Pov Ange
Assise au milieu du terrain de Quidditch, j'observais le ciel mettre en valeur les étoiles qui faisaient leur apparition depuis quelques minutes. Je me sentais apaisée ici, à l'abris des regards et du bruit. Seule avec une espèce de quiétude qui revenait doucement en moi. Bien sûr, je pensais beaucoup à ma mère et je séchais encore des larmes sur mes joues. Mais je sentais que je commençais à entrer dans un processus de guérison. Il serait long, mais je démarrais c'était l'essentiel.
Après quelques minutes à me perdre dans les étoiles, je baissais les yeux sur le sac que j'avais emmené avec moi. Je l'avais retrouvé dans mon casier des vestiaires de Gryffondor. Je sortais doucement une veste de Quidditch sombre sur laquelle était inscrite le nom POTTER. Je passais mes doigts dessus, doucement, puis enfouissais mon visage dedans pour sentir l'odeur d'Harry. Je cherchais à raviver ma mémoire. Je sentais que j'avais éprouvé quelque chose. Quelque chose d'intense et de déconcertant, qui m'avait troublé. L'odeur du tissu ne m'envoyait rien, aucun souvenir ne revenait. J'abandonnais cette quête en la rangeant dans le sac et sortait une gourde d'eau que j'avais retrouvée dans mon sac de cours le même jour. C'est en rebouchant le contenant après avoir bu que j'apercevais quelqu'un revenir d'un moment de vol. Je me relevais pour m'approcher de lui, car j'avais reconnu sa chevelure, même dans la lumière déclinante.
"Harry ?"
Il se tournait vers moi, alors qu'il venait de sauter de son balai. Son visage s'est éclairé, mais il restait prudent. Le voir descendre comme ça, m'avait donné une idée, ou plutôt, une question.
"Ange ? Qu'est-ce que tu fais là, tu vas bien ?"
"Ca va..." je répondais en arrivant finalement devant lui. "Harry, est-ce qu'on peut... parler tous les deux ?"
"Bien sûr... attends.."
Il saisissait doucement ma main pour m'emmener avec lui vers les gradins, et nous nous asseyions tous les deux côte à côte. Les étoiles apparaissaient encore, de plus en plus nombreuses, je me perdais même dedans quelques instants.
"Est-ce que... est-ce que c'est bien de voler ?" je demandais en me tournant vers lui.
"Dans les airs ? Ou dans la réserve de la bibliothèque ?"
Je répondais doucement à son sourire. "Tu sais très bien ce que j'ai voulu dire..."
"Bien sûr que c'est bien... c'est une des sensations que je préfère... et... toi, tu n'arrives plus à te souvenir ce que ça fait.."
C'était une affirmation et je répondais avec mon silence. J'étais un peu frustrée car j'avais conscience que je volais beaucoup avant et surtout que j'étais douée, mais je n'en avais aucun souvenir. Finalement, Harry se levait, prenait mes deux mains et me demandait :
"Tu as confiance en moi ?"
Je me levais pour m'approcher de lui.
"Bien sûr que j'ai confiance en toi."
"Alors, viens"
Il attrapait son balai, l'enfourchait et laissait de la place derrière lui.
"Oh... non, non Harry je ne peux pas.." je répondais en sentant une vague panique m'envahir.
"Ange, tu peux et tu sais voler. Et je serai avec toi... c'est moi qui conduit" il insistait en tendant sa main vers moi, avec un léger sourire.
Je soupirais doucement et saisissais finalement sa main pour monter avec lui. Je passais mes mains sur ses épaules pour me cramponner.
"Accroche toi, l'Eclair de Feu décolle assez vite... ca va aller ?"
Finalement je passais mes bras autour de sa taille, ayant peur de me fracasser par terre au décollage. Il passait un de ses bras autour des miens pour me rassurer.
"On y va."
En moins d'une seconde, nous décollions dans les airs et je fermais les yeux, plaquant mon visage contre le dos de Harry. Après quelques instants, je risquais d'ouvrir l'œil et découvrait un spectacle époustouflant. Poudlard la nuit était encore plus majestueuse avec ses lumières, son parc, et tous les arbres centenaires qui l'entouraient. La vitesse que prenait Harry ne me faisait pas peur, je sentais au contraire une adrénaline que je savais avoir déjà ressentie.
Aussi fou que cela puisse paraitre, je savais que j'étais à ma place. Harry faisait le tour du domaine pour m'en montrer chaque recoin, me faisait ressentir accélérations et freinages, virages serrés... pour finalement descendre vers le lac où je pouvais voir le reflet de nos visages. Je m'observais moi, le visage complètement différent des derniers jours, illuminé, solaire. Et j'observais le reflet de Harry qui cherchait mon regard dans l'eau. Je tendais la main dans l'eau pour lui en envoyer dessus et nos éclats de rires perturbaient la quiétude du début de soirée. Sa main n'avait pas quitté mes bras un seul instant.
Après une vingtaine de minutes, nous arrivions au terrain de Quidditch, où je reprenais mon souffle.
"Harry, c'était... c'était dingue, merci !"
Il expédiait son balai dans la réserve grâce à sa baguette et se tournait vers moi, aussi radieux que moi. Je ne me souvenais pas l'avoir déjà vu comme ça.
"C'est un plaisir Ange. Je suis sûr que tu vas te souvenir de ce que c'est de voler soi-même, tu vas reprendre confiance. Si tu veux, on pourra revenir mercredi soir."
Je le regardais, tout à coup interdite.
"Mais... ce sera si tu veux, je ne veux pas du tout te forcer à quoi que ce soit..." ajoutait il précipitamment, sans se rendre compte qu'il se trompait sur la raison de mon attitude.
"Non... Harry... on a déjà... eu une conversation ici ?" je lui demandais en cherchant du regard autour de moi.
Harry me regardait intensément, comprenant que j'étais en train de retrouver un souvenir.
"Oui... enfin..."
"On s'est disputés ?" je demandais, avide de ne pas me tromper.
"Pas exactement..."
Je sentais qu'il était mal à l'aise mais je ne comprenais pas pourquoi. En revanche, je ressentais comme une douleur, presque comme une séparation. Finalement je me tournais face à lui.
"Tu... tu m'avais dit... que tu tenais à moi.. mais tu étais en colère aussi.." je tentais à voix basse.
"Oui..." répondait Harry dans un souffle, les yeux perdant un peu de leur éclat.
"Et tu es parti.." j'ajoutais.
"Non... c'est toi. Tu m'as répondu que tu ne partageais pas mes sentiments."
"Ah bon.. et ... est-ce que je peux... me rattraper ?"
Harry qui avait baissé les yeux sur la pelouse les relevait vers moi. La couleur de ses yeux était surprenante, presque réconfortante, je me plaisais à les observer. J'étais à un pas de lui, je m'approchais de lui me retrouvant juste devant son visage. Nous étions passés tellement près de la mort peu de temps auparavant. Il était temps de vivre, de profiter du temps qu'il nous restait.
"C'est réciproque, Harry." je disais tout bas en me souvenant qu'il m'avait dit cette phrase lors de notre dernière entrevue ici. Il m'avait dit qu'il était amoureux de moi, et qu'il pensait que c'était réciproque. Mais l'issu avait été particulière, parce que je me souvenais à ce moment là que je l'avais éconduit.
"Je suis amoureuse, Harry." je continuais tout aussi bas.
Ses prunelles ont eues encore plus d'intensité, car il réalisait ce que je lui disais en même temps que je continuais :
"De toi."
Je ne sais pas lequel a embrassé l'autre en premier, peut-être que nous avions fait le pas en même temps.
Mais pendant quelques minutes, nous étions aussi silencieux que les étoiles. Et la nuit nous observait, complice d'un amour naissant.
Les semaines sont passées à vive allure, comme si quelqu'un avait soufflé sur l'horloge de l'école pour que les aiguilles défilent plus vite. Rien ne pouvait être plus sombre à Poudlard, malgré le fait que l'été venait d'arriver. C'était la fin de l'année scolaire. Elle s'était achevée douloureusement. La mort du directeur avait laissé une cicatrice à l'école. Celle de Lena avait provoqué un chagrin au sein de la maison Poufsouffle. Et celle de Katty Fire avait complètement anéantit sa fille qui faisait mine de résister. La maison Serpentard était pointée du doigt depuis que l'un des leurs avait tenter d'assassiner une fille de Gryffondor. La tension était palpable et les esprits s'échauffaient rapidement, transformant les querelles banales en gigantesques conflit inter-maisons. Mc Gonnagal, la nouvelle directrice intérimaire de l'école était intervenue pour faire cesser les conflits.
C'était le tout dernier jour de cours. Les élèves de cinquième année sortaient tout juste du dernier examen des BUSES, celui de défense contre les forces du mal. Ange Fire faisait partie de cette session, comme elle devait passer ces épreuves en France, où l'on passe ses BUSES en sixième année. Les yeux cernés, elle sortait de la salle, très satisfaite d'elle-même. Elle était certaine d'avoir réussie mais c'est une amertume particulière qui étreignait son cœur : les cours ne font pas tout, elle n'avait pu sauver sa mère malgré toutes les connaissances qu'elle possédait.
Depuis le départ de sa mère, Ange passait par plusieurs stades, après la sidération, elle avait eu comme un contre coup et faisait régulièrement des crises d'angoisses, ne dormant plus les nuits. Elle s'occupait la moindre minute de la journée pour ne pas penser, ne pas réaliser qu'elle avait vu mourir sa mère sous ses yeux.
Sa relation avec Harry Potter faisait beaucoup de bruit à l'école. Ce dernier devenait son ombre, là pour elle à chaque instant. Il profitait de la moindre minute avec elle, d'autant plus aujourd'hui où ils allaient se dire au revoir. Ils passaient beaucoup de temps sur le terrain pour s'entraîner. Ange avait pu reprendre doucement les exercices, elle avait eu le feu vert des médecins. Elle rejoindrait son centre de formation dès le mois d'août, ce qui lui laissait un peu plus d'un mois de répit avec son père. Harry avait tendance à donner des indications insistantes auprès d'elle, lui exprimant clairement qu'il ne souhaitait pas qu'elle s'approche des Serpentards.
Pov Ange
Assise dans la volière depuis quelques minutes, j'essayais de faire le vide. Vider mon esprit surchargé après avoir passé plusieurs jours derrière un bureau à noircir des parchemins, à démontrer mes connaissances devant un jury de professeurs. Vider mon âme de ma douleur, tenter d'oublier ce que je traversais depuis quelques semaines. Le deuil, m'était difficile et insupportable à vivre. Le stress de changer d'école, retourner en France pour accomplir un rêve. Intégrer un grand centre de formation... pour avoir peut-être un jour, une chance d'intégrer une équipe nationale. Et la confusion de me lancer dans une nouvelle histoire... une histoire avec Harry. Il faisait tout pour me rendre la vie plus douce et alléger mes souffrances, alors qu'il avait tant à affronter lui-même. Un léger soupire s'échappait de mes lèvres alors que perchée dans la salle, les yeux rivés sur l'extérieur, je pensais à lui. Et en même temps, je ressentais une douleur énorme dans la poitrine. Nous n'avions aucun avenir ensemble. Tout était noir concernant notre destin.
Des bruits de pas résonnaient à l'extérieur. C'était peut-être Harry qui venait me chercher, je devais le rejoindre dans le hall d'entrée après mon dernier examen, mais je voulais envoyer une lettre à mon père. Mais contrairement à ce que j'avais imaginé ce n'était pas lui, mais Blaise Zabini qui entrait dans la pièce, sans me voir. Il parlait tout seul. Enfin, il parlait à sa chouette.
"Allez, va lui donner ça. Mission accomplie..." disait il tristement tout en attachant un parchemin à la patte de la chouette. Celle-ci s'envolait après avoir mangé quelques granulés dans la main de son maître. Quand Blaise s'est tourné et que son regard chocolat a rencontré le mien, j'ai détecté sa surprise en même temps qu'une gène que je ne comprenais pas vraiment. Un coquard violacé cernait l'un de ses yeux, signe d'une précédente altercation, avec qui je l'ignorais. Il a voulu s'en aller, mais je me suis lancé à sa poursuite.
"Blaise, attends !"
Il s'est tourné vers moi, tout en regardant autour de moi.
"Tu es toute seule ?" me demandait-il sur un ton qui se voulait prudent.
"Oui, pourquoi ?" je répondais tout en me demandant si ma franchise était une bonne idée.
"Comme ça..." Il évitait mon regard. Moi-même j'étais mal à l'aise devant lui. Je ne savais plus quoi penser de lui. Je me souvenais l'avoir considéré comme mon ami, un ami atypique certes, mais ami quand même. Mais depuis le meurtre de ma mère, tout avait changé.
"Ecoute Ange, je suis très content de te voir, mais reste loin de moi okay ?"
Tout le monde, à un moment ou à un autre dans cette école voulait que je m'éloigne.
"Mais... Blaise pourquoi ? Enfin je veux dire... d'accord, la situation est... bizarre, mais ... on a jamais discuté après... après que..."
"Ne te torture pas Ange, je sais à quoi tu penses, mais c'est mieux que l'on reste loin l'un de l'autre." me coupait-il en tentant d'adopter un ton cassant.
"J'aimerais discuter avec toi, avant que je ne m'en ailles, j'ai beaucoup de choses à te demander." je répondais pour le contrer.
"Non. Tu vois, je n'ai pas envie de me faire tabasser encore une fois." disait-il en pointant son œil gonflé.
"Qu'est-ce que tu veux dire ?"
"Allons, ne sois pas si naïve, tu ne l'es pas tant que ça, je le sais. Potter n'aimerait pas me voir avec toi, fin de la discussion." répondait Blaise en se dirigeant vers la porte.
Harry était donc responsable de l'état de son visage, mais pourquoi agissait il de la sorte ?
"Et depuis quand tu crois que je me laisse dicter ma vie ?" je lui lançais en croisant les bras sur ma poitrine.
Il a eut un rire suivi d'un rictus que je n'aimais pas. Il s'est tourné vers moi de nouveau.
"Depuis que tu es à Poudlard, sans aucun doute. Sérieux, assume ce que tu es, assume qui tu es ! "
Je l'affrontais du regard, ne sachant pas où il voulait en venir. Je ne voulais pas le laisser diriger la conversation et lui laisser croire que je lâcherais le morceau. Finalement, il cédait.
"Tu veux parler ? D'accord, on va parler ! Demande moi tout ce que tu veux !" me disait-il finalement.
"Toi aussi tu t'es moquée de moi ? Je veux dire, nous n'avons jamais été vraiment amis ?" je risquais de demander.
Je m'emmêlais les pinceaux. Depuis que j'avais eu mon traumatisme crânien, je mélangeais le vrai du faux.
"On a passé de bons moments ensemble. De là à utiliser le terme amis... " répondait Blaise en haussant les sourcils.
Je le regardais droit dans les yeux.
"Et... Tu savais que Drago voulait me ..."
"Je t'arrête tout de suite. Je ne sais pas ce qui se trame dans la tête de mon meilleur ami mais.."
Je le coupais.
"Tu le considère comme ton meilleur ami, après ce qu'il a fait ?" je demandais avec colère, haussant le ton et serrant les poings.
Blaise a plissé des yeux avant de me lancer et en détachant chaque mot qui sortait de sa bouche:
"Et toi, tu l'aimes encore, malgré ce qu'il t'a fait. "
Ce n'était pas une question mais une affirmation. La douleur que je ressentais dans la poitrine s'intensifiait face à ses paroles.
"C'est.. faux. Je... je pensais le connaitre... je ne savais pas ce qu'il avait derrière la tête."
"Et que les choses soient bien claires pour toi, moi non plus. J'aimerais que ton petit ami par intérim le comprenne."
"Par intérim ?"
"Allons, ce n'est pas sérieux. Même si je trouvais ça super culotté de sa part le coup de la chanson et tout le bordel, ne me dis pas que tu penses que votre couple est réel ?"
J'avais l'impression que l'agacement de Blaise devenait réel, que jusque-là il ne voulait que jouer le rôle du Serpentard cynique et ironique.
"Je n'ai jamais prétendu quoi que ce soit, mais ce ne sont pas tes affaires."
"Okay, excuse-moi, c'est mon coté Serpentard qui reprend le dessus.. il faut dire que ton mec a un crochet de droit assez bon. Alors, tu continues tes études en France ?"
"Quoi ? Comment tu le sais, j'en ai parlé à personne !"
Il y a eut quelques petites secondes de silence avant que le sourire ne revienne sur le visage de Blaise.
"Personne... sauf tes amis Gryffondors qui ne savent pas parler sans vérifier qui est dans les parages..." annonçait ce dernier tout en souriant fièrement.
Je soupirais, comprenant que la discrétion à Poudlard n'était le fort de personne.
"Oui... je retourne en France." j'avouais en baissant le ton.
Là où j'ai enterré ma mère. Là où mon frère et ma sœur reposent. Sans m'en rendre compte, j'avais les yeux dans le vague alors que j'étais en plein dialogue avec Blaise.
"Je suis vraiment désolé. Pour ta mère. Vraiment."
J'ai regardé Blaise dans les yeux, il semblait sincère. Il a choisi ce moment pour s'en aller et me laisser seule dans mes pensées.
"A bientôt Fire. J'espère te voir en couverture de magasine sportif un de ces quatre."
J'ai écouté ses paroles raisonner dans le couloir, tout en me disant qu'il m'avait bien perdue et surtout qu'il n'avait pas pris la peine de répondre à mes tourments.
"Attends, Blaise !"
Il se tournait vers moi, plantant son regard intense sur moi. Je fouillais rapidement dans mon sac à la recherche d'un fiole précise et après quelques secondes je retrouvais la fameuse potion. Je lui tendait la fiole violette. Mais Blaise ne la prenait pas et haussait un sourcil.
"Pour ton bleu. Je m'en suis servie après le cognard... tu sais, le match contre Serdaigle. Elle marche bien."
Il saisissait la fiole entre ses doigts, hésitant.
"Ce n'est pas un poison..." je lançais, légèrement agacée.
Il riait à ma remarque et me répondait : "Tu n'apprendra pas à un Serpent à reconnaitre un poison. Je me méfie simplement de quelqu'un qui fréquente les Weasley... pastilles de gerbes tu connais ? J'ai mis trois jours à m'en remettre de cette connerie ! Mais merci... Pomfresh ne m'a pas à la bonne et a refusé de m'en donner, elle doit craquer en secret sur ma petite gueule cassée. Ahlala, bref ... Je n'oublierai pas. A bientôt Fire."
Je l'observais dévaler les marches de la tour, n'ayant âs eu le temps de répliquer. J'aurais aimé m'entretenir avec lui pour mettre à plat tout ce que je stockais dans mon esprit depuis plusieurs semaines. Finalement, je pensais sur le moment que Harry avait été vraiment efficace dans les menaces. Même si je me doutais bien de son aversion contre les Serpentard, je ne pensais pas qu'il avait été aussi loin que de frapper Blaise. Je ne savais toujours pas ce qu'il s'était réellement produit le soir où ma mère était décédée, est-ce que tout avait été préparé par les Serpentards, est-ce que Blaise était le complice de Drago ? Tout ce dont on entendait parler, c'était d'une armoire dans la salle sur demande et de la complicité du professeur Rogue.
En soupirant, je glissais mes mains dans mes poches pour descendre de la tour. Après quelques étages, je croisais le professeur Trelawney, que je saluais poliment avant de reprendre mon chemin.
"Miss Fire ?"
Je me tournais vers elle. "Madame ?"
"Avez-vous quelques minutes à m'accorder ?" me demandait-elle en pointant l'intérieur de son bureau. La porte était ouverte et je voyais d'ici les tables rondes où l'on pratiquait l'Art de la divination. J'étais toujours gênée de me retrouver avec le professeur Trelawney, elle avait un coté excentrique qui lui donnait un coté quelque peu mystique.
"Oui, bien sûr."
Je m'approchais du bureau et entrait après qu'elle me pointe du doigt une chaise sur laquelle m'asseoir. Je sentais l'odeur de l'encens m'enivrer les narines.
"Je m'excuse de vous importuner Miss Fire, mais j'aimerais m'assurer que vous alliez bien avant de quitter le château."
Je ne répondais pas. Comment pourrais-je me sentir bien, réellement ?
"Ecoutez... je voudrais vous montrer quelque chose." enchaînait-elle.
Sans que je ne m'y attende, le professeur sortait un petit objet de sa poche et me tendait sa paume près de mon visage.
"Savez-vous ce que c'est ?"
"Euh... une toupie ?" je répondais en haussant les sourcils.
"Oui, exactement. Disons que cette toupie représente votre avenir. Regardez."
Alors que j'étais en train de me demander si cette conversation était réelle, elle faisait tourner la toupie et quand elle s'est arrêtée pour se coucher, Mrs Trelawey me demandait :
"Où pointe la toupie Miss Fire ?"
"Hum hum... à ma droite."
"Tout à fait !"
M'agitant sur ma chaise je regardais tout autour de moi pour vérifier que ce n'était pas une farce.
"Faites-la tourner vous-même désormais !"
Je prenais la toupie dans les mains d'un geste lent, essayant de me connecter avec la réalité, mais comme je ne me réveillais toujours pas dans mon lit, j'en concluais que je vivais une drôle d'expérience avec le professeur Trelawney.
"Très bien..."
Je faisais tourner moi-même la toupie sur la table en bois. J'étais hypnotisée par son ballet incertain qui prenait fin sous mes yeux au bout de quelques secondes.
"Et maintenant Miss, où est-ce que la toupie pointe ?"
"Et bien... en face de moi." je disais d'un ton mal assuré.
"Exactement ! Savez-vous pourquoi ? Parce que si vous laissez les autres prendre les décisions pour vous, vous vous tromperez de chemin ! Si vous prenez en main votre destin, vous irez droit !"
Je ne répondais pas, regardant les yeux grands ouverts du professeur Trelawney.
"J'insiste Miss Fire. Vous voulez prendre votre vie en main ? Alors faites-le. Ne laissez plus personne vous diriger, ils se trompent."
Je toussais après un moment de silence.
"Ecoutez, si vous parlez de mon orientation concernant mes études..."
Elle me coupait.
"Je vous souhaite une bonne journée, bon retour chez vous Miss Fire !" me lançait-elle sans que je ne m'y attende. Dans un sursaut elle se levait de table manquant de renverser sa chaise et retournait à sa pile de parchemins sur son bureau, faisant comme si je n'étais plus là.
"Euh... merci. Au revoir, professeur."
Je me levais au ralenti, complètement perturbée par ce qui venait de se produire. Alors que je franchissais la porte, j'ai entendu le professeur me lancer.
"Vous choisirez l'homme à la cicatrice."
Je me suis tournée vers elle en fronçant les sourcils et en sursautant, ne m'attendant pas à ce qu'elle soit derrière moi, la main sur la poignet de la porte en bois.
"Pardon ?" je demandais la main sur le cœur.
"Vous choisirez l'homme qui aura la cicatrice... une blessure identique à la votre. Ce sera lui, toujours."
A ces mots, le professeur m'a claqué la porte au nez, me laissant seule avec sa révélation sur mon futur. J'étais encore plus perturbée qu'après mon entrevue avec Blaise. Alors que je marchais en direction du hall d'entrée où Harry était en train de m'attendre, je me suis soudain rendu-compte qu'elle parlait certainement de lui. Il y a encore quelques heures je me disais que nous n'avions aucun avenir en commun compte tenu du monde dans lequel nous vivions, est-ce que je me trompais ? De quoi voulait me parler le professeur Trelawney ?
Je sentais tous mes sentiments se bousculer, je n'arrivais plus à faire de distinction entre envie et réalité alors que je croisais le regard émeraude d'Harry qui souriait en me voyant arriver dans le hall.
La cérémonie était sublime. Simple, sobre et pleine d'amour. Au milieu des champs et devant toutes leurs familles, Fleur et Bill Weasley resplendissaient. C'est avec beaucoup d'affection que les parents de Ron avaient invité mon père pour la cérémonie. Ils se connaissaient grâce au ministère et Arthur était toujours très intéressé sur la vie de moldus que nous pratiquions en France. J'étais pour ma part invitée par Ron et ses frères.
J'avais revu Fleur, qui avait beaucoup contribué à me gâcher la vie au collège de Beauxbattons, mais tout cela était bien derrière moi, d'ailleurs elle m'avait accueillis chaleureusement. J'étais restée sur ma réserve, me faisant la plus discrète possible. La cérémonie touchait à sa fin et nous allions tous sous un magnifique chapiteau dressé par la famille Weasley qui avait beaucoup œuvré pour que le mariage se passe sous les meilleures auspices. Et ils réussissaient aisément, c'était une magnifique journée.
"Alors, dans deux jours c'est le grand départ pour toi ?" me demandait Hermione, magnifique dans sa robe rouge. Nous discutions depuis quelques instants toutes les deux alors que l'on se dirigeait vers le lieu de la fête. Le soleil s'était couché, c'était une douce soirée d'été.
Je souriais légèrement en regardant briller les décorations au plafond.
"Oui. J'intègre le centre de formation lundi. J'ai hâte et j'ai peur en même temps..." j'avouais en jouant avec mon collier argenté. Hermione m'avait aidé à trouver une robe, je n'étais vraiment pas habituée à ce genre de tenue. Elle m'avait bouclé les cheveux, maquillé avec un fard à paupière noir et habillé avec une robe grise, pleine de volants qui virevoltaient avec la brise légère du soir. Je n'avais pas encore vu Harry qui avait été réquisitionné toute l'après-midi pour aider les frères de Bill à préparer le mariage. Il y avait beaucoup de monde à la cérémonie et je ne l'avais pas encore vu.
"Tout va bien se passer, le premier jour sera le plus difficile mais ensuite tu te sentiras bien." m'assurait Hermione en me serrant la main dans la sienne. "Oh, je vais vous laisser, Harry vient de te voir."
Je levais les yeux pour apercevoir Harry venir droit sur moi, l'air heureux. Il était beau dans sa tenue sombre et sa chemise blanche. Ses yeux verts brillaient dans le noir.
"Ange, tu es venue..."
Il m'embrassait la joue avant d'observer ma tenue. "Tu es.. magnifique encore une fois."
Je souriais. "N'en prend pas l'habitude, dans deux jours ce sera jogging tous les jours." je répondais en riant doucement.
"Ouais..."
Je savais que cette séparation allait être difficile, d'autant plus que je ne saurais pas où il serait. Je serais juste certaine qu'il sera en train de risquer sa vie, ce qui m'angoissais d'avantage. Il a deviné mes pensées et m'a entraîné sur la piste de danse pour m'offrir quelques slows. Nous savions lui et moi que c'était peut-être les derniers moments que nous passions ensemble. Il se montrait d'une tendresse qui m'étais étrangère.
Après quelques heures, nous étions isolés un peu plus loin de la fête dans le champ. Les étoiles brillaient magnifiquement, voulant certainement rivaliser avec les décorations du mariage. Harry m'a enlevé mon verre de jus de citrouille des mains pour le déposer dans l'herbe. Je savais qu'il allait me dire au revoir.
"Ange..."
Il prenait ses mains dans les siennes, je sentais déjà les larmes me brûler les yeux.
"Je sais que rien n'est certain, rien n'est simple dans nos vies. Nos vies sont difficiles et compliquées... la mienne a d'avantage de chance d'être plus courte que la tienne mais..."
Je n'ai pu retenir les larmes salées qui roulaient jusqu'à ma bouche alors qu'il m'admettait qu'il pensait mourir. Il me regardait intensément et a pris le temps de sécher mes larmes et de m'embrasser doucement. Ses yeux brillaient autant que les étoiles.
"Je suis tellement heureux de t'avoir rencontré. De te savoir en sécurité me donnera une force inestimable ces prochains mois."
Je baissais les yeux au sol, sentant l'envie ardente de le supplier de me laisser partir avec lui, mais je savais qu'il refuserait.
"Je voudrais te demander quelque chose. Une promesse... un..."
Je le voyais se perdre, ne sachant plus quel mot employer. Je caressais sa joue pour qu'il me regarde et qu'il termine ce qu'il avait à me dire. Nous n'avions que quelques minutes à nous accorder. J'ai vu sa détermination dans son regard avant qu'il ne me dise une nouvelle fois :
"Je t'aime."
C'était la deuxième fois qu'il me disait ces mots, qu'il m'offrait ces mots. J'étais sans voix que l'on puisse ressentir cela pour moi et malheureusement j'étais incapable de lui répondre, une fois de plus. Incapable, car trop blessée, trop meurtrie par Drago qui avait joué avec mes sentiments. Je fermais les yeux douloureusement alors qu'il venait de me faire cette douce déclaration.
"Épouses-moi."
Je rouvrais les yeux en plantant mon regard dans le sien, secouée par ce que je venais d'entendre. Je n'ai pas eu le temps de répondre qu'il enchaînait.
"Si l'on survis, épouses-moi. Promets-le moi. Quand tout sera terminé, nous pourrons vivre heureux, ensemble... Épouses-moi. "
Il s'était rapproché de moi en me tenant la taille fermement comme s'il se raccrochait à la vie. Je savais qu'il était encore sous le choc du transfert du domicile de son oncle et de sa tante, qui s'était produit quelques jours plus tôt. Maugrey était mort, un collègue de travail de mon père. C'était un homme redoutable, invincible... mais il était mort, comme ma mère. J'avais d'ailleurs rencontré les jumeaux Weasley, dont Georges qui avait été blessé à l'oreille.
Les paroles du professeur Trelawney me revenait en mémoire. Est-ce qu'elle parlait bien de Harry ?
Vous choisirez l'homme à la cicatrice.
J'étais bouleversée par la demande de Harry et par le souvenir du professeur Trelawney.
Que devais-je répondre ? Je n'en ai jamais eu le temps. Car une lumière venue du ciel et attirant nos regards, s'est frayée un passage jusque sous le chapiteau pour annoncer que le ministère de la magie était tombé et que le premier ministre était mort. Je cherchais frénétiquement mon père du regard, ainsi que mes amis.
"Ils arrivent... Ils arrivent..."
Quelques invités transplannaient pour s'enfuir à la seconde où le message s'est arrêté. Harry s'est tourné vers moi, m'a serré contre lui avant de me dire de fuir alors que l'on entendait les premières détonations. Il voulait aider les invités alors qu'une horde de mangemorts arrivaient au mariage, mais Lupin lui a sommé de s'en aller. Hermione et Ron courraient en direction d'Harry. Ses derniers m'ont serrés contre eux.
"Vas t-en, ton père est là-bas, vas t-en Ange !" criait Hermione.
Harry m'a embrassé une dernière fois avant de transplanner devant moi avec ses deux meilleurs amis. Je me tournais vers le chapiteau, assistant à la scène sans que personne ne me remarque dans la nuit, à l'ombre des lumières. Tous, sauf mon père, qui repoussaient avec une vigueur et une force incroyable les mangemorts. Je ne l'avais jamais vu dans l'action, j'étais impressionnée et terrifiée à la fois.
"John, partez vous mettre à l'abris ! JOHN FONCES !" criait Arthur.
Quand mon père a croisé mon regard, il a foncé sur moi, me prenant par le bras.
Et nous avons quitté le mariage, dans le chaos.
Quelques mois plus tard...
Pov Ange
L'air frais s'engouffrait dans la chambre et les rideaux en mousseline blancs suivait son mouvement. Frissonnante, j'enfilais rapidement ma tenue d'école tout en essayant de mettre mes chaussures. Je n'avais que peu de temps pour me préparer chaque matin, la moindre minute ne devait pas être gaspillée. C'est pourquoi dès que le réveil sonnait, j'ouvrais la fenêtre pour stimuler mon éveil. Il devait être six heures et trois minutes si je respectais le rythme que je m'imposais à chaque réveil. Le soleil était pratiquement à l'horizon et les oiseaux chantants étaient au rendez-vous, prêts à l'accueillir. Un coup de brosse et un élastique dans les cheveux plus tard, je m'observais dans le reflet d'un miroir disponible dans ma petite chambre.
Petite chambre, mais très fonctionnelle. Un lit simple mais confortable, une commode dans laquelle ranger mes vêtements, une grande fenêtre pour faire entrer la lumière. Une petite salle de bain avec cabine de douche et toilette, un lavabo pour ma brosse à dent. C'était très sommaire, mais cela suffisait.
Je m'observais et constatais que je ne ressemblais plus vraiment à la jeune fille qui avait fait son entrée il y a presque dix mois.
Je n'avais plus la mine fatiguée, cernée et triste. Mais un regard déterminé et un teint plus frais.
Je ne paraissait plus aussi frêle, ayant gagnée cinq kilogrammes de muscles. Mes épaules étaient un peu plus développées.
J'avais également coupé mes cheveux, ils n'étaient plus qu'en carré autour de mon visage, c'était plus pratique pour les entraînements. Plus rapide à sécher.
J'avais changé physiquement, et j'avais gagné en force mentale. Mais je gardais les mêmes blessures, non cicatrisées.
Toc toc toc
C'était mon coach, il était donc six heures dix. J'ouvrais la porte sur un homme d'une trentaine d'années, en uniforme lui aussi, la mine toujours aussi éveillée, qu'il soit six heures ou vingt-deux heures.
"Fire, bonjour. Ton programme de la journée. Rendez-vous dans dix minutes au réfectoire." me disait-il chaque matin ou presque en me tendant un document. Et il repartait tout aussi rapidement qu'il était venu. Gare au moindre élève s'il n'était pas habillé et coiffé à l'arrivée de son coach. Je jetais un coup d'œil dessus pour découvrir que j'avais entraînement de sept heures trente à onze heures trente. Je prenais donc mon sac de sport et mes baskets, tout en notant dans mon esprit que j'avais potions et histoire de la magie l'après-midi même.
Tout était cadré et millimétré dans cette école ou rien ne devait dépasser. Parfois je me demandais si je ne m'étais pas trompé d'école car elle ressemblait fortement à une école d'aurors. Mais cela m'allait, je n'avais pas le temps de réfléchir ou d'angoisser.
Au réfectoire, alors que je buvais mon café chaud, je parcourais les journaux. Je ne loupais aucune information ni le moindre indice concernant Harry ou même Drago. Le ministère de la magie sombrait dans le chaos et la France surveillait de près ce qui se passait, prête à intervenir dans un conflit. Mais sans information, pas d'intervention, et la propagande anglaise était rondement menée pour camoufler la vérité. Le réfectoire était plein d'élèves qui s'activaient pour engloutir leur solide petit-déjeuner en vue d'une journée intense en activité sportive.
"Fire ?"
Je relevais la tête vers mon entraîneur.
"Coach ?"
"Le ministre de la magie t'attend dans le bureau du directeur."
"Maintenant ?" je demandais en connaissant d'avance la réponse. Je vidais d'une traite ma tasse fumante tout en repliant mes journaux.
"Maintenant. Ne sois pas en retard pour l'entrainement." a t-il lancé avant de repartir dans son bureau.
En parcourant le réfectoire, puis les couloirs, je me demandais bien ce qu'il pouvait me vouloir alors que nous nous étions vu il y a peu de temps. Je n'aimais pas trop ses visites à l'école, je ne voulais pas que mes camarades s'imaginent que j'étais pistonnée. Mais quand il venait, c'est que c'était très important. Cela faisait déjà quelques mois qu'il était élu, malgré tout il était très respecté et apprécié de l'opinion public. Alors que j'entrais dans le bureau après avoir frappé à la porte, mon père s'est tourné vers moi.
"Ma chérie. Comment vas-tu ?"
Il était beau dans son costume bleu et blanc. Je m'avançais vers lui pour le serrer dans mes bras. Je ne le voyais que trop rarement, mais j'étais rassurée de le savoir à Paris, comme moi.
"Très bien. Que se passe t-il Papa ?" je lui demandais directement, sachant pertinemment qu'il n'avait que très peu de temps à m'accorder.
"Assieds-toi."
Je m'installais en face de lui alors que lui-même venait de prendre place dans un fauteuil.
"Je pars pour Londres cet après-midi."
Je n'ai rien répondu. J'essayais de garder mon calme. Londres n'était plus sûre du tout désormais. Tout le monde savait que Voldemort contrôlait le ministère de la magie anglaise. Et qu'une personne comme mon père n'était pas bienvenue en Angleterre. Je le laissais continuer car je savais qu'il n'avait pas terminé.
"Je ne resterais pas longtemps, je dois simplement rejoindre des collègues pour me déplacer ailleurs. Je souhaite juste t'avertir, quoi qu'il se passe, ne me rejoins pas. Quoi que tu entendes, quoi que l'on te dise, tu resteras ici à Paris, est-ce que c'est clair ?"
Je continuais d'observer mon père qui, pensant que j'acceptais ce qu'il m'annonçait, se levait pour prendre congé.
"Je te souhaite une belle journée et ..."
"Tu l'a retrouvé. N'est-ce pas ?"
Alors qu'il remettait sa veste de costume en place, mon père s'est tourné vers moi, sans répondre, car il savait que j'avais compris.
"Tu as retrouvé Harry. Tu as une piste, c'est ça ?" je demandais après m'être levée devant lui. Je sentais mon corps tremblé alors que j'attendais qu'il me réponde.
"Ange s'il te plait, écoutes-moi .."
"NON ! Toi, écoutes-moi ! Tu n'es plus Auror, tu n'as plus à faire tout ça et à prendre des risques ! Donc si tu le fait, c'est que tu sais quelque chose, tu sais ce qu'il se passe, tu as une piste !"
Ce qui faisait de lui sans doute la meilleure personne pour occuper le poste de ministre de la magie, il avait encore ses réflexes et sa détermination d'Auror. Et en ces temps sombres, le peuple sorcier ne pouvait qu'être rassuré avec lui en tête du pays.
John Fire s'est avancé vers moi et alors que je pensais qu'il allait me dire encore une fois de rester à l'abris, il m'a serré dans ses bras.
"Ange. Je t'aime tellement. Promet-moi seulement de ne pas te mettre en danger. Je fait mon travail, j'ai été nommé pour ça et même si nous ne sommes plus en Angleterre, je me dois d'assister et d'apporter de l'aide à mon pays... car c'est aussi mon pays."
Mon père était né en Angleterre. Ses parents étaient des français, tout comme moi. Je soupirais en croisant ses yeux bleus profonds. Finalement, je hochais la tête.
"Dis-moi seulement si tu sais qu'il va bien ?" je murmurais.
"Les murs ont des oreilles. Dès que je le pourrais, je te donne des nouvelles."
Il m'embrassait finalement le front et prenait tout de même le temps de me regarder dans les yeux en souriant.
"Merlin... qu'est-ce que tu ressemble à ta mère. Elle savait deviner la vérité, comme toi."
Il m'a sourit une dernière fois avant de sortir du bureau, me laissant seule au milieu de toutes les photographies de joueurs de Quidditch célèbres, et trophées de l'école. Cela faisait plusieurs mois que j'attendais, que j'espérais, que je redoutais certaines nouvelles. J'épiais chaque bruit de couloir, chaque journal, chaque information. J'attendais de trouver une trace de Harry, Ron et Hermione. Le moindre mouvement suspect de Voldemort.
Cela faisait dix mois que j'attendais.
Nous étions le matin du premier mai.
J'ignorais encore que j'allais vivre une des plus difficile journée de ma vie.
Quelques heures plus tard
Dix neuf heures, je me préparais pour aller au réfectoire et prendre mon dîné. J'étais affamée, la journée avait été longue et intense avec l'entrainement et les cours de l'après-midi.
"Hey Ange, tu viens avec nous ?"
Je levais les yeux vers l'un de mes camarades de classe, dont j'étais le plus proche si on peut dire. Il était un de mes coéquipiers, c'était un poursuiveur lui aussi. A l'école, nous avions tous passés des sortes de tests pour déterminer quel poste serait le plus avantageux pour nous, par rapport à notre condition physique, notre résistance et notre mental. Par la suite, nous avions été repartis dans des sortes de classes, qui représentaient deux équipes. C'est à dire, six poursuiveurs, quatre batteurs, deux attrapeurs et deux gardiens. Et nous nous entraînions les uns contre les autres, mais affrontions d'autres classes dans l'école dans une sorte de championnat. S'il y avait des blessés, nos camarades nous remplaçait. A chaque match nos points étaient comptés. C'était finalement un peu le même système des maisons avec Poudlard.
Ma classe était première du classement et cela faisait beaucoup de bruit dans l'établissement. Car sur les six classes de mon école, j'étais la seule et unique fille. Les conditions d'entrées dans l'école étaient strictes, le niveau requis était élevé. Et la compétition était rude entre nous tous, pour pouvoir se faire repérer par d'éventuel sélectionneurs. Il y avait déjà eu des filles avant moi. Quelques unes avaient abandonnées, d'autres exclues de l'école pour comportement inappropriée. L'école n'aimait pas gérer les histoires de coeurs.
Quelques uns de nos camarades de la promotion avaient joué dans des matchs de seconde division. D'autres avant nous avait intégré des équipes nationales, comme en Irlande, en Espagne et même aux Etats-Unis. J'avais eu beaucoup de mal à m'intégrer, car ici la fierté masculine était très présente. J'avais subit plusieurs moqueries, mais aussi des blagues douteuses comme le saccage de ma chambre, vol de mon matériel... mais heureusement, tout ça était bien terminé.
"Lucas, ça va mieux ta cheville ?" je lui demandais alors que j'arrivais près de lui. Lucas faisait la même taille que moi et nous avions vite été complice ensemble. Il habitait Nice, sa mère était médicommage et son père moldu, était médecin.
"Ah, tu sais, rien ne m'arrête ! Pas même un cognard !" répondait-il en riant. Il avait vécu un entrainement assez rude le matin même. Les garçons de notre classe étaient assis autour de nous, nous avions tendance à avoir un bon esprit d'équipe ce qui m'avait aidé à surmonter les coups bas des autres élèves en début d'année.
A vingt heures trente , j'étais dans ma chambre, prête à me relaxer. Je venais de faire quelques positions et exercices de respiration que j'avais appris en cours de Yoga. J'exerçais cette discipline pour me sentir plus à l'aise dans ma peau et gérer mes angoisses.
Toc toc toc.
En ouvrant la porte je découvrais mon coach alors que j'attendais mon médecin. Il me faisait parler une fois par mois, pour faire un bilan de ma mémoire et faire un bilan des suites de mon traumatisme crânien. Il exerçait parfois à Poudlard en rendant visite à Mrs Pomfresh. Je profitais toujours de sa visite pour essayer d'avoir des informations sur l'école.
"Hum... Ange, ton médecin ne pourra pas venir, il a été retenu à Poudlard."
Jamais, jamais mon coach n'avait appelé l'un de nous tous par son prénom. Est-ce que cela signifiait qu'il n'était pas à l'aise, et pourquoi ?
"Oh, d'accord... Il y a un problème coach ?"
Je voyais bien son air fuyant. Cela ne m'aidait pas à garder les idées claires.
"S'il vous plait..." j'insistais. "Mon père devait se rendre au Royaume Uni aujourd'hui... et je n'ai pas de nouvelles."
Alors qu'un membre de la direction passait dans le couloir, il reprenait son air sérieux et droit.
"Ce sera tout Fire, bonne nuit."
Et il fermait la porte sur moi. Je me tournais vers ma chambre, sentant tous mes sens en éveil. J'avais un mauvais pressentiment. J'ai voulu me calmer en prenant une longue douche, pour tenter de me calmer et ne pas m'imaginer n'importe quoi. Ma petite séance de Yoga m'aidait à me détendre, il fallait absolument que je rejette toute la négativité autour de moi. Une fois habillée pour dormir, je sortais de ma petite salle de bain pour y dormir, quand un journal glissé sous ma porte attirait mon attention. C'était le journal du jour, mais je l'avais déjà eu le matin. Alors que j'allais le mettre dans la corbeille, un parchemin glissait au sol. Il avait été glissé dans les pages du journal pour passer inaperçu. Intriguée, je le prenais entre mes mains. C'était un document du ministère de la défense de Paris, qui ordonnait à l'école de confiner les élèves dans l'enceinte de l'établissement.
Alors que je lisais les mots, je me remémorais les paroles de ma défunte mère, au sujet de mon père : "Tant que vous serez ensemble, tant que vous vous épaulerez, vous vous en sortirez, je te le promet. Le nom des Fire perdurera."
Harry Potter aurait été vu à Pré-au-lard et Voldemort voulait attaquer l'école.
Toutes les écoles magiques d'Europe étaient en alerte.
Nous étions le soir du premier mai.
Nous étions un soir de guerre.
Je devais retrouver Harry, l'aider.
Je devais sauver mon père.
Pov Harry
Il ne manquait plus que le serpent. Plus que le serpent et Voldemort lui-même. Il y avait encore une chance, une infime chance pour les survivants.
Assis aux côtés de la Pensine de Dumbledore, je venais de vivre les souvenirs de Rogue. Rogue que j'avais tant détesté... m'avait tout simplement protégé tout ce temps. Et Dumbledore m'avait mentit tout ce temps. J'étais le septième Horcruxe. Je devais mourir.
L'école était le théâtre d'une bataille sanglante et violente. J'avais vu de nombreux corps, de nombreux blessés. A cause de moi, encore une fois. Mais j'étais sur le point d'y mettre un terme. Je devais mourir ce soir, pour sauver tout le monde. J'étais anéanti d'apprendre autant de choses en si peu de temps, fatigué moralement. Je m'étais acharné durant tellement de semaines, de mois... je devais mourir ce soir. Je sentais mon cœur battre à tout rompre, cognant dans ma cage thoracique. Il voulait vivre... mais je devais mourir.
Une fois sortit du bureau, ayant traversé les nombreux couloirs, je tombais sur Ginny, qui courait en direction des couloirs. Je venais de voir Hermione et Ron, à qui je venais de dire adieu.
"Harry ! Harry tu es là !"
Elle me sautait dans les bras pour me serrer contre elle.
"Oh Harry, est-ce que tu as vu Dean ? Est-ce que tu sais ou il est ?" me demandait-elle en tremblant de la tête aux pieds.
"Calme toi..." je lui disait en mettant ses cheveux derrière ses oreilles, comme je le faisais souvent quand nous sortions ensemble.
"J'ai vu sur la carte des Maraudeurs qu'il était près de la bibliothèque."
"Merci !" me lançait-elle en commençant à partir. Pour une raison que j'ignorais, je saisissais son poignet pour qu'elle reste près de moi.
"Ginny, attends.."
Elle s'est tournée vers moi, avec ses grands yeux et s'approchait de moi lentement.
"Ginny.. prends soin de toi s'il te plait."
"Oui... pourquoi tu me dis ça ?"
Quoi répondre ? Je vais mourir ? Non... je ne pouvais pas lui dire. Il était étrange qu'arrivé près de la mort, on se rende compte de beaucoup de chose nous concernant. Toutes les perspectives étaient remises à plat, tous nos rêves, nos envies changeaient radicalement, s'imposaient à nous.
C'est pourquoi je me suis avancé près d'elle et je l'ai embrassé. Après cela, elle m'a regardé, interloquée. Je pensais même qu'elle allait m'engueuler, me gifler, faire quelque chose de très Ginny. A la place, elle m'a embrassé en retour. J'ai eu beaucoup de difficultés à me détacher d'elle comme elle en a eu à se détacher de moi. C'est à cause de cette attraction que nous étions encore là au moment de l'explosion.
Une explosion énorme, rasant pratiquement tout le hall ou nous nous trouvions.
Pov Ange
J'étais là, à l'école Poudlard. Enfin de retour.
J'avais utilisé l'avion pour me rendre jusqu'en Ecosse, au plus près de Poudlard. Il avait fallut ensuite plus d'une heure de vol en balai que j'avais soigneusement caché à l'aide d'un sortilège dans un sac, une brillante idée d'Hermione.
C'était très angoissant de voir au loin le domaine de Poudlard, dans la nuit. On aurait dit qu'il y avait une multitude de feux d'artifices, mais je savais que c'était les sorts, les explosions, le feu. Il faisait nuit, il devait être deux heures, je sentais l'adrénaline parcourir mes veines d'une façon que je n'avais jamais ressentit auparavant. Durant mon vol, j'ai tant pleuré que je ne pensais plus pouvoir fabriquer de larmes. J'étais inquiète pour mon père et en même temps je m'en voulais de n'avoir rien répondu à Harry quand il m'avait dit qu'il m'aimait... quand il m'a demandé de l'épouser. Comment avais-je pu resté muette face à ces déclarations ? Il était évident que Harry était une personne extraordinaire, pourquoi ne m'en étais-je pas rendue compte dès lors que je l'avais rencontré ?
J'ai abandonné mon balai sur la pelouse du parc autrefois magnifique de Poudlard, qui n'était presque qu'un tas de cendres. Je n'étais pas arrivé du bon côté, je voyais des Mangemorts partout ou je courrais, mais aussi des géants, des acromentules, une bonne centaine de détraqueurs. J'étais terrifiée de voir autant de dégâts, le château était en ruine par endroit. Je voulais rejoindre le hall, pensant me tenir en sécurité ou du moins, retrouver mes proches à l'intérieur.
Pour le moment, je passais plutôt inaperçu, frôlant les arbres, hors de vue et jetant des sorts contre l'ennemi. Trouvant une brèche ou aucun mangemorts ne se trouvaient, je fonçais droit sur le château, mon patronus courant devant moi pour m'ouvrir le chemin et terrasser les derniers détraqueurs. Je grimpais les escaliers rapidement. Je remerciais le ciel de pouvoir courir aussi vite grâce à l'entrainement, évitant les sortilèges qui me frôlaient et sifflaient avant de s'écraser contre la pierre ou le sol. Après quelques mètres à l'intérieur, je ne trouvais que le calme et le silence malgré l'horreur qui avait lieu en dehors. Je prenais le temps de reprendre mon souffle, cherchant des yeux, partout. C'est là que j'ai aperçu mon père, au travers d'une ouverture énorme crée certainement par un géant. Je venais de rentrer dans le domaine alors que mon père était dans le parc, là ou je venais de passer. Il se battait, là ou ma mère était décédée. Il fallait que je fasse demi tour pour le retrouver. Il avait l'air en difficulté, il fallait que j'aille l'aider.
"Fire ?"
Je sursautais, en me retournant, pointant ma baguette magique sur Pansy Parkinson.
"Pansy ? Que... "
"Ne t'inquiète pas, je ne suis pas ton ennemie ce soir." me lançait-elle en levant les mains en l'air. "Je ne pensais pas que tu étais vraiment là, c'est tout, je suis surprise."
La respiration saccadée, j'observais précautionneusement son attitude et effectivement, elle ne semblait pas me vouloir du mal. Mais je me méfiais.
"Comment ça, vraiment là ?" je lui lançais, en baissant doucement ma baguette, prête à lancer un sort, au cas ou.
Pansy baissait les bras aussi doucement que les miens. Elle s'approchait doucement de moi mais je relevais ma baguette sur elle.
"Okay, on se calme. Je reste à ma place, d'accord ?"
Elle me regardait la mine inquiète. La tension était palpable. Le besoin de retrouver mon père et les détonations n'arrangeaient rien.
"C'est Drago. Il sait que tu es là, il te cherche partout. Écoutes, nous n'étions pas copines toi et moi, mais il m'effraie de vouloir à ce point-là... de vouloir te tuer. Je venais te prévenir, c'est tout." m'expliquait la Serpentard.
Je sentais mon sang se glacer.
"Comment peut-il savoir que je suis là ?" je lançais en haussant le ton.
"Il a vu ton patronus." m'expliquait-elle en haussant les épaules.
Quelle idiote ! Bien sûr. C'était une signature. Je voulais être discrète et j'utilisais mon patronus que tout le monde connaissait à Poudlard. Surtout Drago Malefoy, celui qui avait vu mon patronus de très près durant un cours de Rogue.
"Oh..."
"Ecoutes... prends ma cape." me disait Pansy.
"Pardon ?"
"Prends ma cape ! Tu aura l'air d'une Serpentard avec. Il ne pensera pas que c'est toi." Elle détachait déjà son lacet sous le cou et pliait la cape. J'ai vu dans son regard qu'elle avait peur de ma réaction, alors, au lieu de me la donner en mains propres, elle a préféré me l'envoyer après l'avoir roulé en boule. Je l'attrapais d'un geste, assez surprise qu'elle m'aide autant. Après quelques instants, elle se retirait en me souhaitant bonne chance.
Abasourdie, un sort envoyé contre le mur derrière moi me ramenait à la réalité dans un sursaut. J'enfilais rapidement la cape des Serpentards, et reprenait ma course dans le couloir pour retrouver mon père.
Et c'est au détour d'un mur que je trouvais Harry et Ginny, se croyant seuls au monde. C'était comme si je m'arrêtais au ralenti, et en même temps j'avais l'impression d'avoir heurté un mur en béton armé. Je pensais ensuite me tromper de personne, mais avant que Ginny n'embrasse de nouveau Harry, j'ai eu tout le loisir de les reconnaître. Alors que je les observaient s'embrasser, je constatais que tout mon monde et mes certitudes volaient en éclats en même temps que le hall lui-même. Une explosion inouïe rasa complètement le hall, soufflant les murs, explosant les blocs de pierres. Nous projetant tous les trois au sol.
...
La force de l'explosion me faisait siffler les oreilles, c'est comme cela que j'ai su que j'étais vivante. Harry et Ginny l'étaient également, car j'ai entendu leurs cris, j'ai entendu Harry lui ordonné de se mettre à l'abris, sans qu'aucun des deux ne s'aperçoivent que j'étais bloqué sous un amas de roche.
J'ai pu repousser les pierres avec ma baguette magique, toussant la poussière qui s'était infiltré dans mes narines, ma gorge et mes yeux. J'avais mal à un genou mais je pourrais l'ignorer aisément. La douleur de la trahison était plus difficile à disparaître, néanmoins, retrouver mon père m'anesthésiait. Après quelques minutes, l'adrénaline me remettait sur pieds, je trottinais vers le parc pour trouver mon père. Je l'ai vu, plus loin, bien plus loin en train de se battre avec plusieurs mangemorts. Et dire qu'il partait sur le champ de bataille sans moi, pensant réellement que j'allais resté les bras croisés à Paris ! J'avançais avec méthode, me cachant derrière chaque roche, chaque obstacle. Je repoussais chaque personne ou créatures voulant se mettre en travers de mon chemin. Après quelques étapes franchies, je remarquais que la cape de Pansy était un peu trop grande et que j'avais tendance à marcher dessus. Dans un mouvement, je l'abandonnais par terre. Si Drago voulait vraiment me tuer, qu'il vienne m'affronter, j'étais prête et plus forte qu'avant. Sans cape je me sentais mieux. Je lançais des sortilèges à quelques mangemorts qui s'en prenaient à des élèves, réussissant à en neutralisé quelques uns. Un énorme bloc de roche me barrait la route, je décidais alors de le gravir en deux temps trois mouvements. A son sommet, je voyais mon père qui reprenais du poil de la bête, il venait de terrasser un mangemort. Une joie certaine me submergeait, et je n'ai pas pu m'epêcher de crier :
"PAPA ! PAPA JE SUIS LA !"
Il a levé les yeux vers moi alors qu'il venait de mettre K.O deux détraqueurs.
"Ange ! Mais qu'est-ce que tu fais là bon sang ?!"
Je ne sais pas si c'était l'adrénaline qui me rendait suicidaire ou complètement folle, mais j'ai éclaté de rire en le voyant me sermonné à un moment pareil. Je sautais à pieds joints du bloc de pierre pour le rejoindre quand j'ai sentit un sortilège de désarmement, sans que je ne puisse l'anticiper. Je n'avais plus ma baguette en main et j'ignorais qui venait de me désarmer.
"Comme on se retrouve..."
En entendant sa voix, j'ai compris que j'étais dans une situation plus que critique. Il s'avançait vers moi, dans un panache de fumée. Je devinais sa silhouette, apercevant en premier sa baguette pointée droit sur moi. Il courrait, si bien que je n'ai rien anticiper. J'ai reçu un violent coup de poing dans l'estomac, me mettant au sol.
"C'est bien les moldus que vous aimez tant ? Et bien tu mourras comme une sang de bourbe !" me crachait-il dessus alors qu'il m'envoyait un coup de pied dans le ventre.
Je me sentais ridicule. J'avais appris à me battre, je savais tout de l'auto défense et je me retrouvais comme une moins que rien au sol, le souffle coupé, incapable de bouger tellement la douleur était vive. Comme si cela ne suffisait pas, Lucius Malefoy m'empoignait par le col pour me soulever quelques secondes et m'infliger de nouveau un coup de poing en plein visage cette fois-ci. Mon nez n'était pas brisé mais en revanche il saignait. Je retombais lourdement sur les fesses, me demandant comment le père de Drago allait me tuer, car je sentais dans la puissance de ses coups qu'il allait me tuer. Je sentais mon sang chaud couler entre mes doigts alors que je me tenait le visage.
"Ne te cache pas, montre moi le visage de traître à son sang !"
Il m'empoignait de nouveau pour me plaquer contre la roche, douloureuse dans mon dos.
"Maintenant, tu vas mourir comme une chienne, comme ta mère !" me susurrait-il tout en plaçant ses mains autour de mon cou pour m'empêcher de respirer. J'allais mourir étranglée. J'allais mourir ici, à Poudlard, comme une imbécile qui avait attiré l'attention bêtement. C'était atroce, de sentir son cœur forcer pour survivre, de sentir l'air se comprimer partout en soit, incapable de s'échapper de ses poumons ou d'y entrer.
"Cette fois-ci, je compte bien te voir mourir !"
Je pensais à ma mère, que j'allais rejoindre. Et je pensais à mon père à qui j'allais causer un chagrin énorme, s'il survivait.
Et ensuite...
Le monde a basculé.
Lucius a été arraché de mon cou, je suis retombée au sol, happant l'air comme je pouvais, pour soulager mon corps qui souffrait. J'étais à deux doigts de tomber dans les vapes mais heureusement, mon père était arrivé à temps. En relevant les yeux, je découvrais que je me trompais lourdement.
Ce n'était pas mon père, c'était... un mangemort ?
Il faisait face à Lucius et je ne voyais que son dos et sa capuche rabattue sur sa tête mais il avait projeté Lucius au sol. Celui-ci se relevait vers son agresseur.
"Toi ? TOI ! TRAITRE ! Comment OSES-TU ? Me faire ça, à MOI !" hurlait Malefoy senior qui me donnait la chair de poule. "Elle MOURRA ! Que tu le veuilles ou non, et ce sera moi qui la butterais, ça te rendra un énorme service !"
La personne a repoussé brutalement Lucius Malefoy qui pointait maintenant sa baguette et la mienne sur son agresseur. Mais le deuxième Mangemort les récupéraient avec un simple sortilège de désarmement.
Et encore une fois, le monde s'est déchiré.
Une cloche de l'école a été violemment projeté au sol par un géant, raflant Lucius Malefoy au passage, le tuant sur le coup.
Sous le choc, je n'osais plus bouger, ne comprenant pas clairement ce qui venait de se produire.
On venait de me sauver la vie.
On venait de me porter secours, mais la personne était un mangemort, je ne comprenais plus rien.
Peut-être m'avait -il confondu avec une Serpentard, Parkinson m'avait prêté sa cape.
Mais je me souvenais l'avoir abandonnée juste avant ma rencontre avec Lucius.
Je sentais monter une nausée me prenant par surprise, mais je n'osais pas me pencher pour vomir, tellement j'étais apeurée. La personne respirait bruyamment, observant un moment la dépouille de Lucius Malefoy. Lucius Malefoy qui avait tenter de me tuer une troisième fois.
Puis il s'est tourné vers moi.
Je ne voyais pas son visage caché par une ombre mais je le fixais tout de même, m'attendant encore à mourir. Je me ratatinais encore plus contre la pierre alors qu'il s'approchait de moi, se baissait près de moi et touchait mon visage. Je crois que mon corps l'a reconnu avant moi.
Ses doigts, ses mains qui s'activaient pour soigner mon nez. Qui regardait partout pour découvrir si j'avais d'autres blessures.
La précision, la rapidité.
Sa voix. Sa voix tremblante mais autoritaire.
"Mais qu'est-ce que tu fais là, bon sang ! Tu ne devais pas être ici ! Pourquoi faut-il toujours que tu sois là !"
Quitte à mourir pour ça, il fallait que je sache, même si j'avais déjà compris, tant pis je prenais le risque de le faire.
D'un geste, j'abaissais en arrière la cape de la personne.
D'un geste simple, tout en moi se confondait, se mélangeait.
D'un geste, je croisais les yeux qui avaient tant hantés mes nuits, dans tous les sens du terme.
D'un geste, je me retrouvais devant Drago Malefoy.
Qui venait de me sauver la vie.
La fin est proche ... je m'active pour vous donner un rythme beaucoup plus rapide et régulier... qu'en pensez-vous ?
Vous vous attendiez à ça ? Que va t-il se passer selon vous ?
= Review ou MP, comme vous voulez ;)
Je vous embrasse ! ;)
Calimity13
