Melynee : XD je note pour Lucius, je note !
Concernant les patronus qui s'abiment, oui, c'est pas ultra lore... Je voulais un truc visuel pour indiquer un Patronus qui s'affaiblit, sans pour autant que ça fasse "blessure"... Je pense que j'aurais été plus raccord avec le hpverse en misant uniquement sur la luminosité et l'éclat, mais à l'écriture, ça me semblait pas ultra probant... Au final, j'ai eu cette idée de Patronus qui perd un peu de sa "consistance" en s'abimant, sans vraiment perdre de sa puissance...

Guest : plus le temps passe, et plus je préfère les chapitres d'actions que de dialogue et exposition :D

Pour le reste de la semaine, je pense poster un chapitre tous les deux jours. J'ai re- plusieurs chapitres à réarranger d'un coup. Les persos ont pas du tout fait ce que j'avais prévu qu'ils fassent XD
Donc, prochain chap vendredi !


Nguyen distribua de l'Élixir de Barrufio à tous les Surveillants pour les aider à reprendre leurs esprits et à réparer les choses aussi rapidement que possible.

Drago n'y eut pas droit : Pour lui, il aurait fallu accompagner l'élixir de potion d'anesthésie, et la potion était réservée aux nouveaux blessés, lui expliqua-t-il.

« Foley, demanda nerveusement Drago, est-ce qu'il… » Il ne pouvait pas finir sa phrase.

« C'est vous qui avez tenté de le soigner ?

– Je ne savais pas quoi faire, se justifia Drago. Il y avait son crâne, et ses lèvres, et sa respiration, et…

– Vous avez réussi à stopper l'hémorragie, et nous avons donc pu gagner du temps. J'ai réparé ses circuits neuronaux, mais… » Il s'interrompit devant l'expression de Drago. « Je réserve mon jugement sur ses chances de survie. Mais vous avez bien fait. Avec une baguette qui n'était pas la vôtre, vous vous en êtes bien sorti. »

Drago se sentit à nouveau un peu mieux. Sa prononciation avait été correcte, et si Foley succombait, ça ne serait pas de sa faute.

Foley. 48 ans. Il savait que le type avait été plaqué par son ex-épouse un an auparavant. Pendant quelques semaines, il s'était servi de Drago pour oublier sa peine. Et puis il avait cessé de venir le voir. C'était tout ce que le prisonnier savait de lui. Il faisait parti de ceux sur lesquels Drago avait du mal à émettre un jugement : Il n'avait jamais été violent, humiliant ou sadique comme Waren. Il n'avait jamais non plus été spécialement attentif à ses réactions ou du genre à offrir un dédomagement, comme Shesh. Il avait été comme Avidan, Hitchin, Bonnie et beaucoup d'autres : Une bite parmi les bites.

Il sentit une main sur sa joue et sursauta. L'infirmier l'examinait à nouveau.

« C'est douloureux ? » demanda-t-il.

Drago se souvint de la sensation de déchirement qu'il avait ressenti quand le Patronus monstrueux avait perdu une partie de son visage.

« Un peu, répondit-il. Quand vous touchez.

– Hum. Alors n'y touchez pas. » Et Nguyen retourna s'occuper de ses vrais patients.

Drago émit un ricanement gêné. Autant demander à Potter de rester sagement à l'abri : l'infirmier aurait les mêmes chances de succès. Il leva la main et tâta son visage en grimaçant. Il sentit les dents externes osciller sous ses doigts, provoquant une douleur peu intense mais lancinante. Quand il ramena sa main devant son visage, il découvrit des traces de sang.

« Malfoy ! Viens par-là, on a besoin d'une paire de bras supplémentaire ! »

Drago s'essuya dans sa robe et alla aider.

Plusieurs fois, des Surveillants vinrent demander à Drago des nouvelles de Potter, arguant que Johnson en avait obtenu… Finalement, il demanda à la Surveillante Irlandaise – Moîrine NiDaîre, se présenta-t-elle – de l'accompagner sur la plage où il repéra un autre des Albatros qu'il était capable d'identifier. Gêné par la présence de l'inconnue dans son dos, il demanda de sa voix la plus basse possible à Momo-Sorbet s'il savait où et dans quel état se trouvait le Directeur d'Azkaban. L'oiseau était peut-être aussi stupide que son nom le laisser supposer, mais il émit tout de même quelques roucoulements ou caquètements qui firent se redresser un Drago rouge de honte pour annoncer : « Je pense qu'il va bien. »

La Surveillante ne fit aucun commentaire sur cette scène absurde, mais elle transmit le message, et on cessa de venir l'importuner.

La nuit était largement entamée quand Potter fit enfin son retour. Drago se trouvait à l'infirmerie, au chevet du Major Runcorn, réveillé mais affaibli. La Major Mullan aussi était là. C'était elle qui avait fait chercher Drago afin de discuter des démarches à effectuer en l'absence du Directeur. Au début, le prisonnier avait eu quelques difficultés à saisir l'intérêt de sa présence, avant de comprendre qu'il faisait office d'aide-mémoire humain : Stock de nourriture, état de la réserve de médicaments, liste des gardiens présents et en congés… Il fallait de nouveau décréter un confinement exceptionnel et interdire au ferry de rejoindre l'île, et ces informations étaient nécessaires pour calculer combien de temps ils pouvaient tenir.

Ils entendirent d'abord des éclats de voix joyeux à l'extérieur de l'infirmerie. Ce n'était pas nouveau : Les réveils successifs des victimes du Détraqueur avaient provoqué de véritables scènes de liesse, rappelant douloureusement à Drago les suites de la Bataille de Poudlard.

Mais un groupe de Sorciers avait ensuite pénétré les lieux, et leur brouhaha était tel que tout le monde, dans les brancards, avaient levé la tête pour voir débarquer Potter au milieu d'une troupe de supporters.

Drago se leva doucement. Potter allait bien. Aucune blessure n'était visible. Il n'était pas fatigué, ni même essoufflé. Ses vêtements n'étaient même pas humides.

Une part de Drago était infiniment soulagée.

Une autre voulait le gifler.

Il exhibait son grand sourire conquérant, le plus insupportable de tous, et riait joyeusement aux sollicitations des gardiens qui l'accompagnaient, aux mains sur ses épaules, ou aux tapes qu'ils lui mettaient dans le dos.

Quand ses yeux verts croisèrent ceux de Drago, le sourire se modifia légèrement, et il vint aussitôt à leur rencontre, abandonnant là le groupe qui le suivait.

« Runcorn ! s'exclama-t-il joyeusement en posant sa main dans le creux des reins de Drago. Vous allez bien mon vieux ?! Je reviens tout de suite, je vais demander un bilan des blessés à Nguyen et…

– Monsieur le Directeur, on a deux blessés graves. Nguyen ne sait pas si Foley va s'en sortir.

– Merde. » Le sourire baissa d'un cran, la main se crispa. « Qui est le deuxième ? »

Ils discutèrent de l'état des gardiens, des trois qui ne s'étaient pas encore réveillés… Potter aborda le sujet de la gestion de la crise, et Mulan l'informa des dispositions qui avaient été prises… A la fin de la discussion, Potter se pencha vers le Major, et lui affirma, les yeux dans les yeux :

« On va virer cette saloperie de chez nous, Runcorn. On l'a blessé. Je vous promets qu'il va pas s'en sortir aussi facilement. »

Potter voulait quand-même parler à l'infirmier. Drago crut qu'il allait le laisser avec les Major, mais il l'emmena avec lui, en lui marmonnant : « J'en ai pour cinq minutes, Malfoy. Il faut que je rassure tout le monde, que je parle aux Brigadiers, et on… Nguyen ! Je vous écoute, de quoi a-t-on besoin ? »

L'infirmier lui fit un compte-rendu oral de l'état des deux blessés grave, lui remit une liste des produits à se procurer de toute urgence, puis l'emmena au chevet de Foley.

Drago crut défaillir à nouveau en voyant le visage blanc aux paupières et aux lèvres bleuâtres et à l'épais bandage autour du crâne. Nguyen lui tendit une potion anti-vomitive sans le regarder, tandis qu'il débattait avec Potter d'un éventuel transfert du blessé vers Sainte-Mangouste en utilisant le réseau de Cheminette. La tâche semblait dangereuse et compliquée à mettre en œuvre.

Drago avala la potion d'un trait, et se sentit enfin capable de soulever la main du Surveillant – par Merlin, elle était si froide et contractée qu'on aurait dit celle d'un… – de refermer ses doigts sur la baguette qu'il lui avait empruntée, et de reposer l'ensemble sur son ventre.

Lorsqu'ils écartèrent les rideaux verts pour quitter l'espace de soin du blessé, ils furent accueillis par le vacarme des Surveillants Brigadiers, qui attendaient les instructions du Directeur. Une nouvelle fois, Potter parla, parla, parla… Il souriait joyeusement, félicitait tout le monde pour le combat qu'il avait mené seul, pour les décisions dérisoires prises en son absence, pour le travail de réparation effectué… Au fur et à mesure de son discours, d'autres membres du personnel vinrent l'écouter : Le Surveillant greffier, l'infirmier, le responsable de la manutention… Tous semblaient heureux d'entendre le célèbre Harry Potter souligner leur courage, leur coordination, et exprimer sa joie sincère à travailler une telle équipe.

Drago serra les mâchoires.

Puis Potter fit le tour des alités : « Hey, Welbert, impressionnant Patronus, vous avez assuré ! Hitchin ! Bien joué là-bas, vous y étiez presque ! Oh, Douglas, Nguyen m'a dit qu'il ne s'en serait pas sorti sans vous, merci et bravo ! » Etc., etc., etc.… Il semblait avoir un mot à dire à chacun, un compliment pour tout le monde… Il se promenait de lit en lit en distribuant les poignées de mains et les accolades… Toujours en traînant Drago avec lui, soit en lui tenant le bras, soit en le poussant gentiment au creux du dos.

Enfin, Potter fit pénétrer Drago dans un carré de soin vide.

« Malfoy… »

Il referma les rideaux ensorcelés, vint saisir son visage en coupe, envoyant une légère sensation de douleur dans la joue du prisonnier, et approcha ses lèvres. Drago se laissa embrasser mais n'ouvrit pas la bouche.

Quand Potter s'écarta et l'observa en plissant légèrement ses yeux verts, il prit enfin la parole. C'était comme quand il était parti à Londres : Drago savait qu'il allait être cruel et violent, mais il était incapable de s'en empêcher.

« A quoi tu joues, Potter ?! Soit ça s'est mal passé et tu es le pire des hypocrites, soit tu t'es payé une petite promenade tranquille pendant qu'on s'inquiétait tous pour toi ! Dans les deux cas, tu es un connard ! »

Le Sorcier resta un instant interloqué, puis répondit d'une voix douce :

« Ça ne s'est pas vraiment passé comme je l'aurais voulu. Mais c'est mon rôle de rassurer tout le monde.

– Non ! Ton rôle consiste juste à signer des documents et à prendre des décisions ! Tu n'es plus Auror !

– Je n'allais quand-même pas rester tranquillement ici alors qu'il y avait un Détraqueur agressif dans les parages !

– Tu crois qu'on est restés tranquillement ici en attendant ton retour ? »

Potter poussa un soupir.

« Ce n'est pas ce que je voulais dire, reprit-il. Mais je suis le Survivant. Je dois faire ce que les gens attendent de moi.

– Tu n'es pas un foutu héro, Potter ! »

Heureusement que les rideaux qui les entouraient possédaient un charme d'assurdiato, parce que Drago avait élevé la voix un peu plus qu'il ne l'avait voulu.

Potter sourit comme si Drago venait de le complimenter, et après un nouveau petit baiser, chuchota :

« T'es bien le seul à penser ça. »

Drago lui adressa un regard meurtrier, en espérant lui faire comprendre que sa remarque n'avait rien d'une louange, puis reprit :

« On avait dit que tu réfrènerais tes stupides réflexes de Gryffondor pour pouvoir l'affronter en étant davantage préparé. Tu as l'impression que c'était le cas, cette fois-ci ?

– Oui ! affirma Potter. J'avais travaillé sur de nouveaux sortilèges ! Il était blessé ! Tu sais combien de fois j'ai croisé un Détraqueur blessé dans ma vie ?! C'était le moment idéal !

– Tout seul ? Sans renforts ? Il y a un pas entre le courage et l'inconscience, et tu l'as clairement franchi !

– Tu as bien vu comment ça s'est passé là-bas ! s'agaça enfin Potter en désignant la direction du hall. Plus il y a de monde à protéger, et plus compliqué c'est ! Je préfère l'affronter seul !

– Si tu avais été seul la première fois que tu l'as affronté, tu serais mort ! » cracha Drago en échange.

Potter leva les yeux au ciel, comme si l'affirmation était ridicule.

« Malfoy, je vais déjà devoir faire des rapports, et consigner tout ça, et gérer tout un tas de trucs, et ça me saoule d'avance. Avec toi, je préfèrerais pouvoir parler d'autres choses !

– Tu serais mort ! » répéta Drago, criant presque.

Potter le fixa un moment, puis détourna enfin les yeux. Quand il reprit la parole, sa voix s'était adoucie.

« T'as raison, marmonna-t-il. Je suis désolé : Encore une fois, j'y avais pas pensé. Je vais parler avec Mullan et Runcorn, pour m'assurer qu'ils ne te remettent pas avec les autres s'il devait m'arriver quelque chose. »

Encore une fois, heureusement qu'il y avait les rideaux.

Parce que Drago le gifla.

Ils ouvrirent tous les deux grands les yeux sous l'effet de la surprise. Toutefois, ce mimétisme ne dura qu'une seconde. Immédiatement après, Drago recula, effrayé par son geste et craignant les répercussions. De son côté, Potter plissa les paupières pour lui accorder un regard mauvais.

A nouveau, la rage s'empara de Drago :

« Ne me regarde pas comme ça ! Tu crois que c'est pour mon petit confort personnel que je m'inquiète ?! Tu crois que ça m'a traversé l'esprit ?! »

Ils se fixèrent quelques secondes en silence, les yeux pleins de colère, comme lorsqu'ils étaient étudiants, puis Potter ordonna :

« Excuse-toi. »

Un nouveau réflexe faillit faire cracher un flot d'insultes à Drago, mais il le réfréna. Il hésita un instant à obéir, puis admit :

« Je te présente mes excuses pour la gifle, parce que la violence ne résout rien ! Pour le reste, je maintiens que tu es un crétin, et un égoïste, et un inconscient ! »

Potter hocha doucement la tête.

« Maintenant, embrasse-moi. »

Son regard s'était calmé.

Drago hésita à nouveau. Il ne voulait pas obéir. Et surtout pas par peur. Mais s'il fallait être honnête, il en avait furieusement envie… Il secoua la tête, agacé, puis s'approcha et embrassa enfin doucement les lèvres de Potter.

Quand il s'écarta, Potter murmura :

« Je suis désolé de t'avoir inquiété. »

Drago hocha la tête à son tour.

Puis Potter affirma :

« Je te promets que la prochaine fois, je ne l'affronterai pas seul. »


On aime bien quand Drago reprend confiance en lui, mais taper, c'est pas bien XD