POV Harry
Aujourd'hui était le jour des sélections de quidditch. Dans la grande salle les murmures allaient bon train, tous les postulants étaient anxieux, les joueurs habituels inquiets, j'avais été catégorique : le statut de joueur de l'année précédente ne validait pas une place pour cette année.
Ron était insupportable et en cruel manque de confiance en lui. Alors que j'aurais préféré le silence et une détente pour prendre mon petit-déjeuner, le rouquin ne faisait que de se plaindre et de trouver quelque chose à dire de négatif sur sa personne.
Je soupirais en remuant mes flocons d'avoine.
« Mais non, Ron, tout se passera bien. Il n'y a qu'un autre postulant pour le poste de gardien et crois-moi il n'est pas brillant. » je répétais pour la troisième fois de la matinée.
« Tu dis ça pour que j'arrête de geindre » dit-il maussade, écrasant son pudding avec la fourchette.
« Non, c'est vrai, je l'ai vu s'entraîner hier soir, tu es bien meilleur. » j'insistais.
A ces mots, Ron relâcha enfin ses muscles et s'autorisait à boire un jus d'orange et d'engloutir son pudding pour commencer la journée. J'étais heureux de ne pas mentir une fois de plus en prétextant avoir du Felix Fellicis, car cette fois-ci, je n'en avais pas.
Je remarquais en levant les yeux Ange et Hermione près de la grande porte dans une vive discussion et je reconnaissais bien les mimiques d'Hermione pour comprendre qu'elle parlait d'un sujet délicat. Elle mettait une main sur l'épaule de la blonde et lui disait quelque chose auquel Ange répondait par un sourire, puis elles se dirigeaient toutes les deux vers nous. Elles étaient complices, et j'étais content de voir qu'Hermione pouvais lier une amitié en dehors de celle de Ron et moi. Ange était devenue en quelques semaines assez proche de nous tous pour gagner notre confiance et notre respect. Elle s'est assise à face de moi.
« Salut les garçons ! »
Elle avait l'air plutôt confiant et cela me pinçait le cœur. Même si j'étais en colère contre Ginny, je ne pouvais aller contre son talent incontestable. Si j'appréciais Ange, cela ne voulait pas dire que je pourrai lui attribuer un poste sous prétexte que c'était une amie.
« Salut vous deux. Alors Ange, comment tu te sens ? » Elle me regardait avec un air légèrement surpris donc je précisais : « Les sélections. Tu n'es pas trop stressée ? »
Elle souriait en écoutant ma réponse. « Oh oui, tu sais j'en ai connu des sélections, maintenant ça ne me fais plus bien peur » expliquait-elle en se servant un solide petit-déjeuner.
« Tu devrais. » menaçait une voix derrière mon épaule.
Ginny choisissait ce moment pour arriver et faire sa comédie. Pour me provoquer, elle s'est assise à coté de moi. Ce qu'elle venait de dire déstabilisait un peu Ange mais qui ne se dégonflait tout de même pas pour répliquer :
« On verra bien qui se débrouillera le mieux. Je ne remets pas en question ton talent Ginny, mais tu ne m'as jamais vu sur un balais, ça devrait être à toi d'avoir peur. » Dit-elle sans même la regarder, beurrant un toast tout chaud. Cela me surprenait, je n'avais jamais vu Ange rentrer dans le tas et dire ce qu'elle pensait. Après tout, elle était tout de même encore une inconnue sur quelques points.
Ginny s'était entraînée sans relâche ce week-end, contrairement à Ange qui était restée au château étudier, du moins c'est ce que je supposais, je ne l'avais pas vu dehors. La rousse lui jeta un regard noir.
« Justement tu aurais dû t'entraîner ce week-end au lieu de batifoler avec l'autre bouffon ». répondait Ginny en plissant les yeux.
Ange lâchait son toast dans son assiette et levait cette fois-ci son regard vairons sur Ginny, les joues légèrement rougit. Ron regardait les deux se disputer ne sachant s'il devait prendre la défense de sa sœur ou tenter de calmer le jeu. Il jetait un coup d'œil à Hermione et moi-même et choisissait une toute autre option : reprendre du pudding.
Voyant notre air dubitatif à tous -exceptée Hermione- elle en profitait pour en rajouter une couche :
« Ahah… ils ne le savent pas que tu le fréquente, n'est-ce pas ? » renchérissait Ginny en décrochant chaque syllabe.
Je ne comprenais rien à l'histoire. Hermione jetait un regard compatissant vers Ange puis coupait finalement la parole à Ginny qui s'était tournée vers les autres pour annoncer :
« Oui, vous ne savez pas, cette merdeuse passe souvent son temps… »
« Ça suffit ! » coupait- Hermione. « Vous sortez si c'est pour vous mettre le point sur la figure. J'aimerais manger en paix s'il vous plait. »
Ginny regardait Hermione avec dégoût et marmonnant un vague « Traître » puis m'embrassait la joue avant de sortir. Je ne réagissais pas à cette approche, tout concentré à regarder Ange et faire le rapprochement entre toutes ses sorties de tables pour aller étudier et ce que venait de dire Ginny. Nous avions eu une vague discussion à ce sujet avec Ron, et on pensait qu'elle sortait avec un Serpentard, pas n'importe lequel d'ailleurs. Hermione, elle, refusait de donner son avis.
Devinant sans doute mes pensées, Ange repoussait presque avec fureur son assiette sur le centre de la table, qui poussait son verre remplit de jus d'orange vers moi. J'esquissais un vif geste pour le rattraper, et elle aussi, si bien que j'avais la main sur le verre, celle d'Ange sur la mienne. Elle relâchait aussi vite sa pression comme si ma peau l'avait brûlé et je faisais preuve tout autant de bêtises : le verre se vidait désormais prêt de moi, pas sur ma tenue de quidditch néanmoins. Le bruit du liquide se renversant par terre attirait l'attention des autres qui jetaient un coup d'œil en notre direction nous gênant l'un et l'autre de revêche. Hermione semblait tout aussi surprise et n'osait même pas dire quoi que ce soit. Quand Ange se leva pour partir en me donnant de vagues excuses, Malefoy faisait son apparition à l'entrée et il s'arrêtait pour nous regarder, comme pour vérifier ce qui provoquait le regard de tous. La blonde se figea jusqu'à ce qu'il daigne repartir à sa table, puis Ange sortait. J'avais sans doute cessé de respirer tout ce temps, car j'étais tout essoufflé en revenant à la réalité.
« La vache, il faut vraiment qu'elles se détendent » lançait Ron tout en se resservant.
Cela ne lui avait pas coupé l'appétit.
Moi, si.
…
Pov Ange
Le balai dans la main, j'avançais tête baissée sur le terrain de Quidditch. Il faisait beau temps pour un mois de novembre en Angleterre. Les nuages étaient présents, mais le vent était tombé. J'avançais tant bien que mal vers les Gryffondor, parce que je devais traverser une horde de Serpentard habiller de vert. Comme Drago me l'avais dit, ils étaient là eux aussi pour les sélections.
« Hey, t'es pas Serdy à ce que je sache » me lançait quelqu'un pour m'interpeller.
En me retournant, je chavirais presque. C'était Drago, je ne m'attendais pas à ce qu'il m'adresse la parole, après tout je n'étais qu'une Gryffondor, et il m'avait clairement fait comprendre qu'ils les détestaient. Il me souriait avec un petit air moqueur, ses cheveux étaient libres sur sa nuque, légèrement longs et le temps accentuait le couleur de ses yeux. Je voulais l'éviter, parce que je ne voulais pas reparler de notre sortie de la veille, ni de ce qu'il avait tenté de me faire dire.
Et puis, visiblement, cela n'avait pas échappé à Ginny, mais elle se trompait sur ce qu'elle avait vu.
« Pourquoi… pourquoi tu dis ça ? » je disais en mélangeant presque l'anglais et le français. J'ai dû me reprendre pour qu'il me comprenne. Autant dire que je devais être misérable.
Il riait face à ma jolie cascade linguistique et me répondait tout simplement : « Ta tenue. »
J'étais la seule habillée pratiquement en bleu. Pas le bleu des Serdaigle, un bleu clair. Il se rapprochait les yeux plissés sur ma veste, portant sa main à celle-ci, puis repoussant une mèche de mes cheveux pour découvrir mon blason. C'était difficile de garder son calme, lui, tout proche de moi. J'avais eu pratiquement un mouvement de recul, mais lui, il souriait.
« France. J'avais raison, tu jouais déjà depuis longtemps. » Il levait les yeux sur les miens sans se reculer.
Oui, j'avais été poursuiveuse, mais c'était plus un passe-temps qu'autre chose, pas vraiment une compétition. Ma tenue était celle officielle de mon petit club de Provence dans le sud de la France. J'y avais été inscrite depuis mes six ans jusqu'à il y a quelques semaines avant d'intégrer Poudlard. Ce sport me faisait un bien énorme. Je n'avais pas encore de tenue de Poudlard, n'ayant jamais joué dans l'établissement. Je pensais que ma tenue me porterait chance.
"Je voulais te dire... je suis désolé de t'avoir rendue mal à l'aise hier soir. Je te promet d'être moins curieux à l'avenir. J'ai passé un bon moment avec toi, je me sentais bien, je me sens idiot d'avoir tout gâché." me disait-il avec un ton plus bas, comme s'il voulait que personne ne nous entende.
Drago me regardait, ma mèche de cheveux blond toujours entre ses doigts fins, je croyais verser tellement son regard était pesant, je n'étais pas habituée à me trouver en proximité d'un garçon. Du moins, si, mais pas dans ces circonstances.
Je ne comprenais plus ce garçon. Lui, qui était si froid, si hostile même encore quelques jours auparavant, me présentait des excuses ? C'était le monde à l'envers et pourtant, je trouvais ça agréable de recevoir de genre de paroles.
Son regard n'était pas lourd pour une fois. C'était plutôt confus, comme si les autres sur le terrain avaient disparus, que le monde avait cessé d'exister. Sauf nous.
Un garçon au teint halé de Serpentard appelait Drago ce qui me faisait sursauter, et lui, relâchait mes fils d'or. Drago lançait un regard noir en direction de son camarade, qui après un regard désolé suivi d'un sourire que je ne comprenais pas, se tournait finalement vers ses autres partenaires de jeu. Blaise Zabini je crois. Derrière nous, les Gryffondors s'étaient avancé sans que je ne les aperçoive, Harry en tête, Ginny à ses cotés, qui s'approchaient de Drago, le regard lourd du brun, celui d'une véritable vipère de Ginny sur nous. Je mettais en vitesse ma main libre dans la poche de mon survêtement et reculais d'au moins trois pas du blond. Celui-ci se tournait vers Harry. Ginny observait Drago d'un drôle de regard.
« Eh bien Potter, tu me sembles bien soucieux.. Il y a un problème ? » lui demandait Drago d'un ton traînant.
« C'est toi le problème Malefoy, j'ai réservé ce terrain la semaine dernière à Mc Gonnagal ! » crachait Harry. Cela me surprenait, cette haine gratuite. Troublée, je comprenais ce qu'avait tenté de me dire Drago l'autre soir. Pour les altercations, toutes les occasions étaient bonnes, pour l'un et l'autre.
« Harry, c'est juste un malentendu je pense, il.. » Le brun me coupait alors que je tentais d'apaiser les tensions.
« Ne te mêles pas de ça, d'accord ? C'est un abruti, il fait ça juste pour m'emmerder la vie ! » Drago se tournait vers moi avec un air du genre Qu'est-ce que je t'avais dis ? J'étais surprise qu'Harry me parle sur ce ton, donc je baissais la tête coupant tout contact visuel avec Drago et décidais d'aller m'asseoir au pied des tribunes, attendant que tout ceci prenne fin. J'étais du genre à fuir les conflits, je ne savais pas les gérer.
Drago s'approchait d'Harry. « C'est comme ça que tu parles à tes amis ? Bravo Potter, tu fais des progrès. Mais comme Ange l'a dit, il s'agit d'un malentendu alors partageons le terrain d'accord ? »
Je les observais, ne manquant pas une miette de la conversation. J'étais surprise de cette main tendue que Drago faisait à Harry.
« Depuis quand tu appelles un Gryffondor par son prénom Malefoy ? » disait Harry en serrant les dents, ce qui me surprenait un peu plus. Le blond riait en l'écoutant.
« Depuis qu'il y en a une qui sort du lot, sur tous les points de vue, Potter. Allez, bonne séance. »
Il rejoignait son équipe laissant Harry planter au milieu du terrain, l'ignorant totalement. Je haussais les sourcils. Je sortais du lot ? Même si je n'avais pas d'atome crochu avec Drago, mon coté adolescente resurgissait et je souriais très légèrement, Drago trouvait que je sortais du lot ! Mais bien vite, ma réaction me dégouttais moi-même, je me ressaisissais en vitesse et me relevais. Je regardais le blond donner des instructions à ses camarades puis me reconnectais enfin sur les Gryffondor.
Il était clair qu'il fallait que je sorte le blond de ma tête.
Rien ne pourrait en être bon.
Pov Harry
J'étais en fureur. Malefoy me sortait par les yeux, il était étrange et ça m'énervais encore plus. Il se comportait de manière cordiale, cela présageait vraiment rien de bon. Devinant mes pensées, Ginny se penchait vers moi et murmurait dans mon oreille :
« Hier, ils étaient à Pré-au-lard pour aller boire un verre. Ils se fréquentent tous les deux régulièrement. Vois par toi-même en salle d'étude vers vingt-heures, tu devrais les trouver là-bas. ».
Je ne voulais accorder aucune importance à ce que disait Ginny mais c'était bien plus fort que moi. Je serrais les poings, ainsi donc Drago voulait s'approcher des Gryffondors, il voulait s'immiscer par l'intermédiaire d'Ange pour me pourrir la vie. Si Drago pensait faire une telle chose, Ange ne ferais jamais cela, j'en étais certain. Elle savait qu'on se détestait, elle ne l'approcherais pas. Mais leur échange m'avait troublé. Il semblait presque intime avec elle, avant que je n'arrive près d'eux. Une pointe de jalousie m'avait effleuré. Je chassais ces idées d'un mouvement de tête et j'appelais les autres.
« S'il vous plait, nous allons commencer. Hum… par les poursuiveurs. Ginny, vas-y. Et vous les batteurs, Dean et Seamus, essayez de la déstabiliser. Hilson en gardien. »
C'était le rival de Ron. Ce que je faisais était une véritable fleur à Ginny. Dean et Seamus se présentaient pour la première fois en tant que batteurs donc inexpérimentés, et Hilson était le rival de Ron : un garçon bien gentil, mais nul au quidditch.
Je sifflais déjà entre mes doigts. En un peu plus de dix minutes, Ginny avais déjà marqué presque dix buts. Ange la regardait à mes cotés. Elles étaient toutes les deux prétendantes au poste du troisième poursuiveur, j'avais sélectionné les deux autres la semaine précédente. Je jetais un coup d'œil à la blonde qui ne se dégonflait pas. Mais je lui avais réservé une surprise pour corser sa sélection. J'étais sur les nerfs de l'imaginer avec Malefoy et je me vengeais sur elle. Je trouvais ça stupide quelques minutes après m'être calmé, j'avais été idiot.
Je sifflais une seconde fois pour indiquer à Ginny qu'elle pouvait redescendre. Elle était fière d'elle et narguait Ange en la bousculant épaule contre épaule.
« Ange, à toi. Ron gardien, Seamus et Dean vous restez j'aimerais vous revoir. Et… les poursuiveurs s'il vous plait, montez. Vous serez tous contre Ange. »
La française se tournait vivement vers moi et me regardait surprise.
« Harry ! Ça fait quatre personnes contre moi, en dehors de Ron. C'est plus du double de Ginny ce n'est vraiment pas fair-play ! » s'indignait-elle.
Elle avait raison, mais j'avais aussi envie de voir tout comme Ginny et les autres de quoi elle était capable. La rousse ricanait derrière mon dos.
« Ne discute pas et monte. » disais-je sans même lui adresser un regard, marquant son nom sur ma fiche d'évaluation. Elle fulminait alors qu'elle resserrait ses protections de poignets, puis enfourchait son balais et rejoignait les autres. Je sifflais une nouvelle fois et lançais en l'air le souaffle.
Et ce que je vis, me stupéfia. Ange, pour s'emparer du souaffle, faisait basculer ses jambes dans le vide s'accrochant avec les mains comme une gymnaste à son balais, tapait dans le souaffle avec le pied avec une vitesse et une force incroyable, grimpait de nouveau sur son balai et accélérait pour aller attraper la balle laissant les poursuiveurs étonnés. Elle saisissait du bout des doigts le projectile et le jetait furieusement et avec précision en direction de l'anneau gauche, qu'elle traversait. Ron qui s'occupait à remettre son casque correctement jurait comme ce n'était pas permis.
« Merde alors ! »
J'en lâchais mon calepin à terre, Ginny s'indignait cherchant une excuse qu'elle ne trouvait pas. Certains à terre, se demandaient ce qu'ils faisaient là à postuler, ils s'inscrivaient pour rigoler, pas pour des choses aussi sérieuses. D'autres en lâchaient leur balai sur la pelouse et applaudissaient.
Ginny était douée et je pensais ne jamais voir quelqu'un d'aussi douée qu'elle.
C'était chose faite.
Après quelques minutes, seulement sept, je sifflais et ils redescendaient tous sur la pelouse. De la sueur perlait sur le front des garçons, Ange elle avait une mine satisfaite et n'avait pas l'air fatigué. Elle avait marqué soixante-points. Elle avait les mains sur les hanches, prête à en découdre avec moi, attendant certainement qu'un seul mot sorte de ma bouche pour me faire une scène, que j'avais amplement mérité.
« Euh… bien, merci à tous, vous pouvez retourner aux vestiaires vous changer, vous aurez les réponses sur le tableau d'affichage dans la semaine. Reposez-vous bien. » J'évitais le regard d'Ange et me dirigeais droit sur Ron.
Je refusais d'admettre la réalité.
Il y avoir un conflit énorme entre deux filles Gryffondor après affichage des résultats et je n'étais pas fier de cela.
Quelque part, j'avais envie d'en sourire mais après avoir croisé l'air énervé d'Ange qui marchait d'un air décidé vers les vestiaires, je préférais m'abstenir.
« Bien, les gardiens, c'est à vous ! »
Pov Ange
Ce que venait de faire Harry m'avais surprise, je ne m'attendais pas à autant de lâcheté à mon égard. Je savais qu'il était en froid avec Ginny, j'en avais appris un peu plus les dernières semaines par Hermione. La rousse était folle de lui depuis qu'elle l'avait rencontré. Ils étaient sortis ensemble l'année dernière, mais cela avait tourné au vinaigre. Sans doute heureuse de sortir avec Harry, elle s'était découvert comme une sorte de séduction et s'en servait sur d'autres. Harry avait mal digéré cela et s'était séparé d'elle.
Après ça, je ne m'attendais pas à ce qu'il fasse tout pour que ce soit Ginny qui obtienne le poste juste parce que j'avais discuté avec Malefoy. Il avait du être surpris de ma démonstration, et je n'en étais pas peu fière. Lorsque je suis énervée, je m'applique d'autant plus, rejetant la colère sur mes buts à atteindre. Je souriais presque fièrement de ce que j'avais montré aux Gryffondor. Seulement, j'avais tapé un peu fort dans le souaffle, mon angle n'avais pas été précis, je souffrais légèrement de ma cheville mais rien de grave.
Je passais à cotés des autres rouges et ors, me dirigeant aux vestiaires. Ginny était resté sur le terrain surement pour soudoyer Harry, et cela m'étais complètement égal. Je ne savais plus si j'avais envie de jouer si le Capitaine faisait des coups bas à ses propres joueurs. J'étais plus en colère contre le brun qu'autre chose. Je poussais la porte grinçante et allais retrouver mon sac afin d'y chercher ma bouteille d'eau. En apparence j'étais en forme, mais j'avais utilisé beaucoup sur mes forces pour ces sept longues, très longues minutes. Assise contre le mur sur un banc en bois, j'entendais le sifflement du vol des joueurs sur les balais, à la recherche d'un vif d'or, d'un souaffle, ou d'un cognard à projeter sur un autre joueur.
Les yeux clos, je tentais de trouver apaisement après tous ces conflits. Conflits sportifs, amicaux, et le grand conflit qui se faisait en moi-même et dont je m'étais confié à Hermione le matin même. Elle ne me jugeait pas et là était une de ses grandes qualités. Elle arrivait à mettre ses propres opinions de coté et m'avais dit de faire ce que bon me semblait, que je n'avais pas été présente les dernières années pour comprendre et voir sous le même angle que les autres Gryff's. Mais elle m'avait mise en garde.
J'étais troublée par Drago Malefoy. Il était mystérieux, énigmatique. Un tout qui provoquait comme une forte attirance. Plus il m'énervait, plus je pensais à lui, plus que je posais des questions sur son attitude. J'avais l'impression qu'il se comportait comme ça parce qu'il avait une carapace et ne voulait surtout pas que quelqu'un sache qui se cachait réellement derrière tout ça.
Ce qui était particulier, c'était qu'il m'agaçait réellement et pourtant, il y avait quelque chose, comme un aimant, qui m'attirait à lui. Cela m'effrayais. Son physique aussi aggravait bien les choses. Il était beau, on aurait dit un ange. Un ange souvent en colère néanmoins.
La porte du vestiaire grinçait : surement Ginny ou un autre joueur. Je décidais de garder les yeux clos pour éviter tout conflit avec la rousse, si c'était elle. La fille Weasley était une véritable peste et je n'avais guère envie d'avoir une conversation ridicule avec elle.
« Bien joué. »
Je sursautais. C'était lui.
J'ouvrais les yeux, oui c'était Drago, devant moi, dans les vestiaires des Gryffondors, ses mains dans les poches. Il était douché et vêtu à présent d'un jean sombre et d'une chemise crème. J'en renversais le contenu de ma bouteille d'eau.
« Merde ! Enfin… ouai, ouai merci. » J'étais pitoyable. J'avais esquissé un geste comme pour rattraper l'eau avant qu'elle ne tombe par terre. Et maintenant je me grattais la tête comme pour mettre mes mains tremblantes quelque part à l'abri de son regard. Il éclatait de rire, un rire qui me semblait sincère et pas spécialement moqueur, qui faisait naître quelque chose en moi.
« Je ne pensais pas te faire autant d'effet ! » me lançait-il en gardant son petit rire.
Je m'empourprais. « Tu ne me fais rien du tout. Et puis, qu'est-ce que tu fais là ?» je répondais en tentant d'avoir un ton autoritaire.
Il souriait derechef, s'approchant de moi, et s'asseyait à mes cotés. « Je suis là pour te féliciter. Potter à voulu te mettre des battons dans les roues, mais on dirait que tu es bien plus douée que ça. Ça va être dur pour moi lors les matchs contre Gryffondor, tu vas m'être un gros souci. »
Un mince sourire apparaissait sur mes lèvres. Si j'étais prise dans l'équipe de Gryffondor, j'allais être sa rivale. Mon sourire s'évanouissait quand je repensais à Ginny.
« Il n'y a pas eu les résultats. Il peut encore sélectionner Ginny. Je m'attends à tout avec lui maintenant… d'ailleurs tu avais raison. Je ne pensais pas qu'il se comporterait comme cela avec toi. C'est dommage, nos maisons pourraient s'entendre si on y mettait chacun du notre. Je trouve ça bien que tu cherches à apaiser les choses, malgré tout.»
Je croyais voir un air satisfait lorsque je lui confiais ma déception à l'égard d'Harry, mais très vite il changeait d'expression. Elle devenait plus sombre quand j'imaginais une trêve Serpentard-Gryffondor. Il me répondait :
« Il y a un trop lourd passé entre nous qui remonte depuis la fondation de l'école, et notre promotion est très active pour entretenir une haine cordiale. »
Il tournait le visage vers moi. Il faisait sombre dans les vestiaires, je ne voyais que l'éclat dans ses yeux scintiller dans le noir. Je ne savais plus quoi dire. Il m'avais fait comprendre que c'était perdu pour une entente entre les verts et rouges. Mais pourquoi alors me démontrait-il qu'il tentait de calmer les conflits, si il était aussi fataliste ?
Je haussais doucement les épaules. Puis je souriais avant de dire :
« Mais tous les deux, on s'entend bien, n'est-ce pas ? »
Progressivement un sourire apparaissait sur ses lèvres puis il fermait les yeux avant de laisser échapper un petit rire de sa gorge. Il rouvrait les yeux et plaçait une main sur mes cheveux, comme on le fait à un enfant. Ce brusque rapprochement me troublait.
« Oui. Nous sommes bien les seuls. » Il m'avait répondu tout bas, accentuant le stress qui s'était répandu dans tout mon corps.
Mais il y avait quelque chose de naturel là-dedans et je me détendais progressivement.
Pov Drago
Nous étions Ange et moi seuls dans les vestiaires de Gryffondors. J'étais chez l'ennemi en quelque sorte. J'aurai pu fouiller dans le casier de Potter pour y trouver quelque chose d'intéressant, mais j'avais bien mieux à faire à coté de la petite blonde toute proche de moi. J'enlevais ma main de ses cheveux. Ils étaient soyeux, comme ceux d'un enfant on aurait dit qu'elle ne les avait jamais coupés. J'accordais une grande importance à l'apparence physique, mais Ange était mon contraire.
Je supposais qu'elle prenait dans son armoire les vêtements qui lui tombait sous la main, qu'elle passait négligemment sa main dans les cheveux pour les démêler, qu'elle ne se maquillait pas parce qu'elle ne savait tout bonnement pas le faire, qu'elle ne se parfumait pas car elle détestait les fragrances agressives.
Sa négligence était une beauté. Ses vêtements s'accordaient à son esprit, ils étaient amples mais pas trop, comme un sportif. Ses cheveux coiffés-décoiffés accentuaient cet esprit sportif. Son minois n'avais pas besoin d'artifice, ses grands yeux prenaient tous son visage de poupée, et son parfum naturel, sucré, était sublime.
Ce qui rendait ma petit mission tellement plus sympa, autant lier l'utile à l'agréable !
La Gryffondor était belle, mais ne le savait pas. Et j'appréciais cela chez elle. Je savais qu'elle avait un faible pour moi, pour avoir longtemps fait succomber la moitié des filles de cette école. Je savais reconnaître les pétillements dans les yeux qui disaient « Je suis toute à toi ». Mais Ange était différente.
C'était un pétillement innocent, celui qui était nouveau, qui ignorait la souffrance amoureuse, qui croyait aux contes de fée. Ange était comme une œuvre d'art que l'on contemplerait longtemps sans oser le toucher, ne pas l'abîmer. Et dire que j'allais la saccager. La briser, c'était mon but, tout ce que je désirais, c'était emmerder le balafré. Même si quelque part elle pouvait sans doute être attachante, j'irais jusqu'au bout. Parce que je terminais tout ce que je commençais, surtout quand c'était pour venger mon père. Ange n'était qu'un pion de mon jeu, même si elle avait un côté attirant, elle venait de me prouver que Potter commençait à s'agacer de notre proximité et j'étais ravi de constater que mon plan fonctionnait aussi rapidement.
Elle me regardait de ses yeux étranges et beaux, n'osant rien dire pour briser mes réflexions. Je souriais doucement une nouvelle fois et portait ma main sur son visage, pour caresser sa joue. Il était temps de donner une nouvelle cadence à mon jeu, de passer à l'action. Bientôt, elle tomberait dans mes bras. Sa peau était comme de la soie, je résistais à l'envie de goûter à ses lèvres de velours, c'était trop tôt. Elle devait le sentir car elle baissait les yeux, sans doute trop intimidé.
Je mettais mon autre main, celle qui était libre à sa deuxième joue et me penchais sur elle, pour déposer un baisé sur son front, délicatement, lentement.
"Je suis désolé.. cela fait longtemps que j'avais envie de faire ça.. je ne sais pas pourquoi.." je murmurais en prenant soin d'employer un ton enveloppant et profond. J'entendais son soupir dans mon cou et ses muscles se détendre d'un coup d'un seul. Cela confirmait ma pensée, elle était novice dans les jeux de séduction. Elle tomberait de haut. Mais elle s'habituerait rapidement à cette souffrance. Elle m'oublierais avec un autre, comme toutes celles avec qui j'avais joué.
J'avais prévu il y a quelques jours de mener une enquête sur sa famille parce que personne ne savait rien d'elle. Je voulais savoir à qui j'avais à faire, même si à mon avis, il n'y avait pas grand chose à dire sur cette dernière, après tout, son nom ne me disait rien du tout. Une fille sans importance avec une origine plus que banale et ennuyante.
Je me détachais, et faisais glisser mes mains sur le banc. Elle relevait les yeux sur moi, brillants, bouleversée par cet élan de tendresse. J'avais conscience que bientôt je pourrais la séduire, pour vérifier, je prenais alors une de ses mains par le bout des doigts, et embrassait la paume de sa main, m'enivrant de son parfum. Son absence de réaction me confirmait que j'étais sur la bonne voie.
Je me levais enfin, puis me tournait vers elle une dernière fois en souriant, et quittait le vestiaire.
J'aurais dû être satisfait.
Mais quelque chose dans ma conscience, m'envoyait un avertissement.
Un avertissement que je souhaitais enterrer dans mes pensées.
Ma fierté était quand même toujours présente.
Je me sentais invincible.
Mais je découvrirai très rapidement, mon talon d'Achille.
Pov Harry
Ron descendait de son balai, exténué. Pour que personne ne pense que je faisais tout pour que mon meilleur ami intègre l'équipe, je l'avais soumis à un test intensif. Il avait relevé le défi haut la main.
« Ca va, Ron ? »
Il soupirait, content de redescendre enfin sur terre.
« Oui, on peut dire ça comme ça. J'ai mal de partout, j'espère que mon nom sera affiché sur ta liste et que vous ferez une fête posthume en mon honneur parce que là, je vais faire un arrêt cardiaque. »
Je rigolais et lui tapais dans le dos avant d'aller ramasser mes affaires. Le reste de l'équipe était déjà rentrée prendre une douche. Ron m'aidait à tout rassembler.
« Dis-moi… tu as été un peu fort avec Ange tout à l'heure.. non ? »
Mes entrailles se resserraient. Oui, très fort même. Tout ça parce que je l'avais vu en compagnie de Malefoy avec un horrible sourire sur le visage. De la pure jalousie, et pour rien j'en étais sûr.
« Oui je sais. N'empêche qu'on a découvert un fort potentiel pour le troisième poste de Poursuiveur. Je ne sais plus quoi faire… ni à qui attribuer le poste ».
Je risquais un regard en sa direction. Il savait ce que je pensais, que j'hésitais entre sa sœur et une inconnue, il faillait le dire. Déjà que cet été avait été difficile, avec la rupture entre sa sœur et moi, l'évincer pour le poste serait sans doute la petite goutte d'eau.
Ron se tournait vers moi en soupirant.
« Harry, laisse tomber. Je ne me mêle pas tes choix, même s'il s'agit de ma sœur. Elle est exécrable depuis quelques temps, je le reconnais. Je te demande juste de te contenir un minimum, ignore-là c'est mieux. »
J'étais soulagé mais j'avais peur qu'il ne le dise que par politesse. Quelque chose me disait que non, me souvenant de notre dispute en quatrième année au sujet de la coupe de feu. Ron disait quand il était en colère. Je le regardais, et lui souriait.
Puis, il pointait du doigt quelque chose derrière moi, le visage un peu plus maussade.
« Tu as vu ça ? Malefoy était dans nos vestiaires ! »
Je me tournais rapidement pour voir ce qu'il disait. En effet, le blond immaculé sortait de nos vestiaires, avait-il dérobé quelque chose ? La colère prenait le dessus.
« Il fais chier à la fin ! Qu'est-ce qu'il veut bon sang ! »
Je jetais violemment le souaffle dans la malle et la refermais rapidement, l'emportant sur le bras avec mes documents de capitaine qui m'aideraient à choisir entre tous les joueurs qui s'étaient présentés pour différents postes.
« Je crois que c'est elle, qu'il veut » dit Ron d'un ton plus calme que moi, mais contrarié tout en fixant nos vestiaires.
Je levais les yeux et apercevais cette fois-ci Ange qui sortait des vestiaires de Gryffondor. Elle avait l'air de très bonne humeur, son sac de sport sur l'épaule et marchait d'un pas heureux en direction du château. Ginny qui mentait tout le temps, avait-elle raison ? Je serrais mes affaires jusqu'à faire apparaître des jointures blanches sur mes mains.
« Ron. Je crois que c'est moi qui vais faire un arrêt cardiaque. »
…
Les cheveux encore humides par ma douche, je tentais en vain de ranger mes affaires étalées un peu partout dans le dortoir. Les garçons faisaient les pitres. Dean et Seamus se racontaient des blagues, Ron riait aux éclats, sans doute soulagé de réaliser qu'il avait toutes ses chances de faire partie de l'équipe.
« Vous connaissez pas la blague de la sorcière bourrée ? » demandait Seamus.
« C'est toi la sorcière bourrée ! Elles sont pourries tes blagues ! Attends, j'en ai une meilleure. » Le coupait Dean.
Neville se gavait de chocogrenouilles tout en écoutant les autres en réagissant parfois à leurs boutades. Un livre sur les plantes aquatiques était ouvert sur ses genoux. Un oreiller passait tout près de mon nez, une bataille de polochon venait d'éclater entre les deux postulants batteurs. Je ne pouvais résister à cette attaque qui venait de Ron. Rapidement, j'attrapais mon propre oreiller en l'envoyant valser sur lui, qui sous le projectile glissa de son lit. Nous éclations tous de rire, mais tout de même inquiet qu'il se soit fait mal, sa tête ayant buté contre une commode.
« Hey Ron, ça va comme tu veux ? » Je m'approchais de lui.
« Hurmph » fut la seule réponse. Les éclats de rire reprenaient de plus belle quand il se releva, des confiseries plein les cheveux qui étaient sans doute collés par terre depuis des semaines. Je leur avais bien dit de faire un brin de ménage.
Toc, toc, toc.
Nous levions tous le visage vers la porte, c'était Hermione. Quand elle aperçut les cheveux de Ron infestés de bonbons gluants elle grimaça.
« Heu… juste pour vous dire que nous allons tous à table. Vous nous rejoignez ? » demanda-telle en s'efforçant de ne pas regarder Ron. Elle avait un sourire et je devinais qu'elle avait envie de se moquer de lui, mais il était souvent vexé quand elle se permettait de rire de lui. Surtout devant les autres.
« On arrive » disaient en cœur Dean et Seamus, qui déboulaient déjà dans l'escalier en colimaçon. Ron se dirigeait vers la salle de bain et marmonnant qu'il descendra quand il sera propre. Hermione se tournait vers moi avant de sortir.
« Tu viens Harry ? »
« Heum… oui, mais j'ai quelque chose à faire avant. Je vous rejoindrai là-bas. » Disais-je en constatant qu'il était vingt heures et vingt minutes. Je n'avais pas oublié ce que m'avais dit Ginny. « Ils se fréquentent tous les deux chaque soir. Vois par toi-même ce soir en salle d'étude vers vingt heures ».
Hermione ne se posait pas plus de questions et descendait dîner dans la grande salle. J'attendais quelques minutes, regardant sans vraiment le voir mon lit défait. Puis je remarquais ma cape d'invisibilité posée près de mon sac.
Étais-je assez gonflé pour faire ça ?
Oui, sans aucun doute. Qu'est-ce que je risquais ?
Je m'emparais de ma cape, me recouvrais avec pour disparaître de la chambre puis descendais de la tour de Gryffondor, traversant la salle commune, puis le couloir avant de descendre un escalier, puis deux, puis trois… jusqu'à cet étage-là, où il y avait la salle d'étude. Par chance elle était ouverte, pas besoin d'ouvrir la porte et se faire remarquer. J'approchais lentement pour ne pas faire entendre mes pas sur le sol, curieux de voir ce que nous envisagions avec Ron.
Elle était là. Et lui aussi.
J'ai eu juste le temps de rentrer que Malefoy indiquait qu'ils avaient terminé. Ange refermait son bouquin de potions et le rangeait dans son sac pour suivre Malefoy qui passait tout proche de moi. Sans me poser de question je les suivais. Ce que je voyais n'avait rien de spectaculaire, Ginny avait toujours le don d'exagérer. Ils étudiaient. Ils s'entendaient bien. C'était tout. C'était tout.
Plus surprenant encore, ils étaient en train de se dire au revoir de façon tout à fait cordial. J'étais rassuré. Je ne souhaitais pas qu'une Gryffondor puisse tomber amoureuse d'un Serpentard.
Surtout pas Ange.
Et certainement pas de Malefoy.
Ange repartait vers notre tour tranquillement dans la nuit fraîche. Malefoy en revanche avait un comportement assez étrange. Il observait Ange partir vers la tour de Gryffondor, en souriant. Puis, il se tournait vers moi sans le savoir, et soufflait un bon coup, repartant de son côté, un sourire quittant progressivement son visage. Comme s'il venait de quitter un rôle.
Blaise Zabini est arrivé de nulle part. En fait, il devait attendre Malefoy depuis longtemps, et leur petite conversation confirmait tous mes doutes.
« J'en était sûr Drago.. Tu te tapes une bouffond'or ! »
Le blond en question sursautait -et moi aussi- en découvrant son ami qui sortait de l'ombre. Ce sursaut me donnait une frayeur, pensant que mes pieds avaient été vus, mais à priori, la cape avait été assez longue
« Ferme-là Zabini, tu ne sais pas de quoi tu parles ! »
Je faisais tout pour me faire le plus discret possible et surtout je veillais à ne rater aucune parole. Je savais que ma cape d'invisibilité était précieuse pour récolter quelques informations.
« Te fou pas de moi ! Tu débloques ou quoi ? Tu veux que j'aille te réserver un beau resto, un petit repas aux chandelles ! Non mais merde, Salazar doit se retourner dans sa tombe ! »
Malefoy s'empressa de prendre son ami par le bras et le plaqua contre un mur, après avoir vérifié qu'il n'y avait personne dans les parages. Mais il faisait erreur… j'étais là.
« Écoutes-moi bien Zabini.. »
« Oh tu m'appelles par mon nom de famille, c'est que tu commences une crise de nerfs ! » ricanait Blaise.
« LA FERME ! Écoutes, tu crois vraiment que je puisse fréquenter une Gryffondor ? Crois-tu seulement que moi, je puisse fréquenter quelqu'un tout court ! Cette pimbêche, en plus ! »
Zabini regardait silencieusement Malefoy. « Non,c'est vrai.. mais tu m'inquiète ces derniers temps. »
Malefoy soupirait, pressé que cette conversation finisse.
« Je la séduis, pour faire chier Potter. Je vais faire en sorte qu'elle tombe amoureuse de moi, car oui, elle le devient j'en suis certain. » disait-il avec assurance.
Blaise le regardait gravement. « Non mais tu t'écoutes ? Faire chier Potter comment, qu'est-ce qu'il s'en fiche d'elle, il couche avec l'autre garce de Weasley ! »
« C'est là que tu te trompe. Tout d'abord parce que Weasley n'est pas prête d'avoir de nouveau Potter dans son lit, tu sais bien que je la mène par le bout du nez.»
Mais de quoi parlait-il ?
« Si il apprend qu'elle baise avec moi depuis tout ce temps, elle n'a plus aucune chance de ressortir avec lui. »
La rage submergeait mon cœur. Je n'avais pas envie de croire ce qu'il disait… pourtant, je ne pouvais que le croire. Ginny ne passait pas pour une fille sage à l'école. J'avais bien fait de rompre avec elle, même si j'en souffrais encore énormément.
« Mais aussi, parce que je vais en profiter pour soutirer des informations sur le balafré, que Fire en soit consciente ou non, elle m'aidera. Je vois bien que Potty aimerait bien se rapprocher d'elle. Amicalement ou pas, je m'en tape. Je fais tout pour que les deux se détestent. Histoire qu'il y ai de l'animation dans ce château ! Potter est en train de salir le nom de ma famille, je ne pourrais pas le laisser croire qu'il peut en plus se taper qui il veut. »
Blaise souriait avec un air mauvais. « Et en prime tu couches avec la blonde. Et tu la jette quand tu n'en a plus envie ? »
Malefoy a eut une légère hésitation avant de lui répondre avec un sourire naissant. « Exactement. »
C'était trop pour moi d'en écouter plus. J'étais tellement écœuré que j'ai choisis de faire demi tour et de rentrer à la tour de Gryffondor en faisant le moins de bruit possible. Pauvre Ange, j'étais tout d'abord en colère contre elle qu'elle fréquente cet idiot et ce soir je m'apercevais qu'elle n'était qu'une autre victime du tableau de chasse de Malefoy. J'ai eu beaucoup de peine pour elle et je cherchais déjà un moyen de l'éloigner de lui.
En m'éloignant, j'entendais l'écho de Malefoy et Zabini qui riaient de blagues salaces.
Je n'ai subitement plus ressenti le moindre appétit.
POV Ange
Les semaines sont passées à une vitesse folle. Je n'aurais jamais pensé m'intégrer aussi rapidement au sein de l'école Poudlard. Je pouvais considérer que mes camarades de maison, étaient à présent mes amis. Hermione, ma confidente, à qui je pouvais tout dire. Nous devenions vraiment proches ces derniers temps. Ron avec qui nous passions de longs moment à s'entraîner sur le terrain de quidditch, lui qui voulait bloquer mes tirs, moi faisant tout pour marquer des points. Dean et Seamus, qui passaient leur temps à faire les quatre cents coups. Et il y avait Harry, avec qui je parlais beaucoup, nous passions de vrais moments complices tous les deux.
Je me souvenais de notre première dispute sur le terrain de quidditch, où il avait volontairement corsé ma sélection. Ce qui me faisait sourire aujourd'hui. Il avait validé toute l'équipe le lendemain des essais, me donnant le troisième poste de Poursuiveur. Ce qui n'avait pas du tout ravie Ginny, qui s'est retrouvée évincé. D'ailleurs ces temps-ci je sentais que Harry était particulièrement agressif envers elle, mais je n'avais jamais voulu lui poser quelconque question, ne me mêler de rien. Rester en retrait était déjà une bonne raison pour elle de me compliquer mes journées en m'insultant régulièrement, alors si en plus je m'en mêlais, il était certain que je me retrouverais avec un sortilège de chauve furie aux fesses.
La neige commençait à tomber, belle et silencieuse, elle étendait un magnifique duvet blanc sur tout le domaine. Nous approchions de Noël, encore deux semaines et les élèves pourraient enfin être en vacances. Je me demandais ce qui allait se passer pour moi, car mon père étant très régulièrement en déplacement, je m'imaginais passer mon Noël seule au château.
« Miss Fire, toujours aussi distraite ! »
Rogue.
Nous étions en cours de potions avec les Serpentard. J'avais regardé par la fenêtre un peu trop longtemps on dirait. Je n'aimais pas beaucoup la façon de ce professeur de rabaisser quiconque n'était pas de sa maison. Et je ne savais jamais comment interpréter ses mots, parfois blessants. Mais j'allais avoir une bien jolie surprise.
« Mais cela étant… je dois dire que vos cours particuliers servent à quelque chose, j'imagine que la connaissances des Serpentards vous profite. En quelques temps vous êtes passé de désolant à … effort exceptionnel. Je vous félicite. Mais tâchez de ne pas vous reposer sur vos lauriers.»
Un peu plus et je tombais de ma chaise. Je n'ai pas pu retenir mon sourire, le remerciant en prenant ma copie entre mes mains. A quelques tables de là, Drago me lançait un sourire fier. C'était grâce à lui que je pouvais voir mes notes en potions remonter en flèche. J'ai levé le pouce dans sa direction, ce que son ami Parkinson n'a pas manqué –malheureusement pour moi- car depuis quelques temps celle-ci aussi semblait vouloir m'en faire voir de toutes les couleurs.
En sortant du cours au côté de Harry avec lequel nous nous disputions à savoir lequel des deux serait le plus fort en Défense contre les Forces du mal –car monsieur Potter s'était habitué en début d'année à ce que je sois aussi mauvaise que lui en potions, alors il cherchait une matière où il pourrait se démarquer de moi- Pansy profitait de ce moment pour me bousculer.
Mon temps d'adaptation fait à Poudlard, je ne me gênais plus pour me défendre un minimum :
« Hey Parkinson, t'es malade ou quoi ? » je disais en ramassant ma copie de potions.
Elle ne répondait rien, se contentant de partir avec sa lâcheté légendaire en me lançant un doigt d'honneur du fond du couloir.
Ron était prêt à se servir de sa baguette, un regard de ma part pour lui intimer de la ranger. Cela ne servait à rien d'envenimer les choses. Il m'adressait un signe de tête, puis emboîtait le pas de Parkinson, car c'était le seul chemin pour rejoindre notre tour, sinon il aurait volontiers pris une autre direction.
Après un soupir désespéré face au comportement de Parkinson, je me tournais vers Harry qui lui me répondait à ce soupir en haussant les épaules. Il ne servait à rien d'épiloguer là-dessus ! Harry qui était habitué à ce genre d'altercation préférait les ignorer totalement. C'était sa tactique à lui : ignorer pour étouffer le conflit au plus vite. Vu son expérience de six années en compagnie de nos camarades vert et argent, je suivais –presque à la lettre- son conseil.
« Au fait Ange, j'ai quelque chose à te dire… »
A peine avait-il commencé sa phrase que mon regard fut attiré par un mouvement un peu plus loin. Deux Serpentards réglaient leurs comptes. Rien de très intéressant en somme.
« … donc il vaudrait mieux se préparer dès maintenant. Les professeurs ne m'ont pas facilité la tâche en m'annonçant le planning qu'hier. Il ne nous reste que trois jours avant le premier match. »
Revenant à moi illico presto quand j'ai compris qu'il parlait de quidditch, j'ai réalisé que nous allions enfin disputer notre premier match de la saison, qui commençait bien tard cette année. Les Serdaigles venaient tout juste de constituer leur équipe.
« On joue contre qui ? » je demandais en m'intéressant plus que de raison à la réponse.
J'espérais connaitre la réponse. Jouer contre Drago serait vraiment le pied, mais avec l'excitation se mêlait aussi l'angoisse.
« On joue contre les Serpentard » dit Harry avec un air blasé.
Moi je souriais ! « Ah ouais ? » je demandais avec une voix un peu trop enjouée et un sourire un peu trop étalé. Je me reprenais rapidement.
«Euh enfin.. ah merde ! Bon il va vite falloir se préparer ! Contre eux, eumh... ce serait top de gagner ! »
Il me regardait avec son air suspicieux que je n'aimais pas trop. Je n'arrivais pas à lui cacher grand-chose, malheureusement. Et je ne voulais pas qu'il sache que j'aimais bien fréquenter Drago. Cela m'évitais des ennuis avec les Gryffondors, même si tout le monde se rendait bien compte que Drago et moi, nous nous aimions bien.
« Mouais. Bon attend, j'ai une fiche à te donner, tu as oublié de me donner l'autorisation de l'infirmière. Tu n'as pas fait de visite médicale, et sans ça tu ne pourras pas jouer samedi, ok ? »
Harry était en train de sortir sa feuille, quand Parkinson passait prêt de nous, les larmes coulaient sur ses joues. Elle était bien trop fière pour nous le montrer mais, je l'avais remarqué bien avant qu'elle se cache derrière ses cheveux bruns. Plus loin, je l'aurais reconnu au milieu d'une foule, c'était Drago qui s'en allait en sens inverse. Je me demandais ce qu'il s'était passé entre les deux. Peut-être l'avait-il renvoyer bouler, je savais qu'elle était attiré par Drago et avait toujours désiré être la petite amie officielle du prince des Serpentards.
« Ange sérieux, dors les nuits parce que tu ne m'écoutes pas là ! » Harry s'impatientait. Le couloir était à présent déserté par les élèves. Il ne restait plus que Harry et moi.
« Excuse moi, Harrychou ! » je disais avec un sourire. « Bien sûr que j'irais voir Pomfresh, je m'en occupe dès que possible. Je dois filer, on se voit ce soir au repas ? »
Je m'éloignais déjà dans les couloirs, parchemin en main pour le match en lui faisant signe de la main.
« Ouais à plus ! Et arrête de m'appeler comme ça ! » criait-il.
J'ai laissé échapper un rire puis me suis empressée de rejoindre le fond du couloir. Une fois que j'ai vérifié que Harry était hors de vue, j'ai carrément couru pour rattraper Drago et lui demander ce qu'il s'était passé avec Parkinson. Arrivée près des escaliers, j'ai remarqué qu'il m'avait semé.
« Ah… merde ! » Je jetais un œil vers les étages en dessous, mais rien à signaler. Pas un bruit, pas âme qui vive. Ce n'était pas peu dire à Poudlard, avec tous les fantômes qui se baladaient dans le coin. Je soupirais déjà, déçue de ne pas avoir une petite minute privilégiée avec Drago. Une fois de plus.
C'était très étrange. J'avais l'impression d'être mariée et de rejoindre mon amant, de calculer quand est-ce que je pourrais le voir, aimant ressentir l'adrénaline d'être avec lui à ses côtés en me demandant qui remarquerait que nous sommes ensemble… sauf que je culpabilisais non pas pour un petit copain, encore moins un mari, mais pour mes amis de Gryffondor qui détestaient tous sans exceptions Drago et que je leur cachais que j'aimais être avec lui.
Rien de plus ! Nous n'étions même pas ensemble.
Mais quelques temps auparavant, Harry m'avait pris en aparté. Il tenait à ce que je sache à quel point Drago avait fait du mal à l'ensemble des Gryffondors. Je l'avais écouté et j'avais compris le ressentiment qu'ils avaient tous contre lui. J'étais même peinée quelque part que Drago se comporte de cette manière. Harry avait cherché à m'influencer pour que je décide de ne plus le fréquenter. Cela avait fait tout l'effet inverse. Avec moi, Drago était quelqu'un d'extraordinaire. Et je ne pouvais pas empêcher cette petite voix, qui me disait sans arrêt que tout le monde peut changer, tout le monde à le droit à une seconde chance. Et j'osais espérer que le fait que Drago et moi soyons bien ensemble arrangerait les choses entre les deux maisons … alors je préférais me comporter ainsi, cacher un maximum mes moments passés avec mon Serpentard préféré. Même Hermione l'ignorait, elle pensait que je ne le voyais que pour mes cours.
« Tu me prends en filature maintenant ? »
J'ai tellement sursauté que j'en ai fait tomber mes parchemins par-dessus la rambarde, mon livre de potions avec. En me retournant les mains en l'air comme si j'étais prise la main dans le sac, je me tournais vers Drago qui était juste derrière l'accès au couloir.
« Mais non. Pas.. pas du tout ! Je.. je cherchais Harry ! » je répondais en me rendant compte que j'étais ridicule.
Il était contre le mur, les bras croisés. En m'écoutant, un sourire s'est étiré sur son visage. Il s'approchait vers moi tout doucement, glissant ses mains dans les poches de sa cape.
« Ange, ce n'est pas bien de mentir ».
J'allais lui répondre, mais j'ai retenu mon souffle d'un coup. En fronçant les sourcils je cherchais mes mots. Je n'avais pas rêvé.
J'étais bilingue, il était donc normal pour moi de passer du français à l'anglais, et de l'anglais au français très facilement. Cela nous arrivait très fréquemment à la maison. Mais pas à Poudlard. Et je n'étais pas bien sûr de comprendre ce qu'il se passait.
« Mais.. Drago tu viens de me parler en français ? »
Il souriait, se postant près de moi, contre la rambarde des escaliers.
« Disons que.. j'apprend depuis quelques temps. J'ai envie de te comprendre... de me rapprocher de toi. » m'expliquait-il en m'observant dans les yeux, en baissant le ton de sa voix.
Je le regardais, scotchée. Cela me touchait plus profondément que je ne l'aurais cru. Jamais personne n'avait fait cela pour moi. Je trouvais réellement touchant qu'il s'intéresse à ma culture, au point d'en apprendre ma langue. J'avais envie de l'embêter un peu.
« Tu es un abrutit fini, tu le sais ça ? » dis-je en français.
Il semblait réfléchir, comme pour essayer de traduire ce que j'avais dit, mais il haussait les épaules.
Moi, je commençais à prendre un fou rire. Ses bases n'étaient pas encore assez solides. Dans un sens, heureusement, vu ce que je venais de lui dire.
« Tu m'as dit quelque chose de pas très gentil je pense, mais soit ! Un jour je parlerais mieux le français que toi ! » dit-il en s'asseyant sur une marche.
Je le rejoignais après avoir fait léviter mon livre de potion et mes parchemins jusque dans mes bras. Il n'y avait aucune raison que l'on reste dans le couloir, il était l'heure de se rendre à la grande salle pour le repas, mais nous avions envie, encore une fois, de passer du temps ensemble, même si cela devait durer quelques minutes seulement.
Le visage tourné vers lui je lui disais très sincèrement ce que je pensais de sa démarche.
« C'est… vraiment très touchant, vraiment. » Je ne savais pas quoi lui dire d'autre, car c'était tellement inattendu. Il ne me répondait rien, se contentant de sourire.
Je profitais de ce moment de silence pour ranger mes affaires dans mon sac en bandoulière. En relevant les yeux vers lui je me rendais compte qu'il était en train de détailler tout mon visage. Comme bien souvent ces derniers jours. J'étais ravie, mais il fallait que je perce un mystère.
J'étais déçue de moi-même de briser un moment comme celui-ci mais j'avais besoin de savoir.
« Dis-moi… cela ne me regarde pas mais.. je t'ai vu te disputer avec Pansy. Il y a un problème entre vous ? »
J'ai essayé de poser la question d'une façon la plus naturelle au monde, en essayant de lui faire voir que je me fichais de la réponse et que surtout je ne trouvais aucun intérêt à ce qu'il se brouille avec une fille qui essayait de sortir avec lui !
« Pourquoi tiens-tu vraiment à le savoir Miss Fire ? » dit-il en plongeant son regard glacial dans le mien.
« Oh, euh.. comme ça. Je suis curieuse c'est tout… » Ce qui, dit en passant, était la pure vérité au final.
Drago poussa un soupir, puis dans un haussement d'épaules me répondit très simplement.
« Et bien… je n'apprécie pas comme elle se comporte avec toi. Alors je lui ai dit de ne plus recommencer ».
J'étais ravie de sa réponse, mais Drago en colère devait être spectaculaire vu l'état de Pansy quand je l'ai croisé. Un instant je me suis demandé s'il me disait la vérité, mais j'ai choisi de le croire. J'espérais juste qu'arrive un jour ou il n'aurait plus le besoin de lui remettre les points sur les i.
« Ça te fait plaisir, n'est-ce pas ? » me demandait-il avec un sourire tout en me donnant un doux coup d'épaules. Je n'ai rien répondu, me contentant de sourire dans le vide, évitant un maximum de le regarder.
Finalement, il s'approcha de moi et me déposa un baiser sur le front, comme à son habitude.
"Bravo pour tes résultats en potions" me murmurait-il.
J'ai senti des frissons envahir ma colonne vertébrale, comme à mon habitude.
Je savais que c'était sa façon de me dire qu'il partait. Il était très mystérieux, sans jamais me dire où il allait, quand on se reverrait, et surtout ce qu'il pensait. Il descendait les escaliers et me jetais un dernier regard auquel je répondais par un signe de la main.
A ce moment, j'en étais persuadé. Même si j'essayais de refouler ce qu'il se passait en moi.
J'étais aspirée dans une sprirale, de laquelle je ne ressortirai jamais, j'en étais certaine.
Une douce spirale, enivrante, qui me donnait l'impression de voler, mais aussi, puissante par son intensité.
Sans même le connaitre entièrement, j'étais amoureuse de Drago.
POV Ron
Je ne supportais plus Parkinson, ni toutes ces serpillières de Serpentard ! Un peu mieux et je provoquais la centième altercations entre nos deux maisons. Je laissais Harry et Ange derrière moi, hâtif de rejoindre Hermione dans la salle commune. Elle m'avait dit qu'elle serait là-bas après le cour pour s'avancer dans ses devoirs. La connaissant, elle était déjà à son troisième parchemins de son devoir d'Etude des Moldus.
J'avais envie de lui parler seul à seul pour une fois. Mais pour cela, il fallait se dépêcher, car tous les Gryffondor allaient envahir la tour d'ici les prochaines heures. C'est pourquoi j'ai décidé discrètement d'emprunter un vieux passage secret de Fred et Georges. Quelques petites manipulations et me voilà en trente secondes passer derrière une armure, en train de refermer le passage à l'aide d'un sortilège. Le hasard a voulu que je me cogne la tête en me tournant, ce qui m'a demandé quelques secondes pour me remettre de mes émotions.
« Mais quoi ? Dray qu'est-ce que j'ai fait chéri ? Tu me fais mal ! »
J'ai reconnu la voix de Parkinson. Me frottant la tête à l'endroit douloureux, je suis resté silencieux derrière l'armure qui à travers la visière me laissait une vue imprenable sur la scène qui se déroulait sous mes yeux, à leur insu.
Malefoy avait plaqué Parkinson contre un mur, visiblement très en colère. J'étais surpris d'assister à ça.
« Ecoute-moi bien. Tu refais une allusion, une insulte, ou pire encore, tu touches un seul cheveux d'Ange, et je te jure Pansy que je ne serais pas tendre envers toi ! »
« Mais tu es amoureux d'elle ou quoi ? » dit-elle en haussant le ton.
Malefoy à visiblement resserrer ses poings sur les bras de la jeune fille, puisqu'elle grimaçait encore plus.
« Ne t'en mêle pas c'est tout ! Je t'ai déjà dit que c'était des conneries pour emmerder Potter. Et si tu fais échouer mon plan avec toutes tes gamineries, je te jure Pansy que tu le paieras très cher ! »
Elle hochait la tête frénétiquement et ce qu'elle lui répondait me glaçait le sang.
« S'il te plait, ne couche pas avec elle… que tu fasses semblant de l'aimer d'accord mais ne pousse pas trop le bouchon Dray.. tu sais, je suis certaine que je pourrai tout t'apporter dans la vie, te donner tout ce dont tu as besoin.. je sais ce que tu attends d'une fille, je sais ce qui fait plaisir aux hommes, crois-moi.. Drago, s'il te plait.. » expliquait-elle en lui caressant les bras, le dos, d'une manière très suggestive. Finalement, elle ouvrait sa cape pour laisser voir une généreuse poitrine presque déborder de sa chemise qui n'était pas boutonnée entièrement.
Malefoy a voulu terminer rapidement la conversation, ne se laissant clairement pas distraire, regardant sans cesse au fond du couloir, comme pour vérifier qu'il avait encore le temps de parler à Parkinson sans que personne ne le dérange. Il employait des mots plus doux pour elle, mais utiliser de façon cruelle. J'ai presque eu pitié de Parkinson.
« Tu voudrais être avec moi… je sais, chérie. Mais moi, je ne t'aime pas. Peut-être qu'un jour cela changera. Si tu me laisses respirer et surtout si tu ne me trahit pas, peut-être que je pourrais éventuellement ... faire un effort. »
« Merci… merci Dray… »
Qu'est-ce que c'était que ça ? Parkinson qui suppliait presque Malefoy de coucher avec elle… c'était écœurant de se rabaisser à ce point. Surtout qu'elle savait très bien que Malefoy n'aimerait jamais personne, et qu'il jetait les filles comme des emballages de chocogrenouilles après avoir assouvit ses besoins. Je ne savais pas si les paroles de Parkinson me choquait le plus ou si c'était le fait que Malefoy se servait des sentiments de quelqu'un à ce point là.
« Maintenant, dégages. » disait Malefoy en la rejetant. La Serpentard pleurait à chaudes larmes quand il l'encourageait à quitter les lieux. Lui, il se dépêchait de partir du côté des escaliers. Je pensais avoir tout vu. J'allais partir dans les profondeurs du passage secret quand j'ai aperçu Ange qui courrait en direction de Malefoy. Ma curiosité était trop intense, je suis ressorti et j'ai écouté toute la conversation entre Malefoy et Ange.
Quand ils sont partis tous les deux, j'ai repris mon souffle comme si j'avais été en apné durant tout ce temps.
Le cœur gros pour ma camarade et pour la mascarade dans laquelle elle était le personnage principal, j'ai enfin décidé de retrouver Hermione.
Mais le sujet de conversation allait être tout autre que celui que j'avais prévu.
