Pas de TW ici non plus !
Oznela : Ah, ça me fait bien plaisir que tu apprécies plus cet Harry sûr de lui et charismatique ! (Bon, il n'apparait pas souvent dans cette fic, je dois malheureusement l'avouer ^^) J'aimais bien ce chapitre aussi, parce que mine de rien, ça me fait plaisir de pouvoir parler d'autre chose que de la relation Drago-Harry (même si elle reste le sujet principal)
Drago n'est pas tout blanc non plus : Même s'il n'a fait qu'obéir "comme un soldat", il n'empêche que les Mangemorts ont pénétré Poudlard grâce à lui... Je pars aussi du principe qu'il n'est pas resté inactif pendant le tome 7 : Ca spoile légèrement, mais Neville y précise bien que lancer des doloris et autres maléfices sur les élèves punis est normal, et je m'imagine mal Drago ayant pu échapper à ça, s'il lui fallait en permanence prouver son allégeance...
Concernant les doigts sales, ta pointillerie m'a bien fait rire ! Disons qu'il s'est bien lavé les mains pendant que l'eau du thé chauffait XD Et concernant les traces sur la porcelaine... Disons qu'elle avait des motifs X,D
Drago sentit ses poumons se vider brutalement, comme si son corps avait été plongé dans une eau glaciale. Ses muscles se contractèrent et son corps se raidit. Il était incapable de bouger, incapable de respirer, presqu'incapable de penser. Une seule certitude : Un Détraqueur était apparu.
Une voix s'éleva et lui donna, non pas la force, mais l'ordre de bouger. Son visage se tourna par saccades, en tremblant furieusement.
Harry Potter n'avait pas bougé. Les jambes croisées, les bras largement écartés sur le dossier du fauteuil qu'il occupait, la tête haute, le regard fixe. Une lueur effrayante habitait ses yeux verts, à la pupille si contractée qu'elle semblait avoir disparu.
« Je ne suis pas votre garçon, Kingsley, énonça-t-il lentement. Ceux qui avaient le droit de m'appeler ainsi sont morts. Ceux qui se sont octroyé ce droit sont morts également. Je suis Celui-qui-a-survécu et celui à qui vous devez votre survie, et je ne laisserai personne me manquer de respect. »
Kingsley Shacklebolt semblait mieux résister au maléfice de Potter – car c'était bien de Potter que semblait émerger cette vague de froid polaire – et seules ses larges mains qui tenaient encore la minuscule tasse de porcelaine étaient parcourues de frémissements. Il ne semblait ni surpris, ni effrayé. A peine avait-il légèrement froncé les sourcils. Enfin, il ferma les yeux, sembla renoncer, et annonça :
« Veuillez pardonner mon manque de politesse, Monsieur Potter. Je vous assure en tout cas qu'il ne s'agissait pas d'un manque de respect. »
Potter bougea légèrement la tête, comme s'il faisait craquer son cou, et la sensation de froid s'atténua d'un coup. Drago sentit ses poumons reprendre vie brutalement.
« Monsieur Malfoy, l'interpela Potter. Pouvez-vous ouvrir un peu les fenêtres et ranimer le feu ? »
Drago observa les deux hommes la bouche bée. Le phénomène qui venait de se produire semblait leur paraître parfaitement ordinaire. Shacklebolt portait de nouveau sa tasse à ses lèvres avant de se raviser et de poser le couvert sur la table.
« Monsieur Malfoy », insista Potter en le regardant, cette fois.
Drago se secoua, ferma la bouche, et s'aperçut qu'il maîtrisait de nouveau ses membres. « Tout de suite, Monsieur le Directeur », marmonna-t-il. Ses premiers pas ressemblèrent à ceux d'un vieillard, mais il reprit contenance et atteignit la baie vitrée sans encombre.
On était en décembre, au beau milieu de la Mer du Nord. Pourtant, quand Drago ouvrit la baie, le violent courant d'air qui pénétra la pièce parut tiède en comparaison de celui à l'intérieur. Drago respira profondément à trois ou quatre reprises avant de constater que ses bras se couvraient de chair de poule. Le froid réel et mordant du dehors semblait infiniment plus doux que celui qui avait été provoqué par magie. Une nouvelle goulée d'air, et il réalisa que les Sorciers avaient repris leur discussion :
« Cette somme est hors de propos. Pourrions-nous arriver à un compromis ?
– Je ne demande pas mieux. A quel budget pensiez-vous ? »
Drago les écouta, absolument sidéré. Pour eux, le phénomène était négligeable. Lui voulait s'enfuir en courant.
Il referma les portes quand l'air du dehors et celui du dedans lui semblèrent avoir atteint la même température, puis se rendit à la cheminée devant laquelle il s'accroupit. Il s'empara de la réserve d'amadou et des longues allumettes, réorganisa les buches et les bouts de bois carbonisés sans trouver une seule braise encore chaude, et ralluma le feu en claquant des dents.
« Sur dix ans ? J'ai bien peur que de rallonger la durée des travaux n'augmente également le budget nécessaire.
– Est-il bien utile de rénover l'embarcadère ? Ne peut-on se focaliser sur le Château en lui-même ?
– Pouvons-nous envisager une aide du Ministère pour… »
Drago ne comprenait plus rien à la conversation et se sentait comateux. Il aurait été impoli de rester devant le feu plus longtemps. Il s'arracha donc à son aura réconfortante et ralluma une par une les bougies que le courant d'air avait éteintes.
« Je ne crois pas que ce soit nécessaire.
– Et bien je pense que nous pouvons affirmer avoir bien avancé. Je demanderai à Hedge de vérifier ces chiffres et vous pourrez entamer les démarches avant la nouvelle année. »
Les deux Sorciers se levèrent.
« J'espère ne pas avoir besoin de vous revoir de sitôt, Monsieur Potter.
– Le sentiment est partagé, Monsieur Shacklebolt, mais permettez-moi de vous raccompagner. » Ils enfilèrent leurs capes d'extérieur et sortirent de la pièce en se chamaillant poliment.
Drago s'immobilisa au milieu de son geste, une allumette à quelques centimètres de la tige d'une bougie. Il fixa la porte jusqu'à ce que l'allumette ne lui brûle les doigts et qu'il la lâche en poussant un juron.
Il retourna aussitôt à la cheminée et tendit ses mains vers l'âtre pour se réchauffer. Il lui fallait boire quelque chose de chaud. Il regarda sur la table basse en espérant qu'il reste quelques gouttes dans la théière. Il saisit la tasse de Shacklebolt et se figea. A l'intérieur, le thé frémissant était devenu un bloc de glace jaune pale. Il jeta un œil dans la théière et y observa la même chose. Une fine pellicule de givre avait recouvert les fruits découpés, et fondait désormais devant la cheminée en parsemant la nourriture de minuscules gouttelettes. Drago s'empara du bol de chocolat – lui aussi était devenu un bloc glacé – et le posa aussi près des flammes qu'il l'osa. Quand celui-ci se mit à fondre à nouveau, Draco plongea des tranches de mangues à l'intérieur qu'il suçota nerveusement.
C'était encore meilleur que la confiture. Le chocolat avait un effet bénéfique sur beaucoup de maléfices et de Créatures des Ténèbres. Drago s'en gava jusqu'à ce que son estomac proteste, mais se sentit enfin mieux.
La nuit était presque tombée quand le bruit de la porte s'ouvrant se fit entendre. Drago sursauta nerveusement et se redressa.
Potter venait d'entrer et il accrochait sa cape à la patère.
« Par Merlin, quelle journée de merde ! » s'exclama-t-il avant de rejoindre le canapé et de s'y enfoncer. « Désolé pour tout ça, j'avais pas prévu qu'il veuille prendre un putain de thé, et ça aurait été un cauchemar si je lui avait servi les sachets premier prix de la salle de pause. » déblatéra-t-il d'une traite avant de rire à cette pensée. Il s'empara de la théière, tenta d'en verser le contenu dans sa tasse, l'ouvrit et constata la glace. « Fais chier », ronchonna-t-il avant de reposer l'objet et de regarder Drago. « Ça va ? » demanda-t-il enfin.
Drago hésita. Non, il n'allait pas bien. Mais c'était évident, et il ne voulait pas être plaint, ou rassuré, ou moqué par Potter.
« Qu'est-ce que c'était ? » préféra-t-il demander en se frotta machinalement les bras.
Potter détourna le regard et se gratta la nuque. Il comprit immédiatement de quel phénomène parlait le prisonnier.
« C'est… Un truc qui m'arrive quand je suis énervé, expliqua-t-il. Ou stressé. C'est pour ça que j'ai dû bosser à fond sur les sortilèges informulés et la Magie sans baguette. Maintenant, je maîtrise quand ça sort, et à peu près l'intensité. Pas encore la direction. Ça va ? répéta-t-il en regardant à nouveau Drago.
– J'ai cru qu'un Détraqueur avait débarqué.
– Ouais, on m'a déjà dit que ça pouvait ressembler à ça… » Il se leva et vint rejoindre Drago devant la cheminée. « Mais t'inquiète pas, j'ai passé des examens, et il s'avère que je suis parfaitement humain. Et que ce n'est pas sexuellement transmissible »
Drago peina à accorder un demi-rictus à Potter pour sa tentative d'humour. Celui-ci lui répondit par un grand sourire mi-fier, mi-penaud. Le collégien stupide avait de nouveau remplacé l'homme de pouvoir. Il saisit les mains de Drago avant que celui-ci n'ait eu le temps de lui échapper, et les porta à ses lèvres pour souffler dessus. La peau et le souffle de Potter semblèrent brûlant à Drago qui pensait pourtant être parvenu à se réchauffer.
« Tien, c'est nouveau ça, fit Potter en remarquant l'auriculaire gonflé, tordu et violacé.
– Ouais… marmonna Drago en guise de réponse.
– Qu'est-ce qui s'est passé ? »
Drago haussa les épaules. Il n'aimait pas mentir.
Potter sortit sa baguette de sa poche arrière et la pointa sur la main blessée qu'il tenait toujours dans la sienne. Il ne prononça pas un mot, mais Drago sentit la chaleur caractéristique du sortilège de soins. Les os et les nerfs s'agitèrent et vibrèrent plus douloureusement que quand Potter avait soigné son épaule – Macnair avait alors correctement replacé les os – mais finirent par reprendre leur place. Le froid succéda au chaud, puis s'envola avec la douleur.
Drago voulut récupérer sa main, mais Potter la retint en rangeant sa baguette. Puis celui-ci apposa un chaste baiser sur les phalanges abimées.
Drago écarquilla les yeux, scandalisé par l'absurdité du geste.
« Est-ce que ça va ? insista une troisième fois Potter.
– Ça va aller, Potter ! s'emporta Drago. Je suis juste un peu surpris par le fait que ça ne t'inquiète pas plus que ça !
– Je m'en suis inquiété ! protesta Potter. Je t'ai dit que je travaillais là-dessus ! J'ai vu des Médicomages et consulté le Maléfistinat Européen ! J'ai même commencé à me faire suivre par une psy.
– Une psy ? répéta Drago sans comprendre.
– Un soigneur moldu, précisa Potter en saisissant de nouveau la seconde main de Drago, trop interloqué pour réagir.
– Et en quoi l'avis d'un soigneur moldu revêt une quelconque forme d'intérêt ?
– Figure toi que c'est elle qui m'a le plus aidé, question gestion des émotions. Tu devrais peut-être essayer. »
Drago s'imagina poursuivi pendant des jours par une vieille moldue habillée comme un clown, avec ses cachets chimiques et ses machines barbares, et douta de l'efficacité du traitement. Incapable d'exprimer son opinion avec un vocabulaire respectueux, il se contenta de transmettre son mépris avec le haussement de sourcil le plus dédaigneux qu'il avait en réserve.
Potter gloussa à cette vue, puis porta les doigts de Drago sur ses joues. « C'est bien, on dirait que tu te réchauffes » prétendit-il en souriant.
Drago récupéra ses mains d'un geste vif.
« Ecoute, reprit Potter. J'ai pas envie de bosser ce soir. Vu que tu es là, ça te dit de rester un peu ? On pourrait faire une partie d'échecs, ou ce que tu veux, et pourquoi pas bouffer ensemble. »
Connaissant Potter, il était évident que l'invitation comportait une partie de jambes-en-l'air. Drago n'avait aucune envie de passer plus de temps en sa compagnie, mais la perspective d'un vrai repas, salé, l'empêchait de refuser immédiatement la proposition.
« Ce que t'es chiant quand tu hésites comme ça, soupira Potter. Accepte, et puis c'est tout. »
Drago ricana, puis adressa un sourire insolent au Directeur, en croisant les bras :
« Et bien si tu ne veux pas que je prenne la peine de réfléchir, donne-moi directement un ordre. Tu en as le pouvoir, je crois ?
– Très bien, passe la soirée ici », rétorqua Potter en s'approchant, un sourire espiègle aux lèvres.
Drago se retint de reculer.
« Comme tu voudras, Potter…
– Dis : J'ai envie de toi », poursuivit Potter, son sourire s'élargissant.
Drago avait senti venir à la fois le piège et la proposition, il n'éprouva donc ni surprise, ni même embarras. Au contraire, une pointe de satisfaction à avoir anticipé les choses lui fit redresser les commissures de ses lèvres.
« J'ai envie de toi », répéta-t-il d'un ton ou l'ironie ne laissait aucune place au doute.
« Maintenant.
– Maintenant.
– Non, dis : J'ai envie de toi, maintenant.
– Va te faire foutre, Potter. »
Ce dernier éclata de rire, puis s'approcha encore, jusqu'à ce que leurs pieds soient alignés. Il leva les mains, et ses doigts tracèrent avec délicatesse les contour des joues de Drago, des pommettes jusqu'aux muscles mastoïdiens. « Moi aussi, j'ai envie de toi », murmura-t-il, avant de poser ses lèvres sur celles de Drago.
Je sais que les Psychomages existent dans pas mal de fic, mais je ne me souviens pas en avoir entendu parler dans ls bouquins, donc je fais comme ci ce n'était pas le cas (j'ai relu uniquement le passage sur les parents de Neville à Sainte Mangouste, ceci dit... Je me trompe peut-être) Et si je me trompe, ma foi... Ce ne sera pas la première fois XD
N'hésitez pas à reviewer, ça fait toujours plaisir ! (et ça me permet d'être plus attentive quand je me relis)
