Pov Harry
Je venais d'enlever Ange des mains de Malefoy. Il commençait sérieusement à m'énerver le blondinet ! Tourner autour d'Ange, constamment, me rendait réellement dingue et irritable. Je savais en plus que c'était le but du Serpentard, mais Ange tombait encore et toujours dans le panneau. Elle était trop fragile, loin de ressembler à Hermione qui était une femme bien plus forte qu'elle émotionnellement. Je me suis tourné vers lui avec un sourire, pour l'agacé beaucoup plus que je ne l'étais moi-même… même si quelque part, la raison de ma propre colère m'échappait. Nous sommes arrivés, Ange et moi, près d'Hermione et Ron qui riaient aux éclats en écoutant des blagues douteuses de Seamus et Dean.
Hermione s'est tournée vers nous. Elle avait vu Ange approcher Malefoy quelques instants plus tôt et m'avait demandé de ne pas faire de vagues. Selon elle, je pourrais faire du mal à Ange. Et vu le regard de ma meilleure amie sur moi, c'était peut-être ce que j'avais fait. J'ai jeté un coup d'œil à Ange, qui avait l'air ailleurs.
« Ben alors Ange, tu en fais une drôle de tête ! » s'est exclamé Dean. Cette remarque a attiré tous les regards du groupe sur Ange. Elle n'a pas répondu. A la place, elle a haussé les épaules et a mangé des framboises qui étaient au creux de sa main, puis s'est mise contre le mur fixant un point devant elle. L'ambiance bon enfant s'est aussitôt alourdit. Hermione m'a jeté un regard noir pour confirmer mes doutes : j'étais le responsable de la petite mine d'Ange.
« Hum hum.. et bien, si nous allions boire un verre ? Ange tu viens ? » je lui ai timidement jeté un coup d'œil, mais celle-ci refusait de me regarder. J'ai alors fait glisser ma main sur son visage comme je l'aurais fait avec une enfant, pour la réconforter.
« Oui… je vous rejoins. » m'a-t-elle lancé avec lassitude. J'ai soupiré face à son attitude, même si je savais que j'en étais le seul responsable. J'avais dû aller un peu loin. Elle et moi avions tendance à avoir un rapport tantôt cordial, tantôt électrique. Je suis allé me chercher un verre et j'ai croisé quelques Gryffondors au passage, avec lesquels j'ai pris le temps de discuter pendant quelques minutes. Je pensais que Ange était avec Ron et Hermione, et je me trompais lourdement. C'est à ce moment-là, que c'est arrivé.
Ca a commencé par un grincement de porte auquel nul d'entre nous n'a prêté attention. En revanche, les sifflements et autres exclamations des élèves ont perturbés notre discussion nous forçant à nous retourner vers la porte d'entrée. Je n'ai pas très bien compris au tout départ ce qui faisait applaudir certains élèves de Serdaigle. Les Gryffondors et les Serpentards en revanche restaient fixes et muets, une mine consternée devant ce qu'ils voyaient.
« Mais… mais c'est Ange et Malefoy ?! » s'exclamait Ron en se tenant le front. Hermione lui a tapé le bras.
« C'est bon Ron, nous l'avons tous vu. Et ce n'est pas la peine d'en faire toute une histoire. »
Je les écoutais à peine. Je venais de voir ce qui avait interrompu le brouhaha de la salle. Voir Malefoy prendre le visage d'Ange dans ses mains… voir Ange tenir les bras de Malefoy… l'un contre l'autre, ignorant le reste du monde. Je n'ai jamais autant serré les poings de ma vie. Malefoy s'est détaché d'Ange puis lui a encerclé les épaules pour l'emmener plus loin dans les couloirs. Je me suis tourné vers Hermione.
« Si il y a une histoire, elle vient d'Ange. » Hermione a froncé les sourcils face à mon discours. Ginny a profité de ce moment de tempête pour s'incruster dans le groupe.
« Harry, arrête. La seule histoire qu'il y aie, c'est entre toi et Malefoy. Elle n'y est pour rien. » soulignait Hermione.
« Tu plaisantes Hermione ? Malgré tout ce qu'il lui a fait subir, elle retombe dans le panneau encore une fois et se moque de nous en passant ! » je répondais en haussant le ton.
« Elle ne se moque de personne, Harry ! Ce qu'il se passe entre eux, ne regarde qu'eux ! Et si cela ne te plait pas, tu tournes la tête mais arrête de vouloir forcer Ange à penser comme toi. Même si tous les Gryffondors nous détestons Malefoy, et nous avons nos raisons, Ange lui a trouvé quelque chose qui soit assez bon et pur pour qu'elle puisse ressentir quelque chose pour lui. Et cette chose nous échappe alors donnons leur une chance de nous prouver que l'on se trompe sur le compte de Malefoy. On parle d'Ange Fire, la fille la plus respectable que je connaisse dans cette école. Et si elle peut apporter un peu de paix entre les deux maisons alors je serais la première personne à la remercier. » Hermione me passait un savon devant tout le monde, et contrairement à l'effet qu'elle souhaitait je m'énervais encore plus.
« Quelque chose de bon et pur ? Ahahah ! On aura tout vu, on parle de l'autre blondinet Hermione ! Il ne se passe rien entre eux, c'est Malefoy qui la manipule !»
Ginny s'était placée derrière moi et appuyait mes propos par des petits mouvements de tête.
« Tu as bien vu comme ils se dévorent du regard depuis qu'elle est arrivée Harry ! Crois-moi, je pense que le petit jeu de Malefoy l'a dépassé ! Ce n'est plus de la manipulation, il se passe réellement quelque chose entre eux. » m'a lancé Hermione.
« Elle a raison. »
J'allais répliquer, mais Parkinson venait de me couper la parole. Elle avait les yeux rougis et bouffis, le maquillage dégoulinant sur ses joues. Elle me faisait presque de la peine dans sa robe verte et trop gonflée à mon goût.
« Mais sachez-tous une chose. Je sais que Dray se trompe sur son compte, et je ferai tout pour briser ce couple, vous ramasserez votre Gryffondor à la petite cuillère. » expliquait-elle d'une voix froide.
« Garde tes menaces Parkinson, tu es juste rongé par la jalousie ! »
Dean venait de s'interposer. Pansy a éclaté d'un rire dénué d'humour.
« Vous êtes pitoyable. Une des vôtres à le béguin pour votre pire ennemi, et vous la défendez toujours ! Attendez et vous verrez, elle va vous trahir cette conne. Je vais m'assurer personnellement de la misère de Fire, comptez sur moi !»
Paff.
A peine avait-elle terminé ses mots qu'Hermione a giflé Pansy devant toute l'assemblée. C'était la première fois que je voyais Hermione utiliser la violence pour se faire entendre. Surtout la première fois depuis son admission à Poudlard – après son coup de poing mémorable sur Malefoy en troisième année- qu'elle utilisait la violence pour défendre une amie.
Pansy a voulu répliquer, mais Blaise l'a ceinturé en titubant.
« Tout doux Parky chérie, on ne va pas faire de bruit, sinon les professeurs vont débarquer, hein ? » Il sentait l'alcool en plein nez et ses yeux brillaient trop pour nous faire croire qu'il était sobre. Il n'a pas pu retenir Parkinson bien longtemps compte tenu de son état, et celle-ci s'est dégagée d'un coup d'épaule et a foncé sur Hermione, et tentait de l'étrangler sous les yeux de tous.
« HERMIONE ! » Ron hurlait, et avant que l'on ai pu réagir, Crabbe et Goyle nous ont bloqué pour qu'on ne puisse intervenir. Alors que je pensais qu'Hermione allait se faire tabasser par Parkinson sous nos yeux sans que l'on ne puisse faire quoi que ce soit, un éclair rose poudré a foncé sur Parkinson, arrivant de nulle part. C'était Ange.
Elle a donné un léger coup de pied derrière le genou de Parkinson pour la déséquilibrer, lui a saisi le bras en le laissant tendu lorsqu'elle tombait par terre et s'est assise sur elle, le genou contre son épaule et lui tordait le poignet. La Serpentard ne pouvait plus bouger. Si elle tentait un mouvement, une vive douleur aparaissait. En quelques secondes, Ange avait maîtrisé la brune. Il n'y avait aucune violence dans les gestes de la Gryffondor, ils étaient juste méthodiques pour neutraliser une menace, administrés avec sang froid et calme. Malefoy était juste derrière elle, sa baguette pointée sur moi. Je n'arrivais plus à réfléchir.
« Espèce de lâche Malefoy ! Tu attends qu'on soit bloqués pour nous attaquer, comme d'habitude ! » je lui hurlais dessus. Il a roulé des yeux en soupirant.
« Ferme-là Potter, ce n'est pas toi que je menace ! Crabbe, Goyle, dégagez de là. Si je vous vois encore dans trente secondes dans la salle, je vous massacre. »
Je suis resté sur le cul. Les deux imbéciles de chez Serpentard sont partit aussi vite qu'ils nous avaient ceinturé Ron et moi. C'est à ce moment-là que Ron et moi avons remarqué qu'Hermione était à genoux, en train de se masser le cou. Ron est allé près d'elle pour l'aider à se relever. Moi je ressentais une profonde culpabilité. Elle avait giflé Parkinson sous la colère, colère que j'avais provoqué.
« Viens Mione, je t'emmène à l'infirmerie. » Ron et Hermione sont passés devant Parkinson et Ange.
« Merci… merci Ange… » a murmuré Hermione, la voix brisée.
Ange, elle, avait le regard sombre toujours sur Parkinson et ne semblait pas décidé à la relâcher. Malefoy est arrivé devant elles, puis a tendu la main vers Ange.
« C'est bon, relâche la. » lui a-t-il dit d'un ton qui m'écœurait.
La Gryffondor s'est redressée quand Parkinson a éclaté en sanglot, et elle est allée auprès de Malefoy, sous mes yeux stupéfaits. Parkinson s'est redressée et est sorti de la salle en courant. Ange s'est tournée vers moi.
« Ca va Harry ? »
Je ne lui ai rien répondu, trop choqué par ce qu'il venait de se passer. Je venais de comprendre les paroles d'Hermione. J'avais tord à mon plus grand regret. Il se passait réellement quelque chose entre les deux en face de moi, j'étais juste trop têtu pour le reconnaître. J'observais leurs deux mains se chercher et s'enlacer, comme si elles ne pouvaient plus vivre l'une sans l'autre. Mon cerveau allait à vive allure, trop vive allure pour que je réfléchisse à ce que j'allais dire. Trop vite pour que je mesure mes paroles.
« Ca allait, avant que tu n'arrives à Poudlard. »
Elle m'a regardé avec ses yeux vairons d'une façon indescriptible. Ses yeux ont brillé comme tout à l'heure près de la fontaine d'alcool. J'ai vu ses mâchoires se crisper et le moindre détails des réactions de son corps face à mon attaque verbale. Elle perdait le contrôle en elle-même, mais faisait tout pour que cela ne se voit pas. J'ai jeté un coup d'œil sur Malefoy qui me regardait d'un air sombre, les sourcils légèrement relevé.
« Ne fais pas le choqué Malefoy, tu es bien plus fort que moi pour blesser les gens ! C'est de ta faute tout ce qu'il se passe !» je lui criais dessus.
"Harry, je t'en prie.. il faut vraiment que vous commenciez à tourner la page, et avancer tous les deux." commençais Ange en parlant de Malefoy et moi, mais je lui coupais la parole.
"Tu veux savoir Ange, jamais, jamais je ne pourrais tourner la page. Tu sais pourquoi ? Je te pose la question mais je sais que tu es loin d'être une idiote et que tu fais juste semblant de ne pas savoir. Le père de Malefoy, c'est un Mangemort qui a essayé de nous assassiner, moi, Hermione et Ron, ma Ginny, Luna et Neville ! Mon parrain Sirius Black est mort ce soir-là. Comment veux-tu que je tourne la page ? Jamais je ne pourrais oublier ! Tout comme jamais je n'oublierai que le père de Malefoy est un exemple à suivre pour ton nouveau mec. Je te laisse reflechir des conséquences pour ta propre vie à toi, si tu vois ce que je veux dire !" je déballais sans pouvoir m'arrêter.
Face à mes mots, et avant la fin de ma tirade, Malefoy a relâché la main d'Ange et s'est dirigé vers la sortie, la mine sombre.
Je n'ai pas laissé répliquer Ange. A la place j'ai laissé tous mes camarades Gryffondor sur place et j'ai filé droit à la sortie, une rousse à mes talons.
Pov Ange
Le bal s'était terminé bien assez tôt. En fait, Dumbledore était intervenu et nous avait tous viré de la salle. Il était déçu du comportement des élèves… mais en même temps, ne jouait-il pas avec le feu en laissant Harry et Drago dans la même pièce sans surveillance ? Il nous avait promis une sentence exemplaire à la rentrée et connaissant Dumbledore grâce aux récits de mes parents, je savais qu'il ne manquait pas d'imagination et que nous devions redouter le pire.
Après l'explication de Harry, j'avais cherché Drago dans la salle et finalement je me suis aventurée dans les couloirs en direction de la salle commune de Serpentard. Après une bonne foulée, je trouvais Drago qui allait en direction de sa maison.
"Drago ! Attends-moi !" je lui lançais en arrivant près de lui.
Il s'est tourné vers moi, sans sourire.
"C'est bon Ange, je vais me coucher, tu devrais en faire autant." me répondait-il sur un ton qui se voulait froid. Il était visiblement furieux de ce qu'avait dit Harry dans la salle de bal, devant tout le monde.
"S'il te plait, je voudrais.. je voudrais juste être avec toi ce soir." je répondais sur un ton qui voulait l'amadouer.
"Je voudrais dormir, j'ai besoin d'être seul." m'expliquait-il en évitant mon regard.
Je sentais mon cœur se resserrer et en même temps une certaine contradiction m'envahir.
"Okay, alors je te raccompagne." j'annonçais sans lui laisser le choix.
J'ai entendu son soupire, mais j'ai choisi de ne pas y prêter attention. Je voulais lui faire comprendre que les mots d'Harry ne me donnait pas envie de m'éloigner de lui. Ils avaient eu l'effet inverse. Je voulais que l'on parle de ce qu'il avait dit. Je n'apprenais pas grand chose à vrai dire, car même si je faisais tout pour ne pas m'intéresser à l'actualité, j'en étais plus ou moins forcée compte tenu du statut de mes parents.
Nous marchions en silence dans un couloir qui était la dernière étape commune de notre petite marche. Le seul bruit était celui de mes talons claquant sur la pierre. Les mots de Harry flottaient dans mon esprit, le père de Drago était un Mangemort... cela ne faisait que compliquer les choses concernant notre histoire. Mais je refusais que ce soit un obstacle. J'avais besoin de connaître le point de vue de Drago concernant les activités criminelle de son père.
Perdue dans mes pensées, je n'ai pas remarqué que Drago s'était arrêté. Il était devant moi et je me suis légèrement heurtée à lui. Il s'est tourné vers moi et a prit mes mains dans les siennes.
« Moi aussi je voudrais rester avec toi ce soir. » a t-il murmuré.
J'ai levé les yeux sur lui en sentant la chaleur de ses doigts se répandre dans mes paumes. J'ai lu dans son regard l'inquiétude mêlée à une pointe d'amertume. Amertume que je partageais. La soirée avait été assez chaotique. Et de plus, demain matin et pour deux semaines, nous serons éloignés l'un de l'autre. Un pays entier nous séparera. Lui en Angleterre, moi en France. Nous avions mis des semaines à enfin nous comprendre et affirmer nos sentiments l'un à l'autre et dès demain il faudrait se contenter de souvenirs pendant quinze jours… quelques lettres peut-être. Ce qui était déjà pas mal, j'avais l'habitude de vivre loin des personnes qui comptaient le plus pour moi. Mes parents en premières lignes. Mais nous avions tellement besoin de parler... que ces semaines seraient bien cruelles à vivre.
C'était la première phrase qu'il m'adressait sans devoir me répondre depuis l'événement de la salle de bal. Je regardais ses yeux bleus qui s'assombrissaient depuis qu'il avait « parler » à Harry.
Je n'ai rien dit car quelque chose attirait mon attention sur ma gauche, dans l'ombre. A côté de nous, dans la roche se dessinait une forme. Comme le ferait un enfant qui dessine les contours de sa main, les contours d'une porte apparaissaient subitement. Le dessin a prit de plus en plus de forme, une forme de porte. Et j'ai compris de quoi me parlait mon père.
« C'est… la salle sur demande ? » demandais-je à Drago. Il m'a souri légèrement pour toute réponse.
« Ouvre la porte, Ange. » Ce que j'ai fait. Et je n'ai pas regretté. A l'intérieur se trouvait une pièce magnifique. Tout semblait tellement réel, tellement intact. Je savais que c'était de la magie, mais de savoir qu'un pareil décor sortait de l'imagination de Drago… ! J'ai compris qu'il avait dû bénéficier de quelques privilèges au sein de sa famille. Malgré d'avoir un père comme le sien.
En fait, on aurait dit une chambre d'hôtel de luxe. D'abord, première chose, de la moquette recouvrait le sol. Partout. Une petite entrée laissait voir un salon spacieux avec canapé et fauteuils, table basse qui présentait des confiseries et boissons en tout genre, et dans un coin, un vase énorme qui sublimait des fleurs magnifiques. Puis il y avait une pièce plus loin, plus précisément une immense salle de bain avec douche et baignoire, remplit de produits de beauté, avec des peignoirs et chaussons.
Et plus loin une chambre immense avec un lit qui pouvait contenir une centaine d'Ange Fire au moins. De voir un lit dans un endroit où semble t-il je passerais la nuit avec le prince des Serpentard me donnait mal au ventre. Je ne savais pas si lui même doutait que j'étais novice en relation plus qu'amicale et que la vue d'objets pouvant pousser l'imagination des garçons les plus entreprenants me bloquait plus qu'autre chose. Il mettait la barre un peu haute pour une première soirée officielle.
« Tu veux boire quelque chose ? »
Il m'a fait sursauter. Je me suis tournée vers lui pour découvrir qu'il tenait dans sa main un verre d'eau.
« Euh, non merci. » Il a dû sentir dans ma voix une pointe d'anxiété car il n'a pas insisté et est allé dans le salon. Je l'ai suivi après m'être donné un air de reproche en me regardant dans un miroir. Allez Ange, on se détend. Tu as seize ans bon sang, plus rien ne devrait te faire peur.
Je me suis assise à côté de lui, il m'évitait encore du regard.
C'était une situation tellement compliquée. Le matin même je me jurais de détester Drago Malefoy de tout mon être sachant bien que j'étais complètement dingue de lui, le soir il m'embrassait devant toute l'école en m'expliquant qu'il éprouvait quelque chose pour moi, juste avant que Harry ne m'explique que le père de Drago était un Mangemort. Je risquais un coup d'oeil vers Drago, sentant l'atmosphère très tendue.
« C'était une très belle soirée Drago. » je disais finalement pour capter son attention.
Il m'a regardé comme je l'espérais, mais avec deux mots il arrivait à transformer ma satisfaction en douleur : "Tu plaisantes ?"
"Si tu enlèves... tout ce qui n'aurais pas dû avoir lieu avec Harry... tu ne crois pas que c'était une bonne soirée ?" je risquais de demander en glissant ma main sur son bras pour l'apaiser et le faire revenir au moment présent.
Il s'est adoucit légèrement, sans pour autant sourire.
« Oui, surtout quand Dumbledore a passé la tête dans l'encadrement de porte et que Blaise a vomi sur la piste de danse.» a t-il répondu avec sarcasme.
« Hum c'est vrai.. » je répondais moins enthousiaste que lui, m'attendant à ce qu'il fasse référence à nous plutôt qu'à son ami. Je retirais mon bras du siens et m'installais plus confortablement contre le dossier du canapé. Je voulais lui parler de son père, mais je ne savais pas comment m'y prendre. J'avais très peur de connaître son avis finalement.
Après quelques minutes de silence presque glacial, Drago s'est tourné vers moi après avoir reposé son verre vide sur la table basse.
« Très impressionnant ta petite démonstration avec Pansy. Où as-tu appris tout ça ? » me demandait-il en s'éloignant du sujet que je voulais aborder.
« Oh… tu sais, avec des parents aurors... tu apprends très jeune à te défendre. » je répondais presque avec nonchalance, le regard dirigé vers les décorations fixées au mur.
Te défendre des attaques imprévues. Des kidnappings. Des assassinats. Des mangemorts.
Drago n'a pas répondu à ça, laissant le silence revenir entre nous.
Je me suis laissé aller contre le dossier du canapé qui était tellement confortable que je me suis demandé un instant comment le lit pouvait être. S'il était mieux, il était certain que je ne quitterais pas cette salle sur demande de l'année ! Alors que je venais de fermer les yeux et que je voyais les images des dernières heures défilés sous mes paupières, j'ai posé une question à Drago.
« A quoi as-tu pensés avant d'entrer ici ? » je demandais doucement.
Il n'a pas répondu tout de suite. J'ai même cru qu'il s'était endormi. Alors que je comptais faire de même avec une petite pointe de déception, il a répondu :
"Je voulais que tu sois bien avec moi."
J'ai ouvert les yeux et l'ai regardé. Il évitait encore mon regard.
« Je suis toujours bien avec toi, Drago. » je répondais doucement, même si ce n'était pas forcément exact. Je me sentais bien avec lui quand il se laissait aller, quand il ne calculait pas ce qui sortait de sa bouche.
« C'est faux. Je te connais depuis peu de temps, et je t'ai déjà fait beaucoup de tords. Si je n'avais pas ouvert la porte, rien de tout ceci ne se serait passé. »
Il parlait de la porte de la salle de bal, au moment où nous nous étions embrassé.
« Si tu n'avais pas ouvert la porte Drago, je ne t'aurais jamais fait confiance. » je répondais avec assurance.
Il s'est tut quelques instants avant de reprendre.
« Comment avoir confiance en moi ? Regarde qui je suis réellement. Regarde ma famille... »
Ca y est, il mettait le doigt sur son père. Un sujet qui serait, j'en avais l'impression, présent très longtemps entre nous. Qui serait peut-être même un obstacle, mais je refusais d'envisager cette option pour le moment. J'ai compris qu'il se sentait réellement mal en regardant l'attitude qu'il prenait. Il se tordait les doigts dans tous les sens et tentait de garder un masque sur le visage. Et de se dévoiler à ce point m'inquiétais presque, il n'était décidément pas dans un état normal.
J'ai passé une main dans ses cheveux, surprise de constater à quel point ils étaient doux. Puis ma main a glissé sur son visage, dans son cou pour le forcer à me regarder. Et j'ai déclaré tout bas :
« Etre avec toi, c'est oublié mes cauchemars. »
Il me regardait intensément. « Je ne sais même pas de quoi sont faits tes cauchemars. » a-t-il dit en se le reprochant.
« C'est ça que j'aime chez toi. On occulte le reste. Tu ne cherches pas à savoir ce qui me ronge, tu ne poses aucune question, du coup je me sens différente, presque normal sans tous les malheurs de ma vie. »
C'était une surprise pour moi-même d'admettre devant lui que oui, j'avais vécu des jours plus sombres. Je lui avouais à demi-mot que quelque chose avait bouleversé ma vie. Il semblait vouloir en savoir plus, mais ne le fit pas savoir par la parole.
J'ai repris. « Après tout, moi non plus je ne cherche pas à savoir ce qu'il s'est passé entre les Serpentard et les Gryffondor. Parce que je ne veux pas me faire une idée de toi sur tes actes passés... ni de qui est ton père, car il n'est pas toi. Ce que je vois, c'est aujourd'hui, comme tu es avec moi et c'est tout ce qui compte. On n'a pas besoin de se parler Drago, on ressent pour l'autre. Tu sais très bien que j'ai vécu quelque chose de grave, tout comme moi je sais qui est ton père.. et qu'il te maltraite depuis ton plus jeune âge.»
Son regard a changé l'espace de quelques secondes. Comme si pendant quelques instants il se retrouvait de nouveau face à son père, la main levée sur lui. Alors il a fermé les yeux pour me cacher son mal-être. Je n'ai rien dit pour ne pas le perturber. Depuis le fameux jour où j'avais rencontré Lucius Malefoy, j'avais deviné à l'instant la pression psychologique voir physique que faisait subir le père sur son fils. J'avais eu un malaise énorme en le rencontrant, comme si un danger était présent. Ce qui n'était pas faux, compte tenu de ce ses activités criminelles.
Puis Drago a rouvert les yeux et m'a bien regardé avant de dire, en français :
« Tu es la plus belle chose qui me soit arrivé dans la vie. »
J'ai été touchée au plus profond de moi. C'est sans réfléchir que je me suis penché sur lui pour l'embrasser. Quelque chose m'a embrasé à l'instant même ou j'ai trouvé ses lèvres. C'était la seconde fois de la soirée que nous nous rapprochions comme cela. Peut-être que nous avions du mal à évoquer nos sentiments, en revanche nos corps savaient prendre le relais. Même si ce baiser a prit une tournure moins innocente qu'au départ j'en voulais encore et toujours plus, juste en écoutant mes pulsions et nos soupirs. De toutes manières, mon cerveau s'était éteint et laissait mon corps agir à sa guise.
Rapidement je me suis installée à califourchon sur lui et j'ai déboutonné la chemise de Drago qui a fini par terre. Je voulais sentir sa peau contre la mienne, juste pour voir si cela me rendait aussi dingue que ce baiser. J'ai découvert un torse musclé par les entraînements de Quidditch qui ne m'a pas laissé indifférente. Je passais mes mains sur sa peau douce et parfaite, embrassant chaque recoin de sa mâchoire, son cou, le haut de son torse. Au départ, il s'est laissé faire, visiblement surpris, puis il a entreprit de faire glisser la fermeture de ma robe dans mon dos. Il m'a ceinturé avant de se lever et m'a porté jusqu'à la chambre. Je sentais un million de frissons parcourir mon dos alors que je sentais sa bouche, sa langue, rencontrer la peau fine de mon cou et de mes épaules.
Où était passée l'adolescente timide et perturbée par la présence de ce lit quelques minutes plus tôt ? Je n'en savais rien. Elle avait laissé place à une toute jeune femme déterminée et sûr d'elle. Durant le voyage, Drago a fait glisser ma robe le long de mon corps et elle s'est retrouvée par terre dans la chambre. Mes chaussures ont également disparues pendant le trajet. Au lieu d'être intimidée de me retrouver en sous-vêtements devant lui et allongée sur un lit, j'en voulais encore une fois, encore plus. Drago répondait sans le savoir à mes désirs, et sa respiration tiède cherchait à me satisfaire, parcourant le haut de mon buste pour finalement trouver le galbe de mes seins encore soutenus par mon sous-vêtement. Je sentais monter un plaisir et j'anticipais avec délice ce qui allait se produire entre nous. Drago a finalement ralenti ses gestes et a levé les yeux vers moi, comme s'il se réveillait.
C'est à ce moment que j'ai détecté un problème dans son regard. Il semblait revenir à lui tout doucement, la fièvre qui nous consumait tous les deux semblait le quitter progressivement. Il s'est redressé légèrement, et stoppait ses gestes tendres.
« Drago… ? » je murmurais avec une certaine déception et une peur dans la voix.
Je le regardais ralentir ses gestes puis il m'a répondu sans laisser passer d'émotion :
«Pas... pas ce soir. »
Je ne devais pas être comme il l'avait imaginé. Il s'attendait peut-être à un corps plus beau que le mien, ou alors je m'y prenais très mal.
Il a deviné le cours de mes pensées, car il a encadré mon visage avant de me dire : "Tu es magnifique. Je ne veux pas faire comme avec toutes les autres avec toi. Pas dès le premier soir, je veux que tout sois unique et nouveau pour moi. Parce que tu es unique pour moi."
Surprise par ses paroles, j'espérais intensément qu'elles étaient réelles, car elles étaient belles et que je me comparais trop avec ses anciennes conquêtes.
Il m'a donné un dernier baiser sur le bout des lèvres et est allé prendre une douche. Au bout d'un moment, je me suis assise sur le lit en regardant la porte de la salle de bain qui venait de se fermer sur lui. Une révélation s'est faite à moi alors que je l'écoutais se préparer à prendre une douche. Qui que soit Drago Malefoy, qu'importe qui était son père... rien ne m'empêcherait s'assouvir ce besoin d'être près de lui. Quand j'ai entendu l'eau couler, j'ai compris les paroles de Drago et je n'en étais que plus touchée et déterminée à faire de sa vie quelque chose de meilleur que ce qui était en train de se dessiner.
Je me suis glissée dans les draps propres du lit en réfléchissant à cette soirée. Elle était superbe, seule ombre au tableau : le bal et la dispute avec Harry. Mais je ne comptais pas le laisser me snober bien longtemps. Et puis les derniers moments avec Drago… je souriais de plus bel tout en m'endormant au milieu de tous ces oreillers. Alors que je commençais à entrer dans un nouveau rêve, du mouvement dans le lit m'a légèrement sortit de ma somnolence. Un corps s'est plaqué contre moi, dans mon dos et je me suis retrouvé dans les bras de Drago. Je me sentais bien, très bien avec lui, malgré ce que certain pouvait dire. Quand nos respirations se sont calmées et calquées l'une sur l'autre, nous avons tous les deux sombré dans le sommeil.
Lovés l'un dans l'autre, nous avons passé une nuit calme et sereine, comme dans un cocon. Un cocon d'amoureux. C'est ce que je croyais.
Car je ne savais pas que malgré ce calme apparent, un ouragan d'inquiétude submergeait Drago, lui torturant l'esprit, lui ranimant un vieux démon… la peur.
Pov Drago
Quelque chose m'a sorti de mon bref repos. Un mouvement. Quand j'ai ouvert doucement les yeux, je me suis rendu compte qu'il s'agissait d'Ange, qui se retournait dans le lit, sur le dos, toujours endormie. Elle paraissait tellement détendue et sereine quand elle dormait, que je l'enviais. J'avais envie de croiser ses beaux yeux vairons mais je la laissais dans son sommeil. Sa respiration était lente et régulière, signe qu'elle dormait encore profondément. Je guettais le moindre de ses mouvements, lui caressait le bras quand elle s'agitait dans ses cauchemars qui me semblaient bien sombres et je la sentais se détendre sous ma paume. J'avais passé l'essentiel de la nuit à guetter ses moindres faits et gestes. Je n'avais pas beaucoup dormi après avoir rejoins la blonde dans le lit. Je me remémorais ce qu'elle m'avait dit la veille au sujet de ses parents. Ses parents aurors. Aurors.
Même si mon père me l'avais confirmé quelques jours plus tôt, de l'entendre de la bouche de la personne concernée me tourmentais.
Me paralysais.
M'effrayais.
Les paroles de Pansy me revenaient doucement en mémoire… que Ange et moi étions trop différents pour former un couple.
« Avoues-le. Tu es dingue d'elle. Mais vous ne pourrez jamais, être ensemble. Comment le veux-tu ? Connais-tu seulement son histoire ? »
Effectivement, je ne connaissais pas son histoire, mais à priori Pansy, elle, la connaissait. Comment pouvait-elle la connaitre ?
Je savais à cet instant qu'elle avait raison, et ça me serrait le cœur. Comment pouvais-je avaler cette fatalité alors que celle que je désirais était juste à côté de moi, dans le même lit que moi, si proche… comme un cadeau de Noël que l'on désirait ardemment mais que vous ne pouviez convoiter. Son parfum ne m'aidait pas à garder des pensées stables. Mon cœur se déchirait au fur et à mesure que je prenais conscience de cette réalité.
Ange Fire. Comment une seule et unique personne pouvait perturber autant quelqu'un comme moi ? Je pensais à ce qu'elle m'avait dit la veille, qu'elle avait vécu quelque chose d'atroce.
Ange Fire. Fire. La France. La réaction de mon père. Aurors.
Pourquoi est-ce que tous les poils de mes bras et de mon dos se hérissaient alors que j'essayais de faire le lien entre plusieurs informations ?! Je savais que quelque chose clochait, que pour que mon père puisse avoir ce genre de réaction, quelque chose n'allait pas. Mon père en panique ne présageait rien qui vaille. Alors que je commençais presque à dénouer enfin cette énigme qu'était Ange, la respiration de cette dernière s'est faite de moins en moins régulière.
Le soleil s'était levé depuis quelques minutes maintenant, et dans quelques heures il fallait que nous soyons sur le quai de la gare. Alors qu'elle commençait à se réveiller doucement, j'ai posé un baiser sur ses cheveux pour l'aider à revenir dans le monde réel, oubliant au passage ce à quoi j'avais réfléchi toute la nuit.
Accoudé contre mon oreiller, j'étais penché sur elle alors qu'elle ouvrait les yeux.
Une enfant. Ange semblait tellement sans défense au réveil. Elle avait de la peine à ouvrir les yeux, les frottaient et ses gestes étaient lents et ralentis. Je me demandais un instant si son sommeil était réparateur comme il devrait l'être ou s'il remuait plus qu'autre chose la petite blonde. Quand elle a réalisé où elle était, son regard a cherché le miens et son visage s'est illuminé devant moi. Un sourire a traversé son visage et elle a tout de suite cherché mon contact et s'est blotti contre mon cœur, qui devait battre à cent à l'heure depuis tout à l'heure. J'ai souri en la serrant contre moi, profitant de ce moment, qui j'avais une sombre impression, était un des derniers entre nous. Je me suis desserré d'elle pour la regarder au plus profond de ses yeux, pour essayer de détecter ce qu'il se passait en elle. Je lui demandais silencieusement si la nuit lui avais fait changer d'avis à mon sujet. Est-ce qu'elle se rendait compte de qui nous étions ? Se rendait-elle compte que tout semblait se dresser contre nous ?
Pas besoin de déchiffrer bien longtemps, elle se trouvait dans le même état que le mien, sans doute. Nous étions deux aimants depuis hier soir. J'ai trouvé ses lèvres qui étaient une drogue pour moi. Nous avons dû passer une heure entière à nous embrasser, humer le parfum de l'autre, explorer les épaules de l'autre, câliner l'autre sans jamais laisser l'autre quitter nos bras…
Finalement, j'ai fini par lui dire en murmurant: « Bonjour ! »
Elle a éclaté de rire. Un rire que j'aimais entendre. Nous avons fini par nous lever et nous habiller chacun de notre côté et il a fallut aller chercher nos affaires dans nos dortoirs respectifs avant d'aller prendre le Poudlard Express. Nous n'avons croisés personne, parce que nous étions légèrement en retard sur nos camarades. Nous nous sommes retrouvés dans le hall principal, chacun une valise dans la main. Je me suis rapproché d'elle pour lui déposé un baiser sur le front, et j'ai saisi sa main pour nous rendre tranquillement à la gare.
C'est à ce moment-là que nous avons croisé Potter.
Pov Ange
Un coup dans l'estomac. A l'instant où j'ai aperçu Harry dans le hall de l'école, j'ai cru recevoir un coup, rapide et violent. Tout ce que j'avais vécu, ces dernières heures avec Drago se sont envolées. Me ramenant à la réalité : hier soir, tout le monde avait déconné à sa manière.
Moi la première en me montrant au bal avec Drago.
Pansy qui avait agressé Hermione.
Ces deux bêtas de Crabbe et Goyle.
Mais j'étais persuadée que Harry avait sa part de responsabilité. Du moins, j'aimais ressentir cela pour me sentir un peu moins coupable envers mon ami.
« Je peux te parler ? » dit-il tout en me regardant dans les yeux. Il avait les mains dans les poches, les cheveux décoiffés comme d'habitude. Mais il manquait son air enjoué. Il a regardé Drago avant d'ajouter froidement : « En privé. »
Avant que je n'ai pu dire quoi que ce soit, Drago s'est tourné vers moi.
« On se voit dans le train.. » et il est partit. J'étais surprise de sa réaction, car j'ai bien senti que de voir Harry devant lui devait lui ranimer sa haine. Je voyais dans son regard qu'il n'attendait qu'un signe pour lui casser la gueule. Mais il prenait sur lui.
Quand ses pas se sont étouffés derrière la porte du hall d'entrée, et qu'aucun son émanait des lieux, sauf ma respiration un peu trop irrégulière, Harry a enfin prit la parole.
« Où étais-tu ? Je t'ai cherché dans la salle commune. Tu n'y étais pas.. »
« Je… j'ai passé la nuit..dehors. » je répondais presque sur un ton de défi, car je ne voulais pas lui rendre de compte.
« Écoutes Ange, j'aimerais qu'on parle tous les deux. »
Je ne répondais rien, en attendant de voir ce qu'il avait à dire. J'avais l'impression que si je faisais un geste trop rapide, la bombe Harry Potter allait m'exploser au visage.
« Je te promet que j'ai essayé de retourner cette histoire dans tous les sens… j'ai essayé de me contenir, de faire des efforts avec toi. Mais je n'y arrive pas ! Je ne sais même pas comment je pourrais te pardonner. Alors, oui, tu sors avec qui tu veux mais… »
Il se mettait à s'emmêler les pinceaux, le regard partant partout sauf sur moi. J'étais perdue mais je voulais qu'il termine sa phrase.
« Mais ? » dis-je d'une voix encourageante tout en ne sachant pas vraiment où il venait en venir.
« Oh arrête !» Et voilà, le ton montait. « Tu te rend compte de ce que tu fais ? Tu sors avec mon pire ennemi Ange ! Je croyais que nous étions assez proches tous les deux pour que tu évites ça ! Il ne manquerait plus que les journalistes tombent sur un scoop pareils sérieux ! Ange Fire, grande amie de Harry Potter sort avec son ennemi juré ! »
Au fur et à mesure de ses paroles, je commençais à sentir la colère monter en moi, progressivement, doucement.
« Pardon ? C'est ça, qui t'inquiète le plus ? Ta réputation ! Je ne crois pas ce que je viens d'entendre ! » je répondais en me mettant en colère à mon tour.
« Ce qui m'inquiète ce ne sont pas les journaux Ange, ce qui m'inquiète c'est toi… et moi. Ron et Hermione s'inquiètent pour toi parce qu'ils ont peur que Malefoy redevienne ce mec vil et cruel, mais pas moi ! Je sais que tu es forte et que tu as connu pire, ce que je veux te faire comprendre c'est que Malefoy ne changera pas pour une fille ! Pas pour toi ! Puis ouvre les yeux merde, tu as vu comme il t'a fait souffrir ? Ca ne te suffit pas ? »
Il criait presque à présent. Et je recevais ses coups en pleine poitrine.
"Et qu'est-ce que tu entends quand tu dis que tu t'inquiète pour toi et moi ?" je demandais en essayant de rester calme.
"C'est notre amitié, Ange, c'est ça qui m'inquiète ! Mais tu n'as pas la même conception que moi de l'amitié, je ne sais pas si vous êtes tous comme ça en France ! Mais franchement, je ne pourrais pas oublier le fait que tu sois sortit avec ce type et surtout que tu me l'ai caché ! »
"Il n'empêche que tu es tombé bien bas hier soir, pour balancer en plein figure de Drago que son père était un Mangemort." je répliquais sur un ton de reproche.
"Tu devrais être dégoûtée, pourquoi cela ne te fait rien ? Ta réaction n'est pas normale Ange, putain, tu comprends ce que je dis ? Lucius Malefoy est un Mangemort, il était avec Bellatrix Lestrange qui a tué mon parrain !" criait-il en se déchirant la voix.
Les mots ont flottés quelques instants entre nous. Finalement, je mettais le doigt sur le problème de Harry. Je lui répondais en essayant de ne pas hausser le ton, ne de pleurer :
"Je suis désolée Harry mais... tu es rongé par le deuil et tu te venges sur tout et tout le monde. Je comprends ton besoin de justice, mais ce que tu fais n'est pas correct. Nous ne sommes pas forcément des copies conformes de nos parents. Les choix de Lucius Malefoy ne sont pas ceux de son fils."
"Et moi, je te dis que ton mec, n'est qu'un enfoiré de première qui suivra les traces de son père !" répondait-il implacable.
« Tu me gonfle Harry ! Je te dis qu'il a changé ! Ce n'est pas le même Drago que tu as connu. Ou bien, tu n'as jamais connu le vrai Drago, parce que tu passes ton temps à te battre avec lui. Nous avons tous mûris avec les années tu devrais te mettre ça dans la tête. »
« Concernant Malefoy, je suis certain qu'il a changé. Et en mal, encore plus mal.
Harry vidait son sac tout en me regardant avec une certaine déception. Il crevait l'abcès et c'était tant mieux. Puis il lança : « Dis-moi Ange, s'il n'y avait pas eu de bal, m'aurais-tu avoué toute la vérité sur toi et Malefoy ? »
C'en était trop.
« Tu me fait une leçon de moral.. » dis-je les yeux embuée de larmes, tout en murmurant. Je faisais cette constatation à haute voix. « Tu me prend pour une pauvre petite fille stupide ? » je rajoutais en lui soutenant le regard. Je continuais :
« Arrête de me dire que je t'ai trahi, de toutes façons et tu le sais autant que moi, peu importe de quelle façon tu l'aurais su, jamais tu ne l'aurais accepté. Et je ne t'ai rien caché. Ce qu'il s'est passé hier soir, est arrivé comme ça, sans préméditations.. nous n'étions pas un couple avant le bal si c'est ce que tu veux entendre. Et à vrai dire... je ne sais pas trop ce que nous sommes aujourd'hui.»
Il me regardait avec beaucoup d'attention, buvant mes paroles. Puis il ajouta, doucement :
« Tu étais simplement la seule personne avec qui je me sentais bien. La seule avec qui je n'étais pas sorti, avec qui je n'avais jamais rompu, tu n'étais pas une journaliste qui fouillait dans ma vie, et étalait ma vie privée. Je ne t'ai jamais mis en danger par ma faute. Tu veux que je te dise, tu es la seule personne à n'avoir jamais regarder ma cicatrice. Tout le monde s'intéresse à ça, sauf toi ! Tu étais la seule ! » dit-il en relevant sa mèche. « Jamais on ne parle de mort, de meurtre ou de Voldemort ! On était bien comme nous étions… Mais aujourd'hui, je ne te comprend plus… je crois que.. je ne te comprendrai jamais. Je pense qu'on devrait en rester là. On ne pourra pas être ami, pas dans ces conditions.» a t-il déclarer en montrant la porte par laquelle Drago était passé quelques minutes plus tard.
Puis Harry est passé près de moi, réellement bouleversé par son aveu, et moi aussi. Deux larmes avaient perlés au coin de mes yeux avant de mourir sur mes lèvres. Je suis presque certaine qu'il commençait à pleurer également.
Il m'a frôlé, puis est partit dans le château, je ne sais pour quelle raison. Moi, je suis resté pétrifiée un moment, avant de me souvenir que j'allais rater le train si je ne me dépêchais pas. Harry m'avait bien expliqué ce qu'il ressentait, mais je n'arrivais toujours pas à comprendre réellement ce qu'il se passait dans son esprit.
En me rendant à la gare, je n'arrivais pas a retirer de mon visage cette mine bouleversée par les aveux d'Harry.
Pov Harry
C'est avec énergie et rapidité que je montais les escaliers de l'école, après ma courte entrevue avec Ange. Trop courte entrevue, où je n'avais malheureusement pas eu le courage de tout lui avouer. Ma cicatrice me brûlait d'une intensité extrême. J'éprouvais une envie de vomir tellement forte que cela me donnait le tournis. Après quelques étages derrière moi, j'ai trouvé une poubelle non loin de là, pour lui donner tout mon petit-déjeuner. Les spasmes que me donnait mon corps pour vider mon estomac étaient tellement violents que j'ai chancelé à terre, m'essuyant la bouche d'un revers de main. J'ai, après quelques minutes, levé ma baguette vers la poubelle pour effacer mes traces.
« Recurvite ! »
Trop de souvenirs affluaient dans mon esprit que ça me paraissait insurmontable de les effacer.
J'ai entendu les pas venir vers moi et je découvrais Hermione en levant les yeux. Je savais que c'était elle, j'avais la carte des Maraudeurs toujours activée, qui était par terre, c'est comme cela que j'avais trouvé Ange et Malefoy. C'est comme cela que je voyais le point Ange Fire rejoindre celui de Drago Malefoy. Je savais qu'ils avaient passés la nuit dans la salle sur demande et je tentais d'effacer les images qui s'imposaient à moi quand je me demandais ce qu'ils avaient fait cette nuit.
Hermione, qui affichait un regard désolé, s'est agenouillée devant moi lentement.
« Harry… regarde dans quel état tu te mets… dis-moi ce qu'il se passe.. » me demandait-elle d'une voix douce.
Elle me regardait avec le regard qu'elle utilisait pour me rendre la raison ou me faire sortir des informations. Comme une maman, toujours à veiller sur moi. Je voulais en revanche lui cacher la douleur de la cicatrice, qui brûlait sur mon crane comme un fer chauffé à blanc.
« Je… je lui ai parlé. A Ange. J'ai tenté de lui expliquer pourquoi.. pourquoi j'étais déçu. »
Hermione n'a rien ajouté et s'est contentée de s'asseoir définitivement en face de moi. Elle savait que j'allais vider mon sac, c'était trop bien partit pour que je ne m'arrête. J'essayais de trouver les bons mots pour lui raconter.
« Elle… je... elle sait que le père de Malefoy est un.. »
Soudain la colère est montée rapidement à m'en faire hurler de rage, la douleur redoublant d'intensité, les larmes roulant sur mes joues.
« A cause de lui, SIRIUS EST MORT ! Ange aime un type qui fait le mal mais.. elle n'écoute pas, c'est trop tard elle est… je.. »
Je commençais à m'agiter, mettant mes mains dans mes cheveux ébouriffés et trempés de sueur.
« POURQUOI IL EST SORTI DE PRISON, POUUURQUOOOI HERMIONE ! »
Elle a posé doucement ses mains sur les miennes pour tenter de m'apaiser.
« Shhht, Harry, calme-toi, reviens tout doucement à toi… »
Elle me parlait avec une voix douce qui m'aidait à me calmer. Je n'arrivais pas à comprendre comment Lucius Malefoy avait pu sortir de prison, même si ce n'était que pour une journée. Hermione me donna la réponse.
« J'ai voulu te le dire hier, mais ce n'était pas vraiment le moment… j'ai entendu Mc Gonnagal discuter avec Rogue, Lucius Malefoy n'était qu'en sortie autorisée pour voir sa famille.. il est retourné en prison ce matin. La mère de Malefoy est malade apparemment, il a eu une permission pour aller lui rendre visite à Ste Mangouste. »
J'ai regardé Hermione dans les yeux. Quelque part, Narcissa Malefoy m'avait toujours fait pitié. On pouvait penser à première vue qu'elle n'était qu'identique à son mari et à son fils, mais si l'on s'y penchait un peu plus, on pouvait s'apercevoir que ce n'était qu'une femme déchirée entre son devoir de femme, qu'elle ne semblait pas vraiment apprécier vu les tendances « politiques » de son mari, et du devoir de protéger son fils. Elle aimait son fils, plus que tout, tout le monde savait ça. Je l'avais toujours trouvé différente de sa sœur, sa folle de sœur Bellatrix Lestrange.
J'ai acquiescé d'un signe de tête à l'annonce d'Hermione. J'étais soulagé en quelques sortes, mais j'étais tout de même furieux qu'il ai eu ce privilège, alors que mon parrain était mort à cause de lui et des Mangemorts qui étaient là cette nuit-là… à cause de Voldemort, encore et toujours, je perdais un être cher. J'avais énormément de mal à me faire à l'idée que plus jamais je ne verrai Sirius. Ange avait raison, j'étais rongé par le deuil. En pleine colère, qui se déversait sur tout le monde, qui détruirait tout sur son passage.
Au bout de quelques minutes, je reprenais mon sang froid, et la douleur de la cicatrice s'évaporait… Dumbledore m'avait bien dit de ne pas laisser la colère étreigner mon cœur, mais avec les temps qui courraient, c'était une tâche compliquée.
« Pourquoi... pourquoi Ange s'en fou que son père est un Mangemort, c'est évident elle aime Malefoy.. mais avec ce qu'elle a vécu… »
« Je sais Harry, je sais. » dit-elle sérieusement avec son air sage. «Nous verrons à la rentrée comment aborder le sujet. Mais tu sais... il y a des choses que l'on ne peut contrôler. Les sentiments en font partie. »
« Mais Hermione, elle a -»
« Perdu son frère et sa sœur à cause des Mangemorts, je sais Harry. »
J'étais choqué qu'elle sache tout ça, Ange se serait-elle confiée à plus de monde que je ne le croyais ?
« Je n'en suis pas très fière, mais j'ai fait des recherches sur elle. Pour tout te dire, j'ai déjà entendu parlé de ses parents. Si Ron et toi lisiez un peu plus la gazette du sorcier, vous auriez vu pas mal de fois le nom de John et Katty Fire. »
J'étais bouche bée. Je pensais bien que les parents de Ange auraient une certaine notoriété, étant Aurors, mais à ce point ? Je l'interrogeais du regard, avide d'en savoir d'avantage.
« Ils sont très bons, Harry. Et… ils ont étudiés à Poudlard. Lève-toi je vais te montrer quelque chose. »
Elle m'aida à me relever doucement, puis nous nous sommes rendus un peu plus loin dans les couloirs, là où étaient exposés les coupes et médailles de Quidditch des maisons de l'école. Hermione pointait du doigt une photo. Je reconnaissais mon père au milieu, ce qui m'aidait à reprendre le sourire.
« Tu vois le joueur un peu plus vieux, ici ? C'est John Fire. Il était capitaine et poursuiveur de l'équipe. Quand il a quitté l'école, c'est ton père qui est devenu capitaine. »
J'étais bouleversé par ses révélations. Mon regard restait fixé sur ce joueur un peu plus petit que les autres, comme Ange, et il avait le visage de sa fille, c'était extraordinaire. Les mêmes yeux en amandes, le même sourire en coin, la même couleur de cheveux. Sans aucun doute c'était le père de Ange Fire.
« C'est incroyable Hermione ! Nos pères se connaissaient alors ! » je m'exclamais en continuant d'observer la photo.
« Oui, mais pas longtemps, il me semble qu'à l'arrivée de ton père à Poudlard, John était déjà en cinquième année, ils avaient donc quatre ans de différence. »
Je n'avais qu'une envie, aller chercher Ange pour lui montrer. J'étais heureux de voir que nos vies étaient mêlées d'une certaine façon.
« John est partit au ministère de la magie pour devenir Auror. Si j'ai bien compris, Katty et lui se fréquentaient à la fin de leurs études à Poudlard. Katty était une sorcière très douée et est devenu très rapidement chef de brigade. John était dans son équipe, ils ont toujours travaillés ensemble. Quelques années plus tard ils se sont mariés, ont fondés leur famille.. »
« Ange est anglaise alors ? » je demandais surpris.
« Non, elle est bien née en France, c'est la seule des trois. Ils ont pris tête à une agence spéciale en France, qui lutte contre le crime. Quatre ans plus tard, les deux aînés sont morts comme tu le sais.. Pendant quelques années ils ont voulut vivre comme des Moldus, et ont quitter totalement le monde de la magie pour s'occuper de leur fille. Ils ont refait surface quelques années plus tard. Et cela fait quelques mois que Katty et John sont revenus travaillés en Angleterre... je ne connais pas la raison exacte.. On ne voit plus beaucoup d'articles sur eux, on leurs assure une protection.. et j'ai ma théorie sur l'admission d'Ange à Poudlard. »
« Comment ça ? » je demandais après avoir bu ses paroles.
« A mon avis, elle est sous la protection de Dumbledore. Je sais qu'il est très proche des parents de Ange, surtout depuis.. ce qui est arrivé dans son enfance. »
Après quelques minutes de silence, je prenais la peine de respirer profondément avant de continuer cette conversation.
« Mais Hermione, comment diable peux-tu savoir tout ça ? »
« Et bien, j'ai fait des recherches dans les vieux journaux de la bibliothèque. En rassemblant le tout.. c'est comme un puzzle, Harry. »
« Fantastique, Miss Granger ! »
Je me retournais rapidement, pris au dépourvu. Le directeur de l'école se tenait derrière nous, et semblait presque amusé de la situation. Ses yeux pétillaient de malice mais je devinais tout de même une certaine retenue.
« Professeur Dumbledore ! » la voix d'Hermione tremblait. « Ecoutez, je -»
« Ne vous en faites pas, Miss Granger, loin de moi l'idée de vous réprimander pour votre intelligence et votre sens de la déduction. Vous avez bien compris ce qu'il en découlait pour votre amie Miss Fire. Je pense qu'à un certain stade de votre amitié elle se serait confiée à vous.. si ce n'est pas déjà fait, n'est-ce pas Harry ? » dit-il en me regardant.
J'acquiesçais d'un signe de tête.
« Aussi, je vous demanderais de rester le plus discret possible à son sujet, voyez-vous, votre camarade de Gryffondor est particulièrement en danger, tout comme toi Harry. D'une différente façon. Ne vous centrez pas trop sur Drago Malefoy, je surveille le Serpentard de près et vous savez que rien ne m'échappe ! » ajoutait-il avec un sourire. "Je sais que vous êtes pratiquement des adultes aujourd'hui, mais laissez-nous nous charger de la sécurité de Ange Fire. Vivez votre jeunesse. Mais, maintenant, j'aimerais que vous vous rendiez au train, il part bientôt, et je sais que Molly Weasley serait embêtée que deux de ses convives manque à l'appel pour le dîner. »
Il passa son chemin en nous souriant « Joyeux fêtes de fins d'année ! »
Nous nous sommes regardés Hermione et moi, et en silence, nous nous sommes rendu au train.
L'esprit chargé de questions, et même si je savais l'essentiel grâce à Ange, je me sentais beaucoup plus proche qu'hier de l'histoire des Fire.
