Je suis de retour mes petits loups. Beaucoup de temps depuis mon dernier chapitre.. j'ai surmonté à une épreuve difficile dans ma vie. Aujourd'hui, je retrouve le chemin de l'écriture, si libératrice soit elle. Ma triste expérience servira à approfondir les personnages de cette histoire, je me sens plus proche d'eux, ayant vécu les mêmes drames. Je vous embrasse et je suis contente de vous retrouver, maintenant que j'ai pratiquement recoller tous les morceaux de mon coeur. Calamity13

Pov Drago

J'attendais Ange sur le quai de la gare, sa valise dans une main, la mienne dans une autre. La petite blonde, trop bouleversée par l'intervention d'Harry n'avait même pas dû voir que je lui avais pris. Je jetais des regards anxieux en direction de l'école, d'où je ne la voyais pas revenir. La majorité des élèves était déjà dans le train et me regardait avec beaucoup de curiosité. Je surprenais quelques morceaux de conversations.

« Oh, la chance qu'elle a cette pétasse ! »

« Regarde, il doit attendre la Gryffondor.. »

« Pourquoi elle n'est pas avec lui, elle l'a déjà jeté ? »

Je ne comprenais pas que les remarques les plus violentes allaient contre Ange et non contre moi. C'est moi qui m'étais tapé la moitié de l'école, me semble t-il. Sans doute que l'autre moitié, avide de faire plus ample connaissance avec moi attendait son tour. Elles pouvaient toujours patienter !

Ce qui commençait à m'inquiéter, était que malgré tous mes efforts pour faire comprendre à mes anciennes conquêtes qu'elles n'avaient plus aucune chance avec moi, elles continuaient de s'acharner. J'ai levé les yeux au ciel.

Il se couvrait de nuages blancs qui étaient chargés de neige. Quelques flocons commençaient déjà à tomber tout autour de moi, se rendant invisible sur un sol déjà masqué sous l'épaisse neige depuis quelques jours. Je me surprenais à contempler la beauté et le détail d'un flocon qui venait de se poser sur mon gant. C'est à ce moment là que j'ai entendu arrivée mon Ange.

Les mains dans les poches, elle pressait le pas pour ne pas rater le train. Son nez était rougi par le froid… et la tristesse. Avec les larmes, ses yeux illuminaient d'autant plus son visage. J'ai soupiré de la voir dans cet état, lâché les valises et me suis approché d'elle pour la prendre contre moi. Je ne posais aucune question, je me doutais bien que Potty n'y était pas aller de main morte. Finalement, mon but du début d'année était réussi, il était plutôt jaloux le binoclard. Après, savoir qu'elle jalousie le rongeait, c'était une toute autre histoire. Je n'étais pas certain de comprendre. Mais cela me faisais de la peine pour Ange. De la voir dans cet état éveilla une inquiétude au plus profond de moi. Je savais qu'à chaque fois que ces deux là se disputaient, ils se réconciliaient. Ils marchaient comme ça, ils frappaient un bon coup, et revenaient l'un vers l'autre. Ce qui me donna la sombre impression, qu'un jour Ange réaliserais l'ampleur de tout mon passé, et celui de mes parents.

Et je ne pense pas que nous survivrons à ça. Nous n'étions pas comme eux, à se raccommoder très facilement malgré l'aide du bal. Nous étions trop différents pour cela. Une remarque de Pansy s'éveilla en moi comme un écho, me frappant de plein fouet. Mais je refusais d'y croire… trop têtu.

Après un baiser sur son front, je l'entraînais avec moi dans le Poudlard Express. Les compartiments étaient tous plein, il valait mieux se séparer, moi avec les Serpentards, elle avec les Gryffondors. Mais j'ai pris le temps de sécher ses larmes dans le couloir à l'abris des regards. Nous sommes arrivés devant la porte où derrière se tenaient assis Weasley, sa sœur, Londubat, Thomas et Finnigan.

« Reste avec eux pour le voyage… ça te fera du bien. » dis-je en lui adressant un sourire.

Elle hochait la tête pour accepter ma proposition, puis se blottissait contre moi. L'entourant de mes bras, j'attendais qu'elle se détende un peu. Je sentais monter en moi des sentiments que je connaissais bien en la voyant réagir ainsi pour Potty. L'amertume et peut-être un peu de jalousie. Épicée d'un soupçon de colère. Heureusement que j'avais appris à contrôler mes émotions en public.

Je remarquais en un coup d'œil que Potty n'était pas dans le train, il devait sans doute rester à Poudlard pour les fêtes. Comme c'est triste… bien fait pour le balafré !

J'ai pris le temps d'embrasser Ange doucement avant de m'assurer qu'elle entrait bien dans le compartiment. Elle avait la mine moins attristée même si sa peine se voyait toujours.

« A tout à l'heure… » lui dis-je avant qu'elle ne hoche la tête.

J'ai croisé le regard noir et humide de Ginny Weasley. En retour, je lui offrais une profonde indifférence. A mon tour, je me rendais dans un compartiment Serpentard, sachant très bien ce qui m'attendait.

Pov Ange

Quand j'ai ouvert la porte du compartiment, la discussion qui les animait tous s'est arrêtée.

« Salut… » je lançais presque honteuse en repensant au bal de la veille. Je me suis assise à côté de Ron, contre la fenêtre. En face de moi, Dean et Seamus, et plus loin vers la porte, Ginny, qui n'osait pas regarder son frère dans les yeux. Quelques papiers de chocogrenouilles jonchaient les banquettes. Des magazines de Quidditch étaient sortis. Je me tournais vers Ron.

« Ron.. comment va Hermione ? »

« Tu n'avais qu'à aller la voir à l'infirmerie, Fire ! ». C'était Ginny. Encore et toujours. Je l'ignorais attendant la réponse de Ron. Celui-ci, et à mon grand soulagement ne semblait pas m'en vouloir. Ou du moins il se contenait. Nous nous étions toujours bien entendus tous les deux.

« Bien, elle ne devrait pas tarder. Ne t'en fait pas, elle n'avait rien de bien méchant. » dit-il avec un sourire réconfortant, sans manquer de lancer un regard noir vers sa sœur.

« Bah oui, elle ne s'est pas fait du soucis, elle s'envoyait en l'air avec Malefoy ! » répliquait Ginny. Je tournais le visage vers elle.

« Pour ma part, je ne suis pas le genre de fille à coucher le premier soir, Ginny. » dis-je plein de sous-entendus. Je regrettais déjà de dire ça, alors que Ron se tenait à côté de moi, mais aussi parce que si Drago ne m'avait pas freinée hier…bref. Mais Ron choisissait de se taire.

« Et qu'est-ce que je devrais entendre par là ? » demandait la rousse en plissant les yeux.

« Oh, mais ce que tu veux. » je lui répondait en regardant vers la fenêtre, et mon sang ne fit qu'un tour : Hermione arrivait… avec Harry !

« Tu as eu droit à la belle chambre d'hôtel dans la salle sur demande pas vrai ? » lançait Ginny sur un ton moqueur.

Je me tournais vivement vers la rousse, n'ayant pas le temps de me préparer à la venue plus que probable de Harry dans le même compartiment que le notre. Comment pouvait-elle savoir ça ? Mais oui, bien sûr… tout simplement, Drago utilisait cette parade pour toutes les filles. Et son discours de « pas de ça avec toi » ? La colère et la confusion montaient en moi mais je tentais de ne pas le montrer à Ginny. De plus, j'étais trop fatiguée pour être rationnelle.

« Je ne comprends rien à ce que tu dis ! »

« Oh… allez Ange, tu avais le lit King Size aussi ? » susurrait la Gryffondor.

« La ferme, Ginny. En attendant hier soir qui est-ce qui est allé pleurer devant Harry pour qu'il l'a reprenne ? » Ron venait de s'interposé, et plutôt en ma faveur, sur un ton sec.

Même Dean et Seamus, qui restaient silencieux le nez derrière des magazines, semblaient aussi surpris que moi. Je ne pensais pas qu'il me défendrait alors qu'hier j'embrassais son ennemi devant tout le monde. Après quelques instants de silence, Ginny, bouche-bée, croisait les bras, tournant la tête à l'opposé de son frère, visiblement plus furieuse que la minute précédente.

Harry et Hermione ont choisit ce moment pour entrer dans le compartiment. Je n'ai pas pu m'empêcher de chercher à croiser le regard de Harry. Il semblait un peu livide, comme s'il avait été malade. Hermione m'a sourit et s'est installée en face de Ron, entre Dean et Ginny. Harry, après m'avoir adressé un regard s'est lui assis à côté de Ron. Le silence est revenu, je me suis donc tournée vers la fenêtre en voyant le paysage bouger, le train partait en direction de Londres, nous en avions pour plusieurs heures de voyage. Je savais qu'à l'arrivée, deux personnes que j'aimais le plus au monde m'attendraient. Cela me réconfortait quelque part de savoir qu'enfin j'allais revoir mes parents. Quelques minutes après le départ du train, Ginny a quitté le compartiment en marmonnant qu'elle ne ferait pas le voyage avec nous. Une de ses amies était venue la chercher. Harry a prit sa place, se retrouvant à côté d'Hermione, et sur la banquette en face de moi.

Après quelques dizaines de minutes de voyage, Hermione lisait un livre, Ron s'était endormi, allongé sur la banquette, sa tête vers moi, et Dean et Seamus parlaient entre eux de Quidditch. Hermione regardait de temps en temps Ron avec un sourire attendri. Moi, je ne me contentais que de regarder le paysage, Hermione, ou Dean et Seamus, mais jamais Harry. Pourtant je sentais pratiquement à chaque instant son regard sur moi. C'est pourquoi j'ai décidé d'ouvrir un livre que j'avais emprunté à la bibliothèque sur les conseils de McGonnagal. « L'après-guerre : Mangemorts en fuite ».

Même si le métier de mes parents étaient un sujet tabou, car à cause de celui-ci notre famille n'en était plus vraiment une, et que je ne voyais ceux-ci que trop peu de fois dans l'année, j'étais fascinée par notre Histoire : la guerre, les conséquences, la traque de Mangemorts. D'autant plus que mes parents ne me parlaient que très peu de leur métier, que je respectais pourtant énormément. Sans doute une façon de me protéger. Je les respectais parce qu'ils sacrifiaient leur vie de famille pour protéger les peuples. Je parcourais avec avidité les pages, me perdait dans les images animées quand un article attira mon attention un peu plus que les autres. C'était en faite un article d'un journal, qui était glissé dans le livre.

"Après la chute du mage noir, les Aurors ont eu encore plus de travail. Après des années d'enquêtes, de protection de familles à risques et de patrouilles dans les lieux publics afin de prévenir les différents attentats que subissait le pays, une autre tâche tout aussi délicate leur incombait : trouver les Mangemorts en dehors du territoire. Car même si la majorité ont été trouvés rapidement, d'autres se sont réfugiés dans les pays voisins, en particulier en France où de nombreux meurtres ont eu lieu à l'encontre de famille d'Aurors. Ce fût le cas des familles Fontaine et Blanc, décimées cruellement en pleine rue Moldue, ou de l'attentat abominable des Fire, anglais d'origine, qui perdaient deux enfants de 7 et 10 ans, le troisième de 4 ans a survécu miraculeusement de cet événement malgré une torture au sortilège Doloris."

Une photo illustrait l'article, que je décidais de ne plus lire. Poursuivre la lecture ne m'aurait fait que bien plus de mal. Sur la photo, défilait les visages des victimes, puis de ma propre famille.

D'un geste sec je fermais le livre et le rangeais dans mon sac. C'était suffisant pour aujourd'hui. C'est en relevant le visage que j'ai croisé le regard de Harry. Il n'y avait pas de chaleur particulière dans son regard, mais il n'était pas glacial non plus. Après quelques secondes, je me rendais compte que le compartiment était pratiquement vide. Seul Harry, Ron qui dormait toujours, et moi étions présent.

"Où sont les autres ? "demandais-je à Harry.

"Ils sont allés acheter à manger. Ils avaient faim." répondait-il à voix basse.

"Ah... ok."

"Laisse tomber.. ce que je t'ai dit tout à l'heure." dit-il doucement pour ne pas réveiller Ron.

J'étais surprise qu'il enchaîne directement sur le sujet.

"Pourquoi ? Tu le pensais. Et je comprends." je répondais honnêtement, même si je lui en voulais toujours de m'avoir lancé devant tout le monde que Lucius Malefoy était un Mangemort.

"Ce n'est pas ce que tu crois.." dit-il en détournant le regard.

"Et qu'est-ce que je devrais comprendre alors ?"

Il y eu un petit moment de silence où il semblait hésiter à me répondre. Je continuais de le fixer, attendant une explication. Il était tout bouleversé deux heures avant, et maintenant je devais oublier ses paroles... incompréhensible, même si je comprenais le fait qu'il n'accepte pas ma relation avec Drago, quelque chose clochait.

"Crache le morceau." dis-je pour le faire réagir.

Il a tourné les yeux vers moi en soupirant.

"Ce n'est pas aussi simple que tu ne le crois."

"Oh, si, crois-moi je sais très bien que tu es quelqu'un de compliqué Harry."

"Et c'est toi qui me dit ça ?"

"Oui. " je lui disais avec un léger sourire.

"En fait, j'ai autant envie de te parler que j'ai envie de t'étrangler !"

Un petit sourire était apparut sur ses lèvres.

"Fais gaffe. Je dois te mettre en garde, j'ai été élevée par deux Aurors. Si tu ne veux pas que je t'immobilise avec le petit doigt reste bien assis sur ton siège" dis-je sur le ton de la plaisanterie.

Il a rit, un peu, puis est redevenu sérieux.

"Fais attention... d'accord ? "

Je regardais l'expression de son visage attentivement. Il ne pouvait être plus sérieux. Je n'ai pas répondu, à la place je sondais son esprit ne comprenant pas pourquoi il prenait autant à cœur cette histoire. Bon d'accord, je n'avais pas été très loyale la veille, j'aurais dû passer la soirée avec lui et pas avec Drago. Mais pourquoi, depuis mon entrée à Poudlard, se morfondait-il autant que je passe du temps avec le vert et argent. Certes, ils se détestaient et Drago n'avait pas été correct avec moi. Ni avec aucune fille j'ai l'impression. En réfléchissant, je me souvenais de ma déception récente quand Ginny a mentionnée le fait qu'elle avait reçu les mêmes attentions que moi. Ce qui m'a mit dans une colère noire sur le moment.

Je me levais et me dirigeais déjà vers la porte quand j'ai dit à Harry que j'allais faire un tour.

Il ne m'a pas répondu.

Ni ne m'a posé de question.

En fait, je pense qu'il savait très bien ou j'allais.

Pov Drago

Voilà quelques heures que le train avait quitté la gare de Poudlard. Dans mon compartiment très Serpentard, avec Pansy, Blaise, Crabbe et Goyle, j'étais en train de poursuivre mes devoirs à rendre pour la rentrée de janvier. Ma rédaction pour Binns qui demandait minimum trois parchemins en comportait cinq, mon devoir de botanique était bouclé, et j'étais en plein cœur d'un devoir de potions.

"Sérieux Drago, tu peux pas t'arrêter cinq minutes, tu pourras le faire chez toi." Blaise me regardait avec son air désespéré.

Je ne relevais même pas un œil sur lui, concentré à indiquer les ingrédients du Veritaserum, ensuite je devrais expliquer comment préparer la potion.

"Tu sais bien qu'il ne pourras pas, Blaise ! Il sera très occupé !" Pansy me défendait, comme d'habitude. Elle devait croire que je lui en serais très reconnaissant, mais je me fichais bien d'elle. Et surtout, je ne voulais pas me rappeler comment mes vacances se dérouleraient.

"Tu sais, tu n'auras peut-être pas le temps de t'occuper d'elle. Comme ton père est à Azkaban, il aura peut-être besoin de tes services... en échange de toute cette déception."

Cette fois-ci je relevais les yeux vers Blaise.

"Ferme-là, et surtout, ne parle pas d'elle." dis-je d'un ton menaçant. "Je serais où je serais, personne n'a à me donner d'ordre."

"Ahah, si, lui. Il a envoyé ta mère à Ste Mangouste, il pourrait faire ça avec n'importe lequel de tes proches."

Je me redressais déjà pour lui casser la figure alors qu'il poursuivait : "Comme elle, par exemple." dit-il en pointant du doigt quelqu'un derrière la vitre du compartiment qui venait de frappé à la porte.

C'était Ange. D'un coup de baguette magique je rangeais toutes mes affaires et je me levais en lançant un regard d'avertissement à mes camarades. Je sortais en claquant la porte coulissante suivant Ange plus loin dans le couloir.

"Que se passe t-il ?" lui demandais-je, tremblant encore de colère contre Blaise. J'avais détecté rapidement que la blonde avait quelque chose à régler avec moi.

"Le coup de la chambre d'hôtel, ça marche sur pas mal de filles, pas vrai ?" me lança t-elle avec un regard entendu. Réfléchissant à toute vitesse, j'ai compris que Ginny lui avait parlé. Je soupirais.

"Ecoute, je ne pensais plus à ça... enfin, je n'ai pas fait attention, c'est tout." Que lui dire d'autres, je me pinçais les sinus, en tentant de la rassurer, mais en croisant son regard je voyais bien que c'était peine perdu.

"Ange, s'il te plait." je lançais d'un ton agacé qui ne faisait qu'empirer la situation.

Elle me regardait d'un œil perçant avant de me lancer : "Sérieusement Drago, je me rend compte de plus en plus de l'étendu de ton... palmarès. Mais c'est difficile pour moi, de me demander si tu es sincère avec moi ou si je suis une fille parmi tant d'autres."

Alors qu'elle m'expliquait son ressenti, je pensais à ce que Blaise m'avait dit sur mes parents et sur le Lord. Les frissons du danger me parcourraient, me dévoraient. Plus le train s'approchait de Londres, plus la peur me prenait aux tripes.

"Et tu ne m'écoutes pas, en plus !" Ange semblait de plus en plus furieuse.

Je n'ai rien contrôlé quand j'ai levé le ton, quand la colère m'a submergé.

"Arrête Ange, merde ! Tu es sérieuse ? Me faire une scène pour ça, alors que j'ai été sincère avec toi, après ce que je t'ai dit hier soir, moi ?! J'avais juste à claquer les doigts pour coucher avec toi, et est-ce que je dois te rappeler ce qu'il s'est produit ? Concernant ce que te balance Ginny Weasley, mon passé n'est pas modifiable, si tu n'es pas contente, alors sors avec un crétin de Gryffondor ! "

Elle a sursauté quand je lui ai crié dessus. J'ai lu la déception dans son regard, et son visage s'assombrir face à mes paroles.

"Excuse-moi, je -"

"Laisse tomber Drago... " et elle me plantait là dans le couloir. Je l'ai vite rattrapé et elle s'est laissée faire.

"Je... je te promet de tout t'expliquer à la rentrée. Tu pourras tout me demander même si je dois enlever les souvenirs de mon crâne et les mettre dans une pensine. Mais je suis honnête et droit désormais avec toi. Je te le jure. Ne doute pas de moi..." Je caressais ses cheveux en essayant de calmer ses doutes et elle se cantonnait à regarder ses baskets.

Malgré tout, elle me répondait :

"Je suis désolée, tu as tellement raison. C'est à moi de m'excuser. Toi, tu ne sais pas ce que c'est d'être avec quelqu'un, parce que tu peux avoir tout le monde... et moi.. je ne sais pas ce que c'est de vivre une histoire parce que j'ai toujours refusé le moindre garçon.." expliquait-elle à voix basse. "Je crois qu'en fait, c'est trop beau pour être vrai, pour moi." avouait-elle en continuant de regarder le sol.

Je l'observais, je la regardais en détails, sentant monter en moi un sentiment encore plus fort que la veille dans la grande salle alors que je l'embrassais.

"Reste avec moi... reste avec moi pour toujours." je lui demandais avec force.

Ange a relevé les yeux sur moi, visiblement troublée. Ses yeux vairons étaient plongés dans les miens, me regardant intensément. J'ai posé mes lèvres sur les siennes, sentant le contrôle m'échapper légèrement. Ma langue a caressé ses douces lèvres qu'elle a ouvertes pour que je rencontre la sienne, nous entraînant dans un baisé fougueux mais passionné et je l'ai embrassé jusqu'à en prendre haleine. J'étais dingue d'elle et je sentais la haine me submerger à l'idée que l'on puisse m'éloigner d'elle ou pire, lui faire du mal. Le train commençait à ralentir, signe que nous allions entamer notre entrée à King's Cross. A contrecœur je me détachais d'elle, nos regards embués par le désir. Elle a enlevé ses mains de mes cheveux, et moi les miennes de son dos et de sa nuque.

"Passe de bonnes fêtes, mon Ange."

Elle m'a sourit doucement, avant de me déposer un dernier baiser. Je lui ai donné un petit geste affectueux sur le bout du nez avant de retourner dans mon compartiment. Plus je m'approchais de celui-ci, plus je me rendais compte de la situation.

Un jour, Ange ne pourrait plus me supporter, elle ne pourrait pas accepter mon histoire... et encore pire que tout.

Elle serait un jour, à cause de moi, en danger.


Le train arrivait en gare de King's Cross. Il faisait pratiquement nuit maintenant. Les lumières du train s'étaient doucement allumées depuis quelques instants. En toute hâte, j'ai pris en main ma seule et unique valise et mon sac pour les cours sur les épaules et je quittais le compartiment. Mes devoirs pour la rentrée étaient déjà bouclés, je n'aurais pas eu le temps de les faire durant mon séjour chez moi. Je gardais quoi qu'il arrive une priorité pour les études. C'était une façon pour moi de penser à autre chose.

« Bonne vacances Dray. »

C'était Blaise. Je ne lui répondais pas et pensais pouvoir quitter le compartiment mais Pansy s'était levée et me prenait le bras pour que je me tourne vers elle. Son expression était différente, je ne décelais pas en quoi mais elle semblait sûre d'elle. Quelque chose d'inhabituel l'habitait.

« Drago, ce serait super que l'on se voit tous les deux pendant les vacances… » elle susurrait presque, c'était comme si la présence des autres Serpentard lui était égale. Quoi qu'il arrive, quoi que je lui dise, toutes mes façons de la rabaisser devant quiconque, ne suffisaient pas à calmer ses ardeurs me concernant.

« Pansy, lâche-moi un peu, tu veux ? » J'enlevais mon bras de sa main, d'un geste vif.

Elle me regardait avec des yeux perçants.

« Écris-moi Drago… écris moi. »

En croisant le regard de Blaise, je me rendais compte que lui aussi avait noté quelque chose de changé en Pansy. Inutile de consulter les cracmols de Crabbe et Goyle qui ne relevaient jamais rien. Je décidais de ne pas répondre à Pansy et de quitter le compartiment une bonne fois pour toute.

Dans le couloir, le monde grouillait de part et d'autre, pressé de quitter le train et rejoindre la famille sur le quai. Ils s'agglutinaient tous devant les portes de sorties, ralentissant tout le monde derrière qui attendait qu'il daigne descendre du train. Au milieu de la foule que je me suis pris un coup en plein dans les côtes.

« Non mais, ça va pas ? »

Je me tournais vers la folasse rouquine Weasley. Encore elle bon sang !

« Tout est de ta faute Malefoy, mon propre frère refuse de me parler, et Harry ne veut plus de moi ! »

Elle me regardait avec son air sombre et son regard flamboyant, visiblement très en colère, le poing dans ma direction.

Je riais avec un rictus sur le visage.

« Ma faute ? Qui est-ce qui revenait sans arrêt vers moi ? Qui trompait son petit Potty chéri avec moi, son pire ennemi ? Tu fais pitié Weasley, tourne la page et avance au lieu de chercher un coupable. »

« C'est toi, qui m'a séduite ! Tu as tout fait pour que je couche avec toi ! »

« Je ne t'ai pas forcé que je sache, tu te débrouilles très bien pour trouver le chemin du lit toute seule ! »

Vexée, elle s'en allait me laissant seul au milieu des Serpentard qui se pressaient. Que penser de Ginny Weasley… ? J'avais trouvé plutôt drôle et intéressant ce flirt avec elle. Drôle, ce voir ce pigeon de Potter ne rien voir. Je m'amusais vraiment à lui pourrir la vie à celui-là. Ca avait été plutôt sympa cette embrouille mais j'avais rencontré Ange un peu trop tôt par la suite pour ne pas en avoir de répercussions.

Réussissant enfin à descendre sur le quai, j'apercevais justement de loin ma petite blonde descendre et serrer ses amis dans les bras. Je n'ai pas pu résister à la regarder, pour voir de quel côté elle se rendrait. Je me suis arrêté près d'un poteau pour avoir tout le loisir de l'observer sans me faire voir.

Au bout d'un instant, elle a prit sa valise entre ses mains puis a cherché du regard. Pas longtemps.

Son visage s'est éclairer et elle a couru vers deux personnes parmi la foule qui attendait les élèves, lâchant sa valise au milieu du trajet. Au bout de sa course, se tenait une femme, élégante et gracieuse, les cheveux bruns légèrement ondulés qui tombaient jusqu'en dessous des épaules. Des yeux foncés et un visage sublime. A ses côtés, un homme. Il était souriant et ému en même temps. Les cheveux clairs, presque blond, les yeux bleus. Le même bleu que celui d'Ange. Les parents d'Ange.

Et tout un puzzle se reconstituait dans mon esprit, hérissant au passage tous les poils de mon corps, comme la fois où je décelais une inquiétude dans le regard de mon père quand il était venu me voir à Poudlard pour sa sortie exceptionnelle de prison. J'avais déjà vu les parents d'Ange. Pas en vrai. En photo, sur un mur de mon manoir. Sur un mur d'une salle de réception où venait parfois le Lord. Tout en réalisant cela, je continuais de les observer.

Il se dégageait d'eux une forte assurance, je le ressentais d'ici. Et en même temps je voyais la mère d'Ange jeter des regards partout dans la gare, comme pour s'assurer de qui était présent ou non. Ange s'était jetée dans les bras de son père. Sa mère qui avait plus de retenue, ne pouvait pas en revanche contenir l'amour qu'elle éprouvait envers sa fille. Car c'est ce que je voyais dans leurs yeux à tous les deux, de l'amour et rien que de l'amour. Finalement, Ange s'est détachée de son père qui démontrait l'attachement spécial qu'un père et sa fille peuvent avoir, puis elle s'est tournée vers sa mère avec plus de douceur, saisissant ses bras pour l'embrasser. J'ai presque souri pendant quelques secondes, me rendant compte qu'Ange avait tout pour être stable et heureuse avec des parents pareils. Alors... que s'était-il passé dans sa vie ?

Mais mon léger sourire s'est vite effacé quand j'ai vu Potter arriver près d'eux en tendant la valise d'Ange, qu'elle avait laisser tomber quelques mètres plus loin. Il s'est présenté aux parents qui lui ont serré la main pour le saluer. Mr Fire a dit quelque chose, et sa fille a réagit en tournant la tête vers la gauche, de mon côté, me permettant d'avoir tout le loisir de voir sa réaction. Deux mecs sont arrivés de nulle part, l'un avait les cheveux clairs et le regard azur, et l'autre était brun avec des yeux bleus profond. Ils avaient l'air plutôt sportif vu l'allure et le physique qu'ils avaient. Ange avait les larmes aux yeux et ils sont venus la serrer dans leur bras. Des amis à elle sans doute. Mon sourire est revenu doucement quand j'ai vu Potter s'en aller de son côté avec la famille Weasley. Quelques instants plus tard, Ange s'en est aller avec ses parents et les deux garçons, et pour ma part je suis allé à Ste Mangouste.

Rendre visite à ma mère. Et essayer d'effacer l'horreur et la lourde peur qui étreignait mon cœur depuis que j'avais vu Katty et John Fire.

Pov Ange

Noël était passé. C'était un merveilleux Noël en famille, mais je sentais que mes parents me cachaient quelque chose. Assise sur mon lit, regardant le soleil se lever à l'horizon qui réchauffaient les rideaux blanc de ma chambre, je songeais au comportement de ces derniers, durant ces vacances. Quand j'ai sentis l'odeur du petit déjeuner venir jusqu'à mon lit, je me suis décidé à descendre d'un étage pour aller leur dire bonjour. J'ai pris doucement les escaliers, puis j'ai traversé le salon pour arrivé jusqu'à la cuisine. Ils étaient là, tous les deux, enlacés.

J'ai souri, j'étais toujours surprise de constater l'amour que mes parents avaient l'un pour l'autre, après toutes ces années. Ils étaient tellement beaux, et sincères. Maman mettait de la confiture sur une tartine, debout. Papa était derrière elle, ses bras autour d'elle et sa tête sur son épaule.

"Je t'aime."

"Moi aussi John, tu le sais bien."

Papa le disait souvent, et j'adorais l'entendre dire ça. J'ai fait semblant de ne pas avoir été là les deux minutes plus tôt et j'ai ouvert un peu plus la porte.

"Salut ! Quoi de bon au petit dej' ? "

Mes parents se sont tournés vers moi, puis se sont jetés un regard avant que mon père ne me réponde. Encore un signe. Ils allaient me dire quelque chose.

"Assieds-toi, nous allions servir."

Je suis allé tout d'abord prendre du jus d'orange dans le réfrigérateur pour en proposer à tout le monde, en faisant semblant de ne pas comprendre leur petit manège. Nous vivions comme des moldus, avec tout l'équipement qui allait avec. Mes parents, surtout mon père, étaient attachés à ce mode de vie particulier pour des sorciers. Pour eux, c'était une façon de comprendre et de respecter les moldus. Mais je savais très bien que c'était aussi pour protéger notre famille et se faire le plus discret possible. Même si mes grands-parents paternels avaient été moldus, nous ne vivions pas de la sorte par tradition familiale, mais bien pour écarter un certain danger.

Je me suis installée à table et j'ai rempli les verres de mes parents, puis le mien. Et j'ai craqué.

"S'il vous plait, ne tournez pas autour du pot... Qu'est-ce qui se passe ? "

Mes parents se sont échangés un regard alors qu'ils venaient à table avec des croissants tout frais.

"Je te l'avais dit" soufflait ma mère à mon père.

J'étais satisfaite d'avoir raison, l'observation du comportement de mes parents portait ses fruits. Je n'étais pas une fille d'Aurors pour rien on dirait !

"Bon ok. Ange, dans trois semaines il faudra que tu quittes Poudlard pour une journée." Mon père avait reprit sa mine sérieuse.

"Pardon ?"

"Oui eumh... et bien tu vois..."

Ma mère coupait mon père, qui semblait bien trop mal à l'aise. Elle était beaucoup plus radicale, plus implacable que lui. Et moins patiente également.

"Tu devras participer à un procès. Le procès d'un Mangemort."

Le procès d'un mangemort ?

Je m'étouffais dans mon jus d'orange, en mettant partout sur la table. J'ai mis du temps pour reprendre mes esprits, le liquide sucré était passé de travers et me grattait la gorge. J'étais sous le choc, jamais, oh grand jamais mes parents ne me parlait de leur travail.

"Quoi ? Mais je croyais que je ne devais jamais faire partie d'une enquête ou je ne sais quoi, ne jamais apparaître dans une de vos histoires ? Et puis, qu'est-ce que je pourrais bien faire à un procès ? "

J'essuyais la table tout en continuant de tousser un peu.

"Ecoute.. il s'agit d'une des personnes responsables de la mort d'un homme et d'une tentative de meurtre sur mineurs. Et nous pensons, ta mère et moi, que ce même Mangemort..."

Mon père a prit la main de ma mère mais cette fois-ci, elle n'a pas voulu, ou n'a pas pu lui couper la parole. Elle avait baissé les yeux sur la table, comme incapable de dire quoi que ce soit tout à coup.

"Nous pensons que ce Mangemort était présent le jour ou ton frère et ta sœur sont morts."

Il y a eu un grand silence dans la cuisine. Cette histoire était bizarrement tabou chez nous. Nous n'en parlions jamais, alors que cela avait transformé, déchiré notre famille. Je n'en parlais qu'avec un médicommage de temps en temps, pour alléger ma peine. J'avais le syndrome du survivant. C'est à dire, que j'avais en moi une culpabilité énorme, un poids lourd et douloureux sur le cœur dès que je voyais mes parents. J'avais survécu, alors que mon frère et ma sœur étaient morts. Et je me sentais coupable pour ça.

J'ai eu du mal à réaliser ce que venait de dire mon père.

"Mais, vous venez de me dire qu'il avait tuer un homme, il est où le rapport avec moi ?" je demandais faiblement, un peu sonnée.

"La justice profite de son procès pour ressortir d'ancienne affaires le concernant, qui n'avaient pas aboutit faute de preuve. Nous ne sommes pas la seule famille à aller témoigner contre lui, c'est la première fois qu'il se retrouve derrière les barreaux, maintenant que son statut de Mangemort, qu'il cachait tant, est porté au grand jour. Le juge accepte enfin que des enfants témoignent. Le ministère est sur les dents, les temps changent, nous devons garder le contrôle de la justice tant qu'il en est encore temps" répondait mon père avec calme.

Je me rendais compte en l'écoutant à quel point la situation semblait se dégrader en Angleterre et dans le monde en général.

"Qui était l'homme qui est mort ?"

"On a pas encore le droit de te le dire." répondait ma mère qui reprenait un peu d'assurance.

"C'est une blague ?" je répondais en haussant les sourcils.

"Non, c'est la loi."

"Mais qu'est-ce que vous voulez que je dise de toute façon ? Je ne me souviens de rien !" je lançais en me mettant presque en colère.

"Tu ne diras rien, mais tu te souviens." intervenait ma mère avec calme.

En la regardant dans les yeux, j'ai compris petit à petit où elle voulait en venir.

"Quoi ? Vous voulez... mes souvenirs ?! Vous voulez mes souvenirs ! Je n'ai pas envie de replonger là-dedans, désolée mais vous vous débrouillerez sans moi !"

Je m'énervais maintenant, la colère montait en moi, et j'étais sur la défensive. Mes parents se sont levés en même temps que moi et les vitres vibraient un peu trop fort pour que cela vienne du Mistral.

"Les techniques ont évoluées Ange, nous pourrons déverser ton souvenir dans une pensine spéciale qui sera... comme connectée à l'audience."

Mon père tentait de me rassurer comme il le pouvait.

"Quoi, vous voulez du pop-corn aussi ? Ca sera comme au cinéma ? C'est du voyeurisme, ce sont mes souvenirs, c'est mon histoire, je n'ai pas envie de le montrer à n'importe qui !"

Je me dirigeais déjà vers la porte pour retourner me coucher, trop énervée. Mais mon père m'a retenu avec une seule phrase.

"Ange, il n'y a que toi qui détient la vérité."

Je me suis tournée lentement vers lui, et il a continué.

"Il n'y a que toi qui ai vu réellement la scène. Tu détiens sans doute des éléments importants dans ta mémoire."

Nous nous sommes regardés quelques instants sans rien dire, les yeux de mon père plein d'espoir et moi le regard lourd et noir.

"Et si je ne peux pas savoir qui il a tuer, est-ce que je pourrais au moins savoir contre qui je vais devoir montrer mes souvenirs à toute une audience ?" je lançais en plissant les yeux, sur un ton de menace, laissant entendre que leur réponse n'était pas en option.

Mes parents se sont levés, et j'ai vu dans leurs regards à tous les deux qu'ils avaient détecté une brèche en moi, une ouverture au dialogue.

Je savais qu'ils s'engouffreraient rapidement dans cette brèche pour me faire céder à les accompagner à ce procès. Je savais au fond de moi que j'allais coopérer, car aider mes parents pour ce qu'ils s'était produit durant mon enfance, c'était aussi m'aider moi. M'aider à extérioriser ce traumatisme et rendre justice à ma famille.

J'avais comme l'impression que j'avais une chance à saisir. Mais mes parents ne s'imaginaient pas un seul instant, sans aucun doute, qu'il allait me bouleverser beaucoup plus qu'initialement prévu en me répondant.

"C'est Lucius Malefoy."

J'en ai eu le souffle coupé.