pour faire enrager son père lorsqu'ils étaient enfants.
Et, ce qu'elle aime encore plus, c'est la personne que Draco est quand il est avec elle. Il n'est plus l'homme distant et hautain qu'il est au quotidien, lorsque tous les regards sont tournés vers lui et que la plupart des élèves de sa maison ont le pouvoir de transmettre le moindre de ses faits et gestes au patriarche de la famille Malfoy. Non, lorsqu'ils sont ensemble, Draco est un homme bienveillant, sensible et intrigant.
Dans une autre vie, Hermione sait qu'elle que son coeur aurait battu pour lui. Et parfois, elle se dit que, si elle avait le choix, elle le ferait aussi dans celle-ci.
Alors que Blaise continue de charrier son meilleur ami et d'essayer de lui soutirer quelques confidences, ce dernier tente, tant bien que mal, de fuir cet interrogatoire.
— Ça ne te regarde pas. Lâche l'affaire.
— Tu lui as enfin dit ce que tu ressens pour elle ? Elle a accepté de devenir la prochaine Madame Malfoy ? Par Salazar, il faut l'annoncer à Théo et Pansy !
D'un discret coup de baguette, Draco fait apparaître un verre d'eau qu'il tend à son meilleur ami avant que celui-ci ne se saisisse d'un énième verre d'alcool. Si quelqu'un le voit dans cet état, le professeur Slughorn se fera une joie de les mettre tous les deux à la porte. L'enseignant n'était pas ravi de voir le jeune Malfoy se joindre au reste de ses invités. Autrefois, il portait une grande estime à Lucius Malfoy et lui espérait un bel avenir tant ses résultats scolaires et son attitude étaient prometteurs. Il tomba des nues lorsqu'il découvrit son implication aux côtés du Seigneur des Ténèbres. Marqué par sa propre expérience avec Tom Jedusor, il préfère à présent rester loin de ses disciples et de ceux qui pourraient partager ses idées. De part sa naissance, le nom de Draco est l'un des premiers sur cette liste noire.
— Au lieu de te préoccuper de ma cavalière, dit finalement Draco pour clore la conversation, tu devrais faire en sorte de ne pas faire fuir la tienne. Tu tiens à peine debout, comment est-ce que tu comptes conclure avec Astoria dans ces conditions ?
C'est au tour de Blaise de se braquer. Il fait une grimace à son meilleur ami en lui rétorquant qu'il gère complètement la situation et qu'après quelques verres d'eau tout l'alcool aura quitté son corps et qu'il sera apte à faire tournoyer sa cavalière sur la piste de danse. Il ajoute que, dans le pire des cas, elle aussi est en train de boire verres sur verres et qu'ils finiront la nuit hilares, à critiquer la tenue de Potter et des autres guignols invités à la soirée, enlacés dans le dortoir des verts et argents.
— Je m'en vais donc, de ce pas, trouver un autre lieu pour dormir. Si Théo est capable de supporter que tu roucoules à quelques mètres de son lit, ce n'est pas mon cas.
Un peu plus loin, pendant que Draco se tourne vers le buffet en espérant que Blaise se taira s'il s'étouffe avec l'un des petits fours, les Gryffondors profitent de cette soirée comme si c'était la dernière qu'ils vivaient ensemble.
Harry lance un regard dans la direction de Luna Lovegood, sa cavalière, veillant à ce qu'elle ne discute pas avec quelqu'un qui se moquerait d'elle avant de reporter son attention sur Hermione. Cette dernière fait virevolter sa robe rouge plissée et ses boucles parfaitement coiffées sur la piste de danse. S'il y a bien quelqu'un dans l' entourage de l'élu qui n'a pas besoin d'être accompagné pour rayonner et pour profiter d'une fête, c'est bien Hermione Granger. Femme indépendante. Sorcière la plus prometteuse de sa génération. Aucun homme n'est à sa hauteur.
Ron Weasley, son meilleur ami, qui refuse de voir l'attachement que la jeune femme lui porte, ne l'est pas. Cormac McLagenn , qui ne voit en elle qu'une jolie fille de plus à mettre dans son lit, encore moins.
Est-ce pour leur prouver, à eux et au reste de l'école, qu'ils ne sont que des abrutis, qu'elle a choisi Draco Malfoy, héritier d'une des plus grandes familles de Sang-Pur et rival officiel de la jeune femme comme partenaire pour cette soirée ?
Harry n'en a pas la moindre idée. Cette question lui brûle les lèvres depuis que sa meilleure amie a fait son entrée, accrochée à son pire ennemi. Il a remarqué le regard que le blond a posé sur elle et la tendresse du sourire qu'elle lui a répondu avant qu'ils ne s'éloignent l'un de l'autre, sans prononcer un mot.
Alors que l'Elu continue de se demander ce qui a bien pu lui échapper, Hermione se rapproche de lui en souriant, ce qui le fait sortir de ses pensées.
— Cette soirée est incroyable, dit-elle avec les yeux brillants, je suis contente d'être venue.
Elle passe la main dans ses cheveux bouclés pour les arranger et attrape son verre qu'elle avait laissé près de son ami pour être libre de ses mouvements pour danser. Elle le porte à ses lèvres, le coeur encore battant au rythme de la mélodie qui remplit la pièce.
Cette remarque est sincère. Malgré tous les efforts qu'elle avait fait pour se détendre, Hermione angoissait à l'approche de cette soirée. Elle ne parvenait pas à se débarrasser de cette appréhension.
— Je suis content que tu t'amuses comme une folle, lui répond Harry en lui rendant son sourire. Mais, ne pense pas réussir à échapper à mes questions en te jetant à nouveau sur la piste de danse. Hermione, réponds pas : pourquoi lui ?
La Gryffondor éloigne son gobelet, maintenant vide, d'elle et se mord la lèvre inférieure. La question de son ami est légitime. Elle en a conscience et s'y attendait. Honnêtement, elle est même surprise qu'il ait attendu autant de temps pour la lui poser. Elle pensait qu'il la trainerait dans un coin de la pièce et qu'il ne la laisserait pas respirer jusqu'à avoir obtenu ses réponses. Le problème pour Hermione n'est pas tant d'être sincère avec son ami et de tout lui raconter, mais plutôt le fait qu'elle aurait aimé que son histoire avec Draco reste, encore un peu, rien qu'à elle.
Le Serpentard est sa bouffée d'air frais. Il la sort de sa zone de confort et prend soin d'elle comme personne ne l'avait fait avant lui. Il ne lui demande pas comment elle va quand elle a l'air triste et n'attend pas qu'elle fasse semblant de garder la face.
Il la veut telle qu'elle est. Sincère, entière et réelle.
Lorsqu'elle a proposé à Draco de l'accompagner à cette soirée. Elle connaissait les risques auxquels ils s'exposaient. Elle savait que tous les regards seraient tournés vers eux, qu'ils seraient au centre de toutes les conversations, que ses amis ne comprendraient pas ses choix et que, dans le pire des cas, ces derniers lui tourneraient le dos. Mais elle n'en avait rien à faire. Si Draco, pour n'importe quelle raison, ne venait pas avec elle à cette maudite fête, elle ne s'y rendrait pas.
Il n'y a qu'à ses côtés qu'elle se sent bien, elle ne voulait pas se placarder un faux sourire sur le visage pendant toute la nuit et la terminer en pleurs dans son lit en haut de la tour des Gryffondors. Non, elle voulait en garder un bon souvenir, ce qui aurait été impossible sans Draco. Ils n'ont pas échangé un mot depuis qu'ils ont franchi la porte de la salle. Ce n'est pas nécessaire. Il est là, à quelques mètres d'elle et c'est amplement suffisant. Elle sent son regard sur elle, ce qui enflamme son corps et lui redonne vie.
Elle est la première surprise qu'il ait accepté son invitation. Elle avait murmuré cette question, du bout des lèvres, alors qu'ils étaient sur le point d'aller se coucher, quelques jours plus tôt. L'air avait quitté ses poumons et le temps semblait s'être arrêté. Elle avait eu peur de sa réaction. Peur qu'il se moque d'elle ou qu'il lui demande si elle n'était pas devenue folle. Ensuite elle s'était mise à paniquer et à se sentir idiote. Elle se disait qu'il n'accepterait jamais d'être vu à ses côtés et que c'était d'ailleurs pour cela que personne, dans leurs entourages respectifs, n'étaient au courant de leur proximité.
Après tout, ils n'ont rien en commun.
L'air est redevenu respirable lorsqu'il lui a dit : oui. Elle n'y croyait pas ses oreilles et se demandait si ce n'était pas un mauvais sort de la Salle sur Demande ou n'importe quel autre enchantement. Elle est restée là, immobile et les bras ballants alors qu'il lui répétait qu'il acceptait d'être son cavalier et qu'il voulait savoir de quelle couleur serait sa robe pour pouvoir s'y adapter.
— Tout aussi étrange que cela puisse paraître, commence-t-elle en sortant de ses pensées, sa présence me fait du bien. Je sais que ce n'est pas ce à quoi tu t'attendais et que ce n'est sans doute pas ce que tu veux entendre, mais c'est un fait. Ne me déteste pas pour ça. S'il te plait, Harry.
Un sourire triste se dessine sur le visage de la jeune Gryffondor au rythme de ses confesses, à l'idée que son meilleur ami lui tourne le dos. Si la présence de Draco est importante dans sa vie, celle d'Harry l'est tout autant. Il est celui qui se rapproche le plus d'un frère pour elle. Avant de faire sa rencontre lors de leur première année à Poudlard, elle ne savait pas ce que ça voulait dire d'avoir un ami. Un vrai. Quelqu'un sur qui on peut compter, qui nous comprend, nous écoute et avec qui on partage des bons moments. Harry et Hermione ont traversé des épreuves ensemble que peu d'amis vivent un jour. Bien qu'ils forment un trio avec le plus jeune fils Weasley, Harry et Hermione ont toujours eu une relation à part. Bien plus intense. Bien plus fusionnelle.
Elle ne pourrait pas vivre sans lui.
Harry tient tout autant à la brunette. C'est pourquoi, il lui offre un doux sourire avant de l'attirer vers lui pour la serrer contre lui. Il dépose un léger baiser sur le front de son amie en la rassurant. Rien ni personne ne pourra les éloigner. Ni maintenant, ni jamais. Ces quelques mots suffisent pour émouvoir la jeune fille qui est obligée de s'éloigner de l'élu et de s'essuyer le coin des yeux pour ne pas pleurer.
— Hermione, j'ai seulement l'impression d'être complètement passé à côté d'un chapitre de ta vie. Malfoy et toi ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Comment est-ce arrivé ? Est-ce que tu fais ça uniquement pour mettre Ron en rogne ou est-ce que c'est sincère ? Vous êtes … genre .. quoi ? Ensemble ? Qu'est-ce que tu ressens pour lui ?
— Je …
Hermione ouvre la bouche puis la referme automatiquement, embêtée par les questions de son meilleur ami. Elle a beau se remémorer les étapes de son rapprochement avec Draco, elle ne sait pas par quoi commencer, ni comment débuter son récit.
— Excusez-moi de vous déranger.
Hermione sursaute et sort de ses pensées en entendant une voix dans son dos.
Sa voix.
Elle remarque l'air surpris sur le visage d'Harry qui semble fixer un point derrière elle. Il ne cligne pas des yeux et c'est comme s'il avait arrêté de respirer. Elle tourne alors la tête et découvre que Draco se tient derrière elle. Absorbé par leur échange silencieux, aucun des garçons n'a remarqué son mouvement. Le regard froid de Draco est toujours posé sur l'élu. Il arbore son éternel masque d'impassibilité. Celui qu'il revêt dès qu'il n'est pas seul avec Hermione. La jeune fille aimerait lui demander ce qu'il veut, mais aucun son ne réussit à sortir de sa bouche. Elle reste donc là, aussi silencieuse qu'eux, à espérer qu'ils ne se jettent pas à la gorge l'un de l'autre.
Comme s'il pouvait lire dans ses pensées, Draco détache finalement son regard d'Harry pour le poser sur la brunette. Il se détend, réalisant qu'il n'y a vraiment que pour elle qu'elle est capable de se tenir aussi près de l'élu du monde des sorciers sans avoir envie de l'insulter de tous les noms ou de lui refaire le portrait.
Après avoir grignoté la majorité des petits fours comestibles de la soirée et rendu à Blaise une attitude un peu plus présentable, Draco commençait à s'ennuyer. Cela devait faire plusieurs heures qu'il tournait en rond dans cette maudite pièce, à lancer des hochements de tête en guise de salut à ceux qui n'osaient pas l'approcher de trop près et à foudroyer du regard ceux qui parlaient dans son dos sans la moindre discrétion. S'il n'était pas là pour faire plaisir à Hermione et pour empêcher son meilleur ami de se ridiculiser devant la fille qui lui plait, il aurait depuis bien longtemps quitté les lieux. Alors que Blaise était parti faire quelque chose de, sans doute, stupide, il laissa son regard se promener sur les différents invités avant de l'arrêter sur Hermione. Elle dansait. Seule. À quelques mètres de lui. Elle avait l'air de s'amuser comme une folle et un sentiment de joie le parcouru. Il savait à quel point elle appréhendait cette fête, alors il était plus qu'heureux qu'elle en profite. Lorsqu'elle arrêta de danser pour retourner auprès d'Harry Potter, cela l'irrita.
Elle méritait qu'on la fasse tournoyer sur ces jolies mélodies jusqu'à ce qu'elle en ait mal aux pieds, pas de faire la conversation à Harry Potter qui, à cause du balais qu'il a dans le cul, ne parvenait pas à se mêler aux autres.
Voilà pourquoi, sans se poser de questions, il avait traversé la distance qui le séparait du duo
— Potter, j'espère que tu ne vois aucun inconvénient à l'idée que je propose à ma cavalière de l'emmener sur la piste de danse ?
Hermione retient sa respiration et écarquille les yeux. Les battements de son coeur se font plus réguliers et plus intenses. Elle n'en croit pas ses oreilles. Elle n'ose pas relever la tête dans la direction de Draco afin de vérifier le sérieux de sa proposition. Elle ne jette pas non plus de coup d'oeil vers son meilleur ami, ne sachant pas quelle expression elle souhaite trouver sur son visage.
Malgré la surprise, un sourire en coin étire les traits de l'élu. Il pousse un long soupir et croise les bras sur le devant de son torse avant de répondre d'un ton calme à son meilleur ennemi :
— Malfoy, ce n'est pas à moi qu'il faut que tu t'adresses. Nous savons tous deux qu'Hermione déteste qu'on parle en son nom.
— Je m'assurais seulement que tu ne t'y opposerais pas, rétorque le jeune Malfoy dès que l'autre garçon referme la bouche.
Sans accorder plus d'intérêt qu'il n'en faut au garçon à lunettes, Draco le quitte des yeux pour les poser sur la brunette qui, depuis le début de cet échange, cherche à se faire oublier. Sentant l'attention du Serpentard se tourner dans sa direction, Hermione relève enfin la tête. Les joues rougies, elle peine à dissimuler sa gêne lorsque les yeux couleur acier du blond semblent la percuter.
— M'accorderais-tu un instant ?
Pour accompagner sa demande, il tend sa main vers la jeune fille qui la saisit presque instantanément. Attirée par le contact du blond comme par un aimant, elle n'a pas su faire autrement. La paume tressaute en rencontrant la fraîcheur de Draco. Elle n'est pas habituée à ce qu'il prenne ce type de pincettes avec elle. L'héritier de la famille Malfoy se montre toujours galant avec elle, mais, cette fois, ça n'a rien à voir avec le fait de lui tendre un mouchoir lorsqu'il la surprend en pleurs. Cette fois, il s'adresse à elle comme on s'adresse à une femme dont on désire recevoir le respect, l'affection, voire, le désir.
— Bien sûr. À plus tard Harry.
Et, sans attendre qu'elle ne change d'avis, Draco Malfoy éloigne Hermione Granger de son meilleur ami pour l'emmener sur la piste de danse, presque inoccupée, de la pièce. La majorité des élèves de cet âge ne sont pas à l'aise avec le fait de danser, encore moins en public et dans un cadre aussi particulier. Certains d'entre eux ne verraient aucun inconvénient à se déhancher sur la piste d'une boîte de nuit moldue, mais valser à la soirée de Noël organisée par l'un des professeurs de l'école de magie, ça ne tente pas tout le monde.
Du plus loin qu'elle s'en souvienne, Hermione a toujours aimé danser. Elle se laissait emporter par les mélodies qui s'échappaient du lecteur de CD qui trônait dans le salon de ses parents. Son père lui avait appris les bases du rock et sa grand-mère connaissait tellement de danses de salon différentes qu'Hermione était incapable de toutes les citer. À chaque période de fêtes, la jeune Gryffondor tournoyait aux bras des membres de sa famille en souriant. Elle rêvait du jour où un garçon lui ferait vivre de tels instants. Jamais elle n'avait imaginé que Draco pourrait être cette personne.
Sans rompre leur contact, Hermione pose sa main libre dans la nuque du jeune homme tandis qu'il attrape sa hanche pour la maintenir près de lui. Cette proximité aurait dû les troubler. Même lorsqu'ils dormaient l'un contre l'autre, leurs visages n'étaient pas aussi proches, leurs respirations ne se mélangeaient pas autant, ils ne formaient pas qu'une seule et même entité.
Plus rien n'existe autour d'eux. Hypnotisé par le regard d'Hermione posé sur lui et sur les abattements de son coeur, Draco en oublierait presque son propre nom. Tant qu'elle est proche de lui, le reste n'a plus aucune importance. Il ignore les regards curieux qui se tournent dans leur direction et les exclamations de Blaise qui, toujours imbibé d'alcool, ne se gêne pas pour commenter la scène. Le Serpentard oublie que cet instant ne durera pas et que, dès le levé du soleil il devra prendre ses distances avec la jeune femme pour la protéger.
Elle, laisse son corps aux mains expertes de son cavalier. Elle ne tremble pas lorsqu'elles resserrent leur prise dans le bas de son dos et ne frissonne pas non plus lorsqu'elle sent son souffle dans le creux de son cou. Elle se contente d'absorber chaque sensation que lui procure ce moment, sachant pertinemment qu'il ne se reproduira pas.
Toute aussi belle et douce soit-elle, cette danse sonne comme un adieu. Un adieu que Draco n'est pas prêt de prononcer et qu'Hermione n'est pas prête à entendre.
— Pourquoi est-ce que tu souris ? Demande-t-elle alors qu'il repose ses mains sur ses hanches après avoir levé un bras au-dessus de leurs têtes pour la faire tourner.
Elle a remarqué que, malgré toute la tristesse que le garçon tente de dissimuler dans ses yeux, il n'arrête pas de sourire depuis qu'ils sont enlacés. Il s'accroche un peu plus à elle, froissant sa robe sous ses doigts. Sa main droite quitte ensuite la taille de la jeune femme, remontant lentement sur son dos avant de terminer sa course sur le visage rougissant de la brunette. Il glisse ses doigts sous son menton, l'obligeant à lever la tête et à plonger son regard chocolat dans ses prunelles grises.
— C'est drôle, dit-il doucement, j'ai l'impression que tu as suivi mon conseil.
Flashback :
— J'espère que tu réalises qu'il ne s'intéresse à toi que pour se rapprocher d'Harry ?
Les paroles blessantes du rouquin atteignent Hermione bien plus qu'elle aimerait le montrer. Elle se mord l'intérieur de la joue pour ne pas crier et est bien contente que les volants de sa robe dissimulent ses poings serrés.
Depuis qu'elle a quitté la piste de danse pour retrouver ses amis, Ron Weasley s'évertue à la couvrir de critiques et à lui lancer toutes les insultes de son vocabulaire. Rougi par la colère, la frustration et, sans doute, la jalousie, le Gryffondor ne porte aucune attention à la violence de ses mots.
Honteuse de cette démonstration publique de puérilité, Hermione traine son ami dans un coin de la Grande Salle pour éviter aux élèves d'être témoin de leur dispute. Si Harry n'était pas en train de discuter avec les autres champions, jamais il n'aurait laissé Ron lui parler sur ce ton et Hermione est bien trop polie pour faire une scène lors d'un tel événement.
Elle voulait simplement profiter de cette soirée qu'elle attendait avec impatience. Si elle avait su que les événements prendraient cette tournure, elle n'aurait pas accepté la proposition de Viktor et n'aurait pas quitté son dortoir de la nuit.
— Pourquoi est-ce que tu veux qu'on s'éloigne ? Tu as peur que les autres soient de mon avis ?
— Pas du tout, répond Hermione en faisant de son mieux pour conserver son calme, je t'évite une humiliation publique. Estime-toi heureux.
— Je pense plutôt que tu n'assumes pas le fait d'avoir agi comme une salope ! Je comprends ta dévotion pour Harry, mais tu pourrais au moins avoir un peu plus de respect pour toi-même.
Comme figée par les propos de son ami, Hermione ne parvient plus à avancer. Elle ne fait plus le moindre mouvement. Elle n'a même pas la force de lui dire de se taire. Elle se contente de le regarder et de lutter pour ne pas pleurer, elle ne lui fera pas ce cadeau. Il a déjà gâcher sa nuit, il n'aura pas la satisfaction de la voir pleurer. Elle se l'interdit.
— Est-ce que tu t'entends ? Demande-t-elle après un temps. Est-ce que tu réalises que tu m'insultes à cause du fait que j'ai un cavalier pour ce soir ? A quoi t'attendais-tu ? À ce que je sois la seule fille de l'école à ne pas être accompagnée ? À ce que j'attende pendant des jours qu'Harry ou toi me proposiez d'être votre cavalière ? C'est n'importe quoi, Ronald. Si tu as un problème avec mon cavalier, tu n'avais qu'à m'inviter avant que quelqu'un d'autre ne le fasse.
Ne trouvant rien à répondre à la répartie d'Hermione, le rouquin se contente de la foudroyer du regard et de tourner les talons, retournant dans la Grande Salle pour profiter de la fête, comme si cette altercation n'avait jamais existé. Après le départ de son ami, Hermione s'autorise enfin à respirer et à souffler. Les lèvres encore tremblantes, les mains moites et la respiration saccadée, elle laisse son regard se perdre dans l'obscurité. Elle se demande comment elle en est arrivée là, à se disputer avec Ron pour un sujet aussi futile, à le haïr du plus profond de son être sans pour autant réussir à ne plus l'aimer. Parce que, c'est ce qui est le plus dur dans une relation comme ça, réussir à passer au-delà de ce qu'on ressent pour choisir ce qui est mieux pour nous.
Hermione est loin d'être idiote, elle sait que ses sentiments ne seront jamais partagés par le rouquin, c'est pourquoi elle ne comprend pas sa réaction. Il n'est pas jaloux parce qu'il est amoureux d'elle et que la voir aux bras d'un autre lui est insupportable, non, Ron est seulement possessif. Il ne supporte pas qu'un garçon puisse avoir l'attention d'Hermione tout comme il ne supporte pas que tous les regards soient tournés vers Harry puisque cela veut dire qu'ils ne seront pas tournés vers lui.
Elle s'éloigne lentement de l'euphorie de la Grande Salle, ne supportant pas l'idée d'être dans la même pièce que Ron, tout aussi vaste soit elle, et de faire semblant de passer un bon moment. Elle déambule dans les couloirs vides et sombres du château. Elle aperçoit un escalier et décide de s'y asseoir, le temps de retrouver ses esprits et de retirer toutes les épingles qui retiennent prisonnières ses boucles brunes.
Elle tire sur la première épingle, laissant une mèche retomber sur ses épaules et signant la fin de sa soirée. Elle la pose sur la pierre, juste à côté d'elle puis répète l'opération. Ne pouvant résister plus longtemps face à son coeur lourd, Hermione se met à pleurer. Plus ses cheveux retrouvent leur apparence normale, plus les larmes coulent sur ses joues. En l'espace de quelques secondes, elle ne ressemble plus en rien à la jeune fille qui descendait fièrement les marches quelques heures plus tôt.
— Granger, c'est une trop belle soirée pour que tu la termines en pleurant dans un coin sombre.
La voix cassante et rauque de Draco Malfoy résonne dans le couloir et fait sursauter Hermione. Dans le mouvement, elle fait tomber ses épingles et peste contre le Serpentard. Elle le foudroie du regard, ignore sa remarque, essuie rapidement ses joues et récupère ses barrettes.
Pour son plus grand plaisir, le blondinet ne fait pas d'autres remarques. Dans son costume parfaitement taillé, il se contente de l'observer en silence. Hermione s'autorise à jeter un regard dans sa direction. Elle remarque qu'il a l'air, lui aussi, sur le chemin du retour. Les cheveux du garçon ne sont plus impeccablement coiffés, il a défait son nœud papillon, détaché les premiers boutons de sa chemise et remonté ses manches. S'il n'avait pas été Draco Malfoy et qu'elle n'avait pas passé une soirée aussi désastreuse, Hermione se serait autorisée à dire qu'elle le trouvait séduisant.
Réalisant qu'il n'a toujours pas bougé, malgré la sévérité du regard qu'elle lui a lancé quelques minutes plus tôt, Hermione pousse un long soupir bruyant d'agacement et accorde enfin un peu d'intérêt au Serpentard.
— Pourquoi est-ce que tu ne retournes pas dans ton dortoir au lieu de m'embêter ? Je n'ai pas envie de me disputer avec toi ce soir ?
— Parce que, d'habitude, tu en as envie ? Répond Draco du tac au tac avec un insupportable sourire en coin.
Hermione roule des yeux et dissimule un sourire ce qui satisfait, plus que de raison, l'héritier des Malfoy. Il avait attendu quelques minutes avant de signaler sa présence à la brunette bien qu'il soit à l'autre bout du couloir depuis son arrivée. Si elle lui avait demandé, il aurai eu du mal à expliquer qu'il avait entendu presque toute sa dispute avec le rouquin et qu'il avait du se retenir pour ne pas sortir de nulle part pour écraser son poing sur le visage de cet idiot irrespectueux. Sachant qu'elle était perturbée par cette confrontation, il n'était pas rassuré à l'idée de la savoir seule à se promener dans l'école. Alors, il l'avait suivi discrètement. Présenté comme ça, c'est lui qui avait l'air d'être le danger qu'Hermione risquait de rencontrer. Déjà, à cet âge-là, il préférait qu'elle soit triste ou en colère à cause de lui plutôt qu'à cause de n'importe qui d'autre.
Toutefois, ce soir était sa première petite victoire, car, pour la première fois depuis qu'il la connaissait, il lui avait tiré un sourire.
Pendant quelques instants, ils restent en silence dans ce couloir vide. Hermione, comme si Draco ne l'avait jamais interrompu, finit de détacher l'entièreté de sa chevelure avant de prendre soin à récupérer la totalité des épingles, ne voulant pas laisser trainer ses affaires n'importe où dans le château. Draco, lui, se contente de la regarder avec un petit sourire. Même après une fête, même après avoir pleuré toutes les larmes de son corps en insultant son meilleur ami de tous les noms, Hermione Granger restait fidèle à elle-même. Il trouvait ça attendrissant.
Il sort de ses pensées quand il l'entend se lever. Il l'observe donner un coup sur sa robe pour la défroisser. Elle lui accorde ensuite un regard et d'une voix douce, lui annonce qu'elle compte monter jusqu'à son dortoir pour aller se coucher. Intérieurement, la jeune fille se demande pourquoi elle lui raconte ça. Après tout, elle n'a aucun compte à lui rendre et il n'a pas à être au courant de ses moindres faits et gestes. Sans attendre de réponse du Serpentard, Hermione passe à côté de lui et commence à s'éloigner de son camarade lorsqu'elle entend un bruit de pas dans son dos.
— Qu'est-ce que tu fais ? Demande-t-elle lorsque Draco arrive à sa hauteur.
— Je te raccompagne.
— Non, répond Hermione de manière catégorique en fronçant les sourcils.
— Ce n'était pas une question, rétorque le blond.
Une ride de contrariété apparaît sur le front d'Hermione et, sans s'en préoccuper, Draco enfonce ses mains dans les poches de son pantalon de costume et continue de marcher à côté d'elle. En silence, ils empruntent les différents escaliers qui mènent jusqu'à la tour des Gryffondor. Au fur et à mesure qu'ils se rapprochent de l'entrée de son dortoir, les oeillades qu'Hermione lance à Draco se font de plus en plus nombreuses. Elle hésite à lui demander pourquoi il se montre gentil avec elle alors qu'il est le premier à se moquer de ses cheveux ou des réponses qu'elle donne en classe. Elle aimerait savoir pourquoi il a l'air moins arrogant et plus détendu que d'habitude. Mais, ne sachant pas quelles réponses seraient adaptées à toutes ses questions, elle préfère les garder pour elle et maudire sa curiosité.
Draco compte les pas qui les séparent du dortoir de la lionne en se demandant si lui tenir compagnie était vraiment une bonne idée. C'est vrai, après tout, ils ne sont pas amis, pas même de simples connaissances qui pourraient passer du temps ensemble à débriefer de leur premier bal à Poudlard. L'espace d'un instant, alors qu'un fantôme traverse un mur pour se diriger vers un autre couloir du château, il craint de croiser quelqu'un qui pourrait les reconnaître et lancer des rumeurs à leur sujet. Que se passerait-il si les autres élèves apprenaient qu'il avait raccompagné la princesse des Gryffondor jusqu'à son dortoir ?
Les Serpentards le renieraient, il se prendrait sans doute quelques maléfices désagréables et ses camarades se feraient une joie d'en informer Lucius Malfoy qui passerait des jours à lui faire payer cet affront à son sang.
En ce qui concerne le reste de la population, que ce soit les élèves de Poudlard, les sorciers du monde entier et même les moldus, Draco n'en avait rien à faire de ce qu'ils pouvaient penser de lui et de ce qu'il était en train de faire. Etrangement et, sans qu'il ne puisse expliquer pourquoi, passer quelques minutes avec Hermione Granger lui était bien plus précieux que n'importe quelle réputation.
Lorsqu'elle avait descendu les marches, habillée de sa merveilleuse robe rose, c'est à peine s'il l'avait reconnu. Elle ne ressemblait plus du tout à la première de la classe qui a toujours de meilleurs résultats que lui et ça, il n'avait pas été le seul à le remarquer. La majorité des regards masculins étaient tournés vers Hermione Granger quand elle a fait son entrée au bras du célèbre joueur de Quidditch. Draco n'avait pas aimé ça. Il aurait aimé être le seul à pouvoir la regarder avec autant d'intensité mais malheureusement pour lui, il ne pouvait pas se manifester.
Alors, il était resté là, à l'observer de loin, en se demandant ce que ça ferait de l'inviter à danser.
S'il n'avait pas peur de sa réaction, il profiterait du fait qu'ils ne soient que tous les deux pour lui proposer une dernière danse avant qu'elle ne monte se coucher. L'idée qu'elle rejoigne son lit en ayant les yeux encore rouges et l'esprit toujours préoccupé déplait à Draco.
Toutefois, ses réflexions ne sont que de courtes durées puisqu'en moins de temps qu'il n'en faut pour qu'il s'imagine tenir la main de ma jeune fille et faire virevolter les volants de sa robe, le portrait de la Grosse Dame apparaît au bout du couloir. Instinctivement, Draco ralentit, voulant que le moment dure le plus longtemps possible.
Bien qu'elle n'osera jamais l'avouer, Hermione est déçue d'être arrivée aussi rapidement jusqu'à la tour des Gryffondor. D'habitude, ce sentiment est réservé au fait de devoir quitter la bibliothèque plutôt que prévu pour retrouver les garçons après leur entraînement de Quidditch.
À moins d'un mètre du portrait, les pas de Draco s'arrêtent, signalant à Hermione que leur trajet commun touche enfin à sa fin. Là où elle était anxieuse à l'idée de traverser le château à ses côtés, elle sent son coeur se serrer que ce soit passé si vite.
— Merci, articule-t-elle sans le regarder.
— Granger, l'interpelle-t-il alors qu'elle était sur le point de réveiller la Grosse Dame en prononçant le mot de passe de sa maison.
Elle referme la bouche et se tourne vers Draco, qui se tient à moins d'un mètre d'elle. Elle fronce les sourcils face à son silence, attendant qu'il continue. Il franchit l'espace qui les sépare. Elle retient sa respiration, troublée par leur proximité.
— Oui ? Murmure-t-elle.
— Fais attention à mieux choisir ton cavalier la prochaine fois. Il ne mérite pas tes larmes et encore moins ton affection. Je suis sûr que, quelque part dans ce château, quelqu'un est capable de te faire sourire et de te faire danser jusqu'au petit matin. Passe une bonne nuit, Granger.
Fin du flashback
