Ah, déjà le retour de Rosier
Drago suivit le Directeur d'Azkaban à travers les différents couloirs pour accéder au bureau que les détenus appelaient « la Cantine » et où l'on pouvait acheter des biens de première nécessité, quelques aliments basiques, ou encore les inestimables courriers autorisés à transiter à l'extérieur de l'île. Ils récupérèrent un kit complet du nouvel arrivant, comportant tenues de rechange, literie, accessoires de toilette… Après discussion, le Sorcier greffier accepta également de leur fournir une seconde brosse à dent, une lampe à pétrole en laiton avec une minuscule boîte d'allumettes, un petit réveille-matin mécanique, et enfin un étendoir à linge pliable.
Ils firent un second arrêt dans la cellule voisine de celle de Drago – celle qui servait de débarras – où Potter dénicha plusieurs chariots semblables à ceux qui apportaient les repas des gardiens. Il préleva la clochette d'or de l'un d'eux et la glissa dans la poche de sa large cape.
Drago ne posa pas de question, et alla déposer toutes ses nouvelles possessions sur sa table basse rudimentaire.
Enfin, Potter se dirigea vers les cuisines. Drago avala nerveusement sa salive, pris d'une mauvaise prémonition, et le suivit en silence.
Quand le Directeur ouvrit grand les portes, le vacarme du lave-vaisselle devint assourdissant. La plupart des détenus cuisiniers étaient assis autour de la table à laquelle Drago s'était déjà installé pour éplucher une pomme-de-terre, et étaient occupés à une quelconque tâche culinaire. Ceux-là levèrent la tête quand les nouveaux venus pénétrèrent les lieux, et leurs yeux s'agrandirent de surprise devant la présence du célèbre Harry Potter en chair et en os. Leurs expressions proposèrent ensuite une gamme d'émotions allant de la haine à la peur en passant par la perplexité.
Rosier se trouvait parmi eux. Après avoir remarqué Potter, il s'était mis à fixer Drago avec un air menaçant et sérieux qu'il n'avait jamais affiché.
« Messieurs, annonça Potter tandis que Drago rangeait sur chariot et son matériel à leur place, je vais vous demander de tous vous rassembler ici, en ordre et en silence, s'il vous plait. »
Les détenus s'exécutèrent en maugréant, et l'un d'eux alla chercher leurs collègues occupés au réfectoire qui rejoignirent les rangs en adressant les même regards méfiants ou agressifs au Directeur. Parmi eux, Ackerley, qui dissimulait sa main blessée dans un torchon sale.
Potter, les bras croisés, les ignora ostensiblement en attendant leur rassemblement complet, puis appela Drago à le rejoindre. Le jeune détenu lui jeta un regard paniqué en espérant lui faire comprendre qu'il fallait cesser ses bêtises, mais soit qu'il ne comprit pas, soit qu'il s'en ficha, Potter haussa les sourcils d'un air éloquent, et Drago se força à obéir. Le Directeur attendit que le détenu arrive à ses côtés, et posa sa question à voix basse :
« Qui ? »
Drago refusa d'un léger mouvement latéral de la tête qu'il espéra suffisamment discret.
Potter tapota des doigts sur ses bras et répéta, cette fois à voix haute :
« Qui ? »
Drago sentit un frisson le parcourir. Il jeta un coup d'œil effrayé aux prisonniers qui l'observaient. Personne ne supportait les cafards. Le regard de Rosier était éloquent, ne portant nulle trace de sa personnalité de sympathique idiot. Les mâchoires d'Ackerley étaient si crispées que ses tempes tressautaient en laissant apparaître des veines gonflées sur son front.
« Malfoy ! Qui ?!
– Je ne… »
Il ne finit pas sa phrase. Il sentit la nasse de froid s'abattre et le capturer. Il eut l'impression que son corps gelait sur place, que son sang se solidifiait et faisait éclater les muscles. Il vit l'effet sur les autres prisonniers : Deux tombèrent par terre et furent pris de convulsions épouvantables. Parmi les autres, certains parvinrent à reculer en panique, mais la plupart se retrouvèrent aussi crispés que lui, tétanisés comme des proies surprises par un prédateur. L'énorme lave-vaisselle émit un grincement affreux avant qu'une série de petites explosions ne se fassent entendre, les tuyaux cédant sous la transformation de l'eau en glace.
Une voix claire se fit entendre :
« Qui ?
– Ackerley ! C'est Ackerley ! » hurla Drago en se saisissant le crâne, persuadé que celui-ci allait exploser comme la machine.
Le froid disparu d'un coup, et Drago sentit sa gorge se remplir d'air. Cela le soulagea à peine : Il releva brusquement son visage et vit Potter sortir sa baguette de sa poche et s'approcher tranquillement des cuisiniers. Il demanda qui était Ackerley, et celui-ci s'avança d'un pas, bien que visiblement épouvanté. Au sol, les deux prisonniers qui s'étaient effondrés se relevaient en ayant l'air perdu. Quant aux autres détenus, tous observaient Potter avec crainte et stupeur. Seul Rosier avait les yeux résolument fixés sur Drago.
Potter fit un geste ample de sa baguette, et un courant d'air visible parcourut de bas en haut le corps d'Ackerley, faisant voltiger sa robe grise. Le torchon qui protégeait sa main s'arracha de lui et Potter l'attrapa d'un geste vif avant de le poser sans un regard sur un plan de travail. Il se saisit ensuite de la main rouge, gonflée et suppurante d'Ackerley, et promena sa baguette au-dessus de la chair brûlée, sans un mot. Une écœurante odeur de sang s'éleva dans les airs tandis qu'une mousse rosâtre apparaissait, recouvrant intégralement la blessure.
Un nouveau geste rapide de la baguette, et la mousse fut projetée au sol en émettant un son répugnant. La main qui apparut alors était aussi rose et saine que celle d'un enfant.
Potter observa son œuvre d'un œil critique : Paume, dos, plis entre les doigts, puis recula et rangea sa baguette.
« Maintenant, dis-moi ce qui s'est passé ? » exigea-t-il en croisant de nouveau les bras.
Ackerley jeta un regard nerveux vers Drago qui hocha une nouvelle fois la tête négativement.
« Je… Un accident bête, prétendit Ackerley en faisant jouer ses doigts. De l'huile bouillante. Une étourderie.
– Vraiment ? demanda Potter en changeant la cible de son regard inquisiteur.
– Un accident… » confirma Drago en détournant les yeux.
Potter fit mine de se satisfaire de ce mensonge grossier. Il ordonna aux cuisiniers de reprendre leur travail, puis se détourna et prit la direction de la porte métallique des cuisines. Drago adressa à Ackerley un regard exprimant son impuissance, et suivit aussitôt le Directeur vers la sortie. Il faillit le percuter quand Le Sorcier s'arrêta devant le lave-vaisselle et qu'il étudia pensivement l'étendue des dégâts. Après un examen attentif, il sortit silencieusement sa baguette, tourna autours la machine et procéda aux réparations.
Drago sentit quelque chose lui frôler le bras. Rosier lui tendait un papier dont les plis ne laissaient aucun doute quant à l'identité de l'expéditeur. Drago se saisit rapidement du papier qu'il fourra aussitôt dans sa poche et frissonna sous le regard belliqueux du Sang-Pur.
Quand il voulut lui échapper et qu'il tourna la tête, il se retrouva cloué sous celui de Potter, qui avait, semble-t-il, surpris quelque chose. Le Directeur rangea tranquillement sa baguette et revint sur ses pas en affichant un air suspicieux.
Les doigts de Drago se refermèrent sur un autre morceau de papier dans sa poche. Il le sortit immédiatement pour justifier son geste, et le tendit nerveusement au prisonnier : C'était un petit origami en forme d'oiseau. Drago avait tenté d'allonger les ailes et le bec afin que l'animal ressemble davantage à un albatros qu'à un moineau. Il n'était évidemment pas assez doué pour que l'idée se devine, mais le papier enluminé créait un joli motif sur le dos et le bord des ailes. Il agita la main comme il l'avait appris étant petit, et la création se chargea de juste assez de magie pour battre des ailes, s'élever de quelques centimètres et aller se percher sur le doigt de Rosier dont le regard s'adoucit aussitôt. C'était un sort facile, davantage un tour de passe-passe qu'un véritable sortilège.
« Désolé, marmonna Drago. Je suis très mauvais dessinateur. »
L'homme plissa les yeux ramena son doigt à quelques centimètres de son visage – Drago craignit qu'il ne lèche le papier – et observa l'oiseau avec attention.
« Ton cadeau est bien plus joli que le mien, affirma-t-il. Je retire ce que j'ai dit : Je suis content qu'on soit amis. »
Il baissa la main et présenta l'origami à Potter. La situation était grotesque. Pourtant le Directeur considéra la chose avec attention et promena sa baguette sur la silhouette de l'oiseau qui battit faiblement des ailes mais ne révéla évidemment aucun maléfice, aucun message secret, aucune faute.
Satisfait, il hocha la tête à l'attention de Rosier, ordonna doucement « Au travail, maintenant », puis prit Drago par le coude pour l'entraîner avec lui à l'extérieur des cuisines.
Ils remontèrent en silence le couloir que Drago connaissait par cœur et s'arrêtèrent devant le monte-charge. Potter sortit alors de sa poche la clochette d'or qu'il avait récupéré plus tôt et qu'il remit au prisonnier. « Essaye-la », ordonna-t-il. Drago agita l'objet qui émit un tintement clair. Aussitôt, l'ascenseur se mit en branle et les portes s'ouvrirent en grinçant.
Les Sorciers pénétrèrent dans la cabine, et les portes se refermèrent. Drago s'adossa à un mur, laissant l'adrénaline redescendre. Il en voulait à Potter de l'avoir mené dans ce traquenard sans l'avoir prévenu. Il s'en voulait d'avoir oublié qu'ils n'étaient pas amis et qu'il ne pouvait accorder une confiance aveugle et entière à cet individu.
« Qui est ce type ? » demanda Potter d'un ton impétueux, presqu'agressif. Drago le regarda, sentit son corps trembler et sa peau se couvrir de chair de poule. C'était comme s'il anticipait la vague de froid que pouvait provoquer le Survivant.
« Ackerley est un ami de mon père, répondit Drago en restant volontairement vague.
– Pas lui. L'autre. Ton ami.
– Rosier ? » Drago haussa les épaules. « C'est juste un… Un type un peu perturbé. Il aime les dessins, les trucs immatures. Les promesses d'enfants. Il voulait un cadeau. Il est bizarre, mais pas méchant. »
Drago se frotta nerveusement les bras. Sa peau ne voulait pas reprendre son aspect habituel. Potter s'approcha et lui prit les mains sur lesquelles il souffla doucement.
« Rosier. Un Sang-Pur. Un apprenti Mangemort, je présume ? Arrête de lui parler. »
Drago renifla avec mépris. « Serais-tu jaloux, Potter ?
– Oui. » Potter le fixa sérieusement, nullement décontenancé. « Je te l'ai dit dès le départ. Ça, ça n'a pas changé. »
Le prisonnier passa son poids d'une jambe à l'autre, mal à l'aise. Enfin, il s'aperçut que la cabine n'avait pas bougé d'un iota.
« Est-ce que je dois encore faire sonner la clochette pour qu'il se mette en route ? »
Potter regarda autours de lui et sembla remarquer l'immobilité du monte-charge.
« Essaye plutôt de le dire à haute voix ? »
Drago adressa un regard éloquent à Potter devant son manque de certitude, mais prononça tout de même « Troisième étage ? » d'un ton interrogateur. Une secousse ébranla le sol et les murs, un nouveau grincement déchirant se fit entendre, et la cabine s'éleva par à-coups irréguliers. La machinerie n'acceptait pas de bonne grâce que son programme habituel soit ainsi chamboulé.
Potter reprit son équilibre, puis observa les mains de Drago qu'il tenait encore.
« Tu sembles pas te réchauffer…
– J'ai affirmé à Granger que tu n'utilisais pas ce pouvoir sur les détenus… râla Drago à voix basse…
– Je sais… Je devrais pas, marmonna Potter en glissant les doigts engourdis sous sa cape. Mais tu ne voulais pas passer pour une balance, et comme ça, ils savent que tu n'avais pas le choix.
– J'avais le choix… J'ai cédé… Ça n'a rien à voir. » Une distinction que Potter avait décidément bien du mal a percevoir.
« Qu'est-ce-que ça change ? C'est pas comme s'il allait avoir des ennuis par ta faute. Je vais même faire semblant de croire à votre histoire d'huile bouillante.
– Qu'est ce qui te dit que ce n'était pas de l'huile ? »
Potter haussa les sourcils et afficha un air dédaigneux. « Je sais différencier une brûlure ordinaire d'un maléfice, Malfoy… »
Il promenait les mains de Drago le long de ses flancs. Arrivé au niveau des hanches, il sortit sa chemise de son pantalon et fit glisser ses doigts glacés sur la peau torride de son ventre. Drago sursauta sous le choc thermique et baissa les yeux vers la fine bande de chair apparue entre la ceinture du pantalon et le bas de la chemise.
« Je… Je n'ai pas menti, marmonna Drago. C'était vraiment un accident. »
Il plaqua franchement la paume de ses mains sur le ventre plat et sentit les abdominaux se contracter sous ses doigts. Sa respiration s'accéléra, comme si ses poumons venaient d'être libérés d'un carcan dont il n'avait pas eu conscience. Il leva de nouveau les yeux, croisa le regard étincelant de Potter… Aussitôt, leurs bouches s'unirent avec passion.
Drago empoigna les hanches fermes et les plaqua contre son bassin. Il sentit immédiatement l'érection tout juste naissante de Potter s'affermir et gémit contre sa bouche. Potter, lui, glissa ses mains dans les cheveux blonds et approfondit encore le baiser. Drago se sentit happé, pénétré, il se sentit se dissoudre dans ce corps si chaud.
Pour la première fois depuis des années, il eut soudainement envie de faire l'amour. Là, maintenant, debout dans la cabine minuscule avec les grincements affreux, et les secousses effrayantes. Avec cet homme-là et aucun autre. Si on lui avait demandé, il aurait été prêt à toutes les bassesses, toutes les humiliations pour se sentir désiré autant qu'il désirait être pris.
Le monte-charge s'immobilisa dans un dernier gémissement de métal.
Potter arracha sa bouche de la sienne quand les portes s'ouvrirent, mais ne lui laissa pas le temps de protester : Il lui saisit la main et, tout en desserrant le col de sa chemise, le tira à travers le couloir à l'épais tapis coloré vers ses appartements.
Dès qu'ils en eurent franchis les portes, leurs lèvres se heurtèrent à nouveau. Ils se mouvèrent à l'aveuglette à travers le salon, leurs bouches se dévorant, leurs mains se fouillant l'un l'autre, jusqu'à ce qu'ils se cognent contre la table d'acajou. Potter souleva Drago et l'y assit sans ménagement. Celui-ci croisa ses jambes derrière ses reins pour l'attirer vers lui. Sa robe était remontée jusqu'à ses cuisses. Leurs bassins entrèrent en contact et tous deux gémirent à l'unisson en sentant l'excitation de l'autre. Drago fit sauter les boutons de la chemise de Potter dans sa hâte à glisser ses mains sur la peau de son torse, de sa nuque, de son ventre, de son visage, de son dos, de son sexe. Il voulait le toucher partout à la fois et avait confusément l'impression que son partenaire, lui, parvenait à cet exploit.
Soudain, un bip répétitif et désagréable brisa l'enchantement, suivit d'un « putain » davantage grogné que prononcé. Potter fourra son visage dans le cou de Drago où il reprit bruyamment sa respiration. Il émettait les bruits de bouche que Drago trouvait habituellement agaçants, mais à cet instant précis, ces sons humides donnaient au jeune homme l'envie d'arracher tous ses vêtements et de laisser Potter lui embrasser l'intégralité du corps. Un ricanement nerveux lui échappa.
« Sauvé par le gong… » marmonna Potter en tripotant sa montre pour la faire taire.
Il se cambra légèrement en arrière, laissant leurs bassins unis mais lui permettant d'observer le visage de Drago comme s'il était la chose la plus attirante et excitante qu'il eut jamais vue. Il passa sa langue humide sur ses lèvres gonflées. Ses mains sur les cuisses nues se crispèrent légèrement.
Drago se pencha également en arrière. Il prit appui sur la table et décroisa les jambes pour libérer Potter. Il se délectait du regard chargé de désir posé sur lui.
« Tu t'en sortiras pas comme ça », menaça malicieusement le Directeur en reculant enfin franchement et en réajustant ses vêtements. « La prochaine fois que tu me mets dans cet état, j'effacerais ce petit air arrogant de ton visage. Pari ou pas pari. »
Drago éclata de rire. Lui, arrogant ? C'était le bandimon qui reprochait au troll de sentir !
« Bien sûr, Potter ! J'ai hâte de voir ça !
– Oh, je sais que tu as hâte ! rétorqua le Sorcier sur le point de sortir en désignant ostensiblement l'entrejambe de Drago.
– Et là, qui est arrogant ? » demanda-il d'un ton badin.
Potter ouvrit la porte, effectua une large révérence et disparut dans le couloir.
Drago s'allongea sur la table en riant doucement. Il posa les doigts sur le tissu distendu de son boxer et effleura la bosse avec légèreté. Il ne se masturba pas vraiment mais caressa délicatement la forme pulsante et solide, comme s'il découvrait à nouveau son corps pour la première fois…
Il ferma les yeux. Il se sentait bien.
Une petite voix parasite lui soufflait que c'était la deuxième fois que telle vague d'excitation le prenait, et que la magie de Potter semblait provoquer un effet secondaire malsain au froid mordant… Peu importait : si ça pouvait lui permettre de se sentir a nouveau aussi détendu, ça valait certainement le coup. Désirer le corps de Potter autant qu'il désirait le sien n'était franchement pas plus humiliant que ce qu'il lui avait fait subir jusqu'ici, et rendait les choses beaucoup plus supportables…
Au bout d'un moment, il glissa sa main dans sa poche et en ramena le papier que lui avait remis Rosier. Les plis et les déchirures caractéristiques apprirent à Drago que personne ne l'avait lu avant lui.
Le message ne comportait que deux mots rédigés en langage codé. Il avait lu et écrit le second tant de fois qu'il connaissait désormais les trois différentes transcriptions et leurs infinités de variantes par cœur. Le premier mot ne comportait que quatre lettres, dont deux voyelles, et Drago n'avait donc aucunement besoin de prendre des notes pour le déchiffrer.
« Suce Ackerley. »
Combien de temps j'ai pris pour trouver l'expression "le bandimon qui reproche au troll de sentir" ? Beaucoup trop longtemps. Est-ce que je regrette le temps investi ? Pas une seconde. Est-ce que je veux absolument la réutiliser ? Oui èvé Est-ce que je l'ai fait ? Non é_è
