Une semaine est passée depuis ma conversation avec Tôya, depuis la dernière fois que je vous ai eu au téléphone. Une fois encore, vous avez respecté ma volonté d'espace à la lettre et je vous en suis infiniment reconnaissant. Vous me manquez, mais j'ai besoin de ce temps loin de vous pour réfléchir convenablement.

Même Shôto me le donne, ce temps. J'ignore ce qu'ils se sont réellement dits avec Tôya, mais il apparait que pour le moment, si je ne vais pas vers lui, il ne vient pas vers moi non plus. Je sens qu'il m'en veut malgré lui, mais que tant que je n'exprime pas le souhait de venir m'expliquer, il préfère continuer de me laisser réfléchir. Ça me fait mal, autant pour notre relation que pour lui qui n'a - encore une fois -, rien demandé.

Mais de toute façon, le timing est terrible car tout s'enchaîne : nous entamons les examens de fin d'année pour avoir notre titre officiel de héros pro. Et du côté des Todoroki, je sais que tout est compliqué car le gouvernement fait toujours pression sur eux pour que Tôya aille purger sa peine à Tartarus.

Je lui en veux tellement d'avoir retourné ma vie d'une seule phrase assassine que je souhaite, à ma grande honte, qu'il y aille pour de bon, n'en déplaise à sa famille et à Hawks.

J'ai la tête beaucoup trop remplie par tout ça et je suis de nouveau une boule de nerfs prête à exploser. Katchan se fout de moi, Ochako et Iida s'inquiètent, ma mère préfère éviter de me parler pour me laisser tranquille.

Mes pensées tournent en boucle, mais je n'ai tout simplement pas le temps de les traiter. Ni l'envie. Surtout pas l'envie.

Si je me sortais de mon déni, si j'embrassais cette idée pleinement et que je réfléchissais aux éventualités qui pourraient se présenter à moi maintenant, ma vie voletait en éclats. Je perdrais Shôto comme j'ai perdu Ochako, et je vous perdrais également par la même occasion. Et vous êtes encore trop loin pour que je prenne ce risque. Sans parler de votre réaction en elle-même. De ce que vous pourriez dire à tous les autres si elle est négative.

Et elle sera négative. C'est certain. Il n'y a rien de beau et surtout pas de sain là-dedans.

Je me sens au bord de l'implosion... Mais l'heure n'est pas à flancher. J'ai l'impression d'avoir les deux pieds à nouveau dans une bataille dangereuse, sauf que ce n'est ni AFO ni Shigaraki que j'ai en face de moi cette fois.

C'est bel et bien mon propre reflet.