note: Bonjour, bonsoir! Je n'ai pas laissé tomber ce recueil de OS sur ma réécriture de Saint Seiya en changeant le nom du héros, qui est Kanon! Voici la deuxième histoire, sur un point de l'histoire canon qui change fortement cette fois ci! Je vous souhaite une bonne lecture.


Deuxième histoire: Boulette diplomatique


Enfin de retour dans les terres du Sanctuaire! Vite faire le rapport de mission... enfin plutôt le réécrire de manière plus lisible et ensuite on file sur la plage piquer une tête dans la mer. Kanon se réjouissait de ce programme, une fois les barrières invisibles qui délimitaient le domaine sacré du reste du territoire grec franchies.

En tant que premier chevalier d'Or et tant que la paix se maintenait, il était chargé de parcourir le monde à la recherche d'orphelins ou de personnes dont le cosmos s'était éveillé. Les enfants abandonnés étaient ramenés avec lui, et les autres, il fallait les convaincre de leurs pouvoirs exceptionnels. Sauf qu'il n'avait pas la pédagogie de Saga et parfois il faisait fuir sans le vouloir. Parce que trop pressé, ou maitrisant que les bases d'une langue étrangère ou bien trop impressionnant dans sa carrure. Du haut de ses quatorze ans, il était devenu un bel adolescent dont la chevelure bleue aux nuances marines descendaient jusqu'en bas des hanches. Il n'avait pas le même regard doux et mélancolique que son frère, mais une étincelle malicieuse, passionnée dans ses yeux qui le rendait parfois brut dans ses démarches, mais jamais méchant. Concrètement, Kanon détestait tourner autour du pot.

Mais ses qualités prévalaient sur ces petits défauts que seuls ses anciens instructeurs et le Grand Pope remarquaient. Il était un grand guerrier qui, faute de montrer ses preuves dans des combats terribles, aidait la population grâce sa force et la pureté brute de son cosmos.

Tout en marchant en direction de l'escalier des douze Maisons, à présent occupées par trois nouveaux chevaliers, le jeune homme s'arrêta un moment devant un terrain d'entrainement où deux garçonnets s'affrontaient. N'étant pas pressé, il prit le temps de les observer.

L'un d'eux était le petit frère d'Aiolos, Aiolia, âgé de sept ans désormais. Une petite boule d'énergie qui faisait tout pour suivre les traces de son ainé devenu chevalier du Sagittaire six mois après l'adoubement de Kanon. Lui, étant né sous le signe du Lion, aspirait à devenir lui aussi le puissant roi des animaux doré.

Pour l'instant il n'était qu'un chaton mais un chaton enragé qui fonçait à grande vitesse sur son adversaire, un gamin de son âge à la tignasse bleue qui partait dans tous les sens mais qui réussit à parer le coup de poing qui faillit lui arriver en pleine face et de justesse. Lui même riposta en repoussant Aiolia assez fort pour qu'il recule mais le châtain clair ne vit pas arriver d'en haut un pied qu'il reçut en plein crâne, qui le fit s'effondrer dans la terre battue. Au bout de quelques secondes perdues à revenir à lui, il fixa son opposant et se mit en garde le temps de concentrer ses esprits, tandis qu'une légère aura dorée se dessinait autour de lui.

Cependant le combat fut stoppé par un instructeur. La leçon était finie pour ce matin, avait-on dit.

D'un sourire qui se dessinait sur ses lèvres, Kanon se retourna et reprit son chemin. Autant Aiolia que son ami, le petit Milo, tous deux deviendraient d'excellents guerriers. Il avait confiance dans les enseignements de Aiolos envers son cadet et le garçonnet aux cheveux bleus était aussi très prometteur.

Le chevalier des Gémeaux l'avait découvert dans un bidonville de Athènes et l'avait confié à un vieux maitre de l'ile de Milos sous les conseils de Shion. Il était destiné à devenir le futur Scorpion doré. Pourtant il s'était pris d'affection pour cet enfant qui dès leur rencontre lui avait posé toutes sortes de questions sur Athéna, les chevaliers, le cosmos et si la déesse était assez forte pour se débarrasser de la misère dans laquelle il avait passé les cinq premières années de sa vie. Milo s'était aussi défoulé sur Kanon, l'avait frappé plein de fois de ses petits poings, laissant la rage s'exprimer à cause de l'injustice dans laquelle ses parents et lui avaient vécu. Ses parents qui s'étaient sacrifiés, terrassés par la maladie, le laissant seul, livré à lui même. Le Gémeaux aurait voulu en faire son compagnon de route, mais l'enfant était encore trop jeune, avait besoin de maitriser ce cosmos qui ne demandait que de s'éveiller. Vivement qu'il devienne le chevalier du Scorpion, il était très doué.

海底

Kanon atteignit sa Maison assez rapidement. Celles du Bélier et du Taureau étaient encore inoccupées. La première était destinée au disciple de Shion parti dans des terres isolées au Tibet. Avec sa frimousse ronde, ses grands yeux en amande et ses cheveux couleur lavande, le Gémeaux avait cru que c'était une fillette, mais Mu était bel et bien un garçon poli, très doux mais qui dissimulait un cosmos exceptionnel. Le Grand Pope l'avait bien compris. Mais de part son rôle dans le Sanctuaire, il ne pouvait se rendre à Jamir autant qu'il l'aurait voulu. Aussi, il entretenait une correspondance assidue avec son élève et leurs courriers mensuels étaient conséquents.
Le futur deuxième chevalier d'Or, Kanon ne l'avait pas encore vu. D'après son frère qui avait discuté une fois avec le patriarche il viendrait d'Amérique du Sud et serait très grand et costaud. Certes la carrure ne faisait pas la force du chevalier, mais cela restait un avantage. D'ailleurs une question stupide lui venait à l'esprit: y avait-il eu au cours de l'histoire des guerriers d'Athéna un chevalier d'Or du Taureau maigrichon?

Le jeune homme sentait la fatigue du voyage l'envahir. Sa dernière mission l'avait emmené au creux de l'Afrique, dans les massifs du Kilimandjaro. L'actuel chevalier de Bronze du Lionnet venait de décéder et il devait lui même constater les faits. C'était un tout jeune adolescent qui, à peine reconnu comme combattant d'Athéna fut tué dans une chute d'un précipice. Seule l'armure était revenue sur la terre ferme. Le Gémeaux détestait devoir faire ce genre de constat et revenir au Sanctuaire d'une seule traite par téléportation. Il avait ragé en son for intérieur de n'avoir pu obtenir l'autorisation d'engueuler le maitre de cet enfant mort bêtement sans qu'il eut pu intervenir, maitrise du cosmos ou non. Il s'était contenu de lui hurler à la figure que la guerre approchant et pouvant éclater à tout moment, ce n'était pas un luxe – un putain de luxe – qu'on pouvait se permettre. Il était tellement énervé qu'il avait quitté le lieu de l'entrainement à pieds et avait tenté de remonter jusqu'au Nord, jusqu'à la Méditerranée en marchant. Excellent exercice d'endurance, surtout dans le désert. Mais arrivé à un port il dut fortement négocier pour embarquer sur un bateau avec le peu d'argent qu'il avait emporté avec lui et expliquer que non, il n'était pas un enfant clandestin ou quelque chose d'autre. Des claques s'étaient perdues, mais il ne fallait pas toucher aux civils, quand bien même il haïssait les bureaux d'immigration. Son voyage retour fut épique mais il put rentrer enfin chez lui. Sans un sou, étant donné que ses économies eurent été sacrifiées mais c'était la moindre des choses.

Le temple des Gémeaux paraissait si austère dès son entrée. Et pourtant l'espace privé était chaleureux. Deux personnes y vivaient malgré les apparences: lui même et Saga, inséparables. Il en entrant dans la pièce principale il sentait une odeur de cuisson qu'il adorait et qui lui avait manqué. Des crêpes encore chaudes. Et un grand verre de jus d'orange à côté duquel un petit mot de son frère ''Kanon, bon retour parmi nous. Je ne suis pas là pour t'accueillir, si tu lis ce message, mais repose-toi bien. On se retrouve cet après midi sur notre plage. Saga''

Son double était toujours autant attentionné et adorable. Ce petit déjeuner tardif allait le remettre d'aplomb pour faire son rapport. Ensuite, il se précipiterait au bord de la mer pour piquer une tête dans l'eau avec son frère.

海底

Jamais il n'avait dévalé aussi rapidement les escaliers sacrés. Kanon fit une courte halte dans la Maison des Gémeaux pour récupérer ses affaires de plage, et pratiquement à la vitesse de la lumière, courut jusqu'au morceau de plage qu'il affectionnait avec son frère. Il en avait rêvé, surtout lors de sa traversée du Sahara.

Il arriva près de la falaise qui faisait partie de la région du Cap Sounion, en haut duquel s'érigeait depuis des millénaires un temple consacré au dieu Poséidon et quelques touristes en quête de savoir sur la mythologie grecque découvraient ce lieu de l'Antiquité.

Lui, c'était bien plus bas qu'il se dirigeait, vers une petite plage minuscule qu'on pourrait penser privée, et bien trop petite et inintéressante pour les gens en général. Pourtant c'était son endroit précieux, et bien caché derrière des buissons fournis et indomptables. Là où il aimait nager à n'importe quelle période de l'année, seul ou avec son frère.

Là, l'eau de la mer était pure, non polluée et le sable chaud sans être trop brulant sous les pieds.

Kanon s'avança, ralentissant ses pas et laissa tomber son sac au sol. Avant de se déshabiller, il rassembla les vêtements abandonnés çà et là par son ainé et les arrangea. Il rit en découvrant que Saga n'avait rien gardé sur lui pour se baigner.

Il était incorrigible... Leur pépé Shion leur avait raconté que tout petits, alors qu'ils commençaient à peine à marcher, il trottinait tout seul, ses petites fesses rondes à l'air, empêchant les servantes de l'attraper pour se faire habiller.

Pratiquement quinze années plus tard, il n'avait pas changé. Sur ce point en tout cas...

D'ailleurs il l'attendait à moitié immergé par les vagues qui le ballotaient, faisant des signes au chevalier de venir vite.

Chose que le Gémeau fit, en courant presque dans l'eau, oubliant la surprise de la fraicheur sur sa peau et nagea jusqu'à la marée bleu nuit qui s'étalait au milieu de l'eau.

« Kanon! Bon retour au Sanctuaire!

-Merci Grand Frère, répondit-il. Ça fait un bien fou cette eau, j'en avais besoin.

-Tu as toujours aimé la mer, et surtout cette plage.

-Oui!

-Dis... tu es fatigué ou tu te sens de nager?

-J'en rêve tellement depuis ma traversée de ce foutu désert que je nagerais des heures! Pourquoi?

-J'ai découvert quelque chose... sous la falaise.

-Comment ça? Il n'y a rien là bas. Juste de la roche au dessus du temple de Poséidon. D'ailleurs tu sais très bien que pépé Shion nous interdit d'y aller. Déjà pour pas déranger les touristes, mais ce ne sont pas les terres d'Athéna là haut.

-Je le sais Kanon. Je sais aussi que le dieu des océans aurait même laissé une barrière de protection pour éviter qu'on ne découvre son sanctuaire. Mais... avant le Cap Sounion était aussi une prison pour les anciens guerriers que notre déesse aurait reniés à cause de leurs crimes ou leurs intentions de rébellion. Ces deux divinités sont liées depuis la nuit des temps, et pas seulement dans leur généalogie au sein de l'Olympe. Et...

-Bon t'as trouvé quoi? Coupa le cadet qui n'avait pas envie d'entendre de la théorie.

-C'est juste contre la paroi rocheuse, à deux mètres de profondeur environ. Il y a un trou béant.

-Et...?

-Et... je t'attendais pour qu'on aille l'explorer ensemble...

-Je te le répète, Grand Frère, on n'a pas le droit d'explorer la moindre parcelle appartenant au temple de Poséidon, même ce qui reste des ruines à la surface.

-Je le sais, insista Saga. Mais cette ouverture m'intrigue vraiment. Tu trouves ça normal qu'elle existe, surtout dans cette roche aussi solide qui est là depuis des millénaires?

-... Tu marques un point, admit Kanon. Bon on va aller voir, mais juste voir! Si cela pose un problème ou quelque danger qui pourrait venir de ce trou, on en parlera à pépé Shion sans attendre, promis?

-Promis. »

海底

Les jumeaux se mirent alors à nager jusqu'à la falaise qui soutenait le temple du dieu des océans juste au dessus, en direction de cette ouverture.
En s'approchant, elle n'était pas si grande que ça, les ombres jouaient avec les rayons du soleil et avaient un peu faussé la vision de l'ainé. Cependant, malgré leur carrure imposante, les deux jeunes hommes arrivèrent à plonger à l'intérieur et pénétrèrent dans la grotte sous l'eau.
Ils remontèrent à la surface une fois la barrière de pierre franchie et se retrouvèrent dans la prison du Cap Sounion, là où les dirigeants du Sanctuaire enfermaient les chevaliers renégats ou trop dangereux, il y a des siècles auparavant.
C'était en caleçon de bain pour l'un et entièrement nu pour l'autre qu'ils explorèrent les façades, sans rien trouver d'autre que de la roche, des coquillages dans le sable et même fossilisés.
Ils s'enfoncèrent un peu dans la pénombre, et même leurs orteils buttèrent à un moment contre des ossements humains. Des prisonniers à qui leur déesse n'avait pas pardonné, ou pas eu le temps, plus probablement. La marée montait assez vite dans ce secteur...

« Je crois qu'on a atteint le bout de la grotte, constata Kanon, touchant le mur.

-Oui... soupira son frère.

-Déçu? Tu croyais qu'on trouverait un trésor de pirates ou un truc du genre?

-Ca aurait été trop bien, non? Fit Saga, une pointe de malice dans sa voix.

-J'avoue, j'espérais que tu me dises qu'il y avait quelque chose comme ça, vu comment tu insistais pour qu'on y vienne.

-Oui... En fait, on n'a profané que la tombe d'anciens chevaliers et on n'aurait pas...

L'ainé qui s'était appuyé contre la paroi sentit celle-ce se dérober derrière son dos, l'emportant avec lui et lui faisant perdre l'équilibre.

-Saga!

Ce dernier se retrouva assis dans le sable humide et sa tête se tournait vers ce qui semblait être un chemin étroit, difficile à percevoir avec le manque de lumière. Ils s'étaient trop enfoncés dans la grotte pour espérer que le soleil les accompagne jusque là et user de son cosmos dans un terrain pas forcément béni par Athéna.

-Qu'est-ce que tu as fait?

-Mais rien, Kanon! Le mur s'est déplacé d'un coup, j'ai rien compris... Comme si j'avais ouvert un passage secret...

-J'ai bien l'impression que c'est ce que tu as fait, effectivement.

-Tu crois que ça mène où?

-On est sous le temple de Poséidon, je te rappelle. On devrait...

Sans comprendre ce qui se passait, le chevalier des Gémeaux fut saisi d'une force qui le figea sur place, comme s'il était obligé de se diriger vers ce chemin sombre.

-Saga... tu l'as senti?

-Oui... Comme si je n'avais pas d'autre choix que de suivre la route. Toi aussi?

-Je le sens pas du tout cette histoire, avoua Kanon. Je n'ai pas mon armure et toi, ça fait combien de temps que tu ne t'es pas réellement entrainé?

-Depuis l'arrivée des futurs élus aux armures d'Or...

-Depuis des mois donc. Et en plus t'es à poil...

-Que va-t-on faire?

-On va aller jusqu'au bout du chemin. Mais si jamais il y a un ennemi au bout, écoute moi Saga, je suis sérieux. Si jamais on est obligé de se battre, toi, tu fais demi tour direct et tu vas prévenir pépé Shion! Hors de question de te mettre en danger, d'accord?

-Promis petit frère.

-Reste derrière moi et avançons. »

Ils suivirent ce tunnel malgré eux qui semblait descendre jusqu'au centre de la terre. Kanon, dont les sens étaient en éveil du mieux qu'il pouvait, cherchait contre les parois des indices qui pourraient lui indiquer leur direction, tandis que de forts relents de marée et de vase agressaient ses narines. Aucun doute possible, ils étaient sous la mer, mais jusqu'où iraient-ils? Une chose certaine: le silence régnait en maitre.

Au bout de cette étrange promenade, ils aboutirent devant un mur immense qui s'étendait à l'infini au dessus d'eux, vers le ciel qui... non ce n'était pas le ciel bleu de la Grèce qu'ils connaissaient bien et dans lequel de légers nuages dansaient en plein milieu de cette journée radieuse. Là où ils étaient à présent, il y avait comme des volutes bleues autour de masses blanchâtres légères... Où avaient-ils atterri? Ils n'étaient pas chez eux.

Et ce mur. Comme construit dans du marbre, exactement de la même manière que toutes les bâtisses ancestrales du Sanctuaire, les Maisons du Zodiaque, le temple du Grand Pope. Comme si lui aussi provenait de l'ère mythologique. Un tel édifice, n'importe qui, même les gens qui n'habitaient pas le domaine d'Athéna l'auraient remarqué quand même. À sa base, une porte tellement minuscule par rapport à la hauteur totale se dressait. La force qui avait attiré les jumeaux provenait de là, et ne s'était toujours pas estompée. Aussi, les deux jeunes hommes, stupéfaits, et pris d'une incompréhension totale, continuèrent leur avancée, sans un mot, l'un à côté de l'autre, mais toujours sur leurs gardes.

Une fois la porte franchie, les deux paires d'yeux bleu sombre s'ouvrirent aussi grand qu'elles pouvaient devant ce qui s'imposait à elle.

« Kanon c'est...

Assise sur un grand trône de marbre qui était en accord avec la sobriété de cette salle, une armure géante d'un doré plus orangé que les protections de l'élite des guerriers d'Athéna, avec au niveau du visage, le masque représentant un vieil homme barbu au regard vite. Dans la main gauche à peine écartée sur le côté, reposait un trident – probablement le fameux du dieu des océans. Et, à ses pieds, un curieux vase blanc avec des motifs jaunes et gris le décorant jusqu'au couvercle.

-Je crois qu'on est... dans le temple de Poséidon, Saga. En fait, je ne crois pas, j'en suis sur. Cette odeur d'iode et cette humidité ambiante quand on marchait, et maintenant, regarde l'armure, le trident... tout correspond! On est allé trop loin, là. On devrait rebrousser chemin avant qu'on se fasse griller ou pire...

-Kanon, viens voir!

L'ainé s'était avancé jusqu'en face de cette statue pour observer le vase posé, comme si on n'avait trouvé autre endroit pour le ranger que sur ces marches en face de la représentation du dieu.

-Je pense que tu ne devrais pas toucher ce vase... Il doit y avoir une raison pour qu'il soit là...

-Il y a le sceau d'Athéna posé dessus...

-Raison de plus, Saga, s'emporta le cadet. Si notre déesse l'a fermé, j'ignore depuis quand, c'est pour une bonne raison!

-Attends... on dirait qu'il est mal mis et...

Kanon resta stupéfait, incapable d'empêcher son frère de toucher le parchemin qui s'effritait d'un coup entre ses doigts.

Alors une lumière perça le récipient, força son ouverture et le couvercle tomba au sol intact. De la lumière, se forma une silhouette informe, comme un esprit ou un fantôme sans corps qui s'envola jusque dans l'armure.

Les yeux de la protection s'illuminèrent, comme si l'enveloppe allait reprendre vie.

Kanon était interdit, comme écrasé par ce cosmos puissant qui s'imposait à eux. Que n'avaient-ils fait? Auraient-ils libéré Poséidon?

Une voix retentit alors:

-Qui êtes-vous et qui vous a permis de me libérer? Répondez!

Le son était violent, loin de tout ce que les deux jeunes hommes pouvaient imaginer. Un dieu leur parlait à eux pour la toute première fois de leur vie... peut-être pour la toute dernière aussi.

-Je... Je m'appelle Kanon, chevalier d'Or des Gémeaux, protecteur de la déesse Athéna. Je suis ici avec mon frère jumeau Saga, simple instructeur au Sanctuaire. Notre venue ici est produit d'un pur hasard, jamais nous n'aurions voulu...

-... Que font deux serviteurs d'Athéna ici? Est-elle revenue sur Terre? Est-ce qu'elle aurait envoyé une déclaration de guerre à mon encontre et envoyé deux de ses sujets pour m'humilier de la sorte?

-Je vous le répète, Ô Poséidon, notre venue n'était pas prévue, tout comme votre libération. De plus, notre déesse n'est toujours pas revenue sur Terre.

-Stupides humains! Stupides protecteurs de ma stupide nièce! Dès qu'elle sera née et en âge d'agir, je lui demanderai des comptes. En attendant mon âme reposera dans l'héritier de la famille qui me sert de réceptacle depuis la nuit des temps, les Solo. Ces riches marchands œuvrant tout autour du globe sont liés à moi depuis toujours. Or, leur garçon, Julian, vient d'avoir trois ans. Je patienterai jusqu'à cette rencontre avec Athéna. Sachez, stupides chevaliers que je n'oublierai pas cet affront. Transmettez tout cela aux vôtres, je ne tolèrerai pas d'être ignoré. Les conséquences pour cette Terre seront terribles.

-Nous avons compris, Votre Altesse, répondit Kanon. Dès que Athéna le pourra, elle viendra face à vous.

-Je me souviendrai de vous également, Kanon, chevalier des Gémeaux et son frère jumeau Saga. Maintenant, sortez de mon sanctuaire tout de suite.

Sans laisser la moindre chance de répondre, les jumeaux furent acculés au mur opposé à la statue par une vague de cosmos divin, les assommant presque sur le coup.

Tout en se relevant difficilement et aidant son frère, Kanon jeta un œil sur le dieu, et ne ressentit plus aucune puissance, comme s'il avait été vidé de cette âme qui avait intégré la protection quelques minutes plus tôt.

-Il faut vraiment repartir, Saga. On ne doit pas trainer. »

Ils passèrent la porte par laquelle ils étaient entrés, et quittèrent sans chercher plus longtemps les lieux appartenant au dieu des mers.

Retrouvant le chemin plongé dans les ténèbres et la terre par lequel ils étaient arrivés, ils le prirent en sens inverse, accélérant le pas, jusqu'à courir à en perdre haleine, au fur et à mesure de leur avancée, tandis que les eaux s'insinuaient sur leur route, mouillant progressivement leurs pieds nus.

C'était entièrement immergés qu'ils atteignirent la prison du Cap Sounion.

Dans un dernier effort de nage, ils passèrent ce trou dans la falaise et regagnèrent la plage où attendaient leurs habits.

海底

Essoufflés et emmitouflés dans des serviettes, aucun des deux ne comprenait ce qu'ils venaient de vivre à l'instant.

Sous le ciel bleu de Grèce où quelques nuages dansaient çà et là, Kanon repensait à cette rencontre avec Poséidon, dans son sanctuaire sous marin, dans un monde à priori aussi vaste qu'à la surface et pourtant si différent, si calme. Il songeait à sa déesse et au jour où, à cause de leur faute, de leur imprudence elle risquait de combattre cet être au cosmos effrayant. Allaient-ils être à l'origine d'une guerre entre eux?

« Kanon... tu crois qu'il va se passer quoi? Demanda Saga.

-J'en sais rien. Mais on va devoir en parler à pépé Shion, et dès qu'elle sera en âge à Athéna aussi. Quant à nous, on devra prendre nos responsabilités. Si jamais il y a une guerre face à Poséidon, je te protègerai, tout autant que la Terre et notre déesse.

-Moi aussi, je te protègerai petit frère. Parce que tu dis qu'on va devoir assumer.

-Oui. Pourquoi donc?

-Parce qu'en rentrant au Sanctuaire, on va devoir tout dire et à pépé Shion, et ça ne va pas du tout lui plaire... »


note de fin: Merci d'avoir lu! J'ai vraiment adoré écrire cette histoire et cette version de la découverte du Cap Sounion. Et c'est même pas la faute de Kanon! Dans cette réécriture, je fais de Saga un gentil boulet, qui veut bien faire mais des fois c'est pas super mdr. Les kanji en guise d'interlude 海底 (kaitei) signifient 'fonds marins'. Je vous dis à bientôt pour la suite et/ou pour un autre écrit. Des bisous.