-Oui, raconte moi.

- Le voyage avait plutôt bien commencé. Devant les taquineries et les sous entendu de Gauvain, je lui avait fait remarquer que si moi je n'était clairement pas disposé à m'amuser avec lui, Perceval, lui, ne serai absolument pas contre.

- Mais comment as tu pû savoir une telle chose ? Demanda Arthur, presque écoeuré des images qui traversaient son esprit.

- Allons messire ... Cela se voit ! Il n'y a pas d'autres mots. Dès qu'un danger éclate, peu importe où se trouve Perceval vous pouvez être sûr que la seconde suivante il est avec Gauvain. Puis lorsqu'il combattent ils n'ont besoin d'aucun mot. Ils sont liés, il y a quelque chose entre eux je trouve.

- J'ai vraiment du mal à remarquer ce genre de chose...

« Pas étonnant, égocentrique comme vous pouvez l'être » pensa Merlin, avant de rajouter, toujours en son esprit ; « Mais bon, cela m'a bien servi ces dernières années... Parce que d'après Gauvain, je ne suis pas des plus discret... ». Merlin cessa de cheminer dans ses pensées, réalisant qu'il pourrait facilement s'y perdre s'il continuait. Il reprit son récit.

- Après que je lui ai fait remarquer que Perceval ne serait peut être pas contre une aventure, j'ai eu une paix royale.

- Et comment ça s'est passé avec les druides ?

- Un peu avant que l'heure du déjeuner, je les ai entendues, alors j'ai occupé Gauvain et Perceval avec un tour de passe-passe puis je suis allé les voir et...

- Attend quoi ? Comment ?

- Ho, j'ai ensorcelé leurs chevaux pour les faire courir un peu.

- Non, je voulais dire comment tu as pû entendre les druides s' ils n'étaient pas là ? Demanda Arthur, confu.

- Quand ils ne sont pas loin les uns des autres, les druides communiquent par la pensée. Ils y arrivent aussi avec moi. Pour eux, je suis l'un des leurs tout en étant au-dessus d'eux... C'est assez compliqué la relation que l'on entretient eux et moi...

- Pourquoi cela ?

- Ils m'appellent Emrys, apparemment ce serait un personnage de légende, le plus grand des plus grands magiciens. Et ils sont convaincus que c'est moi alors ... Ils me traitent bien.

- Ils t'ont traduit la formule ?

- Oui, sans poser la moindre question. Merlin eut un peu de mal à déglutir à la réminiscence du chef de la tribu qui l'avait prévenu que le sortilège qu'il allait utiliser n'avait que rarement réussi et qu'il n'était pas sans risques. Mais qu'il ne doutait pas que si quelqu'un pouvait le réussir, c'était lui.

- Je suis heureux alors d'avoir arrêté la traque contre ce peuple qu'avait commencé mon père. Depuis, on a beaucoup moins d'attaque de leurs part au palais, on n'en entends plus parler et voilà qu'ils m'aident. Après tout ce que mon royaume leur à fait subir...Merlin sentait la mélancolie dans la voix de son prince. Il se blottit un peu plus dans ses bras et posa sa main sur l'une des sienne. Entrelaçant leurs doigts.

- Vous vous efforcez chaque jour de défaire les faits injustes avec lesquels vous avez grandi, tout en protégeant votre peuple en priorité. Vous ne faites rien de mal messire.

- Je ne fais plus de chasse aux sorcières. Mais la magie reste proscrite. Et pourquoi ? Parce que j'en ai peur. Il n'y a pas d'autres raisons. Je l'utilise tout le temps pour me guérir. Combien en dehors de ces murs meurt parce que mon père à chasser tous les guérisseurs et parce que moi, je ne les ai pas fait revenir...

Merlin avait le cœur qui battait à tout rompre. Arthur se rendait compte que la magie était bénéfique. Enfin. Il l'acceptais lui, et les siens. En tout cas, si ce n'était fait, l'idée se creusait un chemin de plus en plus profond dans son crâne. À cet instant, si Morgane se trouvait à porté, il était persuadé de l'embrasser plutôt que de tenter de l'éliminer.

- La magie est comme toute chose. Cela dépend de comment l'on s'en sert. Et il faut traquer ceux qui en font un mauvais usage. Qui attente à la vie d'autrui. Mais il est vrai qu'en excluant totalement la magie par peur de ses mauvais côtés, qui ne sont pas des moindres, je le conçoit , on exclut aussi ces bons côté, comme les guérisseurs, mais on pourrait également faire cesser les secheresse, faire tomber la pluie sur nos récoltes ou apporter le soleil quand il en faut. La population ne manquerai de rien.

- Tu as sans doute raison mais ce genre de contrôle, si la magie est dans toutes les rues, serait peut être compliqué à mettre en place... Et puis, cela fait des années que nous n'avons pas eu de problèmes de culture ni de récolte autour de Camelot...

- Et grâce à qui selon vous ...

- Tu fais la pluie et le beau temps sur Camelot ?! Tu es capable de ça aussi ?

Merlin se contenta d'hocher la tête en se retournant face à son roi. Un peu penot sans savoir pourquoi, il trouvait que le ton d'Arthur était au reproche. Et il ne s'était pas trompé.

- Alors il y a cinq mois, lorsque j'ai fait l'annonce officielle de mon mariage dans la grande cour, tu m'as laissé me tremper alors que tu pouvais l'éviter ? J'ai eu mal à la gorge pendant près de deux semaines !

- Je.. Je n'ai pas jugé utile d'utiliser mes pouvoirs pour si peu. Et puis, je trouvais que la pluie torrentielle rajoutait un peu de dramatisme à la scène.

- Et pourquoi diable l'annonce de mes fiançailles se devait d'être à ce point dramatique ? S'offusqua Arthur.

Merlin ne répondit rien. Plantant dans ceux de son roi des yeux entendu. Il se retourna et s'apprêta à se lever quand Arthur réalisa enfin l'énormité de son erreur. Il saisit Merlin par la taille et vient le recaler entre ses cuisses, collé à son corps.

- Je suis désolé d'accord ? Je suis vraiment désolé. Ne pars pas. S'il te plaît. Raconte moi le reste. Qu'est-il arrivé après ?

Le jeune sorcier avait un terrible poid au creux du ventre. Savoir qu'il allait le perdre. Que c'est Guenièvre qui l'aurait, elle, pour toujours . Il ne voulait pas y penser, c'était trop dur. Alors il reprit son récit. Et pour ne pas faire plus d'histoire, tous deux firent semblant de ne pas entendre les larmes coincés dans la voix de Merlin lorsqu'il reprit à parler. Et bien qu'elles s'atténuèrent vite, elles furent une blessure invisible de plus.

- Lorsque je suis revenu, ils étaient déjà de retour, j'ai prétendu avoir trouver la fleur que je cherchais pour le remède. Et c'est là que Perceval nous as dit qu'il avait vu la troupe de mercenaire sur le chemin du retour et que nous devions faire un détour. On est donc passé par l'ouest. Comme nous ne devions partir qu'une journée, nous n'avions pas prévu de vivre et comme le temps était compté, il était difficile de s'imaginer en perdre à chasser...

- Surtout avec toi dans les parages... à coup sûr vous n'auriez pas mangé grand-chose.

Merlin eut un faible sourire face à la remarque à peine tût sur sa légendaire maladresse, avant de poursuivre.

- Gauvain à alors subtilement proposé que l'on s'arrête à l'auberge de Sulgure.

- Ils possèdent encore une auberge à Sulgure ? Peu de gens passent encore par là depuis la construction de la grand route.

- Hé bien c'est chose sûr que les aubergistes n'étaient pas surmenés. Je crût même voir une pointe de déception dans l'œil de messire Perceval quand on nous à dit que trois chambre était bien disponible. Mais j'aurais préféré qu'elle ne soit pas toutes trois accolé. Chose sûr que j'aurais mieux dormi.

- Tu veux dire que... Arthur avait ce ton taquin et plein de sous-entendus qui rendit le sourire à Merlin pour de bon.

- Que pendant la nuit, messire Gauvain à rejoint Perceval dans sa chambre qui bien sûr, était attenante à la mienne. Si bien que malgré moi, j'ai entendu beaucoup de choses.

- Raconte.

- Vous êtes une adolescente énamourée pour avoir tant d'entrain à l'idée d'entendre quelques potins sur vos petits camarades ?

- Ho s'il te plaît... Supplia Arthur d'une voix qui se voulait femininement enfantine, bien qu'on aurait plutôt dit un grincement de porte inaudible. - ça fait des lustres que je suis enfermé dans cette pièce. Tu peux bien me divertir un peu.

- Bon d'accord. Je vous accorde cela... Je dormais déjà quand Gauvain dû arriver dans la pièce, il faut dire que j'étais particulièrement éreinté au vu de la journée à cheval et puis... De la nuit précédente que nous avions passé. Tourné dos à lui, Merlin ne vit pas son roi rougir à ce souvenir. - J'ai été réveillé par la voix de Perceval qui disait « J'en ai très envie oui... Et depuis longtemps si tu savais mais... Merlin est juste à côté... », Gauvain répondant que ce n'était rien, qu'il ne faudrait pas faire trop de bruit et que de toute façon j'avais le sommeil lourd. Comment diable pourrait-il savoir de quelle façon je dors ?

- Et tu les as entendus faire ?

- J'ai tout entendu oui, je pense que leur sens de la discrétion avait été quelque peu altéré par les chopines qu'ils ont continué à boire alors que je m'excusais pour aller me coucher. Je pense qu'ils étaient dans un état un peu second lorsqu'il l'ont fait au vue des œillades gêné qu'il se sont lancés le lendemain sur tout le reste du chemin.

- Et alors ? Gauvain est il doué d'après ce que tu as entendu? Merlin se remémora le bruit de froissement des draps, d'un bassin qui claque contre l'arrière des cuisses et de leurs voix rauque se mélangeant.

- C'est soit cela, soit Perceval aimait à lui faire plaisir au vu des gémissements qu'il poussait et des « ô ouiii, Gauvain ! Plus fort, prends moi plus fort ! Tu es tellement bon... » Rit Merlin tout en l'imitant. Arthur,lui, ne riait pas. Il resserra ses bras autour de l'homme qu'il aimait et posa son front sur son épaule avant de grogner.

- Je sais que tu ne fais qu'imiter Perceval, mais ... Tu viens de dire les mots que je redoute le plus d'entendre de ta bouche ...

Merlin rit encore. Plus franchement cette fois. Il aimait que son roi soit jaloux. Ça réveillait en lui bien trop de passion.

- Je suis à vous Arthur. Et je me ferai un plaisir de crier votre nom plutôt...

- Mmmh ... Est-ce une proposition ? Sourit Arthur.

- Peut être bien oui...