Coucou les copains!
Comment ça va en cette douce période de pandémie? Je viens tenir compagnie aux pauvres petits choux parmi vous qui ne font rien en quarantaine, et puis à ceux qui ne font rien tout court, on ne sait jamais, je juge pas.
Je pense que certains d'entre vous attendaient celui-là avec impatience, donc j'espère avoir été à la hauteur!
J'ai laissé le nom des sorts en anglais (je crois?), je suis pas puriste mais je trouvais que ça sonnait mieux... Peut-être que c'est juste moi.
Enjoy!
Comment tu te sens?
Sephiroth était en train de signer le dernier papier administratif important dont il avait même oublié la nature quand un coup sec frappé à la porte de son bureau lui fit relever la tête. Il était 19h45, quinze minutes après l'heure à laquelle sa secrétaire quittait la Tour pour la soirée, ce qui expliquait qu'il n'ait pas été prévenu. Il posa son stylo.
-Entrez.
Ce mot déclencha la tornade rousse qui s'engouffra dans son bureau.
Avant même que Genesis ne commence à parler, Sephiroth posa son front dans sa main droite pour essayer de calmer une des migraines naissantes que ne manquaient jamais de provoquer les entrées théâtrales de son second.
La journée s'était pourtant étonnamment passée sans accrocs. Il s'était levé de bonne humeur, avait passé quelques heures à s'entraîner avant de s'enfermer dans son bureau où il avait presque terminé de régler tout le retard administratif qu'il avait pris suite à la guerre, et surtout, surtout, il n'avait pas croisé Genesis de la journée.
Malheureusement, le roux était pourtant bien là, assis sans aucune permission sur le bord de son bureau, et le fixait de manière insistante.
-Quoi? grogna l'argenté, toujours à moitié caché derrière sa main.
-Tu ne vas pas me demander pourquoi je suis là?
Un long soupir à peine dissimulé répondit à sa question.
-Pourquoi donc es-tu là, Genesis?
-Excellente question!
Genesis sauta du bureau sur ses pieds, le bord de sa veste glissant élégamment sur le bois du meuble.
-As-tu vu Angeal aujourd'hui?
La question étonna Sephiroth l'espace d'un instant, mais puisqu'il venait de refaire le cours de sa journée jusque là tranquille dans sa tête, il n'eut aucune hésitation à répondre:
-Non, pas depuis hier.
-Et tu ne trouves pas ça étonnant?
-Non, pas vraiment. Angeal est un grand garçon, je suis sûr qu'il peut se débrouiller sans toi une journée.
Genesis croisa ses bras sur son torse, tentant probablement d'intimider Sephiroth, et releva le menton:
-Sais-tu seulement quel jour nous sommes?
-Le douze mars.
Genesis laissa retomber ses bras et son menton de désespoir.
-Le jour de la semaine, idiot!
Sephiroth voulut tout d'abord s'insurger de l'insulte, avant de comprendre:
-Mercredi. C'est le jour où tu t'entraînes avec lui.
-Exactement! Et aujourd'hui j'ai attendu, et attendu, et attendu encore, mais Angeal n'est jamais arrivé.
Sephiroth marqua une pause. Il comprenait l'inquiétude de son second à présent, Angeal ne ratait jamais aucun de ses rendez-vous, et il n'arrivait pas à se rappeler d'un seul jour où il aurait manqué son entraînement avec Genesis.
-Est-ce que tu l'as appelé?
Genesis roula des yeux avant de les reposer sur Sephiroth comme s'il contemplait l'homme le plus simplet de Gaïa.
-Bien sûr que je l'ai appelé! Il ne répond pas.
Sephiroth soupira une dernière fois, classa son dernier dossier dans un classeur à sa droite et se leva.
-On va le chercher? demanda Genesis en se redressant.
-Bien sûr qu'on va le chercher.
Ils sortirent donc ensemble du bureau, se dirigeant dans un premier temps vers les salles d'entraînement, dans l'espoir d'y trouver Angeal, désolé de son retard mais prêt à se battre avec Genesis.
Malheureusement elles étaient toutes vides, à l'exception d'une, pleine de cadets en plein entrainement qui en laissèrent presque tomber leurs armes de voir Sephiroth et Genesis débarquer comme si la Tour leur appartenait.
Ils restèrent d'ailleurs tous les deux un moment paralysés, persuadés qu'ils étaient que les salles comme celles-ci leur étaient réservées, avant que Sephiroth n'agite sa main vers l'instructeur:
-Reprenez.
Leur recherche d'Angeal se dirigea ensuite vers la cafétéria, où ils ne trouvèrent personne, sauf Zack.
-Tiens, salut les gars! les salua-t-il lorsqu'ils s'approchèrent.
-C'est toujours Général pour toi, soldat, cassa Sephiroth pendant que Genesis lui tapait hystériquement sur le bras.
Zack allait répondre avec une pique assassine, pour une fois qu'il s'en sentait le courage, mais Genesis décida de taper sur son bras à lui à la place puisque Sephiroth ne bougeait pas d'un pouce.
-Zack, as-tu vu Angeal aujourd'hui? demanda-t-il, pressant et indifférent au combat de regards qui s'était engagé entre son supérieur et son subordonné.
Sous le choc, le brun rompit le contact avec le Général pour contempler Genesis, abasourdi.
-Bien sûr que j'ai vu Angeal aujourd'hui. Vous n'avez quand même pas oublié?
-Oublié quoi?
-Ses injections de mako ce matin! s'exclama Zack comme si c'était l'évidence même.
Il y eut un grand moment de silence entre les trois.
-Je savais bien qu'il m'avait dit quelque chose pour l'entraînement… grommela Genesis.
Sephiroth, aussi forte soit son envie de chambrer le roux pour son trou de mémoire, resta silencieux. Lui aussi avait complètement oublié.
-Bon sang vous êtes sérieux? s'étouffa Zack. Je l'ai laissé seul dans son appartement parce qu'il était persuadé que vous alliez arriver! Et c'était il y a trois heures de ça!
Genesis et Sephiroth entendirent à peine la fin de la phrase de Zack, ils couraient déjà -autant que leur peu de dignité restante le leur permettait- en direction des appartements d'Angeal.
Genesis avait dégainé la carte d'accès que son meilleur ami lui avait donnée dans l'ascenseur déjà, et il ne perdit pas une seule seconde pour ouvrir la porte.
-Angeal?! s'exclama-t-il en entrant comme si c'était chez lui.
Il ne reçut en échange qu'un violent coup de coude de la part de Sephiroth.
-Aïe !
-Arrête de hurler, murmura le Général. Si Angeal est ici, son ouïe doit être hypersensible après les injections.
Comme de fait, un grognement leur parvint d'un tas de couvertures sur le canapé au centre du salon. La télévision était allumée, branchée sur une chaîne qui diffusait un stupide téléfilm romantique. Le volume sonore en était si bas que même Sephiroth devait tendre l'oreille pour comprendre ce qui se disait -pas qu'il en eut envie ceci dit.
Il s'approcha de l'amas de couvertures colorées sur le canapé et en souleva un coin, juste assez pour découvrir le visage entier d'Angeal, jusque-là uniquement reconnaissable par ses yeux fixés sur la télévision, seule partie de lui que les couvertures ne recouvraient pas.
-Ça va Angeal? demanda l'argenté à voix basse.
Pour toute réponse, le brun grogna à nouveau et le poussa violemment hors de son axe regard vers la télé.
Genesis haussa les épaules quand son supérieur croisa son regard et se dirigea vers la cuisine en chuchotant « je vais faire du thé » pour toute explication, laissant à Sephiroth le soin d'Angeal.
Le Général s'installa sur le peu de canapé que son ami laissait disponible, étalé tel qu'il l'était sous sa couverture.
D'ailleurs, en la lissant délicatement pour border Angeal correctement, Sephiroth avisa imprimé dessus une sorte de dessin enfantin d'une femme blonde avec une tresse dans une robe bleue.
-Qu'est-ce que c'est que ça, Angeal? Tu aimes les dessins animés?
-Tais-toi, grogna la couverture. J'essaye de savoir si Brandon va rendre à Élise son ticket gagnant de loterie qu'il lui a volé. Elle a besoin des gains pour acheter le cadeau de Noël de ses rêves à son fils.
Il fallut quelques secondes à Sephiroth pour qu'il comprenne que son ami ne délirait pas encore de fièvre mais qu'il parlait du téléfilm qui semblait l'avoir absorbé. Déjà, savoir comment Angeal avait bien pu trouver une chaîne qui diffusait un film de Noël en plein mois de mars était un mystère, aussi Sephiroth ne prononça plus un mot, et se contenta de regarder le film avec son ami qu'il recouvrit de sa veste quand il se mit à trembler, la couverture désormais insuffisante pour le maintenir au chaud.
Genesis revint quelques minutes plus tard avec un plateau plein de tasses différentes.
-J'ai fait du café et du thé, je ne savais pas ce que vous préfériez. Oh et j'ai aussi fait du chocolat chaud, à tout hasard.
Ça par contre, attira l'attention d'Angeal qui se redressa imperceptiblement sous la couverture, mais pas assez imperceptiblement pour échapper à Sephiroth.
-Tu veux du chocolat chaud Angeal? demanda-t-il en tapotant ce qu'il pensait être son épaule.
La couverture hocha doucement la tête. Genesis posa une des tasses sur la table basse devant Angeal, puis s'adressa à Sephiroth d'un simple signe de tête.
-Café, répondit-il à la question muette.
Genesis haussa un sourcil de surprise mais ne prit pas la peine d'insister avant de lui tendre une tasse à son tour.
Il s'installa sur un fauteuil à proximité du canapé avec sa propre tasse en décidant de porter lui aussi son attention sur la télévision. Même si le volume était très bas, ils se retrouvèrent malgré eux vite absorbés par le film, et quand enfin Brandon rendit à Élise son ticket gagnant et qu'ils s'embrassèrent sous le gui, Genesis posa sa tasse sur la table et se pencha vers Angeal. Il souleva la couverture au-dessus de son visage puis annonça au Général :
-Il dort. On devrait peut-être le mettre dans son lit, ce sera plus confortable.
Sephiroth hocha simplement la tête avant d'entreprendre de sortir Angeal de sa veste d'abord, puis de son plaid. L'inscription se déroula au fur et à mesure pour révéler le titre « Reine des Neiges » au niveau de ses pieds. Genesis ricana :
-Je vais l'appeler comme ça pendant des années dorénavant !
Malgré la moquerie de ses paroles, il se pencha pour soulever Angeal avec une infinie douceur -le moindre faux mouvement aurait pu rendre le pauvre malade, et Genesis tenait trop à sa veste pour oser le secouer un peu.
Il atteignit toutefois la chambre et le lit du brun sans le réveiller, et Sephiroth, qui les suivaient avec le plaid, en profita pour s'en débarrasser en le jetant sur son ami, comme si le design enfantin avait brûlé sa fierté.
Genesis le prit par le bras et le força à quitter la chambre avec lui.
-On devrait le laisser dormir. Tout le repos qu'il pourra prendre sera-
Il fut coupé au beau milieu de sa phrase par un cri venant de la pièce derrière eux :
-Geeeeeeen ?
Le roux se retourna violemment, alarmé.
-Oui Geal ?
-Chocolaaaaaat…
Genesis roula des yeux.
-Occupe-toi de lui pendant que je refais du chocolat chaud.
Sephiroth allait s'offusquer, rappeler au roux qu'il n'avait pas besoin de recevoir d'ordres de sa part, mais Genesis était déjà parti dans la cuisine.
En soupirant, l'argenté retourna dans la chambre d'Angeal, qui s'était redressé dans son lit.
-Angeal ?
Le brun tourna la tête vers lui.
-Angeal, tu pleures ?
Sephiroth fut assis à ses côtés en une fraction de seconde, faisant sursauter son ami.
-Pourquoi tu pleures ?
Angeal renifla et tenta d'expliquer, sans bouger ses lèvres. Il émit une kyrielle de sons en bougeant les mains sous la couverture et lorsqu'il eut fini, tout ce que Sephiroth trouva à dire fut :
-Oh.
Angeal hocha la tête pour toute réponse.
-Je rêve où tu l'as fait pleurer ?! retentit une voix dans l'entrée.
Genesis se tenait là, deux tasses fumantes en mains, l'air furieux, indifférent au fait qu'Angeal plaqua ses deux mains sur ses oreilles à son éclat de voix.
-Je ne l'ai pas fait pleurer, il pleurait déjà, expliqua Sephiroth, agacé. Et parle moins fort !
Genesis était déjà passé à autre chose cependant. Tout en gardant son regard rivé sur Angeal, il se décala de l'encadrement de la porte.
-Peut-être que tu devrais aider Angeal à atteindre la salle de bain, Seph.
-Il n'a pas besoin de salle de bain, il veut du cho-
Tout en parlant, il avait tourné la tête vers leur ami commun, qui avait quand même l'air tout à coup très vert.
-Oh, répéta l'argenté.
-Seph, insista Genesis.
-Oui, d'accord.
Sephiroth passa un des bras d'Angeal autour de ses propres épaules et le souleva littéralement du lit. Les deux pieds du brun raclèrent le sol jusqu'à la salle de bain, qui se trouvait par chance juste à côté de la chambre. Angeal eut juste le temps de le pousser et de se laisser tomber à genoux devant la cuvette avant de se mettre à vomir.
Hésitant, Sephiroth posa sa main sur son épaule et tenta de le réconforter en frottant doucement de petits cercles entre ses omoplates.
-Ça va aller, Geal…
Genesis avait posé ses tasses quelque part dans la chambre et faisait office de soutien moral derrière eux.
Une fois la crise passée, ils aidèrent le brun à s'asseoir un moment sur le bord de la baignoire.
-Comment tu te sens, Geal ? demanda Genesis.
-Vous étiez pas là, gémit Angeal en tordant ses mains.
-Pardon ?
-Je suis sorti du labo et vous étiez pas là…
Angeal s'était remis à pleurer, les yeux vitreux et la bouche pâteuse.
-On est désolés, Geal, on est là maintenant, tenta de rassurer Sephiroth.
Angeal s'arrêta de pleurer et haussa les épaules.
-Veux pas dormir.
-D'accord, fit Genesis. On ne dort pas, qu'est-ce que tu veux faire ?
-Chocolat.
-Je ne sais pas si c'est une bonne idée, ton estomac à l'air encore fragile…
-Chocolat, s'énerva Angeal en tentant de se lever.
Sephiroth le soutint et Genesis courut chercher les tasses qu'il avait préparées plus tôt.
-Voilà, tiens, chocolat, fit-il en tendant le breuvage à son meilleur ami.
Sephiroth allait dire quelque chose sur le tic de langage que Genesis avait mis moins d'une minute à attraper d'un Angeal en état de choc, vraiment il allait le faire, mais Angeal qui vida non seulement la première tasse d'un seul trait mais aussi la seconde lui vola les mots de la bouche.
Il marqua quelques secondes d'arrêt, entièrement prêt à pivoter Angeal vers la cuvette s'il le fallait, mais le brun redressa la tête et rendit les tasses à Genesis, apparemment satisfait et souriant.
-Tu te sens bien ? interrogea le roux.
Il hocha la tête pour toute réponse, puis il s'endormit. La tête d'Angeal tomba dans un bruit sourd sur l'épaule de Sephiroth, dont les yeux s'arrondirent considérablement.
-Je rêve, là ?
-Non, répondit Genesis en secouant sa main devant le visage de son ami. Il dort vraiment.
En réponse, Angeal se mit à ronfler bruyamment.
Leur premier réflexe fut de le ramener à son lit, mais le brun se débattit violemment dans son sommeil jusqu'à ce qu'ils ne le déposent dans le canapé. Genesis voulut zapper, mais Angeal grogna jusqu'à ce que le roux ne daigne s'arrêter sur la chaine qu'il regardait avant qu'ils n'arrivent, qui diffusait un autre film romantique, et grogna à chaque fois qu'il essaya de changer.
-Laisse-lui son film, Gen, finit par soupirer Sephiroth.
-C'est un film stupide ! En plus il va s'endormir dans les deux premières minutes !
-C'est un film qu'il a envie de regarder après avoir reçu ses injections, tu peux bien lui laisser ça.
Genesis finit par soupirer et abandonner. Il s'enfonça dans son siège, jusqu'à ce qu'Angeal, du fin fond du canapé, ne l'interpelle :
-Geeeeeeen…
-Chocolat, oui, je sais…
Pour la troisième fois de la journée, Genesis disparut dans la cuisine pour faire du chocolat chaud, et il revint avec une casserole entière cette fois.
-Alors ?
-Angeal s'est endormi.
-Évidemment.
Même sans le regarder, Sephiroth aurait pu jurer entendre les yeux du roux rouler dans leurs orbites. Du coin de l'œil, il vit son ami tenter de recouvrir la télécommande sans faire de bruit.
Genesis s'assura qu'Angeal était bien proche du coma avant de risquer sa chance et de changer de chaîne. Les yeux du brun s'ouvrirent sur l'instant et il grogna comme un animal sauvage.
-D'accord, d'accord, pardon!
Le roux remit la chaîne précédente et abandonna définitivement la télécommande sur la table. Il avait à peine lâché le petit appareil qu'Angeal ronflait déjà à nouveau.
-Faim, retentit soudain la voix d'Angeal alors que Lucie allait monter dans son avion sans se douter que Michael avait changé d'avis et tentait de la rejoindre à la porte d'embarquement.
Sephiroth nierait plus tard qu'il avait sursauté assez pour presque manquer de renverser le fond de café froid qu'il se refusait à boire depuis une demi-heure.
-Faim, insista le brun en commençant à gigoter d'agacement sous son plaid.
-Qu'est-ce que tu veux manger, Geal? demanda Genesis en se penchant pour essayer de capter le regard du brun.
-Chocolat.
-Évidemment…
Le roux se leva pour aller chercher la tablette de chocolat noir qu'il faisait fondre depuis le début de la soirée pour le chocolat chaud et la pointa sous le nez d'Angeal.
-Voilà.
-Non, protesta le brun sans bouger.
Sephiroth, dépité, posa son front dans sa main, le coude appuyé sur l'accoudoir du canapé.
-C'est du chocolat Angeal, c'est ce que tu voulais, insista Genesis.
-Non. Gâteau.
-J'hallucine, soupira le roux en se redressant.
-Bonne chance, fit Sephiroth en faisant semblant de s'impliquer très personnellement dans la course contre la montre de Michael dans l'aéroport.
-Ah non, tu ne me la feras pas à l'envers cette fois ! Viens m'aider.
-Tu sais quand même bien faire un gâteau au chocolat tout seul.
-Bien sûr que oui.
-Alors vas-y.
-On ira plus vite à deux, commença à s'énerver le roux.
-Je croyais qu'Angeal était ton meilleur ami ?
-Tu ne peux pas utiliser ça quand ça t'arrange !
-Bien sûr que si, et ça m'arrange maintenant.
Sephiroth croisa les bras sur son torse et reporta son attention sur la télévision. Genesis se redressa, un sourire mauvais aux lèvres.
-Bien, alors je ne manquerai pas d'expliquer à tout le monde comment leur adoré Général préfère regarder un téléfilm stupide plutôt que d'aider leur Commandant après ses injections.
Il fit mine de tourner les talons vers la cuisine.
Un pas.
Deux.
-Très bien, soupira Sephiroth en se levant derrière lui. Je vais t'aider.
Genesis réprima une petite danse de la victoire et haussa les épaules :
-Comme tu veux.
Ils abandonnèrent donc Angeal devant la télévision pour aller lui préparer son cake au chocolat.
Pendant que Genesis fouillait dans les placards à la recherche des différents ingrédients, Sephiroth s'employa à préchauffer le four et à trouver le moule parfait ainsi que quelques bols pour mélanger la pâte. Il trouva ensuite la balance d'Angeal dans un tiroir pendant que Genesis sortait du beurre et des œufs du réfrigérateur.
-L'un de nous aurait dû rester près d'Angeal, s'en voulut l'argenté après quelques minutes passées à peser les différents ingrédients.
-Il dort, fit Genesis en cassant un troisième œuf dans le plat. Attends une seconde, comment est-ce que tu pèses ? Il y a beaucoup trop de sucre là-dedans !
-Absolument pas, je suis la recette.
-Et quelle recette au juste ?!
Genesis gesticula autour d'eux dans le but de démontrer l'absence de livre de cuisine dans le périmètre. Sephiroth tapota sa tempe :
-Cette recette-là.
-Bah voyons ! s'écria Genesis en levant les bras au ciel, ce à quoi un grognement de douleur répondit du salon. Pardon, Geal.
Genesis baissa la voix :
-Laisse-moi faire, occupe-toi de ranger.
-Ça valait bien la peine de me demander de t'aider, railla Sephiroth en s'employant toutefois à ranger le paquet de farine dont ils n'auraient plus besoin.
Entre obéir à Genesis sans protester et laisser la cuisine en sale état, il avait vite choisi – il détestait le désordre, il n'y pouvait rien.
Ce système ingrat révéla tout de même toute son utilité: malgré la précision de Genesis et sa manière de considérer la cuisine comme une science exacte à suivre à la lettre, il était du genre à utiliser un ustensile et à l'abandonner sur le comptoir ou dans l'évier une fois sa tâche accomplie. Sephiroth récupérait toute cette vaisselle abandonnée et l'arrangeait avec soin dans le lave-vaisselle. Il nettoya la balance des quelques traces de farine résiduelles et la rangea là où il l'avait trouvée. Enfin, il jeta les coquilles d'œufs et nettoya le comptoir une fois que Genesis eut enfourné le cake.
-C'est 175 degrés, Seph, pas 180, soupira le roux en tournant le bouton de température d'à peine deux millimètres.
-Si tu voulais absolument me prouver que j'avais tort, tu aurais pu trouver quelque chose de valable à me reprocher.
L'argenté posa son chiffon et s'adossa au bord du comptoir.
-Pauvre Angeal, dit-il. Et dire qu'on avait oublié…
-Je n'avais pas oublié ! se défendit immédiatement Genesis. Ça m'était sorti de l'esprit, c'est tout.
-Ça s'appelle « oublier », chambra Sephiroth en haussant un sourcil. Je ne m'en suis pas rappelé non plus.
Genesis s'appuya à côté de lui.
-Il est toujours là quand c'est l'un de nous.
L'argenté ne répondit pas. Ils restèrent plongés dans leurs pensées un moment, jusqu'à ce qu'Angeal ne se réveille et n'appelle :
-Geeeen ?
-Pourquoi c'est toujours toi qu'il appelle ?
Tout en se dirigeant vers le salon, Genesis haussa les épaules :
-Peut-être parce que moi, je ne suis pas une petite saloperie au cœur glacial.
-Pardon ?!
Mais Genesis était déjà accroupi devant Angeal et ne lui prêtait plus du tout attention.
-Faim, gémit le brun.
-C'est presque prêt, Geal, ça cuit. Tu vas bientôt avoir ton gâteau au chocolat.
-Non, gémit Angeal à nouveau.
-Quoi non ?
-Couscous.
-C'est une plaisanterie ? fit Sephiroth.
-Couscous !
-Non Geal, tenta de calmer Genesis. C'est un gâteau au chocolat, c'est bon aussi.
-Non, couscous.
-Tu vas manger ton gâteau au chocolat et c'est tout ! s'énerva Genesis en se redressant.
Il y eut une petite seconde de silence, puis Angeal se mit à pleurer.
-Une petite saloperie au cœur glacial, hein ? railla Sephiroth quand Genesis heurta son épaule avec la sienne pour atteindre la cuisine et préparer un couscous.
-Ne commence pas ! hurla le roux de rage, éplucheur de légumes en main, sans plus prêter attention aux pleurs d'Angeal qui redoublèrent sous la douleur de ses tympans.
Sephiroth commença par lever les yeux au ciel, puis se dirigea vers Angeal pour le calmer et lui expliquer que Genesis commençait à lui faire un couscous. A cette annonce, le brun se calma instantanément et l'argenté put rejoindre Genesis en cuisine. Le roux épluchait avec rage les quelques légumes qu'il avait trouvés.
-Il n'y a que du poulet dans le réfrigérateur, s'énerva-t-il à voix basse dès qu'il aperçut son ami. Comment est-ce que je suis censé faire un couscous avec juste du poulet ?!
-Eh bien… Comme un couscous, mais avec du poulet ? s'aventura Sephiroth.
Mal lui en prit, car la fureur de Genesis sembla redoubler. Il leva d'un air menaçant la carotte à moitié épluchée qu'il tenait et la pointa sur Sephiroth.
-Jamais - de ma vie !, fit-il aussi fort que le chuchotement le lui permettait, je n'ai dû cuisiner de couscous avec simplement du poulet !
-Pourquoi tu t'énerves ? soupira Sephiroth. Fais-lui son stupide couscous avec ton stupide poulet à manger devant son stupide film et demain il ne se rappellera de rien !
Genesis sembla trouver quelque part le courage de s'auto-calmer. Il attrapa d'une main tremblante le bord du comptoir de la cuisine et avec son autre main, qui tenait toujours la carotte, il se cacha les yeux pendant quelques secondes.
-Ça va mieux ? demanda Sephiroth lorsqu'il l'entendit inspirer profondément et qu'il baissa sa main.
-Oui, ça va. Ça va, répéta-t-il comme pour s'en convaincre tout seul. Coupe-moi ces légumes.
-Je croyais que tu ne voulais plus que je t'aide ?
-Coupe. Ces légumes.
Pour la deuxième fois de la journée, Sephiroth se plia aux ordres de Genesis.
-N'en fais pas une habitude, dit-il en cherchant un couteau adapté dans un tiroir.
-De quoi donc ?
-Me faire faire tout ce que tu veux.
Genesis haussa les épaules et lui adressa un clin d'œil.
-Si jamais ça en arrive à être une habitude, c'est parce que tu l'auras bien voulu.
Sephiroth ne répondit pas parce que - hé, le roux avait raison, mais il n'allait certainement pas dire ça à voix haute: le poster d'une certaine capture d'écran lui rappelait déjà trop souvent à quel point il était parfois trop faible face à Genesis.
Il se mit donc à découper les légumes en faisant bien attention à ce que chaque morceau ait la même taille : il était perfectionniste, il le savait, mais ce n'était rien comparé à la dictature de la symétrie qu'il était certain que Genesis instaurerait s'il avait le malheur de laisser une carotte plus longue que l'autre.
-On dirait un petit couple, retentit une voix presque plus moqueuse que pâteuse, faisant se retourner les deux cuistos sur leur malade de la soirée, lourdement appuyé contre le chambranle de la porte.
-Tu ne devrais pas être debout, Angeal, dit Sephiroth.
-Suis pas debout…
En effet, il était plutôt affalé contre le mur, et il avait probablement dû ramper jusque-là.
Sephiroth soupira et posa son couteau.
-Allez, viens, je vais te réinstaller dans le canapé.
-Couscous ?
-Oui Geal, intervint Genesis, les mâchoires serrées. Couscous.
Ça eut l'air de satisfaire le brun, qui se laissa guider par Sephiroth dans le salon.
Cuisiner le couscous d'Angeal leur prit considérablement plus de temps que le gâteau au chocolat, mais Genesis sembla plus ou moins satisfait lorsque, une fois que ce fut prêt, il remplit une assiette pour l'amener à son meilleur ami.
Angeal se redressa, aidé de Sephiroth, puis regarda l'assiette avec un regard peu avenant. Il y eut un petit moment de flottement pendant lequel les deux SOLDIERS retinrent leur souffle, et puis :
-Non.
Sephiroth jura avoir vu le teint de Genesis devenir blanc en l'espace d'une seconde et demie. Ses doigts se crispèrent si fort sur le bord de l'assiette que ses jointures adoptèrent la même couleur que son visage, puis il articula lentement :
-Tu ne veux plus de couscous, Geal ?
-Non.
Angeal retroussa le nez, puis devint vert à nouveau.
-Oh oh.
Genesis se redressa très vite, oubliant un instant sa frustration de couscous abandonné.
-Je m'en occupe, soupira Sephiroth en relevant Angeal et en disparaissant avec lui vers la salle de bain aussi vite que l'éclair.
Genesis retourna dans la cuisine en trainant les pieds, l'assiette abandonnée de couscous au poulet à la main. Il en versa le contenu dans la casserole dans laquelle chauffait encore doucement une part pour lui et une autre pour Sephiroth, mais Genesis n'avait plus faim.
-Ça va ?
Sephiroth était revenu, Angeal à nouveau bordé correctement sur le canapé.
-On est incapables de s'occuper de lui, soupira Genesis. Il n'a jamais besoin de rien, et la seule fois où il faut que nous l'aidions, on n'y arrive pas.
Pour un peu, le roux en aurait bien frappé du poing sur le comptoir s'il n'avait pas été sûr de devoir en racheter un à Angeal.
-Il est désorienté, et malade, essaya de le rassurer son ami. Il a simplement besoin d'attention.
Sephiroth s'approcha et posa une main sur l'épaule du roux pour tenter de l'extraire de sa mini dépression.
-Tu sais, quand tu reviens de tes injections, tu veux absolument prendre un bain.
Genesis fronça les sourcils à ça.
-Comment ça ?
Sephiroth s'appuya contre le comptoir, Genesis monta dessus.
-La première fois que c'est arrivé, tu voulais absolument aller à la piscine, et comme c'était évident qu'on ne pouvait pas te laisser sortir quand tu étais dans cet état-là, et encore moins t'emmener dans un lieu public, la solution d'Angeal a été de te faire couler un bain, avec assez d'eau pour que tu penses que ce soit une piscine. Maintenant tu ne t'en passes plus. A chaque injection, Angeal te fait couler un bain, et tu restes dedans jusqu'à ce que l'eau soit gelée et qu'Angeal ne t'en sortes à bras-le-corps. Puis il t'en fait couler un nouveau, chaud, et il recommence jusqu'à ce que tu ailles mieux.
-C'est vrai ?
Sephiroth haussa les épaules. Il y eut un long moment de silence.
-Il réunit toujours toutes les couvertures qu'il peut trouver pour toi, dit soudainement Genesis.
Sephiroth tourna la tête vers son ami pendant que le roux continuait :
-Quand on était plus jeunes, et qu'on venait de se rencontrer, un peu avant Wutai, tu étais descendu au labo pour tes injections. Quand tu es remonté, tu étais gelé. Il a fait toute la Tour pour trouver toutes les couvertures possibles, il est même allé frapper chez les Turks. Il t'a enveloppé dedans, on ne te voyait même plus. Depuis à chaque fois que c'est ton tour, il ressort de son armoire des couvertures de survie qu'il a achetées juste pour ça, et il descend avec toi au labo.
-Il ne me laisse plus jamais descendre seul.
Genesis haussa les épaules :
-Moi non plus, il ne me laisse pas.
Ils gardèrent le silence après ça, coupables et honteux de ne pas avoir été là pour leur ami.
-S'il nous l'avait rappelé, aussi, explosa soudainement Genesis. On aurait été là ! Il fallait juste qu'il nous le rappelle !
-Je sais.
-Genesis ! retentit soudain une voix dans le salon.
Ils sursautèrent et se dépêchèrent de rejoindre Angeal. Il titubait autour du canapé en tentant de marcher jusqu'à eux.
-Genesis !
Le roux s'approcha de son ami et le soutint d'un bras dans le dos.
-Je suis là, Geal, qu'est-ce qu'il y a ?
Pour toute réponse, Angeal envoya un énorme uppercut dans la pommette du roux, qu'il fit voler à travers la pièce.
-Bon sang Angeal, ça ne va pas ?! s'exclama Sephiroth, déjà accroupi auprès de Genesis qu'il essayait de relever.
-On devait s'entrainer, fit Angeal en titubant vers eux, les mots à peine articulés. J'ai oublié, entrainement, aujourd'hui.
Genesis, toujours un genou à terre et la main droite pressée contre sa pommette, jura à profusion en s'appuyant sur l'argenté pour se redresser.
-Mais tu veux ma mort ?! s'égosilla-t-il.
Angeal se recroquevilla, les oreilles toujours fragiles, mais il se reprit rapidement et adopta une sorte de position de combat, les fesses posées sur l'accoudoir du fauteuil derrière lui.
-C'est ridicule, Angeal, tu es malade, vas plutôt t'asseoir, fit Sephiroth.
-Entrainement ! beugla Angeal.
Il utilisa son appui contre le fauteuil pour se propulser en avant, les poings tendus devant lui. Sephiroth passa un bras autour de la taille de Genesis, toujours un peu sonné, et le fit pivoter de l'autre côté de son torse, hors du chemin d'Angeal. Le brun alla s'étaler sur le tapis.
-Olé, fit Genesis, sans entrain, en baissant enfin sa main de son visage.
-Oula.
Sephiroth posa son index sur sa joue et le retira lorsque Genesis hissa de douleur entre ses dents.
-Il t'a fracturé la pommette.
-Sans blague ?
Les yeux de Genesis lançaient des éclairs. Sephiroth lança un rapide Cure sur son visage avant de le lâcher et de s'intéresser à Angeal, qui s'était endormi sur le tapis.
A peine se fut-il penché pour le porter que le brun ouvrit grand les yeux et s'agrippa aux cheveux de Sephiroth qui tombaient en cascade autour de lui pour le faire basculer.
-Aïe, Angeal qu'est-ce que tu fais ?!
-Bats-toi, manant !
Sa voix ne tremblait plus du tout, et il articulait particulièrement bien. Angeal renversa Sephiroth sous lui en une fraction de seconde, et leva son poing droit en l'air, parfaitement prêt à l'abattre quelque part sur le visage de son ami.
-Héla, une seconde !
Genesis avait attrapé le poignet d'Angeal pour l'empêcher d'envoyer Sephiroth dans le coma et tentait de le tirer vers lui pour que le Général puisse se dégager.
-T'as pas bientôt fini ?! On s'entrainera demain si tu veux, mais aujourd'hui tu dors !
-Hors de question, poltron ! cria le brun en dirigeant plutôt ses attaques sur Genesis.
Sephiroth se releva, contempla un instant ses deux amis se foutre sur la gueule au milieu du salon d'Angeal, puis soupira :
-Si un jour on m'avait dit que je ferais ça…
Il vérifia ses materias équipées, puis lança Sleepel. Angeal tomba comme un tronc d'arbre.
-Je rêve ? fut la première chose que put prononcer Genesis.
-Je n'en ai aucune idée, répondit Sephiroth.
À eux deux, ils portèrent Angeal sur le canapé, et décidèrent de s'asseoir un instant. La télévision diffusait une ribambelle de publicités, le film devait être fini, peut-être même la suite également – le couscous leur avait pris du temps, après tout, et il était très tard.
Dans son sommeil, Angeal fronça les sourcils et se mit à trembler. Presque par réflexe, Sephiroth posa distraitement sa main sur son front pour prendre se température. Il se raidit instantanément.
-Il est brûlant, dit-il à Genesis.
-Mais non ?
Le roux se pencha au-dessus de l'accoudoir de son fauteuil et il posa à son tour sa main sur le front du brun.
-Alors ?
-Alors il est brûlant, acquiesça le roux. Qu'est-ce qu'on est censés faire ?
-Je n'en ai aucune idée, admit l'argenté.
-Inutile, cracha Genesis, plus inquiet qu'il n'aurait voulu paraitre. Il faut qu'on le ramène au labo.
En un battement de cils, Sephiroth s'était dressé de toute sa hauteur entre Genesis et Angeal, et il toisait le roux avec animosité.
-Jamais, dit-il seulement, sa voix aussi froide que la glace.
Loin de se laisser impressionner, Genesis croisa les bras :
-Et qu'est-ce que tu proposes alors ?
-Je dois avoir quelque chose pour faire tomber la fièvre dans mon appartement, commença l'argenté.
-Froid, fit Angeal, à moitié conscient.
Genesis entreprit de l'emmitoufler dans son plaid pendant que Sephiroth allait chercher son médicament à côté.
-Froid, grommela Angeal à nouveau.
Genesis balaya la pièce du regard, mais il ne trouva pas d'autres plaids que celui coloré qu'il venait de draper autour d'Angeal. Etant trop inquiet pour risquer de l'abandonner ne serait-ce que le temps d'aller chercher une couverture de la chambre du brun, il soupira un instant en regardant son meilleur ami, puis il se fit une raison. Il ouvrit grand les bras et serra Angeal contre lui. Ça marcha le temps que Sephiroth ne revienne et ne lui fasse avaler son médicament avec de l'eau, puis Angeal se remit à trembler violemment.
-Viens là, fit Genesis.
Sephiroth haussa les sourcils en posant le verre sur la table.
-Pardon ?
-Viens faire un câlin, insista le roux. Si je l'entends encore une fois dire « froid » comme un bébé je le lance par terre.
L'argenté leva les yeux au ciel pour la centième fois de la journée lui semblait-il, mais il s'allongea tout de même et serra Angeal en sandwich contre lui. Ça parut convenir au brun, qui gigota un instant entre eux pour trouver une position confortable, puis se rendormit avec un sourire béat.
-J'espère que personne ne regarde, grommela le Général, écrasé entre le dossier du canapé et Angeal.
-J'espère aussi, répondit Genesis, qui se soutenait d'une main au sol pour éviter de tomber du canapé.
Jamais il ne comprirent comment ils avaient fait, mais ils s'endormirent comme ça.
Le lendemain, ils s'éveillèrent tous les trois à cause d'une odeur de couscous et de gâteau au chocolat.
-Genesis, tu as oublié le feu sous la casserole, grommela Sephiroth sans ouvrir les yeux.
-Non je n'ai pas oublié, j'ai éteint, pour qui tu me prends ?
-Qu'est-ce qu'on fait là ? Et lâchez-moi qu'est-ce que vous faites, on meurt de chaud ici !
Angeal les regardait à tour de rôle, pris dans l'étau de leurs bras, les sourcils froncés.
-Ravi de t'avoir rendu service, Geal, fit Genesis avant que son bras ne l'abandonne et qu'il ne s'écroule aux pieds du canapé.
-Tiens, vous êtes réveillés ! retentit une voix derrière le dossier.
Ça fit l'effet d'une douche froide à Sephiroth, qui se raidit dans le peu d'espace de canapé qui lui était alloué.
-Zack ?! s'étonna Angeal en se redressant sur un coude. Qu'est-ce que tu fais là ?
-Je me suis dit que j'allais passer voir comment tu allais, Geal.
Sephiroth poussa Angeal pour pouvoir se redresser, le faisant par erreur tomber sur Genesis.
-J'ai vu que vous aviez préparé de quoi manger hier soir, continuait Zack, alors j'ai tout réchauffé pour quand vous vous réveilleriez. Mais, honnêtement, du couscous avec uniquement du poulet ? C'est bizarre, non ?
Les insultes de Genesis furent étouffées dans le tapis sur lequel le pressait le poids d'Angeal.
Le temps qu'ils se relèvent tous, et Zack avait dressé la table.
Ils s'installèrent tous les quatre et Sephiroth s'aventura :
-Tu n'aurais pas par pur hasard profité du fait que nous étions tous les trois dans le canapé pour nous prendre en photo de manière totalement non-consentie, n'est-ce pas, Zachary ?
Zack eut la décence de paraitre outré :
-Bien sûr que non, pour qui tu me prends ?!
Bien sûr que oui, il les avait mitraillés, mais il tenait à la vie, merci bien. Pour détourner l'attention, il s'enquit :
-Alors, comment ça va, Angeal ?
Le brun haussa les épaules :
-Ça va. Je suis surpris que vous soyez tous là, je pensais que vous auriez oublié.
-Jamais on ne t'aurait oublié, Angeal, voyons ! s'exclama Genesis.
-Il a raison, on ne pourrait jamais te faire ça, renchérit Sephiroth.
-Mais enfin- Aïe !
Zack fut coupé en pleine phrase. Angeal fronça les sourcils.
-Ça va, Zack ?
-Oui oui, répondit-il en frottant les larmes au bord de ses yeux. C'est le couscous, il pique.
-Tu n'as même pas encore goûté, observa Angeal.
-Pas la peine, je le sens d'ici !
Angeal finit par hausser les épaules.
Sous la table, si les deux tibias de Zack avaient finis cassés net par deux coups de pied à la force excessive, puis ressoudés discrètement à grand renfort de materias, personne n'en sut jamais rien.
J'espère que vous avez apprécié ce petit OS, n'hésitez pas à me faire part de vos commentaires, ça me fera plaisir de vous lire d'ici à ce que le prochain sorte!
A la prochaine!
