Diri-chan : Merci pour l'indice, du coup, j'ai pu gruger èvé
Oznela : Harry est complètement imprévisible, oui :,) Tu as carrément raison pour la coupe des 4 maisons, c'est vraiment LE truc le plus injuste qu'il y ait eu dans le tome 1 XD Ca me donne envie d'éditer le chapitre précédent, tien...
77Hildegard : C'est généreux de ta part ! Du coup, ça te fait un mini point commun avec Drago en début de chapitre XD
Drago n'avait pas voulu se moquer de Potter. Il avait trouvé la situation ironique, et n'avait pas pu retenir un rire nerveux… Et puis Potter l'avait fixé avec une telle expression qu'il avait dû détourner le regard et se mordre les lèvres pour ne pas exploser. C'était tellement grotesque… Sa façon de se vexer comme un gosse après avoir détruit un homme…
Potter avait reculé, et encore une fois… Sa façon de le regarder, avec ses beaux vêtements ajustés, et son sexe qui dépassait vulgairement… Drago avait fermé les yeux, secoué des tressautements d'un rire contenu et avait balbutié : « Désolé, Potter, c'est nerveux, c'est…
– Tu sais quoi ?! s'était outré Potter en levant les mains au ciel. Je m'en fous ! Je laisse tomber ! » Il s'était rhabillé et s'était rendu vers la salle de bain. « T'as raison, on est pas obligés de faire comme si on s'appréciait !
– Potter ! » Drago avait presque pitié de lui, ce qui était un comble, étant donné ce qu'il venait de se passer. Il avait gloussé, et ramassé le boxer qui trainait par terre avant de rejoindre la salle de bain et d'y observer Potter se nettoyer l'entrejambe. Une activité qui n'avait jamais mis personne en valeur. « Je suis désolé, Potter. C'est juste que j'ai été surpris, et… » Potter se rhabilla en lui jetant un regard courroucé. « Dis-moi au moins que je ne suis pas viré… »
Drago avait voulu détendre l'atmosphère.
« Je vais t'acheter du lubrifiant, Malfoy, avait répondu Potter avec hargne. Des litres et des litres ! Mais en attendant, et pour ne pas me faire perdre mon temps, Je t'invite à te doigter avant de venir me voir ! Ce sera beaucoup plus agréable pour tout le monde ! »
Après quoi, il était sorti de la pièce en bousculant Drago. Dans le salon, il avait saisi son mug de café, puis était parti en claquant la porte.
Drago ne comprenait pas vraiment pourquoi la situation l'amusait autant. Il s'était rhabillé en se sentant aussi immature que Potter… Mais ça faisait du bien, cette impression d'être à nouveau un gamin.
Il s'installa à table et but le jus de citrouille comme s'il était chez lui et balançant les jambes sous sa chaise. Il dévora la moitié du bol de porridge, tartina le toast de beurre et n'en fit qu'une bouchée. Il vomit le tout moins d'une heure plus tard, mais repris obstinément quelques cuillères qu'il s'efforça de déguster lentement. Il empocha la baguette et la confiture. Il s'occupa de changer les draps du lit, d'aérer la chambre. Il récura à fond la vitre de verre de la douche italienne et en nettoya le siphon. Il jeta un œil aux nouveaux comptes-rendus et nota la date prévue d'entrée en fonction du remplaçant de Waren. Il remplit son bocal de la veille avec des charbons récupérés dans la cheminée : Avec un peu d'eau, il obtiendrait une peinture noire permettant de fondre davantage ses sutures de papier mâché dans la roche de sa cellule. Il s'empara ensuite de trois cartons étiquetés « cuisine » et « salle de bain », et en rangea le contenu dans les différentes pièces, déplaçant ici ou là une étagère pour rendre l'espace plus pratique et agréable. Il trouva un joli présentoir en bronze sur lequel il empila des fruits de façon esthétique, et qu'il déposa au centre de la table du salon.
Alors qu'il était au milieu de ses tâches, il entendit une espèce de chevrotement grave et puissant en provenance du balcon. Trois albatros se tenaient là, leurs plumes ébouriffées par le vent, et semblaient avoir apporté des colis au Directeur. Drago sortit, sentit sa robe claquer violemment contre ses jambes nues et s'agenouilla en face des volatiles qui le fixaient de leurs yeux sévères. Leurs becs acérés faisaient bien la longueur de son avant-bras.
« Celui à qui ces paquets sont destinés n'est pas disponible, leur expliqua-t-il en claquant des dents. Je peux les lui remettre. »
L'un des albatros leva sa tête et émit à nouveau son cri étrange : Un cliquetis guttural qui n'avait rien d'organique ou de naturel.
« Harry Potter. »
L'oiseau l'observa un moment, puis recula d'une démarche pataude, les ailes largement écartées pour conserver son équilibre précaire. Ses congénères l'imitèrent, puis tous trois se tapirent au sol, jusqu'à ce qu'une bourrasque puissante ne les soulève d'un coup et les emmène. Ils bâtirent vigoureusement de leurs ailes immenses, provoquant des claquements sonores, puis planèrent, élégants et puissants dans le ciel orageux.
Drago les admira jusqu'à ce qu'ils disparaissent de sa vue, sentant sa peau tremblante se couvrir de chair de poule et ses dents claquer.
Il entreprit alors de rentrer les colis.
Quand il regagna les cuisines du château, il rejoignit Ackerley qui était occupé à aligner les assiettes sales sur le vaste tapis roulant qui les emmenait vers le lave-vaisselle mécanique. Celui-ci s'agaça aussitôt :
« Pour la dernière fois, Malfoy, ton père n'a pas… »
Drago lui tendit la nouvelle lettre dans laquelle il indiquait à son père les dates de remplacement du Surveillant Brigadier. Ackerley s'en saisit avec ses doigts salis par les sauces et les restes de repas et la fourra sans un mot dans son col.
Drago s'éloigna. Avant qu'il ne pose sa main sur la barre de fer rougi qui lui permettrait de sortir, il fut doucement interpelé par Rosier.
« Petite Souris.
- Rosier… » Drago se retourna, circonspect.
« Est-ce que quelqu'un t'a souhaité un joyeux Noël ? »
Il avait bien reçu un cadeau empoisonné de Potter, un paiement en avance pour pouvoir profiter de son corps, mais il ne se souvenait pas que les mots « Joyeux Noël » ou « Bonnes fêtes » aient été prononcés.
« Pas cette année.
– Les gens sont mesquins. J'ai un cadeau pour toi. » Il sortit alors de sa poche le couteau moldu et fendu qu'il lui avait déjà fait essayer.
Drago ne fit pas un geste pour s'en emparer.
« Je ne pense pas pouvoir accepter, Rosier.
– Ça serait affreusement impoli de refuser.
– J'aurais des ennuis si je sors ça des cuisines, argumenta Drago.
– Tu n'as pas intérêt à refuser. » Le ton était doucereux, mais les yeux menaçants.
Drago prit le couteau. Rosier sembla satisfait. En s'éloignant, il lança un « Joyeux Noël en retard » auquel Drago ne répondit pas. Il hésita à balancer la lame discrètement dans un coin, mais douta que son geste puisse passer inaperçu.
De nouveau face à la porte, il hésita avant de poser sa main sur le métal. Le sortilège était-il conçu de façon à vérifier que l'on n'emportait rien des cuisines ? Il le découvrirait vite. Il saisit la barre, poussa et ne ressentit rien d'autre que le courant d'électricité statique habituel. Avant que les portes ne se referment, il voulut vérifier si quelqu'un d'autre que Rosier l'avait vu emmener l'outil. Personne ne prêtait attention à lui…
Il regagna sa cellule en vitesse, cacha le couteau sous le matelas et s'assit derrière sa souche.
C'était un nouveau cadeau empoisonné. Si l'on découvrait que Drago avait chapardé les vêtements, les cartons vides, les pots de confiture, il écoperait de punitions mineures : Peut-être un Doloris d'avertissement, mais principalement des travaux d'intérêt général du genre récurage des sanitaires, ou écopage des tous-terrains dans lesquels l'eau glacée de la Mer du Nord s'infiltrait continuellement… En revanche, si l'on retrouvait une arme dans sa cellule – et l'outil avait clairement tout d'une arme – le châtiment serait plus sévère. Les Doloris de plusieurs minutes qui pouvaient faire perdre l'esprit aux hommes les plus résistants… Les sortilèges d'entrave lancés sur les poumons pour faire durer cette impression d'étouffement pendant des heures… Ceux d'éveil, qui pouvaient durer plusieurs jours et vous laissaient dans de tels états que décrépitude que Carrow, qui avait subi ce traitement il y a plusieurs années, ne s'était toujours pas remis, et était désormais incapable d'effectuer le moindre geste sans qu'on ne le guide patiemment d'abord…
La seule solution consistait à se débarrasser du couteau. Hors de question de le remettre en cuisine : Le matériel était gravé et numéroté, et si Rosier retrouvait son « cadeau » parmi les autres, il y avait peu de chance que sa réaction soit pacifiste… Difficile également de s'en débarrasser sur le chemin entre sa cellule et les appartements de Potter… Il y avait bien un léger interstice entre le sol et le monte-charge, mais si l'objet se coinçait dans un rouage ou bloquait la mécanique, il serait retrouvé, et Drago aurait des ennuis. Il y avait bien la cellule voisine de la sienne, l'espèce de débarras. Si Drago parvenait à jeter l'arme dans le tas de fournitures de bureau qui l'encombrait, plusieurs semaines pouvaient passer avant qu'il ne soit retrouvé. Mais si son lancer échouait – Et Drago était meilleur attrapeur que poursuiveur – et que l'objet tombait au sol et restait visible, il n'aurait aucun moyen de s'en tirer. Les toilettes ? Risquer un engorgement des canalisations ? Hors de question.
Ce qui laissait les appartements de Potter. Ils étaient suffisamment vastes pour offrir une centaine de cachettes potentielles, et leur propriétaire suffisamment bordélique pour que l'objet ne soit jamais découvert.
C'était une solution simple et logique, avec peu de risques. La décision était prise.
D'un autre côté…
Drago tourna la tête pour observer pensivement son lit…
D'un autre côté, les Malfoy avaient toujours été des matérialistes, des collectionneurs avides et compulsifs. Posséder un objet était une satisfaction profonde, un accomplissement… La chose devenait une extension de soi-même, une manifestation tangible de son existence et de son histoire. Posséder, c'était avoir acquis. Avoir acquis signifiait avoir voulu. Et dans la vie, tout était affaire de volonté.
Le couteau était en sa possession depuis moins de quinze minutes, et déjà Drago ne voulait plus s'en séparer. C'était une arme, et les armes étaient utiles. Ça pouvait aussi devenir un outil de bricolage : Gratter entre les pierres pour récupérer de la poudre de plâtre, tailler le bois pour se fabriquer des couverts, accéder au siphon de son lavabo pour le maintenir en état… Il était même possible de transformer l'objet en agréable moyen de distraction : Graver sa table basse de runes, se nettoyer les ongles…
Drago reprit lentement l'objet en main pour l'observer.
C'est une chose minuscule, facile à cacher. La lame brillait sous la lumière des lampes, le manche était agréable sous les doigts. Les deux fentes qui courraient le long du métal révélaient un travail délicat et admirable, un forgeron talentueux. Les deux rivets qui fixaient la lame dans le manche étaient simples et élégants. Un « montage à plate semelle » se rappela Drago. Celui qui était recommandé pour les outils servant à l'élaboration des potions les plus délicates.
Il était hors de question de se débarrasser de l'objet, et Drago eut même honte d'en avoir eu l'idée.
Il passa le reste de sa journée à aiguiser la lame contre les murs de sa cellule, puis contre le métal des anneaux de fer encastrés entre les pierres. Quand il fut satisfait du tranchant obtenu, il découpa dans l'un de ses cartons et construisit un double fond pour un second. Il créa un petit écrin de papier mâché et de papier toilette, y déposa le couteau, puis remis les choses en place. Le résultat était presque invisible à l'œil. Il envoya valser l'ensemble pour vérifier que le double fond tenait bon et que le couteau ne faisait pas de bruit en heurtant le sol. Parfait.
Il rangea de nouveau son étagère.
Il possédait désormais une cachette secrète, et un trésor.
Il aligna le pot de cendres avec celui de dentifrice et celui de cocktail au whiskey qui continuait de chauffer agréablement. Sa collection commençait à avoir de l'allure. Dans le box voisin, le matériel d'écriture attendait d'être utilisé. Dans celui du dessous, les sous-vêtements propres étaient parfaitement rangés. Derrière eux, le couteau était invisible pour quiconque d'autre que lui.
Heureux, il prit son repas de baguette à la confiture de groseilles en admirant ses possessions, les yeux brillants.
Rien que pour vos jolies oreilles, je vous présente le doux chant des albatros : www·youtube·com/watch?v=nse040T6FRk&t=28s (en remplaçant les deux points médians par des points normaux. Merci encore Diri-Chan pour l'astuce ) Les moldus disent que c'est un oiseau de l'hémisphère sud, mais entre nous, les moldus...
