Hey ! On repart sur le côté sordide de l'histoire avec la suite des aventures de Michael et Henry. Parce que vous pensiez que tout s'arrêterait simplement avec le « décès » de William ?

Correspondance du docteur Henry Miller - 1993

19 février 1993, Hurricane.

Cher docteur Miller,

J'ai le regret de vous annoncer le décès de mon père, William Afton, Dave Miller, peu importe quel nom il utilisait avec vous. J'ai reçu ce matin par surprise l'intégralité de ses journaux secrets et des retranscriptions d'enregistrement de la pizzeria, entre 1980 et 1993.

Je vous informe par courtoisie d'un dépôt de plainte à votre encontre pour le meurtre des quatre enfants que vous et William avaient commis en 1985, ainsi que celui sous-entendu de ma soeur cadette, Elisabeth Afton. Je ne peux que vous partager mon profond dégoût pour vos activités et vous recommande vivement de ne pas interférer. Dans le cas où vous tenteriez de me faire disparaître, sachez que mon témoignage et les documents qui vous incriminent sont cachés et inaccessibles.

Au plaisir de ne plus jamais vous revoir,

Michael A.


21 février 1993, New York City

Très cher Michael,

Il serait hypocrite de souhaiter des condoléances à l'homme qui a fait de ma vie un enfer. Je suis même le premier ravi de sa disparition. En revanche, vous me voyez navré d'avoir été mêlé au travers et aux petites magouilles de nos folles années de jeunesse.

Je pense néanmoins que nous pouvons trouver un arrangement cordial avant d'en arriver à de telles extrémités. J'ai une proposition à vous faire pour calmer votre colère et prouver ma bonne foi dans toute cette histoire. Vous n'êtes pas sans savoir que l'âme survit après la mort dans quelques cas. Et votre petite soeur, Elisabeth, n'est pas une exception. En échange du retrait de votre plainte, je peux vous conduire à elle, vous donner sa localisation. Je ne nierais pas avoir joué un rôle dans son décès, mais ces événements sont depuis longtemps derrière moi, comme vous le savez si vous avez lu ses journaux, et je ne souhaite guère remettre les pieds à Hurricane.

Toutefois, malgré le caractère déplacé de cette demande, un point me questionne : qu'est-il advenus des robots de la pizzéria ? Sont-ils encore actifs la nuit ? Ont-il été libérés ? Et plus important encore : comment ont-ils eu William ? Je sais que ma curiosité peut paraître mal venue, mais je crains, si vous voyez de quoi je parle, un retour du loup parmi les brebies. Ce serait après tout une suite normale après son règne de terreur.

Je me tiens disponible pour répondre à toutes vos questions et joins mon numéro de téléphone à cette lettre. Appelez-moi, Michael. Malgré ce que les apparences laissent à penser, vous et moi sommes du même côté.

Bien à vous,

Dr Henry Miller

Professeur agrégé en mécanique robotique


1er mars 1993, Hurricane

Docteur Miller,

Après un long temps de réflexion, j'ai retiré temporairement ma plainte. Pas pour vous, mais pour Elisabeth, qui ne mérite pas de finir de cette manière. Je vous contacterais bientôt de vive voix pour en discuter, mais vous comprendrez que les récents événements nécessitent une prise de recul importante de ces affaires.

La pizzeria a été démolie il y a quelques jours. Les robots se trouvent sous les décombres, comme tout le reste de ce maudit endroit. Je ne sais si les enfants ont été libérés, mais les derniers enregistrements des caméras ne montraient plus d'activité nocturne. J'ignore ce qu'il est advenu du corps de William. Après sa mort, je l'ai enfermé au sous-sol et je l'ai abandonné là. S'il n'est pas mort, il est prisonnier des décombres. Toutefois, je pense que vous avez raison. Son tout dernier enregistrement indique qu'il s'en est sorti. Néanmoins, enfermé dans son costume, je doute qu'il subsiste éternellement. Le temps nous le dira, je suppose. Il n'est pas ma priorité actuellement.

Néanmoins, je reste songeur. Pourquoi souhaitez-vous m'aider ? Qu'avez-vous à gagner à me suivre dans cette entreprise ? Vous auriez pu simplement disparaître, mais vous m'avez tout avoué et vos lettres suffiraient à convaincre n'importe quel officier de police. Quels sont vos intérêts dans cette histoire ? Après les moultes trahisons et mensonges que j'ai pu lire dans les rapports de mon père, j'ai beaucoup de mal à croire à votre main tendue. Quelque chose me dit que vous cherchez, vous aussi, à vous approprier des connaissances que vous ne devriez pas maîtriser.

Prouvez-moi votre bonne foi et nous en reparlerons.

Michael A.


3 mars 1993, New York City

Très cher Michael,

Je suis ravi de constater votre changement d'esprit à mon sujet et vous suis reconnaissant d'abandonner les poursuites à mon encontre. Je n'aurais pas aimé avoir à vous menacer pour arriver à mes fins, étant donné les sombres affaires dans lesquelles votre père et vous êtes trempés. Après tout, vous êtes entré illégalement dans un restaurant à l'abandon pour y conduire des recherches peu légales. Comme vous pouvez le lire, j'en sais plus que ce que vous pensez.

Pour ce qui est des possibilités de trahison, je ne vous cacherais pas que j'ai effectivement des intérêts dans cette affaire. Je ne vous dérangerais pas, n'ayez crainte. Je suis un scientifique avant tout, et vous comprendrez sans aucun doute ma fascination pour le phénomène de transplantation des âmes dans des corps mécaniques.

Je prévois une visite de courtoisie le mois prochain. Nous pourrons en discuter de vive voix autour d'une tasse de thé à ce moment-là. Je suis certain que vous avez des questions, et je pourrais bien avoir les réponses à la majorité d'entre elles. Laissez-moi vous convaincre. Je vous promets que vous ne le regretterez pas. Je n'ai aucun intérêt à vous nuire et vous le savez parfaitement. Ne laissez pas vos a priori dompter votre esprit.

Dr Henry Miller,

Professeur agrégé en mécanique robotique


8 mars 1993, Hurricane

Docteur Miller,

J'attends votre visite, bien que je ne réagisse pas très bien à la menace. Pour me convaincre, il vous faudra plus que de jolis mots sur une feuille de papier.

En revanche, si vous comptez effectuer vos petites recherches sur ma soeur, comprenez que je m'y oppose. Elisabeth a assez souffert de vos idioties et n'a pas besoin de vous revoir dans sa vie. Vous lui avez fait assez de mal.

Je ne suis pas mon père, vous ne pourrez pas me manipuler aussi facilement que lui, j'espère que vous en avez bien conscience.

Cordialement,

Michael A.


12 mars 1993, New York City

Très cher Michael,

Ne vous méprenez pas sur mes intentions, je souhaite autant que vous la fin de ce cauchemar. Cependant, approcher votre soeur ne sera pas aussi simple que vous ne le pensez. Elle est seule depuis presque dix ans, enfermée avec d'autres enfants traumatisés. A y aller avec précipitation, vous n'y trouverez que la mort. Elle préférera vous tuer pour s'échapper plutôt que de vous accueillir à bras ouverts, et cela dans l'hypothèse qu'elle se souvient encore de vous.

Je tiens également à vous prévenir : les robots du Circus Baby's World ne sont pas exactement comme les autres. Ils sont issus d'expériences pré-1985 et ont été conçus pour tuer des enfants. Ils sont instables et dangereux. Je crains fort que la curiosité de votre petite soeur n'en ait fait les frais. Leur intelligence artificielle est plus élaborée, et il se peut qu'elle ait fini par fusionner avec elle, en faisant une tueuse extrêmement douée pour la manipulation et incroyablement vicieuses. Ils sont bien plus dangereux que tout ce que les autres ne seront jamais.

Ils ont également eu un contact avec la Marionnette, qui leur a très certainement retourné la tête, comme à tous les autres. L'affaire sera plus complexe que vous ne le pensez.

J'ai néanmoins un plan pour vous faire entrer sans encombre. Nous en parlerons de vive voix dans quelques semaines, comme promis. N'oubliez pas que je suis dans le même camp que vous. Cette lettre fait gage de ma bonne foi.

Au plaisir d'enfin nous retrouver,

Dr Henry Miller,

Professeur agrégé en mécanique robotique.