Bonjour à tous :D

Me revoilà avec une petite histoire sur les Maraudeurs, j'espère qu'elle vous plaira !


Cette Fanfiction a été écrite dans le cadre du fest' organisé par FESTUMSEMPRA sur le thème « Pages Manquantes »
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Résumé complet : Un mystère, un GOSSIP pour le résoudre (ou comment découvrir que votre meilleur ami a un petit problème de fourrure). Bienvenue en deuxième année.

"Bien entendu, mes amis s'apercevaient que je disparaissais une fois par mois. J'inventais toutes sortes d'histoires pour expliquer mon absence. Je leur racontais que ma mère était malade et que j'allais la voir à la maison... J'étais terrorisé à l'idée qu'ils me laissent tomber si jamais ils apprenaient ce que j'étais vraiment. Bien entendu, tout comme vous, Hermione, ils ont fini par découvrir la vérité..." (J.K. Rowling)


C'était une réunion qui se tenait au sommet ce soir-là. La tour d'astronomie avait été prise comme quartier général pour un conciliabule des plus secrets. Des chuchotements indistincts se répercutaient contre les vieux murs de la salle, puis un éclat de voix plus perçant vrilla les oreilles de tout le monde.

- Chuuuuuuut !

- Non mais attendez… On est bien d'accord qu'on n'y croit plus à ses petites cachoteries de "ma grand-mère est morte" ? Il en a eu combien de décédées, en à peine deux ans ?

- Euuuuh… Trois si je compte bien.

- Ses grands-parents se sont peut-être séparés ? Risqua une petite voix, silencieuse jusque là.

- D'accord. Et combien de fois a-t-il disparu à l'infirmerie cette année ?

- Pour l'instant, au moins une fois par mois.

- Je sais ce qu'il est.

- Hein ?

- Qui est souvent malade, une fois par mois environ ?

- Euuuuh…

- Mais qui est-ce qui m'a collé des andouilles pareilles comme amis ?

- Attends, dis-nous ton hypothèse avant de nous traiter de trucs délicieux.

- Et si… Et si Remus était une fille en fait ? Qui se déguise en garçon ? Et du coup, tous les mois il - enfin elle - aurait ses règles !

- Beuuuuuurk ! firent les deux autres garçons en se bouchant les oreilles.

- Bah quoi ?

- C'est sale !

- Bah c'est du sang quoi. Comme toi quand tu te fais fracasser le nez par Avery, fit-il remarquer au plus petit et joufflu des trois compères.

- Mais c'est pas vraiment pareil, s'indigna le deuxième. C'est… ça… Sort de… 'Fin tu vois quoi !

- Parce que quand ça sort de ton nez Pete, c'est pas sale peut-être ?

- T'es bête, Sirius.

- C'est vous qui êtes bêtes. Du sang c'est du sang, point.

Les deux autres haussèrent les épaules, signe qu'ils abandonnaient le débat.

- Bon et du coup on fait quoi au sujet de Rem' ?

- On n'a qu'à l'espionner ! Avec ta cape d'invisibilité ce sera facile !

- D'accord, mais si c'est vraiment une fille, on cherche quoi comme preuve ?

- On n'a qu'à se cacher dans les mêmes toilettes et regarder comment il fait pipi ?

-... Mais c'est dégueulasse ! s'écrièrent en chœur les deux autres enfants.

- Oui, mais au moins c'est radical, répondit doctement le troisième, en passant une main dans une chevelure déjà fortement ébouriffée.

- Hors de question qu'on fasse ça. Il n'y a pas un autre moyen de vérifier que c'est une fille ?

- On n'a qu'à tenir un carnet ? On pourrait noter tout ce qu'il fait comme une fille, et tout ce qu'il fait comme un garçon - en restant dans le domaine de l'acceptable - ajouta-t-il précipitamment en voyant son ami ouvrir la bouche à nouveau, et en fonction du score final, on pourra lui démontrer par A plus B qu'on a découvert ce qu'il est !

- Moui pourquoi pas…

- On a une semaine environ avant sa prochaine disparition, est-ce que vous êtes prêts à vous donner corps et magie à cette mission ? J'ai décidé de la nommer GOSSIP pour que cela soit plus discret.

- GOSSIP ? Discret ?

- Pour « Groupe d'Observation Secret du Scandale Intime à Poudlard ». ça claque non ?

- …

- …

- Je ne pourrais pas espionner avec vous cette semaine, je suis collé tous les soirs avec Rusard à cause de la boule puante que j'ai envoyée sur Rogue hier, indiqua Peter, voulant changer de sujet discrètement.

- Ah oui, mince ! J'avais oublié, pardon Pete.

- Pas grave, je vous fais confiance pour cette enquête. Et je pourrais toujours vous aider à le surveiller sur le temps du midi ?

- On fait comme ça.

- La séance est levée.

- … Tu racontes vraiment n'importe quoi ce soir, Siri !

- Tout ce qui sort de ma bouche n'est que perfection et merveille.

- Allons-nous coucher avant d'entendre encore plus de bêtises.

Le plus petit acquiesça.

Ils devaient être en forme pour le lendemain. Une grosse journée d'espionnage les attendait.


- Allez Jamie, debout !

- Mphhff, 'core cinq minutes…

- T'as déjà dit ça y'a dix minutes espèce de boursouffe mal léché ! Debout ou on va être en retard pour tu-sais-quoi !

- Gné ?

- Tu sais, sur tu-sais-qui ! insista lourdement son compagnon de dortoir.

Il fallut encore quelques bonnes minutes au fameux Jamie pour émerger complètement, avant de se rappeler pourquoi son ami trépignait de la sorte.

- Par les boules vérolées de Merlin ! J'avais complètement oublié ! Pourquoi tu me l'as pas rappelé ?

- J'ai essayé, mais ton cerveau de Véracrasse sous sédatif ne comprenait rien.

- … Tu marques un point. Vite, allons petit-déjeuner !

James avait à peine atteint la porte de leur chambre qu'il s'arrêta pile et fit volte face, esquivant de justesse le corps de son ami.

- ça va pas de t'arrêter comme ça ? On est pressés je te rappelle !

- Non mais attend… C'est pas un truc de fille ça, d'être toujours à l'heure partout ?

- Mmmm, je sais pas, regarde Marlène, elle est à chaque fois encore plus en retard que toi. Et c'est pas peu dire.

- Oui mais Marlène, c'est l'exception qui confirme la règle.

- Mouais, on attendra l'avis de Pete avant de départager ce point-là.

- Deal. Allez dépêche-toi ou on va rater tout le petit déjeuner ! s'écria James en dévalant les escaliers à toute vitesse.

- Sérieusement ? Attends-moi ! Espèce d'ami indigne !

Lorsqu'ils arrivèrent dans la Grande Salle, la plupart des élèves en sortaient déjà. À la table des Gryffondor, Remus et Peter les regardaient, l'assiette vide.

- Oh, vous nous avez attendus ? Trop gentils !

- Même pas en rêve, on a fini. Il y avait des pancakes ce matin, un délice ! Je n'ai pas pu résister, s'exclama Peter.

- Faux amis.

- À ton service.

Sur ces doux mots, les deux retardataires engloutirent leur petit déjeuner plus rapidement que les elfes de maison n'étaient capables de fournir les pancakes. Ce fut en admirant Remus étaler consciencieusement la confiture sur sa tartine que James donna un coup de coude à Sirius et un coup de pied à Peter, assis en face de lui. Les deux garçons le regardèrent, regardèrent Remus, regardèrent l'étalement parfait de la confiture, se regardèrent à nouveau, et hochèrent la tête dans un bel ensemble. Sirius sortit un petit carnet de la poche de sa robe et nota consciencieusement quelque chose dedans. Remus les observa un instant.

- Vous faites quoi ?

- Je note le nombre de pancakes de James, il est censé se mettre au régime, mentit Sirius avec tellement d'aisance que le Gryffondor le crut sur parole.

- C'est vrai que tu as pris un peu de poids depuis la rentrée, ajouta-t-il, avant de se prendre un projectile de beurre en pleine face.

- Si vous ne souhaitez pas faire perdre de points à votre Maison, je vous suggérerais de vous abstenir d'aller plus avant dans cette bataille, invita le professeur McGonagall d'un ton sec.

- Professeur ! Vous nous avez fait peur !

- J'espère bien. Dépêchez-vous d'aller en cours si vous ne voulez pas arriver après l'heure. Il me semble que le professeur Slughorn ne tolère pas très bien les retards.

- Il ne tolère pas grand-chose à part la célébrité de toute façon, marmonna James, toujours énervé contre son "ami".

- Pardon, Monsieur Potter ?

- Non rien, Professeur, nous y allons… Professeur.

Ce fut en courant qu'ils atteignirent les portes du cours de Potions, pile à l'heure. Les quatre garçons rejoignirent leur paillasse, James et Sirius d'un côté, Peter et Remus de l'autre.

Le cours avait à peine commencé que Sirius recevait un petit message voletant difficilement.

Veux-tu sortir avec moi ? Oui Non

- Je sais même pas de qui ça vient, soupira Sirius en chiffonnant le message anonyme.

- Je dirais que c'est Mary, vu la tête qu'elle vient de faire. Tu aurais pu attendre un peu avant d'en faire des confettis…

- Oupsi.

- C'est peu de le dire.

Les deux garçons réussirent à travailler cinq minutes dans le silence le plus complet, avant que Sirius ne redresse subitement la tête, faisant craquer ses cervicales.

- Le fait que Remus m'adore, c'est pas le signe que c'est une fille, ça aussi ?

- Hein ? Mais pourquoi ? demanda James, concentré sur l'obtention de sa poudre de corne de bicorne.

- Bah toutes les filles m'adorent ! répondit Sirius, comme si c'était l'évidence même, en prenant une pause supposée langoureuse.

James se retint difficilement de rire.

- Va dire ça à Lily.

- Oui mais Lily c'est l'exception qui confirme la règle.

- Je n'ai pas besoin de l'avis de Pete pour dire qu'on ne met pas ça comme un point pour être une fille.

- Mais…

- Non.

- Alleeeeez.

- Non.

- Tu veux briser mon petit cœur fragile ?

- En as-tu seulement un, Siri ?

- Tant de violence dans ce corps pourtant si délicat ! s'exclama dramatiquement Sirius, ô monde cruel !

- 10 points en moins pour Gryffondor, je vous rappelle que nous sommes en cours, pas au théâtre, monsieur Black.

Le jeune garçon s'inclina, imitant à la perfection la révérence face à son professeur, qui ne put s'empêcher de glousser. La famille Black était trop influente pour que Slughorn ne se fâche longtemps.

- Veuillez poursuivre dans le silence s'il vous plaît. Vous devriez baisser le feu sous votre chaudron monsieur Potter, votre potion est en train de virer au bleu.

- Oh non ! Siri, vite, où est ma baguette ?

- En face de toi, Jamie, juste en face de toi, soupira son ami en agitant sa propre baguette pour faire baisser l'intensité du feu.

Le cours reprit tranquillement, tandis que le Professeur supervisait les chaudrons des élèves, étirant une légère grimace au passage de celui de Peter et Remus, avant de chaudement féliciter Lily et Rogue pour la texture de leur potion, pour le plus grand bonheur de cette dernière.

- Ce soir on commence vraiment le GOSSIP, tu es prêt ? chuchota Sirius en ajoutant les queues de Salamandre.

- Tu es vraiment sûr que tu veux garder ce… Truc ?

- C'est parfait tu veux dire ! Personne ne pourra deviner de quoi nous parlons ! De toute façon, GOSSIP a été élu à la majorité absolue de moi-même, donc le débat est clos Jamie.

- On aurait pu trouver plus discret quand même, marmonna le petit brun en gribouillant des notes sur son parchemin.

- Ce soir on sort la cape d'invisibilité, je suis sûr que Remus va encore nous fausser compagnie, ajouta Sirius, faisant mine de n'avoir absolument rien entendu.

James soupira. Une fois que Sirius avait une idée en tête, il valait mieux le suivre. Le faire changer d'avis aurait nécessité trop d'efforts… Et puis, il devait bien l'admettre, une petite aventure pour égayer leur deuxième année à Poudlard et la rendre moins monotone lui plaisait beaucoup. Non pas qu'il s'ennuyait jusque-là mais… En fait si. Ils n'avaient fait qu'embêter quelques Serpentards, se prendre des heures de retenues et s'aventurer à la lisière de la forêt Interdite en essayant d'éviter le garde chasse… Ce n'était pas le plus excitant. Alors recommencer à utiliser la cape d'invisibilité avec Sirius pour mener une enquête comme les adultes ? Oui, cela le motivait totalement. Il avait presque hâte d'être à ce soir. Mais ça, il ne l'aurait avoué à Sirius pour rien au monde.


- Aïe tu me marches sur le pied !

- Chuuut ! On va se faire repérer par ta faute.

- Mais c'est toi qui m'écrase !

- Tes ancêtres n'avaient qu'à faire une cape plus grande.

- On peut presque y rentrer à quatre avec Peter et Remus, c'est toi qui ne regarde jamais où tu mets les pieds, Siri.

- Mes pieds trouvent juste l'endroit le plus confortable pour se poser, c'est tout.

Les murmures résonnaient légèrement entre les murs du couloir, heureusement vide. Sirius et James étaient partis chercher Remus un peu tardivement, en se rendant compte qu'il n'était plus dans la salle commune. Ils avaient décidé de se rendre vers l'infirmerie puis de remonter vers les tours du château s'ils ne le trouvaient pas en chemin.

- Je…

- Chuuuut ! Il est là !

- Cachons-nous !

- On est invisibles…

- Oui mais en plein milieu du chemin.

- Pas faux.

- Là, regarde, derrière l'armure !

Les deux garçons réussirent à se mettre silencieusement à l'abri avant l'arrivée de Remus, qui s'arrêta à quelques pas d'eux, songeur.

- Bonjour monsieur, j'ai cru entendre du bruit, savez-vous si le concierge est ici ? S'enquit-il poliment en regardant pile en direction de la cachette de ses amis.

Les deux enfants se regardèrent, inquiets. Remus les avait-il déjà découverts ?

- Je ne vois rien que les armures qui poudroient, et le sol qui se fendoie.

- … Merci ? Risqua Remus en s'éloignant à reculons, le regard rivé sur le tableau. Il se retourna et se mit à courir en direction du bout du couloir, pressé de mettre de la distance entre lui et l'étrange peinture.

Levant la tête au-dessus d'eux, James et Sirius observèrent le tableau qui les surplombait. Un homme aux cheveux bleu foncé, masqué et affublé d'un drôle de bonnet de bain trônait au milieu d'une chambre, seul. Le tableau dégageait une aura de peur qui les fit frissonner.

- Il est flippant.

- On court ?

- Oui mais juste parce qu'on doit rattraper Remus.

- Evidemment.

Et les deux compères s'enfuirent du couloir, tentant d'oublier cette peinture terrifiante.

- Est-ce que le fait que Remus se soit enfui est un signe qu'il est une fille ? Après tout, elles ont toujours peur de tout, alors que nous, nous avons bravement fait face à la situation, demanda Sirius, légèrement essoufflé, alors qu'ils venaient de s'arrêter près des portes de l'infirmerie.

Des marmonnements indistincts provenaient de l'intérieur.

- Je dirais que oui, réfléchit James, note-le dans le carnet.

Les deux enfants patientèrent encore quelques instants devant la porte avant qu'elle ne s'ouvre sur Remus et l'infirmière.

- … Et surtout fais attention mon garçon, les nuits sont froides en ce moment, couvre-toi bien avant de sortir dans le parc demain soir.

- D'accord madame, merci madame, répondit Remus en souriant doucement. Bonne nuit.

- Bonne nuit Remus. Aaaah, si tous les élèves pouvaient être aussi sages et polis que ce petit, soupira-t-elle pour elle-même.

Le carnet à nouveau sortit, Sirius ajouta une nouvelle barre sous l'œil vigilant de James.

- Demain soir, il faut absolument qu'on suive Remus dehors. Et il faut que Peter vienne avec nous, tant pis pour ses heures de retenue.

- Je suis d'accord, vite, allons le prévenir.

Et les deux garçons se hâtèrent de rentrer au dortoir en coupant par les passages secrets, pour retrouver Peter et lui annoncer la suite du plan GOSSIP.


Ce matin-là, Remus, le teint maladif, regarda ses trois amis discuter innocemment tout en se préparant à descendre petit-déjeuner.

- Les gars, ce soir ne m'attendez pas, je viens d'apprendre que ma mamie était décédée…

- La maman de ton papa ou la maman de ta maman ? Demanda Peter, curieux.

Les deux autres garçons lui enfoncèrent un coude chacun dans les côtes.

- Hmmmpff !

- Pas de soucis Remus, bon courage et toutes mes condoléances, mentit Sirius avec une grimace de circonstance.

- N'hésite pas à nous dire si tu as besoin de quoique ce soit, rajouta James, angélique.

- Euuuh, merci. Vous savez, on n'était pas très proche avec ma grand-mère, ne vous inquiétez pas. Ce sont mes parents qui insistent pour que je vienne.

- Oui oui, bien sûr, acquiesça Sirius, on va manger ?

La journée passa très vite pour les quatre enfants. Remus, de plus en plus blanc, semblant attendre la délivrance de la fin des cours avec une impatience grandissante, Peter de plus en plus stressé à l'idée de sécher sa retenue ; Sirius et James, pétillants d'excitation face à l'aboutissement de tous leurs effort, l'apogée du GOSSIP qui devrait se conclure ce soir, avec un peu de chance.

Enfin, la dernière cloche de la journée sonna. Abandonnant Remus à son sort (le "je vais dans le bureau de Dumbledore prendre la Cheminette" ne convainquit personne), les trois autres garçons coururent jusqu'à leur dortoir récupérer la cape d'invisibilité, et un petit en-cas emprunté aux elfes de maison dans la journée, avant de redescendre rapidement se poser dans le parc.

Quelques rayons de soleil épars réussissaient à traverser l'épaisse couche nuageuse écossaise, éclairant le parc pour encore quelques minutes.

- Bon bah il ne reste plus qu'à attendre…

- C'est long, geignit Sirius en s'étalant dans l'herbe.

- On vient juste d'arriver…

- Vous êtes sûrs qu'il va se passer quelque chose ce soir ? demanda Peter.

Le garçonnet regardait avec crainte autour de lui, prêt à se jeter sous la cape au moindre mouvement suspect. Si Rusard se mettait à le chercher par ici… Ou pire, si il alertait les autres Professeur… Il ne donnait pas cher de sa peau ! Pourquoi s'était-il laissé embarquer dans cette histoire déjà ?

- ça y est, ça bouge, chuchota James en regardant la grande porte s'ouvrir.

Peter plongea sous la cape, rapidement rejoint par ses deux amis.

Ils regardèrent Dumbledore accompagner Remus près du Saule Cogneur puis repartir, laissant leur ami seul face à l'arbre.

Le temps qu'ils s'approchèrent, l'arbre avait cessé de bouger et Remus disparaissait déjà à l'intérieur d'un tunnel, invisible jusqu'alors.

- Génial, chuchota Sirius, un passage secret ! On va peut-être découvrir un trésor ?

- Vite, allons-y !

Toujours sous la cape d'invisibilité, ils s'aventurèrent à la suite de Remus, regardant l'arbre se remettre à bouger une fois à l'abri dans le souterrain. Les branches de l'arbre cachèrent la vue de la pleine lune aux enfants, parfaitement brillante dans le ciel qui se dégageait lentement.

Grrrrrrr

- C'était quoi ce bruit ? s'inquiéta Peter.

- Mon estomac.

- Menteur.

- Bah pose pas de questions si tu veux pas connaître la réponse.

- Chut, on arrive.

Des bruits étranges parvenaient jusqu'aux oreilles du trio. Un mélange de grognements, de plaintes, de pleurs et de gémissements.

- ça a l'air bien douloureux les règles quand même, chuchota James.

Une porte leur faisait face, qu'ils poussèrent en enlevant la cape qu'ils laissèrent à l'entrée.

- Remus ?

- Remuuuus. On sait que t'es là, répond !

Des bruits de pas se firent entendre, suivit d'un craquement et d'un couinement.

- Remus c'est toi ?

Ce qui apparut au coin de la pièce, ce n'était plus vraiment Remus.

Un amalgame mi-garçon mi-animal, se tordant de douleur, en pleine transformation, les regarda, les yeux agrandis par la peur.

- Fu… Fuyyyyyez !

- Remus ?

Peter resta coi de stupeur, tandis que James et Sirius commençaient une retraite judicieuse. Lorsqu'ils comprirent que Peter ne bougeait toujours pas, ce fut Sirius qui courut le récupérer, le tirant par la manche au moment où une gigantesque patte s'abattait à l'endroit où il était jusqu'alors.

Les trois enfants coururent vers la porte qu'ils refermèrent derrière eux, James récupérant sa précieuse cape au passage.

- Et bah, je comprends mieux pourquoi on dit qu'il faut pas énerver une fille qui a ses règles, ne put s'empêcher de commenter Sirius, une vraie furie !

Peter et James se regardèrent et… Explosèrent de rire.

Un coup à la porte les calma derechef.

- Et si on courait jusqu'aux portes du château ? On pourra rigoler une fois à l'abri dans le dortoir ?

- On valide, allez, le dernier arrivé est un botruc mouillé !

Et les trois garçons s'enfuirent en courant, le bruit du corps qui s'enfonçait dans la porte de plus en plus lointain.

Ce fut avec beaucoup de chance qu'ils ne croisèrent personne jusqu'à leur Salle Commune, puisqu'ils se rendirent compte une fois arrivés, que James tenait toujours la cape d'invisibilité dans ses bras. Un fou rire les reprit.

- Je sais pas vous… Mais… Je suis quand même… Rassuré… Que Remus soit pas une fille ! Hoqueta James.

- C'est sûr ! Approuvèrent les deux autres de concert.

- Un petit problème de fourrure, c'est pas grand chose en comparaison !

- Oui, faut juste éviter de l'énerver une nuit par mois, on devrait pouvoir gérer.

- On lui amène des chocolats demain matin ? On pourrait utiliser notre réserve d'urgence.

Sirius acquiesça gravement.

- Oui, je pense que c'est de circonstance.

Il leur fallut encore quelques minutes avant de retrouver une respiration normale et de pouvoir monter les escaliers jusqu'à leur chambre.

- Meilleure enquête du monde, merci le GOSSIP !

- Ah non, il va falloir que l'on trouve un meilleur nom de groupe, maintenant qu'on sait que c'est pas un problème intime…

- Un nom de groupe… Je valide, sourit Sirius, mais ce sera une conversation pour plus tard, avec Remus.

Ce fut sur ces belles paroles que les trois garçons s'endormirent, éreintés par leur course effrénée.


- Regarde ce qu'on t'a ramené ce matin ! ça devrait rattraper le petit déjeuner que tu as râté, sourit James en étalant tout un tas de bonbons et de chocolats sur le lit de Remus qui se releva difficilement.

- Qu'est-ce que vous faites là, les gars ?

- Bah on vient voir comment tu vas, ça a été une rude nuit pour toi.

- Non mais, je veux dire, ça ne vous dérange pas ? Vous n'avez pas peur ? Et Sirius, il est où ?

- Peur de quoi ? demanda James, surpris.

- Siri n'est pas encore levé, il n'a pas l'habitude de courir, il ronfle comme un troll.

- Il va nous détester de pas l'avoir attendu d'ailleurs.

- On l'a prévenu trois fois qu'on descendait, il n'avait qu'à réagir aussi.

James acquiesça gravement, avant de piocher un bonbon Suçacide dans le tas et de le tendre à Remus.

- Tiens, mange, tu as une tête à faire fuir le Chaperon Rouge.

- C'est qui ça ? demanda Peter, curieux.

- Laisse tomber, trop long à expliquer, on reverra ta culture moldue plus tard.

Le jeune loup-garou suçota doucement le bonbon en regardant ses deux amis. N'avaient-ils vraiment pas peur de lui ? Avaient-ils bien compris ce qu'il était ? Il est vrai, songea Remus, que ces deux-là n'étaient pas les baguettes les plus aguerries de la boutique… Il était bien possible qu'ils n'aient pas tout suivi.

Juste pour être sûr, il leur demanda :

- Les gars, qu'est-ce que vous avez vu cette nuit ?

Peter et James se regardèrent, confus.

- Comment ça, qu'est-ce qu'on a vu ?

- Vous avez bien vu ce que je suis, non ? insista Remus.

Voilà. Il y était. C'était le moment où il allait voir la peur dans les yeux de ses amis, où ils allaient l'abandonner, où ils…

- Ah oui ! Un loup-garou ! s'exclama Peter, grand sourire aux lèvres

- Franchement on a eu peur ! Je dois dire que ça nous rassure quand même…

- … Hein ?

- C'est à cause de Siri aussi !

- Oui, toujours à raconter des trucs stupides, et on finit quand même par le croire.

- Enfin bon, loup-garou ça va, c'est beaucoup mieux.

- Clairement, t'imagines si…

- STOP ! Remus hurla en leur mettant une main sur la bouche. Taisez-vous. Je ne comprends absolument rien. De quoi parlez-vous ?

- Mmmphhhrrrsh !

- Ah oui pardon, dit-il en retirant ses mains et en essuyant la bave de ses paumes sur les draps de son lit avec une grimace de dégoût.

- Comme tu disparaissais quasiment tous les mois à l'infirmerie, on a commencé à se poser des questions.

- Ouais, et puis tu avais un nombre considérable de grand-mères de rechange pour les décès !

- Exactement. Comme tu ne voulais rien nous dire, on s'est dit qu'on allait découvrir ton secret.

- Sympa la confiance… Soupira Remus.

- C'est pas un peu la marmite qui se fout du chaudron là ? demanda Peter en le regardant, accusateur. La confiance va dans les deux sens je te rappelle.

Remus mit les mains en l'air.

- D'accord, je ne dis plus rien. Continuez.

- Bref, comme on disait, on s'est réunis tous les trois un soir et Siri a émis une hypothèse… Intéressante.

- Je dirais même plus, peu crédible, mais intéressante.

- Et est-ce que vous allez me dire ce que c'est ? s'impatienta Remus, avant de se prendre deux regards noirs d'un coup. Plus efficace qu'un Avada Kedavra pour le faire taire.

- En partant du principe que tu disparaissais tous les mois à intervalles réguliers, on en est venus à supposer que… Tu… Enfin… Maintenant qu'on en parle, c'est vrai que ça a l'air bête comme théorie, remarqua James en se tournant vers Peter.

Ce dernier hocha vigoureusement la tête.

- Oui, j'arrive pas à croire que Sirius nous ait entraîné là-dedans.

- Moi non plus.

- MAIS VOUS ALLEZ ME DIRE CE QU'IL S'EST PASSÉ À LA FIN, OUI OU NON ?

- Attention, notre petit loup s'énerve. Tu crois qu'il a besoin d'une baballe pour se calmer ?

- Je ne sais pas trop si les loups jouent avec les balles comme les chiens, Jamie… Faudrait vérifier, réfléchit Peter en fronçant les sourcils.

- Les gars…

- Oui bon ok, on va te le dire. Mais tu dois promettre de ne pas te moquer de nous d'accord ?

- Je vous le jure. Vous dites maintenant ?

- …Fillaveksesregloureuses.

- Va falloir parler plus distinctement si vous voulez que je vous comprenne.

James respira un bon coup avant de se lancer.

- Sirius a dit que tu étais peut-être une fille avec des règles douloureuses et que c'était pour ça que tu étais à l'infirmerie tous les mois à peu près à la même période.

Remus faillit s'étouffer avec le bonbon qu'il venait d'avaler.

- Attendez quoi ? Répétez ?

- Non mais voilà ! Du coup tu comprends pourquoi on est soulagés que ce ne soit qu'un petit problème de fourrure ?

- Vous pensiez que j'étais une fille ?

Ce fut ce moment que choisit Sirius pour pousser la porte de l'infirmerie. Il regarda tour à tour ses trois amis, essoufflé.

- Dites-moi que vous m'avez attendu pour lui parler de mon plan génialissimement parfait ?

- T'inquiète, on allait justement te laisser expliquer le GOSSIP.

- Le… Quoi ? demanda Remus, ahuri.

- Le GOSSIP. Groupe d'Observation Secret du Scandale Intime à Poudlard. Pas mal hein ? demanda Sirius, fier comme un hippogriffe.

- Je te jure qu'on a essayé d'empêcher ça, soupira James. Mais tu le connais…

- Vous pensiez que j'étais une fille ? répéta Remus.

Sirius le regarda, puis regarda ses amis.

- Trahison ! Disgrâce ! Vous ne m'avez même pas attendu ! Et ça s'appelle des amis…

Il se retourna vers Remus, tout sourire.

- Toi ça va, je t'aime toujours autant, je sais que tu n'es pas un monstre, contrairement à ces deux-là !

Remus regarda les trois garçons en face de lui. Ses colocataires. Ses amis. Les larmes lui montèrent aux yeux sans qu'il ne puisse s'en empêcher.

Avait-il le droit d'être si heureux en cet instant ?

Remus n'avait aucune idée du futur qui l'attendait, mais il songea que tant qu'il aurait ses amis avec lui, il pourrait tout surmonter.

Absolument tout.


Contraintes :
- C'est la marmite qui se fout du chaudron (C'est la poële qui se fout du chaudron)
- Tableau : A hundred Anecodtes of animals p 048 (1901) Percy J. Billinghurst English