Bonjour, Bonsoir !

Voilà un petit recueil sans prétention qui n'aura qu'un seul but, réunir plein de petits Os qui se concentreront sur plein de couples/duos. Beaucoup de romance mais pas que ! (même si pour l'instant, ça part sur des couples). Il sera question de plein de tranche de vie, certains seront juste des exercices, d'autres seront l'opportunités pour moi de bosser des HC que j'ai !

Pour cet écrit, on est sur du pur HC ! Ma version de leur romance. Il fait partie de la même timeline que "Stargazing". Sea, j'espère qu'il te plaira !


Texte n°1 : Giant Scarf

Personnages : Rhadamanthe & Kanon

Remarque : aucune si ce n'est que j'aime l'hivers.


Inspirer. Retenir un soupir désagréable. Prendre quelques secondes pour s'accommoder au nouveau climat. Expirer.

Rhadamanthe n'aimait pas l'atmosphère de la terre. Ce n'est pas qu'elle était désagréable, mais elle contrastait beaucoup trop avec celle des enfers. La lumière, la pression, le vent, les sons… tout était décidément trop différent. Il n'avait jamais véritablement cherché à s'y habituer, le juge qu'il était n'avait normalement aucune raison de venir fouler de ses pieds, la terre de la surface. Cela était donc un objectif bien inutile dans son éternelle vie. C'était du moins, ce qu'il était convenu sur le papier.

Mais les choses avaient changé. La paix avait tout changé.

En plus d'adoucir leur quotidien, elle avait engendré une quantité incroyable de formalités administratifs. Des traités à n'en plus compter, des réunions à ne faire que ça de leur journée, des procédures qui leurs prenaient le plus clair de leur temps, eux les plus hauts gradés. Au fond, la wyverne n'avait pas tant à se plaindre, ses missions étaient bien simples face aux directives incombées à sa divinité. Hadès était surchargé, n'en démontrant rien, mais il n'était pas dupe. Ni lui, ni les rares qui avaient le luxe de compter comme important à ses yeux. Alors jamais, Rhadamanthe ne se plaindra de ses stupides missions de courtoisie, si cela pouvait aider leur seigneur, il s'y consacrerait corps et âme, avec quelques bouderies et une amer mauvaise foi, quand le contexte le lui permettait, cela allait sans dire.

Et en cet instant, le blond considérait qu'il était allégrement en droit de rouspéter. Le document avait été clair : un chevalier d'or viendrait à sa rencontrer pour le guider jusqu'au grand pope à 10h30. Or, il était 10h40 à présent. Un retard, on le faisait attendre à son plus grand déplaisir. Ne pouvait-il décidément pas arriver à l'heure pour une fois ?

Comme venant répondre à sa question, il sentit une présence se dépêcher de le rejoindre. Sans aucune forme de gêne, le cadet des gémeaux s'avançait vers lui avec un grand sourire et un accoutrement des plus surprenant. Si le veste était d'une sobriété qu'il reconnaissait à l'ancien général de Poséidon, les vives couleurs de l'épaisse écharpe en laine contrastait, quant à elle, fortement avec l'allure générale du gémeau.

« Dix minutes, Kanon.

- Tu as vu, j'ai fait un effort contrairement à la dernière fois !

- Kanon…

- Je viserais les cinq minutes, pour tes beaux yeux, si tu le souhaites.

Rhadamanthe leva les yeux au ciel. « Tu m'en vois ravi.

- Bon ! » Repris Kanon en ouvrant la marche. « Si Monsieur l'émissaire accepter de me suivre, je me ferais un plaisir distingué de vous emmener au prêt du grand pope. »

Le plus jeune lui fit une révérence des plus exagérés, avant de l'inviter à le suivre. Cet homme était infernal, il ne pouvait pas le qualifier autrement. Et pourtant, Rhadamanthe devait bien l'admettre, aussi insupportable pouvait être cet être au sourire provoquant, il avait appris à bien trop l'apprécier pour son bien.

Sous le regard amusé du gémeau, Rhadamanthe entama la marche qu'il connaissait par cœur. Il fallait dire qu'il ne s'agissait pas là de sa première visite. Le blond s'était très souvent retrouvé volontaire obligé pour toutes les missions qui nécessitaient de près ou de loin un allé sur terre. Ses frères étaient, en effet, les pires options en tant de paix.

Ainsi, si le choix d'envoyer lui était fort logique, il avait été surpris de constater que la déesse de la stratégie avait opté pour l'imprévisibilité de Kanon pour mener la rencontre au mieux. Drôle de choix, il fallait l'admettre. Certains se mirent à douter du bienfondé de son titre divin, mais la préférée de Zeus n'avait rien voulu entendre, semblant avoir ses raisons.

Ainsi, Kanon des gémeaux à temps partiels et Rhadamanthe de la Wyverne se mirent à se côtoyer, au gré des messages et des saisons. Et s'il y avait bien une chose qui eut le mérite de le surprendre, ce fut de réaliser qu'au fil des rencontres, la hâte de revoir le chevalier ne se faisait que grandissante.

Un violent coup de vent le sortie de ses pensées, attirant son attention sur les alentours. L'hiver semblait avoir repris ses droits sans demander son reste. S'imposant royalement tout autour de lui. Qu'importe, il ne sentait plus vraiment ce genre de sensation, vaguement. Peut-être lors de son vivant, il aurait émis un frisson, mais plus aujourd'hui, ce n'était pas assez puissant pour agiter son corps millénaire.

« Ah ! ça caille ! » S'écria la voix à ses côtés. L'observant du coin de l'œil, il vit l'ex-marina se frotter vivement les avants bras, enfonçant sa tête dans une énorme écharpe. Hasard ou non, Kanon choisit ce moment pour tourner la tête vers lui et ainsi, croiser son regard.

« Comment fais-tu pour ne pas trembler avec ce temps ?

- Je suis moins … disons sensible à ce genre de détails météorologiques.

- Oui mais quand même ! » L'ex-marina murmura une série de mots que le juge ne compris pas, le tout était marmonner tout au fond de cette grosse écharpe.

Ou avait-il trouvé une écharpe pareille d'ailleurs ? Elle était assez conséquente, présentant différentes nuances de bleues allant des plus clairs aux plus foncés. Néanmoins, ce n'était pas tant la taille incroyable de cette écharpe qui attisait la surprise du juge. Non, ce qui ne cessait de lui attirer le regard, c'étaient ces petits animaux présent un peu partout sur la grande écharpe. De quoi s'agissait-il ? Des phoques ? Des loutres ? Des marsouins, peut-être ?

« Tu sais, tu peux me le dire, hein. »

Rhadamanthe leva les yeux vers celui du chevalier. Bien qu'il fût totalement pris en flagrant délit, le blond ne se sentait pas spécialement gêné.

« De ?

- Je te vois bien regarder mon écharpe !

- En effet, j'admets qu'elle est intéressante.

- N'est-ce pas ? » Kanon tira légèrement sur l'une des extrémités pour l'exposer davantage. « C'est un cadeau d'Aldébaran. Il semble s'être mis au tricot. Et comme tu peux le voir, nous avons tous eu droit à un petit quelque chose fait main.

- C'est une jolie attention.

- Surtout qu'il nous les a customisé selon nos envies. Le temps que ça a dû lui prendre ! »

- Tu as demandé une écharpe avec des phoques ?

- Des phoques ? » S'offusqua Kanon en le dévisageant soudainement. « Mais où tu vois des phoques ? »

Pour simple réponse, il déposa son index sur l'un des petits boules grises de l'habit. Kanon leva un sourcil franchement amusé en comprenant la méprise.

« Mais ce sont des léopards des mer ! Regarde, ils sont trop long pour être des phoques.

- Comment peux-tu juger de la forme d'un tricot ?

- Parce que Camus a eu un Pull avec des phoques, et je t'assure, ça a pas la même gueule. C'est beaucoup plus gras, ces bêtes-là !

- Entre les Bernard l'Hermite et les Léopards de mer, tu me sembles être un expert sur la question.

- Recommence avec cette histoire et je t'abandonne dans un Golden triangle.

Rhadamanthe n'ajouta rien, mais un sourire victorieux d'avoir réussis à déstabiliser le manipulateur de divinité vint fièrement orner ses lèvres. On pouvait dire ce que l'on voulait, faire bégayer l'assurance de Kanon était un exploit, une réussite même.

La satisfaction devait se lire sur son visage, car Kanon le dévisagea mécontent. Ils continuèrent en silence, l'un bougon, l'autre bien trop fière. Ils auraient alors bien pu continuer ainsi leur route jusqu'au temple d'Athéna, c'était du moins ce que Rhadamanthe pensait naïvement. Mais cela aurait été mal connaitre le gémeau. Au fond les deux le savaient.

Comme pour répondre aux hypothèses silencieuse, le gémeau se plaça d'un pas habile juste devant le juge. D'un geste, il dénoua la longue écharpe et sous l'œil hagard de l'anglais, Kanon l'enroula autours des épaules du plus grand. Un tour, deux tours, trois tours et les deux combattants se retrouvèrent face à face, emmitouflés dans les jolies nuances de bleues.

« On est pas bien là ? » S'amusa le gémeau, pas le moins du monde gêner par la soudaine proximité. Comme pour accentuer son aisance, il plongea ses mains gantées dans les fines poches de l'élégant veston de la demi-divinité.

« Comment comptes-tu m'amener auprès de ton grand pope, ainsi ?

- Si on se synchronise, on devrait y arriver.

- Je nous imagine monter vos insupportables marches de pierres sous le regard moqueur de tes compagnons, un véritable plaisir.

- Oh c'est pas leurs genre, ça. »

Les deux hommes se regardaient droit dans les yeux, sans se soucier une seule seconde d'un possible passage, sans se gêner de sentir le corps de l'autre contre le sien. Une chaleureuse étreinte qui semblait merveilleusement plaire au cadet des gémeaux.

« Tu as l'air d'apprécier.

- J'admets que la situation ne me déplait pas. »

L'usage d'un choix d'un mot moins familier l'amusa, et au vu du sourire taquin de l'ancien marina, le choix était totalement volontaire.

« Et quand est-il de vous, Monsieur le Juge ? »

Si le sourire de Kanon était toujours aussi triomphant, le juge décela une lueur toute particulière briller dans le regard du son cadet. Caché dans l'ombre de son assurance, une étincelle d'un quelque chose de symbolique, de bien trop important pour ne pas le saisir avec tout le sérieux et la prudence possible.

La semi-divinité se pencha légèrement et dans un parallélisme saisissant, Kanon releva la tête, son front touchant doucement le sien. Le touché de la peau grec le saisit, une terrible caresse. Le contact le grisa tant qu'il en ferma les yeux. C'était particulier, complétement fou de réaliser l'emprise que Kanon avait sur lui. Il était un demi-dieu, il avait connu, il avait gouté, il s'était habitué. Et pourtant, depuis sa rencontre avec cet être humain à la vie si courte, tout avait été découverte, tout ce qu'il pensait connaitre, s'étaient avérés être de douces futilité face aux mots et aux gestes du gémeau.

Le monde reprenait vie, les choses retrouvaient de sens, son âme réapprenait des sentiments dont il n'attendait, pensait-il, plus rien.

Et tout cela, grâce à Kanon.

Cette agréable conclusion lui étira un sourire amusé. Ou bien était-ce les bras qu'il sentait autours de sa taille, l'attirant possessivement contre lui alors qu'il n'existait plus aucune once d'espace entre leur deux cœurs ? Qu'importe, finalement. Tout cela lui plaisait, n'était-ce pas l'essentiel ?

Dans le silence d'une matinée comme les autres, l'hivers avait pris ses aises sur le domaine du sanctuaire. Les feuilles tombaient sur les pierres blanches tandis qu'un vent glacial s'amusait à les faire danser dans tous les sens. Une vague de froid s'allait et s'en allait, mordant de son empreinte les rares téméraires voulant la braver. Il s'agissait là d'une myriade de détails que l'esprit de Rhadamanthe imprimait avec minutie sur les feuilles blanches de sa mémoire.

Mais s'il y avait bien une sensation qui le marquera, c'était celle de ce baiser glacé, échangé dans l'étreinte chaleureuse d'une grande écharpe.


On commence avec du sweeeeet qui j'espère, te fera plaisir, Sea ! C'est le minimum pour tout ce que tu fais/écrit pour nous !

Prochain Os : Ghost - Capricorne & Cancer