POV Harry

« Ron, tu es absolument certain de ce que tu as vu ? »

Hermione voulait connaître chaque détail de la conversation qui s'était déroulé entre Parkinson et Malefoy. Nous étions tous les trois assis près du feu de cheminée le soir même ou Ron avait surpris cet entretien tumultueux. Il était plus de vingt trois heures, et nous chuchotions afin que personne n'écoute ces révélations.

« Absolument certain. Comme je te l'ai dit, je suis sorti du cours de Potions, j'ai vu Parkinson embêter Ange. Elle était avec Harry. Une fois assuré qu'il n'y avait pas de problème, j'ai emprunté un passage secret, tu sais, celui de l'armure ! Parce que je voulais gagner un peu de temps. Et c'est là que j'ai vu la scène. Malefoy cherche à sortir avec Ange pour lui faire du mal… » Il se tournait vers moi pour terminer sa phrase. « Et pour te provoquer. Selon lui, tu seras touché par cette histoire ».

J'écoutais Ron tout en ayant une pointe de culpabilité pour Ange. Pourquoi Malefoy se servait d'elle ? Je l'a connaissais à peine. S'il tenait vraiment à me toucher, il m'insulterait à longueur de journée sur mes parents, sur les origines d'Hermione, ou sur mes amis de toujours. Mais il ne s'en prendrait pas à une nouvelle élève ! Je me remémorais le soir ou j'avais moi-même surpris Malefoy et Zabini en pleine conversation. Une conversation similaire à celle dont Ron a été témoin. J'ai décidé de le raconter à mes amis, trouvant le moment opportun pour leur raconter. Une fois fait, je lisais la stupeur et le dégoût sur leurs visages.

En regardant Hermione, je voyais le conflit qui se faisait en elle-même. Elle voulait comprendre et surtout trouver une solution pour que notre nouvelle amie, ne souffre pas à cause de ce misérable !

« C'est vraiment abominable qu'il se serve des filles de cette manière. Son comportement est à vomir ! Il est sorti avec la moitié des filles de l'école, pourquoi s'en prendre à elle pour te narguer, je ne comprend pas… » expliquait-elle en tournant en rond dans la pièce.

Hermione réfléchissait toujours, puis elle me jetait un regard, ajouté d'une légère coloration des pommettes.

« Ah moins qu'il est deviné… que tu étais attiré par Ange ? »

J'ouvrais grand les yeux. « Hermione, j'ai bien entendu ce que tu viens de dire ? Je ne suis pas attiré d'Ange. C'est une amie. Comme toi. J'apprécie beaucoup être avec elle, sortir boire un verre et rigoler. Mais honnêtement, ça s'arrête là. Les filles j'ai donné, je ne veux plus en entendre parler pour le moment, j'ai eu trop de problèmes. »

A peine ces mots sortis de ma bouche, je me tournais vers Ron.

« Excuse moi, je ne voulais pas parler de Ginny comme ça devant toi.. »

« Laisse tomber Harry ! » disait mon meilleur ami en levant les mains, « Cela ne regarde que vous, je te l'ai déjà dit cent fois, je ne m'en mêlerais pas. »

Me voilà soulagé. Il était vraiment compliqué de sortir avec la sœur de quelqu'un que l'on connait déjà. Pire encore, quand ce garçon est votre ami depuis que vous aviez franchi les grilles de Poudlard, six années plus tôt. Et que vous saviez que sa propre sœur avait couché avec son ennemi de toujours, Malefoy. Mais que bien sûr, vous ne lui ayez encore rien dit.

« De toutes façons, Malefoy ne peut rien faire ! Ange ne le voit jamais. On a parlé ensemble une fois de Malefoy et de tout ce qu'il nous a fait subir et elle était vraiment sous le choque et m'a dit qu'elle ne le verrait plus, par respect pour nous. » disais-je d'une traite, plus pour moi-même que mes camarades rouges et ors.

C'est à ce moment-là, qu'un silence s'installait entre nous trois. Je ne comprenais pas d'où il venait, mais les deux en face de moi s'échangeaient un regard lourd de sens.

« Dis-lui Ron, il a le droit de savoir après tout… » dit doucement Hermione en resserrant sa cape contre elle.

J'interrogeais Ron du regard , avide de savoir ce qu'il avait à dire. Il a mis un certain temps avant de prendre la parole, visiblement mal à l'aise.

« Et bien… une fois que j'ai vu la scène entre les deux Serpillières… j'ai vu Ange courir dans le couloir, et ne me demande pas pourquoi, mais je l'ai suivi. Et je les ai vus. Tous les deux. »

Inutile de lui demander de préciser de qui il s'agissait. Inconsciemment, je serrais un peu trop fort mon vif d'or que j'avais souvent dans ma poche. Avoir cet objet près de moi était comme certain le nommerait porte-bonheur, ou objet chétif.

La colère commençait à bouillonner dans mes veines. Ron poursuivait son explication.

« Ils étaient proches, et je dois dire que Malefoy joue très bien la comédie. Et Ange, vu son comportement, elle tombe dans le panneau.. Ecoute, je pense qu'on a vraiment un gros problème. Ange est complètement dingue de lui. C'est une évidence ! Regarde-les en cours quand nos deux maisons sont ensemble, ça crève les yeux. »

J'ai, sans le vouloir, repoussé sa phrase d'un geste de la main, trop agacé d'entendre cette information. Je savais que Ron avait raison. Combien de fois j'avais vu Ange détailler Malefoy du regard quand il était assis non loin d'elle ? Combien de fois ai-je vu ce sourire sur son visage quand il arrivait dans la grande salle ?

Je me suis levé un peu trop contrarié, Ange ne m'avait pas vraiment trahi. Je pouvais comprendre qu'elle ne me le dise pas, j'osais cependant espérer qu'elle me prévienne si elle se mettait à sortir avec lui. Mais la famille Malefoy me révulsait et depuis la mort de mon parrain, je n'avais qu'une envie, que toute la famille paie pour ça. Pour moi ce n'était pas suffisant que son père soit à Azkaban. Dès que je croisais Malefoy, mon cœur se serrait de douleur car je voyais automatiquement Sirius. Comment faire pour que Ange se rende compte de qui il était, de qui était sa famille ? Il fallait que je lui parle. Ou alors…

« Je vais absolument tout faire pour que ça n'arrive pas ! C'est le bal de Noël dans quoi, une semaine ? Je vais lui demander d'y aller avec moi, si elle refuse elle se démasque. » dis-je triomphant comme si j'avais résolu un problème de potions.

L'école organisait un bal pour les sixième et septième année, afin de nous rapprocher les uns des autres. Dumbledore pensait que cela nous donnerait un peu de baume au cœur après tous les événements.

J'étais en train de faire les cent pas dans la salle commune, tout en réfléchissant à comment amener Ange à se confier enfin sur Malefoy. Hermione était en train de me résonner mais je ne l'écoutais déjà plus. Je détestais que mes amis me cache des choses. Surtout concernant cette espèce d'enfoiré de…

« Harry, ne te couches pas trop tard. Je sais que cela te contrarie, mais ne te rend pas malade pour ça. Et puis, qu'est-ce que ça changerait qu'elle te le dise. Ses sentiments ne s'effaceront pas du jour au lendemain. Pense à autre chose.» Je la regardais monter les marches de l'escalier en colimaçon.

« Tu fiches pas de moi Hermione, je sais que tu parles beaucoup avec Ange. Donc, tu savais déjà tout, tu as certainement deviné depuis un moment ! » lui lançais-je en parlant un peu plus fort.

Claquement de porte.

C'était sa manière à elle de me dire qu'elle n'avait aucun compte à me rendre. Ron choisissait ce moment pour aller se coucher également. Je me retrouvais donc seul avec pour seule lumière le feu de cheminée qui commençait à s'essouffler.

Après avoir retourné le problème dans tous les sens, je me suis rendu compte qu'il était impossible d'interdire à quelqu'un de tomber amoureux.

Même si Ange n'était pour moi qu'une amie, j'en éprouvais tout de même un pincement au cœur.

Il s'agissait de mon pire ennemi.

Drago Lucius Malefoy.

Pov Ange

Je m'étais couché tôt ce soir là, épuisée des derniers jours d'entraînements pour être à cent pour cent de notre forme pour notre première rencontre. Et comme bien des nuits, mais c'était la première à Poudlard, les cauchemars les plus sombres venaient me hanter.

Endoloris ! Endoloris !

Toujours le même. Les mêmes cris, les mêmes sorts, les mêmes pleurs, et les mêmes meurtres.

Je tournais et me retournais sans arrêt dans mon lit jusqu'à m'enrouler le drap dans les jambes.

Avada Kedavra !

Je me suis réveillée en sursaut en m'enfonçant pratiquement la main dans la bouche pour étouffer mon cri, pour pas que les filles du dortoir ne se réveillent. Malheureusement pour moi, dans mon sursaut je suis tombée du lit, frappant la tête sur le bois sombre. Je n'ai pas bougé pendant plusieurs secondes, guettant qu'une fille se réveille mais toutes dormaient paisiblement. Quelques coups de pieds m'ont délivré du drap. Je me suis levée doucement et je me suis dirigée vers la porte, l'ai refermé puis me suis assise quelques marches plus bas de l'escalier en colimaçon. Les images étaient clairement dans mon esprit, dès que je fermais les yeux, je revoyais ces scènes horribles.

C'est là que j'ai éclaté en sanglot me laissant le loisir de ne pas me retenir. Ici personne ne m'entendrait. Mon cœur battait tellement fort que j'avais l'impression qu'il briserait mes côtes. J'étais encore dans la peur et l'angoisse de mon cauchemar qui n'en était pas vraiment un.

C'était un souvenir.

Toute tremblante, j'essayais tant bien que mal de me calmer, essuyant la sueur sur mon front, mes cheveux collés dessus. Ma respiration n'étant pas régulière pour un sou, je paniquais presque de ne plus savoir respirer correctement. Ils étaient morts, devant moi. Je m'en souvenais comme si c'était hier. Le manque frappait ma poitrine au fur et à mesure de mes sanglots. C'est à ce moment-là que j'entendais un bruit sourd suivi d'un pas rapide se diriger vers moi. Je sortais ma baguette rapidement, encore trop alarmée, je me sentais menacée.

C'était Harry qui montait les marches quatre à quatre, inquiet. Je baissais finalement ma garde en croisant son regard.

« Ange c'est toi ? » chuchotait-il. « Qu'est-ce qu'il t'arrive ? »

Il s'est assis près de moi, enroulant mes épaules avec ses bras. Ce qui me donnait du réconfort. Ce n'est qu'une fois ma respiration calmée que je lui répondais, tout en évitant son regard, un peu honteuse qu'il me trouve ici.

« C'est rien.. c'est juste.. un cauchemar. » je répondais difficilement, tentant de reprendre mon souffle.

« Et bien, il devait être drôlement effrayant.. Ange viens, on va faire un tour en bas près du feu, tu t'es cognée la tête je suppose. Je vais te soigner. »

C'est au moment de prendre sa main par précaution que je me suis rendu compte qu'un liquide sombre recouvrait la mienne. Un coup d'œil sur les marches pour apercevoir des tâches sombres. Je savais bien que les coupures au visage étaient rapidement impressionnantes, que l'on saignait abondamment, mais que bien souvent elles n'étaient que superficielles.

Je me retrouvais assise sur le canapé en face de la cheminée où les flammes léchaient encore des bûches sombres. Harry devait donc être ici depuis longtemps, une faible lueur apparaissait déjà par la petite fenêtre, annonçant le début de la journée. Quatre ou cinq heures du matin donc. Harry revenait avec un gant à l'effigie de Gryffondor.

« J'ai mis de la neige dedans… appuie ça sur ta tête. » Juste avant il m'avait lancé un sort pour refermer la coupure. Harry me regardait inquiet. C'est à cet instant que je me suis rendu compte qu'il n'allait pas bien. Dans son regard, j'essayais de percer un mystère. Jamais il ne me parlait de ce qu'il pouvait ressentir.

« Harry… qu'est-ce que tu faisais ici à une heure pareille ? »

Baissant le regard sur le sol, il a finalement haussé les épaules.

"Moi, j'évite les cauchemars." Il ne voulait pas me répondre en détails. A la place, il préférait me sonder.

« Ange, ce n'est pas la première fois que l'on t'entend faire des cauchemars pareils… qu'est-ce qu'il se passe pour que tu sembles aussi… perturbée ? Quand on te voit la journée, tu es un rayon de soleil. Mais ce n'est qu'en apparence n'est-ce pas ? Qu'est-ce qui te ronge ? »

J'étais choquée qu'il soit tout d'un coup aussi direct avec moi. Lui qui fuyait toujours la moindre situation quand on parlait de choses sérieuses. Finalement, contrairement à ce que je pouvais prétendre, les Gryffondors me veillaient de près. Comme une famille en quelque sorte.

« Étrange d'entendre cela de la part de quelqu'un qui a passé une nuit blanche dans la salle commune de sa maison. » Mes mots ont été dit dans un souffle.

Je me braquais je le savais bien.

Il n'abandonnerait pas, j'en étais certaine.

Nous étions seuls pour une fois, personne ne viendrait nous déranger, car tous dormaient.

Il levait les yeux vers moi.

« J'ai l'impression que l'on porte un lourd fardeau tous les deux. En parler pourrait nous faire du bien. » répondait-il simplement.

Un silence pesant s'installait. Je me suis installée confortablement contre le dossier du canapé, il m'a imité en prenant une couverture rouge, qu'il a fait rabattre sur nous. J'appuyais toujours la compresse froide fait maison d'Harry. Il me la prenait des mains.

"Attends, laisse-moi faire."

Il me fixait depuis quelques minutes et je gardais mon regard vairon braqué sur les flammes de la cheminée. Ce silence donnait encore plus de place à mon cauchemar dans mon esprit. Mille et une question se bousculaient dans ma tête et je ne savais plus si c'était une bonne chose de parler de moi ou non. Je ne l'avais jamais fait et je ne pensais pas que cela allégerait ma peine, au contraire.

« Si je te raconte, tu serais mon ami juste par pitié. » Et c'est ce que je pensais réellement. Ou alors il ne comprendrait jamais ma peine.

« Et c'est à Harry Potter, que tu dis ça ? »

Je me suis tournée vers lui. Je me suis sentie mal à l'aise tout d'un coup, je n'avais pas pensé à ce que lui pouvait ressentir, son histoire étant tellement sinistre et pesante. Je m'excusais auprès de lui avec un seul regard.

« S'il te plait Ange, parle-moi de toi. Explique-moi qu'elle est cette chose si horrible que tu portes sur la conscience. »

Il avait baissé son bras, enlevant le gant froid qu'il tenait contre ma tête. Je réfléchissais à toute vitesse ne sachant que faire. C'était tellement invraisemblable que quelqu'un puisse, en si peu de temps, comprendre que je portais avec moi chaque jour, un horrible souvenir. J'étais vraiment troublée qu'Harry puisse me connaître à ce point là. Posséder une grande blessure devait nous donner une sorte de pouvoir, on pouvait aussi la voir chez les autres. Pendant quelques instants, je pensais à Drago, car j'étais persuadée qu'il souffrait lui aussi.

Je ne sais pas si la fatigue à eu raison de moi, mais j'ai pris mon souffle, et j'ai parlé comme jamais je ne l'avais fait à personne jusqu'à ce jour.

« Mes parents sont Aurors depuis toujours. En fait, ils sont anglais et ont étudié à Poudlard mais se sont installés en France pour se marier et fonder leur famille… »

« Et donc, tu es née. » dit Harry en souriant, ravi qu'enfin je me dévoile. Je l'ai regardé sans répondre à son sourire.

« Non, pas tout de suite Harry. »

J'ai poursuivi mon récit en fixant le feu.

« Ma grande sœur Aurore est d'abord née. Elle ressemblait tellement à ma mère. Ensuite, il y a eu Gabriel. Et enfin, je suis née. »

« Tu ne m'a jamais parlé d'eux ! Ni de ta mère d'ailleurs. Je te croyais enfant unique comme moi. » me coupait Harry. Ses interventions ne m'aidaient pas. Elles frappaient mon cœur avec violence, et j'ai eu du mal à reprendre mon récit. Harry s'en ai aperçu, en saisissant ma main libre il s'excusa.

« Excuse-moi… continues. »

J'ai repris le récit de mon histoire.

« Mes parents ont donc eu trois enfants. Nous vivions dans le sud de la France, un endroit très beau ou il faisait tout le temps du soleil. Les cigales chantaient tout le temps. Mes parents sont célèbres chez les sorciers en France, pour leur courage, leur bravoure et surtout pour le travail accompli. En fait, ils ont beaucoup œuvré en Angleterre à l'époque ou… tu n'étais pas né. Et puis, après ma naissance, et donc également après la tienne et la fin de tu-sais-qui, ils ont beaucoup été sollicités pour des enquêtes, des arrestations.

Un jour, notre baby-sitter nous a emmené dans un parc pour enfants à côté de chez nous. On voyait que très rarement mes parents, j'ai peu de souvenir ou nous étions tous les cinq. Alors que nous étions en train de jouer tous les trois chacun de notre côté… je me rappelle que ma nourrice à disparu. Je me souviens très bien du sentiment qui m'a submergé malgré mon âge. J'ai tout de suite compris que quelque chose n'allait pas. Que ma vie allait changer à tout jamais.

Et ils sont arrivés.

Les mangemorts.»

Je me suis tourné vers Harry.

« Car, malgré ce que racontent tous les journaux Harry, tout ne s'est pas terminé comme dans les contes de fée, toi le premier le sait. Les mangemorts n'ont pas été arrêtés tout de suite. Il a fallu des mois avant de mettre la main dessus, éparpillés un peu partout sur la planète. Certains même des années. Concernant mon histoire, ils étaient trois à mon souvenir. Un pour chaque enfant. »

Je me suis arrêté un instant pour reprendre mon souffle, mais aussi parce que c'est ce moment précis que j'avais le plus de mal à raconter. Une larme à roulé sur ma joue et j'ai mis un certain temps avant de reprendre. Harry ne disait rien, sans doute pour que je ne m'arrête pas.

« Ma sœur est tombée la première. Elle n'a rien vu venir. Puis je me souviens de mon frère qui a glissé du toboggan, sans vie. Et il s'en sont prit à moi, à coup de sortilèges Doloris. C'est à ce moment que j'ai compris que ma nourrice était toujours sur les lieux, parce que j'entendais ses hurlements. Le troisième mangemort la tenait par les cheveux et la forçait à regarder, pour qu'elle puisse témoigné de l'horreur à mes parents, mais aussi pour lancer un avertissement à tous les Aurors. Elle hurlait si fort… Je me souviens avoir eu un coup sur le visage.

Je me suis réveillée dans un hôpital quelques semaines plus tard. Sans frère et sœur. Les Mangemorts me pensait morte. J'avais quatre ans. Depuis ce jour je suis hanté par ce souvenir. Je me revois, impuissante, incapable d'aider qui que ce soit. Affaiblie par mon âge. Ronger par la haine. »

Après une minute à contempler le feu, qui m'a semblé une éternité, je me suis tourné vers Harry en essuyant mes larmes.

« Mes yeux étaient bleus à ma naissance. Celui qui est marron avec quelques petites tâches bleus, c'est le résultat de ma torture. Chaque jour, quand je me regarde dans le miroir, je me souviens. Je n'ai pas un jour de répit, ou je pourrais tenter d'oublier même pendant quelques minutes. Mes yeux me rappellent ce jour là...

Je souffrirais pour toujours. »

Il n'a rien dit, les yeux brillants. Il m'a simplement prise contre lui, ma tête sur son épaule, et me caressait les cheveux pour m'apaiser. J'ai fermé les yeux et j'ai resserré mon étreinte.

Le temps a passé silencieusement. Le soleil se levait tranquillement en même temps que nous nous apaisions dans les bras l'un de l'autre. Harry m'avait aidé me soulager finalement. Nous nous sommes endormis l'un contre l'autre.

Finalement, Harry avait raison.

C'était un réel soulagement d'avoir partagé mon histoire. C'était comme déversé un bout de peine dans le néant, abandonner une partie de ma douleur.

Malgré tout, et je le savais tout au fond de moi, tout comme mon enfance…

Mon cœur resterait brisé à jamais.

POV Drago

Cette matinée ne pouvait être plus merveilleuse. De bonne humeur - ce qui était extrêmement rare en passant - je m'affairais à revêtir correctement ma tenue de Serpentard. Pas n'importe quelle tenue, celle de Quidditch. Ma préférée à l'école, car les filles bavaient à mon passage. C'était mon petit moment de récréation en quelque sorte. Un petit sourire satisfait sur le visage, je me contemplais dans le miroir. En noir et vert, les cheveux très légèrement décoiffés et humides.

Merlin, je suis une bombe !

A Poudlard, on pouvait dire que les jours de match étaient l'occasion de toutes les filles célibataires -ou pas- de reluquer la musculature des athlètes qui s'apprêtaient à entrer sur le terrain. Pour moi, la compétition commençait dès l'entrée dans la grande salle pour le petit-déjeuner. En général, je faisais beaucoup plus de ravages que Potter. Tss, l'autre balafré ne prenait même pas la peine de se regarder dans le miroir ! Quoi que, depuis le début de l'année j'avais bien remarqué qu'il essayait de se hisser à mon niveau. Mais je ferais tout pour le repousser brutalement au bas de l'échelle, comme toujours.

Sûr de moi, je suis allé rejoindre ma table de Serpentard. Petit arrêt obligatoire vers la porte d'entrée pour laisser le loisir aux demoiselles de me reluquer gratuitement. J'esquissais un sourire satisfait, constatant toujours l'effet provoqué à toutes ces pimbêches. Et je me délectais de les ignorer.

« La vache ! Tu as vu Dragooo ? Une bombe atomique ! Je le verrais bien sous la douche après le match... »

« Je le verrais plutôt dans mon lit ! »

Un regard vers la table des bouffons d'ors pour m'apercevoir que mon tapage était vain.

Il n'y avait ni Potty.

Ni Weasley.

Ni Sang de Bourbe.

Ni Ange.

Un peu plus contrarié qu'au levé du jour, je me suis assis entre Blaise et Pansy, qui celle-ci m'offrait déjà les services d'un hôtel quatre étoiles.

« Dray, voilà ton jus d'orange pour avoir un maximum de vitamines. Et tiens, une assiette d'œufs brouillés pour être d'attaque contre Potter. Et là, tu as des toasts grillés et recouvert de confiture de framboises, comme tu les aimes.»

Inutile pour moi de lui répondre quoi que ce soit. C'était parfait, mais si je lui disais, elle penserait qu'à la fin de l'année, je l'aurais demandé en mariage. Il valait mieux prendre des précautions avec Pansy. Parfois, elle m'inquiétait un peu, je pensais que son obsession envers moi disparaîtrait mais c'était loin d'être le cas, elle s'intensifiait avec les années et il m'arrivait de me demander si elle ne devenait pas folle tout court. Je ne savais plus comment me débarrasser d'elle. Méthodes douces ou fortes ne fonctionnaient pas. Rien que d'y penser, j'en avais des aigreurs d'estomac.

J'étais nerveux, sans comprendre pourquoi. Pourquoi, putain, pourquoi les Gryffondors n'étaient pas à table, c'était quoi ce bordel ?! D'ordinaire Potty aimait prendre son petit déjeuner très tôt les jours de match. Personne ne m'adressait la parole à ma table et c'était une règle d'or lorsque nous affrontions les rouges et ors. Si un pauvre malheureux, m'adressait ne serait-ce qu'une seule phrase, vous pouvez être certain qu'il aurait mal au cul pendant les cent prochaines années. J'avais besoin de toute ma concentration avant d'affronter le balafré.

Blaise lisait son journal, Pansy me regardait dans les moindres détails. Crabbe et Goyle se goinfraient.

Ca, c'était normal.

Mais je commençais à avoir sérieusement mal à l'estomac, plus rien ne pouvait passer et le jus de fruits que je venais de boire était comme de l'acide qui brûlait tout sur son passage. Ce qui n'était pas normal. Pourquoi est-ce que je me sentais autant contrarié ? Impossible de comprendre. J'allais me lever de table quand je me suis rendu compte que la Sang-de-Bourbe riait avec le rouquin, à sa place habituelle. Comment étaient-ils arrivé là ? J'avais dû les louper sans faire attention, ce qui m'alertais encore plus. Rien, d'ordinaire, n'échappait à ma vigilance.

Rapidement j'ai vérifié une place à la table des Gryffy.

Vide.

Puis une autre.

Vide aussi.

Dean Thomas passait non loin de notre table, il discutait bruyamment avec Finnigan, comme à leur habitude.

«... et c'est Ron qui les a trouvé ! Ils dormaient l'un contre l'autre dans la salle commune. Ahah, Harry n'a pas traîné avec Ange ! Coucher avec une fille dans la salle commune, il faut le faire ! Moi je...»

Mon sang n'a fait qu'un tour alors que j'écoutais leur conversation, le regard noir braqué sur eux. Mais je sentais la violence exploser dans ma tête lorsque j'ai regardé à l'entrée.

Il y avait Potty et Ange. Jusque là, tout allait -plus ou moins- bien dans leurs attitudes. Je voyais juste la face du balafré, Ange était de dos. Quelques instants plus tard, et sans que je n'en connaisse la raison, Ange a serré Harry contre elle, l'a embrassé sur la joue et a quitté la salle. Mes maux d'estomac ont redoublé d'intensité. Le balafré lui, a filé vers ses amis, l'air heureux. Ginny Weasley faisait la gueule et devait avoir le même regard que moi.

Potter avait vraiment couché avec Fire ?

Je n'ai pas réfléchi une seconde de plus. Je me suis levé tout en essayant de cacher ma rage, et je suis allé à la rencontre d'Ange. Mes camarades de maison ne me demandaient pas ou j'allais, et c'était bien normal un jour de match, mais sans que je ne le remarque, Blaise me regardait avec suspicion. La porte de la grande salle derrière moi, j'ai accéléré le pas et j'ai aperçu Ange monter les étages du château.

«Ange, attends-moi ! » je hurlais presque dans le couloir.

Elle s'est tournée vers moi, un sourire a éclairé son visage. J'ai voulu dans l'instant retirer ce sourire en lui demandant ce qu'elle foutait avec Potty devant tout le monde et surtout, qu'est-ce qu'il s'était passé entre eux cette nuit. J'ai vu son sourire disparaître alors qu'elle prenait conscience de mon humeur massacrante et j'allais lui japper dessus pour savoir ce qu'elle foutait en pleine nuit avec Potter.

Mais, je n'ai pas pu lui demander, mon souffle s'est stoppé net lorsque j'ai vu un horrible bleu sur son arcade. J'ai tout de suite effleuré la blessure du bout des doigts, ma colère tombant immédiatement.

« Salut ! Ne t'inquiète pas, ce n'est rien, j'allais demander à Pomfresh un petit quelque chose pour calmer la douleur. » me disait-elle, avec sa voix douce.

Hors de question de la laisser entre les mains de Pomfresh. Aucune confiance en elle, elle empirerait son cas. Sans réfléchir, je saisissais sa main et marchais d'un pas rapide, beaucoup plus rapide qu'Ange qui commençait à protester, et j'ai poussé la première porte que je trouvais sur mon passage, m'engouffrant dans la pièce avec elle. Elle protestait mais je ne l'écoutais pas. En regardant autour de moi, je me suis rendu compte du lieu où nous étions.

C'était la salle de bal, qui apparemment, commençait à être décorée pour le bal de Noël qui aurait lieu prochainement. Il y avait même une petite musique douce, comme si le lieu se préparait lui aussi à l'événement.

« Mais Drago, attends ! Où est-ce que... oh, c'est joli, c'est surement pour la soirée de samedi prochain » dit-elle en repoussant très lentement une mèche de cheveux qui était contre le bleu, signe qu'elle souffrait au moindre contact.

« Je vais te soigner ça Ange, qui est le débutant qui a refermé ta plaie, que je l'envoi à Ste Mangouste après lui avoir cassé la gueule ! On dirait presque que tu saignes encore. » Je ronchonnais de voir un travail de cochon pareil. Avec ma main, j'inclinais le visage d'Ange vers la lumière mais cette dernière était bien plus petite que moi, je ne voyais donc pas correctement. A coté de nous une table assez haute pour que je détaille sa blessure. Sans lui demander, j'ai placé mes mains autour de sa taille pour la soulever et l'asseoir sur la table.

« Qu'est-ce qu'il t'es arrivée, Ange ? » lui demandais-je en me rapprochant pour déterminer l'étendue de la blessure.

Je sentais à sa voix qu'elle était troublée par mon comportement, mais je n'y faisais pas attention.

«Oh, à vrai dire c'est ridicule. Je suis tombée de mon lit cette nuit ! » me répondait-elle avec un petit rire.

« C'est Potter qui t'a fait tomber pendant que vous couchiez ensemble ? Tu as pris ton pied au moins ? » je demandais d'un ton claquant.

Elle m'a pris la main qui était sur son visage tellement rapidement, que ça a claqué contre la peau. Je baissais les yeux vers elle, les siens sont devenus rapidement plus sombres.

« Non mais, ça va pas la tête ? Où tu vas chercher des trucs pareils ? »

J'étais surpris moi-même d'avoir employé ce ton contre elle. J'étais réellement rongé par la curiosité. Du moins je pensais vraiment que ce n'était que de la curiosité. Je prenais conscience que je ne comprenais pas vraiment ma réaction. Pourquoi est-ce que j'avais perdu mon calme à la grande salle ? Qu'est-ce que je pouvais m'en moquer des histoires de Fire ? Mes maux d'estomac me rendait agressif. Et si elle couchait avec Potter, ça rendrait ma petite mission plus compliquée, voir complètement vaine, voilà pourquoi j'étais autant sur les nerfs, sans aucun doute.

« Finnigan l'a dit dans la grande salle, tu t'es envoyée en l'air avec Potter. » je disais presque comme un reproche. Je n'ai pas pu me retenir, je voulais savoir le fin mot de l'histoire.

Ange a roulé des yeux et poussé un soupire.

« Bon Drago... j'ai réellement chuté de mon lit cette nuit, et quand je suis allée dans la salle commune, Harry y était pour préparer le match. On a discuté et on s'est endormi comme deux larves sur les plans. Ron s'est levé, nous a vu tous les deux endormis dans la salle commune et nous a taquiné là-dessus, et n'a pas manqué de le raconter à tous les Gryffondors. Satisfait ? Et c'est Harry, le débutant, qui a tenté de me soigner. Ma plaie est dans cet état parce qu'il était quatre heures du matin, il ne devait pas être bien frais. Alors maintenant, tu te calme et tu t'occupes de tes affaires de Serpentard, c'est compris ? Je ne vois pas de quel droit tu oses me faire un procès, qu'est-ce qui te prend ? Qu'est-ce que ça peut te faire, ce que je fais de ma vie, putain ?! » a t-elle dit sur un ton de remontrance.

Elle commençait à me repousser pour descendre de la table et sans doute s'en aller mais je la ceinturais pour qu'elle reste en place. Cette action nous a freiné tous deux dans nos gestes, en revanche nous nous défions du regard.

Je la regardais de mes yeux glacials, ceux que j'utilisais contre tous mes camarades afin de les faire passer aux aveux, n'importe lesquels. Elle me regardait sans ciller. J'étais vraiment sur le cul qu'elle me parle comme ça. C'était surement la seule personne de tout Poudlard, non, de tout l'univers qui avait le droit de m'adresser la parole de la sorte. Je haussais les épaules, évitant son regard, en faisant comme si ce qu'elle me disait m'était égal.

« Et je l'ai serré dans mes bras pour lui dire bonne chance. »

Pourquoi me disait-elle cela ? Je l'interrogeais du regard en relevant les yeux sur elle.

« Oui Drago, j'ai bien vu que ça te contrariait dans la grande salle.» ajoutait la blonde, non mécontente de me préciser cette information.

J'ai préféré ignorer cette remarque. Elle se trompait, je n'étais pas contrarié. J'étais... mal réveillé voilà tout. J'avais mal à l'estomac, ça me rendait agressif, point barre. Je reprenais mon activité pour refermer sa plaie comme si de rien n'était, mais je me trahissais en reposant mes flacons brutalement sur la table. Je terminais de la soigner doucement, prenant le temps de refermer la blessure et de faire disparaître la cicatrice. Une fois terminé, j'ai remarqué qu'Ange avait les yeux levés sur toutes les décorations de la salle, qui était splendides pour une fois.

La décoration me ressemblait. Froide, de glace, brillante et sombre à la fois.

Je sentais que je m'étais détendu le temps des soins, mon estomac s'était calmé et ma respiration était plus souple.

« Ne me refais jamais une frayeur comme ça Ange... » disais-je en faisant disparaître un petit flacon désinfectant, sur un ton bien moins agressif que quelques minutes plus tôt.

« Tu parles du bleu ou du fait que j'aurais pu sortir avec quelqu'un d'autre que toi ? » lançait-elle simplement.

J'ai voulu ignorer sa question. Une question idiote et complètement à coté de la plaque. Non mais franchement, elle se prenait pour qui ? Comme si je me préoccupais de ce qu'elle faisait! J'ai voulu faire comme si de rien n'était et filer sur le terrain pour préparer le match qui nous opposerait.

Je voulais faire redescendre Ange de la table, c'est pourquoi j'ai placé mes mains sur sa taille et j'ai relevé les yeux sur elle.

Elle a baissé les siens, vairons, sur moi.

Je ne sais pas ce qu'il s'est produit à cet instant là.

Le temps, semblait prendre une tout autre tournure.

Il s'arrêtait, ou bien revenait-il en arrière... ?

Le silence s'était-il installé?

Ou bien la douce mélodie qui s'élevait dans la salle était elle encore plus présente ?

Est-ce que la couleur rouge et or de son uniforme s'atténuait, ou bien n'y prêtais-je plus aucune importance ?

Était-ce mon cœur, qui faisait autant de bruit dans mon corps ?

Pourquoi est-ce que j'avais l'impression de souffrir, et d'être heureux à la fois ?

J'ai laissé échapper un léger soupire comme pour répondre à Ange. Comme pour lui faire comprendre que je ne pourrais jamais me dévoiler aussi précisément qu'elle posait des questions. Ange a délicatement repoussé une mèche de mes cheveux qui tombait sur mes yeux, tout en prononçant doucement mon nom, comme pour m'apaiser.

Un geste qui à tout déclenché.

Doucement, j'ai parcouru le peu d'espace qui nous séparait, ses genoux ont encerclé ma taille. Mes mains sur sa nuque, je me suis alors arrêté, continuant de la regarder dans les yeux légèrement penché vers elle. Qu'est-ce qui se passait bon sang ? Je n'avais pas prévu de l'embrasser aujourd'hui, pas un jour de match !

Je n'arrivais plus à contrôler ni mes réactions, ni mon corps.

Il s'est passé une ou deux secondes seulement pour que je me pose toutes ces questions. Finalement, je les aient enfoui au plus profond de moi pour poser mes lèvres sur les siennes pour l'embrasser. Rien à voir avec toutes les autres fois ou j'ai séduis une fille, non.

Je voulais simplement poser chastement mes lèvres sur les siennes, mais une réaction qui m'était inconnue me parcourait alors que je l'embrassais pour la première fois. Un étrange courant est partit de sa bouche, me transperçant le corps jusqu'aux pieds. Je n'ai pas pu m'en tenir à cela, juste un simple baiser alors que je sentais une douce chaleur me parcourir.

Car ce n'était pas un simple baiser.

Nous étions tous les deux aveuglés et conduit par quelque chose que l'on ne saurait nommer sur l'instant. J'ai remonté mes mains de sa nuque à son visage, voulant l'approcher encore plus près de moi qu'elle ne l'était déjà. Elle aussi, ne pensait pas qu'une telle intensité nous transpercerait, parce qu'elle ne me touchait pas au départ, mais rapidement, ses bras sont passés de ma taille, à mon dos, à ma nuque, serrant ses jambes autour de moi, me rapprochant encore plus d'elle. Rien que ses mains sur moi fortifiaient le feu, le brasier qui était en train de me parcourir. Parfois, nous nous regardions pour interrompre ce baiser, mais il y en avait toujours un pour replonger sur l'autre et approfondir notre baiser, ajoutant parfois un soupir, pour allonger l'instant, qui a duré quelques minutes sans que l'on ne se rende compte de rien. Cette étreinte, qui semblait si naturelle semblait être vitale pour nous, car aucun des deux ne comptait y mettre un terme, aucun des deux sans doute ne trouvait satisfaction de cette exaltation. C'est pourquoi nous avions repoussé au sol nos deux capes qui ne nous permettait pas une liberté de mouvement idéale. Au sol, le vert et le rouge étaient emmêlés l'un à l'autre comme nos corps, qui ne souhaitaient qu'explorer l'autre, le cueillir et l'embrasser à n'en plus finir.

Cette douceur, jamais je ne l'avais vécu. Je sentais dans tout le corps d'Ange l'émotion du moment, qui me transperçait également.

Habitué aux baisers beaucoup plus fougueux, voir brutaux, je découvrais en même temps qu'elle une expérience tout autre.

Que peu de monde n'ai jamais ressenti au cours de sa vie, j'en étais sûr.

La passion.