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Me voici de retour après un petit moment d'absence, désolée d'avoir mis du temps à répondre aux reviews et à poster ce nouveau chapitre ! (En plus je m'étais dis qu'en faisant exprès de faire des chapitres courts je pourrais poster souvent.. haha, les contraintes de la vie ne sont pas de cet avis ^^')
P.S. pour Rox (dommage que tu n'aies pas de compte pour envoyer des PM) : Même s'il ne reste que deux sessions de travail à Sirius et Severus, cette fic comptera environ 20 chapitres je pense, il y a encore de quoi faire !
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Partie I
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Chapitre 6
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Sirius était allongé dans son lit, pensif. Plus précisément il ressassait la discussion qu'il avait eu la veille avec Snape... Il était tout particulièrement étonné d'avoir lâché aussi spontanément l'information concernant son orientation sexuelle. Jusque là à part les autres maraudeurs et sa seule conquête masculine, personne d'autre n'avait été au courant. Qui aurait pu imaginer qu'il se confierait si facilement à Severus Snape ? Tandis qu'il se repassait l'échange une énième fois dans son esprit il se surprit à penser que, globalement, le moment qu'il avait passé avec le serpentard avait été plutôt agréable... Sirius se secoua mentalement, cherchant à chasser toutes ces réflexions de sa tête : Vivre pleinement dans le présent. Il fallait qu'il se tienne à son nouveau crédo et ne pas laisser les étranges pensées concernant Snape le parasiter.
Sirius savait parfaitement que s'il restait là, allongé à ne rien faire, il ne pourrait pas se changer les idées. Il décida donc qu'une marche dans le parc lui ferait le plus grand bien, et se leva d'un bond avant de s'habiller chaudement, direction l'extérieur.
En ce dimanche après-midi, dès que Sirius sortit dans le vaste parc de Poudlard il frissonna au contact de l'air hivernal qui s'engouffra dans ses vêtements. Il constata que l'importante couche de neige était toujours présente ; et de nombreuses traces de pas ainsi que quelques anges de neige parsemaient la grande étendue blanche. Sirius prit le temps de respirer cet air revigorant, fermant les yeux pour savourer ce moment ; puis il partit d'un pas décidé arpenter le parc.
Cependant, après à peine quelques minutes de marche, il eut la surprise d'apercevoir une silhouette familière.
« Ça par exemple » souffla-t-il.
Le monde était-il vraiment si petit ?
Sirius était sorti pour le chasser de son esprit, le plus logique aurait donc été de tourner les talons ; mais avant qu'il ait eu le temps d'y penser, comme par réflexe, il s'exclama automatiquement « Hé ! Snape ! » puis accéléra son pas en direction du serpentard qui était apparu dans son champ de vision.
Celui-ci s'était retourné à l'appel de son nom. Sirius ne prit pas au sérieux l'air pseudo-dramatique que le vert-et-argent arbora à sa vue.
« Black, répondit-il mollement une fois le nouveau venu à sa hauteur. C'est à croire que tu es partout.
- Bonjour à toi aussi, répliqua Sirius d'un ton enjoué pour compenser celui de son partenaire de potions. Alors, tu fais une petite promenade ?
- Il semblerait en effet.
- Et moi qui croyais que tu aimais uniquement rester enfermé le nez dans tes bouquins !
- Comme quoi, j'aurais sûrement dû faire ça...
- Mais non voyons, tu aurais raté le plaisir de me voir ! »
Severus leva les yeux au ciel d'un air théâtral maîtrisé à la perfection.
« Oh oui, quel plaisir ! C'était d'ailleurs tout à fait suffisant pour aujourd'hui, donc si tu veux bien m'excuser, je vais rentrer maintenant.
- Ah non, pas question » répliqua Sirius.
Mais Snape avait déjà amorcé sa marche de retour vers le château. C'est alors que, mû par un soudain instinct, Sirius attrapa un peu de neige dans sa main et la lança dans le dos du serpentard.
« Qu'est-ce que... ? »
Celui-ci se retourna brusquement pour lancer un regard polaire au gryffondor, et il eut à peine le temps d'esquiver une deuxième boule de neige arrivant dans sa direction.
« Non mais ça va pas ?!
- Moi ça va très bien, merci, et toi ? répondit Sirius en arborant un sourire d'ange.
- Très mal, répliqua Severus.
- Ah bon ? Et pourquoi ça ?
- Parce qu'il y a un crétin qui s'amuse à me lancer de la neige dessus.
- Ah oui ? Quel crétin ? dit Sirius en faisant mine de regarder autour de lui.
- Ce crétin-là » répliqua Severus d'un coup de baguette magique qui souleva une salve de neige que Sirius se prit de plein fouet.
« Hé ! Pas de magie, c'est de la triche ! »
Severus ne se gêna pas pour effectuer un autre mouvement de baguette afin d'envoyer une nouvelle vague de neige sur le rouge-et-or. Dommage, peñsa-t-il, qu'il ne soit pas possible de créer une avalanche pour faire totalement disparaître le gryffondor...
« Ah ! Tu veux jouer à ça hein ? Tu vas voir !
- Je ne veux jouer à rien du tout Black, c'est toi qui fait l'id- »
Le gryffondor venait de lui renvoyer une vague de neige et Severus dut utiliser tous ses réflexes pour l'esquiver de justesse. Toutefois, concentré comme il l'était, il ne vit pas à temps le gryffondor qui courrait dans sa direction et qui le renversa au sol. Ils s'étalèrent tous deux dans la neige, Sirius hilare et Severus rouspétant de plus belle, le gryffondor à moitié allongé sur le serpentard qui tentait de se dégager.
« Lâche-moi !
- Allez Snape, avoue qu'on s'amuse bien ! »
Le serpentard lui lança un nouveau regard noir et, d'une rapidité surprenante, attrapa une poignée de neige qu'il lui enfonça quasi-entièrement dans la bouche.
« Là je m'amuse bien, rétorqua Severus avec un rictus.
- Humpf ! »
Sirius crachota pour ne pas avaler plus de neige et en attrapa lui-même une poignée qu'il prit plaisir à plaquer dans le cou de Snape.
« Arrête ça ! cria celui-ci en se débattant.
- Ça quoi ? demanda naïvement Sirius.
- Ça !
- Ah, tu veux dire ça ? » demanda Sirius en faisant mine d'attraper une nouvelle poignée de neige.
Severus se saisit de l'occasion pour attraper une des mains de Sirius et, d'un coup de bassin, le renversa et se retrouva au-dessus de lui, le plaquant fermement.
« Ça suffit maintenant.
- Mais Snape, on s'amuse tellement bien !
- Tu t'amuses oui.
- Oh allez, tu ne vas pas me dire que tu ne trouves pas ça marrant de me faire manger de la neige.
- Hm. Tu marques un point. »
Sirius eut un large sourire puis fit mine d'essayer d'attraper encore un peu de neige du bout de ses doigts pourtant maintenus solidement par le serpentard.
« Stop.
- Allez ! insista Sirius.
- Non.
- Rah, mais quel rabat-joie... Et moi qui croyais que tu voulais m'aider avec ma thérapie par le rire.
- Oui, et bien, la séance est terminée pour aujourd'hui. »
Severus regarda le gryffondor très sérieusement, bien décidé à avoir le dernier mot. Durant cet instant de calme, il eut soudain un peu trop conscience de la présence de l'autre pratiquement collé contre lui, ainsi que de la chaleur qui résultait de ce contact. Il remarqua que le froid et l'effort avaient rougi les joues du gryffondor et qu'il arborait un sourire tout bonnement étincelant ; et Severus ne put s'empêcher de le trouver beau à cet instant.
Horrifié par cette soudaine proximité et cette affreuse pensée, il se redressa rapidement tout en restant sur ses gardes.
Sirius, ne relevant pas la soudaine attitude du serpentard, soupira seulement de regret lorsque son agréable source de chaleur s'éloigna, puis il s'avoua vaincu.
« Bon... Mais, pour la prochaine séance, peut-être qu'on pourra faire un bonhomme de neige ? »
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Comme chaque semaine, le lundi matin eut lieu le cours commun de potions entre gryffondors et serpentards de septième année. Severus avait pris soin d'éviter un certain rouge-et-or à cause duquel il avait particulièrement mal dormi cette nuit. Déjà, son comportement des derniers temps avait de quoi le perturber – Black se permettait de plus en plus de familiarités et Severus était loin d'apprécier toute forme de rapprochement – mais en plus l'horrible pensée qui lui avait traversé l'esprit la veille, lorsqu'ils étaient tous deux dans la neige, n'avait cessé de le tourmenter.
Il avait retracé le fil des événements les ayant amenés à se retrouver ainsi l'un sur l'autre : Black se ruant d'abord vers lui comme s'il était une vieille copine qu'il n'avait pas vue depuis longtemps, puis Black régressant mentalement au point de vouloir se lancer dans une bataille de boules de neige... Severus était circonspect en constatant que Black avait voulu s'amuser avec lui. Et non pas s'amuser de lui, comme il en avait eu tant l'habitude lors de leurs cinq premières années.
Est-ce que cela avait fait disjoncter le cerveau de Severus ? Était-ce cela qui l'avait fait dériver au point d'avoir cette terrible pensée : celle de le trouver beau, riant dans la neige ?
Severus s'était donné plusieurs baffes mentales mais cela n'avait rien changé au problème ; il avait donc adopté une autre tactique et avait essayé d'observer cette pensée de façon neutre. Bien sûr que Sirius Black correspondait aux critères standards de beauté, il n'y avait qu'à sonder la gent féminine de l'école pour en avoir confirmation. Alors, qu'y avait-il eu d'étrange à avoir cette pensée ? Et bien, en réalité, l'étrangeté était liée au fait que cette pensée venait de lui, Severus Snape. Car même s'il était d'accord pour concevoir que Black correspondait aux standards de beauté, même s'il lui était déjà arrivé de le traiter de bellâtre... Jamais il ne l'avait trouvé beau ainsi, sans arrière-pensée négative, sans insulte voilée. C'est cela qui avait été si déstabilisant.
Severus essaya de se rassurer en se disant qu'au fond, il était peut-être juste comme tout le monde et qu'il pouvait reconnaître la beauté lorsqu'il la voyait, même lorsqu'il s'agissait de Sirius Black. Rien de plus. Cela n'impliquait pas forcément de sympathie – et encore moins d'attirance – à l'égard du gryffondor... N'est-ce pas ?
De son côté, Sirius avait arrêté de gratter sur son parchemin et s'était perdu dans la contemplation d'un certain serpentard au grand nez situé au premier rang. Le cours continuait à se dérouler, Slughorn dictant la leçon du jour, sans que cela ne vienne le ramener sur terre. Sirius était bien trop absorbé : Snape, assis à sa propre table, arborait son éternel air sérieux, les sourcils froncés. Sirius se demanda s'il s'agissait bien de la même personne avec qui il avait apprécié passer du temps dans la salle d'étude le samedi, et avec qui il s'était roulé dans la neige la veille... Il avait l'impression qu'il y avait comme deux Severus : celui que l'on voyait en apparence, de l'extérieur, et le Severus qu'il s'était mis à côtoyer ces derniers temps dont il appréciait la compagnie.
Parce que oui, cela devenait vraiment très compliqué à nier à présent : il appréciait la compagnie de Snape. L'interaction d'hier avait levé le voile du déni : car sinon pourquoi aurait-il couru vers lui tandis qu'il cherchait initialement à le fuir ? Pourquoi se serait-il lancé dans une bataille de boules de neige et, surtout, aurait trouvé ce moment si drôle et agréable ?
Pour autant Sirius avait toujours envie de vivre pleinement dans le présent sans se prendre la tête ; et si penser à Snape pouvait effectivement s'avérer ressembler à un sac de nœuds mental, ses ressentis quant à eux étaients bien plus clairs : il appréciait la compagnie de Snape. Alors, vivre pleinement dans le présent pourrait-il consister en le fait d'accepter ces ressentis inconditionnellement, quelles que soient les raisons de leur existence ?
C'est sur ce questionnement philosophique que le cours prit fin, sans pour autant que cela le sorte totalement de ses pensées. Il rangea ses affaires mécaniquement puis, une fois sorti de la classe avec les autres maraudeurs, il ne se rappela que vaguement que Remus était arrivé en retard mais y prêta un peu plus attention lorsque celui-ci prit la parole pour en expliquer la raison.
« Vraiment ? Le cours de divination de demain est annulé ? » demanda Peter avec de l'espoir plein les yeux.
Remus hocha la tête, confirmant ce qu'il venait d'annoncer. Plus tôt il avait été retardé par MacGonagall qui lui avait demandé de faire savoir aux gryffondors de septième année que leur cours du lendemain serait annulé.
« Ça te laisse une semaine de plus pour terminer le devoir » ajouta le loup-garou à son ami, illustrant parfaitement son rôle d'élève studieux - que voulez-vous, on ne devient pas préfet pour rien...
Peter approuva, semblant tout de même peu enchanté à l'idée de passer son heure de libre à finir de rédiger son devoir de divination.
« Ne me dis rien, dit alors Sirius à l'intention de James tout en mimant des ondes télépathiques avec ses doigts. Ça va te faire un peu plus de temps à passer auprès de ta chère Lily ? » appuya-t-il d'un ton légèrement plus aigu.
James, qui avait bien appris des derniers événements, fit mine de se saisir de l'un de ses livres pour tenter de l'abattre sur la tête de son meilleur ami.
« Pfeu, fit Sirius après avoir esquivé l'attaque de James, je prends ça pour une confirmation, lâcheur. Je te rappelle qu'on a une blague contre les serpentards à finir de planifier.
- T'inquiète, répliqua James avec un clin d'œil, je continue à nous chercher ce qu'il faut pour passer à l'étape suivante. »
Ils reprirent leur chemin et Sirius resta pensif. Il n'avait rien demandé concernant Remus, mais il savait que celui-ci en profiterait également pour rejoindre sa dulcinée - Remus était plus discret que James mais son côté romantique ne trompait personne.
Sirius, qui avait d'abord été ravi – tout cours de divination en moins était une bénédiction – se rabroua assez vite en réalisant que ses amis en profiteraient pour consacrer plus de temps à leur vie amoureuse. Sauf Peter, qui semblait finalement décidé à finir son devoir ; mais pour sa part la perspective de simplement poireauter à la bibliothèque ne l'enchantait guère. Alors que pourrait-il bien faire, lui, pendant ce temps libre ? Il n'avait personne à rejoindre...
L'image de Snape traversa son esprit et Sirius la balaya bien vite. Non, il n'allait pas rejoindre Snape, et puis quoi encore... Et de toute façon celui-ci avait un autre cours à cette heure-là, donc même s'il avait vraiment voulu passer du temps avec lui ça n'aurait de toute façon pas été possible.
Cependant une autre idée lui vint à l'esprit : peut-être pourrait-il en profiter pour avancer sur leur devoir commun de potions ?
Mince. Pour ça, il avait besoin du bouquin de Snape ; et il n'aurait pas d'autre cours commun avec les serpentards aujourd'hui pour avoir l'occasion de le lui demander... Il faudrait donc qu'il aille directement à la rencontre du vert-et-argent, d'ici la fin de la journée.
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Lors des repas Severus préférait généralement manger seul à la table de Serpentard. Néanmoins ce soir-là il avait fait l'effort de se joindre à Mulciber et sa petite bande. Non pas qu'il les apprécie, loin de là ; mais il savait qu'ils étaient des amis de Lucius Malfoy, et Severus étant lui-même un ami de Lucius – même si celui-ci avait fini sa scolarité avant lui ils avaient gardé contact – il avait fait l'effort de renforcer quelque peu ses relations sociales. Cela avait toutefois été relativement fatigant au vu des discussions futiles auxquelles il avait assisté, et Severus avait fini son repas puis quitté la table avant le reste du groupe.
Parfois il se demandait pourquoi il se forçait à côtoyer des personnes si peu intéressantes. Et puis, sans grand enthousiasme, il se rappelait de la raison : son avenir. Il était important qu'il tisse des liens avec d'autres sorciers en ces temps troublés. Lorsque pareille guerre faisait rage au-dehors, mieux valait ne pas rester seul et pouvoir compter sur quelques connaissances – des amis auraient été mieux, mais Severus ne voyait pas grand monde avec assez de qualités à ses yeux pour se lier d'amitié ; Lucius Malfoy avait été une exception, alors il faisait en sorte d'être apprécié par l'entourage de ce dernier.
Mais il dut arrêter là ses divagations car à peine eut-il franchit les portes de la grande salle que, dans le hall, il tomba nez à nez avec Sirius Black.
« Mais c'est pas vrai ! s'exclama le serpentard. C'est une manie chez toi de tendre des embuscades ?
- Ravi de te voir moi aussi » répondit le gryffondor de son éternel ton enjoué.
Severus jeta un coup d'œil aux portes de la grande salle qui s'étaient refermées derrière lui. Il venait de se fatiguer à renforcer ses relations sociales, il n'avait pas envie de tout gâcher en laissant les autres serpentards le voir discuter avec un gryffondor un peu trop enthousiaste.
« Qu'est-ce que tu veux cette fois ? demanda-t-il impatiemment.
- Relax, Snape. J'ai juste appris que mon cours de divination de demain est annulé, du coup je me disais que je pourrais t'emprunter ton bouquin pour avancer sur notre devoir.
- Tu veux... étudier ? demanda Severus, suspicieux.
- Bah oui, au cas où ça t'aurait échappé ça fait quand même quelques temps que je potasse le sujet.
- Je veux dire, tu veux étudier au lieu d'aller te pavaner avec tes stupides amis pendant du temps libre ?
- Mes "stupides amis", comme tu dis, seront de toute façon bien trop occupés avec leurs copines respectives. Autant que je m'avance un peu dans ce fichu devoir. »
Severus s'apprêtait à répondre lorsque les portes de la grande salle s'entrouvrirent sur des éclats de voix.
« Viens par là ! » dit-t-il en agrippant le gryffondor par la manche, le tirant dans un recoin du couloir peu éclairé. Hors de question de gâcher sa réputation, tout plutôt que Mulciber et les autres le voient en compagnie de Sirius Black.
Sirius, lui, éclata de rire face à cette situation : il les trouvait bien ridicules ainsi tapis dans un recoin sombre comme le feraient deux amants voulant se cacher de tous.
« Par Merlin, Snape ! Et après ça tu vas dire que c'est moi qui te dragues ?
- Ne prends pas tes fantasmes pour la réalité Black, chuchota Severus sur le qui-vive.
- Mes fantasmes ? »
Sirius se mit à rire de plus belle.
« Tais-toi » répéta Severus, plaquant le gryffondor pour se dissimuler le plus possible tout en regardant par-dessus son épaule pour voir si c'étaient Mulciber et les autres qui passaient ou non dans le couloir.
« Alors fais-moi taire. »
Severus se retourna subitement vers le gryffondor et lui jeta un regard confus, n'étant pas certain de l'interprétation à donner à ces paroles – ce qui apparemment redoubla l'hilarité du rouge-et-or.
« Mais tu vas te taire oui ?! »
Le serpentard lui plaqua une main sur la bouche tandis que des bruits de pas arrivaient à leur hauteur, mais le rire de Sirius était encore audible. Il jeta à ce dernier un regard noir.
« Ché pas très efficache comme technique » marmonna Sirius derrière la main du vert-et-argent.
Puis, soudainement, le gryffondor fit mine de lui mordre l'index. Severus retira sa main vivement et Sirius pouffa à nouveau. Severus, lui, lançait de véritables éclairs avec ses yeux.
Mais tandis qu'il regardait le gryffondor, l'agacement laissa place à une sensation bien plus étrange. Une sensation que Severus identifia comme partant d'un creux dans sa poitrine et se répercutant dans sa cage thoracique. Il était là avec Sirius Black, dans un recoin sombre d'un couloir, leurs visages et leurs corps à peine à quelques centimètres l'un de l'autre. « Alors fais-moi taire »... La phrase du gryffondor résonna dans son esprit. Severus sentit ses palpitations cardiaques s'accélérer tandis qu'une idée folle lui traversait l'esprit et que son regard glissait sur les lèvres du rouge-et-or. Juste là. Juste à sa portée.
Severus recula brutalement, comme s'il s'était brûlé. Il regarda Sirius d'un air effaré et, ne se souciant plus du tout de qui pourrait passer dans le couloir ou non, partit subitement sans un mot.
Sirius avait arrêté de rire. Il avait vu le trouble passer dans les yeux du serpentard et, bien que n'étant pas totalement sûr de ce qu'il s'était passé dans l'esprit de ce dernier, son départ précipité lui fit ressentir comme une sorte de pincement désagréable.
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Ah, ce pauvre Severus... Craquera, craquera pas ? En tout cas Sirius n'en a pas fini de jeter son dévolu sur lui... (Est-ce que ça ne virerait pas un peu à l'obsession tout ça ?)
A bientôt pour la suite !
