Bonjour à tous ! Merci aux reviewers pour leurs messages ! C'est toujours un plaisir de voir quelques mots de votre part. Sur ce, je vous souhaite une excellente lecture.


Chapitre 16 - Une Anxiété contagieuse


Cela faisait plus d'une semaine, maintenant, que Roy n'avait pas eu de nouvelles d'Edward. Il savait seulement qu'il s'était rendu à Fosset pour participer à une manifestation qui le mènerait peut-être à rencontrer les agriculteurs révoltés. Il se renseigna bien évidemment sur ce qui était arrivé et apprit que plusieurs manifestants avaient été arrêtés et qu'un militaire était mort, tué sur le coup par un coup de fusil de chasse. Aucun des manifestants arrêté n'avait voulu dénoncer le tueur et ils avaient finalement été relâchés, faute de preuves. Dans toute cette histoire, il n'y avait aucune trace d'Edward, et il n'y avait aucune mention indiquant qu'un agriculteur avait péri.

Roy dû donc prendre son mal en patience et attendre qu'on l'appelle. Au travail, il passait son temps à zieuter le téléphone alors qu'il savait pertinemment qu'Edward ne l'appellerait pas via une ligne téléphonique du QG. Dès qu'il sonnait, il se jetait pourtant dessus, plein d'espoir, mais la voix qu'il entendait au bout du fil n'était pas celle qu'il espérait. Lorsqu'il était chez lui, il n'arrivait pas à dormir et passait son temps à faire les cent pas devant le combiné téléphonique et à s'imaginer ce qui avait bien pu arriver à son colocataire.

Il avait ainsi cultivé des cernes qui pendaient sous ses yeux et lui donnaient un air meurtrier. Riza l'observait effectuer son travail et s'agaçait de le voir jeter des coups d'œil au téléphone sans arrêt et de voir sa jambe trembler d'impatience sous son bureau. Elle ne l'avait vu dans cet état qu'une seule fois : le jour où elle avait emmené Mustang à Central City pour arrêter Barry le Boucher et sauver son soi-disant cousin. Un jour, elle finit par craquer et lui arracha le dossier sur lequel il était en train de travailler pour l'obliger à lever la tête vers elle.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Mustang avec surprise. Je suis en train de travailler.

- Je le vois bien.

- Alors quoi ? Je vais trop lentement ?

- Non. Vous travaillez bien, ces derniers temps. Plus vite que d'habitude.

Mustang leva un sourcil, attendant la suite.

- Qu'est-ce qu'il vous arrive ? demanda-t-elle.

- Comment ça ?

- Je vois bien que quelque chose vous tracasse. Vous avez des cernes qui terrorisent la plupart des personnes que vous croisez dans les couloirs ; vous jetez sans cesse des coups d'œil à votre téléphone et vous sautez littéralement dessus dès qu'il sonne ; vous tremblez d'impatience toute la journée et vous ne déjeunez plus avec l'équipe.

Mustang n'avait pas pris conscience que son angoisse était si visible.

- Tout va bien, assura-t-il.

Riza prit un air pincé.

- C'est à cause de votre "cousin" ?

Pourquoi tout le monde revenait-il à lui ?

- Mon cousin ? fit-il, innocent.

- Celui qui s'est volontairement fait poignarder par Barry le Boucher.

Mustang ouvrit grand les yeux.

- Enfin ! Il ne faut pas parler de ça ici.

- Lieutenant-Colonel, il va falloir que vous me disiez ce qu'il se passe à un moment donné.

- Cela ne vous regarde pas. Tant que j'effectue mon travail convenablement, je crois que je n'ai aucun compte à vous rendre.

Ils se fixèrent longuement, puis Riza finit par soupirer et lui rendit son dossier avant de quitter son bureau. Comme il ne voulait pas lui parler à elle, elle irait interroger celui qui était le plus à même d'en savoir plus. Elle parcourut les couloirs et toqua à la porte d'un bureau qu'elle connaissait bien. On lui demanda d'entrer et elle se retrouva nez à nez avec Maes Hughes qui fut surpris de la trouver là.

- Lieutenant Hawkeye ! s'exclama-t-il joyeusement lorsque la surprise fut passée. Que puis-je faire pour vous ?

- C'est au sujet du Lieutenant-Colonel.

- Oh.

Il ne semblait même pas surpris.

- Vous savez ce qu'il a ?

- Oh, ça... dit-il d'un sourire mystérieux.

- Il n'est plus comme avant. Il est fatigué, semble s'inquiéter et lorgne le téléphone à longueur de journée. Il était déjà bizarre avant, mais là, c'est pire.

- Ah bon ? s'étonna Hughes.

- Je crois que vous avez passé Mithra avec lui.

- C'est exact.

- Avez-vous rencontré son cousin ?

Tous deux se jetèrent un regard entendu.

- Il est presque midi, indiqua Hughes. Puis-je vous inviter à déjeuner ?

- Ce serait avec plaisir.

Ils sortirent ainsi du QG et allèrent s'installer au chaud dans un petit restaurant discret de Central.

- Alors, vous le connaissez ? demanda Riza.

- Oui, il est très sympathique, au demeurant. Vous l'avez rencontré aussi ?

- Oui, une fois. Je n'ai pas vraiment pu parler avec lui.

Ils se toisèrent. Aucun des deux ne voulait vraiment commencer à parler de cet homme énigmatique.

- Pourquoi vouliez-vous me parler de lui ? demanda alors Maes.

- Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais il semble avoir une... influence... sur le Lieutenant-Colonel Mustang, avança prudemment Riza.

- Il doit probablement en avoir une, oui.

- Ils vivent ensemble depuis trois mois.

- Oui, il me l'a dit.

Riza le toisa longuement, puis soupira.

- Je l'ai rencontré fin octobre. Il était sur un lit d'hôpital.

Hughes ne put dissimuler son étonnement.

- Pardon ?

- Il avait appelé le Lieutenant-Colonel qui a immédiatement abandonné son poste pour aller fouiller dans les archives. Je me suis occupée de répondre au téléphone en son absence. En revenant, il m'a demandé si son cousin n'avait pas appelé. Ce n'était pas le cas, et il m'a alors demandé les clés de mon véhicule. J'ai jugé plus prudent de conduire. Nous avons roulé toute la nuit jusqu'à Central.

Hughes la regardait avec des yeux ronds.

- Après quoi, il a trouvé une camionnette réfrigérée dont l'intérieur était tapissé de sang, garée dans une résidence. Il a appelé la police depuis une cabine téléphonique et ils ont sorti de la maison trois personnes blessées. L'une d'elle est morte durant son transfert à l'hôpital, les deux autres sont encore en vie. L'un était un tueur en série, l'autre était Edmund Ford, le cousin du Lieutenant-Colonel. Ce dernier s'est rendu à l'hôpital en fin de journée, feignant ainsi avoir découvert l'incident grâce à un coup de fil de sa tante, la mère de son cousin.

D'après ce que racontait Riza, Mustang l'avait rencontré un mois plus tôt. Elle le regarda intensément.

- Ce n'est pas son cousin, ajouta-t-elle finalement.

- Oui.

Au moins, ils avaient tous les deux compris la même chose.

- Que savez-vous sur lui ?

- Seulement que Roy ne peut pas m'en parler. Qu'il s'agit d'une affaire "compliquée".

Riza plissa les yeux.

- Il m'a dit la même chose.

C'est ainsi que Maes Hughes se mit à fouiner dans les archives et voulut en apprendre plus sur Edmund Ford. Il trouva un acte de naissance qui le localisait à Central City. D'autres documents attestaient de son lien de parenté avec Chris Mustang ainsi qu'avec un certain Gaston Ford, mort peu de temps après sa naissance. Il comprit que Roy avait fait les choses bien : Edmund Ford était devenu, grâce à lui, une vraie fausse personne. Pourtant, Gaston Ford ne semblait pas exister réellement, et il en conclut rapidement que cette identité permettait à cet étrange cousin de se présenter sous un faux nom. Impossible, cependant de retrouver ses origines. Il trouva ensuite plusieurs articles sur l'incident "Barry le Boucher" et apprit ainsi dans quelles conditions s'étaient retrouvé ce jeune homme énigmatique.

- Pensez-vous qu'Edmund connaissait l'identité du tueur en série avant de se faire kidnapper ? demanda Hughes à Riza le lendemain de leur discussion.

- Oui. C'est ce qui a conduit à cet enlèvement.

Ce soir-là, Hughes se rendit chez son ami et frappa à la porte. La concierge lui ouvrit et l'autorisa à monter. C'est donc pris de court que Roy ouvrit la porte de son appartement à son meilleur ami qui s'installa presque aussitôt sur le canapé. Voilà exactement la raison qui avait poussé Roy à taire son adresse postale jusque-là.

- Bonjour, Maes.

- Bonjour, Roy. Edmund n'est pas là ?

- Non. Tu veux boire quelque chose ?

- Je veux bien. Quelque chose de chaud.

Roy approuva. Il faisait si froid, ces derniers jours, que le chauffage de son appartement lui-même ne suffisait pas à garder l'appartement véritablement au chaud. Il apporta deux tasses de café et s'assit à son tour sur le canapé.

- Que me vaut l'honneur de ta visite ?

- Je viens te parler d'amour.

Roy leva les yeux au ciel tandis que Hughes sortait de son porte-monnaie un portrait de Gracia.

- Je la connais, ta copine.

- Ma future femme !

- Oui, oui...

- Tu fais un très mauvais témoin.

- C'est toi qui l'a choisi.

Hughes soupira, faussement dépité. Puis son air changea.

- Comment ça se passe, avec Edmund ?

- Bien.

- Tu lui as dit que tu l'aimais ?

- Non.

- Où est-il ?

- Pas là.

- Quel est son véritable nom ?

- Edw- attends, quoi ?

- Son vrai nom.

Mustang le regarda étrangement.

- J'ai fait mes petites recherches et le Lieutenant Hawkeye m'a raconté pour Barry le Boucher. Qui est-il ? Une sorte d'agent secret ? C'est pour lui que tu voulais cette montre d'alchimiste d'Etat ?

Quelle erreur avait-il faite que de demander à son ami pour se la procurer. Il ne trouva pas quoi répondre.

- Roy, tu sais que tu peux tout me raconter.

- Non, je ne peux pas tout te raconter. Cette histoire est particulièrement étrange, même moi j'ai mis un moment à m'y faire. Je ne peux rien te dire. Il m'a tout raconté à moi parce qu'il n'avait pas le choix, mais il ne faut vraiment pas que quelqu'un d'autre le sache. Pas même toi.

Hughes le toisa longuement.

- Est-il dangereux ?

- Non.

- Il s'est tout de même mis dans une situation délicate : j'ai vu son rapport médical.

- Tu es un sale fouineur. Il n'est dangereux que pour lui-même. A la limite, c'est plutôt moi qui suis dangereux pour lui.

Son visage s'était assombri et il avait jeté un rapide coup d'œil au téléphone. Hughes le remarqua aussitôt.

- Où est-il ?

Le regard de Roy était ouvert, inquiet.

- Je ne sais pas.

C'était donc ça.

- Tu es inquiet pour lui ?

- Bien sûr que je le suis.

- Il ne t'a rien dit.

Roy se tortilla sur son siège. Si quelqu'un pouvait l'aider à retrouver Edward, c'était bien Hughes.

- La dernière fois que j'ai eu des nouvelles, il était à Fosset.

- Qu'est-ce qu'il va faire dans un coin aussi paumé ? En plus ça craint, là-bas, en ce moment.

Hughes comprit au moment où il posait la question. Il est allé participer à tout ça.

- Le gouvernement n'a gardé personne en prison, essaya de le rassurer Hughes. Et personne n'est mort.

- Officiellement.

Hughes fronça les sourcils. Il savait bien que son ami était un réformiste et qu'il était devenu Lieutenant-Colonel pour cette raison. Mais il n'était certainement pas un complotiste.

- Roy, qu'est-ce que tu vas t'imaginer ?

- Tu ne peux pas comp-

Le téléphone sonna et Roy se jeta littéralement dessus sans se soucier de l'impression qu'il aurait pu donner à Hughes.

- Allô ?

Sa voix était presque étranglée.

- Salut Roy ! fit la voix enjouée d'Edward.

Un énorme poids tomba des épaules de Mustang et, pour la première fois depuis dix jours, il eut l'impression de pouvoir respirer.

- C'est toi...

- Qui d'autre ?

- Tu aurais pu m'appeler plus tôt !

- Je suis perdu au milieu de la campagne, expliqua Edward. Je ne sais pas comment c'est encore possible, mais il n'y a pas de téléphone dans la ferme où je travaille. C'était mon jour de repos aujourd'hui et j'ai pu marcher jusqu'au village le plus proche. Je suis dans une cabine téléphonique, là.

- Tu travailles dans une ferme, maintenant ?

- Oui, je me suis retrouvé par hasard dans une maison. Les proprios m'ont gentiment proposé de rester puisqu'ici je suis Eric, producteur de citrons et d'oranges à Aiglargile, dans le sud, à la frontière d'Aerugo, et que mon entreprise familiale a fait faillite.

Mustang se mit à rire.

- D'accord. Du coup, pour te contacter, c'est impossible ?

- Un peu, oui. Mais je t'appellerai de temps en temps pour que tu me donnes des infos. D'ailleurs, je suis prêt à noter.

Roy jeta un coup d'oeil vers Hughes qui le fixait avec intensité.

- Je suis occupé, là.

- T'as pas le temps de me donner trois infos ?

- Maes est à la maison.

- Oh.

Il y eut un court silence et Edward finit par lui dire.

- Bon, passe-lui le bonjour de ma part, alors. Je ne vais pas te déranger plus. J'essaie de te rappeler au plus vite.

- D'accord. Prends soin de toi.

- Ouaip !

Edward raccrocha et Mustang se retrouva avec le combiné dans les mains sans avoir plus personne avec qui parler au bout du fil. Il aurait voulu discuter plus longtemps, parler de ses journées, entendre les histoires qu'il vivait et en connaître plus sur les personnes qu'il fréquentait désormais. Au lieu de cela, il reposa doucement le combiné et se retourna vers Hughes.

- Alors, "officiellement", il est en liberté et toujours vivant ?

Roy rougit, honteux. Il paraissait stupide, maintenant.

- Oh, ça va. Ed te passe le bonjour.

- "Ed", le taquina Maes.

- C'est un diminutif comme un autre. Ne va pas te faire des films.

- Je ne me fais rien du tout. Tu m'as déjà avoué ce que tu ressentais pour lui.

- Et ça va ressurgir lors de toutes nos conversations ?

- Au moins jusqu'à ce qu'il se passe quelque chose entre vous.

- Tu parles. S'il se passait quelque chose, j'en entendrais parler pendant des années.

- Compte sur moi !


Edward le rappela quelques jours plus tard et Roy fut ravi d'entendre sa voix si tôt.

- Bonjour Roy, c'est moi.

- Tu me rappelles vite.

- Oui, je me suis tapé une petite course à pied. Maintenant que je connais quel village a une cabine téléphonique, c'est assez rapide. Tu vas pouvoir entendre ma jolie voix plus régulièrement.

- Parfait. Alors, comment ça se passe ?

- Écoute, pas trop mal. J'apprends à connaitre les personnes chez qui je vis. Ils ont envie de réformer un peu les choses et de donner aux agriculteurs un peu plus de droits. C'est vrai qu'ils sont payés à coup de lance-pierre. Quand je vois combien j'étais payé lorsque j'étais alchimiste d'Etat, je trouve ça honteux.

- Tu fais quoi de tes journées ?

- Oh, des trucs de paysan. En ce moment, c'est l'hiver, donc on se contente de moudre le blé pour en faire de la farine. Ensuite on l'exporte et c'est distribué un peu partout dans le pays. C'est vraiment une très grosse ferme, ici, alors ils s'en sortent bien, mais quand je vois les autres, je me demande vraiment comment ils peuvent subvenir à leurs besoins.

- Bon, en tout cas, tu as l'air en forme. Chez qui vis-tu ?

- Chez un couple et leurs enfants. Le type s'appelle Yves et sa femme, c'est Vivianne. Ils ont quatre enfants donc c'est assez folklorique. D'autres personnes, qui ont tout perdu, vivent chez eux, comme moi. Elles les aident dans leur travail en attendant de trouver autre chose ou de convaincre le gouvernement de leur donner davantage de droits. Tous les soirs, il y a au moins un ou deux agriculteurs qui passent pour demander quelles sont les nouvelles : Yves est un peu le chef du coin en ce qui concerne leur révolte. C'est pas le chef - s'il y a un chef - mais, en tout cas, il reçoit pas mal de courrier et il gère un peu tout ça en plus de son travail. Je l'aide un peu : ce sont des lettres d'autres travailleurs qui font des demandes pour obtenir tel ou tel droit, des augmentations, des avantages ; il y a aussi des lettres d'autres organisateurs d'autres endroits et ils se répondent entre eux pour faire des topos. Ce weekend, on va partir pour un autre village et rencontrer d'autres manifestants pour mettre en commun les idées et envoyer une lettre de revendication publique au gouvernement. Je devrais en savoir plus sur ce qu'il va se passer si le gouvernement ne fait rien. Je vais essayer de temporiser. On verra ce que ça donne. Et toi, de ton côté ? Tu as des choses à me dire ?

- Honnêtement, non. A part que le gouvernement est furieux puisqu'un homme est mort. Ils offrent une récompense à celui qui pourra livrer l'identité de la personne qui a tué le militaire. A la fin du mois, si personne ne s'est manifesté, le gouvernement prendra la parole publiquement. Je ne sais pas ce qu'ils ont prévu.

- Oh.

Cette onomatopée en disait long.

- Tu étais sur place ? demanda Roy.

- Oui. J'étais dans les premiers rangs. Je connais la personne qui a fait ça.

Il y eut un silence. Roy avait envie d'inciter Edward à la dénoncer pour que cette personne soit arrêtée. Une personne capable d'en assassiner une autre de sang-froid n'était pas quelqu'un qu'il voulait permettre de vivre en-dehors des barreaux.

- Ça ne sert à rien que je te dise qui s'est. Ça ne fera que m'empêcher de faire mes manœuvres.

- Je sais.

- Tu ne sais vraiment pas ce que le gouvernement veut faire ?

- Non. A vrai dire c'est encore le Quartier Général de la Région Sud qui gère la situation donc je n'ai pas beaucoup d'informations dans l'est. Central ne s'est pas encore manifesté personnellement sur la question. Et toi, tu te souviens de quelque chose ?

- Je ne sais pas non plus ce qu'il va se passer... Sinon, à la maison, tout va bien ?

- Oui, très.

- Qu'est-ce qu'il te voulait, Hughes ?

- Savoir qui tu es.

- Pardon ?

La voix d'Edward avait changé.

- Il se doute de quelque chose. Il a parlé avec Riza et elle lui a raconté l'épisode de Barry le Boucher. Du coup, il pense que tu es un agent secret, un espion ou un détective privé. Il me harcèle avec ça, c'est assez pénible. Il a même fait des recherches sur toi et a découvert que tu n'existais pas vraiment, ou en tout cas que tu te présentais sous un faux nom.

- J'espère que tu ne lui as rien dit.

- Bien sûr que non ! Tu me prends pour qui ?

- En tout cas, il va falloir que j'y aille. Il commence à faire froid, et je dois courir encore une heure pour rentrer chez moi.

- Ok. Prends soin de toi.

- Tu as vraiment peur qu'il m'arrive quelque chose, s'amusa Edward.

- Bien sûr. Ce serait dommage que tu ne puisses pas rentrer chez toi. Et je n'aurais plus personne à embêter.

- J'aime bien t'embêter, moi aussi.

Il y eut un silence très court. Roy allait parler, mais Edward fut plus rapide.

- Passe une bonne nuit, Roy.

- Toi aussi.

Edward raccrocha et regarda le combiné téléphonique un moment. Entendre la voix de son colocataire lui avait fait plus plaisir qu'il ne l'aurait cru. Il ne lui restait plus qu'à quitter la cabine pour s'enfoncer dans la nuit, enchainant des foulées qui lui ferait peut-être oublier cette sensation étrange qui gonflait sa poitrine.


Une petite review en attendant le chapitre de la semaine prochaine ? :3