Dehors c'était la pluie, les nuages, le froid. Les gouttes d'eau venaient s'écraser contre les grandes baies vitrées. Elles s'écrasaient et s'étalaient contre les parois. Elles semblaient mourir.
Mourir...quel mot idiot pour définir une chose aussi inexplicable, dévastatrice et fulgurante qu'était la mort. Au final le vrai maître du jeu c'était elle, la maîtresse ultime la mort. Elle frappait sans attendre, au hasard, pour son propre plaisir, elle jouissait de répandre malheur et désespoir. Elle ne vivait et ne régnait que pour cela. C'était la reine de son propre jeu et personne ne serait venu la détrôner personne n'aurait pu.
Au sein d'une magnifique demeure battue par le vent et la pluie, un sombre dimanche matin il attendait. Il avait revêtu un costume qu'il ne mettrait plus jamais de sa vie. Noir. Pas une larme n'était venu mouiller son visage depuis. Il faudrait vivre avec et continuer d'avancer. Il tira sur sa cigarette les yeux dans le vide. Dans son autre main qui pendait par dessus le fauteuil tournait un glaçon dans un verre d'alcool fort. Qu'importe qu'il arrive soûl à l'église. Le fait d'être sobre le ramènerait-il à la vie ? Certainement pas. Il détestait les églises.
C'était un accident. Aussi simple qu'on les faisait. Un accident de la route. Une route détrempée par les pluies de la journée. Le soir qui était bien entamé et la nuit certaine qui approchait. Un virage serré. Un seul petit virage. Un camion qui passait en même temps et qui débordait de sa voie de manière involontaire. Il ferma les yeux. C'était comme s'il entendait les pneus crisser, la voiture hurler, se retourner et finir dans le fossé. Le bruit de la tôle froissé. Le silence interminable qui avait suivi. Le conducteur du camion serait peut être sorti du véhicule sous le choc, constatant ce qui venait de se produire par sa faute. Les gouttes de sang qui tombait sur le bitume.
Car ce soir-là ce sont ces deux familles qui furent détruites celle du camionneur qui serait rongé par la culpabilité jusqu'à la fin de ces jours noyant cette dernière dans l'alcool revivant inlassablement cet épisode et celle du conducteur de la voiture qui mourrait quelques jours plus tard entouré des siens marqués à jamais par le jeu pervers et imprévisible de la mort.
3 Mois plus tôt
Brian était ravi. Le contrat de Nike avait été signé la veille promettant un avenir radieux et à l'abri du besoin. Non pas qu'il manquait d'argent ces dernières années mais ça aurait été mentir que de dire qu'il n'aimait pas le luxe et les belles choses. D'autant plus s'il pouvait couvrir de tout ce qu'il voulait son amant sexy comme l'enfer : son Sonny boy de Sunshine.
Bien sûr ce dernier était plus modeste et n'avait pas besoin de grand chose. En réalité comme il lui avait déjà dit après plusieurs restos, ''cadeaux'' (Brian Kinney ne fait pas de cadeau s'il vous plaît...) et autres week-ends, champagnes et nuits de débauches Justin n'avait besoin que d'une chose : Brian. Et d'un crayon et de papier bien sûr mais Brian aurait pu être pauvre il l'aurait aimé tout autant.
Alors Brian certes aimait le luxe, les beaux mobiliers, les belles voitures, ne voyageait autrement qu'en classe affaire mais il s'était battu pour avoir tout cela. Il aimait tout ça mais il n'en faisait pas étalage. C'était un point plaisant chez Brian Kinney : l'argent ne l'avait pas rendu arrogant ou vaniteux de toute façon Justin aurait pourri s'il avait agi comme un pourri gâté à qui la vie et tout et tous le monde lui devait tout. Oh bien sûr il avait sa fierté et son ego mais jamais pour blesser les autres ou les mettre à genoux devant lui sauf dans le cas d'ébats sexuels bien évidemment. Ébats
auxquels participait systématiquement Justin depuis presque 10 ans.
En clair ce contrat arrivait à point nommé et Brian fêterait ça dignement mais pour le moment il fallait trouver des bureaux sur New-York et un nouvel appartement. Un bel appartement, grand, avec plusieurs pièces où il pourrait baiser Justin dans chacune d'elles mais surtout y installer tous ces futurs projets.
Mais pour l'instant Brian avait quelque chose de beaucoup plus urgent à mettre en œuvre le week-end de 4 jours qui pointait le bout de son nez et qu'il allait certainement marquer un tournant dans son existence. Il avait imprimé les billets, tout était réservé, tout était prêt. Tout ? Non il manquait juste la phase la plus importante et non moins épineuse : en parler à Justin et avoir son accord.
Brian ricana il dirait oui à tous les coups.
Un week-end de 4 jours à Paris ça ne se refusait pas. Il fallait juste qu'il trouve un prétexte valable étant donné la date le 7 Août...songea-t-il en faisant tourner inconsciemment son alliance à son annulaire gauche.
-Alors ? Qu'y avait-il de si urgent pour que je doive interrompre mon travail ? S'exclama Justin en pénétrant dans le bureau de Brian le sortant de ses rêveries.
-Sunshine, faut-il qu'il y ait toujours une raison pour que je te demande de rappliquer dans mon bureau ? Répondit-il avec un sourire en déshabillant Justin du regard.
-Brian...fit Justin une main sur les hanches, t'es déjà en manque ? Ça ne fait que trois quarts d'heures, s'écria-t-il avec un sourire.
Brian éclata de rire. Il avait l'air d'un loup ainsi, pensa Justin. Il s'approcha de son bureau en fit le tour et vint s'asseoir à califourchon sur ses cuisses.
-Tu sais que je pourrais porter plainte pour harcèlement sexuel professionnel si tu m'interromps tout le temps comme ça ? Dit Justin avant de l'embrasser en passant sa main dans ses cheveux.
-Je ne t'ai pas fait appelé pour ça Sunshine et de toute façon je gagnerais le procès à l'amiable, répondit Brian avec un sourire.
-Ah vraiment ? Fit Justin en haussant un sourcil.
-Je t'ai fait venir pour ça, répondit Brian en glissant vers lui l'étui contenant les deux billets d'avion.
-Encore des folies Kinney ?
Justin se saisit de l'emballage et ouvrit grand les yeux en voyant ce qu'il contenait. Un week end prolongé de 4 jours en plein cœur de la France Paris. Il n'y était jamais allé. Mais cela demeurait un rêve de gosse.
Il était abasourdi et en même temps légèrement contrarié. Il avait prévu quelque chose pour ce fameux week-end et il était désormais dans l'obligation de tout révéler à sa moitié.
-Brian c'est...
-C'est quoi ? Fabuleux, fantastique, exagéré ?
-Non c'est pas ça mais ce week-end j'avais prévu de t'emmener à la white party tu sais...à cause de la date...de ce week-end...
-Oui ? Fit Brian en faisant semblant de ne pas savoir.
-La date, Brian, ce sera le 7 août. Ça fera un an qu'on est mariés ce week-end.
-Ah oui c'est vrai. En fait tu vois j'ai un rendez-vous client ce week-end à Paris. Du coup je m'était dit qu'on pouvait faire une pierre deux coups et que je te fasse découvrir la capitale française.
-Ah...répondit Justin légèrement déçu que le voyage en question ne soit pas prévu que pour eux deux mais pour une affaire professionnelle au départ.
-Ça va ? Demanda Brian.
-Oui...
-Ça ne te tente pas Paris ? T'es pas obligé tu sais, fit Brian qui sentait légèrement le sol se dérober sous ses pieds devant la mine de Justin. Il devait peut-être juste être honnête envers lui et avouer qu'il souhaitait juste passer leur week-end d'anniversaire juste avec lui complètement nu dans un lit de 4m sur 5 à Paris.
-Non, c'est parfait, répondit Justin en retrouvant son sourire, ce sera super. Pendant ton rendez-vous j'irai m'empiffrer de croissants sous la tour Eiffel. Deal ?
-Ok, répondit Brian. Maintenant viens par ici.
Brian l'attira à lui en tirant son polo. Justin s'assit sur ses genoux avec un sourire. Qu'importe le rendez-vous professionnel il réussirait bien à coincer Brian dans un coin de Paris à un moment donné. Son sourire s'étira davantage.
-Sunshine ne me regarde pas comme ça, je peut lire en toi comme un livre ouvert, s'exprima-t-il en levant les sourcils.
-Ah bon ? Et qu'est ce que tu lis alors ? Répondit Justin en plongeant sur sa bouche.
Brian se redressa et le coucha sur son bureau en faisant tomber ses papiers. Il n'avait jamais autant aimé la littérature qu'à cet instant.
-Je ne ferais pas ça si j'étais toi, s'écria Cynthia en voyant Ted se diriger vers le bureau de son patron et associé.
Ted soupira.
-Justin est avec lui ?
-Gagné, répondit Cynthia.
-Mais c'est pas vrai ils peuvent pas se retenir ?
-Ils sont gay Ted.
-Je suis gay !
-Oui mais toi mon chéri toi tu es un adulte.
-Ils sont mariés.
-Le mariage n'a jamais fait des mariés des adultes mon cher.
-Un point pour toi.
-Merci chéri. Tu m'invites à déjeuner ?
-Mais c'est pas vrai, tu fais du bénévolat ou quoi dans cette boite ? T'as pas les moyens de te payer à manger ? Répondit Ted avec un sourire.
-Si,je gagne bien ma vie mais je la gagne encore mieux quand je suis invitée à déjeuner par mon grand ami Ted.
-Allez viens, répondit Ted en tendant son bras. Alors comme ça je suis ton grand ami ? Demanda-t-il alors qu'ils quittaient l'agence. Cynthia éclata de rire.
De l'autre côté de la porte c'était une toute autre histoire qui se déroulait.
Justin passa la main entre les boutons de la chemise de son amant et la déchira d'un coup.
-Putain Sunshine arrête de déchirer mes chemises Prada ça coûte la peau du cul.
-Arrête je sais que tu planques des chemises dans ton bureau. Et pour le prix ça tombe bien ton cul est à moi, répondit Justin en se redressant.
-Ah vraiment ?
-Oh que oui, fallait pas signer mon vieux. T'as pas lu les petites lignes ?
-Est ce que tu viens de m'appeler vieux ou je rêve ? S'écria Brian en fronçant les sourcils.
Justin ria. Brian le redressa et le prit par le col. Il le poussa vers le canapé en cuir blanc de son bureau et l'y poussa.
-Tu vas être puni pour ça mon cher.
Justin se mordit la lèvre et se retins de rire. Il aimait le taquiner et il adorait encore plus voir sa réaction.
Brian déboutonna le jean de Justin et arracha à son tour le t-shirt de son jeune amant. Il le regarda en le tentant de répondre en tenant les lambeaux de polo dans sa main droite. Justin préféra jouer la carte de la verbalisation physique. Il descendit sa main de sa bouche, à sa gorge puis sur son torse.
-Oh je ne crois pas Sonny Boy, fit Brian avec un sourire de dominateur.
Il se releva et alla chercher sa cravate qui traînait par terre près de son bureau et des lambeaux de sa chemise. Bon sang, une pure soie de chez Prada...quel petit con mal élevé. Mais c'est toi qui l'a élevée Kinney. Brian eût un sourire.
Il se tourna et revint vers Justin.
Il se mit à genoux et entoura les poignets de Justin avec la cravate et fit un nœud serré. Il mit ses bras au dessus de sa tête.
-Je jure par l'enfer que si tu bouges tu vas vraiment passer un sale quart d'heure.
-A tes ordres, mon vieux, susurra Justin totalement provocant.
Brian inspira. Il l'embrassa et commença par lui mordre les lèvres. Dieu que ce petit con pouvait être sexy.
Il descendit le long de sa gorge et lui placarda un suçon digne des années 80. Justin faillit faire ''aie''
mais il refusa de lui faire cette joie. Brian descendit sur son torse et mordilla ses tétons. Justin sursauta.
Il descendit encore et fit le tour de son nombril avec sa langue. Justin ferma les yeux. Il savait y faire. Il tira d'un coup sec sur son pantalon et l'allongea totalement sur le canapé en cuir. Il descendit encore sa bouche et embrassa son aine. Justin frissonna sous sa bouche. Il se contracta alors que Brian le prit totalement dans sa bouche.
Justin agrippa l'accoudoir. Le cuir crissa sous ses doigts et lui fit vriller les tympans. Brian n'eut besoin que de quelques minutes pour faire exploser son jeune mari.
Il se redressa en souriant, c'était presque trop facile. Il défit son pantalon de costume et retira ses chaussettes. Il mit Justin sur le ventre et l'attira à lui. Il embrassa son cou et l'embrassa sur sa bouche en suivant, la main dans ses cheveux. Il entra. Justin eut une grande inspiration la bouche ouverte. Il frissonna dans ses bras. Il aimait tellement cet homme que son squelette aurait pu exploser.
Brian commença à bouger lentement en fermant les yeux. Il posa les mains sur ses hanches pour le sentir plus près de lui. La respiration de Justin devint plus rapide et saccadée à mesure que Brian accélérait. C'était tellement intense que Brian faillit venir à l'instant mais il voulait attendre Justin et lui laisser le temps de venir à son tour.
Ils n'étaient plus que peaux, souffles et rythmes cardiaques. La sueur coulait le long du dos de Justin. Les yeux fermés il n'en pouvait plus. Après un dernier mouvement il éclata et s'éparpilla tout autour d'eux. Il était au bord de l'évanouissement mais il n'avait jamais été aussi heureux. Brian le suivit de près. Les yeux clos il se coucha sur lui le souffle coupé. Il passa la main dans ses cheveux et embrassa sa nuque. Il aurait tué n'importe quelle personne qui lui aurait pris cet homme là. Il tendit le bras et dénoua la cravate. Justin se mit sur le côté et embrassa cette bouche qui le rendait fou en passant sa jambe par dessus sa hanche.
