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Hello, me revoici pour un nouveau chapitre (:
J'en profite à nouveau pour remercier toutes les personnes qui sont de passage sur cette petite histoire, dont Rox qui m'a confirmée que le moment où Severus est confronté à Remus sous sa forme de loup-garou se serait bien produit à la fin de leur cinquième année !
C'est parti pour la suite de ces aventures, bonne lecture ~
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Partie I
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Chapitre 5
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Assis dans le bureau de Minerva MacGonagall, Sirius regardait ses chaussures avec une certaine fascination. Sa directrice de maison, qui venait de s'asseoir de l'autre côté du bureau face à lui, le laissa faire quelques instants sûrement plus par politesse qu'autre chose. Merlin. L'invitation à cet étrange tête-à-tête n'avait pas fait partie de son programme en ce début de mercredi après-midi, et Sirius se demanda quel genre d'autres surprises le présent, dans lequel il avait décidé de vivre pleinement, allait bien pouvoir lui réserver...
« Monsieur Black » lâcha finalement l'enseignante, et Sirius dut se résoudre à relever les yeux de ses chaussures.
Elle lui fit un sourire qui se voulait probablement encourageant.
« Vous n'avez rien fait de mal si cela peut vous rassurer – du moins, rien à ma connaissance. Si je vous ai demandé de venir ici aujourd'hui c'est parce que j'aimerais discuter avec vous d'éventuelles... préoccupations de votre part. »
- Préoccupations ? répéta Sirius avec surprise. C'est-à-dire ?
- Et bien, il semblerait que le professeur Slughorn soit quelque peu inquiet à propos de... votre humeur. Il m'a même évoqué la possibilité d'une dépression. »
Une fois la sidération passée Sirius dut rassembler toute son énergie pour se retenir d'éclater de rire. Il se demanda quelle tête pourrait bien faire MacGonagall si elle apprenait qui s'était réellement inquiété de son côté dépressif. Snape... Cet idiot de serpentard allait réussir à inquiéter tout le monde à propos de sa santé mentale.
« Je ne suis pas dépressif, madame. »
Enfin il ne lui semblait pas. En tout cas pas vraiment... Il pouvait toujours se tromper bien sûr, mais il ne comptait pas partager ses doutes avec MacGonagall.
« Bon. Mais peut-être avez-vous, et bien, tout de même certaines préoccupations en ce moment ? »
Sirius chercha dans son esprit ce qu'il pourrait bien répondre à sa directrice de maison. Bien sûr qu'il avait des préoccupations, avec toutes ces pensées qui tournaient constamment en boucle dans sa tête... Enfin, cela s'était quelque peu apaisé depuis qu'il avait pris la décision de lâcher du leste et de vivre au jour le jour. Néanmoins, une préoccupation qui continuait à revenir concernait ses... rapports, avec un certain serpentard. Pour autant il ne comptait pas confier à sa directrice : « En fait, une chose qui me tracasse, c'est que je n'arrive pas à définir si je trouve Severus Snape sexuellement désirable ou non ». Plutôt mourir piétiné par un troupeau d'hippogriffes que d'avouer une telle chose. Déjà, rien que d'avoir formulé cette pensée le perturba passablement – il se hâta d'ailleurs de la ranger très loin au fond de son esprit : après tout il avait décidé de vivre uniquement dans le moment présent et de ne pas se tourmenter avec ce genre d'étranges et insolubles problématiques.
Sirius se concentra donc sur la question de sa directrice de maison et se creusa un peu plus la cervelle. Car il pourrait très bien répondre que, non non, tout allait très bien, merci, il savait que la professeure ne le lâcherait pas si facilement. Il chercha rapidement quel genre de réponse il pourrait lui donner afin de la satisfaire... Ses craintes concernant son avenir et ses études lui revinrent alors en mémoire. Même si cela lui coûtait d'aborder pareil sujet Sirius présuma que c'était tout de même là le plus pertinent à évoquer.
« Et bien... C'est vrai que je me pose des questions quant à... l'avenir. » Et zut, dire qu'il avait décidé de ne plus s'en soucier justement. « Vous savez, vu ma situation, je... Je ne sais même pas si je pourrai faire des études après Poudlard. »
Voilà, il lui avait donné là un sujet bien croustillant : les études. En tant que prof il était sûr que MacGonagall se saisirait de ça.
« Je vois, répondit-elle. Il me semble que vous avez toutes les capacités pour poursuivre dans des études supérieures monsieur Black. J'imagine donc que le fond de la question est davantage financier qu'autre chose.
- En effet.
- Et... Où en êtes-vous actuellement dans vos relations familiales ?
- Nulle part, répondit le gryffondor en grinçant légèrement des dents. Le néant absolu... Si vous pensez que ma chère et tendre famille aura envie de me financer des études... »
Vous vous mettez le doigt dans l'œil jusqu'au coude, avait-il eu envie de répondre. Cependant MacGonagall savait très bien quel genre de relations houleuses Sirius entretenait avec le reste de la famille Black.
« ...Il faudra sûrement que je trouve un petit boulot avant d'envisager quoi que ce soit. »
Sirius avait essayé de dire cela d'un ton détaché néanmoins il sentit l'amertume monter dans sa gorge. Il se souvenait avec une pointe de mélancolie, lorsqu'ils étaient enfants avec James, de leur grand projet de devenir les "meilleurs aurors du monde"... Pas sûr qu'il puisse réellement envisager cette voie un jour.
« Je vois, reprit MacGonagall. Et bien... Je toucherai un mot de vos préoccupations au directeur. Je ne peux pas vous en dire beaucoup plus pour le moment, mais il semblerait qu'un nouveau projet soit sur le point de voir le jour et cela pourrait possiblement vous intéresser. Je reviendrai vers vous à ce propos au moment opportun. »
Ah ? Bon. D'accord. Sirius était un peu curieux de ce que MacGonagall lui disait là mais il sentait bien qu'il n'en tirerait rien de plus pour le moment.
La discussion dura encore un petit moment. Sa directrice de maison lui posa d'autres questions, auxquelles Sirius s'efforça de répondre en espérant de ne pas paraître trop fuyant - bien sûûr que tout allait bien à part ça, sincèrement, quoi d'autre ? - et même si l'enseignante ne parut pas dupe, elle consentit toutefois à le laisser tranquille au bout d'un temps.
« Vraiment ? insista-t-elle une dernière fois. Il n'y a rien d'autre qui vous préoccupe actuellement ? »
L'image de Severus Snape s'imposa à nouveau dans l'esprit du rouge-et-or, mais il la chassa bien vite et préféra secouer la tête pour signifier à MacGonagall que non, il n'y avait rien d'autre à discuter aujourd'hui. Il espéra qu'elle lâcherait l'affaire et fut soulagé de constater que ce soit finalement le cas.
« Dans ce cas, reprit-elle, je vous invite à vous rendre à vos cours de l'après-midi.
- D'accord, merci professeure. »
Sirius se leva puis la salua avant de prendre la direction de la porte d'un air faussement tranquille.
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« Alors ? » demanda James sous les regards curieux de Remus et Peter tandis que Sirius les avait rejoints dans la salle où le cours de Sortilèges n'avait pas encore commencé.
Prenant place aux côtés de ses amis, Sirius haussa les épaules.
« Boaf. MacGonagall m'a demandé si j'avais des "préoccupations" en ce moment. » Il mima de ses doigts les guillemets entourant ledit sujet de conversation.
« ...Et ? demanda Remus.
- Et bien je lui ai sorti un sujet qui pouvait lui plaire : j'ai parlé études. Voilà. Ah, et apparemment Dumbledore mijote quelque chose, mais elle n'a pas voulu m'en dire plus pour le moment. »
Ses trois amis échangèrent un regard.
« Et tu n'avais pas d'autres, euh, "préoccupations" desquelles discuter ? reprit Remus.
- Bah non. Pourquoi ? »
Nouvel échange de regards.
« Ben disons que, depuis quelques temps, t'as l'air... bizarre. Encore plus que d'habitude je veux dire, commenta James.
- Encore plus ? » s'exclama Sirius sur le ton de la plaisanterie.
Il regarda ses amis tour à tour, observant néanmoins un air sérieux sur leurs visages.
« Je vais bien les gars, assura-t-il. Et puis de toute façon, j'ai décidé d'entamer une thérapie par le rire.
- Une thérapie par le rire... ? demanda Peter.
- Ouaip. J'ai décidé que j'allais me faire quelques shoot de fous-rires par jour, c'est bon pour le moral. »
Peter hocha la tête, légèrement interloqué, puis regarda le reste de ses amis qui l'étaient tout autant que lui.
« Bon, dit Sirius pour changer de sujet. Et sinon quoi de prévu pour ce week-end ?
- Patinage avec Lily, répondit James comme par automatisme, sous le regard réprobateur de Remus qui n'avait pas été dupé face à la tentative de fuite de Sirius - dans laquelle James, lui, venait de tomber à pieds joints.
- Comme c'est mignon » répliqua Sirius, moqueur, en papillonnant des yeux.
Il n'en fallut pas pour que l'autre gryffondor prenne la mouche ; James attrapa donc son ouvrage de Sortilèges, et Sirius reçut un coup de livre sur la tête. Ce qui le fit rire aux éclats.
« Mais alors tu étais sérieux avec cette histoire de thérapie par le rire ? S'il suffit d'un coup de bouquin sur le crâne pour t'aider je peux recommencer quand tu veux. »
Sirius mit quelques secondes à se calmer, évitant les nouveaux assauts du volumineux livre de James. C'est alors que le professeur Flitwick arriva dans la salle, leur demandant d'ouvrir les manuels devant eux et non pas de s'en servir comme des massues.
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Sirius tenta de ne pas trop s'attarder sur le fait qu'il lui avait presque tardé ce samedi après-midi.
Certes les maraudeurs avaient passé un peu de temps ensemble en début de journée, mais ils s'étaient finalement dispersés pour que chacun aille vivre sa vie amoureuse. Enfin, tous sauf Sirius. Comme à chaque fois il avait fait comme si cela lui importait peu ; mais se retrouver dans le calme du dortoir, sans rien à faire ni personne à voir, avait quelque chose d'un peu trop vide à son goût. Alors, il lui avait presque tardé cet après-midi à travailler en compagnie de Snape. Et il décida de ne surtout pas analyser cet étrange sentiment : il devait continuer à ne pas s'encombrer de telles choses pour pouvoir vivre entièrement ancré dans le présent. Plutôt que de réfléchir, il se mit en route et parcourut les couloirs menant à sa destination.
A l'heure prévue, il entra dans la salle d'études et constata à nouveau qu'avec Snape ils étaient seuls dans la pièce.
« Alors, dit Sirius tout en s'approchant du serpentard. Tu nous as encore réservé la salle ? »
Il posa ses affaires sur le banc à côté de lui.
« C'est vachement attentionné de ta part tu sais ? »
Le vert-et-argent ne prit même pas la peine de le regarder et leva plutôt les yeux au ciel. Ce qui ne manqua pas de faire sourire Sirius.
« Allez, dis-moi plutôt, je vois que tu as avancé : tu en es où dans ce fantastique devoir ?
- Là » répondit-il laconiquement tout en pointant du doigt une feuille qu'il tendit à Sirius avant de se replonger dans sa lecture.
Le gryffondor s'assit à côté de lui et sortit calmement ses affaires, décidant de doser le degré avec lequel il jouait avec les nerfs de Snape. L'épargnant un temps, Sirius activa son mode sérieux et se pencha sur la suite du devoir. Rien de très passionnant à son goût, mais jusque là ça semblait bien parti pour avoir une bonne note : ils n'étaient déjà pas loin d'avoir effectué la moitié de la tâche, et Sirius décida de continuer sur cette bonne lancée.
Severus quant à lui était soulagé de constater que le gryffondor sache se taire par moments. Il pouvait être particulièrement agaçant à faire le moulin à paroles - d'autant que celui-ci avait bien trop pris la désagréable habitude de discuter avec lui ces derniers temps au goût de Severus - et un peu de calme était franchement bienvenu.
Mais bien sûr cet état ne dura qu'un temps.
« Hé, s'exclama le rouge-et-or au bout d'un moment. Tu ne devineras jamais qui j'ai eu le plaisir de rencontrer mercredi.
- Puisque je ne devinerai jamais, peut-être que tu pourrais abréger et me dire de suite où tu veux en venir ?
- Et bien, reprit-il sans montrer aucun signe que cette réponse froide ait refréné son envie de parler. J'ai rencontré cette très chère MacGonagall. Et tu sais de quoi elle voulait me parler ?
- Hm ? fit Severus mollement, peu intéressé.
- Elle voulait me parler de ma santé mentale. »
Severus releva un sourcil puis tourna son regard en direction du gryffondor.
« C'est apparemment notre bien-aimé Slughorn qui lui aurait glissé un petit mot à l'oreille comme quoi je ferais peut-être une dépression. »
Severus se rappela de la discussion qu'il avait eue avec leur professeur de potions.
« Ah, oui, c'est vrai qu'il comptait faire ça... »
Le gryffondor parut choqué.
« Quoi, tu étais au courant ? Par Merlin, Snape, tu aurais pu me prévenir ! »
Severus haussa les épaules, ne voyant pas pourquoi il aurait été prévenant envers Sirius Black.
« Et ? demanda le serpentard en faisant mine de retourner à son devoir.
- Et quoi ?
- Et alors, qu'est-ce que tu lui as répondu à MacGonagall ?
- Ben je lui ai répondu que tout allait bien.
- Et elle t'a cru ? »
Severus arborait à nouveau son air ''soyons-sérieux-deux-minutes-tu-veux'', qui avait légèrement tendance à agacer Sirius.
« Bien sûr ! Enfin, j'ai quand même dû lui sortir un truc comme quoi je m'inquiétais pour les études, marmonna-t-il. Mais à la fin elle m'a lâché sans rien me demander de plus.
- Et pourtant... rétorqua Severus.
- Quoi ?
- Je pense que tu aurais un certain nombre de choses – un grand nombre de choses – à raconter à quelqu'un qui t'interroge sur ta santé mentale.
- Bah quoi, répéta Sirius semblant s'agacer. Tu voulais peut-être que je lui raconte que l'autre jour je t'ai embrassé sans même savoir pourquoi ? »
Sirius tiqua face à sa propre spontanéité. Il n'avait pas spécialement souhaité ramener ce sujet sur la table.
« ...Ça aurait été un coup à ce qu'elle m'envoie direct à Saint-Mangouste, acheva-t-il de dire en toute hâte.
- Et elle aurait bien fait » répliqua Severus.
Sirius ne put à son tour s'empêcher de lever les yeux au ciel.
« Sérieusement Black, tu ne crois pas qu'il faudrait soigner ce problème d'impulsivité ? D'abord il y a eu ça, et ensuite quoi ? Tu te mettras à frapper un elfe des cuisines avec une salière sans même savoir pourquoi ?
- Non mais et puis quoi encore ? Je suis encore conscient de ce que je fais !
- Sauf sur ce coup-là » rappela Severus.
Sirius se rabroua, ne souhaitant pas admettre à voix haute que son partenaire de potions avait raison.
Severus, lui, était devenu pensif. Et, chose qu'il ne faisait que rarement, il se mit soudain à partager ses pensées.
« Au départ... » dit-il le regard dans le vague et les sourcils froncés, absorbé par ses pensées. « ...J'ai cru que c'était peut-être une nouvelle idée pour m'humilier, du genre un pari stupide avec tes amis non moins stupides, ou encore une façon de savoir si l'histoire entre Anthony et moi... »
Ah, connecta le cerveau de Sirius : le serpentard de sixième année avec lequel Snape avait prétendument eut une relation – fait que personne n'avait cependant réussi à prouver scientifiquement. Snape continuait à parler et Sirius se surprit à réaliser que c'était probablement là le plus de mots à la suite qu'il avait jamais entendu de la part du vert-et-argent, alors il se reconcentra.
« ...tu n'aurais pas été le premier à chercher à me faire cracher le morceau à ce sujet, continuait Severus. Ou alors, ça aurait pu être une sorte d'auto-test pour voir si tu avais des penchants homosexuels ? Ou je ne sais quelle autre grandiose idée... marmonna-t-il presque plus pour lui-même qu'autre chose.
- Hé, rétorqua Sirius le coupant dans son monologue. Ne crois pas que je t'ai attendu pour faire cette découverte. »
Severus suspendit ses réflexions, le regarda suspicieusement, et mit un temps avant d'être sûr d'avoir compris le sous-entendu.
« Ah ! s'exclama-t-il alors. Le Sirius Black, tombeur de ces dames, serait en fait de l'autre bord ? Vraiment ?
- Je suis ouvert d'esprit moi, mon petit monsieur : je suis des deux bords à la fois. »
Severus cligna des yeux.
« Je ne crois pas que ça ait quoi que ce soit à voir avec l'ouverture d'esprit – l'orientation sexuelle ça ne se choisit pas, Black – mais passons. » Severus se concentra pour reprendre le fil de sa pensée. « Je disais donc : malgré toutes les explications imaginables... En fait, ça s'est vu de suite sur ton visage tu n'avais absolument rien prémédité de tout ça et que c'était tellement impulsif et absurde que même toi ça t'a surpris. »
Le temps sembla comme flotter quelques instants, le malaise de la situation dont le sens leur échappait s'épaississant de plus en plus.
« Mince Snape, lança finalement Sirius. Et moi qui croyais que tu allais me psychanalyser... Je suis très déçu. Tu ferais un très mauvais psychomage.
- Quel dommage, rétorqua Severus qui reprit son éternel ton sarcastique. Cela voudrait-il dire que tu vas enfin cesser de me raconter toutes les inepties qui te passent par la tête ?
- Mais non, bien sûr que je vais continuer ! »
Et Sirius se mit à babiller joyeusement à propos de tout et de rien pendant plusieurs minutes, à la fois pour changer de sujet – Sirius avait développé tout un art dans l'évitement des sujets délicats – mais aussi, il devait bien l'admettre, pour le plaisir d'agacer Snape. Il mit toutefois fin à cette torture avant que le serpentard ne cède aux pulsions meurtrières qui avaient été clairement visibles dans son regard, décidant de le laisser en paix le temps de terminer le chapitre actuel de leur devoir. Après tout, il fallait qu'il ménage quelque peu ce pauvre Snape : l'agacer était particulièrement divertissant, et il leur restait encore deux belles sessions de travail à vivre ensemble !
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Sirius continuera-t-il à asticoter Severus ? Ce dernier réussira-t-il à réfréner ses pulsions meurtrières vis-à-vis de notre gryffondor préféré ? Réponses au prochain épisode !
