Bonjour à tous !

D'abord, un grand merci aux reviewers ! Je remarque que certains sont toujours au rendez-vous, ça fait plaisir. Je sens bien que cette histoire de voyage dans le temps vous intrigue... j'espère ne pas vous décevoir !

Dans tous les cas, voici le chapitre 5 ! Il s'agit du dernier chapitre de type "introductif"... Alors c'est parti pour la suite de l'aventure ! Très bonne lecture à vous.


Chapitre 5 - L'Ombre d'une piste


Mustang fut accueilli par un délicieux fumet qui s'échappait de la cuisine. Son ventre se tordit et ce n'est qu'à sa manifestation soudaine qu'il se rendit compte à quel point il avait faim. Curieux, il entra dans la cuisine :

- Qu'est-ce que tu as préparé de b-

Il s'interrompit au moment où Edward se retourna vers lui, les cheveux noirs et le visage couvert d'une paire de lunettes ridicules. La surprise passée, Roy se mit à rire bruyamment tandis que l'autre homme se mettait en colère et le faisait sortir de la cuisine à coup d'insultes et de spatule.

- Ce n'est pas possible d'avoir aussi mauvais goût ! rigolait Mustang.

- Allez voir ailleurs si j'y suis, espèce de bâtard !

Edward claqua la porte de la cuisine et Mustang alla prendre sa douche sans réussir à contrôler son rire que le blond continuait d'entendre. Si Edward avait encore les cheveux noirs quand Mustang sortit de la douche, il avait ôté ses lunettes et il se rendit directement dans la salle de bain pour enlever ses lentilles. Mustang passa sa tête dans le cadre de la porte et le vit faire, transformant un œil, puis l'autre. Edward se retourna finalement vers lui, son regard doré lui envoyant des éclairs. Mustang ne dit rien et le regarda droit dans les yeux, saisissant soudainement la beauté de son visage.

- Quoi, encore ? s'agaça Edward.

- Tu es bien mieux comme ça.

Ils se regardèrent. Mustang avait arrêté de rire. Edward avait arrêté de jeter des éclairs.

- Ces lunettes, ça ne te va vraiment pas, ajouta finalement Mustang, comme pour s'excuser. J'irai t'en acheter d'autres : tu ne seras jamais discret avec des trucs pareils sur le nez.

Edward saisit cette opportunité pour retrouver sa colère.

- Vous insinuez que mes goûts artistiques ne sont pas à votre hauteur ?

- Je dis simplement que j'espère que ton art culinaire n'est pas à leur image, en tout cas.

Mustang se protégea de sa serviette lorsqu'il vit foncer l'autre homme sur lui. Il esquiva ainsi plusieurs de ses coups avant de finir par le faire tomber sur le canapé. Edward ne perdit pas de temps et lui fit une balayette pendant sa chute avant de s'affaisser sur son lit. Roy Mustang tomba le cul par terre. Et les deux se mirent à rire. Roy Mustang n'avait pas eu de véritable enfance. Il n'avait jamais vraiment eu de copains, et il avait toujours été relativement sérieux. Mais il se sentait soudain joyeux et il riait de bon cœur avec cet homme qu'il ne connaissait même pas depuis une semaine. Comme des gamins, ils se mirent à se bagarrer pour avoir le dessus sur l'autre. Le militaire put ainsi constater que le blond - désormais brun - savait bien se battre, même s'il commettait parfois des maladresses. Au bout d'un moment, Edward finit par lancer un cri et s'écarta de Mustang pour se précipiter dans la cuisine en poussant des jurons.

- C'est de votre faute, bâtard de Colonel ! hurla Edward.

Il parlait sans doute de l'odeur de brûlé qui planait dans l'air. Mustang s'assit, le sourire aux lèvres, incapable de se sentir coupable. Finalement, Edward sortit de la cuisine avec un pichet d'eau et deux verres qu'il remplit avant de s'asseoir.

- Tu te bas bien.

- Je suis un peu rouillé. Ça fait longtemps. Alphonse n'est plus là pour les entrainements.

- Tu es proche de ton frère.

- Oui. Mais il a sa vie, maintenant.

Roy hocha la tête. Edward lui avait vaguement raconté ce qui était advenu d'Alphonse.

- Il est à Xing, c'est ça ?

- Oui. Il s'est fiancé avec May dès qu'elle en a eu l'âge. C'est elle qui était folle amoureuse de lui, d'ailleurs. Il est devenu ce qu'il a toujours été dans l'âme : un prince. Il le mérite, après tout ce qu'il a subi.

Edward regardait ailleurs.

- Il te manque.

Edward le fixa soudain, presque sévère. Il n'avait pas envie de parler de ça, pas avec Roy Mustang, ce militaire ambitieux qu'il détestait. Mais il ne vit pas ce Roy Mustang-là : c'était un jeune homme qui lui souriait doucement et qui n'avait pas l'intention d'insister. D'ailleurs, voyant l'air d'Edward, il perdit son sourire et voulut amorcer un autre sujet. Edward fut plus rapide.

- Oui, il me manque. Il est ma seule famille.

Roy fut surpris, mais hocha finalement la tête.

- Tu as pourtant dû rencontrer une tonne de personnes durant tes voyages, non ? Tu n'as jamais voulu fonder ta propre famille ?

- Une fois. Mais ça n'a pas marché. Ensuite j'ai bien rencontré une ou deux filles... ça n'a pas fonctionné non plus.

Il disait ça comme s'il n'avait même pas essayé. Ça devait être le cas, d'ailleurs. C'était un homme de science, visiblement solitaire, qui aimait apprendre et se mettait dans des situations compliquées dès qu'il le pouvait. C'est du moins ce que Mustang percevait de lui. Pour tenter une transmutation humaine, s'engager dans l'armée, sauver le pays d'une menace impossible, parvenir à un but plus que difficile pour s'en donner un autre, et finalement faire des expériences jusqu'à en changer de temporalité, il fallait quand même être sacrément acharné et pugnace. Il n'avait pas le temps de se poser et de prendre le temps d'aimer. Roy s'imagina alors être privé d'alchimie, lui aussi. En y réfléchissant bien, il n'aurait probablement pas fait autrement, lui non plus : l'alchimie, c'était une partie de ce qu'il était. Une partie importante, une sixième sens dont Edward avait été estropié.

- Vous avez trouvé les livres que je vous ai demandé ?

Roy sortit de ses pensées et hocha la tête.

- Oui. Ils sont dans le sac en papier à l'entrée. J'en ai pris d'autres : je ne sais pas si ce sera utile.

- Parfait. Vous avez faim ?

Le dîner fut servi. Bien que le goût de brûlé persistait en bouche, le repas leur remplit le ventre et les ouvrit à la discussion. Mustang déboucha une bouteille de vin, les langues se délièrent et ils passèrent une excellente soirée. De la table, ils migrèrent sur le canapé et discutèrent tard.

- Vous devriez aller vous coucher, fit remarquer Edward.

Il avait dans sa main la montre à gousset qu'il portait toujours avec lui. Mustang y jeta un coup d'oeil et gémit en voyant l'heure tardive.

- J'ai pas envie...

- Vous êtes vraiment une grosse feignasse.

- Tu ne sais pas ce que c'est que de remplir des papiers toute la journée.

- Si. Je vous faisais des rapports. C'était bien pénible. Mais je n'ai jamais prétendu vouloir devenir un homme politique, moi.

- Pfff...

Roy se leva et lui fit un signe de la main.

- Bonne nuit, Ed.

- Dormez mieux, cette nuit.

Mustang grommela et disparut dans sa chambre. Edward débarrassa la table et nettoya la vaisselle avant de se plonger dans ses nouveaux livres. Encore une fois, il travailla toute la nuit et prépara un petit déjeuner pour le militaire lorsqu'il se leva. Il avait l'air plus en forme bien qu'il ait peu dormi. Ils se souhaitèrent une bonne journée et Edward alla se coucher à son tour.

Mustang revint avec de nouvelles lunettes, plus sobres, et Edward alla chez un photographe pour qu'on lui assigne une nouvelle identité. Comme Chris Mustang n'avait jamais été mariée, on lui attribua un autre nom et il devint ainsi Edmund Ford. Ensuite, ce fut la même routine pendant les jours qui suivirent : Edward travaillait la nuit, petit déjeunait avec Roy avant d'aller se coucher lorsqu'il partait au travail. L'après-midi, il faisait des courses, du ménage, allait à la bibliothèque quand il n'avait rien à faire, aidait Roy à la cuisine - ce dernier s'était vite rendu compte qu'Edward ne valait rien en tant que cuisinier et l'avait rétrogradé au rang de commis - puis ils passaient leurs soirées ensemble à parler de tout, de rien, et surtout d'alchimie et des découvertes qu'Edward faisait ou ne faisait pas tous les jours.

Pour le moment, les seules pistes qu'il avait étaient des légendes qui parlaient d'alchimistes disparus puis reparus et qui disaient avoir voyagé dans le temps. Certains étaient considérés comme fous, d'autres semblaient complètement sains d'esprit mais n'avaient jamais voulu révéler ce qu'il leur était arrivé, ou alors, ils n'avaient jamais indiqué la manière dont il fallait s'y prendre. Toujours est-il que tous se ralliaient sur un point : l'alchimie temporelle était dangereuse, désastreuse, et n'apportait rien de bon pour la personne qui la pratiquait et pour les personnes qui les entouraient. Edward se fit de plus en plus sombre et s'inquiéta de ce qu'il n'influence trop la temporalité du jeune Roy et, s'il sortait déjà très peu, il se mit à sortir encore moins de peur de changer l'avenir normal des personnes qu'il aurait pu croiser.

Roy comprenait pourquoi il s'inquiétait, mais il n'en faisait pas toute une histoire comme lui. Le militaire travaillait toute la journée, dormait peu et n'avait pas que ça à faire que de s'inquiéter pour un futur qu'il n'avait pas encore vécu. De plus, il était persuadé que ce qui était arrivé à Edward était arrivé pour une raison particulière : s'il était là, il y avait sans doute une raison valable et l'alchimie n'en était que le moyen. D'après ce que Edward lui avait dit, il était aussi normal qu'il sache tout ce qui allait se passer puisqu'il l'avait aidé dans sa quête et l'avait accompagné jusqu'au bout malgré tous les sacrifices qu'il avait dû faire. Pour lui, le seul problème demeurait dans la mort de Maes Hughes qu'il n'arrivait pas à concevoir. Toutes les horreurs qui allaient arriver étaient également des choses qu'il aimerait éviter et le savoir d'Edward l'aiderait. Seulement, celui-ci ne s'était pas encore décidé à collaborer avec lui.

- Je vais le faire, promettait-il. Mais il faut que je sache quelles seront les conséquences.

Les conséquences, pour Roy, ne pouvaient être que bénéfiques. Pour Edward, elles ne le seraient pas : si telle ou telle vie était sauvée, si tel ou tel évènement était modifié, alors il était possible qu'Amestris soit réduit à néant par les homonculii. De même, il pourrait disparaitre du jour au lendemain car si son homologue de cette époque mourrait, son passé serait changé et il disparaitrait avec lui. Et s'il disparaissait, Alphonse ne retrouverait peut-être jamais son corps et son âme finirait par mourir également. Son beau futur avec May n'existerait pas. Et Edward ne pouvait pas faire ça à son frère.

Mais Roy s'impatientait :

- Ca fait déjà deux semaines, dit-il un jour. Je crois que tu me dois bien ça. Si tu es vraiment alchimiste, il est temps que tu me donnes une équivalence. Je ne te demande pas de tout me raconter, mais donne-moi une information qui pourrait être utile.

Edward soupira : il savait bien que ce jour viendrait où il ne pourrait plus résister à Roy Mustang.

- Je ne sais même pas par quoi commencer, avoua-t-il finalement.

- Dis-moi ce qu'il s'est passé d'exceptionnel à East City cette semaine.

- Je ne saurais pas dire. Franchement, j'étais en train de m'occuper de mes membres amputés à ce moment. Je n'ai pas vraiment suivi les actualités.

- Alors dis-moi n'importe quoi, s'impatienta Roy. Qu'est-ce que je pourrais faire ? Qu'est-ce qui va arriver de mal ?

- Honnêtement ? Je ne sais pas. Je n'ai rien suivi. Il y a peut-être la deuxième guerre du sud qui commencera en mai de l'année prochaine - dans 8 mois - mais je ne vois pas comment vous pouvez éviter une guerre dans un secteur qui ne vous appartient pas.

Le visage de Roy Mustang s'était décomposé.

- Une guerre ? répéta-t-il d'une voix blanche.

- Oui, un peu comme Ishbal. Je vous ai parlé de ce cercle de transmutation autour d'Amestris. Pour le créer, les homonculii ont dû provoquer des bains de sang à des endroits stratégiques. Le dernier était Ishbal. Le suivant, ce doit être celui de la guerre du sud, à Fosset.

L'expression de Roy s'était durcie. Une autre guerre. Un autre massacre. Il ne dormait déjà plus la nuit à cause de ses cauchemars. Il ne pouvait pas imaginer que la guerre recommence. Edward le comprit à son expression et son ton s'adoucit.

- Je suis désolé de vous apprendre ça comme ça. Malheureusement je n'ai aucune idée de ce qu'il s'est passé pendant cette guerre-ci. Ishbal, je connais un peu parce que le lieutenant Hawkeye me l'a raconté. Mais je connais très mal l'histoire de la guerre du sud : je sais simplement qu'Aerugo y est encore pour quelque chose et qu'il a procédé de la même manière qu'avec Ishbal, mettant le feu aux poudres auprès d'une population du sud du pays.

Ses mots ne firent que durcir encore plus Mustang qui bouillonnait de rage à l'intérieur. Il se leva subitement et sortit de table. Edward débarrassa, rangea la cuisine et finit par s'assoir sur le canapé, s'attendant à ce que Mustang revienne. Il ne revint pas et Edward finit par s'endormir.

Ce fut un cri qui le réveilla en sursaut. Cela faisait 3h qu'il dormait, à en juger de l'heure de sa montre. Le cri avait été bref, mais le silence qui suivit, lui, était trop lourd pour être soutenable. Il n'y avait pas à tergiverser : Mustang avait fait un cauchemar et, maintenant, il devait être seul dans sa chambre à essayer de se calmer.

Edward ne se rendormit pas. Il retourna à ses recherches, épluchant tous les indices possibles et imaginables qui pourraient le mener à rencontrer quelqu'un, peut-être, qui était ou avait été dans la même situation que lui. Peut-être son état d'esprit actuel, cette urgence qui le prenait soudain et sa détermination renforcée lui permirent de faire plus attention. Pourtant, il relisait une œuvre qu'il avait déjà lue lorsqu'il vit une annotation qui l'intriguait. Il s'agissait d'une note de bas de page à propos d'un paragraphe évoquant les changements du passé dans le passé et les conséquences sur le présent de la personne en question. La note indiquait, en bas de page : Rares sont ceux qui ont pu témoigner de ces évènements, et la plupart ne sont déjà plus de ce monde et n'ont, encore une fois, rien légué. La seule personne encore en vie qui pourrait témoigner - si toutefois son expérience s'avérait véritable - est Allan Green résidant dans l'Ouest d'Amestris.

Edward relut la note plusieurs fois. Comment avait-il pu manquer cette information ? Il écrivit le nom de l'homme sur un post-it et continua de lire dans l'espoir de trouver plus d'informations sur cet homme, mais sa seule apparition était celle du bas de page.

Roy finit par sortir de sa chambre, juste à l'heure où il lui fallait partir. Il ne salua que brièvement Edward, refusa son café et s'en alla. Edward n'insista pas, mais il avait préparé sa journée. Il lui serait impossible de dormir, il le savait, vu sa découverte. Il se rendit donc à la bibliothèque et se mit à faire des recherches sur cet Allan Green, sans succès. Les archives générales de l'Ouest étaient stockées à West City.

Mais ce n'étaient pas les seules recherches qu'il effectuait : le principe d'échange équivalent, ça lui connaissait. Alors il se mit à prendre des notes et à étudier le peuple qui serait la prochaine victime des homonculii dans cette temporalité-ci. Il en avait rencontré quelques-uns lors de ses voyages et avait passé quelques temps avec eux, à les aider à reconstruire leurs cultures, leurs habitations et leurs vies. Ils étaient des agriculteurs, cultivateurs de blé et de mil. Dans les montagnes, certains s'occupaient des vignes et produisaient les meilleurs vins d'Amestris. Dans les espaces les plus au sud, des agrumes étaient également cultivés. La plupart de ces produits étaient d'ailleurs exportés dans l'ensemble d'Amestris. Ce n'était pas exactement un peuple uni comme l'était Ishbal, ce n'était même pas un peuple. Ils étaient simplement des agriculteurs que l'amour de la terre avait réunis. Mais ces Amestrians étaient pauvres et peinaient à joindre les deux bouts : ils s'étaient donc insurgés contre le gouvernement qui ne faisait rien pour améliorer leurs conditions de vie et les militaires du sud avaient finalement dû les recadrer lorsqu'ils s'étaient munis d'armes fournies par Aerugo. C'était une histoire similaire à celle d'Ishbal, à la différence que ces gens ne défendaient pas un peuple mais des droits qui auraient dus leur être attribués. Grâce à ses recherches, Edward s'appropria la culture et la mentalité d'avant-guerre de ces hommes et de ces femmes qui n'étaient pas aidés par le gouvernement et qui, au contraire, étaient surtaxés malgré leur pauvreté déjà bien marquée.

Edward finit par retourner chez Roy en fin d'après-midi et recommença à lire les ouvrages que lui avait ramené son hôte du QG militaire. Sans s'en rendre compte, il se perdit dans les bras de Morphée et ce n'est que l'odeur de la nourriture qui le réveilla. Mustang était rentré sans bruit et s'affairait désormais dans la cuisine. Il était déjà tard le soir et les torrents d'eau qui coulaient à l'extérieur avait apporté une certaine fraicheur à l'appartement. Il se redressa sur sa chaise en baillant bruyamment, et la couverture qu'il avait sur ses épaules glissa sur le sol. Il n'avait pas souvenir d'avoir eu froid ou de s'être couvert, mais à présent il sentait la fraicheur de l'air et il remit le plaid sur ses épaules. Roy choisit ce moment pour se montrer et lui adressa un sourire presque timide.

- Tu as bien dormi ?

Edward hocha la tête et se frotta les yeux. Le sourire de Mustang s'agrandit.

- On dirait un petit enfant.

- Qui appelez-vous si petit qu'un atome lui marcherait dessus ?

Mustang le regarda étrangement et se mit à rire.

- Eh bah, je ne savais pas que c'était une insulte.

Edward grommela et contre-attaqua, grognon.

- Vous êtes enfin de bonne humeur, à ce que je vois.

- Je suis désolé, s'excusa aussitôt Roy. Je n'aurais jamais dû agir ainsi. J'étais fatigué, et je ne savais pas comment réagir à ce que tu m'as raconté hier. Ça me révolte... Comment le gouvernement peut-il laisser faire ça ?

- C'est le gouvernement qui organise tout ça. Et c'est bien le problème de toute cette histoire.

Roy hocha la tête. Edward avait beau lui avoir raconté ce qui allait arriver, il ne parvenait pas véritablement à le croire.

- Qu'est-ce que tu as découvert de beau, aujourd'hui ?

- Allan Green, fit Edward. C'est un alchimiste qui est dans l'Ouest du pays. Je dois me rendre à West City pour en apprendre plus et savoir exactement où il vit, mais il est probablement la seule personne encore en vie qui pourrait me renseigner sur l'alchimie temporelle.

- Je suis content que tu aies trouvé une piste, avoua Mustang. Je ne pensais pas que tu trouverais si vite.

- Moi non plus. Et pour ce qui est de la guerre qui se prépare, je me suis renseigné un peu sur les personnes qui vont en subir les conséquences. Je les ai aidés à reconstruire leurs vies, lors d'un de mes voyages. Je les connais un peu... On avait dit échange équivalent : si ma rencontre avec Allan Green m'apporte des réponses positives, j'irai intercéder auprès d'eux pour voir s'il est possible de faire les choses autrement.

Roy parut étonné. Edward lui-même se rendit compte que ces informations étaient étranges : jusque-là, il avait refusé d'imaginer qu'il ferait quoi que ce soit de concret pour changer le futur. Mais il avait subitement changé d'avis après la crise existentielle qu'avait tapé Mustang. Peut-être était-il trop empathique ? Peut-être avait-il eu pitié de lui ? Ou simplement ne voulait-il pas lui-même que des horreurs qui pouvaient être évitées soient commises. Dans tous les cas, Roy hocha la tête, reconnaissant.

- Va pour ça. Rencontrons donc cet Allan Green.


Si vous avez aimé, ou si vous n'avez pas aimé, vous pouvez laisser vos commentaires que je lirai toujours avec grand plaisir. Le prochain chapitre sera posté le 8 novembre !