Holybleu : C'est aussi sympas et reposant à écrire ^^ Mais bon, ça manque quand-même un peu d'action quand tout se passe trop bien !

Diri-Chan : Par contre, on aura jamais la réponse de où il les a cachées... Je pense au four ou au frigo, vu qu'ils ne les utilisent pas, mais c'est sale quand-même XD


Drago mit longtemps à émerger du sommeil. Il se sentait lourd, poisseux et comateux.

Il cligna mollement des yeux, et se souvint d'où il se trouvait et comment il y était arrivé. Il comprit également d'où venait cette sensation de poids et de chaleur extrême dans son dos.

Potter s'était accroché à lui comme si, même dans son sommeil, il avait craint que le prisonnier ne lui échappe : Il avait glissé un bras sous le visage de Drago, comme un solide oreiller, et l'autre autours de sa taille, sous le t-shirt. Leurs jambes étaient emmêlées. Son visage était enfoui dans les cheveux blonds et il ronflait légèrement, sa respiration brûlante et moite provoquant une impression de transpiration excessive.

Inconsciemment, Drago semblait avoir passé la nuit à tenter de lui échapper : Dos à lui, il se tenait au bord du lit, et avait envoyé valser la couette qui l'étouffait.

A présent réveillé, il tenta d'apprécier la sensation de ce corps collé au sien. La température était évidemment excessive. Comme toujours avec Potter, à croire qu'ils n'étaient pas de la même espèce. Ce n'était ni agréable, ni franchement désagréable. Un peu comme un bain norvégien, on avait la sensation que cette température détendait les muscles et éliminait le stress. Le poids était intéressant : Encore une fois, une impression d'avoir été massé un peu trop vigoureusement et de ne plus être capable de bouger le moindre membre, mais une détente qui n'était pas à négliger. Le bras qui servait d'oreiller et pendait dans le vide était trop dur, trop moite, mais plus doux qu'un velours délicat. La respiration dans sa nuque était reposante et amusante. La façon dont son visage, en bougeant, tirait sur ses cheveux, était en revanche douloureuse et déplaisante.

Drago leva doucement le bras et tenta de libérer les mèches de cheveux les plus martyrisées, mais Potter grogna, remua, et s'ensevelit encore plus profondément dans sa nuque. Si ça n'avait été que ça, Drago aurait pu supporter la douleur et rester immobile… Mais il sentit bientôt une masse gonfler contre ses fesses et paniqua.

Il n'était pas sûr de vouloir aller plus loin. Il n'était pas sûr de pouvoir aller plus loin. Il n'était pas sûr d'avoir le droit d'hésiter à aller plus loin… Il ne se souvenait plus s'il avait envie ou non de coucher avec le Survivant. Il l'avait voulu, pas vrai ? Les choses avaient-elles changé depuis ? Où en était-il dans ses sentiments ?

« Malfoy… »

La voix était encore à demi endormie. S'il attendait une seconde de plus, Potter serait parfaitement réveillé, et tout à fait capable de l'empêcher de prendre une décision.

Drago repoussa brutalement le bras qui l'enserrait et parvint à dégager ses jambes de celles qui l'emprisonnaient. Il parvint à s'extraire du lit en moins d'une seconde, et se retrouva debout et en sécurité.

Juste à temps.

La voix dans son dos était parfaitement réveillée quand elle répéta : « Malfoy… »

Drago s'enfuit sans demander son reste.

Ses vêtements de prisonnier avaient été laissés dans la garde-robe. Il aurait fallu passer de nouveau par la chambre pour les récupérer. Impossible. Ses chaussures étaient toujours manquantes. Peu importait. Drago courut à la porte des appartements et s'échappa. Encore une fois juste à temps : Il entendit distinctement Potter sortir de sa chambre au moment même où il refermait derrière lui.

Il dégringola les escaliers poussiéreux à pieds nus. Les torches étaient déjà allumées. Il ignorait l'heure qu'il était.

Il débarqua dans son couloir sous-terrain et se précipita tout d'abord vers la porte des cuisines pour y coller son oreille. Aucun bruit. Il poussa la barre de fer rouge qui avait cessé depuis longtemps de chauffer à son contact, pénétra les vastes cuisines vides et silencieuses, et s'empara de son chariot qu'il sortit aussi rapidement que possible dans le couloir.

Les mains sur les poignées de métal, il se sentit enfin capable de réfléchir à nouveau.

Il était essoufflé, et son cœur battait à la chamade. Il lui fallait se calmer. Il respira calmement.

Il portait une tenue de moldu et se trouvait au milieu du passage des chariots magiques. Il ignorait l'heure qu'il était. Il rangea son chariot ménager dans un angle, puis se rendit dans sa cellule. Son petit réveil lui indiqua qu'il aurait sonné trois minutes plus tôt si Drago l'avait activé la veille au soir. Il reposa l'accessoire, soulagé, puis s'empara d'une tenue propre dans son armoire de carton qu'il enfila immédiatement. Il plia le t-shirt et le jogging et les laissa sur son lit. Il lissa ses cheveux en arrière et se rendit devant son lavabo pour se laver les dents.

Il avait la bouche pleine de mousse quand il réalisa qu'il avait oublié le plus important de ses problèmes : Il s'était enfui du lit et de la chambre de Potter sans un mot ni une explication. Son comportement avait été insolent au possible. Un manque de respect évident. Un Outrage, même.

Il cracha dans le lavabo et tâcha de remettre de l'ordre dans ses idées.

La voix de Potter… Avait-il semblé énervé ? Vexé ? Choqué ? Il n'avait pas été attentif. Il avait oublié d'être attentif, focalisé sur ses stupides sensations physiques. Résultat : Il s'était conduit comme un idiot.

Drago se rappelait, maintenant : Il voulait coucher avec Potter. C'était important et nécessaire. En outre, Potter le méritait. Il avait été patient, aimable, respectueux… Et Drago s'était enfui. Cela faisait des jours qu'il tentait sans succès de rétablir une proximité sexuelle entre eux, et il s'était enfui. Enfin, Potter avait de nouveau montré un intérêt simple et sexuel envers lui, et il s'était enfui. Il avait de nouveau rejeté Potter comme celui-ci l'avait rejeté la veille, et ce jeu de yo-yo n'en finissait pas. Et c'était sa faute. Parce qu'il manquait de volonté et de maîtrise. Et qu'il s'était enfui. Comme un imbécile.

Drago gémit au-dessus du lavabo.

Il savait que s'il remontait maintenant, une discussion interminable aurait lieu. Une discussion au cours de laquelle il lui faudrait se justifier en affrontant le regard d'un Potter vexé, en colère, moqueur, blasé, cruel, déçu… Il pouvait être dans n'importe quel état.

Drago s'affala sur son lit, se prit la tête entre les mains, et regretta d'être venu au monde.

Quand les chariots enchantés sortirent enfin des cuisines, Drago se secoua et quitta sa cellule. Il jeta un bref coup d'œil entre les portes ouvertes, et aperçut Rosier qui s'occupait à nouveau du café. Il aurait aimé que l'homme soit un véritable ami à qui il puisse se confier, et s'amusa un instant à imaginer ce que celui-ci pourrait lui répondre s'il osait lui raconter ses pitoyables aventures sentimentales.

Il suivit les chariots dans le monte-charge, puis à travers le couloir à l'épais tapis du Directeur.

Quand les quatre clochettes d'or tintèrent, il resta immobile : Il avait pris l'habitude de rentrer sans autorisation, mais il doutait d'en être capable cette fois-ci. Frapper à la porte semblait ridicule. Il chercha une troisième solution, puis sursauta quand la porte s'ouvrit devant lui.

Pendant une seconde, il vit le visage de Potter dirigé vers le bas, ses cheveux bruns en bataille qui lui tombaient sur les yeux sans dissimuler son expression soucieuse. Puis le visage se redressa, et l'expression se modifia à la vitesse de l'éclair pour exprimer la surprise, le soulagement et enfin, son habituel sourire.

Il s'écarta pour laisser le passage, puis referma quand les trois chariots et l'homme qui les accompagnait furent entrés.

« Désolé, Potter, marmonna Drago. Il fallait que je récupère le chariot avant que…

– Malfoy, si tu utilises encore ce chariot comme excuse, je te vire. » Drago se figea et se retourna. « Et avant que tu te plaignes, je te laisserai évidemment ta cellule et je te garderai quand-même au poste de secrétaire. Mais finis pour toi les torchons, les produits ménagers et les passages aux cuisines… »

Drago baissa les yeux. C'était franchement une mauvaise menace. La pire qu'il n'ait jamais entendue, en fait… Surement une tentative d'humour, mais il eut du mal à se forcer à sourire.

Potter s'approcha de lui, lui releva le menton, et après lune légère caresse sur la joue, remit ses mains dans ses poches.

« Malfoy, je vais t'avouer un truc que j'ai jamais dit à personne. Je pensais que t'avais deviné, mais bon… »

Drago fronça les sourcils, inquiet…

« Voilà, je suis un homme… Et comme beaucoup d'hommes, le matin, je bande. Il parait même que ça arrive à certaines femmes. »

Drago ferma les yeux, et cette fois, le sourire lui vint naturellement.

« Il s'avère donc que ce matin, je t'ai malencontreusement bandé dessus…

– Ça suffit, Potter.

– Un malheureux accident indépendant de ma volonté…

– Tais-toi, je t'en supplie.

– Bien qu'avec le recul, j'avoue humblement que l'idée de recommencer ne me dérangerait pas…

– Tu me mets affreusement mal à l'aise, Potter.

– Quoi qu'il en soit, je veux que ce soit clair entre toi et moi que je n'attendais absolument rien de toi, et que je ne t'aurais forcé à rien. »

Drago se tût.

« Tu me crois ?

– Oui, Potter. Peut-on parler d'autre chose ?

– Peut-on parler de la fréquence à laquelle tu bandes ?

– Certainement pas ! »

Drago le repoussa et alla dresser la table sous le rire joyeux de Potter.

Ils prirent leur petit déjeuner en discutant paisiblement du programme de la journée, bien que Potter s'amusât à plusieurs reprises à lui lancer des clins d'œil égrillards.

A la fin du repas, Il lui demanda, l'air de rien :

« Est-ce que tu as réfléchis à ce qu'a proposé Vissarion ? »

Il fallut quelques secondes à Drago pour ré-associer le patronyme avec la longue signature en bas du courrier du Maléfistinat. Celui qui avait suggéré à Potter de prendre ses distances avec lui…

Les mots étaient difficiles à prononcer, mais Drago se força :

« Il a peut-être raison.

– A quel sujet ?

– Peut-être que… Qu'inconsciemment je… Je veux dire, c'est moi qui l'ai attiré sur le balcon, c'est moi qui t'ai emmené là où il se trouvait, et… Et objectivement, je n'avais aucune raison de refuser que tu partes à Londres, hier… Peut-être qu'inconsciemment, j'essaye de te mettre en danger avec ce Détraqueur… »

Drago tripotait ses doigts, faisant tourner dans un sens, puis dans l'autre, son auriculaire malléable… C'était dur à admettre mais… Et bien si sa présence représentait un danger pour le Survivant, Peut-être était-il plus sage en effet de…

« Je parlais du fait que tu rencontres Vissarion. »

Drago releva la tête. Non, à ça, il n'avait pas réfléchi. Il n'avait réfléchi à rien d'autre qu'à cette ultime précaution, en réalité. Ni aux autres conseils, ni à ses théories farfelues, ni à cette histoire de rencontre…

« Non… avoua-t-il finalement. Je n'y ai pas pensé.

– Et ? »

Drago haussa les épaules. « Et je suppose que ça n'est pas une mauvaise idée… J'y ai pensé plusieurs fois. Au fait d'avoir reçu un maléfice, je veux dire… Et si ça peut te rassurer…

– Je n'ai pas besoin d'être rassuré, affirma crânement Potter en affichant son sourire arrogant. En revanche, si ça peut te rassurer, toi, je ne pense pas que tu sois coupable d'avoir voulu me donner à bouffer à cette saloperie… »

Drago se mordilla les lèvres. Être coupable ou non n'avait que peu d'importance. Ce qui comptait, c'était les conséquences, et s'il mettait Potter en danger…

« Il y a trois jours, tu m'as dit savoir où il se trouvait, tu t'en souviens ?

– Oui… » Ils n'en avaient pas reparlé depuis. La première fois que le Détraqueur était apparu, ça avait été un véritable branle-bas de combat pour Potter… Mais depuis quelques temps, il semblait se moquer complètement de sa présence, comme s'il s'agissait d'un élément négligeable. Drago s'était interrogé, mais ne l'avait pas questionné.

« Et je ne suis pas aller le chercher. Tu me crois ?

– Oui.

– Je n'ai pas l'impression que tu aies essayé de me pousser dans ses bras, si ?

– Non, mais…

– Alors tout va bien ! »

Drago fronça les sourcils, agacé… Il n'avait pas envie d'être éloigné de Potter, et pourtant, c'était à lui d'insister. Absolument ridicule ! Tout comme c'était à lui de faire des efforts pour qu'ils couchent ensemble, ou s'embrassent, ou…

« Mais je deviens… irrationnel, en ce qui concerne ta présence, argumenta-t-il. Il y a encore quelques semaines, te voir quitter ces appartements était le meilleur moment de ma journée. Te savoir à Londres était un plaisir ! Jamais je n'aurais accepté de passer la nuit ici sans raison… C'est comme si j'avais besoin que tu sois là. Je ne sais pas si c'est un maléfice, mais je sais que ce n'est pas normal. »

Drago gratta nerveusement un grain de saleté sur le bois de la table.

« Je pense juste que tu es en train de succomber à mon charme. Ne t'inquiète pas, c'est tout à fait normal : Il faut dire que je suis quelqu'un d'assez exceptionnel… »

Drago lui adressa un regard mauvais auquel Potter répondit d'un sourire moqueur.

Drago chercha quelque-chose à lui reprocher. N'importe quoi. Il y avait des centaines de possibilités, mais il choisit la plus récente :

« Où as-tu caché mes chaussures, Potter ? »

Le sourire s'élargit.

« Moi aussi je deviens un peu irrationnel en ce qui concerne ta présence, Malfoy… »


Bon, je l'ai un peu teasé ça et là, mais je le confirme ici : Le chapitre de demain sera un peu particulier, puisqu'il fait à peu près 3 fois la taille d'un chapitre habituel...
Du coup, j'envisage un peu de ne pas poster après-demain, pour pouvoir vous laisser le temps de le lire tranquillement... Ca m'arrange un peu, parce que je suis toujours en galère sur mon écriture en ce moment... Je n'arrive pas à faire s'enchainer les évènements correctement, ça me frustre à un point pas possible. J'ai des morceaux de dialogues en tête, mais je n'arrive pas à les associer les uns aux autres avec des transitions logiques... J'ai des chapitres où il y a 10 trucs de mis en place, et d'autres qu'on peut résumer par "le lendemain, il ne se passa rien d'intéressant" Brefouille... Baisse de moral, mais on va y arriver !