Je me suis beaucoup amusée à écrire la première partie de ce chapitre, Drago est un personnage très intéressant :)

Chapitre 2 : Rencontre

POV Drago

Il était assez aisé de me lever ce matin-là : je ne dormais pas depuis longtemps. Dans le dortoir des garçons de Serpentard, tous dormaient paisiblement, mais moi, je n'avais presque pas fermé l'œil de la nuit. Mon esprit était trop tourmenté et surtout, alarmé. Préfet cette année, je possédais une chambre rien qu'à moi dans une partie consacrée à Poudlard, mais j'aimais surveiller de près les faits et gestes de mes camarades. Paranoïaque depuis quelques mois, je voulais absolument tout contrôler.

Depuis le festin de bienvenue qui avait eu lieu deux semaines auparavant, je commençais sincèrement à perdre la tête et je m'efforçais tant bien que mal à paraître toujours aussi froid et imperméable à toutes émotions. Mais c'était une réalité, je n'avais qu'une seule envie depuis la fin d'année dernière, celle d'anéantir Potter. Et je trouverai un moyen.

Je le détestais pour avoir fait enfermer mon père à Azkaban, de rendre ma mère aussi malheureuse, de la laisser gérer le Manoir, l'humiliation publique et tout le reste.

J'étais déstabilisé et d'une humeur massacrante. De le voir avec ses amis, se mouvoir librement et sans peine dans les couloirs avec sa sale petite gueule d'enfoiré, me rendait fou. Ce n'était pas forcément vrai, Potty avait quand même perdu son parrain, mais c'était plus facile pour moi de le détester en le représentant dans mon esprit comme un genre de capitaine des Gryffondors, qui se délectait du malheur des autres.

Le pire de tout, c'était de le voir flirter avec la nouvelle, une blonde sans aucun doute écervelée. Cette fille, que je ne connaissais pas, brouillait mes plans, m'empêchait d'y voir clair. J'aimais maîtriser chaque paramètre avant de me lancer. Pour faire le plus de mal, tout de suite et sans attendre. Les dommages collatéraux, c'est ce qui me plaisait le plus. Mais aujourd'hui, voyant que Potter et la fille Weasley n'étaient plus ensemble, je ne pouvais plus frapper comme je l'avais espéré. Mais je trouverai... je trouverai.

Jamais mes suiveurs qui étaient Crabbe, Goyle, Blaise, Théo et Pansy n'avaient autant souffert de mon humeur. Ils prenaient tous cela comme de l'irritation du fait que mon père était entre quatre murs à Azkaban et c'était vrai mais je ne voulais pas qu'ils pensent une seule seconde que je sois capable d'être déstabilisé. Surtout de la part d'une fille, et qui plus est, une fille de Gryffondor ! Je ne devrais même pas perdre une seule seconde de mon précieux temps pour elle, car je n'avais qu'une seule envie cette année : faire le plus de mal à Potter, quoi qu'il en coûte.

Quand je prenais la direction des couloirs, il devait être quatre heures du matin et l'aurore semblait déjà se manifester par un ciel légèrement rose à l'Est. Déjà habillé de mon pantalon noir et de ma chemise aussi blanche que ma peau, ma cravate nouée, j'avais la ferme intention de faire un tour pour me changer les idées. Je passais ma cape chaude sur les épaules pour affronter la fraicheur de l'aube.

Que diable se passait-il dans ma tête ? Et Merlin, pourquoi me laisserais je déstabiliser comme cela ? Il fallait que cela cesse. Je devais trouver une solution, pour sortir ma mère de là, pour laver notre honneur. Mon côté Serpentard allait m'aider... je me décidais finalement à monter les étages.

D'une humeur noire, j'empruntais les escaliers, pour remonter les escaliers, me perdant dans mes pensées. Après de longues minutes, j'entendais durant mon ascension des marches, des bruits sourds un peu plus loin. Rapidement, je me plaquais contre un mur du septième étage pensant que Rusard allait me tomber dessus, mais ma curiosité avait pris le dessus. Au bout d'un instant, me rendant compte qu'il m'aurait déjà coincé depuis longtemps si cela avait été lui, je m'approchais du couloir, jusqu'à me stopper net.

Elle était là.

La nouvelle Gryffondor, tentait d'ouvrir une porte, et je m'apercevais que son bras droit était replié contre elle, et je distinguais du sang qui s'écoulait en goutte à goutte sur le sol de pierre. Sa détresse aurait dû me faire rire et mon cerveau tentait de me résonner.

« N'y vas pas, laisse-là et retourne te coucher »

Pourtant, mon corps semblait ne plus vouloir obéir et s'approchait d'elle rapidement, trop vite pour que je me rende compte de ce que je faisais. Ma curiosité me piégeait toujours.

« Une retenue pour la nouvelle Gryffondor pourrait lui remettre les idées en place ! C'est interdit de se balader la nuit dans les couloirs ! » je lançais en voulant adopter une voix la plus traînante possible en faisant planer la menace d'une retenue avec Rogue.

Elle sursautait en se tournant vers moi, claquant la porte qu'elle avait pourtant réussie à ouvrir. Elle me cachait donc quelque chose. Son regard plongé dans le mien me laissait perplexe sur le moment.

Je ne l'avais jamais vraiment regardé : elle était plus petite que moi, les cheveux longs et ors, et des yeux spectaculaires et pétillants, il fallait le reconnaître.

« Qu'est-ce qui t'es arrivée ? »

Merlin, ferme-là et laisse là !

Elle possédait des yeux magnifiques, vairons. Je n'en avais jamais vu de pareilles splendeurs. Je ne savais pourquoi je demandais son état, qu'est-ce que je pouvais en avoir à faire ? Mes journées, pour être parfaites, devaient ne tourner qu'autour de moi, jamais je ne m'autorisais à penser un peu aux autres.

Elle répondait :

« Je… je me suis cassé la figure… rien de grave.. »

Inutile d'être très intelligent pour comprendre qu'elle mentait. Aussi, je devinais assez vite qu'elle n'avait pas envie d'aller à l'infirmerie, parce que, ce qu'elle avait fait, devait être sûrement interdit et elle manquait d'arguments pour sa blessure. Je sentais aussi qu'elle était très mal à l'aise en ma présence.

J'aurais dû m'en aller et ne jamais me mêler de ses histoires... tourner les talons et filer aussi loin que possible. Ne surtout pas me perdre dans son regard comme un abruti. Et pire encore: lui proposer de l'aide.

C'est comme cela que je suis descendu aux enfers.

Je remarquais alors la porte qu'elle tentait d'ouvrir quelques instants plus tôt, et avide de savoir ce qu'elle fabriquait et pour avoir une chance de l'envoyer en retenue en trouvant une preuve de son méfait, j'ouvrais la porte.

Impressionné qu'elle connaisse déjà cet antre, je me rendais compte qu'elle avait trouvé la salle sur demande, pour une nouvelle c'était très surprenant. Tout était là pour la soigner : préparations pour des potions, bandages… tout. Connaissait-elle la médecine si bien... ? Peut-être que ses parents étaient médicommages...

Mais quelque chose me disait qu'il valait mieux qu'elle aille directement à l'infirmerie et dire la vérité. Cette blessure était vraiment étrange et je pensais qu'une potion serait inutile. J'allais lui faire part de mon opinion après m'être tourné vers elle, mais je découvrais son visage déjà blême devenir blanc immaculé, jusqu'à ce que ses genoux cèdent : elle tombait dans les pommes. Je n'étais même pas certain qu'elle se soit rendu compte qu'un élève était proche d'elle et se souciait d'elle.

"Okay, bon... putain !"

Je perdais contrôle de moi-même. Père me le disait souvent, et il avait raison. S'occuper des autres ne servait à rien, et il valait mieux rester loin du monde pour rester intouchable. Mais cette fille devenait une énigme à elle seule, je l'avais trop bien évité dans les couloirs et cette occasion semblait parfaite pour une approche. Et puis, elle serait redevable, c'était toujours ça de gagner si jamais je m'apercevais que je me trompais sur son compte. Ou si ma conscience revenait !

Sans hésiter une seule seconde de plus, je glissais un bras sous ses genoux pour la porter. Sa légèreté me donnait l'impression au premier abord qu'elle était frêle. Durant un instant, je restais là comme un imbécile, puis réalisais qu'il était peut-être urgent que je me dirige vers l'infirmerie. Il était quatre heures passé...

C'est Pomfresh qui allait être contente !

...

Arrivés à l'infirmerie, je déposais la Gryffondor sur un lit, légèrement tendu. Qu'est-ce que j'allais dire à Pomfresh? Evidemment, elle traduirait ce tableau comme une attaque : j'avais agressée la rouge et or. Trop tard pour trouver un bon prétexte, parce que l'infirmière déboulait déjà toute affolée, la mine de quelqu'un qui vient de se réveiller :

"Mon dieu, Monsieur Malefoy, qu'est-il arrivé ?"

Du tac-au-tac, le mensonge partait seul, comme je savais si bien le faire.

"Elle semblait perdu dans les cachots. Elle voulait sans doute regagner son dortoir, et je lui ai fait peur en l'interpellant... j'ai entendu sa chute donc je suis allé voir si elle allait bien, et c'est là que je l'ai trouvée au bas des escaliers".

Bon argument. Dans les cachots régnait une trop grande obscurité, et les petits escaliers humides étaient réputés pour être glissants. Et la fille en question était nouvelle, il se pouvait bien qu'elle soit perdue. J'étais préfet. En tout cas l'infirmière gobait déjà tout. Pendant mon explication, la nouvelle reprenait un peu conscience, mais elle restait très faible.

'Je faisais une ronde de routine" je pensais bon de préciser.

"Bon très bien, surveillez-là je vais chercher ce qu'il faut !"

Bon, plus que quelques minutes et je pourrais me sauver très vite. Étrangement, je ne voulais pas avoir de conversation avec ma camarade, ou ennemie je ne savais pas sur le moment. J'étais trop dérouté pour cela.

Au bout d'un certain temps, la raison revenait au galop, et je prenais conscience que l'aider était déjà une très grande erreur selon moi. Au bout d'un instant, je voulais hurler sur Pomfresh pour qu'elle se dépêche, mais je ne savais pas encore en moi-même si je m'inquiétais pour la blessée ou parce que j'avais envie de partir rapidement. Je risquais un coup d'œil vers elle. Elle évitait mon regard en serrant son bras contre elle, mais elle aussi semblait être victime de sa curiosité, car elle tournait la tête vers moi au bout de quelques instants. Elle avait presque un air de défi en m'observant. Elle avait sans doute peur que je ne vende la mèche. Mais impossible, puisque de toutes façons, je ne savais rien !

"Si tu ne dis rien quant au fait que j'étais en dehors de mon dortoir, je ne dirai rien" je lui lançait d'un ton presque méprisant et subtilement menaçant. J'avais beau être préfet, je n'avais rien à faire dans les couloirs.

J'aurai dû m'en aller je le savais. Je ne savais pas pourquoi, mais, sans aucun doute, ma curiosité maladive me faisait traîner ici. Je continuais d'observer ses yeux vairons, un peu sombre compte tenu du regard qu'elle m'offrait.

Ils étaient complètement différents des miens : pétillants, de couleurs vives et douces à la fois... les miens eux, était d'une brutalité digne de la glace qui se brise, dur et froid. Elle semblait souffrir de son bras, mais je ne pouvais rien faire pour elle.

"Tu es... Drago, c'est ça ?"

Son murmure avait été si léger qu'il avait été difficile de l'entendre. J'aurais voulu fuir, à cet instant précis, mais du moment qu'elle avait commencé à s'intéresser à moi... la tentation avait été trop forte.

"Malefoy. Drago Malefoy" je répondais en voulant être le plus froid possible. Je profitais de la présentation pour employer un ton sec et lui adresser un air presque dégoutté. Comme si mon nom présenté à elle était une insulte pour ma propre personne.

Elle souriait presque malgré ma prestation et sa propre douleur et répondait d'une voix un peu moins étouffée: " Enchantée, moi c'est Ange."

C'était comme si elle avait deviné que je surjouais le rôle du mec froid et hostile.

On se présentait, sachant très bien qui était l'autre. Nous avions déjà partagés quelques cours ensemble. Dans la plus grande indifférence, autant que cela se pouvait, mais indifférence quand même. Je ne voulais rien savoir de cette fille, je ne souhaitais rien d'une Gryffondor. Rien d'une personne qui avait pris option Etude des moldus. Quelle horreur !

Puis elle tendait sa main.

C'est à cet instant précis que son destin s'est mêlé au mien.

Elle avait tendu sa main, légèrement et doucement, pour se présenter convenablement sans doute. J'étais soufflé, et je pensais soudain à mon ennemi, Potter, qui avait refusé la mienne. Depuis ce jour, jamais plus je n'avais serré la main à quiconque, ma fierté avait été trop touché. Sauf ce jour-là.

Je saisissais sa petite main pour entamer une légère pression, de peur de briser ses os tellement elle semblait mal en point. Mais son regard et son attitude contredisaient son apparence. J'avais cette drôle d'impression que c'était une fille forte. Ce qui me rendait encore plus méfiant. Mon regard glissait sur ce lien et je descendais brutalement à la réalité. J'arrachais ma main de la sienne.

Serpentard ne serait jamais, oh grand jamais lié à Gryffondor. Et ce n'était pas cette rencontre qui changerait quelque chose. Certainement pas. Je n'avais pas sourit, et mis à part mon approche trop osé que j'avais faite, la situation était trop émotionnelle pour être digne de moi, c'est pourquoi je me levais pour m'en aller rapidement. Elle ne comprenais sans doute pas, et je ne voulais pas prendre la peine de lui expliquer. En même temps, je me doutais très bien que Potter lui avait fait un exposé sur ma personne. J'espérais qu'il était le plus sombre possible car même comme ça, c'était loin de la réalité et de qui j'étais réellement.

Je me tournais de nouveau vers elle alors que j'avais atteins la porte. Mon regard sur elle, je pensais à toute vitesse. Puis, je me rendais compte d'un élément essentiel... elle était souvent avec Potter et il semblait bien l'aimer. Elle avait une dette envers moi, et donc aux Serpentards. Elle devait incontestablement recroiser mon chemin. Je ferai tout ce qui est en mon possible pour l'attirer dans mes filets... pour en savoir encore plus sur le balafré, trouver ses points faibles... rendre fou Potter.

Pourquoi pas la manipuler pour qu'elle me donne des informations sur le crétin à lunettes, pourquoi pas faire d'elle une taupe pour les Serpentards ?

Après tout, ce n'était qu'une fille ! Facile à manipuler.

Une revanche bien méritée contre Potter après avoir fait enfermer mon père... Après tout, ce ne serait qu'une conquête de plus. Qu'un jeu de plus. Et peut-être une partie de jambe en l'air à la clé.

Je souriais, et adressais un signe de main à Ange.

"On se reverra."

Aucune fille ne pourrait résister aux charmes d'un Malefoy et son léger sourire qui répondait au mien, confirmait mes pensées. Dans le couloir, un rire s'échappait de ma gorge.

"Potter... on va bien s'amuser".

POV Harry

Déboussolé par la journée lassante que je venais de passer, c'est à dire un ennuyeux cours d'Histoire de la magie suivi de potions durant deux heures avec les Serdaigle je me dirigeais enfin vers la grande salle suivi de près par Hermione et Ron qui se disputaient, une fois de plus.

« C'est juste que faire perdre des points aussi bêtement est irritant, Ronald ! » s'exaspérait à répéter Hermione. Le roux avait en effet balancé une boulette de parchemin sur Lavande Brown en plein cours de potions, et Rogue l'avait pris en flagrant délit.

« Oh ça va hein, ce n'est que dix petits points…» lâchait-il avec nonchalance.

Neville et moi lui adressions un regard noir pour toute réponse. Ron levait les yeux au ciel en soupirant.

«Oui bon.. d'accord ! Je suis un imbécile, c'est ce que tu voulais savoir ? » Lançait-il à Hermione les oreilles un peu plus rouges qu'à la normale.

« Ça, je le savais déjà ! » répliquait-elle avant de s'asseoir en même temps que nous pour prendre le repas.

« Salut mon amour. » murmurait une voix tout près de mon oreille avant qu'une bouche possède ma joue. Inutile de relever les yeux, c'était Ginny. Il était difficile de me comporter de façon décente et non brutale avec elle pour lui faire comprendre que tout était fini entre nous, parce que son frère Ron était assis proche de nous. Il supporterait assez mal que je l'envoie sur les roses devant lui, et surtout devant les autres.

Exaspéré, je laissais un soupir s'échapper de mes lèvres, et levait les yeux vers elle.

« Arrête ça… » je marmonnais. Elle savait de quoi j'étais capable dans un accès de fureur. Son sourire large me laissait comprendre qu'elle faisait semblant de ne pas me comprendre, avant de partir plus loin glousser avec ses amies. Le soulagement me submergeait, et j'attaquais enfin mon plat, avec en revanche les pensées troubles. Ginny savait bien que nous avions une certaine alchimie et elle en jouait. Elle n'aurait jamais pensé, et moi non plus, que nous finirions par mettre en l'air notre histoire. Mais tromper l'autre ne faisait pas partie de mes plans. Je le regardais avec un certain trouble alors qu'une voix me sortait de là :

« Salut ! Bon…hum… appétit tout le monde !»

Je souriais en entendant cette phrase dite avec hésitation. En relevant la tête je découvrais Ange légèrement rougit par la gêne, puis elle s'installa à coté de moi. Elle était française d'origine, mais parlait couramment l'anglais. Seulement, parfois, elle butait sur certaines phrases.

Elle était toujours en retard par rapport à nous pour prendre le repas, parce qu'elle s'était fait des amis dans chaque maison et discutaient souvent avec eux. Sa facilité à aller vers les autres m'intriguait beaucoup, elle dégageait une espèce d'aura qui faisait que l'on avait envie de la connaître. Sans doute parce qu'elle était nouvelle, c'était l'attrait de la nouveauté.

« Merci ! Ça va comme tu veux ? » je demandais en me servant à manger.

« Très bien. Je vais me dépêcher de manger, j'ai une tonne de devoir. En France on passe nos BUSES en sixième année, il y a donc des cours où je suis en retard par rapport à vous. Le professeur Dumbledore m'a donc organisé des cours particuliers avec des élèves de mon niveau ou presque de différentes maisons. » elle expliquait tout en se servant un verre d'eau et en scrutant un plat de légumes qui arrivait vers elle.

Je comprenais donc pourquoi elle partait souvent discuter avec des Serdaigle.

J'acquiesçais en me resservant de pommes de terres. Hermione semblait très intéressée par ces cours particuliers et suivait les dires d'Ange avec attention.

« Je t'aiderai si tu veux, j'ai terminé tous mes devoirs pour la semaine prochaine ! »

Ron roulait des yeux rien qu'en entendant cela mais continuait de manger malgré tout.

« Merci, c'est gentil Hermione » répliquait Ange avec un sourire. "Je voudrais bien revoir le dernier chapitre d'Histoire de la Magie si tu le veux bien."

Hermione hochait la tête, enthousiaste.

« Repose-toi un peu, c'est le week-end tu pourras travailler dimanche après-midi» je disais en tournant la tête vers elle.

Elle semblait tout d'un coup gênée par ma proposition, puis avouait à demi-mot :

« Et bien… en fait, je compte bien participer aux sélections de l'équipe de quidditch. »

« Sans blague ? Mais c'est génial ! Quel poste ? » J'étais heureux de voir qu'il y avait encore de l'engouement pour le Quidditch, d'autant plus que je sentais que j'aurai besoin de me changer les idées cette année.

« Poursuiveuse. » avouait-elle souriante, visiblement ravie que je sois intéressé.

« Il n'y a aucun poste à pourvoir dans l'équipe de Gryffondor. » assurait une voix implacable.

Je soupirais, Ginny venait d'intervenir, apparemment irritée qu'Ange puisse se présenter pour ce poste. Elle ne semblait pas trouver l'intérêt qu'Ange puisse intégrer l'équipe, elle-même était poursuiveuse et voulait sûrement une autre coéquipière que la française.

Dean et Seamus se tournaient vers nous interrompant leur conversation. Ginny faisait toujours beaucoup de bruit quand elle le voulait.

Sans montrer une once d'intérêt à la rousse, je gardais mes yeux posés sur Ange.

« Angelina est partie, je suis capitaine et c'est moi qui me charge des sélections. Je t'attends à seize heures sur le terrain dimanche pour les essais. Ron, tu seras là, on aura besoin de toi pour éventuellement bloquer ses tirs ». j'expliquais tout en continuant de regarder Ange. Puis je jetais un œil sur Ron.

Celui-ci acquiesçait la bouche pleine de pommes de terre.

« Pas de chouchis ! »

Très irritée, Ginny quittait la table des Gryffondor repoussant la compassion de ses amies dans un geste théâtrale. Je n'avais rien à me reprocher dans mon comportement avec elle, je me comportais plutôt bien à son égard, c'était elle qui ne comprenait pas que je ne voulais plus avoir de liens plus qu'amicaux avec elle. C'était elle qui s'était tapé l'autre con de Loustry Ste Chaspoule.

Ange qui avait suivi Ginny des yeux en train de quitté la salle, baissait les siens sur la table, sans ajouter quoi que ce soit. Depuis qu'elle était à Poudlard, elle ne s'était pas vraiment faite d'amie fille, par contre elle était entourée constamment de garçons. On sentait bien qu'elle avait du mal à s'intégrer dans un attroupement de filles et que sa camaraderie avec les garçons révélait une vieille aisance, ce n'était pas par intérêt de sortir avec eux.

C'était d'ailleurs la seule et unique personne qui n'avais jamais posé le regard sur la cicatrice en forme d'éclair qui traversait mon front, presque cachée sous mes cheveux.

C'est ce qui, au premier abord, me plaisait beaucoup chez elle. Il était très agréable d'avoir l'impression d'être quelqu'un de normal.

Tout en pensant cela, je n'avais pas remarqué que j'étais en train de la dévisager, c'est pourquoi, je tournais la tête droit devant moi, croisant presque le regard de Drago Malefoy. Presque, parce qu'il était en train de regarder Ange, mais dès que j'avais remarqué cela, son regard froid et gris était passé à un de ses camarades de Serpentard. Je l'avais déjà surpris à scruter le visage d'Ange lors de la cérémonie des répartitions. Cela m'avait d'ailleurs beaucoup énervé qu'il puisse regarder de la sorte une Gryffondor. De cette façon là en tout cas. C'était déroutant. Tout en jetant un rapide coup d'œil aux Serpentards, je me rendais compte que Malefoy ne m'avait pas encore cherché des noises les temps derniers… cela ne présageait pas de bonnes choses…

"Je suis désolée, je ne voulais pas créer de tensions entre vous." me disait Ange en terminant rapidement son assiette de légumes d'automne. Cela ne faisait que quelques minutes que nous étions assis qu'elle avait déjà terminé son plat.

"Ce n'est pas de ta faute, Ginny et moi..." je baissais d'un ton avant de continuer pour ne pas attirer l'attention de nos camarades, "Ginny et moi sommes sortis ensemble et cela ne s'est pas très bien terminé, je dois dire." j'expliquais avant de reprendre une bouchée de mon poisson.

"Oh... d'accord, je comprends mieux pourquoi elle est aussi... présente pour toi." répondait-elle en souriant légèrement. "Elle a du mal à tourner la page..." Elle se servait dans la corbeille de fruit avant de vérifier l'heure.

Hum hum ! entendions nous de l'autre bout de la salle. Je levais les yeux vers Malefoy, l'air blasé, qui s'était levé de sa table et faisait un signe de tête en direction de la porte d'entrée. Thédore Nott et Blaise Zabini se lançait dans une conversation qui se voulait enjouée et bruyante alors qu'ils observaient Malefoy. Je pensais que la fouine s'adressait à moi, mais je devais me tromper, puis...

« Oh non, il faut que je me dépêche, j'ai cours avec un élève dans dix minutes à l'autre bout du château ! » s'impatientait Ange qui venait à peine de s'asseoir.

« Mais Ange, on est vendredi ! » râlait Ron les yeux ronds.

« Et alors ? » pestait Hermione. « Il n'y a pas de jours pour travailler ! Laisse-là tranquille ! »

Je n'osais plus ajouter quelque chose après Hermione, puis jetait un air interrogateur à Ange. Elle croisait mon regard tout en se levant.

« Vraiment désolée, mais je serai là dimanche à seize heures. Ron, tiens-toi près, je ne raterai aucun tir ! »

Puis elle partit rapidement, en croquant dans sa pomme, ses parchemins serrés contre elle.

Ron semblait encaisser la pseudo menace d'Ange, les sourcils froncés. Il était inconcevable pour lui d'encaisser quoi que ce soit, surtout pas un souaffle devant tout le monde. Rien de tel que le faire douter de ses capacités pour lui couper l'appétit.

De mon côté, une question venait de surgir dans mon esprit.

"Avec qui Ange prend des cours ?"

Hermione qui habituellement aurait commenté, ne disait rien et se contentait de regarder son assiette.

"Avec tout le respect que je te dois Hermione, mise à part toi, qui passerait des heures sur ses devoirs... un vendredi soir ?" je demandais en lui adressant un sourire moqueur.

Sans rien dire, Hermione plantait ses yeux dans les miens et Ron avait cessé de se remettre en question sur ses talents de quidditch.

"Tu sais quelque chose ?" lui demanda -t-il en l'observant.

"Oui... mais je ne dirais rien cela ne regarde qu'elle." répondait-elle en refusant de croiser notre regard.

"Oh allez Hermione, c'est bon ce n'est pas comme si elle préparait un plan d'attaque contre Dumbledore !"

Hermione ne répondait rien à Ron, tout en me regardant d'un air grave.

Ron blêmit. " Quoi, elle veut vraiment attaquer Dumbledore ?"

Hermione se ressaisissait soudain " Ronald ,ne soit pas idiot, une fois de plus. Elle fréquente un garçon pour ses cours, c'est tout ce que je sais. Je ne peux vous dire s'il s'agit d'une relation... plus poussée que cordiale, en tout cas je n'en ai pas l'impression. Mais son identité ne vous plairait pas beaucoup. Laissez-là tranquille, tant qu'elle n'embête personne. Après tout, elle ne connaît pas les relations entre les maisons. Elle n'est pas obligée de penser comme nous. Et c'est Dumbledore qui a décidé pour elle."

Je regardais avec intensité mon amie, attendant qu'elle dise un nom, ou n'importe quelle autre information susceptible de m'aider à comprendre. Mes yeux vagabondaient sur les autres tables. Ange parlait beaucoup avec les Serdaigles, les Poufsouffles... et les Serpentards ?

Tout en regardant la table des verts et argents, je me rendais compte que Malefoy était absent de la table en bois alors qu'il y était quelques instants plus tôt. Rapidement je me tournais vers Hermione.

"Hermione, ne me dit pas que..."

"STOP ! Je ne dirais rien de plus." Elle était ferme, et rien ne donnait envie de la contredire.

Elle se levait de la table pour partir tandis que je croisais les yeux de Ron, cette fois-ci.

Lui aussi semblait avoir compris de qui il s'agissait.


La suite bientôt =)