Vous me manquez de plus en plus rapidement dites donc.

J'espère que vous allez bien depuis la dernière fois!

Je ne dis rien pour ce chapitre, à part que j'adore Scarlet, et je vous demanderai d'être indulgents concernant les fautes de frappes et d'orthographe. Je me relis normalement assez pour ne pas laisser d'énormités, mais j'ai écrit ça au lieu de dormir... Signalez-moi ces immondes petites fautes, vous serez des amours!

Je vous retrouve en-bas!


Et sinon, tu fais quoi dans la vie?

Cette fois, Lazard débarqua dans son bureau les mains en l'air et parfaitement à l'heure.

-Je vous jure que ce n'est pas mon idée.

-Pitié pas encore, fut la réponse quasi collective des trois individus déjà présents dans la pièce.

« Quasi » car Angeal essayait déjà de ravaler ses sanglots de dépit et ne fut pas en mesure de prononcer le moindre mot.

-Je suis désolé, vraiment, reprit Lazard. Mais depuis le succès de la fête de Noël, le président Shinra pense que ça constitue une excellente publicité de s'intéresser à l'actualité.

-On est en février! s'exclama Genesis. C'était i peine deux mois, qu'est-ce qu'il a bien pu trouver?! La Chandeleur?!

-La Saint-Valentin, laissa platement tomber le directeur en s'asseyant dans son fauteuil. Il veut organiser un speed dating entre les employés de la société, pour « resserrer les liens ».

Sephiroth haussa les sourcils.

-Un speed quoi?

-Tu ne veux pas savoir ce que c'est, crois-moi, soupira Genesis.

Angeal, lui, ne ravalait plus ses sanglots.

-Je suis infiniment désolé, Commandant Hewley. Je ne savais pas que vous détesteriez l'idée à ce point...

Angeal redressa la tête pour renifler bruyamment.

-L'idée, ça va... commença-t-il. Mais comment voulez-vous que je gère ces deux-là à un speed dating? Vous voulez me réformer pour invalidité psychologique le mois prochain ou quoi?

Sephiroth haussa les sourcils de surprise à nouveau, et Genesis sembla sur le point de protester quelque chose sur le fait qu'ils étaient plutôt faciles à vivre, mais le Général secoua la tête.

-Angeal est simplement sous le choc, Directeur. Il ne pense pas ce qu'il dit.

Ce faisant il posa une main compatissante sur l'épaule de son ami pendant que les sanglots dudit ami redoublaient d'intensité.

-Ce sera bon enfant, tenta de rassurer Lazard en croisant les mains sous son menton. Il y aura une longue table, tout le monde sera assis soit à gauche soit à droite, et discutera avec son interlocuteur en face durant cinq minutes, au terme desquelles chacun coulissera d'une place vers la gauche.

-Attendez, c'est ça, un speed dating? réalisa Sephiroth, horrifié. Hors de question, je me range du côté d'Angeal cette fois.

Angeal redressa la tête encore une fois, ses sanglots de désespoir s'étant calmés quelque part durant l'explication de Lazard, et il avait à ce moment les yeux remplis d'espoir.

-Vous n'avez qu'à nous en dispenser. Envoyez-nous en mission, n'importe où, même Wutai sera mieux que ça, enchaîna le Général en croisant les bras sur son torse.

-Ça pourrait être drôle ceci dit, intervint Genesis, et Angeal reposa sa tête dans ses mains, tout espoir évanoui.

-Drôle?! s'indigna Sephiroth à sa place. C'est ridicule! Je te rappelle que nous sommes censés représenter l'élite de la Shinra!

-Je pourrais vous envoyer en mission, intervint Lazard, mais le Président a insisté sur votre présence et je ne peux pas outrepasser ses ordres. De plus, les temps sont calmes depuis la fin de la guerre, ça paraîtrait suspect que je vous envoie vous trois pour de simples missions de troisième classe.

Un long silence suivit son explication.

-Je suis infiniment désolé, finit-il par conclure. Mais il ne semble pas qu'il y ait de solution cette fois.

-Vous voulez dire, comme toutes les autres fois? interrogea Angeal.

Le directeur eut la décence de paraître gêné.

Sans un mot, Angeal se leva et quitta la pièce sous le regard un peu rempli de pitié de ses deux amis.

Genesis fut le premier à se reprendre:

-Et quand est-ce que cette grandiose idée va avoir lieu?

-On ne peut pas vraiment bloquer le samedi quatorze, donc ce sera le vendredi treize février.

-Vous cumulez là, vous en avez conscience? interrogea Sephiroth.

-Je suis désolé, Général. Comme je l'ai dit, il n'y a rien que je puisse faire.


-C'est à se demander s'il sert à quelque chose! fulminait Genesis en sortant du bureau de Lazard et en traversant les couloirs avec plus de fougue que d'habitude. Tu as vu le visage d'Angeal!? C'est évident qu'il déteste les speed dating!

-Qui ne serait pas dans son cas, je me le demande, grommela Sephiroth, mais Genesis ne sembla pas l'entendre.

-On ne peut pas forcer Angeal à assister à ça! Nous, encore, on peut survivre, mais c'est évident que la guerre a profondément choqué Angeal, ça doit être pour ça qu'il était si déprimé! On devrait trouver une solution pour qu'il puisse échapper à ça!

-Surtout, si tu penses à quelque chose, n'hésite pas à m'en faire part.

Soudain Genesis s'arrêta au beau milieu du couloir, forçant le plus fin des instincts de Sephiroth à s'arrêter pour éviter de le percuter.

-On n'a qu'à déserter.

Sephiroth, qui s'était déporté de quelques pas pour ne plus jamais manquer de se faire avoir par les changements d'humeur -les changements de tout, en fait, maintenant qu'il y pensait,- de son second, leva les yeux au ciel.

-Je commence à penser que tu vas finir par quitter la Shinra un jour ou l'autre.

Genesis le fusilla du regard:

-Pense ce que tu veux, mais je reste persuadé qu'un groupe nous irait mieux.

-Bah voyons...

Sephiroth agita sa main d'un air dédaigneux pour signaler à Genesis qu'il n'avait absolument rien à faire de ses ambitions artistiques tandis qu'il reprenait sa marche dans le couloir en prenant bien soin de laisser le roux derrière lui cette fois, et non devant - question de survie.

-Réfléchis-y sérieusement, insista Genesis en le suivant.

-A ton groupe?

-Non, triple idiot! À faire déserter Angeal!

-Qui veut faire déserter Angeal?

-Personne! s'exclama presque Genesis en pivotant gracieusement sur ses talons.

Derrière eux se trouvait Rufus Shinra.

-Vous avez entendu « déserter »? Je voulais dire…

Il sembla un instant, et probablement pour une des premières fois de sa vie, à cours de mots.

-Dépister, finit-il par trouver.

-Bon sang, Genesis… soupira Sephiroth en massant ses tempes.

Rufus haussa les sourcils pendant que Genesis s'enfonçait :

-Oui, il peut très bien avoir attrapé quelque chose à Wutai, qui sait ce qui traine comme maladie là-bas, on ne voudrait pas que les pauvres employés qui se retrouveront face à lui au speed dating de vendredi ne tombent malades à cause de…

Encore une fois, une pause.

-Des postillons, finit-il par prononcer.

Sephiroth tourna les talons sur l'instant et s'enfuit presque du couloir, mais Genesis l'attrapa par le coude.

-Hors de question que tu me laisses dans ce pétrin, gronda-t-il, assez bas pour que Rufus ne les entende pas.

-Tu t'y es mis tout seul, contra l'argenté sur le même ton.

-C'est une sage décision… j'imagine, sembla hésiter Rufus, insensible à leur querelle silencieuse, en haussant les épaules. Quoique la désertion me semblait plus agréable que le speed dating.

-A nous aussi, soupira Sephiroth qui commençait sérieusement à regretter de s'être levé ce matin.

Voire même de ne pas avoir été tué pendant la guerre.

-J'imagine que nous nous y verrons, conclut le Vice-Président.

-Vous y assistez aussi ? s'étonna Genesis.

-Je vous rappelle que c'est une idée de mon père. Je suis son premier cobaye, à mon plus grand désespoir. Général, Commandant, à vendredi, salua le blond avant de disparaitre au coin du couloir.

Un long silence suivit son départ, puis Genesis le brisa :

-Pourquoi c'est toujours toi qu'on salue en premier ?

Sephiroth reprit sa route pour s'empêcher de l'étrangler.


Malgré tous leurs efforts et leurs prières pour que le treize février disparaisse de tous les calendriers de l'univers, vendredi arriva, et avec lui la « réunion du désespoir », comme ils l'appelèrent, dans l'appartement d'Angeal.

-Qu'est-ce qu'on fait ? demanda ce dernier, avachi sur le canapé, occupé à zapper sans même regarder ce qui défilait devant ses yeux.

-Est-ce qu'on a vraiment le choix ? soupira Sephiroth, les mains encerclant sa troisième tasse de café serré, assis à table derrière le canapé d'Angeal.

-Ce n'est pas trop tard pour déserter.

Pour toute réponse, Genesis reçu en pleine figure le coussin que lui lança Angeal.

-Ça va, ça va, râla le roux en jetant à son tour le coussin sur son meilleur ami. Alors non, j'imagine que nous n'avons pas le choix.

-Vous vous habillez comment ? surgit soudain la voix étouffée sous le coussin d'Angeal.

Sephiroth fronça les sourcils mais avant qu'il n'ait pu intervenir, Genesis avait sauté sur ses pieds et s'était placé devant Angeal, entreprenant de lui décrire dans les moindres détails la tenue qu'il comptait porter à grand renfort de gestes inconsidérés.

-Vous voulez dire qu'on doit porter quelque chose de spécial ? demanda Sephiroth, qui décidément n'arrivait pas à comprendre ce genre de conventions sociales. Est-ce que mon uniforme ne peut pas convenir ?

Genesis s'était arrêté de parler et le dévisageait maintenant avec un regard désolé, les poings sur les hanches.

-Si, mais ça donnera juste l'impression que tu ne veux pas être là.

-Je ne veux pas être là.

-Peu importe. Je te prêterai des vêtements.

-Tu es plus petit que moi, Genesis.

Le roux sembla sur le point de se révolter sur le sujet, encore, mais il décida le contraire et haussa les épaules.

-Alors demande à Angeal.

-J'ai aussi des vêtements tu sais, Gen…

-Vraiment ? s'étonna sincèrement le roux en haussant les sourcils. Je ne me rappelle même plus la dernière fois que je t'ai vu dans autre chose que ton uniforme.

-C'était à Noël, répondit Angeal. Le pull.

Sephiroth ne jugea pas bon de répondre, il se leva plutôt, abandonnant son café, et quitta l'appartement d'Angeal en silence. Ses deux amis attendirent, perplexes, qu'il ne revienne une poignée de minutes plus tard, vêtu non plus de son uniforme mais d'un pantalon de costume noir et d'une chemise blanche tout ce qui existait de plus classique.

Genesis fronça les sourcils :

-Tu ne révolutionneras pas le monde de la mode là-dedans, mais c'est déjà mieux.

-Je n'attendais pas ton approbation.

En vérité, si, même s'il ne l'avouerait jamais, mais ça reste entre nous.

Genesis fit comme s'il n'avait rien entendu, se leva du canapé en s'exclamant « A mon tour ! », et disparut de l'appartement.

-Tout va bien, Angeal ?

En effet, Angeal n'avait pas bougé d'un pouce depuis que Genesis lui avait lancé son coussin. Il le tenait contre son torse, toujours avachi de travers, et semblait attendre que l'écran de télévision ne l'engloutisse.

-Peux-tu me promettre quelque chose, Seph ?

-Quoi donc ?

-Quoi qu'il arrive ce soir, promets-moi que vous agirez en adultes responsables.

Sephiroth s'assit à côté d'Angeal.

-Nous sommes des adultes responsables.

-Franchement parfois, je me pose la question.

-Je ne peux pas parler pour Genesis. Mais je te promets de faire de mon mieux.

Angeal soupira :

-C'est déjà ça, je suppose…

Il ne put de toute façon pas presser le sujet ; Genesis était revenu en trombe avec des vêtements en vrac dans les bras et s'employait déjà à tout étaler sur le peu de canapé disponible entre Sephiroth et Angeal.

-Surtout ne vous bougez pas, grogna le roux en finissant par jeter sur les cuisses de Sephiroth sa sélection de chemises.

-On n'en avait pas l'intention, grommela Angeal, toujours absorbé par l'écran.

Genesis haussa les sourcils de surprise, puis se tourna vers Sephiroth en articulant silencieusement « Qu'est-ce qui lui prend ? ».

Sephiroth haussa les épaules avant de se lever et de poser les chemises de Genesis là où il se trouvait auparavant sur le canapé, décidé à aller terminer sa tasse de café pendant que le roux commençait ses essayages.

Au bout d'une paire d'heures, surtout dédiée à conseiller Genesis sur les différents tons de rouge de ses chemises, ils étaient tous les trois prêts à affronter la nouvelle trouvaille du Président Shinra.

Ils descendirent donc dans la salle de la Tour qui avait déjà abrité le gala de Noël deux mois auparavant, dans laquelle trônait une immense table toute en longueur et décorée de rouge et de cœurs. Les différents employés de la Shinra qui avaient eu l'honneur (en était-ce un réellement ?) d'être invités au speed dating s'étaient vus offrir une flûte de champagne et attendaient visiblement la marche à suivre en observant la décoration de la table.

-Pitié pincez-moi, déplora Angeal à peine eut-il mis un pied dans la salle. Aïe, bon sang, Seph ! Ça fait super mal !

-Tu m'as demandé de te pincer ?

-C'est une expression ! grogna le brun en frottant son biceps endolori.

-Oh, excuse-moi. Je n'en savais rien.

Genesis s'était approché de la table durant leur altercation et leur faisait signe d'approcher.

-Regardez, commença-t-il lorsqu'ils furent assez près pour l'entendre. Nous ne sommes pas installés ensemble. C'est toi ici, Angeal.

Angeal se pencha par-dessus la chaise. Son nom calligraphié était écrit sur un petit écriteau de papier rose poudré, juste à côté d'un verre de vin, et il était encastré entre deux personnes dont il n'avait jamais entendu les noms.

-Fais le tour, Angeal, regarde en face de qui tu seras, dit Sephiroth, mais c'était déjà trop tard, le Président Shinra venait d'entrer dans la salle.

Cette fois, pas de scène, pas de micro ni de jury, il se tenait devant eux, en bas des escaliers de l'entrée, et il ouvrit les bras :

-Je suis ravi de vous voir si nombreux ! commença-t-il. Comme vous le savez, nous sommes ici ce soir pour fêter la Saint-Valentin, et quelle meilleure façon de la fêter que de réunir les célibataires de la Shinra dans l'espoir qu'ils trouvent chacun l'amour de leur vie en quelqu'un qui respecte les valeurs partagées par nos employés et notre société ?

-Comment ça, les célibataires ? s'étonna Genesis. Je pensais que tout le monde était invité.

-Tu veux dire forcé, cassa Sephiroth.

-J'ai donc pris la liberté de vous convier à un speed dating, continuait le Président, les bras grands ouverts. Comme vous devez déjà probablement l'avoir remarqué, vos places ont été attribuées à l'avance. Je vous laisse vous installer.

Chacun commença à chercher sa place autour d'eux, et Genesis et Sephiroth adressèrent un dernier regard d'encouragement à Angeal avant de le laisser s'asseoir à sa place déjà trouvée. Très vite, tous deux trouvèrent aussi leurs noms écrits près de leurs verres, presque à l'opposé l'un de l'autre, et s'installèrent. Finalement, Angeal se trouvait au tout début de la table, à gauche, une dizaine de chaises plus loin que Sephiroth, et Genesis se trouvait à l'autre bout de la table, à droite.

Ce fut avec soulagement qu'Angeal regarda Rufus Shinra s'installer en face de lui.

-Commandant, salua le blond.

-Vice-Président, retourna Angeal en acceptant qu'un serveur remplisse son verre de vin rouge.

Le père de Rufus avait déjà repris la parole en voyant que tout le monde avait plus ou moins pris place, expliquant la règle des cinq minutes et puis la façon dont ils tourneraient après. Il termina par leur souhaiter une excellente soirée avant d'aller rejoindre sa chaise, après quoi retentit une petite sonnerie lançant les cinq premières minutes. Rufus accepta le vin à son tour, puis lança :

-Comment s'est passé votre dépistage ?

Angeal en recracha presque sa gorgée de vin. Il toussa, gêné :

-Je vous demande pardon ?

-Je vous taquine. J'ai croisé Sephiroth et Genesis dans un couloir il y a quelques jours, ils discutaient de vous, et ont essayé de vous couvrir avec cette histoire.

Angeal soupira et ferma les yeux :

-Au moins ils ont essayé de me couvrir.

Rufus haussa les sourcils d'amusement en reposant son verre :

-J'imagine que l'intention est louable.

-L'intention l'est toujours. Le résultat, en revanche…

Rufus sourit.

-J'ai déjà entendu cette histoire.

-Quelle histoire ?

-Celle selon laquelle vous êtes un peu le père des Firsts.

-Vous pouvez dire mère, je ne vous en voudrai pas.

-La rumeur vous désigne encore comme « père », c'est déjà ça.

-C'est déjà ça, oui…

Angeal ressentit le désir soudain de changer de sujet. Son regard balaya la table.

-Les turks ne sont pas de la partie ?

-Vous serez sûrement étonné d'apprendre qu'étant des êtres humains pleins de ressources, ils ont trouvé des méthodes efficaces pour se défiler, eux.

Angeal fit semblant de ne pas relever la pique.

-Comme ?

-Ils se sont auto-désignés comme en couple, et ont été autorisés à profiter de leur soirée ensemble. Ils sont probablement dans un bar quelque part, à fêter la Saint-Valentin comme il se doit. Même Reno et Rude ont joué le jeu du faux couple.

Il vida son verre de vin d'un trait, vite imité par Angeal.

-Vous n'aviez pas pensé à ça, j'imagine ?

Angeal se maudit de ne pas avoir pensé à ça.

-Quand bien même, nous sommes trois. L'un de nous aurait été forcé de venir seul, et ça aurait probablement été pire.

-Vous auriez pu enrôler le jeune Fair.

-Zack est enrôlé dans beaucoup trop de coups foireux ces derniers temps…

-Je ne presserai pas le sujet, se moqua Rufus.

-Merci, soupira Angeal en faisant signe à un serveur. Est-ce qu'on adopte la même technique pour rendre cette soirée plus supportable ?

-Vous voulez dire l'alcool ?

Rufus tendit également son verre au serveur.

-Absolument. Même si je ne pensais pas être d'une si terrible compagnie.

-Ce n'est pas votre compagnie qui requiert l'alcool, si cela peut vous rassurer. C'est la distance entre moi et mes deux amis.

Angeal fit un signe de tête vers Genesis et Sephiroth, tous les deux face à deux personnes qu'il ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam.

-Vous êtes vraiment inquiets qu'ils ne sachent pas se tenir ? J'aurais pensé que ce genre de soirées plairait à Genesis. Sephiroth, ma foi… Tout le monde dans cette Tour sait que la petite discussion n'est pas quelque chose qui lui plait, mais de là à ternir sa réputation…

-Franchement, ce que vous venez de dire me redonne confiance en Lazard et en sa capacité à étouffer les affaires qui ne l'arrangent pas. Il y a tellement de choses que vous ignorez.

Rufus se cala contre le dossier de sa chaise, son verre de vin en main :

-Et je meurs d'envie de savoir.

-Est-ce que c'est le genre de choses dont on discute à un speed dating ?

-Vous me rappelez à l'instant que nous sommes à un speed dating. Ça m'était complètement sorti de l'esprit. Racontez.

Angeal allait tenter de raconter une anecdote pas trop embarrassante -mais un peu tout de même, sur ses deux amis (ils n'avaient qu'à pas inventer cette histoire de dépistage), quand la sonnerie retentit, marquant la fin des cinq minutes.

Rufus se leva de mauvaise grâce, son verre toujours en main.

-Juste quand ça devenait intéressant…

-Ce n'est pas le principe ?

Le blond haussa les épaules :

-Je suppose que si.

Il tendit sa main au-dessus de la table, Angeal la serra.

-Ravi d'avoir pu commencer mon état d'ébriété en votre compagnie, Commandant. Malheureusement, je ne peux pas vous protéger du reste des invités plus longtemps. Bonne chance.

-Merci, fit Angeal en soupirant d'avance. J'imagine que je dois aussi vous le souhaiter.

Rufus grimaça en amorçant son mouvement vers la gauche ; le reste de la file attendait qu'il ne se déplace.

-S'il vous plait, oui.

A l'autre bout de la table, Genesis avait avalé deux verres de plus qu'Angeal. Ses premières cinq minutes avaient été largement comblées par les derniers ragots racontés par un des secrétaires de la Shinra, largement appuyé par sa voisine de droite, sa collègue apparemment, qui était bien moins intéressée par son propre interlocuteur en face d'elle que par l'opportunité de tenir un des plus hauts gradés du SOLDIER au courant de tout ce qu'elle et son ami savaient sur les occupants de la Tour. Il n'avait pas pu en placer une et avait été condamné à écouter, de même que par extension son délaissé voisin de table, les derniers potins inintéressants sur des gens qu'il ne connaissait même pas. Heureusement, Genesis avait réussi à s'acheter discrètement un serveur personnel qui ne quittait plus la périphérie de son siège et qui le resservait dès que son verre se vidait dangereusement. Quand la sonnerie retentit, ce fut avec un soupir de soulagement qu'il sauta sur ses pieds :

-Ce fut un plaisir de discuter avec vous, dit-il, et il eut l'impression que ce fut sa première phrase complète depuis qu'il avait laissé Sephiroth s'asseoir à sa place, une éternité auparavant lui semblait-il.

Il ne demanda pas son reste en se déplaçant d'une place à gauche, mais son bonheur fut de courte durée. Lorsqu'il releva la tête, il croisa le regard de Scarlet.

-Scarlet ! s'exclama-t-il, plus surpris qu'il n'aurait voulu le laisser paraitre.

-Vous avez l'air déçu, Commandant Rhapsodos, fit-elle avec un sourire en installant son propre verre de vin rouge devant elle.

-Absolument pas ! Je…

Contrairement à l'épisode du dépistage, son esprit ne lui fit pas défaut cette fois :

-Je suis surpris de vous voir ici. Je ne vous aurais jamais crue célibataire.

Mais Scarlet leva les yeux au ciel, tout sourire :

-Vous pouvez oublier la flatterie avec moi, Commandant. Je sais très bien que vous ne vouliez pas être ici plus que moi.

Genesis soupira de soulagement.

-Qu'est-ce que vous faites ici dans ce cas?

-La même chose que vous. J'attends que ça se passe.

-Attendons ensemble alors, fit Genesis. Je ne vous assommerai pas de conversation cette fois.

-Pour changer, s'étonna la blonde en lissant distraitement le satin rouge de sa robe à sa taille.

Genesis, pour sa survie, laissa couler sa remarque et attendit patiemment la fin des cinq minutes en tapotant des doigts sur la table.

-C'est drôle Commandant, reprit Scarlet après quelques secondes à attendre en silence. On porte tous les deux la même couleur presque en permanence.

-Hilarant oui, grinça Genesis.

Scarlet leva les yeux au ciel.

-On peut attendre en discutant, railla-t-elle. Qu'est-ce que vous faites, là, vous économisez votre énergie?

-J'en ai besoin, c'est mon instinct de survie qui ressort.

-Impressionnant.

-Arrêtez de vous moquer ou vous allez rendre votre compagnie encore plus détestable.

-Oula! Quelqu'un est grognon ce soir.

La blonde rit dans son verre de vin qu'elle finit par vider d'un trait.

Elle ajouta quelque chose mais l'attention de Genesis fut captée par une femme qui se leva de son côté de la table, vite imitée par celle qui lui faisait face. Elles se rejoignirent au bout de la table et sortirent ensemble de la salle.

-En voilà des chanceuses, râla Scarlet pendant qu'un serveur remplissait son verre.

-Comment ça? Pourquoi sont-elles parties?

Elle haussa un sourcil puis finit par répondre:

-Vous voulez réellement un dessin, Commandant?

-Oh?

Puis soudain l'illumination:

-Oh! Vous voulez dire que c'est le seul moyen de sortir d'ici?

-Avant d'avoir rencontré tout le monde et de n'avoir trouvé personne à votre goût? Oui.

Genesis posa son front sur la table:

-Je suis condamné, grogna-t-il de dépit.

-Allons, allons...

Scarlet étendit sa main et tapota le bras de Genesis dans un geste qu'elle espérait réconfortant, mais qui ressembla plutôt sur le coup à la queue d'un castor qui tasserait les branches de son barrage.

-Ce n'est pas si terrible. Arrêtez de prendre tout ça au pied de la lettre.

La tête de Genesis revint violemment à sa place pour fixer d'un œil mauvais son interlocutrice:

-Vous vous moquez de moi?

« Depuis le début », faillit interrompre Scarlet, mais Genesis continuait déjà:

-Comment voulez-vous que je ne prenne pas cette mascarade au pied de la lettre?

-Et bien si pour une fois vous arrêtiez de penser que tous les gens autour de cette table n'ont que la hâte de se retrouver en face de vous dans l'espoir de... quitter la salle avec vous, vous pourriez peut-être profiter d'une conversation anodine et désintéressée entre collègues, mais non dénuée d'intérêt.

Genesis prit quelques secondes pour réfléchir à la proposition.

-Vous? Et moi? Discuter?

Si elle n'avait pas eu peur de déplacer son eye liner qu'elle avait mis beaucoup trop longtemps à rendre symétrique, Scarlet se serait frotté les yeux pour vérifier qu'elle ne rêvait pas.

-C'est la raison pour laquelle nous sommes tous ici ce soir, vous savez, observa-t-elle, pour discuter.

Genesis ouvrit la bouche pour répondre, mais il fut interrompu par la sonnerie, puis par Scarlet elle-même :

-Bon, et bien Commandant, ce fut un réel déplaisir de me trouver en face de vous. Espérons que vous aurez retrouvé votre charme naturel la prochaine fois que nous nous verrons.

Elle lui fit un clin d'œil avant de l'abandonner là et de coulisser d'une place. Genesis finit par hausser les épaules, oublier l'entière altercation et changer de place à son tour.

A quelques mètres de lui, Sephiroth avait déjà calculé quelles personnes il allait rencontrer pour les trois prochains tours, aussi ne fut-il pas surpris (mais tout du moins soulagé, vu ses précédentes rencontres) lorsque Reeve Tuesti posa sa main sur le dossier de la chaise en face de lui en lui adressant un sourire, juste avant d'être brutalement poussé sur le côté par Hojo en personne, qui s'assit en face de lui sans même un regard pour Reeve, qu'il condamna à chercher une place ailleurs d'un geste impatient de la main.

-Sephiroth, salua-t-il.

-Professeur, gronda le Général en faisant signe au serveur le plus proche, qui s'empressa d'accourir comme s'il avait Shiva aux trousses.

Après un instant d'hésitation, Sephiroth lui fourra son verre dans les mains et lui prit la bouteille.

-Je me suis dit qu'une petite discussion père-fils ne nous ferait pas de mal.

-Je ne vois pas en quoi elle nous ferait du bien non plus.

-Intéressant… Tu refuses le dialogue.

-Je rêve ou vous m'étudiez ?

-Depuis ta plus tendre enfance, ne l'avais-tu pas encore remarqué ?

La moitié de la bouteille de vin disparut à cette réponse.

-Je n'ai rien à vous dire.

Hojo haussa les épaules.

-Bien.

-C'est tout ? s'étonna Sephiroth.

-Oui. Pour le moment j'ai noté ton refus de me parler, ta domination sur le serveur, ton attrait pour l'alcool, ton dégoût d'être ici, ta déception quand j'ai empêché cet incapable de s'asseoir en face de toi, et enfin ton mépris pour mon étude de ton cas.

Sephiroth resta un moment sans savoir quoi répondre sous le regard insidieux du professeur, puis il se reprit:

-Je pense qu'il serait sage que vous laissiez Tuesti prendre votre place, maintenant.

-Que trouves-tu de si intéressant chez lui ?

-Il n'est pas vous, répondit l'argenté du tac-au-tac. Voilà ce que je lui trouve.

Hojo secoua la tête, visiblement déçu.

-Premièrement tu t'exhibes en public vêtu d'un horrible pull de Noël pour un concours que tu ne gagnes même pas, et maintenant tu te retrouves ici parce que tu n'as pas été capable de trouver une façon de t'esquiver, et tu finis par avoir des vues sur Tuesti ?

Hojo en laissa presque apparaitre une expression faciale autre que l'intérêt scientifique.

-Alors déjà, l'expression « des vues » est largement exagérée, et je pense que vous le savez très bien.

-Je teste ta patience.

-Elle arrive à son terme, prévint Sephiroth.

Hojo le regarda pendant un très (trop) long moment de son insupportable regard scrutateur, puis demanda:

-N'as-tu pas oublié que tu avais rendez-vous avec moi demain au laboratoire?

-Comment est-ce que je pourrais oublier? Vous êtes obligé de me le rappeler ici?

-Pourquoi? Tu apprécies la soirée et ne désire pas en être distrait?

Sephiroth se força au calme.

-Je n'apprécie pas la soirée, mais j'apprécie encore moins le laboratoire, à choisir je préfère encore rester des heures dans cette salle.

-Mmh, intéressant... répéta Hojo en tapotant son menton de son index.

Sephiroth fronça les sourcils et s'empara à nouveau de sa bouteille de vin.

-Je n'ai rien d'autre à vous dire.

-Tu m'en dis beaucoup plus que tu ne le penses, garçon.

L'argenté allait commencer à réellement perdre ses nerfs quand la sonnerie retentit, le faisant presque sursauter tant Hojo l'avait tendu.

-Bien. Merci pour cet entretien préliminaire, fut la seule chose qu'Hojo prononça avant de se lever et de sortir de la salle.

Sephiroth mît un temps avant de se reprendre et de changer de place. Hojo et Reeve ayant bousculé l'ordre de toute la table, il se retrouva devant une jeune fille qu'il n'avait pas du tout comptée dans ses calculs un peu plus tôt, et qui se présenta immédiatement sans lui laisser le temps de recompter:

-Salut, je m'appelle Sarah, vingt-trois ans, je bosse aux ressources humaines. J'ai un chien et deux chats, mais je suis végétarienne. J'aime bien aller au cinéma et les Taudis me font très peur mais heureusement je ne sors jamais de la Tour. Et sinon, tu fais quoi dans la vie?

Sephiroth marqua une pause d'une seconde, leva une main pour signifier à son interlocutrice d'attendre, puis se pencha vers sa droite, passant son bras devant deux voisins pour recouvrer sa bouteille de vin qu'il tira tout contre lui.

Angeal avait hérité de la présence de Reeve lorsqu'il l'avait vu se faire rejeter de la place en face de Sephiroth. Son propre voisin ne s'étant pas encore déplacé, il lui avait fait des signes pour qu'il vienne s'asseoir en face de lui, ce que Reeve s'était empressé de faire. Ensemble ils avaient observé l'échange entre Sephiroth et son père pendant qu'autour d'eux de plus en plus de couples se levaient pour quitter la table, laissant des trous béants entre deux places et créant une cacophonie dans les rotations.

Angeal soupira de soulagement lorsqu'il constata après une paire de minutes que tout avait l'air de -relativement- bien se passer, puisqu'aucune tête n'avait encore été tranchée par Masamune.

-Vous êtes si inquiet que ça, Commandant ? demanda Reeve en tournant finalement son regard vers lui.

-Voire plus que ça, répondit Angeal en tapotant le bord de son verre à vin.

-Je ne comprends déjà pas très bien les raisons de votre présence ici, si je peux me permettre.

-Tout le monde s'est déjà permis, vous savez…

-Je ne voulais pas paraitre impoli, au cas où vous rechercheriez réellement l'amour ici.

-Je ne cherche rien du tout, si ce n'est une façon de m'enfuir, et non, vous n'êtes pas impoli. Je me fais juste un sang d'encre pour Seph et Gen.

-Ils ne peuvent pas se débrouiller seuls ?

-Vous n'avez pas idée à quel point ils ne peuvent pas, surtout quand ils sont dans la même pièce.

-Je sais qu'ils sont plus rivaux qu'amis à certains moments mais j'aurais cru ces rumeurs en grande partie infondées.

Angeal haussa les épaules.

-Il faut croire qu'il y a du vrai dans tout.

Reeve hocha la tête :

-Il faut croire, oui.

Ils se laissèrent resservir du vin dans un silence confortable après toutes ces discussions sans intérêt, en attendant que la sonnerie ne retentisse.

-C'était agréable de faire une pause avec vous, monsieur Tuesti, fit Angeal lorsqu'elle se fit enfin entendre et qu'Hojo quitta Sephiroth.

-Commandant, salua Reeve en se levant. Jamais je n'aurais cru qu'attendre en silence se révélerait être quelque chose que je désire profondément un jour.

-Moi non plus, confia Angeal avant de changer de place.

A quelques mètres de là, Genesis se laissa lourdement tomber sur la chaise devant Sephiroth.

-Tiens, je n'avais pas compté que ce serait toi, observa Sephiroth.

-Déçu ?

-Non.

-Bon. Que dirais-tu qu'on s'en aille ?

-Qu'on s'en aille ? Je croyais qu'on était bloqués ici jusqu'à la fin de la soirée ?

Sephiroth haussa les sourcils lorsque Genesis lui fit signe de se pencher au-dessus de la table, vers lui. Le roux murmura alors :

-On peut partir, seulement si on fait semblant de partir ensemble.

Si cela était possible, les sourcils de Sephiroth se haussèrent encore plus.

-Quel est le problème de partir d'ici ensemble ? Et pourquoi Gaïa chuchotes-tu ?

Genesis soupira bruyamment et considéra un instant subir le reste de la soirée plutôt que d'avoir cette discussion avec Sephiroth.

-Seph, tu sais pourquoi nous sommes là n'est-ce pas ?

-Oui bien sûr, on y est obligés, le Président nous l'a demandé.

Agacé, Genesis fit un geste impatient de sa main, incitant l'argenté à développer :

-Et donc, le but du speed dating c'est de…

-Discuter avec les employés de la Shinra.

-Tu le fais exprès ma parole ? Tu n'as rien compris !

-Je te demande pardon ?

Outré, Sephiroth s'était reculé contre son dossier et avait cessé de chuchoter, ce à quoi Genesis répondit par un « Reviens ici ! » murmuré furieusement. Le Général obtempéra de mauvaise grâce, désireux de se faire oublier des regards qui s'étaient tournés vers eux.

-Ce que je veux dire, reprit Genesis, c'est qu'on va à un speed dating pour une raison précise. Ce n'est pas pour rien que le Président a précisé que nous étions célibataires, tous ici.

-Je ne vois pas le rapport.

-Des célibataires… qui discutent avec d'autres célibataires… qui quittent ensuite la salle ensemble…

Les yeux de Genesis s'étaient considérablement arrondis pour essayer de faire comprendre à son ami le sous-entendu de son explication, et soudain la lumière se fit :

-Oh !

Genesis laissa quelques secondes pour que Sephiroth se reprenne.

-Alors… répondit-il enfin. C'est pour ça qu'on m'a donné tout ça ?

Il sortit de sa poche quelques petits papiers que Genesis prit. Ils étaient tous recouverts de numéros de PHS.

-Bon sang Sephiroth…

Genesis massa ses paupières en lui rendant ses papiers.

-Je ne suis pas sûr de vouloir les récupérer… dit Sephiroth en retroussant le nez.

Genesis ferma le poing et laissa quelques instants plus tard les cendres des numéros tomber sur la nappe.

La sonnerie retentit et les fit sursauter.

-On ne change pas de place, aboya le roux à son voisin qui se tourna sur son siège.

-Mais… C'est contre les règles… s'indigna celui-ci.

-On ne change pas de place, répéta Sephiroth, et leurs deux voisins finirent par hausser les épaules et les contourner.

Genesis se repencha vers son ami.

-Tu comprends maintenant ? Il faut qu'on s'en aille ensemble si on veut échapper à la soirée entière comme ça !

-Mais qu'est-ce que tout le monde va penser ?

-Mais je m'en fous de ce que tout le monde va penser ! explosa furieusement Genesis, toujours en chuchotant. Je veux partir d'ici !

-Et Angeal ?

-Angeal est un grand garçon et peut partir tout seul.

-Mais il n'a pas d'ami pour convenir d'une sortie comme nous le faisons ! S'il sort seul, le Président le verra.

Genesis agita sa main :

-Il s'en sortira, je le connais.

-Mais jusqu'où devons-nous aller ensemble ?

Sephiroth, rendu extrêmement confus par la situation dans laquelle voulait le mettre Genesis, avait du mal à comprendre exactement ce qui lui était demandé.

-Jusqu'à la sortie, cassa Genesis. Je ne te demanderai pas de m'embrasser sous le gui, ça ira, merci.

-Mais le gui c'est à Noël ?

-J'ai envie de te tuer.

-Ce n'est pas vraiment nouveau.

Leur volonté de rester ensemble cinq minutes supplémentaires penchés l'un vers l'autre avait déjà attiré sur eux une bonne partie de l'attention des convives, qui ne discutaient de toute façon déjà plus que de la possibilité qu'ils puissent les quitter ensemble, mais lorsque Genesis saisit le poignet de Sephiroth pour tenter de lui faire comprendre que leur retraite devenait une question de vie ou de mort, toute la salle retint une exclamation d'excitation anticipée.

Sauf Angeal.

Angeal ne les regardait pour une fois pas, et était très intéressé par sa conversation avec une jeune réceptionniste qui était en train de lui balancer tous les écarts de conduite de Zack dont elle avait été témoin et qu'il se promettait de lui faire payer d'une façon ou d'une autre.

Donc forcément, quand un éclat rouge et un autre argenté attrapèrent son attention du coin de l'œil, son menton heurta littéralement la table de surprise lorsqu'il contempla ses deux meilleurs amis se diriger ensemble vers la sortie et passer devant sa place comme si de rien n'était.

« Désolé Angeal », articula silencieusement Sephiroth pendant que Genesis ne s'encombra pas de discrétion :

-Bonne fin de soirée, Geal, amuse-toi bien !

Un long, très long silence général suivit leur disparition, silence durant lequel le cerveau d'Angeal refusa catégoriquement d'analyser ce qu'il venait de se passer.

Quand enfin l'assistant responsable de la sonnerie, qui avait oublié de la mettre en route, se reprit et appuya sur le bouton, tout le monde mit du temps pour changer de place.

Sauf Angeal.

Angeal ne changea pas de place.

Angeal resta immobile sur sa chaise, attendant qu'un miracle se produise et que son cerveau se remette en route, mais rien n'y fit, il resta là, sans bouger.

Compréhensifs, les employés autour de lui évitèrent de lui faire remarquer qu'il ne s'était pas déplacé selon les règles et se contentèrent de l'éviter et de choisir d'autres places, jusqu'à ce que Rufus Shinra, à qui visiblement les règles ne s'appliquaient pas non plus, ne se réinstalle devant lui.

-Venez on s'en va, proposa-t-il sans attendre. Vous n'avez vraiment pas l'air d'aller bien.

Angeal ne put qu'hocher la tête et se lever pour suivre Rufus hors de la salle.

Le disparition coup sur coup du Général, du Vice-Président et des deux Commandants, qui plus est les uns avec les autres, fit tant exploser la salle de commentaires divers que le Président lui-même dût se lever pour calmer ses employés et tenter tant bien que mal de leur faire reprendre le cours normal de leurs discussions.

A quelques étages de là, Rufus abandonna Angeal dans l'ascenseur avec une dernière tape réconfortante sur l'épaule -il avait pris soin d'appuyer sur le numéro de l'étage des SOLDIERS, on ne savait jamais où il aurait pu se retrouver, dans son état.

Quand les portes s'ouvrirent à nouveau, il se retrouva presque nez à nez avec Sephiroth et Genesis, qui discutaient devant la porte de l'appartement du roux.

-Angeal ! s'en exclama le propriétaire en se tournant vers lui.

Le brun avança droit sur eux.

-Je vous jure, commença-t-il, que si un jour vous me refaites un coup pareil…

Il agita son index en l'air juste devant leurs nez, mais aucune menace ne lui vint, il hocha donc la tête d'un air entendu avant de se diriger droit vers son appartement, d'en ouvrir la porte et de disparaitre à l'intérieur sans plus un regard pour ses amis.

-Je t'avais dit qu'il prendrait mal qu'on l'abandonne, fit Genesis.

Sephiroth aurait très bien pu rétorquer que le roux n'avait jamais rien dit de la sorte, bien au contraire, mais il se contenta de hausser les épaules en se dirigeant vers son propre appartement ; Angeal était parfois étrange.


J'ai eu terriblement peur de ne pas réussir à le sortir avant la Saint-Valentin, mais ça y est, il est là!

Si vous aimez, ou non, que je me base sur des événements de l'année comme ça, n'hésitez pas à me le dire, et puis n'hésitez pas à me dire non plus ce que vous avez pensé de celui-là!

On se retrouve bientôt pour le prochain!