Si vous aimez les ennemies to lovers, cette fic ne sera PAS faites pour vous. Si vous aimez le dramatique, le larmoyant, les personnages sombres et mystérieux, cette fic ne sera définitivement PAS faites pour vous. Dans le Snamione, on croise trés peu de friends to lovers : j'ai décidé d'y remédier.
Alors, si vous voulez du feel good, si vous voulez du frustrant, du fluff, du mignon, avec une pointe d'humour : vous êtes au bon endroit. Alors, bienvenue et bonne lecture !
Un petit coin de paradis.
xXx
Chapitre 1.
C'était une catastrophe. Un véritable cataclysme.
Snape ne cessait de hurler, complètement dévasté dans le bureau de Minerva. Il était trempé de la tête aux pieds, sa longue cape noire coulant au goutte à goutte par terre, et pesant bien le double de son poids habituel. Ses chaussures couinaient sur le sol, sans compter sur ses cheveux qui créaient des sillons d'eau glacée coulant le long de son dos.
« Qui a fait ça, gronda-t-il, et dans combien de temps les cachots seront-ils accessibles ? »
Minerva ne répondit pas, se contentant d'afficher une grimace qui fit arrondir d'effroi le regard du maître des potions.
« Dans combien de temps ? répéta-t-il, les dents serrées.
_ Severus, commença Minerva, hésitante.
_ Minerva ?
_ Tous les vitraux des sous sol ont explosé.
_ Et ?
_ L'eau du lac s'est arrêtée juste au bas des escaliers menant à la Grande Salle.
_ Et ? répéta Snape, de plus en plus enragé.
_ Ça signifie que les cachots sont inondés du sol au plafond. Enfin Severus, ça va prendre des semaines, peut-être même des mois !
_ Des mois ? Mais je n'ai pas des mois, et je vous signale que mes quartiers sont aussi dans cette partie de l'école, sans compter sur mes élèves ! Que comptez-vous en faire ?!
_ Nous avons prévu des lits supplémentaires répartis dans les différents dortoirs des autres maisons.
_ Et vous croyez que je vais me taper l'aller-retour tous les matins entre Carbone-les-Mines et Poudlard peut-être ? Je vous rappelle qu'il n'y a aucun réseau de cheminette qui raccorde le château ! A moins que vous n'ayez des sortes de chambres d'invités, je ne vois aucune solution à mon problème.
_ Poudlard n'est pas un hôtel, Severus.
_ Bien, dans ce cas, vous me paierez les frais d'hébergement aux Trois-Balais, et croyez-moi, vous allez casquer. »
Minerva ouvrit la bouche afin de lui répondre, mais fut interrompu bien rapidement par la porte derrière laquelle quelqu'un toquait. La directrice afficha alors un air presque grave et se dirigea vers l'entrée afin de l'ouvrir.
Snape vit alors arriver, penauds, Drago Malfoy, Hermione Granger, Hannah Abbot, Ron Weasley, Ernie Macmillan et enfin, Padma Patil. Le professeur de potions fronça les sourcils en les dévisageant avant de se figer d'horreur. Le seul point commun de tous ces jeunes gens, toutes maisons confondus demeuraient sur leur robe, portant ce blason, ce redouté blason de Préfets-en-chef.
« Non, trancha enfin Snape.
_ Mais enfin, Severus !
_ Je préfère encore me ruiner à me payer l'auberge à Pré-au-Lard que d'envisager de partager ma piaule avec un élève.
_ Si vous croyez que je ne me suis pas renseigné avant espèce de crétin ! Toutes les chambres sont occupées figurez-vous.
_ Minerva, est-ce que vous venez de m'insulter de « crétin » ?
_ Asseyez-vous ! gronda la directrice. »
Le maître des cachots la fusilla du regard, ignorant tout bonnement les six élèves en retrait, même s'il entendait d'ici les genoux de Weasley s'entrechoquer de frousse en même temps que ceux de Drago Malfoy. Seules restaient Padma Patil et Hermione Granger, affichant un espèce de sourire peut-être discret, amusé, mais totalement débile sur le visage.
Téméraire, en plus de ne pas être prêt à passer pour un gentil petit toutou, Snape resta debout, droit et fier malgré son costume ruiné, peu décidé à laisser transparaitre qu'il crevait de froid et que s'il restait encore 10 minutes dans ce putain de courant d'air, il finirait par attraper la mort.
« Les quartiers des préfets-en-chef sont les plus grands que nous ayons, commença la directrice.
_ Dans ce cas, vous n'avez qu'à partager votre pieu avec un d'entre eux, se braqua Snape.
_ Vous exagérez.
_ Je commence à penser que ce n'est pas une si mauvaise idée en réalité.
_ Ecoutez, Severus. Soit vous acceptez de tirer à la courte paille pour désigner le malheureux qui devra vous supporter, soit je demande au professeur Trelawney de s'en charger et, oh dieu, elle se fera une joie de vous accueillir dans ses quartiers !
_ Sybille ?! Alors là, non. Tout mais pas elle. Mes costumes vont shlinguer l'encens, elle ne me laissera jamais boire mon thé tranquillement sans se sentir obligée d'en lire les feuilles, et elle va me harceler pour décortiquer mon thème astral. Logez-moi chez elle et vous aurez un putain de meurtre sur les bras !
_ Dans ce cas, vous crécherez chez l'un de ces étudiants qui se sont, je vous signale, tous porter volontaire pour vous aider.
_ Porter volontaire, porter volontaire, marmonna Ron dans sa barbe. »
Snape se tourna pour fusiller du regard le rouquin qui se mit à fixer ses chaussures, traçant des cercles invisibles sur le sol.
« Très bien, cracha Snape. »
Les élèves, tous silencieux, se tendirent d'un seul homme, le regard surpris. Venait-il vraiment d'accepter ?! Non, impossible.
Ils s'étaient concertés avant ce rendez-vous totalement lunaire, et ils en avaient tous été persuadé : il refuserait forcément cette alternative, forcément ! Même Drago Malfoy s'était rangé sur cet avis. Depuis la rentrée scolaire, le garçon s'était fait discret, sans s'étaler sur les suites de la guerre, mais pour une fois, ses camarades l'avaient entendu narrer à quel point Snape était resté une énigme, même pour lui, y compris lorsqu'il avait eu l'occasion de le côtoyer durant certains diners organisés par son père.
L'homme était resté fidèle à lui-même : discret, froid et distant, ne se contentant que d'un regard dédaigneux vers lui lorsqu'il ne l'engueulait pas au moindre pas de travers.
Alors, le blondinet n'en menait pas franchement plus large que ses camarades quand Minerva se tourna pour se diriger vers une armoire, en sortant le choix peau qui ressemblait à un bout de chiffon lorsqu'il n'était pas posé sur la tête des premières années en devenir.
Le professeur McGonagall effectua un léger mouvement simple de poignet à l'aide de sa baguette, matérialisant des petits feuillets qui se déposèrent tous dans le chapeau qu'elle tenait dans la main, chapeau qu'elle tendit à Snape.
Il régnait dans le bureau directorial un silence pouvant déranger la mort elle-même, lourd de tension et de peur pour certains, de colère et de ressentiment pour un autre. Ainsi, l'homme soupira et plongea sa main dans le couvre-chef pour en sortir un petit papier que Minerva lui subtilisa sans qu'il n'ait le temps de le déplier.
« Hermione Granger.
_ Quoi ?! beugla-t-il. »
Ron soupira lourdement de soulagement, s'appuyant contre ses genoux en ne cachant en rien son euphorie de ne pas avoir été désigné, tandis que d'autres comme Drago n'eurent même aucun remord à expirer un léger cri de victoire.
« Non, je refuse ça ! Vous n'avez qu'à me foutre avec Padmé Patil.
_ Padma, corrigea la Serdaigle, vexée.
_ Les bouddhistes sont intègres, elle pourra jamais me tuer, sinon son copain le Dalai Lama va lui tomber dessus !
_ Je suis hindoue, rétorqua la jeune femme, les bras croisés devant elle.
_ Oh. Je vois. Vous vénérez également Kali, cette espèce de folle à poil qui tire la langue et qui danse sur des cadavres ?
_ Je crois aussi qu'elle tient une tête décapitée dans une main, intervint Ernie McMillan, ce Poufsouffle ressemblant bizarrement à Malfoy sous quelques aspects.
_ Peut-être que ce n'est pas une si mauvaise chose en fin de compte, murmura Snape, le regard dans le vide.
_ Severus ! C'est comme ça, un point c'est tout. Vous partagerez les quartiers de Miss Granger jusqu'à ce que la situation se résolve. Je vais d'ailleurs appeler de ce pas les elfes qui se chargeront d'y transférer vos affaires. Enfin… du moins, ce qu'il en reste. Et je compte sur vous pour être serviable, correcte et aimable avec elle ! »
Snape grogna comme un animal, expirant l'air de ses narines dilatées avant de lentement tourner sa tête vers la malheureuse Gryffondor, plantée là, délaissée par ses lâches de camarades qui avaient fuis plus que qu'ils n'avaient quitté le bureau de Minerva. Néanmoins, elle soutint son regard la tête haute, défiante.
Dans un silence religieux, un elfe de maison apparut en un claquement de doigt.
« Dinky a apporté les affaires de Monsieur Snape dans les quartiers de Mademoiselle Granger, s'exclama l'elfe d'une voix fluette. Mais je me dois de dire à madame McGonagall que nous trouvons bien étrange ce changement, alors nous nous posons des questions.
_ Quelles questions Dinky ? demanda la directrice, curieuse.
_ Est-ce que tout cela est bien sécuritaire ?
_ Oh je vous en pris ! s'exclama Snape. Je ne vais pas tuer votre précieuse protectrice de causes perdues en tout genre.
_ Vous êtes sur ? demanda soudain la directrice, le sourcil levé.
_ Ne vous inquiétez pas pour moi Dinky, intervint Hermione en faisant un pas en avant. Je sais ce que je fais.
_ Oui, inquiétez-vous plutôt pour moi. »
Hermione leva les yeux au ciel avant de fusiller du regard son professeur de potions… Puis, elle réalisa son statut et se figea. Est-ce que cela ne finirait pas par poser un soucis d'éthique dans l'obtention de ses ASPICS ?
« Ecoutez professeur, je me suis portée volontaire et j'en assume la responsabilité.
_ Que vous l'ayez été ne m'étonne guère Miss Granger, soupira le sorcier.
_ Néanmoins, appuya-t-elle durement, comment risquent de se dérouler mes examens si nous nous côtoyons ainsi ?
_ Que voulez-vous dire ? intervint-il soudain.
_ Je crains que vous ne finissiez par manquer d'objectivité à cause de cette proximité forcée Monsieur.
_ Je vous arrête tout de suite : il n'y aura aucune proximité, trancha-t-il.
_ J'y ai songé Miss Granger mais n'ayez crainte, le professeur Slughorn supervisera lui aussi les examens en vue du nombre plus important d'élèves cette année, le coupa Minerva. »
Le sorcier leva un sourcil. Voyez-vous cela, il venait tout juste d'être mis au courant de cette fantaisie, n'était-ce pas délicieux ?
« Severus, je pense que Miss Granger va vous montrer le chemin. »
Magnifique.
« Bien, acquiesça Hermione. »
Super.
L'homme resta silencieux, et cela aurait pu être déstabilisant si ce n'était pas habituel venant de sa part. D'une posture tendue, Hermione se dirigea vers la sortie, suivie par son professeur de potions qui restait derrière elle tel un spectre.
Alors, elle mit un certain temps à arriver jusqu'à l'étage des préfets, parce qu'ils étaient assez éloigné certes, mais surtout à cause de sa démarche trainante. Elle prenait conscience, au fil des secondes, de la réalité venant la frapper à son tour.
Elle allait partager ses quartiers avec Severus Snape. Seigneur tout puissant, comment une cohabitation pareille pouvait bien se passer ? Cela allait finir en catastrophe ! Pourvu qu'il n'y aient pas trop de dommages collatéraux…
Hermione déglutit en se retrouvant devant le tableau gardant ses quartiers. Devant elle, une femme aux allures aristocratiques, portant une robe lourde et imposante couleur pêche, dormait paisiblement sur son coffret à bijoux. Elle avait un teint de porcelaine, une coiffure d'époque volumineuse contrastant avec ses traits fins et délicats.
« Excusez-moi de vous réveiller, j'aimerai entrer, dit poliment Hermione. »
La jeune femme cligna soudain des yeux, puis releva lentement la tête, dardant son regard bleuté vers la jeune femme sans n'émettre aucun son.
« Bandersnatch, prononça-t-elle. »
La jeune femme baissa lentement la tête, avant que le tableau ne s'ouvre lentement. Snape prit une profonde inspiration, réalisant dans quelle merde il était en train de foutre les pieds.
Ce genre de plan foireux était toujours pour sa pomme de toute façon. Alors, foutu pour foutu, il soupira dramatiquement avant d'entrer à sa suite.
Il pénétra dans un semblant de quartiers bien plus spacieux que ce à quoi il s'attendait. D'aspect colonial, une cheminée sculptée réchauffait la pièce et au dessus d'elle se trouvait un renfoncement comportant une statue à l'allure d'un hippogriffe lui semblait-il. Quelques pas plus loin, une méridienne en velours ainsi qu'un petit fauteuil rond y faisaient face, mais aussi, et à sa surprise, un petit écran sur le côté, posée sommairement sur une table à roulette. Bien sûr, il ne pouvait être dans les quartiers de la sacro sainte Hermione Granger sans tomber sur une bibliothèque remplie à ras bord occupant un large pan de murs ainsi qu'un bureau plein à craquer de manuels. La pièce demeurait très lumineuse grâces aux fenêtres mais aussi aux diverses bougies magiques agrémentant le plafond. De plus, elle semblait assez spacieuse pour qu'ils puissent éventuellement y rester sans se bouffer l'un l'autre. Il fallait dire qu'elle était rangée avec une minutie telle que Snape la soupçonna d'être légèrement maniaque sur les bords.
Plus loin, le sorcier s'avança et devina que les deux portes en bois cachaient sans doute une salle de bain sommaire ainsi que sa chambre. Bien évidemment, elle n'en n'avait pas de seconde, cela aurait été bien trop demander !
Snape retourna ainsi vers le living room pour constater que ses affaires avaient été empaquetées par Dinky et posées ici. Le maître des potions maugréa dans sa barbe, ouvrant cette valise bien trop maigre à son gout. Il constata qu'ils n'avaient pas pu sauver beaucoup de sa garde robe, le minimum syndical vraisemblablement. Dans deux autres cartons se trouvaient quelques nécessaires de potions, des effets personnels sans importance, ainsi que son jeu d'échec. Le fond des cartons semblait un peu trempé et avait déjà formé une vilaine tache sur le tapis blanc cachant un parquet ancien, le même qui était partout dans Poudlard.
« Je suppose que vous n'avez pas d'armoire disponible, gronda-t-il.
_ N-non, bégaya-t-elle, mal à l'aise. En vérité, je ne sais même pas comment nous pourrions faire pour dormir monsieur.
_ Formidable, souffla-t-il.
_ Je crains que cette méridienne ne soit trop… petite pour vous. Je vous céderais la chambre, alors, vous pouvez y poser vos affaires je suppose. Mon dressing est loin d'être rempli. »
Snape leva un sourcil. Il suivit la jeune femme qui ouvrit une des deux portes latérales, se raclant la gorge de gêne.
La chambre était bien différente du reste, plus simple et cocooning. La pièce était entourée de lambris, les poutres apparentes donnaient un charme certain et quelques plantes simples poussaient dans les recoins. Contre le mur trônait un lit large comportant un plaid, une couette épaisse, plusieurs coussins, et Snape remarqua qu'on pouvait même s'y cacher derrière un rideau improvisé. Cette pièce avait un côté rassurant, loin de l'aspect gothique habituel de l'architecture du château.
Snape en était le premier surpris, mais n'en montra rien et Hermione se dirigea vers cette armoire en vieux bois immense dont elle ouvrit les deux portes, prenant garde à ne pas renverser la table de chevet sur laquelle était encore allumé un chandelier modeste.
« Je n'occupe que la partie gauche, il y a encore de la place de ce côté Monsieur. »
Le concerné grogna sans émettre un seul mot, et Hermione rougit.
Elle avait raison. Cette colocation allait introduire une proximité certaine, qu'ils le veuillent ou non. Et il n'allait pas pouvoir se planquer ici toute sa vie.
Toujours aussi silencieux, Snape soupira de lassitude, et Hermione se recula, l'air gêné.
« Je… je suppose que vous avez des choses à faire, des affaires à ranger. Pour ma part, j'ai encore quelques devoirs à finir, mais en cas de besoin, la chambre communique avec la salle de bain et je serais… dans le salon. Bonne soirée ! »
Hermione se sauva plus qu'elle ne s'en alla et rapidement, Snape se retrouva seul. L'homme marmonna dans sa barbe, planté sur place, son pouce et son index se pinçant l'arête de son nez.
Merlin, cela risquait d'être bien plus difficile que prévu.
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La première soirée et nuit avait été bien plus calme que ce à quoi il avait pu s'attendre. La jeune femme avait eu le bon goût de ne pas agrémenter ses quartiers de quelconques signes distinctifs des Gryffondors. Tout était propre, rangé. Autant dire que Snape aurait juré qu'il n'en n'aurait pas été autant s'il s'était retrouvé par malheur chez Weasley. De plus, elle avait été étonnamment silencieuse.
Néanmoins, le réveil donna le ton et ce calme n'annonçait rien d'autre que le début de la tempête.
Snape ouvrit la porte de la chambre et fit sursauter Hermione qui, plantée au dessus de son bureau, se retourna brutalement. Elle soupira en lui envoyant un regard noir, ce qui le fit lever un sourcil.
La jeune femme portait encore son pyjama, un simple débardeur blanc ainsi qu'un short en coton bien trop court. Elle était à moitié décoiffé, ce qui ne dénotait peut-être pas tant que ça que d'habitude.
Bon, c'était peut-être un peu méchant ça.
Mais il fallait dire qu'elle semblait d'une humeur massacrante.
« Quoi ? cracha-t-il.
_ Vous pourriez éviter de débarquer comme si le salon prenait feu ?
_ Vous êtes toujours comme ça le matin ? Dites-le moi tout de suite, histoire que je me prépare mentalement.
_ Vous avez dormi dans cette tenue ? demanda Hermione en levant un sourcil, baissant son regard sur sa redingote.
_ Non, figurez-vous que je pionce à poil, mais j'avais pas envie de vous créer un choc ou de me prendre un procès pour harcèlement sexuel.
_ Quelle délicate attention, mais il ne fallait pas vous donner tout ce mal pour une si petite chose, se moqua-t-elle.
_ Ok vous avez gagné ! La prochaine fois, je me pointe en calbart.
_ Tant que vous faites ça en silence, trancha Hermione.
_ Attendez, je peux prendre ça au mot ? »
Hermione souffla par le nez avant de grogner et de retourner à ses devoirs.
« Et qu'est-ce que vous foutez pour commencer ? demanda Snape en s'avançant avant de se pencher au dessus d'elle. C'est quoi ce truc, de l'arithmancie ? »
Cette fois, la Griffondor prit une profonde inspiration en s'accrochant au bureau, profondément agacée.
« Mais qui fait un truc pareil dès le réveil ? Vous feriez mieux de travailler vos potions.
_ Ah non ! s'écria Hermione. Je tiens à signer la première règle ici : j'interdis toute discussion à propos des potions avec vous, c'est clair ?
_ Une fois encore : je peux prendre ça au mot ? Parce que dans ce cas, vous n'aurez pas le droit de me poser des questions et pour ça, Merlin, je signe aussi. »
Hermione grogna et Snape sourit de satisfaction d'avoir réussi à retourner cette règle contre elle. C'était presque trop facile !
Pour une fois de bonne humeur, l'homme se dirigea vers la salle d'eau tandis qu'Hermione le regarda faire. Les préfets ayant la possibilité d'accéder à une immense salle de bain non loin de leurs quartiers, celle-ci était bien plus sommaire. Elle comportait une douche assez petite, un lavabo guère assez grand pour supporter les affaires de deux personnes ainsi qu'un cabinet de toilettes.
Snape soupira alors en matérialisant le restant de ses effets personnels et, tandis qu'il s'affairait à se chercher une place dans ce capharnaüm de produits de beauté, Hermione venait d'investir de nouveau sa chambre.
Bien évidemment, le lit était fait, c'était presque comme si l'homme n'avait pas dormi ici. Seul son parfum assez reconnaissable trahissait sa présence, ainsi que sa cape posée sur le dossier de la chaise à côté de la fenêtre.
Hermione ouvrit ainsi son armoire, ignorant tout bonnement la partie de Snape pour se saisir de son uniforme scolaire, vêtement qu'elle mit un certain temps à trouver et pour cause. Elle était épuisée.
La méridienne du salon était peut-être jolie, confortable pour regarder la télé, guère pour y dormir toute une nuit. Elle avait le dos en compote, sans compter qu'elle s'était réveillée au moins trois fois à cause de la cheminée éteinte et de l'oubli idiot du plaid dans son lit.
Hermione retira son pyjama, se retrouvant simplement en culotte avant de se figer un instant pour laisser éclater un éternuement.
« Oh non, soupira-t-elle en levant les yeux vers le plafond.
_ Dites, éclairez-moi d'un doute, balança Snape en ouvrant soudain la porte vers sa chambre. »
La jeune femme pâlit soudain et hurla quand elle tomba sur la silhouette de son professeur.
« Partez d'ici ! ordonna-t-elle en ramenant son uniforme devant sa poitrine.
_ Bon sang, mais bordel, Granger ! bafouilla-t-il en hurlant néanmoins, la main posée sur ses yeux.
_ Vous êtes dingue de rentrer comme ça sans vous annoncer !
_ Comment j'aurais pu imaginer qu'il vous prendrait l'idée de vous déshabiller au juste, aboya-t-il. Oh et puis merde, vous êtes juste une chiante absolument dinguo.
_ Attention ! »
Snape qui venait de se retourner pour se rendre de nouveau dans la salle de bain, se prit le mur en pleine face à la place. Au lieu de grogner, il se contenta de lâcher un « merde » réflexe, et heureusement qu'il avait toujours sa main devant ses yeux pour ne pas voir Hermione qui manqua d'éclater de rire et qui venait de se pincer le nez pour en retenir le bruit.
« Mais quelle idée seigneur ! entendit-elle depuis la salle de bain.
_ Je vous interdit de me mettre ça sur le dos, jusqu'à hier, cette pièce était ma chambre je vous signale.
_ Occupez-vous plutôt de vous mettre des fringues sur le dos oui ! »
Hermione se mordit la lèvre pour ne pas rire de nouveau. Elle s'habilla et recoiffa rapidement ses cheveux avec ses doigts avant d'ouvrir l'accès vers la salle d'eau. Elle resta plantée là, soupirante et jetant un regard noir vers Snape qui paraissait fier, peut-être, mais qui n'en menait pas franchement large au fond de lui.
« J'espère par Merlin que vous n'avez rien vu, gronda-t-elle. »
Tout dépendait du point de vue… Est-ce que la couleur crème d'une petite culotte en dentelle et la forme de deux jolis…
« Non, balança Snape innocemment. »
Hermione plissa les yeux vers Snape qui décida de jouer la carte de l'ignorance totale. Hermione soupira de nouveau, agacée.
« Très bien, je toquerais désormais. Je crois que je toquerais même deux fois, croyez-moi. Mais par pitié, par pitié, ne vous déshabillez plus jamais ici !
_ Bien ! »
Snape passa à côté d'elle, le pas hésitant avant de prendre sa cape qui était restée sur sa chaise.
« Vous avez accordé mon passage à votre copine endormie j'espère ?
_ Pardon ?
_ Le tableau, précisa-t-il.
_ Oh, vous n'avez pas retenu le mot de passe ?
_ Ce nom à coucher dehors vous voulez dire ?
_ Je lui demanderais de vous laisser passer, grogna-t-elle en guise de réponse. »
Snape s'en alla sur ces belles paroles, ne daignant surtout pas lui accorder un merci quelconque.
Hermione leva les yeux au ciel avant de quitter enfin ses appartements.
Le reste de la journée se déroula assez normalement. Les cours occupant les pensées de tous, elle avait du attendre l'heure du diner pour se trouver assaillie de questions, de la part de Ron, Harry, mais aussi de Ginny, Dean, et même Lavande. Tout le monde voulait savoir comment diable s'était passée cette première nuit en compagnie de la chauve souris des cachots.
Bien évidemment, Hermione n'avait rien à leur mettre sous la dents. Alors, ses camarades s'en étaient aller, déçus, tous hormis bien sûr Harry et Ron qui n'osaient croire au calme relatif de cette nuit qu'elle leur avait raconté.
« Oh allez Hermione, tu peux nous le dire maintenant.
_ Vous dire quoi, grogna la Gryffondor, fatiguée par ces questions incessantes.
_ Snape.
_ Quoi Snape ? Il a dormi dans ma chambre, que veux-tu que je te dise de plus ?
_ Beurk, t'as laissé Snape dormir dans ton lit ?! s'exclama Ron sur un ton immature.
_ Bien évidemment que je lui ai laissé mon lit, tu crois vraiment que je l'aurais laissé dormir sur le canapé ? A moins que je ne dorme avec lui peut-être !
_ Non, mais j'imaginais que tu aurais trouvé une autre solution…
_ Je t'en pris Ron, les meubles ne sont pas gratuits je te signale ! Je sais que tu aurais adoré que je te dise qu'il dort en vérité dans un cercueil, désolée de briser ton mythe mais ce n'est pas le cas. Il a dormi, j'ai dormi, plus ou moins, il n'y a rien à dire de plus.
_ Le réveil a du être bizarre néanmoins, souligna Harry, amusé.
_ En fait, vous allez rire, mais quand il est rentré dans la chambre ce matin, j'étais à poil, ricana Hermione en terminant son morceau de pain. »
Harry recracha sa gorgée de jus de fruits tandis que Ron sembla soudain s'étouffer avec sa dernière bouchée de viande. Sa soeur arriva en catastrophe vers lui, tapant dans le dos de Ron tandis que Harry tentait de reprendre ses esprits, prenant en main sa serviette à moitié trempée pour sécher ses larmes.
« Snape t'as vu à poil ?! s'exclama le rouquin, la voix étranglée.
_ Oh non, je ne crois pas, je me suis cachée avant.
_ Tu ne « crois pas » ?! répéta-t-il.
_ Attends, c'est quoi cette histoire, Snape t'as vu toute nue ? intervint Ginny, éberluée.
_ On ne l'a pas fais exprès, marmonna la Gryffondor. »
Néanmoins, ses trois amis ne cessaient de la dévisager comme si elle venait d'une toute autre planète. Hermione leva les yeux vers eux de nouveau, et ne put cette fois cacher son profond agacement.
Elle était fatiguée, elle voulait dormir, les chasser et être foutrement seule, arrêter de faire face à leur tronche d'abrutis en train de la dévisager pour une connerie aussi insignifiante.
« Laissez-moi tranquille à la fin ! Je savais déjà que vous n'étiez pas enchanté quand j'ai insisté pour l'aider, et je suis sure que vous n'allez pas hésiter à saisir la moindre occasion pour l'enfoncer et m'enfoncer moi aussi alors arrêtez de jouer avec mes nerfs ! Oh et puis merde, je m'en vais ! »
Les trois Gryffondors observèrent Hermione d'un même air, à la fois interloqués et figés comme des statues de sel.
Agacée, la jeune femme remonta les escaliers, parcourant les corridors pour atteindre ses quartiers. Oh par Merlin, elle voulait son lit, elle voulait sa couette, elle voulait dormir ! Mais bien mal en fut lorsqu'elle arriva jusqu'à son tableau tout en voyant au loin, Snape à deux doigts de la crise.
Le sorcier s'agitait devant le tableau gardant l'entrée des quartiers d'Hermione, sur le point de l'éventrer avec sa baguette. Il avait beau secouer le cadre, beugler, la menacer de la noyer sous de la térébenthine, l'aristocrate gardienne de ses lieux ne semblait pas décidée à se réveiller.
« Hé, arrêtez de la maltraiter ! intervint Hermione, ne décolérant pas.
_ Ah bah vous voilà enfin ! Ça fait une heure que j'essaie de réveiller cette greluche.
_ Et je peux savoir comment vous vous y êtes pris ? »
Hermione arriva à la hauteur de Snape, posant ses mains autour de ses hanches d'un air autoritaire.
« Je lui ai dis de me laisser entrer, j'ai essayé de retrouver votre mot de passe de merde avec ce nom à coucher dehors, je l'ai secoué, je l'ai insulté, je l'ai menacé, décompta-t-il.
_ Vous avez essayé, je ne sais pas hein, juste une idée : de la réveiller en douceur ?
_ Mais quelle idée saugrenue. »
Sa remarque lui fit lever les yeux au ciel.
« Vous saviez que normalement, elle n'a pas le droit de me refuser l'entrée si je lui donne le bon mot de passe.
_ Oui, mais vous n'avez pas le bon mot de passe ! s'emporta-t-elle.
_ Parce que vous avez choisi un nom de village sorti d'un pays de l'est !
_ Le bandersnatch est une créature venant du roman d'Alice au pays des Merveilles.
_ Par Merlin, bandersnatch ! soupira Snape. Ce mot de passe est imprononçable.
_ Oh vous voulez un meilleur mot de passe peut-être ? Attendez un peu. »
Hermione se tourna vers la jeune femme, passablement énervée.
« Excusez-moi Madame de vous déranger, dit-elle d'une douce voix, ne trahissant nullement son état d'énervement maximum. »
Enfin, l'aristocrate leva les yeux, souriant légèrement à Hermione tout en restant muette.
« Le mot de passe est bandersnatch, néanmoins, j'aimerais le changer. Serait-ce possible ? »
Le tableau acquiesça, et la jeune femme se releva un peu plus pour ouvrir sa boite à bijoux. Puis, elle en désigna l'intérieur afin qu'Hermione change l'accès.
« Bâtard des cachots, dit-elle fièrement. »
L'aristocrate ouvrit la bouche, tout en cachant sa surprise à travers sa paume, gardant toujours cet air hautement distingué.
Snape serra les dents, expirant l'air de ses narines, à deux doigts de la crise de nerfs.
Puis, Hermione se tourna vers lui avant que la porte ne s'ouvre.
« Voilà. Satisfait ? »
Peut être y avait-elle été un peu fort. Hermione rentra ainsi dans ses quartiers et réalisa seulement maintenant à quel point tout cela était tangible.
Oh, ça avait été facile hier. Snape était arrivé presque en pleine nuit, il n'y avait eu qu'à lui présenter les lieux avant qu'il aille se coucher. Mais maintenant, il était 19h, et il en demeurerait ainsi durant des semaines : Snape et elle, en train de se détendre, partageant leur quotidien et ce, tous les jours, sans compter les week end…
Allaient-ils y survivre ?
« Je, commença-t-elle en se retournant, sur le point de s'excuser pour aplanir la situation. Merlin, mais je peux savoir ce que vous faites ? »
La jeune femme venait de retrouver Snape, une sorte de craie à la main en train de tracer une longue ligne sur le parquet entre elle et lui. Il la termina, satisfait.
« Ceci est mon espace vital, désigna-t-il. Et ceci, est le votre. Vous n'envahissez pas mon espace, et je n'envahis pas votre espace. »
Hermione leva un sourcil. Cette phrase lui rappelait quelque chose…
« C'est pas une réplique de film ça ?
_ Maintenant, je vais retourner dans les cachots et tenter de récupérer mes foutues affaires.
_ Vous ne devriez pas faire ça, souligna Hermione. Vous allez finir par vous noyer.
_ J'en ai rien à faire. »
Hermione soupira. Elle entendit la porte claquer et en profita pour s'écrouler dans son canapé. Elle n'osait aller dormir dans son lit, de peur que Snape ne l'y sorte par les pieds dès son retour. Et Dieu, il finirait clairement par revenir, et, elle le redoutait, avec une humeur plus massacrante encore, car elle en était certaine, Snape ne parviendrait jamais à récupérer un quart de ses effets personnels.
Les cachots avaient fini par céder à plusieurs années de négligence, de vapeurs de potions sans doute nocives couplées à une guerre ayant grandement fragiliser la structure. Tous les vitraux avaient explosé, ayant fait pénétrer dans les sous sol de l'eau jusqu'au plafond. Oh, les créatures habitant de lac noir n'avaient pas eu l'air de s'en plaindre franchement. Pire encore, il semblerait que certains d'entre eux refusaient maintenant de quitter les lieux et empêchaient beaucoup de sorciers d'y effectuer les sortilèges nécessaires.
Non que cela soient ses oignons, mais connaissant le tact légendaire de Severus Snape, elle doutait qu'il parvienne à en tirer davantage. Dans le doute néanmoins, Hermione décida de rester ici, au cas où elle doive avertir le professeur McGonagall de l'absence potentiellement inquiétante de son professeur de potions.
Ainsi, Hermione, dépitée, décida de ramener l'écran de télévision vers le devant de la cheminée éteinte.
Cet objet n'était présent dans ses quartiers qu'à cause de ses parents, effrayés à l'idée qu'elle ne s'ennuie dans ces lieux si grands, toute seule. Et il fallait avouer que cette chose lui avait sauvé l'existence, pour tous ces soirs où elle avait juste besoin de se vider l'esprit et le maintenir au repos autrement qu'en dormant. Elle avait réussi à contourner le problème de connexion internet et se décida à enclencher le mode zombie devant une émission bizarre de compétition autour de mariages.
Il se passa ainsi une bonne heure avant qu'elle ne finisse par réellement s'inquiéter. Puis, elle entendit le cadre de la porte s'ouvrir brutalement. Snape s'avança ainsi devant elle, immense et effrayant. Les bras ballants, il était trempé de la tête aux pieds, pire encore que la veille.
Hermione ouvrit la bouche en grand, complètement choquée.
« Je déteste ma vie. »
L'homme avança de plusieurs pas, et Hermione se trouva d'autant plus horrifiée.
« Non, non, non ! s'exclama-t-elle. Mais vous avez vu votre état, vous allez bousillé le tapis !
_ Ah oui ? Et que voulez-vous que j'y fasse, chère Miss Je Sais Tout ?
_ Vous vous déshabillez. »
Pour la première fois de sa vie, Snape éclata de rire devant Hermione Granger qui ne semblait même pas déstabilisée. Elle restait même déterminée, les bras croisés ainsi qu'un air sérieux planté sur le visage.
« Vous êtes sérieuse, conclut-il.
_ Bien évidemment !
_ Mais enfin, la salle de bain est juste là, lâcha-t-il en soupirant.
_ Vous allez devoir traverser la pièce : c'est non.
_ Parce que vous croyez pouvoir m'en empêcher, la targua-t-il.
_ J'ai pétrifié mon camarade de classe en première année pour monter sur un jeux d'échec géant et battre votre épreuve pourrie, je n'ai peur de rien. »
Snape continua de la fixer d'un air défiant, et ils restèrent ainsi silencieux, face à face. Cela sembla durer une éternité avant que Snape n'abdique.
« Bien ! cracha-t-il. »
Hermione leva les yeux au plafond, faisant venir à elle une immense bassine. Snape retira alors sa cape, et quand il l'y déposa, Hermione manqua de tomber en avant en une expiration coupée. Ce truc pesait une tonne !
« Mais comment diable avez-vous réussi à arriver jusqu'ici ?
_ Figurez-vous que je me suis littéralement trainé le long des marches, espérant par tous les saints que Sybille pourrait passer par là, histoire de lui en faire manquer une, ricana-t-il d'un air sombre.
_ Mais qu'est-ce que vous avez contre elle au juste, marmonna-t-elle pendant qu'il retirait les boutons de sa redingote avec une décontraction hors norme.
_ Si je vous le racontais, vous ne me croiriez pas.
_ Le pantalon aussi, désigna-t-elle.
_ Vous exagérez !
_ Ce sont mes quartiers, releva Hermione, excédée.
_ Nos quartiers, rectifia Snape.
_ Vous les avez découpé en deux figurez-vous, alors maintenant que vous devez traversé ma partie, vous devez suivre mes règles. Et avant que vous me le disiez : oui, je suis toujours aussi emmerdeuse en ce qui concerne la tenue de mon tapis. »
Snape grogna et Hermione finit par poser cette bassine par terre lorsque Snape y balança ses chaussures comme un malpropre.
« Je peux savoir où sont vos serviettes ? »
Hermione les fit appeler et les lui tendit. Snape se retrouva ainsi à enrouler cette chose rose abominable autour de sa taille, bien trop petite d'ailleurs, faisant apparaitre ses jambes poilus et son torse. Le voyant ainsi dans cette accoutrement, Hermione ne put s'empêcher de pouffer de rire et soudain, le maître des cachots la fusilla du regard.
« Et la salle de bain, elle est dans votre partie des quartiers aussi ? gronda-t-il d'une voix grave.
_ Ça ne compte pas.
_ Et vous vous basez sur quoi pour établir ce genre de règles ?
_ Sur rien.
_ Voyez-vous donc.
_ Allez vous doucher nom d'un hypogriffe. »
Snape grogna, puis s'exécuta, Hermione l'observant laisser les traces de ses pieds nus sur le parquet, slalomant pour ne pas poser une patte sur le tapis, non sans difficulté. Hermione souffla en baissant les yeux vers la bassine, puis décida de la matérialiser à côté de ses affaires, dans sa chambre. Elle revint sur son canapé, et grogna en se fondant dans son plaid polaire.
Vraiment, cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas vécu une soirée aussi mouvementée. Depuis la fin de la guerre, Hermione avait quitté les dortoirs des Gryffondors et tout le tintamarre qui en découlait. Cela avait été appréciable d'avoir ses quartiers pour elle toute seule, mais parfois, ses petites aventures lui manquaient. Tout avait été si calme depuis la rentrée scolaire, elle n'y était que trop peu habituée en réalité.
Hermione soupira en posant sa tête sur l'accoudoir du canapé, et sursauta en sentant ses pieds être virés brutalement de l'assise pour se retrouver par terre.
« Comment diable avez-vous réussi à contourner le sortilège contre la technologie moldue ?
_ Vous n'êtes pas dans la bonne partie des quartiers.
_ Oh, mais détrompez-vous ! »
Snape désigna le sol, et Hermione remarqua une ligne traverser le milieu du sofa. Elle le soupçonna d'avoir glisser un petit sort pour ça, mais décida qu'elle n'était plus d'humeur de se battre ce soir. Alors elle soupira sans répondre.
« Et donc, vous regardez des clampins se marier.
_ Oh, mais je ne vous ai pas demandé votre avis ! »
Cette fois, il dut sentir qu'elle était vraiment sur le point de le tuer, parce qu'il se tut. Combien de temps exactement ? Elle devait avouer qu'elle l'ignorait, parce que ses yeux tombaient d'eux-même et qu'à force de lutter, ses paupières se fermèrent pour de bon durant de longues heures. Hermione sursauta en pleine nuit, alors que les lumières étaient toutes éteintes ainsi que l'écran de télévision.
Elle était seule, mais le plaid était sur elle et ses pieds de nouveau allongés sur la méridienne. Néanmoins, cela ne l'empêcha pas de grimacer en se massant le bas du dos. Puis, elle soupira, réalisant qu'elle venait de nouveau de couper sa nuit, d'une heure au moins, sans doute plus.
Usée, Hermione se traina jusqu'à sa bibliothèque et en sortit un livre, se remettant plus droite afin de lisser son dos et d'espérer réduire la douleur de ses articulations pour au moins, finir sa nuit dans de meilleurs conditions.
