Hello !
Vous avez vu comme moi la scène du câlin entre Izzy et Fang. Eh bien, sachez que j'ai détesté. Vraiment. Le comportement d'Ed m'a profondément attristé et je veux pas voir ça ! Je veux rester dans mes illusions et ne voir aucune conséquence sur la psyché d'Izzy.
Et donc, le jour après l'avoir vu, je me suis dit. Faisons cette fiction qui suit parfaitement l'ambiance de cette scène… Ouais, moi non plus je comprends pas mon inspiration.
Donc dans cette histoire. Stede a récupéré son équipage et Izzy, mais pas Ed qu'il recherche. Il est en couple avec Izzy depuis un petit bout de temps.
Bonne lecture !
Le soleil plombant des caraïbes ne fut pas assez fort pour étouffer le violent frisson de terreur qui remonta dans son dos.
Il avait contredit son capitaine. Il savait quel était le châtiment pour une telle offense. Ses mains se mirent à trembler frénétiquement, mais son garde-à-vous était suffisant pour dissimuler celles-ci.
Il ne savait pas ce que le reste de la conversation avait été. Il s'était contenté de hocher rigidement la tête avant de s'enfuir sous le pont. Il pensait se souvenir qu'il fallait qu'il aille dans les réserves pour tenir à jour leur registre, mais il se retrouva dans sa cabine, cloîtrée dans un coin, dissimulé de la porte par une étagère commençant à se remplir de livres. Il tint sa gorge entre ses doigts dans l'espoir de réguler une respiration qui s'emballait toujours un peu plus ; tandis que son autre main frappait frénétiquement sa jambe de bois, lui faisant gémir une douleur qui semblait si réelle.
Il savait qu'il n'aurait jamais dû faire ça.
Après Lui avoir désobéi une fois, la seule chose à faire était d'étancher Sa soif de sang. Il aurait dû aller dans Sa cabine. Il aurait dû prendre le fouet et le lui offrir, prier pour n'avoir que quelques lacérations ou de simples os fracturés. Il avait encore quatre orteils, ce n'était plus beaucoup. Il ne savait pas s'Il se déciderait à s'attaquer à autre chose.
Il sentait encore le goût de sa jambe. Lorsqu'Il s'était lassé des orteils. Qu'Il avait attaqué le genou. Il l'avait forcé, la jambe à peine cautérisée, à cuire sa viande dans le même feu qui avait servi à chauffer le tisonnier.
Il aurait dû le retenir, c'était évident qu'il n'aurait jamais dû parler.
Son capitaine l'avait sauvé de Lui. Il lui avait offert un nouvel endroit et un nouveau but. Et il avait échoué.
— Izzy ? Tu es là ?
Son capitaine venait de le trouver. Il avait fui sa punition. Il allait le trouver comme ça, esquivant le travail qu'il lui avait confié, esquivant le châtiment qu'il allait lui donner. Il tenta de se figer, priant que l'ombre de la bibliothèque dissipe son corps à sa vue.
Stede rentra dans la cabine. C'était une petite pièce sombre. Au départ, il n'avait pas pensé une seconde à la donner à Izzy. Il était second et lui avait proposé de partager la suite du capitaine, voire de lui trouver sa propre cabine, grande et lumineuse, mais Izzy n'y avait passé qu'une nuit avant que Stede le retrouve perché en haut du nid de pie murmurant des supplications pour un petit sanctuaire étroit.
C'était la seule cabine qui lui avait convenu, exiguë et sombre dans les entrailles du navire, un abri loin de tout danger. Il avait à peine réussi à lui faire accepter une bibliothèque qu'il avait commencé à remplir des livres qu'ils avaient volés et lus ensemble.
La pièce était tellement petite qu'il ne loupa pas une seule seconde la forme immobile de l'ombre figée contre l'étagère. Il ne la reconnut pas. Ça avait à peine la forme d'une silhouette humaine, ça ressemblait plus à une masse fondue dans les murs.
Puis, cette ombre bougea, glissant sur le sol, prenant une forme de supplication.
— S'il vous plaît, monsieur, je suis désolé. Je…
Stede ne comprenait pas. Il connaissait cette voix. Il se réveillait régulièrement avec celle-ci dans les oreilles lorsqu'ils dormaient ensemble. C'était celle qu'il utilisait lorsque les cauchemars étaient trop puissants, jamais elle n'avait été présente lorsque le soleil était levé.
— Pas les orteils, s'il vous plaît, monsieur.
Stede se figea. Il savait à qui Izzy s'adressait, il savait de quoi il parlait.
Ces lèvres effrayées ne trouvèrent bon que de répéter ce qu'il venait d'entendre.
— Les orteils ?
Izzy leva des yeux embués de larmes. Tandis qu'il voyait tous ses espoirs s'évaporer. Qu'est-ce qu'il lui avait pris ? Il lui avait répondu, sur le pont, devant l'équipage, et en plus il se permettait de donner des préférences sur sa juste sanction. Il n'était qu'un idiot, et un lâche.
Il aurait dû se taire, sans ses paroles son capitaine aurait pu décider autre chose. Il lui avait offert sa pire crainte et l'avait aiguillonné vers la pire manière de lui rappeler Ses Lois. Il n'avait plus le choix.
Izzy porta sa main à sa ceinture, prenant entre ses doigts le couteau que Stede lui avait offert le premier soir où ils avaient dormi ensemble et que la peur du manque d'arme l'avait poussé à révéler sa faiblesse.
C'était l'arme de Son Capitaine. C'était normal qu'elle soit utilisée pour le remettre dans le droit chemin.
Il enleva d'un geste sa botte et posa son pied nu devant Son Capitaine. Il était Son arme. Il devait s'aiguiser devant Lui. Une lame devait être polie, lui il devait être puni.
Un coup sec. Il devait le faire, c'était son rôle et…
— Stop !
Izzy se pétrifia.
Il lui tendit sa lame.
Son capitaine voulait le faire. Il n'était pas Sa Lame. Il était désobéissant, même son châtiment, il ne pouvait l'exécuter. Il était inutile.
Stede lui prit la lame. Izzy ferma les yeux.
Mais rien ne vint.
Sa respiration s'apaisa, il n'avait plus la force d'alimenter la panique. Il entrouvrit les yeux. Stede n'avait plus le couteau dans les mains. Où était-il ?
— Izzy. Tu m'entends ? C'est Stede, on est sur l'Adventure.
Il ne réagit pas la première fois qu'il l'entendit, son cerveau trop brumeux pour déchiffrer ces paroles, mais son capitaine les répéta encore et encore jusqu'à ce qu'il puisse y répondre.
— Oui, monsieur. Je sais, monsieur. Je suis désolé, monsieur.
— Qu'est-ce qui t'arrive ?
Izzy acquiesça par réflexe. Il fallait être d'accord avec son capitaine en toute circonstance, même lorsque les questions lui étaient posées.
— Je n'aurai pas dû monsieur. Vous aviez raison, monsieur. Je comprends qu'il faille me punir, monsieur.
Izzy avait critiqué l'attaque d'un navire marchand. Il était bien équipé. Il avait beaucoup de canons, beaucoup d'hommes dans les voiles, sans doute plus encore sur le pont, il était prêt à se défendre.
Les chances de gagner la bataille étaient faibles, s'en sortir avec l'équipage au complet était une farce.
Il avait raison, bien sûr. Stede avait bien vite suivi son avis, regrettant à peine les tissus qu'un tel vaisseau pouvait leur apporter, mais il n'avait pas eu le temps d'en informer Izzy que celui-ci s'était évaporé.
Stede n'avait qu'une envie : le prendre dans ces bras comme il le faisait tous les soirs en lui disant qu'il l'aimait et qu'il n'y avait aucun risque. Mais ça n'était pas le soir. Ils n'étaient pas tous les deux allongés et il n'avait pas à refuser une punition qu'Izzy pensait nécessaire.
Stede s'approcha doucement sans le toucher.
— Tu n'as rien fait, mon amour.
Le garde-à-vous se remit instantanément.
— Je suis désolé, monsieur. J'en ferai plus, monsieur. Je ferai mieux, monsieur. Je vous le promets, monsieur.
Stede retint à peine une grimace d'autodétestation qui serait mal comprise. Il savait pourtant qu'il devait faire attention à ses mots face à Izzy.
— Tu n'as rien fait de mal. Tu es mon second et tu es très compétent, tu dois me dire quand je fais des bêtises. Et tu y arrives magnifiquement bien, mon amour.
Izzy osa à peine lever la nuque pour croiser son regard. Stede ne mentait pas. Sans doute.
La jambe de bois racla sur le sol tandis qu'il s'approcha de celui qu'il aimait. Il tendit son torse vers lui, mais il n'allait pas toucher Son Capitaine sans autorisation. Ce n'était pas la première fois qu'ils faisaient ça. Stede savait qu'Izzy voulait un câlin et il le prit dans ses bras. Immédiatement, tous les muscles d'Izzy se relâchèrent et il s'enfonça dans son affection.
Izzy était fatigué. La panique l'avait vidé et sans qu'il s'en rende compte il s'endormit. Stede le porta doucement dans ses bras pour l'allonger dans son lit. Il fallait qu'il change son matelas un de ces jours, ça serait meilleur pour son dos.
Stede quitta à pas feutrés la cabine et rejoignit Oluwande et Jim se partageant la barre.
— Vous vous rappelez quand on nous a dit que le Revenge a été aperçue à Port-Louis ?
Iels hochèrent la tête.
— On peut laisser Ed un peu tout seul. Allons, sur Saint Elizabeth.
Alors ?
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Bisou
Déponia
