[Twilight et ses personnages appartiennent à S. Meyer / La photo de profil appartient à Gaby Khaleesi]
Rating : M (+16ans)
Prologue
Voici l'histoire de mon renvoi de Washington Walker High School – affectueusement appelé Wanker high school par moi-même.
Il faut savoir que le lycée est un monde sans foi ni loi, c'est tué ou être tué. Un monde apocalyptique invisible aux yeux des adultes – sauf un jour par an, quand ils décident de regarder un peu ce qu'il se passe. Pour survivre, tu dois être plus rusé que les autres et si tu n'es pas en haut de la chaîne alimentaire alors tu ne survis pas.
J'ai choisi de survivre autrement qu'écraser tout le monde avec mes converses. J'ai décidé d'être la fille de l'ombre, celle qui paraît inoffensive mais qui, en fait, tire les ficelles. Une rumeur par-ci, une autre par-là et le tour est joué. À la fin, plus personne ne sait d'où la rumeur est partie.
J'avais un objectif qui tenait lieu de fil rouge au cours de ma scolarité : mettre Brenda et Brandon en couple.
Parce que ça me faisait rire.
Toutes les rumeurs avaient pour but d'éloigner d'autres prétendants de Brenda et de Brandon.
Ça a commencé par un simple "Hey, paraît que Brandon trouve Brenda jolie", ça s'est terminé par une alerte à la bombe.
Mauvais concours de circonstances. J'ai appelé Brandon pour lui dire que j'avais laissé une bombe dans les toilettes du lycée.
Ce crétin a pensé à une bombe, littéralement. Je parlais de Brenda.
J'avais déjà un passif avec le conseil de discipline. J'avais retiré des lettres du panneau du lycée afin que les lettres restantes forment :
"WA...N... ...KER High school"
Parce que c'était quand même plus honnête vu que Washington Walker High School était un lycée de branleurs.
Du coup, passé le malentendu et les explications, je me suis fait virer. Ma mère a fait une crise et m'a collée dans un avion en direction de l'enfer.
Mais Branda et Brandon sont en couple, maintenant.
Chapitre 1
Il n'y a personne pour m'accueillir quand je passe les portiques de l'aéroport. Enfin, il y a beaucoup de personnes mais aucune de ces personnes n'est là pour moi. Je balaye le hall au cas où j'aurais loupé Charlie mais non, il n'est pas là. Non content de m'avoir fait faire tout ce voyage en avion – ce qui m'a quand même fait prendre deux avions – il fallait encore que j'attende pour entrer en enfer.
À sa décharge, Charlie n'y est pour rien, la faute revient à ma mère qui m'a envoyée vivre avec mon père pour le reste de mon adolescence. Date de ma libération : inconnue. Il va me falloir finir ma première, faire toute ma terminale, obtenir mon bac et trouver suffisamment d'argent pour vivre hors d'un foyer parental. Dégotter un taff ou me marier à un homme riche, au choix. Plutôt le mariage intéressé, en fait.
Ma mère serait fière de moi, elle qui me reprochait de ne pas être prévoyante – et de bousiller mon avenir – je viens tout juste de planifier ma vie, là. Je me dirige vers les tapis-roulants et récupère mes deux valises avant de revenir dans le hall, face au portique d'arrivage de mon vol. Je sors mon téléphone de la poche de mon manteau et retire le mode avion. Un sms arrive immédiatement, de Charlie :
Il y a des bouchons, j'arriverai vers 18h15.
Il est 17h38...
Ok. Il y a un type bizarre qui n'arrête pas de me regarder. Je fais quoi ?
Il n'y a pas de type bizarre et personne ne me regarde, à part ce gosse, là, qui passe devant moi en tenant la main de sa mère. Je lui tire la langue. Pour passer le temps, j'appelle Philou. Philippe Dwyer, le nouvel époux de ma mère, il préfère qu'on l'appelle Phil mais moi, je l'appelle Philou dans ma tête. S'il le sait, il me tue et il sèmera les parties de mon corps dans six pays différents. Ça me rappelle... Charlie n'a pour seul véhicule que sa voiture de fonction et il est hors de question que je sois transportée dans toute la ville telle une criminelle. Philou décroche enfin :
« Tu es déjà arrivée ?
« Les avions volent vite à notre époque, la technologie a évolué depuis les dinosaures. Tes frères ne te manquent pas, d'ailleurs ?
« Bella, une grande carrière d'humoriste te tend les bras. Tu devais atterrir à 17h20 et tu as une heure de route ensuite. Je suis donc légitimement surpris.
Un bip m'annonce l'arrivée d'un sms.
Reste près d'autres gens, je me dépêche.
Inutile de répondre alors je remets le téléphone à mon oreille.
« Je suis arrivée à Port Angeles, lui expliqué-je. Je me suis dit qu'il ne servirait à rien d'atteindre l'enfer pour vous prévenir. Tu peux dire à maman que je suis bien arrivée ?
« Ta mère a dit d'appeler quand tu arriveras à Forks.
« Tu peux attendre une heure et lui dire que je suis bien arrivée ?
« Tu as de la chance que je ne puisse rien te refuser.
« Ça tombe plutôt bien parce que j'ai besoin de ton talent pour ne rien me refuser.
« Qu'est-ce que je n'ai pas dit là, soupire-t-il. Qu'est-ce que tu veux ?
« Attends.
Je me prends en selfie, les sourcils froncés sur mes tristes yeux noirs et la bouche boudeuse puis le lui envoie par mms.
« C'est moi, le sms mais attends avant d'aller voir, ok ?
« Ok.
« Alors voilà, tu sais que Forks, c'est l'enfer ?
« Ouais, j'ai cru le comprendre quand j'ai vu l'air de chien battu que tu as arboré durant tout le trajet pour l'aéroport.
« Eh bien, je n'ai pas de voiture et Forks ne connaît pas les bus alors il faut que tu me sauves. Je ne survivrai pas.
« Charlie n'a pas de voiture ?
« Si, Charlie a une voiture... de police... et il travaille tout le temps, il n'aura pas le temps de me trimballer. Il y a plus de criminalité à Forks qu'à Chicago, pourquoi crois-tu qu'ils ont nommé Charlie comme chef de la police ?
« Maman ne t'a jamais fait la leçon sur les mensonges ?
« Déjà, c'est ma maman, pas la tienne et ensuite, ce n'est pas un mensonge, c'est une exagération dans un but humoristique, il faut bien que j'aiguise mon sens de l'humour pour ma future carrière. Je ne te demande pas de m'acheter une voiture toute neuve, toute belle, ni de la payer entièrement. J'ai juste besoin d'un peu d'aide financière pour me la payer moi-même. Je te rappelle que je ne suis qu'une ado un peu paumée. Tu peux regarder ce que je t'ai envoyé, maintenant.
J'attends un peu puis je l'entends rire.
« On t'a peut-être envoyée en enfer mais on a envoyé l'enfer à Charlie. Il n'a aucune chance. Tu peux trouver de bonnes voitures d'occasions à 8000$, je te fais un virement de 2000 pour t'aider mais ne prends pas ça pour une récompense de tes mauvaises actions.
« J'ai bien compris ma leçon, plus de message malencontreux à double sens ni de détérioration de matériel signalétique.
« C'est bien. Tu veux parler à ta mère ? Elle vient de rentrer.
« Non, je lui fais la tête.
« D'accord, d'accord. À plus tard, Bells.
« Bye Phil.
Cinq minutes plus tard, mon appli bancaire m'envoie une notification pour un virement de 2000$ reçu. Philou est efficace, je lui envoie un "merci :)" par sms. Il est 17h56 quand Charlie accourt dans le hall comme si ma vie en dépendait. Avoir un père flic a ses avantages. Je lui fais un signe pour qu'il me repère et je le vois souffler de soulagement.
« Où est le type ? Me demande-t-il de but en blanc.
« Parti, je crois qu'il a perdu patience en me voyant rester près des gens.
« Si jamais tu le recroises, tu me le dis, d'accord ?
« Bien sûr.
Il essaye de me faire un câlin, hésite puis se décide à me taper l'épaule comme si j'étais son fils. J'ai dû oublier de rectifier les choses à propos de mes doutes sur mon identité de genre. J'attends d'être dans sa voiture de police pour le faire. Elle nous attend d'ailleurs devant les portes, les gyrophares allumés et tournoyants pour indiquer une urgence. Ma veste peine à compenser la quinzaine de degrés perdus et Phœnix me manque déjà. Je me dépêche de m'engouffrer dans le véhicule et claque la portière en regardant le temps d'un mauvais œil. En ce samedi 05 mars, il fait 25° en Arizona. Ici, la météo dit 9° mais je pense qu'ils ont un peu gonflé la température.
« Un enfant m'a tiré la langue tout à l'heure, est-ce que c'est passible d'emprisonnement ?
Charlie sourit en bouclant sa ceinture.
« Ce n'est qu'un enfant et une grimace, balaye-t-il.
Charlie démarre et m'emmène tout droit en enfer avec une désinvolture outrageante.
« J'ai bien réfléchi depuis ta dernière visite, papa.
« Ah oui ? À propos de quoi ?
« De ce que je suis.
« Ah. Et ?
« Je suis bien une fille, en fait.
« Bien.
« Tu veux dire que ça aurait été mal si j'avais été un garçon ?
« Non, je dis que c'est bien si tu te sens en accord avec toi-même.
« J'aime bien parler avec toi, j'ai l'impression que je peux tout te dire.
Je tourne la tête et vois mon père en train de rougir de gêne. Charlie n'est pas doué pour tout ce qui est... discussion. Surtout si je lui parle de trucs émotionnels ou intimes. C'est pour ça que j'adore lui parler de ce genre de trucs.
« J'ai économisé pour m'acheter une voiture, au fait, lui annoncé-je.
Il tourne son regard un moment sur moi avant de le reporter sur la route.
« Ah oui ?
« Ouais, tu travailles toute la journée, je me suis dit que tu ne méritais pas de toujours devoir me trimballer partout, m'emmener au lycée, chez le gynéco, ce genre de choses.
Je le vois déglutir et lui souris.
« Ça ne me dérange pas mais tu as 17 ans, j'imagine qu'un peu d'indépendance te ferait du bien. Combien as-tu économisé, jusqu'à maintenant ?
« 17$.
Charlie porte un regard effaré sur ma personne.
« As-tu la moindre idée du prix d'une voiture ?
« 8000 pour une bonne voiture d'occasion, je sais... mais au moins, je ne pars pas de zéro. Il me reste 7 983$ à trouver. Je dégotterais bien un travail à Forks ou au pire, je travaillerai pour toi. Je me vois bien résoudre des meurtres.
« Il n'y a pas de meurtre à Forks, Bells. Fort heureusement.
« Pour l'instant, dis-je avec un ton de circonstance.
Il reste silencieux.
« C'était de l'humour, précisé-je.
« Oh, je sais. Je pensais à un truc, pour ta voiture.
« Je ne veux pas de voiture de police, le préviens-je.
« Non, Bella. J'ai un ami qui a justement une voiture à vendre. Billy Black, tu te souviens de lui ?
« Celui qui se déguise en fille ?
« Euh, fait-il déconcerté. Non, mon meilleur ami, on regarde des matchs et on va à la pêche ensemble. Je n'ai pas de souvenir d'un type qui s'habille en fille.
« Bessie.
« Bessie est une fille, Bella. Enfin, une femme.
« Ah bon ? Feins-je l'ignorance.
Mon père a de la chance, sans moi, son trajet retour de Port Angeles à Forks serait si ennuyeux. Sans moi, il n'aurait même pas eu à aller à Port Angeles, il serait sur son canapé, avec une bière et un match. Non seulement j'égaie ses trajets mais en plus, je l'empêche de finir alcoolique.
Je n'ai malheureusement pas d'autres sujets de conversations en tête alors je regarde le paysage défiler à travers la vitre. Je m'étonne de ce vert omniprésent mais je ne m'en plains pas, chez moi, tout est jaunâtre.
Quand nous arrivons devant la maison blanche de mon enfance et de mes vacances, je me rends compte qu'il n'y a plus de retour en arrière possible. L'enfer m'a ouvert les portes et m'a engloutie sans me laisser une chance.
Nda : La dernière histoire que j'ai postée n'a pas semblé vous intéresser alors j'ai décidé d'abandonner sa publication, parce qu'il n'y a pas d'intérêt si ça ne plaît pas. Pareil pour l'OS, qui était court de toute façon. J'espère que celle-ci vous intéressera plus.
J'ai l'habitude de répondre à toutes les reviews, même aux guests mais si vous préférez ne pas en recevoir, indiquez "nr" pour "no reponse" comme ça, je ne vous embête pas mais vous remercierai quand même sur le chapitre suivant.
